| par Invité Jeu 17 Jan - 23:32
| -Humm…un peu trop souvent à mon goût !Lui balança la vampire avec un sourire et un clin d’œil. Ever sauta dans un autre arbre, beaucoup plus loin de Néro et baissa la tête pour estimer à peu près la hauteur à laquelle, elle se trouvait. Sans le vouloir, le grand chapeau noir tomba et, Ever, dans un bon toujours plus animal que vampirique, sauta dans le vide pour attraper le couvre-chef du vieux vampire avant qu’il ne touche le sol. Ever attrapa le chapeau en plein vol et le vissa sur sa tête. Elle s’étala sur le sol, ses yeux rouges écarlates grands ouverts, la bouche à peine entre ouverte, les narines qui ne frémissent plus dû à l’inspiration d’Ever. Plus aucun mouvement de sa part. Allongée sur le sol, la jupe remontant sur ses cuisses dévoilant un autre couteau, mais plus petit que celui qu’elle porte accroché devant son ventre. Elle avait l’air d’un ange ainsi, faible et fragile, couchée sur la terre, mais elle ne respirait pas, ce qui rendait finalement cette scène plutôt dramatique que mignonne. Etait-elle morte ? Enfin ? Elle avait sautée des milliers de fois de cette manière, pourquoi était-elle ainsi ? Et surtout, pourquoi maintenant ? Non, Ever n’était pas morte. Elle prit une bouffée d’air et la garda en elle, elle répéta ce geste plusieurs fois toujours sans expulser l’air de ses poumons. Elle pensait. Elle pensait à tout ce qu’elle avait fait, à tout ce qu’elle aurait dû faire et à tout ce qu’elle n’avait pas encore fait. Elle pensait aussi à tous les sentiments qu’elle avait en elle-même, au plus profond de son âme, si elle en possédait une, ce qu’elle ne croyait pas du tout. Pour elle il était impossible qu’un être immortel, t’el qu’un vampire possède une âme. Cela fait partit des croyances de chacun. Les siennes étaient ainsi. Ever s’était bien gardée de lui dire que si elle le voulait, elle pouvait partagée ses pensées. Aucune envie que Néro ne s’installe dans les pensées de la jeune vampire. Même si la plupart du temps il faut qu’Ever morde l’autre pour qu’il puisse découvrir ses plus sombres secrets, ses pensées les plus intimes et le côté mystérieux qu’elle déploie aux yeux de ceux qui l’approche. Ever ne voulait pas que Néro sache qu’il comptait beaucoup pour elle, en fait elle l’aimait bien mais pas assez pour lui faire confiance. Une amitié « réciproque », ce n’est pas le genre de la maison Bloom. Une prise de conscience sur ses sentiments au beau milieu d’un cimetière, il n’y avait rien de mieux à faire peut-être ?! Que faisait Néro ? Ne pouvait-il pas l’aider ? Etait-il occupé à pleurer la perte de son chapeau ? Pourtant ce fichu chapeau noir était censé être à côté d’Ever et il avait tout bonnement disparu… il n’était ni près d’Ever, ni dans les moins de Néro et encore moins sur sa tête. Le vieux propriétaire allait crier. Oh et puis, il n’aura qu’à s’en racheté un de couvre-chef noir. Une chose, comme tant d’autres, vint frapper l’esprit d’Ever : Ses livres, les poètes qu’elle aime lire quand elle a un coup de mou le soir, elle allait réellement perdre tout ça à cause d’une très vilaine chute ? La vie se résume à la perte de tout ce que l’on aime le plus alors ? Petit à petit, tout ce à quoi l’on tient s’en va. Les personnes qui nous sont chers, les biens personnels, tout. Il ne nous reste plus rien. Rien ne nous appartient, ce n’est qu’un prêt. Soudain un vague poème lui revint à l’intérieur de la tête, s’incrustant par toutes les fibres de son corps : « De le vie et de la mort, qu’ai-je réellement compris ?, Au-delà du Ciel et de l’Enfer, Je me tiens dans la lumière naissante de la lune. » L’un des poèmes d’Uesugi Kenshin qu’elle avait lu et auquel elle pensait tous les jours, enfin presque tous les jours à vrai dire, car d’autres choses lui emplissait la tête. Les cours de physique et de chimie, et ce fameux professeur de littérature qu’elle devait aller voir car elle possédait plus le potentiel dans ces cours là qu’en chimie où elle n’en faisait qu’à sa tête. Il y a cent ans, on pratiquait la chimie autrement, c’était mieux et plus enrichissant. Ses parents, ses chers parents qui voulaient venir à l’Avventura mais Ever n’était pas convaincue par leurs paroles quand elle les avait eu au téléphone quelques jours plus tôt. Ever continuait à prendre de l’air sans le recraché. Ses poumons s’emplissaient mais ne se vidaient point. Si elle continuait à prendre de l’air comme ça, elle allait mourir d’asphyxie au beau milieu du cimetière, quel comble tout de même. Quand allait-elle battre des paupières ? Ses pupilles étaient dilatées et laissaient peu de place aux iris rouges écarlates qui flamboyaient. Le seul moyen de lui faire recrachée cet air serait de lui mordre l’un de ses poumons ou directement le cœur. Le cœur pour qu’il se remette à utiliser l’oxygène et l’un des poumons pour qu’à peu près la moitié de l’air s’en aille et dès lors, le cœur d’une façon des plus inconnues qui existe se remettrait à sauter dans tous les sens dans la poitrine d’Ever. Elle ferait un effort et partagerait cette information avec le vieux vampire au cœur tendre. Qu’allait-il se passer à présent ? Sa mort lente et peu douloureuse ? Sûrement pas ! L’une des mèches de ses grands cheveux bruns tomba sur le côté et dégagea parfaitement la nuque d’Ever. Il fallait que Néro la morde à tout prix pour qu’il ait une idée de comment la rendre plus vivante qu’elle ne l’était depuis qu’elle était allongée sur la terre légèrement mouillée du cimetière. Pas question de faire le cœur tendre maintenant ! Ne sois pas bête, pas maintenant, profite de cette faiblesse qui se fait rare et mord-la ! Mord Ever comme elle ta mordu. Mais surtout sauve-la. |
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