Deux elfes? Un intrus [Clos]

Calme et sérénité. Voila pourquoi nous autres elfes, nous aimions la forêt. Elle nous apportait ce qui était nécessaire à la concentration, à la sagesse. Habillée pour une fois d'habit clairs, je me promenais entre les arbre, zen. Prudente, j'avais quand même pris ma cape noire. Cette dernière ne me quittait jamais, contrairement à mes épées que je ne prenais que de nuit. Mais en cas de combat, ces armes n'était qu'une aide pour cacher, dissimuler mon pouvoir et donc mon identité. Mais je ne voulais pas penser à de telles situations à ce moments là. Une musique humaine flottait dans mon esprit, m'apaisant encore plus. Légère et silencieuses, je surprenais parfois quelques petits animaux, qui s'en allait avant d'avoir pu penser quoique se soit. Je continuais ma balade, sans penser à quoi que se soit. Cela me faisait un bien fou, ces moments où rien ne venait m'agacer, m'inquiéter. Je m'étais bien remise de la nuit avec Rémio, où mon pouvoir et ma puissance avaient tant été mis à l'épreuve. J'étais maintenant au mieux de ma forme, sans toute fois avoir un surplus d'énergie. Tout allait bien, quoi. Du moins à ce moment-là...

Je regardais un oiseau nettoyer ses plumes, sur une branches en hauteur, lorsqu'un coup de feu retentit. Mes oreilles se tendirent, cela faisait bien des années que je n'avais pas entendu ce bruit si désagréable. Et dans un moment si précieux à mes yeux, cela me mit hors de moi. Un grognement s'échappa de ma gorge, reste de ma vie auprès des loups. Je déballais ma cape, l'enfilais et me mit "en chasse". Bondissant entre arbres et terre, je mettais à l'épreuve toute mes facultés elfiques. J'arrivais ainsi très vite sur les lieux. Où je découvris une scène... qui n'avait nullement besoin de mon intervention sur le moment. Un elfe et un vampire se dressait contre un deuxième elfe. Mais ce dernier, après avoir encaissé quelques coups, se servit d'un étrange pouvoir pour les tuer. Son sang, d'un couleur étrange, se solidifia pour créer une lame destructrice. Je souris de ravissement. La mort d'un confrère ne me faisait rien, car je n'avais jamais accorder d'importance aux races. En effet, j'étais tout à fait consciente de la présence de Vampires inoffensifs, comme d'Elfes complétement fous et assassin. Notre instinct guerrier était plus ou moins présent chez chacun d'entre nous.

L'action était finis. Il y avait maintenant deux corps, mort et un blessé grave. Admiratrice de ce qu'il avait fait, je décidais de l'aider. Entre elfe, il pourrait peut-être me faire confiance. Je sautais en bas de l'arbre, entre lui et sa victime, puis me tourna vers lui. J'avais un visage neutre. Je le salua :

"Bonjour, jeune homme. Tu as fait un très bon travail. Ils n'ont eut que ce qu'ils méritaient. Permets-moi de t'aider,maintenant. Tout d'abord, éloignions nous de ces cadavres, nos amis de la forêt vont s'en charger."

Je m'arrêtais à ses côtés, l'interrogeant du regard. Avait-il assez de force pour me suivre, ou devrais-je l'aider ? Soudain, un odeur que je n'avais pas perçut jusque là me troubla. Celle du sang avait envahit mes narines, les avaient brouillé mais maintenant que je me tenais assez proche de l'homme blessé, je pouvais sentir sa propre odeur... Qui n'était pas celle d'un elfe... Vampire. Un peu troublée par ce mensonge physique, je ne laissais pourtant rien paraitre. Cela ne changeait rien à ce qui s'était passé...

Aïe aïe aïe. Le jeune homme était très touché, cartes, mais en plus de sa grande faiblesse physique, il était comme une biche blessée devant un loup : terrorisé. J'allais devoir faire preuve de patience. Mais on ne pouvait pas rester plus dans cette zone. Je le regardais se traîner par terre, alors qu'il ne pouvait plus se servir de sa jambe. Je pensais qu'il était bien pitoyable quand il essayait de me faire croire qu'il pouvait quelque chose pour moi. Je poussa un grand soupir, j'avais du travail. D'une pensée, je le soulevais. De toute façon s'il essayait de se débattre, il s'épuiserait. Une fois dans les vapes, il me serait plus facile de l'aider. Dans tous les cas, je le menais maintenant à travers la forêt, le tenant dans les airs. M'arrêtant quelques dizaines de mètres plus loin, je humais l'air. Là, sur ma gauche, je sentais l'odeur caractéristiques de ces zones humides qui regorgent de mousses et autres produits guérisseurs. Me dirigeant avec mon fardeau vers la source, je remerciais mentalement ma grand-mère de m'avoir appris les secrets elfiques de la médecine.

Nous arrivâmes donc entre quelques gros chênes. Là, des petites rochers recouverts de mousses siégeaient, laissant s'échapper un mince filet d'eau qui rejoignait plus tard une petite rivière. J'installais le blessé dans un endroit confortable, avant de partir chercher une de ces mousses pures qui nettoient si bien les plaies. Je continuais de surveiller le jeune homme d'un coin d'œil. Il ne pouvais pas s'enfuir, mais je ne voulais pas qu'il se fasse plus de mal qu'il n'avait déjà. Il semblait si fatigué. Il avait perdu du sang, beaucoup. Une fois une bonne quantité de mousses dans mes mains, je revins près de lui. Je lui appliquais doucement, puis leva les yeux pour les fixer dans les siens.

"Restes calme, je ne te veux aucun mal. Cette mousse va aider la plaies à se cicatriser plus rapidement, mais il faut quand même attendre un peu. Dès que tu seras plus calme, j'irais chercher de quoi te redonner des forces. D'accord ?"

Tout en continuant à articuler de petits "chut", je l'observais un peu plus profondément. Ses yeux représentaient si bien la forêt, d'un verts si beau, avec un contour marron bien dessiné. Et pourtant son odeur disait bien la vérité... Il s'agissait d'un vampire, et non d'un elfe. Cela me désarçonnais un peu. Ses oreilles étaient pourtant bien celles d'un elfe. Je remarquais alors que d'elles était trouée. Peut-être que je saurais un jour pourquoi, mais ce n'était pas la question du moment.

Le jeune homme reprit assez vite des forces je dois dire. Il lava le bras, passa sa main sur ses cheveux, lorsque son visage changea d'expressions. Il cherchait son masque. Je levais un sourcil interrogateur, ne voyant pas très bien de quoi il parlait. Il redemanda la même chose, soulevant son haut de corps comme pour être autoritaire. Mais il était encore trop fatigué et retomba bien vite. Bon alors cet objet semblait important pour lui. Je m'éloignait de quelques pas, car il allait me falloir de la concentration. Grâce à mon pouvoir je pouvais ramener des objet de loin. Mais c'était plus facile lorsque je connaissais bien l'objet, et la place où il était. Je me concentrais sur les instants qui s'étaient passés lorsque nous étions encore la-bas. Un masque... Je voyais bien quelques ombres de la bonne taille, mais je ne mettais pas assez attardés dessus pour savoir ce que c'était. Par déduction, je me concentrais sur l'une en particulier. Mais quand je voulus la soulever de loin, son poids m'indiquais que je mettais trompée. C'était une pierre. Je grimaçais devant mon impuissance. Puis un détails me sauta à la mémoire. Il y avait quelque chose au pied de l'arbre où j'avais été un moment perchée, peut-être....

Je me concentrais de nouveau. Une minute, longue et silencieuse, s'écoula. Soudain, un sifflement dans l'air m'indiqua l'arrivé de l'objet. Je tendis le bras en l'air et l'attrapais. Je soupirais et rejoignit le blessé. Je lui rendis son bien, avec une dernière pensée :

*Qu'est-ce qu'on ne ferait pas parfois, pour des inconnus...*

Il m'arracha son masque des mains, ce qui m'agaça un peu. Il ne semblait pas très reconnaissant, le vamp'. Cela m'apprendrais à aider n'importe qui. Je restait donc à quelque pas de lui, tandis qu'il replaçait son truc. Il semblait qu'il se sentait mieux, car il essaya de se lever. Il boitait quand même beaucoup. Je l'observais, me disant qu'il était un peu trop imprudent, de tester ainsi sa jambe blessée. Arrivé à ma hauteur, il s'appuya sur mon épaule. Je me tendit soudainement et il dut le sentir. Que voulez-vous ? Je détestais les contact, et encore plus ceux avec les inconnus masculins. Je ne répondit rien à sa première phrase, car il n'y avait rien à répondre. Il finit par repartir vers les rochers et s'asseoir sur l'un d'eux.

*Et oui, petit malin, tu es encore trop faible*

Cette pensée était un peu excédée, certes, mais j'étais toujours comme cela lorsqu'un de mes points faibles étaient mis à jour. Je pris une inspiration et me détendit. Je m'accroupis comme j'avais l'habitude de le faire, et réussis enfin à lui décrocher un sourire amical quand il me remercia. Il me posa ensuite la question de la présentation. J'hésitais un moment. Quelque part, le combat que j'avais pus voir me permettais de dire qu'il était puissant. Pas le genre de personne que l'on se met à dos, à moins d'avoir un grand manque d'adrénaline. C'était quand même un vampire qui ressemblait à un elfe, ce qui était très étrange. Cela ne m'inspirait pas confiance. Je me demandais pourquoi l'avais-je aider. Parce que j'avais vu que c'était lui, la victime, à la base.Je respirais profondément, chassant les mauvaises pensées de ma tête. Je le regardais, furtivement, car depuis le "contact", je n'osais plus trop le regarder dans les yeux. C'était ma nature...

"Nariwen. Et vous, cher vampire ?"

J'avais ajouté l'adjectif de son espèce, pour lui faire comprendre que je n'étais pas dupe. Ses oreilles ne cachaient pas son odeur. Et mes sens étaient ceux d'un VRAI elfe, eux...

Le masque devait symboliser quelque chose pour lui, car il passa sa main dessus. Je perdais peu à peu mon sourire. Ma méfiance était palpable, mais je ne pouvais m'en empêcher. Je ne savais pas trop pourquoi, mais il m'inquiétait. Ce n'était pas la même inquiétude que celle que j'avais en présence de Naome, dont la puissance me faisait peur. Je n'aimais pas beaucoup ne pas comprendre la source de mes sentiment. Misant le tout sur ce que j'avais vu de son combat, je me détendit un peu à ses propos. Oui, je connaissais sa raisons. Je n'avais aucune inquiétude à avoir par rapport à cela. De toute façon, mon pouvoir me donnait assez de défense pour contrer. Je restais tout de même accroupie, toujours pas en confiance avec cet homme. Il s'allongea alors dans l'herbe, et un côté de son kimono glissa. Dessous, un pourpoint en cuir. Je me fichais pas mal de ce détail, mais ce qu'il dégageait maintenant me mettait mal à l'aise. Je n'arrivais même pas à me l'expliquer.

Je repris une expression sereine malgré tout. Il regardait le ciel tout en se présentant. Puis il se releva un peu et me regarda. Je détachais mon regard de lui, de plus en plus incapable de le fixer. Je n'aimais pas beaucoup tout cela, et je ne pouvais rien. Son compliment ne fit que renforcer tout cela. Je me souris à rougir bêtement. Vexée, je me relevais, fis un tour de la clairière. Mon regard se porta alors sur une plante bien particulière. Elle permettait d'activer la régénération. Bien sur, il ne fallait pas en prendre trop car à la longue, cela épuisait le corps. Un coup à attraper la première maladie et à y passer.
Après en avoir cueillis quelques brins, d'une quantité bien choisie, je retournais auprès de Naïtoko et le lui tendit.

"A mâcher lentement."

Le jeune douta d'abord de ce que je lui donnais. Du poison ! Si je voulais le tuer, je n'aurais eu qu'à l'achever jute avant. Il avala tant bien que mal la bouille, et me lança un regard noir que j'appréciai peu. Manger n'importe quoi ! J'essayais de le guérir, et lui me lançait ce genre de réplique. J'étais de plus en plus agacer. Mais il souris, ce qui m'empêcha de m'énerver vraiment. Mais quand il insinua que j'avais peur de lui, cela me fis vivement réagir. Bien sur, c'était vrai, mais pas dans le sens où il allait le penser. Je me redressais et planta mon regard dans le sien. Un frisson me parcourut le dos. Je détestais vraiment cela, mais il fallait que je le fasse. je réussi, après quelques clignement des yeux, a prendre un visage neutre, à peine agressif.

"Évites de penser que j'ai peur, tu serais déçu. Le regard à plus d'importance que tu ne crois. Je..."

Non, je ne pouvais pas. Je me reculais et prit me jambes entre mes bras. Un homme vampire, à l'allure elfique, si près de moi et que je devais regarder dans les yeux, c'était beaucoup trop. Je pris deux respirations profondes.

"Ce n'es pas toi, je n'aimes pas les regards, c'est tout."

Je m'allongeais ensuite. Je chassais Naîtoko de mon esprit, et regardais les feuilles. Il fallait que je me ressaisisse, que j'arrive à me créer un masque de neutralité en toute circonstance. J'avais tendance à laisser de plus en plus parler mes sentiments. Mon passé avec les loup me dictais de laisser parler mon cœur. Seulement, j'avais du mal. J'avais tellement de côtés différents. Chaque situation me rendait différente. Il suffisait d'un détails d'un murmure, et je changeais de réaction. Tel un loup solitaire, je réagissais à chaque battement de cils. Il fallait que je me reprenne. Je roulais des épaules, comme un fauve avant l'attaque...

Alors que je m'étais éloignée, lui revint vers moi. Sa proximité me tendit de nouveau. Nous étions différent, je le savais, mais par contre, je ne voyais pas très bien nos ressemblances. Il me regarda, et je me contentais de tourner la tête et de fixer le sol. J'écoutais sa tirade... Je comprennais maintenant où il trouvait notre ressemblance. Ses dires me tendirent de plus en plus. Je savais qu'on pouvais tout lire dans un regard, et parfois, j'aimais décrypter ce que les autres ressentait ainsi. Mais pas quand eux aussi, me regardait dans les yeux. Car il avait raison, je ne voulais pas que les autres me connaissent et pour une bonne raison : beaucoup de gens e comprendraient pas, et interprèterait mal ce que j'étais au fond. Moi même, j'avais dû mal à le décrire. Comme si, au fond, j'avais plusieurs âmes. Je me pelotonnais, me refermant physiquement et mentalement sur moi-même.

Lui se leva et rejoignit un arbre en boitillant. Il me parla ensuite de la nature. Je ne sais si c'était fait exprès, mais cela me redonna confiance en moi-même : la Nature était un de mes domaines de prédilection. Et puis, malgré l'inquiétude que ce vampire avait installé en moi, ces propos avait aussi mis à découvert ma curiosité. J'avais envie de le connaître un peu plus, car il m'intriguait. Après tout, je ne jouais jamais carte sur table avec les personnes. Je ne leur montrais que le côté amical, gentil de Nariwen. Mon côté professeur... Mais je pouvais être si différente....

Après quelques minutes de réflexions, j'avais réussis à me persuader d'une chose. Pour une fois, j'allais être moi-même, à 100%, et laisser jouer mon instinct au gré de ses envies. Peut-être que j'allais surprendre la personne qui était en face de moi, mais après tout... Je me levais et le rejoignit d'une démarche différente. Je savais que c'était la louve qui dormait en moi qui ressortait. Je m'approchais de l'arbre, touchant presque l'épaule du vampire au passage. Je posais ma main sur l'écorce, puis d'un seul coup, grimpa sur la branche qui était juste au dessus de nos têtes. Je m'y installais, et pris une grande inspiration. De là où j'étais, ainsi collée à l'arbre, je me sentais plus forte.

Je plantais mon regard dans celui de mon interlocuteur. Je voulais qu'il voit la femme à demi-sauvage qu'il y avait en moi, cette femme méfiante, mais puissante,... tout ce que j'étais, ou presque...

Finalement, Naîtoko lâcha son regard du mien et s'assit au pied de l'arbre. Je me redressais légèrement, réalisant quelque chose : je pouvais camoufler ce que je pensais si je le voulais, et si je fixais les yeux des autres, certains lâcheraient. Ainsi, je cacherais un peu un de mes points faibles. Un sourire malicieux se peint sur mon visage. Je devais être reconnaissante envers ce vampire qui m'avait fait découvrir cela. Enfin...ou pas. Sa dernière phrase me fit lever les yeux au ciel.

"Je ne cherche pas à ce que tu m'aimes, ou que tu m'acceptes. La seuls chose qui m'arrangerait, ce serait que tu saches un peu qui je suis, que tu ne te fasses pas de fausses idées sur moi."

Agacée pas cette situation, je me mit à monter un peu plus haut dans l'arbre. Debout, en équilibre sur une branche, je marchais. Une légère brise naturelle vint me chatouiller, et je fermais les yeux ravie. Mais je ne m'étais pas arrêter de marcher pour autant... Ce qui fit que quand je rouvris les yeux, j'étais suspendue dans les airs. Je ris un peu, puis me laissa tomber, pour atterrir doucement dans l'herbe, allongée, les yeux fermés. Tout ces mouvements parfaitement contrôlés me donnaient une impression de puissance qui me grisait légèrement. Je me relevais d'un seul coup et m'étira. Et je me rendis alors compte que j'avais une soudaine envie de faire n'importe quoi, laissant jouer mon pouvoir, mes sens... Je me retins néanmoins. Je ne voulais pas lui montrer de démonstration... Je m'accroupis alors sagement, le regardant, prête à bondir. Une humeur un peu joueuse...

Apparement, j'étais bien la seule à qui le mot "vivre" voulait vraiment dire quelque chose. Moi, qui avait le tempérament aussi changeant que la lune au cours du mois, je savais au moins que vivre voulait dire sourire, que vivre voulait dire aller au bout de ses limites. Certes, je n'avais jamais été très sociale. Pourtant peu à peu, j'avais l'impression que même si je n'allais pas vers les gens, je me débrouillais au moins pour que ma présence soit légère au goût des autres. Je souriais, j'essayais de les comprendre. Mais j'étais unique, je commençais à m'en rappeler constamment, vu que constamment, on me le faisait voir. Je vis pourtant un léger sourire sur les lèvres de Naîtoko avant qu'il ne me réponde. Oui, j'étais d'humeur joueuse, et cela était indépendant de l'âge. Mai sa réponse le fit s'envoler, et me désespéra. Je venais de sauver un vampire, qui de surcout, ressemblait à un elfe et qui en plus, n'était pas reconnaissant, ni même aimable. Là là

Alors que la petite utilisation de mes pouvoirs m'avaient remonté, tout cela me fit perdre mon énergie. J'en avais marre d'être souriante. Après tout, cela ne lui faisait rien alors... Je me laissais retomber, m'allongeant dans l'herbe. Il n'avait pas besoin de moi ? Dans ce cas il s'en irait. Cet endroit était trop beau pour que je le laisse, et je décidais sur le champs d'y passer le reste de ma journée, quoi qu'il arrive. Non mais ces jeunes ! Ce gars n'allait pas me donner des ordres en plus de tout, alors je ne m'en irais pas. Je fermais les yeux et me fis un petit "nid" dans la mousse. J'étais bien, et mon sourire revint.

Il n'avait pas l'air de vouloir partir. Il n'avait surement pas compris le message. Tant pis, je resterais là de toute façon. Je l'entendis se lever, avancer vers moi. Je m'en fichais, j'étais trop bien... Quand il me posa sa question, je souriais d'abord. Mais un doute me perçais : Pourquoi me demander de comparer cela à un autre élémentaire ? Je laissais cela de côté et l'écoutais dire s dernière ânerie. Qu'est-ce qui pouvait avoir changé son avis ? Qu'avait-il derrière la tête ? Je n'aimais pas beaucoup tout cela. Mais bon, s'il changeais d'avis comme de chemise, j'allais m'adapter. Je me relevais, allait jusqu'à la fontaine, bus un peu d'eau. Puis je m'assis en équilibre sur un rocher et le regarda. Un sourire se dessina sur mon visage.

"Tu changes facilement d'avis... Je ne peux vraiment d'expliquer mon élément. Car chacun le perçoit d'une manière différente. Je peux juste te dire que pour moi, c'est un ami, un allié. J'ai atteint un grand niveau de maîtrise, à mon grand bonheur. Il y a peu de choses qui me sont inaccessible. Mais le vent est très...volatile."

Je ris. Je ne savais pas très bien qu'elle était son pouvoir à lui, mais ce que je savais c'est qu'il ne contrôlait pas le vent. Je stoppais mon rire et le regardais. Rares étaient les gens qui ne m'inspiraient pas, mais lui en faisait partis. Je me dit au fond que de toute façon, j'avais ma protection personnelle, et les gens qui pouvait passer à travers étaient rares. Je me demandais maintenant ce qu'allait faire mon interlocuteur. Et si il fallait que je lui dises que personnellement, je n'allais pas bouger de cet endroit.

Naïtoko me regarda, il semblait pensif. Puis il se releva, encore un fois et avança vers moi. Pour quelqu'un qui se montrait associable, je trouvais qu'il se rapprochais trop souvent de moi. Il parla ensuite, il semblait d'ailleurs le faire avec plus de facilité qu'avant. Ou peut-être n'était-ce qu'une illusion... J'étais d'accord avec ce qu'il commençait à me dire, mais au fond, je n'avais pas choisis mon pouvoir ni même ma vie. Quand il m'avoua qu'il était voleur de pouvoir, je me dis que la vérité ne faisait pas de mal. Et je souris amusée de la comparaison avec l'animal. Mais quand il s'approcha encore de moi, et que je compris ce qu'il voulait, je me redressa, méfiante. Une question m'était quand même apparue : Comment prenait-il le pouvoir des autres ? Je le regardais avec des yeux interrogateurs et méfiants, puis lui répondis :

"Si tu ne me prive pas de mon pouvoir, je ne vois pas pourquoi je te le refuserais. Moi, en tant que professeur, j'aime voir les autres progresser dans leur maîtrise de pouvoir, et cela ne me dérange pas qu'ils aient le même que le mien. Mais... Comment prends-tu le pouvoir des autres ?"

Ma voix était plus profonde qu'avant, j'étais tout à coup beaucoup plus sérieuse. Mon envie de jouer c'était bizarrement totalement envolée. C'était une vraie question que je venais de poser, je ne savais pas du tout comment il pouvait faire. De plus, s'il était vraiment associable mais qu'il n'avait pas pu le faire avant, c'est qu'il fallait aussi une part de ma volonté. Inutile de le cacher, oui j'étais inquiète de sa réponse. Pourtant, cela ne m'aurait pas déplu de qu'il ai mon pouvoir. Il aurais été plus aimable, je suis sure que je l'aurais aidé aussi, mais je n'avais pas l'impression qu'il veuille vraiment de mon aide, ni de ma présence. J'attendais sa réponse, en étant à mon goût trop proche de lui, tendue et prête à bondir...