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Message par Invité Mer 29 Juil - 18:45

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Il n’avait pas eu l’occasion de creuser d’avantage les huit dossiers de détenus que les forces de l’ordre lui avaient fait parvenir. Depuis la plus haute tour de la prison du Cercle, Soleon notait dans un petit calepin toutes les informations pouvant l’aider à tirer au claire l’après. Ce jour comme le précédent évoluait au gré des astres l’entourant, pourtant, lui parmi les autres était le jour. Son cigare n’était plus  qu’un mégot cramoisi et fumant. Les dernières heures furent très courtes. Ils avaient pu l’identifier, ils avaient réussi à retracer leurs logiques, leurs plans restaient encore floues, mais le meneur était entre leurs mains.

Jilan Ridell, pseudonyme ou vrai nom la question restait floue, deux trois théories faisaient ressortir quelques anagrammes plausible bien qu'un poil fantaisiste aux yeux du lion. Malheureusement, le meneur des rebelles n’était pas la seule chose préoccupant son esprit fatigué. Néro, second des vampires lui avait mis des bâtons dans les roues pour l’incarcération de Nahelle. Cette dernière allait avoir le droit d’être rejugée par une cours martiale, rebelle ou non, cette sorcière semblait tremper dans d’obscures affaires que le lion ne pouvait tirer au clair. Personne ne la connaissait, le plus loin que son bras pouvait atteindre dans l’administration du Cercle ne détenait aucune informations sur cette sorcière. Seul les divers rapports de ses gardes, ainsi que ceux du vampire lui donnait de très maigres informations. Poids, taille, couleur de cheveux, sa condition de vie se résumait à « Vagabonde ». Pouvaient-ils les confronter en espérant tirer quelque chose de leur rencontre ? L’idée était là, mais comment s’assurer que la marge d’erreur ne lui coûte pas plus cher qu’il n’avait déjà payé ces derniers jours ? Nahelle était capable de s’échapper d’une prison d’haute sécurité, alors que ce fameux monsieur Ridell menait une horde de tueurs latents, tout en planifiant des plans aux enjeux plus que vaste.

Les interrogés laissaient penser que les Rebelles était un groupe très hétérogène, repris de justice, délinquants, travailleurs et  citoyens faisaient partie des interrogés. Monsieur Hollow avait subi un interrogatoire plus que poussé, laissé entre les mains de plusieurs gros bonnets aux intérêts en dangers, ce dernier avait été interpellé par un certain monsieur Sinner. Pourtant, rien de clair ni précis n’était ressorti du fossoyeur, si ce n’est une indication énigmatique s’étant révélée un peu trop juste au goût de la majorité des forces spéciales. Lorsque ce dernier fut relâché, le plan bien que censé être secret transpirait l’évidence. Cet homme allait être étroitement surveillé pendant un temps impartis, puis condamné dès qu’il commettrait le moindre faux pas. Quitte à le faire trébucher nous même si nécessaire bien sûr. Les dossiers plastifiés étaient tous empilés et soigneusement clos. Il cogitait, encore et encore, Bismarck avait disparue, comme un fantôme cet enfant était venu le hanter la veille de l’assaut, pour finalement disparaître avec les cendres de ce dernier.  Le téléphone en était à sa quatrième sonnerie lorsque il décrocha, sans simagrées ni menaces, les ordres venaient de tomber. L’interrogatoire lui avait été accordé, il pouvait d’ici deux heures allait voir le prévenu, pour s’entretenir avec lui.

Il raccrochait le combiné en soupirant, puis se levait lentement en recalculant ce qu’il imaginait pouvoir faire. Allait-il pouvoir amener cet homme à dire la vérité ? Non, il fallait faire bien mieux que ça. Il allait devoir dissiper l’écran de mensonges que ce rebelle allait tisser, puis extraire chaque cas, problèmes et plans. Il allait l’amener à ce confié lentement mais sûrement …Lorsque il écrasa son reste de cigare, le téléphone sonna de plus belle, glaçant la nuque du géant qui plus suspicieux que jamais ne parvenait pas à deviner qui cela pouvait bien être. Ses doigts amenèrent le combiné contre  son sa joue gauche :

« Allo ?
-C’est moi qui pose les questions. A qui ai-je l'honneur?"


Le téléphone raccrocha, laissant un blanc auquel le lion ne s’attendait pas. Soucieux, Soleon ne put s’empêcher de rappeler. Songeant finalement à l’explication la plus logique et rassurante entre deux sonneries qui manquèrentde lui faire éclater un bout de bureau. Ses nerfs repensaient à la manière dont l'individu avait prononcé le mot "Patron", il fallait vraiment oser ou être à l'autre bout d'une conversation téléphonique pour se moquer ainsi de lui. Lorsque la quatrième sonnerie sonna, il sentit finalement le souffle de son interlocuteur faire vibrer ses tympans:

« Monsieur Kageya ?

-Vous désirez participer à l’interrogatoire et ma réponse est catégorique. Faîtes vous petit et retrouvez moi derrière le troisième pilier du cœur dans une heure. »


Le téléphone raccrocha, mais cette fois-ci ce fut bien la main du lion qui mit un terme à la discussion. Plusieurs recommandations concernant cet énergumène lui avaient été faîtes quelques minutes plus tôt. On désirait l'écarter du meneur des rebelles pour des raisons de secrets défenses auxquels le lion ne donnait aucun crédits. Les ordres provenaient d'un fonctionnaire grassouillet qui pianotait toute la journée devant son ordinateur. Il était hors de question d'estimer ce genre de personne au même titre que les agents opérant sur le terrain. Que la conversation soit surveillée ou non, méprisant et orgueilleux comme l'étaient les services de sécurités interne, ces derniers devaient se reposer sur la garde établit devant la porte de la cellule d'interrogatoire. De là, Soleon pouvait tisser plusieurs plans et divers options qu'il lui permettrait de  faire rentrer ce "Kageya". Pourquoi désirait-il aider cet homme dîtes-vous? Car si sa mémoire était bonne,vue la description téléphonique qu'on venait de lui faire. Ce monsieur Kageya n'était autre que le petit emmerdeur aux cheveux blancs de la dernière fois. Et si c'était bien le cas, ce chef rebelle et lui avaient des comptes à régler. Si ce dernier s'énervait sur l'interrogé, peut être qu'il pourrait au prix de quelques opportunités, ouvrir les failles idéales pour le coincer.

Une demie heure plus tard, la voiture du patron  voyait ses feux s'éteindre dans la semi pénombre précédant les étoiles. Le vent était léger, l'air doux et les passants peu nombreux. Beaucoup de banderoles, de véhicules blindés transportant les patrouilles, mais peu de secrétaires fréquentaient les allées sécurisées du parking. Peu gêné par cette ambiance, Soleon n'eut aucun mal à ce faire entendre au prêt des divers agents postés aux entrées des complexes du Cercle. Portes verrouillées, chemins imposés et volet baissés, le grand bâtiment aux allures raffinés que connaissait le lion ressemblait à un véritable fort. Les mesures de sécurités s'étaient démultipliés depuis l'assaut livré aux grottes, tout le monde redoutait la riposte et se préparait instinctivement au combat.

En moins d'un quart d'heure, ses pas l’entraînèrent au point de rendez-vous, ses yeux mi clos cherchaient les traces de Kageya, alors que ses muscles se détendaient longuement. Les allées et venues de ses semblables l’incommodèrent un certains temps, ils ne pouvaient s'empêcher de murmurer, épier et commenter. Canalisant son excès de stress sur la poignée de sa mallette, il espérait que son invité n'allait pas s'éterniser.

Message par Invité Mer 29 Juil - 22:46

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Comme on pouvait s’y attendre, la base ennemie tomba. Les arrestations eurent lieu en masse parmi les survivants au carnage tandis que des avis de recherche étaient lancés sur les profils des fuyards rescapés. Tout ce cirque tant convoité par les forces du Cercle aurait dû convenir au garçon. Pourtant, il n’en était rien. La cause à son irritation grandissante ? L’un des avis manquait sur ce mur de la honte installé au sein même de l’imposant bâtiment. Tous les fugitifs paraissaient avoir été identifiés. Tous sauf un. Le prétendu professeur roux aux iris de couleurs différentes. Tant d’éléments précis qui auraient déjà dû le faire arrêter par les forces de police. Mais il n’en était rien. Peu importait de quelle race il était véritablement, il se défilait comme une ombre insaisissable à la seconde près. Natsume serra les dents, foudroyant son plafond du regard. Sans l’intervention de son amie, il aurait pu attraper cet individu. Le faire parler. Son infiltration lui avait permis de connaître la Grotte à la perfection. Perfection qui avait servi les intérêts de ses alliés. Mais pas les siens, paradoxalement. Il aurait pu traîner ce rat dans une pièce où personne ne les aurait trouvés avec de longues minutes, tout juste le temps nécessaire dont il aurait pu avoir besoin pour faire parler l’animal.

« Leann… Où es-tu en ce moment ? »


Sans nouvelle de l’intéressée, le darkness ne pouvait qu’espérer qu’elle allait bien. D’après les éléments qu’elle lui avait fournis, avant et après l’assaut, la louve vivant chez cet homme. Avait-elle pu s’enfuir à temps ? Car s’il n’hésitait pas à la laisser derrière lui, il ne devait très certainement pas tolérer la moindre trahison à son égard. Résistant à l’envie d’envoyer un sms à son amie, il se mit à jouer avec son téléphone portable. Des rumeurs faisaient état que les prisonniers commençaient doucement à parler. Pas assez vite au goût de l’albinos. Ce dernier se leva d’un bond, bien déterminé à aller faire un tour du côté des cellules. Si les flics, les poulets comme on les appelait souvent, ne faisaient pas assez bien leur travail, alors il leur faciliterait la tâche. Pour un espion infiltré, un traître en d’autres mots, se salir les mains n’était plus une chose dont il se préoccupait.

« Je regrette Natsume mais je ne peux pas te donner plus d’infos là-dessus. Pas plus que tu n’es autorisé à prendre part aux interrogatoires. S’ils te reconnaissent… »

« Je sais Josh. Je veux simplement aider et arrêter de me tourner les pouces ! On dirait un lion en cage ! » lâcha son interlocuteur avec dépit.

Une exaspération teintée d’impatience enrobait ses propos, pourtant sincères sur le fond. Son collègue prit un air désolé, se mordant presque la lèvre inférieure. Sauf que le garçon le connaissait trop bien. Le dénommé Josh était un bon exemple de discipline. Même si l’envie de céder aux requêtes qu’on lui soumettait ardemment le démangeait, jamais il ne désobéirait à un ordre venu d’en haut. Un bon petit soldat en quelques sortes. Trop bon même. Un jour il finirait bêtement tué parce qu’il respectait la volonté de ses supérieurs indifférents au sort des hommes de terrain. Mais ça, le darkness se gardait bien de le lui renvoyer en pleine face. Pas envie de se le mettre à dos.

« Ecoute, tu n’as qu’à appeler la personne en charge des interrogatoires. C’est le directeur de la prison lui-même alors surveille ton langage. C’est tout ce que je peux faire pour toi l’ami. Appelle-le et vois ce qu’il te répond. Il est le seul à pouvoir t’autoriser à y assister de toute façon. »

Contre toutes attentes, son interlocuteur lui griffonna rapidement une succession de six paires de chiffres sur un coin de feuille qui traînait dans les parages. L’albinos ne s’attendait pas vraiment à une petite victoire comme celle-ci et il dévisagea son collègue avec de grands yeux, sans oublier d’accepter l’information. C’était toujours bon à prendre ! Et il lui adressa un sourire entendu en ce qui concernait mettre les formes pour appeler le gaillard. Autant lui demander de venir au travail en costume cravate… Sitôt retourné dans ses appartements, Natsume s’empressa de composer le numéro de l’individu. Faute de connaître son nom, il se remémora le visage du géant balafré qui avait assisté à leur conférence d’urgence. Si c’était cet homme le directeur de la prison alors les pauvres bougres avaient du souci à se faire…

« Allo ? »

La voix du type collait au visage qui avait marqué ses rétines. Parfait.

« Je vais être bref. C’est vous qui préparez les interrogatoires ? »

« Tu es rassuré Josh ? J’ai été assez poli là ? J’te jure… »


Un échange de banalités visant à se présenter à l’autre avant d’écouter ce qu’il avait à nous dire en retour aurait été vraiment inutile aux yeux du garçon, aussi ne perdit-il pas son temps en futilités. Et il apprécia d’entendre que son correspondant au bout du fil possédait la même vision que lui… A un détail près. Le sens du répondant était là, pas le tact en revanche. Un bruyant soupir se fit entendre du côté du darkness avant qu’il ne raccroche au nez de l’homme. Avec un peu de chance, non, beaucoup de chance en fait, l’autre le rappellerait. C’était du pur bluff, Natsume en avait conscience. Si ce type était aussi borné que lui mais en plus con, alors il pouvait faire une croix sur sa requête. En revanche, s’il aimait le goût du risque tout comme l’albinos… Les secondes qui suivirent furent longues en incertitudes puis le petit appareil vibra dans le creux de sa paume. Le numéro s’affichait sur l’écran, semblable en tous points à celui qu’il avait composé plus tôt. Un sourire orgueilleux mais tout aussi satisfait, fit son apparition sur les lèvres du garçon. Il prit le temps de savourer sa victoire avant de décrocher, toujours sans parler, laissant le soin à son interlocuteur de tâter le terrain.

« Lui-même. Dommage que je n’ai pas le plaisir de connaître votre nom. Nous n’avons pas été présentés ce jour-là. J’imagine qu’à ce moment, nous avions d’autres chats à fouetter chacun de notre côté. Votre réponse ? »

Se faire petit ? L’albinos plissa le nez, mécontent de la manière qu’eut l’homme de lui donner ses propres directives. Malheureusement pour son égo, l’autre avait déjà raccroché alors qu’il ouvrait la bouche pour répliquer. Jurant entre ses dents, Natsume ne perdit pas son temps à maudire son interlocuteur. Faudrait peut-être qu’il songe à lui demander son nom lorsqu’ils se verraient sinon il serait vite à court de qualificatifs pour le désigner… Le géant, le colosse, le balafré et après ? Le mafieux ? Retrouvant le sourire, le garçon se prépara. Le lieu du rendez-vous était familier pour lui, il passait devant plusieurs fois par jour au moins. Aussi s’y rendit-il dans la foulée. Sauf qu’il ignorait que son interlocuteur ne vivait pas directement au siège du Cercle, contrairement à lui. Les secondes devinrent des minutes d’attente si bien que le darkness s’amusa à aller draguer du côté de l’accueil. Une nouvelle tête avait attiré son attention mais bien vite, son responsable, de suite moins attrayant du point de vue de l’albinos, vint à la rescousse, l’enjoignant poliment de laisser ses employées travailler. Rabat-joie. Mais en tournant la tête du côté du fameux troisième pilier du cœur, Natsume ne put empêcher son cœur de manquer un battement en apercevant la haute silhouette du directeur de prison. Sans aucun doute, ce gars-là marquait les esprits sans forcer. Il l’aborda alors en ces termes :

« Vous en avez mis du temps. Les appartements ici ne sont pas à votre goût ? »

Même s’il avait pris quelques centimètres suite à sa transformation en créature des ténèbres, le garçon se sentait ridiculement petit en marchant aux côtés de l’homme. Et la remarque suivante ne tarda pas à franchir ses lèvres, bordée de sarcasmes :

« Quand vous me demandez de me faire petit, c’est en incluant votre taille ou pas ? Non parce qu’à ce stade, je le suis déjà en comparaison. Soyez pas constipé comme ça, pour vous ça doit être la routine ce genre de situations. » conclut-il alors qu’ils approchaient de l’ascenseur conduisant aux sous-sols.

Sitôt les portes métalliques refermées sur eux, l’albinos sentit une étrange impression. Ce n’était pas l’habitude qui lui faisait défaut, cet ascenseur reliait également un étage du laboratoire de recherches. Trajet qu’il avait pris à de maintes reprises depuis que les lieux étaient occupés par un drôle de personnage. Le silence entre eux ne lui plaisait pas, aussi se risqua-t-il à poser une toute dernière question à son interlocuteur, bien avant que les portes ne s’ouvrent de nouveau pour les laisser entamer la dernière partie de leur voyage.

« Quel est votre nom ? Ou même votre sobriquet dans le milieu, ça m’est égal. J’ai entendu beaucoup de rumeurs mais je préfère me faire mon propre avis. »

Sans doute que l’autre en avait presque autant entendu sur lui que l’inverse. Alors qui était-il pour juger le personnage sans le connaître ? Leurs pas les conduisirent dans un couloir à l’allure sordide. Des cellules aux barreaux rouillés de chaque côté, quelques ampoules venaient éclairaient les lieux à l’aide de leur lueur blafarde. L’intérieur d’un tank aurait été plus lumineux… Pourtant, aucun des deux hommes ne s’égara ou ne s’éloigna de son objectif. Les deux s’étaient déjà rendus sur place, même que l’un y avait séjourné en tant que prisonnier pour agression sur un représentant. Tentative d’agression serait plus exact. Plus loin, les barreaux cédaient la place à de lourdes portes en bois, preuve que le statut des prisonniers y séjournant, faute de s’améliorer, était davantage pris en considération. Autrement dit, seuls les plus dangereux ou les moins bavards s’y trouvaient. Natsume sentit sa respiration se bloquer en découvrant l’identité de l’homme présent de l’autre côté de la porte, surveillé par un représentant de l’ordre.

« Toi ?! » s’étrangla-t-il.

Au son de sa voix, le professeur releva la tête. Son regard renvoyait autant de surprise que le sien, à moins qu’il ne s’en fasse seulement le miroir pour mieux le tromper ? Le darkness sentit la colère l’envahir par vagues successives, autant que les regards des deux autres personnes présentes sur place. D’un regard, l’homme en uniforme s’éclipsa pour leur laisser toute liberté d’interrogatoire, à peine ennuyé de voir que l’albinos accompagnait son supérieur.

« Je serai derrière la porte si vous avez besoin de moi. » annonça-t-il avec sobriété avant de refermer la porte derrière lui.[/color]

Message par Invité Jeu 30 Juil - 13:07

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Cette fois-ci, impossible de sortir, lampes solaires braquées sur elle de 00h00 à 16h, la sorcière n'avait aucune chance de s'en sortir. Ne laisinant pas sur les moyens, ils lui avaient même prescris une étrange combinaison intégrale. Loin d'être gratifiante, cette dernière ne mettait en aucun cas ses valeurs en formes, ni même l'inverse d'ailleurs. Elle planquait son visage entre ses genoux, comptant les bruits d'aiguilles qu'émettait l'horloge fixée de l'autre côté de sa cellule. Une pièce blanche, avec le stricte nécessaire pour vivre. Un lit sans couverture, des toilettes sans portes un bureau fixé dans le mur ainsi qu'un petit labo pour se rafraîchir. Le tout donné un petit neuf mètre carré peu confortable et dangereusement exposés aux Uvs. Elle ne pouvait le voir, mais son teint avait légèrement bronzé. De toute manière indifférée par son apparence depuis quelques jours, toutes ses pensées allaient à Néro. Elle ne savait plus quoi espérer, ni croire. Un agent du Cercle était venu la voir, la sorcière espérait qu'il soit envoyé par son chevalier aux dents longues, mais il s'avérait être un sbire du balafré. Ce dernier désirait son approbation pour qu'elle contribue sagement à un énième interrogatoire. Le pire, c'est qu'il ne s'était pas réellement pointé une seule fois l'enfoiré! Sans savoir d'où provenait la voix de cet agent la sorcière se leva pour aller se changer. Elle ne bougerait pas d'ici avant quelques heures, mais ça lui fournirait une brève occupation. Les lumières ne s'éteindraient plus avant longtemps de toute façon...

Alors qu'une sorcière appréhendait légèrement sa journée, une marionnette végétait derrière le sceau qu'avait apposée Nahelle. Impossible de franchir la barrière, condamné à l'errance dans ce chaos inlassable. C'était trop serein pour s'énerver dessus, mais ce n'était pas assez discret et silencieux pour l'ignorer longtemps. Il devenait petit à petit de plus en plus fous, on s'habituait pas à tout, on ne devrait pas pouvoir survivre à tout. C'était trop pour lui, il était seul, loin des choses sur lesquelles ses actes avaient une portée. Dégoutté par son sort, l'esprit cherchait un moyen de briser ce sceau, la force brute ne suffisait pas, les incantations hasardeuses était encore en cours d'évaluation, il lui suffirait peut être d'un peu plus de courage la prochaine fois. L'escalade n'avait aucun sens dans cette dimension, il avait déjà essayé d'arracher cette chose indescriptible, planter ses griffes dedans n'était pas impossible, mais très éprouvant, même pour lui. Il ne savait même plus comment il s'y prenait pour vivre. Il avait retrouvé bien assez de mémoire pour savoir que des gens comptaient sur lui, mais c'était trop tard. Danaliel en avait marre d'agir, il se résignait à l'attente. Oubliant peu à peu les cinq sens les plus basiques, s'enfonçant inconsciemment dans les ténèbres qu'il survolait depuis sa résurrection.

Alors que des forces mystiques tramaient leur complot, trois heures s'étaient écoulées depuis que Nahelle s'était remise en forme. Les lumières tombèrent une à une, rafraîchissant l'air d'un semi degrés qu'elle n'oublierait jamais! Une étrange lumière blanche heurta son torse, la faisant comme à chaque fois sombré dans un semi coma qu'elle n'expliquait toujours pas. Lorsque elle se réveillerait, elle ne trouverait ni trace de balles, ni blessures ni quoi que ce soit lui laissant deviner tangiblement quelque chose. La petite sorcière sentait les menottes agripper ses bras, alors qu'on la traînait d'une salle à une autre pour la préparer.

Message par Invité Jeu 30 Juil - 15:52

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Un silence oppressant régnait en maître absolu dans la petite pièce, donnant la sensation de réduire encore un peu plus l’espace. A tel point que le jeune professeur peinait quelques fois à croire qu’on avait réussi à faire entrer une table et deux chaises dans cette cellule dont l’intérieur était recouvert d’un mur en pierres, elles-mêmes usées par les affres du temps. Combien de profils, d’individus, de criminels, de meurtriers et parfois d’innocents, avaient défilé dans cette pièce sous l’œil attentif d’un interlocuteur envoyé par les Hautes Instances du Cercle ? Jilan ne préférait même pas se lancer dans un calcul effréné pour en déterminer le nombre exact, le pari était perdu d’avance et le temps lui manquait, paradoxalement. Même immortel, il ignorait encore quand on se présenterait aux portes de la cellule. Pour l’heure, seul un homme était chargé de le surveiller. Quoi de plus normal. Passée l’indignation et la colère lorsqu’on l’avait convoqué une fois de plus pour être suspecté dans toutes ces affaires criminelles, le Lightness avait à présent retrouvé son calme apparent. Ils n’avaient aucune preuve tangible, seulement de possibles témoignages arrachés sous la torture ou la promesse d’une protection à la suite des informations délivrées. Hormis Leann et Bran, nul n’était au courant de son véritable rôle au sein de l’organisation criminelle. On pouvait l’identifier comme rebelle et après ? Dans le pire des cas, il jouerait encore la carte du pion malgré lui, écoperait probablement d’une petite peine de prison et ensuite il pourrait poursuivre ses projets avec Lily. Sa cadette avait autant été effaré d’apprendre pour son interrogatoire. Elle avait aussitôt pris contact avec son supérieur hiérarchique, lequel avait rétorqué que ce n’était plus de son ressort mais bien celui des forces du Cercle. Cela voulait dire ce que ça voulait dire. Le jeune professeur avait cessé d’étudier les moindres défauts du mur silencieux qui l’entourait. Dévisager l’homme qui le surveillait aurait été malpoli de sa part et il ne désirait pas aggraver son cas pour le moment. Le Lightness espérait simplement que la petite tête blonde ne se rongerait pas les sangs pour lui, pire, qu’elle s’en veuille de n’avoir pas été plus convaincante dans son rapport le concernant. Jilan l’avait pourtant rassuré de son mieux : ce n’était pas de sa faute et il ne lui reprochait rien. Bien au contraire.

Le mécanisme de la poignée de la porte s’enclencha soudain, tirant de leurs torpeurs respectives, les deux assignés à cette cellule. Le temps parut reprendre son envol mais le jeune professeur sentit aussitôt les ennuis en apercevant cette imposante silhouette qui s’avançait vers lui. On lui envoyait le chien de garde ? Le bourreau par excellence ? Cela ne pouvait signifier qu’une chose : le Cercle avait besoin de ses aveux et chercherait par tous les moyens à les obtenir. Jilan s’en réjouit à l’avance, cela promettait une belle joute verbale. Son regard hétérochrome remarqua alors une seconde silhouette, jusqu’à présent cachée derrière le géant. Deux interlocuteurs pour le prix d’un ? On le gâtait.

« Toi ?! »

Cette voix. Pour l’avoir entendue récemment sur le même ton ou presque, le Lightness n’eut pas à réfléchir longtemps pour mettre un visage dessus. Son attention se reporta alors sur l’albinos. Que faisait ce petit merdeux ici ? Il en savait beaucoup trop. Le jeune professeur se surprit à maudire sa Seconde pour ne pas avoir correctement fait le boulot. Si seulement elle avait éliminé Natsume à ce moment-là, il ne se retrouverait pas dans cette situation ! Le darkness était impulsif et désireux de se venger, ce qui empêcherait sans doute son collègue d’accorder beaucoup de crédit à ses dires. Mais il était également le seul à connaître le véritable rôle qu’il avait joué. Une chance qu’il n’avait que son intuition et ses souvenirs comme seules preuves… C’était déjà bien trop suffisant, d’autant plus qu’il l’avait vu à la Grotte.

« Ce n’est pas une manière de s’adresser à son professeur Natsume. Surveille ton langage. »

Voir autant de haine silencieuse briller au fond des iris couleur sang de l’intéressé était plus que jouissif, si bien que Jilan en oublia presque à quel point sa présence était nuisible pour lui. Il ne devait surtout pas céder à la colère de le voir en vie, malgré la promesse sous fond de menace qu’il avait adressée à la lycanne avant son départ de l’appartement. Le Lightness comptait bien s’occuper de son némésis lui-même. Si personne d’autre n’était capable d’écraser cet insecte, semblable en tous points à un vulgaire grain de sable dans les projets du jeune professeur. Satisfait de lui, ce dernier se tourna alors vers le premier individu, inconnu à ce jour. Son visage ne lui disait absolument rien, surtout qu’avec une balafre pareille, difficile de l’oublier. Les deux hommes se toisèrent quelques secondes, comme pour s’évaluer l’un l’autre avant l’affrontement. Finalement, ce fut Jilan qui rompit ce silence aux allures de répit :

« J’imagine que c’est vous qui m’avait convoqué ici. J’aurai préféré un autre cadre que celui-ci. A qui ais-je l’honneur ? »

Message par Invité Ven 31 Juil - 20:24

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Un jeune homme, une ou deux têtes de moins que lui se présenta naturellement sur son flanc gauche.  Le doute n'étant pas permit, il reconnu sans mal la voix de monsieur Kageya, nettement moins sympathique que ses souvenirs voulaient lui laisser croire . N'échangeant que de brèves banalités auquel son interlocuteur ne semblait prêter attention, le lion laissa très vite tomber les formalités. Souriant sans baisser sa garde, le maton pivotait en direction de l'ascenseur qu'ils devaient rejoindre. Il essayait de le mettre à l'aise, attitude qui se perdait ces derniers jours, peut être parce qu’il n'y faisait plus attention?  Les sens du félin l'obligeait à guetter leur entourage, ce dernier variait d'un individu à l'autre, mais aucun n'était négligé. Carrure, profile, regards et mimiques tout comptait.  Raison pour laquelle le patron refusa de se décoincer malgré les encouragements du jeune fougueux. Le silence en dérangeait plus d'un, il ne pouvait réellement en vouloir aux gens qui s'obstinaient à parler. Au contraire, le lion noir les admirait sincèrement, cette convenance, cette détente naturelle qui les amenait à s'imposer partout. Soleon ne pouvait pas étaler sa confiance de cette manière. Trop soucieux de l'impacte qu'avait sa voix sur la communauté, le directeur de prison préférait se murer derrière ce genre de sourires ou mouvements bêtes et simples. Communiquant clairement ses intentions sans qu'il n'ait réellement besoin de les exprimer verbalement:

"Appelez moi Patron dans ce cas. Si il reporte son intérêt sur moi, c'est qu'il cherchera à fuir quelque chose chez vous. Et l'inverse nous amènera le même type de conclusion, je compte sur vous pour agir en conséquence. Ne le laissons pas nous berner et amenons le à se rendre doucement...mais sûrement."

Les portes de l'ascenseurs s'ouvraient sur les derniers mouvements de lèvres du lion, le couloir s'étendait dans la pénombre naturelle des lieux. Une vague de souvenirs berça le lion tout au long de la marche, les cellules, les ampoules et les lampes pour le peu qu'il y en avait. N'étaient plus les mêmes qu'autre fois. Ce couloir était d'une certaine manière sa rue, seule vision sur laquelle tel le môme qu'il était, ses yeux se perdaient pour rêver à autre chose. Combien de fois s'était-il imaginer remonter ce couloir en courant? Des milliers de fois si ce n'est plus? Sa cage n'avait pas de barreaux à l'époque, juste une petite fenêtre grillée qu'il pouvait atteindre en se hissant sur la plante de ses pieds. Une époque aussi étrange que lointaine, ses pas étaient lents, sa démarche fier et ses yeux rivés sur la porte du fond. Il plongeait là où il aurait cru mourir vingt années plutôt.

Sans jouer abusivement des clefs se balançant le long de son trousseau, Soleon peinait légèrement à ouvrir la vieille porte. Lourde et usée, elle était pourtant encore là elle. Toujours solide et insondable le patron s'en serait presque réjouit. Mais bien vite encore, la réalité le rattrapait à grand coup de bonhomme qui semblaient à côté de la plaque. Un garde un peu trop décontracté aux goûts du patron cédait volontiers sa place. Il aurait été prit plongé en plein milieu d'un magasine chasse pêche et tradition ça aurait été pareil. Chassant de ses pensées les quelques remontrances qui lui grattaient la gorge, il reporta son attention sur le bref échange que son invité et son détenu s'offraient. Ne désirant pas laisser éclater la colère de son collègue trop tôt, Soleon s'empressa de reprendre le contrôle de la situation en s'asseyant sur la chaise restante:

"Le patron ou Monsieur, je ne suis qu'un bras articulé d'un système que vous avez provoqué, rien de plus professeur. Puisque vous semblez connaître l'identité de mon équipier, écourtons les formalités et répondez directement à mes questions. Chaque silence sera comptabilisé de manière à définir si vous désirez réellement nous aider dans nôtre enquête."

Non incommodé par les murs, ni par l'ambiance, ses paroles furent vendues avec un sourire digne des plus grands escrocs que le libéralisme avait pondu. Loin de chercher à se prémunir de qui ou quoi que ce soit, ses intentions étaient claires. Interroger, se renseigner, épuiser puis rendre son rapport avec une signature en bonne et due forme. Il ne savait pas à qui il avait à faire, un professeur discret plus ou moins apprécié par ses élèves. Aucun n'étaient capable de lui expliquer pourquoi, si ce n'est quelque abruties qui à peine gênées avouèrent le trouver séduisant. Soleon et Natsume étaient comme deux pommés lâchés dans la brume. Face à eux un objet massif et non identifiés approchait, supposément armés jusqu'aux dents, ils n'avaient entre leur mains que l'équivalent d'un tournevis ou d'une clef à molette pour venir à bout de la machine. Le second silence précédent ses paroles s'éternisait déjà d'une demie minute:

"Nom prénom, date et lieu de naissance, ainsi qu'un court résumé de vôtre enfance s'il vous plais. Épargnez-nous les détails je suis intéressé par tout ce qui touche vôtre famille, ainsi que vos expériences professionnelles et sentimentales. "

Son ton restait aimable, il pointait le bout de son stylo noir sur un bloc note aussi épais que son bras. Ses yeux attendaient patiemment la réponse du supposé chef des rebelles, à quel point était-il coriace? Et jusqu'où pourraient-ils l'amener à avouer ses fautes? L'objectif que Natsume devait opérer était simple, créer des brèches dans lesquelles son ancien professeur risquait de s'emmêler. Plus le débit serait constant et insipide, plus leur chance de le voir faiblir augmentaient. Depuis que le geôlier s'en était allé, le temps n'avait plus aucune prise sur eux.

Message par Invité Ven 31 Juil - 21:46

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L’espace d’un instant, le garçon crut qu’il ne tirerait rien de son interlocuteur. Etait-il toujours aussi silencieux ? Son corps parlait pour lui de toutes manières. En laissant courir son regard vers l’intéressé, Natsume aperçut quelques tensions, notamment au niveau des jointures de la main droite du géant, preuve qu’il restait néanmoins sur le qui-vive derrière son apparente tranquillité. Et comme disait le proverbe, mieux valait se méfier de l’eau qui dort… Persuadé que ses réponses se heurteraient à un mur glacial par son indifférence, le darkness fut réellement surpris de l’entendre prononcer un mot. Avant de rapidement déchanter. Patron ? En voilà un qui n’était pas gêné par la taille de ses chevilles, lesquelles devaient avoir probablement doublé de volume, si ce n’est plus…

« Vous n’êtes pas mon boss alors gardez cette vanne pour vos subordonnés Monsieur »

Un accent particulier, oscillant entre ironie et sarcasme avait conclu sa réponse, brutale. Les choses étaient dites entre eux et si l’albinos ne pouvait bénéficier d’aucune information supplémentaire de la part de son interlocuteur, il éviterait tout de même de lâcher les termes « balafré » et « colosse » en sa présence. Une baffe de l’animal pouvait lui décoller la tête des épaules en moins de deux… Cependant, la suite de ses propos ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Pour le coup, le géant remontait un peu dans son estime. S’ils étaient déterminés tous les deux à obtenir les aveux qu’ils convoitaient, alors ils ne pouvaient que s’entendre, non ? Juste avant qu’ils ne franchissent la porte qui les attendait sagement au bout du couloir, Natsume se permit d’ajouter, presque sur le ton de la confidence :

« Je suis aussi impatient que vous. »

Précision très certainement inutile aux oreilles de son interlocuteur mais le garçon voulait se montrer prudent. L’assurance dont faisait preuve l’homme le décontenançait un peu. Le laisserait-il agir à sa guise le moment venu ? Ou bien conserverait-il cette autorité, laquelle paraissait naturelle venant de sa personne ? Le darkness préféra éviter de se perdre dans une succession de pensées plus problématiques les unes que les autres. Aviser. Passée la stupéfaction de découvrir le roux assis sur la chaise de l’accusé, l’albinos ragea. L’autre se montrait toujours aussi insolent et supérieur, même dans cette situation ! Réalisait-il à quel point son cas était préoccupant ? La réponse était claire dans son esprit : oui il le savait et il continuait d’en jouer ! La raison était simple elle aussi : de leur côté, ils ne possédaient aucune preuve de son implication dans les récents événements. Hormis le témoignage du garçon bien entendu. A ce stade, c’était sa parole contre la sienne mais le Cercle prendrait-il le risque d’emprisonner un innocent ? Quelle valeur avait la parole d’un criminel à leurs oreilles ? La moindre erreur entacherait leur réputation, laquelle avait pris un certain coup depuis l’enlèvement. Voilà pourquoi ils se montraient si frileux envers le professeur…

« Ferme la. Tu ne perds rien pour attendre. »


Une chance que la voix de son collègue improvisé lui rappela sa place. Natsume s’autorisa un regard oblique dans la direction du directeur. Pouvait-il lui faire confiance ? A présent qu’ils avaient franchi cette imposante porte en bois, plus question de faire marche arrière. Afficher leur possible désaccord en présence de l’inculpé ne ferait qu’empirer les choses. Conscient que le moindre son franchissant ses lèvres serait interprété et jugé par les deux hommes, l’albinos s’éloigna pour aller coller son dos le long du mur, juste à gauche de la porte. De là, il avait une vue d’ensemble sur la pièce, se contentant du profil du géant pour observer le visage du professeur entièrement. C’était lui qui l’intéressait le plus après tout. Quand « Monsieur » entama la liste des questions habituelles dans ce genre de situation, le darkness ne put réprimer un sourire mauvais. Il s’attendait à ce que l’accusé le renvoie dans ses filets, impétueux comme il était en temps normal. Excité à l’idée de la joute verbale qui s’annonçait entre les deux interlocuteurs, l’albinos ne voulait surtout pas en perdre une miette ! Mais il fut déçu de voir que le professeur s’exécutait, non sans marquer une hésitation. Arquant un sourcil pour manifester son désappointement, le garçon ne pipa mot pour autant. Rapidement, le grésillement du stylo imprimant une succession de caractères noirs sur la page autrefois vierge se fit entendre entre eux, entrecoupé par les informations fournies par l’inculpé. La tâche se révélerait plus ardue que prévue…

De l’autre côté de la porte, Lionel s’ennuyait comme un rat mort. Dire qu’il s’était senti vaguement important lorsque cette mission d’escorter un possible rebelle lui avait été confiée. A présent, il se sentait inutile au possible. A quoi bon surveiller un couloir désert par les temps qui courent ? Leurs adversaires étaient dispersés dans la nature ou sous les verrous. Qu’est-ce que le Cercle craignait au juste ? Le policier colla une oreille indiscrète contre le bois. Aucun son ne lui parvenait, preuve étant que la pièce était parfaitement insonorisée même en voyant l’état du reste du couloir. Bien. Il était temps pour lui de faire un tour. Monsieur Soleon risquait d’y passer des heures. Il était le genre de type à bien mener les interrogatoires en profondeur, jusqu’à faire craquer nerveusement certains de ses interlocuteurs. Sauf que le dernier en date paraissait plus résistant que les autres. Le brun fit craquer ses articulations avant d’emprunter le couloir dans le sens inverse de deux des trois occupants de la cellule laissée derrière lui. Alors qu’il enchaînait les cellules, des voix familières attirèrent son attention : deux de ses collègues s’occupaient d’harnacher une jeune femme à l’étrange tignasse verte. Ce choix de coloration fit plisser les yeux à Lionel. Il avait eu des échos de cette prisonnière un peu particulière. L’intéressée semblait s’être attiré les faveurs du représentant des vampires. Du point de vue du flic, il n’y avait qu’un pas d’ici à ce qu’on la relâche. Maudite sorcière. Déviant de sa trajectoire initiale, il pénétra dans la pièce, s’annonçant ainsi :

« Elle vous cause des problèmes ? Les garces comme elle, il suffit de les mater un bon coup. »

Agitant sa matraque avec l’assurance arrogante dont faisait preuve les individus certains de leur supériorité, même momentanée sur leurs interlocuteurs, Lionel salua d’un bref signe de tête ses deux collègues, lesquels avaient relevé la tête en même temps pour le regarder. Ses pas réduisirent la distance entre lui et la prisonnière, et lorsqu’il fut suffisamment proche, le policier releva brutalement la tête de la darkness à l’aide de sa matraque, dont l’extrémité s’était glissée sous le menton de Nahelle. Joli minois.

« En plus elles aiment ça, pas vrai ma mignonne ? »

« Ne la chahute pas trop Lionel, le Patron doit s’occuper de son cas et- »

Le pauvre Josh n’eut pas le temps de terminer sa mise en garde que déjà, son collègue haussait les épaules, l’air désinvolte. Les directives du balafré ne paraissaient pas être sa priorité à l’heure actuelle.

« Tu le vois dans les parages toi ? Non et c’est normal. Il s’occupe du rouquin, ce qui nous laisse un peu de temps pour s’amuser. »

Message par Invité Sam 1 Aoû - 1:11

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Nahelle était toute confuse, non seulement les deux gardes qui étaient entrés dans sa cellule, ne lui avait pas laissés le temps de comprendre ce qu'ils désiraient faire. Mais en plus, cette nouvelle paire de menotte clignotante était atrocement lourde. Larmoyant pour qu'ils l'a desserrent un peu, ces derniers se confondirent en excuses, se protégeant derrière leur règlement pour légitimer leurs craintes. Elle se rappelait avoir effectivement marquée les lieux, quelques caprices grossiers et malencontreux avaient amenés la mort de plusieurs gardes.

Elle n'en était presque pas responsable, en y repensant, c'était Danou qui s'était le plus salit les mains. Consciente qu'ils ne démordraient pas pour autant, elle se contenta de bouder en les laissant procéder à divers contrôles et fouilles de sécurités. L'un semblait s'appeler Josh et l'autre Vincent, peu familiers des lieux, ils semblaient tout aussi largués qu'elle ici. Prenant instinctivement pitié pour ce qu'elle considérait comme d'adorable petit cafard, elle se laissa faire. Tenant ses cheveux quand on lui demandait, en baissant le bassin pour qu'il puisse s'assurer que ses hanches ne dissimulaient rien. Leurs mains se baladèrent nerveusement le long de ses jambes et aisselles avant qu'ils ne se complaisent dans des affirmations évidente et négligeable. Alors qu'ils commençaient à presser ses épaules, cette dernière se permit de soupirer en se débattant légèrement:

"Je peux marcher toute seule!"

Phrase banale qui s'acheva dans un cinglant mouvement de porte et l'arrivée d'un garde quelque peu excité. Brandissant sa matraque d'un bout à l'autre de ses larges épaule, il toisait tout le monde avec un air irritant. Son souffle était aussi éprouvant que celui d'un buffle, alors qu'il aboyait des mots qu'elle désirait déjà lui faire ravaler. Josh voulait s'interposer, mais quelque chose l'en empêchait. Il ne lutta pas plus longtemps, laissant la matraque de l'autre brute malmener son menton. Prête à lui cracher au visage à n'importe quel moment, ce garde avait plutôt intérêt à rester à sa place. Il voulait s'amuser, elle non plus, alors qu'il détournait une énième fois le visage pour justifier son manque de correction, le talon gauche de la sorcière se logeait déjà brusquement entre ses jambes. Lionel balança instinctivement son poing dans la joue gauche de la sorcière. Cette dernière fut repoussé par le choc, tanguant de quelques pas en arrière avant de se redresser. Il était toujours là, les genoux rivés au sol, reposant sur sa matraque en haletant. Elle sentait bien la colère dévastatrice de cet énergumène venir lui pourrir l'existence gonfler à travers ses veines. Mais elle ne pouvait s'empêcher de sourire en gesticulant lentement.

Josh redressa son collègue amoché, alors que Vincent amenait déjà sa matraque frapper la nuque de la sorcière. Cette dernière s'effondra sous la force de l'impacte, n'ayant pas prévue que les choses tourneraient aussi mal. Ces brèves minutes d'évasion, firent perdre énormément de temps aux deux gardes. Alors que Vincent était partit allonger Nahelle sur son lit, le temps qu'une infirmière vienne vérifier qu'elle aille bien. Josh s'évertuait tant bien que mal à repousser Lionel. Ce dernier invoquait son grade avec férocité, n'hésitant pas à brusquer la jeune recrue lorsque cette dernière se dressait sur son chemin. Plusieurs coups furent portés par excès de zèles entre les deux gardes, mais très vite Vincent obligea les deux autres à reprendre leur sang froid. Plusieurs sermons plus tard, tout les trois se mirent d'accords pour reprendre le court habituel de leur journée.

Vincent n'avait pas d'amis au sein du travaille, mais ce Lionel en revanche allait rapidement devenir son ennemi si il continuait à leur mettre aussi stupidement des battons dans les roues. Bouteille d'eau à la main, il essaya de rafraîchir la sorcière en la baffant frénétiquement avec un doigté doucereux. L'appelant par le nom qu'elle avait bien voulue leur donner, les efforts des deux gardes payèrent finalement au moment ou l’infirmière fit irruption dans la pièce. N'ayant plus le temps de se soucier du retard qu'ils avaient, ils laissèrent l'infirmière s'occuper de la détenue.

Message par Invité Sam 1 Aoû - 9:59

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L’absence de lumière d’origine naturelle n’aidait pas le Lightness à ressentir les émotions chez ses deux interlocuteurs. Il ne pouvait que maudire le sort là-dessus concernant l’inconnu – hors de question de l’appeler « le patron » celui-là ! – mais Jilan n’eut nullement besoin de ses capacités d’être de lumière pour cerner la fureur qui animait l’albinos à ce moment précis. Ses iris couleur sang étaient plus qu’expressifs mais le jeune professeur se garda bien de lui rendre un sourire provocateur. Il se savait observé, autant par l’un que par l’autre, si ce n’était plus du côté du balafré. Natsume chercherait à le coincer, aucun doute possible à ce sujet mais le véritable danger provenait de cet homme, trop calme et silencieux pour être pourvus de bonnes intentions. Aussi, le Lightness reporta son entière attention sur lui, s’efforçant d’ignorer les mouvements du garçon non loin de lui.

« Si je me trouve ici, c’est bien avec l’intention de vous aider dans votre enquête. Même si j’ai déjà dit tout ce que je savais à la police. »

La police oui… Ni l’un, ni l’autre de ses interlocuteurs actuels ne paraissaient en faire partie. Quelle était la réelle fonction de cet homme assis en face de lui ? Un bras articulé disait-il… Donc un envoyé du Cercle ? La convocation provenait bien de l’organisation en faveur de la paix, non des forces de police comme la dernière fois. Le jeune professeur sentit que les ennuies se profilaient pas loin. Son rapport n’avait pas dû convaincre la bonne personne pour qu’il se retrouve coincé ici. Et dire qu’il ne pouvait blâmer personne d’autre que lui-même pour ce fait ! Sa petite pique n’eut pas l’air de déranger plus que ça l’inconnu, lequel entama ses questions. En les entendant résonner dans la pièce, Jilan faillit soupirer. Les premières informations demandées, la police les connaissait déjà ! Se faisaient-ils si peu confiance pour mettre en doute les habilités de chacun à récolter de précieuses données sur leurs potentiels suspects ? Vraiment pathétique comme système. Et il venait d’en provoquer les soupçons d’après son principal interlocuteur ? Il n’avait aucunement l’intention de jouer la balle de ping pong entre les deux organismes, l’un publique, l’autre privé. La suite l’irrita un peu plus : en quoi son enfance et ses expériences sentimentales étaient nécessaires pour prouver son innocente ou sa culpabilité ?! Ils le prenaient pour un con ? Son premier réflexe fut d’ouvrir la bouche pour protester contre ce genre de questions, déplacées et sans lien, d’après lui pour la refermer aussi sec. Son pouls venait subitement de s’accélérer et ce n’était pas sous l’effet de la colère… Qu’est-ce qui lui arrivait au juste ? Le Lightness ne sut pas exactement ce que renvoyait son regard à cet instant précis : un sursaut d’indignation bien vite secoué par une interrogation sincère. Il lui fallait répondre comme si… Non, l’autre ne pouvait pas l’avoir hypnotisé en si peu de temps. Et en étant sous hypnose, il n’aurait pas eu conscience de son changement d’état…

« Ridell. Jilan. Né le 21 Mars 1705 en Angleterre. »

Indifférentes à sa volonté propre, ses lèvres s’étaient activées d’elles-mêmes. Le jeune professeur cherchait encore et toujours à trouver une explication rationnelle à ce phénomène. Son regard furieux rencontra celui de son interlocuteur lorsque ce dernier n’était pas en train d’écrire sur son impressionnant bloc note. Cela ne pouvait venir que de lui. Mais d’où ?! Rien dans son attitude ou dans ses gestes ne laissaient la moindre hypothèse possible. Seul le timbre de sa voix résonnait en boucle dans l’esprit du Lightness.

« Je… »

Son enfance hein ? Il ne voulait pas en parler ! Pas devant ce type qui le manipulait Dieu sait comment ! Alors pourquoi il ressentait cette irrésistible envie de lui répondre ? Ce n’était pas possible !

« Mon enfance se résume à un conflit. Je n’existais que pour servir les intérêts de mes parents. Quant à ma famille, vous vous doutez bien qu’elle a entièrement disparu depuis les années, que dis-je, les siècles. »

Marquant une nouvelle pause, Jilan put inspirer un grand coup. Loin de lui faire du bien, l’air frais pénétrant ses poumons le glaça de l’intérieur. Il faisait froid et humide ici, sans compter la pâleur blafarde de quelques ampoules traînant ci-et-là. Toutes les conditions étaient réunies pour lui faire perdre pied. Rien d’étonnant à ce que l’autre parvienne à le manipuler aussi bien ! Mais le jeune professeur était particulièrement satisfait de sa pirouette verbale. Les informations les plus importantes venaient d’être soigneusement camouflées, à savoir, le culte satanique dont il avait fait l’objet ainsi que le massacre de sa famille après avoir appris le suicide de sa cadette. Un léger tremblement le prit. Tout ceci, il l’avait laissé derrière lui après avoir retrouvé Lily. Elle était la seule qui avait le droit de le condamner pour ce qu’il avait commis au cours de cette journée funeste et celles d’après. Et Jilan était déterminé à lui offrir tout le temps nécessaire pour qu’elle y parvienne véritablement, un jour prochain. Ses expériences donc…

« Comme vous le savez, j’enseigne à l’université. Les sciences. Mais à ce jour, je n’ai eu aucune véritable relation sentimentale. »

Passé son malaise d’avoir des phrases entrecoupées de pause, comme s’il déblatérait des informations à la manière d’un robot, contre son gré ou presque, le Lightness afficha un sourire. Sans doute que son interlocuteur aurait quelques difficultés à croire qu’au terme de 310 années d’existence, il n’avait jamais touché une femme. Evidemment que c’était le cas, il n’était pas gay… Mais aucune d’elle n’était importante. Et s’il devait parler d’Eleanore, ce serait le renvoyer dans le passé. La vampire avait ressurgi dans sa vie sans prévenir avant de disparaître de nouveau. Pourquoi s’y attarder davantage ? Plusieurs dizaines de minutes plus tard, vinrent les questions relatives aux récents événements survenus en ville. Notamment l’enlèvement, dont il avait été suspecté. Cette fois, son irritation prit le dessus.

« Vous ne communiquez jamais avec vos collègues ? J’ai dit tout ce que je savais dans ce rapport. L’agent… Ridell, ma…petite sœur s’est occupée de prendre ma déposition. Si vous ne me croyez pas moi, peut-être que vous la croirez elle ? »

Ce fut comme se heurter à un mur. Le « bras articulé » se montrait aussi efficace qu’un chien de chasse… Le jeune professeur dut se plier à sa volonté – une fois de plus – et répétait ce qu’il avait déclaré à sa cadette. Dévoiler l’existence de cette dernière, même si ce ne serait bientôt plus un secret pour personne compte tenu de leurs noms de famille respectifs, ne lui plaisait pas. Attirer des ennuis à Lily était bien la dernière chose dont il avait envie.

« J’étais effectivement l’organisateur de cette conférence. Les rebelles ont fait appel à moi dans ce but. Il leur était tellement facile de menacer de s’en prendre à ma petite sœur pour se faire obéir. Je n’ai pas eu le choix. Pas le choix c’est clair ?! » Son ton avait grimpé d’un coup, oscillant entre culpabilité feinte, faux regrets et indignation. « J’ignorais ce qu’ils prévoyaient, je devais seulement organiser cette maudite conférence. La suite ne me regardait pas. Je n’étais qu’un pion pour eux. »

Les battements de son cœur avaient repris leur rythme normal, preuve qu’il s’était finalement repris ? Endosser ce rôle de beau parleur et de menteur, sans compter le comédien émérite, il savait faire, pour l’avoir déjà maintes et maintes interprété… Restait à savoir si son jeu d’acteur aurait le même effet sur la personne du balafré.

Message par Invité Sam 1 Aoû - 13:19

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"Le patron", pensez qu'il désirait ce nom été la première erreur des deux hommes avec qui on lui demandait de converser. Il n'en aurait jamais eu l'audace, il ne détestait pas être appelé ainsi, mais il ne pouvait s'empêcher de culpabiliser à chaque fois. Certain que ses employés l'avaient appelés ainsi car ils ne trouvaient jamais rien à redire sur ses directives, le patron avait encore une fois décidé de se replier. Ne rien dire, laisser faire et ne pas leur expliquer pourquoi ils se sentaient incombé par les tâches qu'il donnait. Lui qui passait pour un homme profondément investit, consciencieux et sage auprès de certains s'avérait simplement être une engeance scientifique capable d'influer sur leur centre nerveux. Il s'y était fait, après tout, qu'avait-il demandé ses dix dernières années? Un poste, une paye, un objectif et des gens au prêt de qui il pourrait se rendre utile. Dégageant toute cette niaiserie dans un souffle mesuré, son attention restait optimale, les paroles du détenu ne tombèrent pas dans les oreilles d'un sourd. Grattant frénétiquement sa feuille, il se permit de souligner la date de naissance de son interlocuteur. Intrigué sans pour autant poursuivre l'attaque dans ce sens, il le laissa poursuivre. Les yeux du fauve allaient machinalement des siens à ceux de Natsume. Lorsque il entamait la partie concernant ses souvenirs, le sourire du lion prit une teinte un peu moins claire, comme si quelque chose venait de le piquer. Resserrant sa prise sur son stylo, il continua d'étaler les lignes, soulignant d'avantage de point et de mots qu'il désirait.

Les grandes pauses permettait au lion de mieux analyser les données, relisant ce qu'il venait écrire d'une manière presque robotique. Soleon voyait à son grand étonnement, déjà plusieurs angles divers et varié pour pousser le potentiel chef de la rébellion à bout. L'obscurité ambiante ne leur permettait pas de se distinguer clairement, ni les uns, ni l'autre ne faisait de faux mouvements. Il y avait bien quelques soupirs, mais rien de concrètement fiable. Les relations sentimentale ne semblaient pas cacher quoi que ce soit d'importants, il travaillait à l'université et semblait s'impatienter. Il pensait que tout les organismes communiquaient constamment leurs informations entre eux, ce qui était un très bon point. Même si il désirait ce faire passer pour plus bête qu'il ne l'était, son désir d'avorter les choses prouvait qu'il était tout de même capable de se projeter suffisamment loin pour comprendre les enjeux du temps sur un tel interrogatoire. Plus ils le garderaient fermement entre ces quatre murs, plus il serait soumis à la tension et la paranoïa. Quoi que? En y réfléchissant à deux fois, le présumé rebelle n'avait pas encore fait mention de quoi que ce soit risquant d'atteindre à sa vie. N'avait-il pas de pression particulière derrière lui? Des gens menaçants, influant, voir même simplement dangereux?

Soleon décida de le relancer, il avait suffisamment végéter pour être de nouveau attaqué sur un front beaucoup moins casse gueule. De nouveau agacé par des questions auquel il avait déjà répondu, le vieil homme se permit encore quelques remarques qui ne trouvèrent de réponse que dans un regard dénué d'intérêt immédiat, ainsi qu'un sourire presque impeccable dont son possesseur ne démordrait pas. Le lion allait bien, il connaissait sûrement mieux que personne cette sensation d'enfermement, cette humidité cassante qui vous donnait envie de cracher après chaque inspiration. Il avait grandit et baigné là dedans, chaînes des épaules aux poings, il se faisait rattraper par ses souvenirs. Lorsque le détenu avait résumé une partie de son existence dans "Je n’existais que pour servir les intérêts de mes parents.". Le lion n'avait pu s'empêcher d'identifier sa propre existence à la sienne dans ces quelques mots. Celà n'en ferait pas des grands rivaux, ni même des amis voir des connaissances.Mais c'était suffisant pour obliger l'hybride à rester prudent. L'éclairage était certes imparfait, mais lui comme les autres parvenaient à se contenter des moitié de mimiques qu'ils pouvaient entrevoir entre deux grésillements:

"De s'en prendre à vôtre petite soeur dîtes-vous? Vous savez, ce ne sont pas les seuls capable de faire ça. Si vous nous mentez par exemple, il se pourrait qu'on purge nos propres services pour s'assurer qu'il n'y ait aucune fuite. Et par purge, j'entends bien la définition sanglante du terme."

Soleon n'avait effectivement aucune idée de l'existence ni même du sens des lightness ou des darkness. Il ne savait pas vraiment si il s'adressait à un vampire ou une sorte d'engeance non identifiée. Raison pour laquelle il devait tester ses sentiments, si il continuait sur cette voie de l'homme ébranlé a ne se passerait pas bien du tout.En revanche, si il reprenait contenance et cherchait à menacer le patron...

Restant sûr de lui, le lion noir réfléchissait tranquillement en lorgnant sur les mots qu'il avait entouré quelques minutes plutôt. N'ayant pas envie de monopoliser la conversation, le patron invita le darkness à s'exprimer en lui lançant un regard qui en disait long sur ses intentions. Échouer revenait à perdre leurs postes, leurs privilèges mais aussi et surtout leur crédibilité. L'erreur n'était pas permise. Mais avant que ce dernier ne puisse s'exprimer, le patron reprit la parole, feintant presque l'albinos, pour s'adresser au professeur:

"Je veux savoir, qui quand et où, vous ont-ils menacés? Ensuite,pourriez-vous me dire sur quoi portait la conférence? Ah et aussi, comment et où vous êtes vous procurés un tranquillisant capable d'asphyxier l'amphithéâtre?"

Soleon avait abusivement ignorer les suppliques de l'hommes aux yeux bicolore, il ne craquerait pas là dessus. Ses nerfs étaient certes en train de batailler sèchement contre l'envie de le soumettre à des questions plus directe, mais le patron cherchait désespérément à se maîtriser. Comptant sur le tempérament et de l'albinos pour décontenancer son ancien professeur, Soleon s'installa plus confortablement contre sa chaise sans lâcher son détenu des yeux. Ses lèvres étaient en accords avec ses yeux, il allait le chasser, le traquer l'acculer puis le dévorer lentement pour servir la machine.

Message par Invité Sam 1 Aoû - 15:32

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Le premier mot qui franchit les lèvres de l’accusé lui fit rater plusieurs battements de cœur. Si le visage du roux avait pu perdre des couleurs depuis le début de l’interrogatoire, ce fut le cas instantanément pour Natsume lorsque cette information parvint jusqu’à ses oreilles. Ridell…. Il avait dû mal entendre. Ce n’était pas possible autrement ! Lily et ce type ne pouvaient pas avoir le même nom de famille ! Et même si c’était effectivement le cas… Non… Ils seraient frère et sœur ?! Comment… ? Ils étaient radicalement opposés ! Et surtout, l’albinos voulait la peau de cet homme. Il ne pouvait pas imaginer l’expression de la petite tête blonde quand il lui annoncerait la nouvelle.

« Hey ! J’ai buté ton frère ce matin. C’était un putain d’enfoiré. Comment va sinon ? »

Jamais il ne pourrait faire une chose pareille ! Alors laisser un autre lui annoncer lui-même la nouvelle à sa place ? En bon lâche ? Le darkness eut un haut-le-cœur. Bientôt ravalé par la rage et la frustration. Allait-il encore devoir choisir entre sa vengeance et les personnes auxquelles il tenait ? Ce n’était pas juste… Il perdait pied. Pour si peu…

« La vie est une chienne Natsume. Tu le sais mieux que quiconque alors serre les dents et avance. »

La voix de la démone résonna dans son esprit, claire et limpide, apaisant aussitôt son esprit tourmenté à la manière d’une douche froide. Elisabeth avait raison, il devait se reprendre et faire ce pour quoi il s’était battu cette nuit-là à la Grotte. Sinon jamais il ne pourrait regarder qui que ce soit en face. Lily encore moins. Avec un peu de chance, peut-être qu’il ignorait dans quoi son frère était impliqué et l’arrestation de ce dernier serait mieux acceptée par sa cadette. Non, ça ne pouvait pas être aussi simple. Natsume eut un faible sourire avant que celui-ci ne disparaisse. Se concentrer sur le moment présent et sur rien d’autre. L’albinos ne réalisa même pas à quel point l’information en question l’avait paralysé, gelant son esprit, alors que des centaines d’autres interlocuteurs auraient davantage frissonné en apprenant la date de naissance du jeune professeur. Etrangement, celle-ci ne retint pas tellement l’attention du garçon même si ce dernier nota dans un recoin de son esprit que leur homme était plus âgé qu’il ne voulait bien le montrer. Plus âgé… La suite des aveux de l’accusé lui passa royalement au-dessus de la tête. Il faisait confiance au géant pour prendre note de tout ce qui serait susceptible de les aider par la suite. Natsume réfléchit calmement, essayant de rassembler les informations qu’il possédait sur le principal intéressé. D’après les explications de Maria, il lui avait paru faible cette nuit-là en compagnie de cette chienne. Simple coïncidence ou faiblesse due à autre chose ? Et maintenant, son immortalité… Un vampire ? Après tout, toutes les fois où il l’avait croisé, le soleil n’était pas au rendez-vous… Mais alors, pourquoi n’était-il pas aussi rapide et fort que l’était son amie ? Une telle théorie ne tenait pas la route, un enfant de 5 ans s’en serait aperçu ! Le darkness sut qu’il n’y avait qu’un moyen de vérifier la seconde hypothèse qui venait de germer dans son esprit. Et ce fut également le jeune professeur qui lui fournir l’occasion. Ses nerfs étaient mis à rude épreuve depuis son face-à-face avec le roux. Son ennemi personnel après cette chienne. Aussi, lorsque ce dernier démentit toute implication directe au moment de l’enlèvement, pire encore, qu’il n’avait été qu’un pion pour l’organisation criminelle, l’albinos ne put se contenir. Il avait remarqué le coup d’œil jeté en biais de la part de son collègue improvisé, l’enjoignant certainement à prendre la parole à son tour, mais quand le jeune professeur entreprit de répondre de nouveau aux questions du balafré, Natsume sortit littéralement de ses gonds.

« Ne te fous pas de nous ! » rugit-il.

L’instant suivant, l’unique table de la pièce volait dans les airs, sous la force de ses ombres, matérialisées. Seul obstacle entre lui et le roux, le garçon avait choisi de libérer le passage, ayant une vague pensée pour son collègue et notamment le bloc-notes de ce dernier. Il ne lui restait plus qu’à espérer que le directeur de la prison aurait eu le réflexe de rattraper son bien avant qu’il ne suive également le mouvement de la table. Le darkness franchit en quelques pas la distance qui le séparait de l’accusé, lequel se relevait déjà, probablement surpris par la tournure des événements. Sa patience était d’ores et déjà dans le rouge cramoisi. Plus question de faire marche arrière. Natsume attrapa son soi-disant professeur par le col de sa chemise et le plaqua brutalement contre le mur de la cellule derrière lui. A ce moment, ses doigts n’étaient pas encore en contact direct avec la peau du roux et le garçon saisit cette occasion de déverser toute sa bile contenue depuis de longues minutes dans cette petite pièce, pour ne pas dire, depuis des mois.

« Je sais pertinemment que tu es derrière tout ça. Tout comme tu étais présent cette nuit-là aux côtés de cette chienne. Où est-elle ? Elle a quitté la ville nan ? J’imagine que tu as repris les rênes par la suite. J’ai bon ? » Du coin de l’œil, il vit que son interlocuteur ouvrait la bouche pour protester et l’albinos le plaqua un peu plus fort contre le mur. « Je n’ai pas besoin de preuves pour t’arrêter. Il me suffit de te tuer ici même et les activités rebelles cesseront. Malheureusement la loi ne me l’autorise pas encore. »

Se disant, le garçon eut un sourire qui ne trompait personne. Ici, le « malheureusement » n’était pas du tout pensé par le principal intéressé. Bien au contraire, il était davantage vécu comme une contrainte… Profitant de leur soudaine proximité, Natsume effleura la peau du cou de son interlocuteur du bout de son pouce gauche. Geste qui aurait pu se révéler sensuel en d’autres circonstances. Comme il s’y attendait un peu, la même sensation désagréable qu’il avait éprouvé au contact de cette infirmière aguicheuse l’envahit. Un sourire satisfait prit forme sur les lèvres du darkness devant ce constat. Plus aucun doute n’était permis sur la véritable nature de l’accusé. Toutes les pièces du puzzle concordaient à présent.

« Tu prétends n’être qu’un pion ? Très bien, trèèès bien. Si tu es aussi pourvu de bonnes intentions, jouons tu veux ? Tu es un lightness je me trompe ? Tu dois donc avoir des pouvoirs de parfait petit samaritain ? Si je te demande de ramener à la vie la personne de mon choix, tu le pourrais ? Cela vaut mieux pour toi en effet. » ne put-il se retenir d’ajouter.

Enfin, il daigna le lâcher pour se reculer sans le quitter du regard. Dans son dos, le garçon entendait déjà les reproches de son collègue. Et il y avait de quoi. L’inquiétude de son vampire vampirique était justifiée : il avait perdu patience MAIS au moins, il n’avait pas encore tué l’homme qu’il accusait d’être à l’origine de son propre meurtre. Acculé comme il était, le jeune professeur n’aurait pas trop le choix. Natsume attendit néanmoins d’avoir sa réponse avant de se tourner vers le directeur.

« Plus tard les explications. Je sais ce que je fais. Gardez le sous la main, je reviens. S’il-vous-plaît ? »

Bien que l’on percevait nettement le ton sarcastique glissé dans cette politesse de dernière minute, on ne pourrait pas lui reprocher d’être impoli ! Impulsif et indiscipliné sans aucun doute mais certainement pas grossier ! Le darkness quitta la pièce sitôt qu’il eut l’accord de son collègue. A vrai dire, ce dernier ne lui laissait pas tellement le choix. L’albinos ne remarqua même pas l’absence de garde derrière la massive porte en bois. C’était le cadet de ses soucis. D’un pas déterminé, il se dirigea vers une cellule en particulier. Il avait eu des échos de l’interpellation de la sorcière puis de son arrestation. Il savait donc où la trouver… Du moins jusqu’à ce qu’il soit face à une cellule vide ! Jurant, Natsume fit volteface pour prendre la direction de la salle de garde où les geôliers avaient l’habitude de se retrouver ou pour effectuer leur roulement. La porte s’ouvrit d’un coup sous son arrivée, suivi d’une plainte à peine étouffée.

« Oh pardon Lionel, je ne t’avais pas vu. »

« Connard ! Attends un peu que je- » s’exclama aussitôt l’intéressé, le nez en sang.

Mais déjà, l’attention du darkness se tournait vers la seconde personne qui se tenait dans la pièce. Un visage familier, lequel lui arracha un sourire. Rapidement remplacé par une question très sérieuse :

« Où est la darkness Josh ? Elle n’est pas dans sa cellule. »

« C’est-à-dire que… »

« De quoi tu te mêles toi ? Ce ne sont pas tes- »

Même en s’étant rapproché du garçon, l’air menaçant, Lionel n’eut pas l’occasion de refermer sa main sur l’épaule de sa cible. Il venait tout simplement de traverser la pièce en sens inverse pour s’écraser contre le mur, face contre celui-ci. Une force noire et mouvante l’empêchait de bouger.

« Et donc ? » reprit l’albinos, sans cesser d’interroger son interlocuteur du regard.

Impressionné par le pouvoir de Natsume, le policier n’eut d’autres choix que d’abdiquer en soupirant. Une vraie maison de fous ici… Il lui expliqua rapidement la situation, ne s’éternisant pas trop sur le coup de sang de son collègue et préféra conduire le darkness jusque dans l’infirmerie pour qu’il se rende compte par lui-même de l’état de sa congénère. En réalisé, on pouvait y accéder rapidement puisque les deux pièces étaient reliées par une porte coulissante. En voyant la sorcière allongée sur le lit, inconsciente en apparence et surveillée par un second homme en uniforme – lequel fut vaguement salué – l’albinos soupira de nouveau. Ce n’était pas pour arranger ses affaires tout ça.

« L’infirmière est passée mais elle a simplement dit qu’elle avait besoin de se reposer. » ajouta Josh, soudain nerveux.

« C’est ce qu’on va voir. »

Sans un avertissement, le garçon s’assit sur le bord du lit, ignorant le bond du second homme ainsi que l’exclamation de Josh. Toisant la petite silhouette assoupie quelques instants, Natsume approcha ses mains et pelota l’intéressée sans la moindre vergogne à la tâche. Le coup parti aussitôt et il tomba en arrière, hilare une fois la surprise passée, tout en se massant le menton.

« Tu vois bien qu’elle ne dormait pas ! Et ravi de te revoir aussi Nahelle. » lâcha l’albinos en soutenant le regard de la jeune femme.

Message par Invité Mar 4 Aoû - 15:43

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Nahelle s'était réveillée, furieuse et soudaine prise d'une violente pulsion meurtrière à la vue de l'albinos éraflant ses seins. A moitié assoupie dans un délire inconscient, elle avait faillit croire en Néro. Mais non, il fallait que ça soit lui, cet animale, ce rustre. Le voir rire en se redressant la irritait énormément. Telle une démangeaison vadrouillant le long de ses épaules, la jeune sorcière crut qu'elle allait se transformer. Mais très vite, la matraque de Vincent, ainsi que la présence de l'autre garde l'obligèrent à se contenter de bouder. Elle voulait bien admettre avoir envie de dormir encore un peu, mais pas en présence du l'homme qui lui avait copieusement piétiné la face. Sans oublier que Danaliel était de toute manière hors de portée, scellé dans l'autre monde, il pouvait toujours rêver pour désirer le retrouver en ce moment. Danou avait besoin d'une petite leçon. Certains de ses morts avaient très mal vécu les prolongements de séjours dans l'autre monde. D'autres n'en étaient pas revenu, mais sans aller jusqu'à l'indifférer, c'était le seul moyen de s'assurer qu’ils comprennent vraiment qui avait besoin de l'autre.

Retrouvant petit à petit son sourire en suivant la conversation entre les gardes, la sorcière eut l'étrange sensation qu'elle s'apprêtait à faire quelque chose de dangereux. Elle ne devinait rien de spéciale, mais une sensation liquide l'empêchait de se sentir à l'aise. Les menottes, ainsi que la tenue n'aidaient pas à se sentir bien, mais le hic était ailleurs. Elle avait déjà eut le temps d'analyser Vincent et Josh, ils ne possédaient rien de louche, voir de compromettant. Enfin, ils n'étaient pas dispensés de bien savoir cacher leurs jeux. Nahelle inspectait actuellement l'albinos, toujours assisse sur son lit, elle attendait qu'ils décident de son sort. Mais là non plus ça ne collait pas, bien qu'il lui apparaissait toujours sous des traits révoltants d'emmerdeurs locale. Sa tenue simpliste en de tels lieux s'expliquaient sûrement par son poste au sein du Cercle. Alors pourquoi avait-elle l'impression que sa vie était en danger? Sans laisser transparaître sa peur illogique, la sorcière aux cheveux verts se jeta hors du lit pour s'étirer. Méprisant un premier instant Natsume:

"Tu veux l'amener au patron alors?"

Demanda Vincent un peu trop fort, la sorcière comprit à qui s'adressait la question et en déduisait deux choses. Premièrement, Natsume était en contacte avec l'énorme balafré tout musclés. Ce n'était pas une prouesse intellectuelle, en revanche ça l'informait sur le degrés de dangerosité du petit albinos. Derrière cet aspect de jeune adulte, il était capable de braver les échelons et d'atteindre son but d'une manière fulgurante. Elle était consciente qu'aujourd'hui elle serait confrontée à une probable connaissance. Pas de description fourni, on lui avait simplement dit qu'elle risquait d'apprécier. Le deuxième point, lui était un peu plus subtile. Est-ce qu'il n'allait pas avec ses intentions, aussi mauvaises que bonnes, renforcer Danou? Elle le savait être l'un des plus proches de son zombi, l'un des êtres qu'il fallait réellement éviter de trimbaler à côté d'elle. Si Danou parvenait à rompre de nouveau le sceau, elle risquait bien d'y passer!:

"Ah non! Lui aussi il va me faire des trucs avec une matraque!"

Message par Invité Mer 5 Aoû - 14:38

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La menace de son interlocuteur ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Le jeune professeur se raidit d’un coup. Par sa faute, Lily risquait d’avoir des ennuis ? Le terme choisi était faible et même s’il avait conscience des risques que prenait sa cadette pour le soutenir, le Lightness ne l’acceptait toujours pas entièrement. Est-ce que l’autre bluffait ? Etaient-ce vraiment les méthodes du Cercle qu’il évoquait avec un flegme déconcertant ? Le regard hétérochrome ne quittait plus celui du balafré. En dépit du peu d’éclairage dont ils bénéficiaient tous dans la pièce, Jilan parvenait à apercevoir les yeux de son interlocuteur au nom toujours inconnu. Mais pas à savoir s’il pensait chacune de ses paroles. Ce qui l’irrita. Alors quoi ? S’indigner ? Le menacer à son tour ? Ce serait jouer le jeu de l’autre et en bon manipulateur, le jeune professeur le savait. Il serra les dents, laissant passer le regain de colère qui l’envahissait. Il fallait absolument qu’il se contrôle en présence des deux hommes. Le moindre faux pas lui coûterait cher.

« Si ce sont vraiment vos méthodes, je comprends mieux pourquoi certains citoyens décident de rejoindre cette organisation… Il n’y a rien de juste là-dedans. » lâcha-t-il soudain du bout des lèvres.

A cet instant, le Lightness ne songeait pas vraiment à son jeu d’acteur et à l’impression qu’il renvoyait. Peu lui importait. Le timbre de sa voix était maîtrisé, même si on devinait un soupçon de colère et le ton traînant. Résigné lui ? Pas vraiment. Il voulait simplement en donner l’illusion. S’emporter contre le géant n’aurait fait qu’aggraver les choses. En jouant la carte du citoyen modèle soumis aux lois mais indigné tout de même, il avait une chance de détourner les soupçons qui pesaient sur lui. Toutefois, son interlocuteur dut lire dans son regard, au gré des va et vient de l’ampoule éclairant faiblement la pièce, qu’il était néanmoins déterminé à protéger sa cadette, qu’importent ses ambitions politiques. L’échange de coups d’œil entre les deux collègues ne lui échappa pas. Qu’est-ce qu’ils complotaient encore ? Cette situation l’insupportait au plus haut point. Jilan aurait voulu se lever d’un bond, leur rire au nez en songeant à leur stupidité, eux qui tournaient autour du pot sans en apercevoir le couvercle, avant de quitter la salle d’interrogatoire. Si seulement c’était possible… Mais il n’aurait pas eu le temps d’atteindre la porte derrière le balafré que l’un ou l’autre des deux hommes présents avec lui dans la pièce l’aurait arrêté net dans son entreprise. Tant pis. Il allait devoir ronger son frein. De nouvelles questions retentirent dans l’air et le jeune professeur se retint de soupirer. C’était tout ce qui les intéressait ? Autant que Lily se ramène avec une copie de sa déposition dans ce cas… Prenant son mal en patience, le Lightness consentit à répondre à son principal interlocuteur, notant au passage que l’albinos demeurait trop silencieux, contrairement à son caractère. Un piège ?

« Il s’agissait d’une femme. Petite, les cheveux noirs et les yeux verts. Elle n’avait pas besoin d’une carrure pour se faire entendre, elle possédait une force physique surprenante. J’en ai fait les frais lorsqu’elle est venue me trouver pour me… convaincre. »

Toujours ce besoin de répondre aux questions du balafré. Le jeune professeur pensait avoir trouvé la parade : dire la vérité oui mais pas dans le bon ordre. Les informations étaient correctes, Kyarra l’avait bien menacé une fois dans leur brève collaboration, seulement pas dans le cadre que souhaitait recréer Jilan. Et au final, cela sonnait plutôt bien à ses oreilles. Restait à savoir si son interlocuteur s’apercevrait de quelque chose. Il en doutait mais… Son regard se posa un instant sur la personne du darkness. Natsume restait un problème. Il connaissait la lycanne, que trop bien même. C’était là où tout se jouait. Convaincre ou mourir.

« Elle s’est rendue chez moi directement. » Là encore, aucun mensonge à proprement parler. Il enchaîna. « Elle a dû enquêter sur moi et il ne lui était pas difficile de récupérer mon adresse personnelle auprès de l’université vu ses méthodes. »

La conférence ? Pourquoi pas. Mais à ce stade de la conversation, le Lightness ne comprenait pas bien ce que son thème venait faire là-dedans. La suite l’inquiéta davantage mais il avait une réponse toute faite à leur communiquer.

« La conférence portait sur les virus et la manière dont ils se transmettent. Je trouvais le sujet d’autant plus intéressant que la ville a déjà été frappée par un fléau similaire je me trompe ? Ou est-ce que vous voyez en ce choix, l’intention de récidiver ? » conclut-il avec un sourire railleur.

Parfaitement. Ils pouvaient bien imaginer tout ce que leurs pauvres cerveaux malades voulaient concevoir. Ils ne sauraient jamais ses plans. Lesquels risquaient bien de ne jamais voir le jour, compte tenu de la tournure des événements. Le jeune professeur se savait pris de vitesse par ses adversaires, il était temps de faire marche arrière…pour le moment du moins. Le produit ? Son sourire s’élargit un peu plus. Il triomphait.

« Je ne suis pas celui qui s’est procuré ce produit. Je vous le répète, je n’étais qu’un simple pion destiné à réunir autant de monde dans un même endroit. La suite ne me concernait pas et j’ai sombré aussi vite que l’auditoire, sans savoir ce qui se tramait et quelles seraient les conséquences de mes actes. Si l’ignorance est un crime, alors je plaide coupable. »

La sensation de triomphe fut aussi vibrante que brève dans tout son être. Il y eut du mouvement sur sa gauche mais Jilan réagit trop tard pour remarquer que l’albinos était sorti de sa torpeur. Un cri s’éleva, traduisant sans peine l’état du darkness, avant que la table ne subisse l’assaut de sa fureur. C’était donc cela, la sensation désagréable qu’il ressentait depuis l’entrée du garçon dans la pièce ? Sa propre colère, amplifiée par ses explications ? Le Lightness ne fut pas long à perdre son sourire et se retrouva plaqué contre le mur de la cellule. En d’autres circonstances, il aurait ri au nez de Natsume, se moquant une fois de plus de sa faiblesse. Sauf que l’autre bouillonnait et qu’il était en droit de régler ses comptes. La présence du géant l’empêcherait sans doute d’aller au bout de ses idées meurtrières mais… Devant ces accusations, le jeune professeur ouvrit la bouche. Il n’eut pas le temps de s’expliquer davantage. Nier ou reconnaître, cela n’avait plus d’importance aux yeux de son nouvel interlocuteur, convaincu de sa culpabilité. A ce moment, Jilan se surprit à maudire sa Seconde.

« J’espère que tu es contente de toi Leann ?... »


En effet, c’était grâce à cette loi qu’il bafouait depuis son arrivée dans la ville que sa tête tenait encore sur ses épaules, à en juger par le regard de l’albinos braqué dans le sien. Quelque chose passa dans ce même regard. Une lueur, brève et succincte mais qui alarma le Lightness. L’autre venait de comprendre un détail qui lui échappait et cela ne pouvait pas jouer en sa faveur, bien au contraire. Mais dans sa grande bonté, Natsume ne tarda pas à lui donner la réponse. Il avait compris pour sa race ? Le jeune professeur en fut ennuyé. Si ce n’était que cela… Sauf que la suite le laissa sans voix. Ramener quelqu’un à la vie ? Il plaisantait ! Le regard de l’albinos lui affirma le contraire. Interdit, Jilan sentit vaguement qu’on le lâchait enfin. Il vit la silhouette du garçon s’éloigner après que ses lèvres aient remué en direction de son collègue. Le contenu de l’échange verbal entre eux lui échappa. Son cerveau demeurait paralysé par la directive du darkness. Il était coincé, au pied du mur. S’il échouait, on le considérerait comme rebelle présumé et s’il réussissait, dans le meilleur des cas, non… Il ignorait ce qui pourrait se produire… S’il serait toujours lui-même en vie après cela. Le Lightness déglutit avec difficultés avant de se tourner vers le balafré, seul rescapé du tandem qu’ils formaient avec l’albinos.

« C’est une plaisanterie n’est-ce-pas ? Comment suis-je censé ramener quelqu’un à la vie ? Je n’ai pas ce pouvoir, même en temps que Lightness ! Il me faut mourir pour prouver mon innocence ? »

A quoi pensaient-ils au juste ? Jilan ne savait pas s’ils étaient sérieux ou si tout ce cirque était destiné à lui arracher des aveux. Il pensa à sa petite sœur, à qui il avait promis de vivre. Que devait-il choisir à présent ? Entre son honneur de citoyen modèle – et probablement celui de sa cadette au passage – et la vie ? Si cela pouvait innocenter Lily en même temps, alors il prendrait ce risque.

« Désolé Lily… »

Message par Invité Ven 7 Aoû - 18:32

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Alors que la table volait contre l'un des murs poussiéreux de la cellule, la main du géant ramassait déjà son stylo et son cahier tombés à ses pieds. Son souffle était aussi limpide qu'en temps de guerre, ses yeux analysèrent la scène avec la précision féline dont il disposait. Le professeur répondait suffisamment bien à ses questions pour attirer un tant sois peu de satisfaction au patron. Sans vraiment savoir si ce dernier en était réellement conscient, il débitait un flot d'informations suffisamment intrigantes pour rendre Soleon perplexe. Laissant les deux autres régler fougueusement leur compte, sans non plus retirer son regard noir du dos de l'albinos. Le lion continuait de cogiter, une petite femme dénuée de carrure, capable de faire pression par la violence.

Ca lui rappelait la description d'une darkness, mais celà n'avait pas de rapport. Pas de nom? Il allait devoir préciser d'avantage ses questions si il désirait vraiment avancer sur ce sujet. Dégageant son regard de l'albinos pour le reporter sur le visage du lightness, les yeux de Soleon ne décelèrent qu'une spontanéité pathologique qui ne collait pas avec les pions habituels. N'allait pas y voir quoi que ce soit d'étrange, mais cette manière d'ouvrir la bouche prouvait qu'il avait de quoi renvoyer pisser monsieur Kageya, mais sa conscience lui rappelait dans quelle situation il se trouvait. Petite cellule, présence de deux ennemis potentiellement dangereux, un seul échappatoire derrière le plus massif des deux gardiens. Cet homme n'était pas stupide ni simplement arrogant. Il échappait aux critères des petits bandits notoires, fier et imbu de leur personne qui chercherait en priorité à rehausser leur image. Il n'était pas non plus en train des les supplier de l'épargner, donc il savait ce qu'il faisait dans une mesure que Soleon en pouvait pas mesurer d'ici.

Continuant de réfléchir en écoutant monsieur Kageya hurler, le lion commençait à regretter son choix. Non seulement les failles étaient beaucoup trop évidentes, mais en plus il perdait le fil d'une discussion qui commençait à s'éclaircir. L'hybride commençait à douter, est-ce qu'il n'était pas en réalité l'homme seul dans cette pièce? Peut être que l'albinos jouait un double jeu, qu'il faisait une scène pour distraire le lion de son objectif et ainsi permettre à l'homme au regard bicolore de se soustraire à l'interrogatoire. Ses doigts serrèrent d'avantage son stylo, ses pouces déformaient ses notes alors que ses yeux revenaient dans le dos du darkness. Les ombres ayant renversée la table avaient disparu aussi vite qu'elles avaient frappées. Obligeant le patron à prendre des mesures radicales. Se redressant vivement sans rien dire, poing droit serré dans la poche et main gauche comblée par la paperasse. Il laissa Natsume s'en aller de la cellule sans le retenir. Pas besoin de le sermonner devant qui que ce soit, le seul responsable de cette scène était Soleon lui même. Le doute persisterait, mais pour l'instant jouer le jeu s'avérait être la seule chose à faire. Il y eu bien quelques mots, mais ces derniers n'obtinrent qu'un "s'i lvous plais" dénué de bonne intentions dont l'hybride se contenterait.

Refermant tranquillement la porte derrière la tempête qui s'éloignait au loin de l'étroit couloir, le géant posa son regard dans celui de Ridell. Après avoir laissé ce dernier larmoyer sur son incapacité à jouer au petit Dieu, Soleon redressa la table, puis invita le professeur à se rasseoir avec lui. Une fois ce dernier prêt ou pas à l'entendre, l'hybride reprit la suite de son examen:

"Je veux le nom de cette femme qui vous a menacée. Pour ce qui est de la conférence, j'y vois une coïncidence foireuse, voilà pourquoi je vous demanderais un peu de patience. J'ai moi même enquêté sur les lieux du crime et j'en suis venue à une conclusion simple mais relativement intéressante. Vous étiez plusieurs groupes, je soupçonne un groupe A pour la diversion, un groupe B pour l'anesthésie de la salle et un groupe C pour l'extraction. Le bâtiment était trop grand pour que vous puissiez tout faire seul avec deux ou trois individus à vos côtés, nous sommes donc d'accords. Vue la disposition des système d'aération exploitable, vue le nombre d'étudiants kidnappés et l'efficacité avec laquelle vous vous êtes tous évanouis dans la nature en moins de trois heures. On peut affirmer que vous avez réunit une équipe avec pardonnez moi l'expression, un flingue sur la tempe, puis attiré un tas d'étudiant curieux et traumatisés par l'infection sous couvert de prévention?"

On pouvait sentir un ton faussement interrogatif sur la fin, Soleon avait cherché a pousser son analyse plus loin, mais il sentait déjà sa gorge le gratter, n'ayant ni cigare, ni bouteille d'eau, il allait devoir se contenter de déglutir ou de faire des pauses de plusieurs secondes pour respirer. Les nerfs de sa cible devaient être à vif, Natsume, puis la résurrection et l'accusation sans gants devaient être suffisant pour qu'il craque et l’envoi simplement paître. Si ce qu'il lui avait dit était vrai bien sûr. Si la mission venait bien de cet homme, que tout avait été orchestré par ses soins, il serait sûrement incapable d'acquiescer à cette accusation. Ce qui l'obligerait à changer de version ou bien de continuer dans celle qu'il avait avancé quelques minutes plutôt. Toussotant en posant la pointe de son stylo à la suite de ses notes, il se permit un petite remarque étranglée avant qu'il ne commence à répondre:

"Vous avez de la verve, vous êtes malin, mais on vous tient. Les ordres ne se trompent jamais ..."

Message par Invité Sam 8 Aoû - 12:02

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La question de Vincent lui rapporta un simple haussement d’épaules de la part du darkness. Sous ses airs de gentil flic appliqué dans l’exécution de son travail, l’homme n’était pas dépourvu d’intelligence. Il avait vu juste mais Natsume n’avait pas l’intention d’aller jusqu’à le féliciter non plus. Pour quelles autres raisons se serait-il donné la peine de venir à leur rencontre si ce n’était pour ramener la prisonnière au balafré ? Au patron… Le garçon se retint de grimacer en entendant ce surnom qui en disait long sur la position du géant au sein des forces du Cercle. Il avait du mal avec ce détail. Aussi loin que remontent ses souvenirs les plus anciens dans sa nouvelle vie – pas forcément les plus agréables cela dit – l’albinos avait appris à accepter Jean Dame comme son premier véritable supérieur. L’appeler patron ou même boss aurait été trop lui demander en revanche. Natsume n’avait pas besoin de termes particuliers, trop honorifiques et pompeux à ses oreilles pour considérer l’hybride provocateur comme son supérieur. Il s’agissait plus d’un accord tacite entre eux, un mélange de reconnaissance teintée de méfiance et d’agacement envers l’autre. Oh bien sûr, certaines personnes faisaient exception au caractère exécrable du darkness : la représentante des lycans par exemple, était reconnue comme une supérieure elle aussi. Tout comme cet étrange loup qui l’avait accompagné lors de l’attaque sur le Cercle. Supérieur non, l’albinos savait trop peu de choses à son sujet pour raisonner ainsi mais du moins son égal. Quelque chose le chiffonnait néanmoins au fur et à mesure que ces pensées traversaient son esprit :

« Patron par-ci, patron par-là… Personne ne connaît le nom de ce type ou quoi ? »

Son irritation était à la hauteur du niveau d’insolence dont il faisait preuve à ce moment précis. Josh le dévisagea avec un regard horrifié tandis que son collègue se contentait d’encaisser la remarque de leur interlocuteur commun. Des deux, Vincent paraissait être le plus calme, probablement en raison de son expérience plus prolongée entre ces murs. En bon professionnel qu’il était, l’homme n’essaya même pas de relever l’affront volontaire de Natsume. Un bon point pour lui. De toute façon, une voix pincharde se faisait déjà entendre non loin d’eux, coupant court à leur échange. L’albinos se tourna vers Nahelle, arquant un sourcil, visiblement perplexe. Des trucs avec une matraque ? De quoi parlait-elle au juste ? Le darkness imaginait parfaitement qu’elle ne s’était pas retrouvée allongée sur un des lits de l’infirmerie par hasard et qu’une matraque ou deux en avait été la cause. Oui, il était proche de la vérité. Sauf que son esprit s’amusa à la déformer, pour son plaisir personnel. Le garçon se pencha vers la prisonnière pour lui saisir le menton entre ses doigts, d’une prise ferme. Si l’intéressée tenta de se dégager d’un simple mouvement de la tête, Natsume resserra davantage la pression de ses doigts sur elle.

« Tu aimerais n’est-ce pas ? Dommage pour toi, je préfère me servir de mon engin dans ce genre de situation. »

Un sourire odieux sur les lèvres, le darkness la lâcha soudain, peu désireux d’obtenir une morsure à sang en guise de première réaction. Nahelle n’était pas vilaine mais son caractère aussi présomptueux que le sien ne lui permettait certainement pas de l’apprécier. Sans compter quelques autres détails incluant un ancien ami devenu l’ombre de lui-même. En repensant à Danaliel, l’albinos se reprit. Il était venu avec une mission bien précise et il ne laisserait pas une jeune femme contrecarrer ses plans. Sans un avertissement, il empoigna la prisonnière par le bras pour la forcer à se relever, brutalement.

« Comme énoncé plus tôt, votre charmante et délicieuse compagnie est souhaitée mademoiselle. »

Le ton était sarcastique, tout comme l’emploi du vouvoiement dans pareille occasion. D’un regard, Natsume rassura les deux gardes et prit la direction de la cellule où se trouvaient toujours ses précédents interlocuteurs. Dire qu’il avançait d’un pas rapide, désireux de réduire la distance qui le séparait encore de la porte au plus vite. Parfois, il soulevait complètement la pauvre darkness, véritable poids plume comparée à lui. Et le passage de la demoiselle ne fut pas dénué de sifflets approbateurs – quoique parfaitement obscènes – sur leur passage.

« Oh poupée ! Tu t’occuperas de moi ensuite ? »

« Lève un peu ta robe par ici femelle ! »

Un bruit sourd répondit à sa requête alors que le prisonnier un peu trop téméraire voyait sa figure réduite en bouillie contre le sol de sa cellule. Sans même avoir jeté un regard dans sa direction, l’albinos lui avait cloué le bec. Nahelle était bien des choses à ses yeux mais la vulgarité de la part d’autrui lui déplaisait fortement. L’autre en venait de faire les frais. Laissant le soin à Josh et Vincent de calmer l’assemblée comme bon leur semblait, le garçon poussa la lourde porte. Les deux hommes n’avaient pas changé de place depuis qu’il était parti mais ce constat ne lui fit ni chaud, ni froid. En croisant le regard du lightness, sa colère revint à la charge. Sourde. Il ne lâcha pas le bras de la jeune femme pour autant, parfaitement conscient que cette dernière pourrait encore davantage ressentir la bouffée de haine qui l’animait à l’encontre du professeur.

« Cette femme a ramené d’entre les morts l’une de mes connaissances. Malheureusement, il demeure sous la forme d’un spectre, incapable de revêtir une apparence physique sur le long terme. Voyez comme je me montre indulgent envers vous professeur. Il ne vous sera pas demandé de le ramener à la vie, simplement de lui rendre la vie. Cela devrait être à votre portée non ? »

Jouant sur les mots, Natsume poussa sa prisonnière devant lui, toujours avec brusquerie. Ses yeux ne quittaient plus ceux de son interlocuteur présumé, même si ses informations s’adressaient aussi bien aux deux autres personnes présentes dans la pièce. Et si la seconde darkness tentait quelque chose pour se faire la malle, consciente que si le roux parvenait à ses fins, elle perdrait son jouet, l’albinos était prêt à l’arrêter. A vrai dire, il n’attendait qu’un mouvement de sa part pour la maîtriser complètement.

« Vous pouvez refuser bien entendu. »

L’éclat furtif qu’il crut distinguer dans les iris hétérochromes accentua son propre sourire. Mauvais. Il ne perdit pas de temps pour assombrir de nouveau le regard du jeune professeur :

« Toutefois, nous mettrons cela sur votre refus de coopérer avec nous. Cet homme pourra fournir des informations supplémentaires sur nos opposants. Pour cela, nous avons besoin qu’il revienne parmi nous. Alors professeur, allez-vous nous aider ? Ou témoigner votre allégeance à vos prétendus bourreaux ? »

Message par Invité Sam 8 Aoû - 17:17

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« Tu aimerais n’est-ce pas ? Dommage pour toi, je préfère me servir de mon engin dans ce genre de situation.

-J'imagine que tu ne parles pas de ton cerveau phénoménale?"


Supportant l'odieux sourire de Natsume, elle se surprit à y entrevoir celui de Danaliel. Ces deux là n'avaient pas eu besoin de se chercher, ils étaient fait pour s'entendre. Sans réellement comprendre pourquoi, son corps se relâcha, comme si il n'y avait plus rien à espérer. Elle allait devoir aller à ce rendez-vous, supporter une énième confrontation, puis s'en aller bredouille avec quelques remontrances bien pesées. Il la tenait fermement ce qui lui rappelait d'étrange sensation venue d'une époque lointaine, aussi brève que triste, le souvenir d'une nuit trop longue la désespéra entièrement. Répondant habituellement aux remarques des détenues qu'elle croisait, ces derniers furent sûrement plus surpris par la passivité de la sorcière que par les ombres écrasant l'un des détenus.

Traçant leur route rythmé sur un fond de remarques froides et de pieds pressés, Nahelle entrait pour la troisième fois dans cette petite cellule. Le patron était à sa droite assit sur une chaise, en face d'elle se trouvait un étrange homme aux cheveux pourpre et Natsume relâchait enfin son bras pour se décaler dans l'axe gauche. L'homme en face devait être un énième mec à qui l'hybride allait demander si elle le reconnaissait, dommage pour lui elle ne l'avait jamais vue non plus.

Lorsque Natsume commença à parler de sa connaissance, la sorcière crut qu'elle allait craquer et tenter de l'étrangler avec ses menottes. Elle ne pouvait pas non plus lui hurler que Danaliel était actuellement scellé en elle. Cet albinos était d'un chiant, mais le pire devait sûrement être le balafré sur sa droite. Cet odieux personnage cachait bien son jeu, elle le suspectait d'avoir tout orchestré. Mais pourquoi? Il ne connaissait pas Danaliel, donc il ne pouvait désirer ou non le ramener à la vie. Quoi que? Le Cercle était petit, peut être s'étaient-ils déjà croisés par le passé? Elle avait collectée un grand nombres de souvenirs de Danou, mais elle ne pouvait prétendre tous les posséder. La pression montait alors qu'ils continuaient de parler, ennuyant un peu la principale concernée. Cette résurrection n'était pas faisable, elle y risquerait bien trop. Sa vie, celle de Danaliel, c'était déjà beaucoup pour un seul caprice:

"Et comment comptes tu me forcer à ramener Danaliel? Pas avec ton "engin" j'espère?!"

Imitant brièvement le ton hautain de Natsume en mentionnant le mot "engin", elle s'esclaffait, contente d'emmerder tout le monde ou presque. Se réfugiant précautionneusement derrière l'épaule droite de Soleon, elle déposa son modeste fessier contre le mur opposé à celui de Natsume. Connaissant l'animale, ce dernier allait sûrement lui répondre en plein interrogatoire, ce qui affaiblirait les plans du patron. Tout bénef pour elle, son regard devait simplement éviter celui du détenu pour ne pas les laisser imaginer quoi que ce soit puis hasta la vista la cellule toute grise. Rebonsoir la cellule solaire, avait-elle vraiment envie d'y retourner en fait? Ses épaules se haussèrent, alors qu'elle assistait à la situation en souriant niaisement.

Message par Invité Dim 9 Aoû - 15:44

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L’apparente tranquillité dont faisait preuve son unique interlocuteur eut de quoi faire osciller l’humeur du jeune professeur entre l’indignation de se voir traité comme un criminel par un petit merdeux antipathique et l’inquiétude d’ignorer ce qui se tramait exactement dans la tête du balafré. Et si ce simulacre d’interrogatoire n’avait jamais eu qu’une seule finalité ? Celle de le piéger ? Jilan se rappelait le calme de l’albinos, lequel ne trompait personne. Que s’étaient-ils dit avant de le rejoindre dans cette cellule ? Avaient-ils eu le temps de préparer ce plan machiavélique ou bien était-ce l’œuvre du darkness ? Il n’en savait rien, se contentant de réaliser à quel point la situation lui avait échappé, en si peu de temps et avant même qu’il ne s’en aperçoive pour espérer retourner les choses à son avantage. Le Lightness pouvait blâmer beaucoup de choses, à commencer par la pénombre de la pièce, l’étrange intonation du géant et la haine qu’éprouvait le garçon envers sa personne. Mais surtout, il pouvait se blâmer lui-même. Et cela rendait sa situation encore plus insupportable. Dans un silence pesant, ils reprirent leurs places respectives, ce qui, aux yeux du jeune professeur, demeura tout aussi incroyable que cruel. Son interlocuteur agissait comme si rien ne s’était passé, que son collègue ne venait pas de le menacer de mort et qu’aucun piège n’allait se refermer sur lui. C’était insupportable. Jilan dut prendre sur lui pour ne pas lui hurler des insultes alors que la voix de l’homme résonnait de nouveau dans la cellule. Un nom ? Il l’avait fait venir pour un putain de nom ?

« Kyarra. Mais je suppose qu’il s’agissait d’un pseudonyme. »

Curieusement, il sentit ses entrailles se nouer suite à cet aveu. Non pas qu’il portait une tendre affection pour son ancienne supérieure, loin de là. Mais compte tenu de la situation dans laquelle il se trouvait et l’identité des personnes qui l’avaient précipité dans la gueule du loup – ou du lion en l’occurrence – le jeune professeur se surprit à regretter le départ de la lycanne. Elle avait ses défauts, plus que la moyenne d’après lui mais elle ne laissait pas de traces derrière elle. Pas comme cette chienne qui se prétendait fidèle en Seconde… Et si Natsume était toujours vivant, c’était la faute de Leann uniquement. Les propos suivants de son interlocuteur lui passèrent au-dessus de la tête. Il n’était pas loin de la vérité, pas loin du tout même mais le Lightness s’était lassé de ce petit jeu aux allures de joute verbale à sens unique.

« A vous entendre, je faisais partie du complot. Si vous en êtes convaincu alors soit. Arrêtez-moi. Vous en mourrez d’envie. J’imagine que vous trouverez une parade lorsque les citoyens de cette ville exigeront les preuves de ma culpabilité. »

Ultime sursaut d’orgueil de sa part. Il le mettait au défi de le mettre derrière les barreaux. Seul un homme acculé aurait pu se permettre de prendre autant de risques. Mais en comparaison de ce que l’albinos prévoyait de lui infliger, un petit séjour à l’ombre semblait agréable, même pour quelqu’un comme lui. La remarque du géant ne lui valut qu’un sourire impassible en retour. La porte s’ouvrit alors sur Natsume accompagnée d’une jeune femme dont le visage ne lui disait strictement rien. Ou plutôt, elle était poussée par le darkness, sans la moindre amabilité de la part de ce dernier. L’espace d’un instant, Jilan songea à reporter ses accusations sur la nouvelle venue, laquelle paraissait être en aussi mauvaise position que lui à en juger par les menottes dont elle était affublée. Mais s’aventurer sur cette pente était trop risqué, surtout qu’il n’était pas en sécurité pour le moment. La voix désagréable de l’albinos résonna de nouveau à ses oreilles, même si le jeune professeur réprimant une grimace en l’écoutant. Alors il était sérieux ? Il comptait bien le mettre au pied du mur et invoquer son impuissance à ranimer le défunt fantôme – bien que parfaitement légitime et sincère venant de lui pour une fois – ne suffirait pas à l’innocenter ? Pour la première fois depuis longtemps, le Lightness savait qu’il allait devoir risquer sa vie pour s’en sortir. Les conséquences de ses mensonges à répétition ne se limiteraient pas à un simple aller-retour en prison. Le balafré l’avait laissé entendre un peu plus tôt : Lily serait également leur cible, en raison des liens du sang qui les unissaient. Il n’avait pas le choix. Soit il sauvait sa peau – façon de parler – et sa cadette prendrait également, soit il relevait le défi et risquait d’en mourir, préservant la petite tête blonde d’éventuelles représailles. La suite était toute désignée à ses yeux. L’intervention de l’inconnue aurait pu lui arracher un sourire moqueur. Il n’en fut rien. Quel que soit les intentions de cette dernière ou la raison de sa présence en ces lieux, Jilan ne voyait pas comment il pourrait se servir d’elle à ses fins. Avec un peu de recul, il lui parut même que le garçon et elle semblaient être de la même espèce : grandes gueules et vulgaires au possible.

« Je n’ai pas le choix on dirait. »

Le regard hétérochrome balaya les trois visages tournés vers lui, à différents moments de la conversation qui se jouait dans la cellule. Le jeune professeur doutait que Natsume esquisserait le moindre geste pour l’arrêter s’il s’approchait de la jeune femme mais il ignorait l’opinion du géant. D’un coup d’œil en biais, il s’assura auprès de ce dernier qu’il avait son approbation pour se déplacer dans la petite pièce et en soupirant faiblement, le Lightness se leva. Ses pas l’amenèrent à contourner la table ainsi que l’homme assis en face lui pour s’approcher ensuite de l’inconnue. A cet instant, son visage n’exprimait plus rien d’autre qu’une résignation dépourvue de regrets, en apparence seulement.

« Une humaine capable de ramener les morts à la vie ? »

L’index de sa main droite vint effleurer le dessous du menton de la jeune femme, non sans avoir débuté sa caresser sur le cou de l’intéressée. Jilan comprit instantanément, pour avoir éprouvé la même sensation désagréable qu’au contact de l’albinos. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire désabusé.

« Une darkness ? Je comprends mieux à présent. Vous permettez ?... »

Ses manières de gentleman reprenaient le dessus, alors même qu’il avait l’impression d’être un funambule suspendu au-dessus d’un gouffre sans fin. Les murs de la cellule lui parurent soudain plus étroits qu’auparavant. L’étouffement le guettait, de même qu’un début de claustrophobie mais le jeune professeur savait que ces symptômes traduisaient simplement de son malaise à l’idée des conséquences que son acte engendrerait aussitôt. Ses deux mains se posèrent sur les joues de Nahelle, prenant le visage de cette dernière en coupe. La sensation désagréable persistait mais une faible lueur émanait à présent des paumes du Lightness. Sans doute que ce contact déplaisait au plus haut point à son interlocutrice alors que bon nombre de personnes auraient apprécié cette chaleur réconfortante sur les joues. Pas un darkness. Lentement, il s’insinua en elle. D’abord de manière discrète, comme si sa conscience lui hurlait encore de renoncer pendant qu’il était encore temps. Puis avec plus de fermeté de sa part. Pour Lily. Il pouvait y arriver. Le jeune professeur fouilla l’être de son interlocutrice. Il devait trouver cette personne, cette entité répondant au nom de Danaliel… sans véritablement savoir ce qu’il devait chercher en réalité. Un opposant au régime ? Son nom lui était inconnu, pouvait-il espérer qu’il ne représenterait pas un danger pour lui à son retour ? A supposer que le Lightness serait capable de le ramener parmi eux… La résistance de la jeune femme demeura forte. Même silencieuse, leur lutte devint un combat acharné pour une raison qui échappait encore à Jilan. Soudain, il crut sentir du bout du doigt quelque chose dans l’âme de la darkness. Sensation dérisoire quand on savait que ses doigts demeuraient ancrés autour du visage de l’intéressée. Etait-ce l’être qu’il devait réveiller ? Peut-être. Le Lightness se focalisa sur cette lueur presque imperceptible pour lui et dont l’existence même devait être ignorée de la part des deux autres personnes présentes dans la pièce. Soudain, il la sentit. Brutale et violente, la douleur le transperça de part en part. Le soufflé coupé, Jilan recula précipitamment, plié en deux. Il suffoquait, ne sachant pas comment refreiner la douleur qui s’était emparé de lui. Il fallait qu’il reste maître de lui-même. Impossible. Pas devant eux. Pas dans cet état. Il crut entendre un hurlement, quelque part. Sans savoir s’il s’agissait du sien ou de celui d’un autre occupant de la cellule. Son corps échappait à son contrôle. D'abord partiellement puis entièrement. Quand il rouvrit les yeux – qu’il n’avait pas souvenir d’avoir fermé sous la puissance de la douleur ressentie – le jeune professeur ne reconnut rien du décor, devenu familier depuis, de la pièce dans laquelle il s’était trouvé quelques instants plutôt. Lui-même ne se tenait plus debout à proprement parler mais en apesanteur, incapable de demeurer à la verticale. Et quelles étaient ces ombres se mouvant autour de lui ? Pour un peu, il se serait cru en plein délire dans l’esprit d’un toxicomane… C’était probablement le genre de visions auxquels ils étaient habitués entre deux crises de manque.

Message par Invité Mer 12 Aoû - 16:49

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"Défectueuses petites poupées...l'heure du jugement à sonné."

Ces paroles creusèrent des recoins de leur être qu'ils ne soupçonnaient même pas, un instant tout s'était arrêté. Ils flottaient littéralement dans un espace aussi infinis que restreint. Ils étaient bien plus minuscule qu'ils n'imaginaient. Un sol bleuté s'étendait sous leurs pieds au de là de toute perspective, prenant la forme d'énorme montagnes qui gonflaient les unes sur les autres avant de s'évaporer dans une étrange explosion difforme dénuée de couleurs vives. Il était impossible aux Darkness et Lightness d'atteindre ses montagnes volatiles.

Elle voyait les autres flotter, autours d'elle d'un air agacée, les bras croisés et les joues gonflées elle détestait cette sensation. Le ciel s'étendait à perte de vue sous l'aspect d'étrange vagues sableuses aux reflets variant dans d'étrange teinte rosées. Le reste n'était qu'un concert de bruyant murmures au coeur des abysses. Nahelle ne comprenait pas comment elle pouvait distinguer aussi clairement les autres dans un endroit aussi sombre. Outre cet illogisme persistant, la darkness ressenti une présence effleurer sa chaire, des épaules aux cuisses, quelque chose la traversait. Une main aux doigts allongés et brumeux. Elles étaient innombrables, des ombres immense qui filaient d'un bout à l'autre de l'univers illusoire. Les formes s'accordaient les une aux autres, laissant quelque silhouette sans visage les épier sous toutes les couturesa peine distinguable, tous surent qui ils étaient. De nouveaux mots fendirent l'espace et le temps, foudroyant les rappelés dans une vague de douleur:

"Darkness... quel est cette engeance à laquelle vous êtes liées?"

Natsume et Nahelle sentirent comme une partie d'eux même s'étirer depuis leur ventre, formant un étrange cordon de lumière bronzées les reliant à un même point. Les deux filets scintillaient de moins en moins, prenant une teinte plus sombre et grotesque. Une odeur pestilentielle envahissait leurs narines, contraignant Nahelle à couvrir son visage avec le haut de sa jupe. Petit à petit les ténèbres eux même prirent forme sous l'aspect d'un fantôme à l'aspect familier. C'est dans un étrange bruit de construction charnelle accélérée, les os et la chaire de Danaliel reformèrent du néant, un corps vide et blafard. Rien n'émanait de lui, il n'était même plus un spectre, il était à peine le reflet de l'ombre dans laquelle il baignait. Et pourtant, Nahelle était capable de reconnaître cette corpulente créature aux yeux dorés. Stupéfaite par l'étrange sensation qu'elle éprouvait à travers cette faible ficelle de lumière elle ne put rien dire:

"Et qu'avez-vous fait pour mériter vôtre statut?"

Les montagnes s'éloignaient avec le ciel, étendant l'impression de vide complet autours d'eux comme une marrée de pétrole. Les informes se complétaient de plus en plus vite, formant quatre corps principaux qui s'étendaient dans un faible mouvement de glissade inarrêtable:

"Parlez!"

Pendant ce temps, Soleon restait figé sur sa chaise, absorbé par d'étrange bruissements de chaînes, ainsi que d’innombrables coups de feux. Inconscient et absorbé, son âme n'était plus relié à quoi que ce soit. Si quelqu'un venait à ouvrir la porte, il n'y trouverait qu'une bande de corps sommeillant avec un air aussi livide qu'étrange. Le lion noir revenait à sa cellule, aux soldats qu'il avait démembrés, aux armes qui l'avaient mutilées. Comme si ses souvenirs prenaient consistance et s'attachaient à lui pour de bon. L'englobant dans une terreur sourde dont il ne pouvait s'extraire.

Message par Invité Jeu 13 Aoû - 16:11

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Le spectacle du jeune professeur s’exécutant presque trop docilement, ravit Natsume. Entre les murs en pierre à la surface irrégulière, il pouvait sentir sa colère. Une frustration qui l’avait gagné quelques minutes plus tôt alors qu’il se voyait malmené par un albinos en furie. A présent, il ressentait autre chose : la résignation d’une part mais un sentiment bien connu des créatures des ténèbres. Elles s’en nourrissaient, l’exacerbaient chez leurs malheureuses victimes : la peur. Oui, cet homme avait peur, lui qui avait pris un malin plaisir à le regarder de haut, dans cette vie ou bien une autre, laissée derrière le garçon. Ce Monsieur Ridell avait peur ! L’unique frustration du darkness résidait dans le fait qu’il avait bien compris que leur prisonnier n’avait pas peur de lui à proprement parler mais plutôt de ce qu’il s’apprêtait à faire, avec cette même sensation d’un canon de pistolet braqué sur sa tempe ou du contact glacial d’une lame caressant sa gorge découverte, vulnérable. La peur de l’inconnu sans doute. Natsume n’eut pas la présence d’esprit de redouter, un tantinet, ce qu’il s’apprêtait à faire. Déchaîner des forces qui leur étaient supérieures, sans savoir pourquoi ni comment il avait mérité leur courroux. Son sens de la justice surpassait tout le reste, reléguant la prudence au second rang. Grave erreur.

Avant même que son collègue ne se retrouve pris dans son propre cauchemar, résultant de son passé sanglant, l’albinos sut que quelque chose n’allait pas. Tout aurait dû se passer normalement et la silhouette de Danaliel aurait pu apparaître entre eux. Sauf que le darkness ne croyait pas un seul instant en la capacité du prisonnier à le ramener à la vie. C’était impossible. Seuls quelques élus le pouvaient, dont Nahelle, cet homme roux et lui. Et même si la première était parvenue on-ne-savait-trop-comment à le tirer de la tombe, son ami lycan n’était plus le même qu’avant. Un fantôme errant, enchaînée à une servitude qu’il n’aurait jamais tolérée de son vivant. Le garçon ne comprenait que trop bien le désir de Leann de l’en délivrer même si ça signifiait prendre la vie de son ancien compagnon une fois de plus… Alors oui, il avait délibérément piégé son ennemi, au nez et à la barbe du géant balafré. Mais envoyant le jeune professeur se tordre de douleur, Natsume réalisa son erreur. Il voulut faire un pas en avant, lui ordonner de poursuivre mais aucun mouvement ne le rapprochait de sa cible. Il faisait du sur place avant même s’en rendre compte tandis que le décor changeait radicalement autour d’eux. Son attention se détourna de sa congénère pour observer son nouvel environnement. D’étranges ombres mouvantes les entouraient à présent, déformant l’horizon en une chaîne de montagnes aux reflets bleutés. Le délire d’un schizophrène en puissance ? Sauf qu’il ne l’était plus. A quelques exceptions près.

« Elisabeth ? »

Même sa voix lui parut déformée, lointaine, transformée par le mélange d’émotions qu’il ressentait à cet instant précis. Le darkness savait qu’elle demeurait présente. Alors pourquoi ne lui répondait-elle pas ? Il esquissa un pas en avant, nouvelle tentative qui ne rencontra pas plus de succès que les précédents. Au lieu de ça, il se mit à flotter dans les airs, en apesanteur.

« C’est donc ça que ressentent les astronautes ? Intéressant. »


Sa conscience lui hurlait qu’il ne s’en faisait pas trop pour quelqu’un catapulté sans raison dans un monde parallèle. Il l’ignora. Une ombre mouvante, distincte des autres, attira son attention. Le garçon reconnut Nahelle. Elle paraissait irritée et il s’en amusa royalement. Puisqu’elle se trouvait ici également, où état le rouquin dans ce cas ? L’albinos n’eut pas le temps d’approfondir la question qu’une voix, grave et empreinte d’une autorité naturelle à ses oreilles, résonna dans sa tête, vrillant l’intérieur de celle-ci. Il ne pouvait pas lui échapper, même en plaquant fort ses mains sur ses oreilles. Qui venait de parler ? Et pourquoi ce ton supérieur ?! Natsume commença à s’en agacer et allait rétorquer à son mystérieux interlocuteur de se manifester. Sa bouche s’ouvrit puis resta bêtement ouverte, sans qu’un son n’en sorte : il venait de voir une main filandreuse, à moitié transparente, comme faite de fumée avec de légers reflets bleutés, passer devant ses yeux. Ledit membre était aussi grand que lui ! Mais ce qui lui coupa véritablement la chique, fut que cette même main le transperçait de part en part ! Comment pouvait-il être encore vivant ? Interdit, il referma la bouche et observa les ombres se rassembler un peu plus loin. De nouveau cette voix. La surprise fut d’autant plus grande quand il reconnut, non sans mal, Danaliel. Il ne trouvait pas les mots. Enfin, si…

« Bordel de merde… Il se passe quoi à la fin ?! » explosa-t-il.

Ce qui lui valut de se retrouver la tête en bas en guise de punition. Pourquoi ces choses les avaient-elles attirés ici ? Et comment ça se faisait que son ami pouvait se matérialiser ?! Ce qu’ils avaient fait pour mériter leur statut ? Un rire sans joie franchit les lèvres de Natsume.

« Les dames d’abord ! Je suis curieux de savoir ce que vous êtes satanés montres ! »

« Il s’agit de nos créateurs Natsume. »

La voix d’Elisabeth résonna à ses côtés et le garçon distingua sa pâle silhouette, débout. Droite, elle ne semblait pas aussi à l’aise qu’il l’avait connue, dans cette cellule en compagnie de Laudius. Quelque chose l’interpellait. Est-ce que Nahelle pouvait la voir elle aussi ? Il l’ignorait.

« Tu plaisantes ?! Je croyais que c’était grâce à toi que je- »

« Et tu ne t’es jamais demandé d’où provenait mes pouvoirs imbécile ? » répliqua-t-elle sèchement.

Cela eut le mérite de le faire taire. Le darkness observa avec plus d’attention leurs nouveaux interlocuteurs. S’agissait-il véritablement des entités créatrices de créatures de ténèbres ? Alors les démons n’étaient pas les seuls à pouvoir corrompre l’âme humaine ? Charmante nouvelle. Cependant, le garçon savait qu’Elisabeth n’était pas en train de lui mentir. A présent, il fallait rassembler ses arguments et défendre sa peau. Ce fut ce qu’il lut dans les iris couleur sang de l’ancienne démone.

« La politesse voudrait qu’on se présente avant de poser des questions indiscrètes mais puisque vous m’êtes sympathiques, je laisse couler pour cette fois. » déclara-t-il avec insolence doublée d’un grand sourire. « Vous pouvez bien juger ce qu’il vous plaira. Je sais pourquoi je suis revenu à la vie et la mission que je dois accomplir. Qu’importe ma nature et mes mains tâchées de sang. J’ai fait mon choix, tout comme cette garce a choisi de faire de mon ami son jouet. Je vais le lui reprendre ! »

Tout en terminant sa tirade à l’allure de monologue, l’albinos agita ses bras et ses jambes dans le but de se rapprocher de Nahelle afin de lui mettre une bonne raclée. Malheureusement pour lui, il eut beau essayer toutes les nages possibles imaginables, y compris les plus originales, il resta un pantin s’agitant sur place, ce qui ne manqua pas de faire soupirer Elisabeth au passage. Natsume n’était pas stupide mais il négligeait un tantinet sa situation au profit de ses intérêts personnels…

Message par Invité Dim 16 Aoû - 11:58

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Alors que les "pantins" baignaient dans une parcelle de néant, une créature aux yeux dorés s'éveillait, griffes et crocs poussèrent le long de ses membres. La matière l'entourant s'agitait, comme du point de vue de Nahelle, c'était comme un flot en ébullition qui s'écoulait le long de Danou. Son engeance commença à tousser, râlant de plus en plus fort. Contraint au même titre que les autres par les lois de cette dimension, Danaliel cherchait désespérément à sortir de cette torpeur. Ses yeux scrutaient les ténèbres sans rien voir, incapable d'interagir avec les autres il se contentait de malaxer le vide à coup de griffes et de pieds. Il n'y avait pas réellement d'air ici, pourtant, les "élus" purent tous sentir ce souffle dénué de vie caresser leur nuque. Les ombrages s'agitaient lentement, s'envoyant mutuellement des essaims porteurs de murmures. Les paroles de l'albinos n'avaient pas uniquement offensées l'air, Nahelle pouvait le sentir, les autres aussi sûrement, mais quelque chose de très subtile venait de se produire dans l'air. Le cordon le reliant à Danaliel s'évanouissait progressivement dans les abysses. Elle était à la fois offensée et heureuse, Danou semblait toujours le même, malgré cet état de semi formation un peu ragoutante, il combattait.

Natsume n'avait-il vraiment aucune idée d'où il se trouvait? N'avait-il pas de ressentiment à l'égard de ces créatures? Non pas que celà l'inquiétait, mais elle ne s'attendait vraiment pas à ce genre de réponse. Surtout de la part de cet énergumène, même piégé dans l'inconnu, il ne pouvait s'empêcher de l'ouvrir. Plusieurs éclaire violacé fendirent la dimension dans un bruit insoutenable, la sorcière sentit son corps frémir, comprenant bien que le moindre contacte avec cete foudre lui serait fatale. Elle aurait aimée se transformer, mais sa conscience l'en empêchait. Elle ne pouvait rien faire, elle était résignée à subir ce qu'ils allaient décider. Leurs voix n'étaient plus qu'un souvenir désagréable, pourtant, elle savait quelle allait y répondre. Elle ne pouvait rien cacher à ces existences, elles étaient beaucoup trop pour elle seule. Ne pouvant compter sur Natsume, ni sur l'homme aux cheveux rouge, elle chercha à capter l'attention de Danaliel. Ce dernier avait déjà mystérieusement réussit à s'échapper de sa "chambre" d'invocation par le passé, reprenant des combats, là où la sorcière désirait les faire cesser. A l'heure actuelle, il était à ses yeux son seul espoir:

"J'ai ramené cette créature au monde réel pour qu'il me serve! Comme vous pouvez sûrement le sentir, il baigne dans les ténèbres depuis fort longtemps! Avant même que je ne le ramène à la vie, cette créature avait déjà servit de multiples démons. Il a tué ses parents, ôtés des vies innocentes, livré son corps aux pouvoirs d'un darkness et répondus au désire de vengeance à plusieurs reprises avant de mourir pathétiquement devant un bar! Il était le garde du corps parfait, c'est pour celà que je l'ai arraché aux néant pour en faire ma poupée. Que celà plaise à l'autre idiot ou non...DANALIEL VOULAIT REVNIR D'ENTRE LES MORTS! Il ne vous craint pas plus que nous!"

Le silence retombait, les essaims stagnèrent, alors que la petite engeance de chaire putride s'agitait d'avantage. Ses os se brisaient de nouveau, son dos se voûtait et ses griffes s'allongeaient froidement au rythme de sa mâchoire. Machinale et inquiet, Danaliel prenait sa forme de loup bipède, hurlant de toute ses forces pour s'extraire de cette étrange substance qui ne cessait de le submerger. Sa peau cuisait et se distordait sur le passage de cet étrange pétrole aux reflets incolore, les yeux de la bêtes allaient d'un bout à l'autre de l'univers, incapable de ressentir quoi que ce soit, il se débattait en hurlant. Sans avoir besoin d'être un génie pour comprendre que les ombrages étaient de plus en plus énervés par l'attitude de leur pantins, ces derniers se retrouvèrent une nouvelle fois la tête en bas, encerclés par d'étranges yeux verts pâles qui les scrutaient sous toutes les coutures. L'ombres d'Elizabeth parvenait étrangement à leur échapper, laissant les orifices chimériques tourner autours des deux darkness à la langue trop pendue. L'univers dans lequel ils flottaient tremblait, les secousses loin d'être chaotique exprimaient un mécontentement générant un climat de danger auquel peu de choses pouvaient faire face.

Trois rires transcendèrent le vide, les mains d'ombres reprirent leurs courses, emportant avec elles les yeux qui disparaissaient immédiatement dans ce courant de ténèbres:

"Vous n'êtes pas en état ni en position d'exiger quoi que ce soit de nous. Darkness,  vous êtes la peine qui précède et succède aux joies de l'existence. Vous êtes nos pions, nos portes paroles et nos emblèmes! Nous sommes ceux qui accordons de nouvelles chances, nous sommes ceux qui jugeons et pensons. Elizabeth! Quel est cette apparence? Nous ne nous rappelons pas t'avoir accordé cette forme ni ce don. De plus... tu devrais être morte depuis ton échec que fais-tu encore parmis le monde des vivants? Tu erres sans but ni objectif? Si c'est le cas, nous aurions pu t'aider à retrouver ce que tu désires tu sais?"

L'ombre d'Elizabeth était un peu plus distincte, comme si quelqu'un avait ajusté le contraste, elle était là aux côtés de Natsume à la vue de tous. Toujours sous la même forme, mais avec ce voile de protection en moins.  

" Et toi l'erreur aux cheveux vert, d'où viens-tu avec ton cadavre ambulant? Pourquoi as-tu été envoyé sur terre? Nous ne t'avons jamais...

-Vous savez ce qu'il vous dis le cadavre ambulant?! MERDE!"

Un hurlement aussi caverneux qu'intense venait de couper les voix, permettant à tout le monde de réaliser qu'elles n'étaient plus aussi intense et foudroyante qu'au début du périple. Danaliel flottait désormais sans craindre la moindre substance, complètement transformé, sa mâchoire de bête était défiguré par un certain sourire carnassier. Riant de manière compulsive, il était toujours incapable de se déplacer dans cette dimension qu'il ne reconnaissait pas. Mettant un peu plus de dix secondes avant de réaliser que Natsume et Nahelle étaient devant lui, ses sens allèrent instinctivement vers celui au regard bicolore. Une odeur familière peut être? Sa nuque craqua un instant alors qu'il étirait successivement ses membres engourdis:

"Nahelle, Natsume! C'est quoi ce bordel?! J'en peux plus elle est où la sortie?!

-S'en est trop."

Une main composée de ténèbres enlaça l'engeance, puis la fit simplement disparaître, comme évanouis dans la nature, le corps du lycan venait de s'effacer sous les yeux choquées de Nahelle. Elle ne bougeait vraiment plus, ne baillait pas d'un pouce et n'osait pas croire ce que son ventre lui disait. Danaliel n'était plus là, il avait disparu aussi bien physiquement que spirituellement. Elle ne ressentait plus son sceau, ni sa rage, ni sa haine,  ni son histoire où allaient-ils? Pourquoi ne pouvait-elle plus le rappeler? Sans chercher à comprendre comment ils avaient procédés. La peau de la sorcière prit une effrayante teinte rouge, ses cheveux prirent une blancheur équivalente à celle de Natsume et ses yeux foudroyaient l'horizon:

"RENDEZ LE MOI IMMÉDIATEMENT!"

Une violente vague frappa son ventre, l'obligeant à se courber dans le vide, serrant les dents en larmoyant elle cherchait à se stabiliser pour ne pas être d'avantage renversée. Toujours la tête en bas, elle balançait ses jambes d'un point à l'autre pour retrouver une certaine stabilité. Refusant d'abandonner trop facilement, elle fut tout de même un peu effrayée par le trou béant qui logeait désormais au milieu de son ventre. Il ne faisait pas abusivement mal contrairement à ce qu'elle s'apprêtait à sentir. C'était limite trop doux pour qu'elle puisse chercher à lutter. Tremblotant une seconde après avoir réalisée qu'elle était en train de ce faire victimiser, ses nerfs refusaient de céder:

"Incapable de comprendre la place capitale que nous vous donnons. Pensez-vous que la vie est un jouet avec laquelle vous pouvez disposer? Devrions nous tous les rappeler?"

Les ombres s'agitaient d'avantage après que les réponses et les dernières interrogations furent posées, plongeant la dimension dans une étrange fumée teintée d'un rouge hémoglobine.

Message par Invité Lun 17 Aoû - 22:11

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La scène mystérieuse qui se jouait devant lui n’avait pourtant rien d’un délire issu de la fièvre d’un vulgaire toxicomane. A la manière d’une mauvaise pièce de théâtre à cause du jeu pittoresque de ses acteurs, elle se déroulait sous ses yeux. Deux silhouettes flottaient dans l’atmosphère, tout comme lui et le jeune professeur n’eut pas à chercher longtemps pour deviner qu’il s’agissait de l’albinos et sa congénère. Tous deux étaient facilement reconnaissables, l’un avec sa tignasse blanche, l’autre verte. Sans compter la richesse de leur élocution respective… Malgré le fait qu’il les apercevait de manière légèrement floue, comme si un voile transparent couvrait ses yeux, Jilan n’eut aucun mal à les identifier. En revanche, il fut surpris de ne pas retrouver le géant balafré. Où pouvait-il bien être ? Rapidement, le Lightness ne se préoccupa plus du sort de l’hybride. Son corps tout entier était devenu moite sous la douleur qu’il avait ressentie quelques minutes plus tôt. A moins que ce ne soit des heures désormais ? Toute notion du temps volait en éclats dans cet univers cauchemardesque sous ses chaudes couleurs. Il se sentait oppressé, pas à sa place. La douleur qui le courbait en deux quelques instants auparavant convergeait à présent dans sa tête, vrillant l’intérieur de celle-ci. Le jeune professeur eut la désagréable sensation que l’on s’amusait à fouiller dans sa tête, analysant le moindre de ses souvenirs. Chose qu’il ne supporta pas. Ses actes et son passé lui appartenaient, personne n’y avait accès ! PERSONNE ! Instinctivement, Jilan dressa des barrières mentales pour se protéger, focalisant son attention sur un point inopiné dans le décor, avec l’espoir d’empêcher l’intrus de pénétrer son esprit. Il en résulta une douleur encore plus atroce et il n’eut d’autres choix que celui d’abdiquer. Le souffle court et en sueur, le Lightness dut se résigner à passer le même examen que les deux darkness avaient subi. Cette angoisse qu’il éprouvait à l’encontre de cet endroit… La révulsion devant la vue de ses ombres gigantesques… La douleur ne l’aidait pas à se calmer pour faire un point sur sa situation et essayer de comprendre ce qui lui arrivait. Sans doute existait-elle dans ce simple but. Son regard oscillait entre les deux silhouettes flottant non loin de lui. Chose encore plus étrange, aucune d’elle ne semblait réellement faire attention à lui. Comme si… Etaient-ils vraiment dans le même espace tordu ? Non, la vraie question était de savoir comment ils étaient arrivés ici, dans quel but et comment pouvaient-ils espérer en sortir !

« C’est agaçant n’est-ce pas ? »


Un violent sursaut le parcourut des pieds à la tête. Cette voix dans sa tête ? A qui appartenait-elle ? Virait-il fou lui aussi ? Jilan songea vainement à répondre. Sa gorge était devenue sèche avant qu’il ne s’en rende compte. Qu’y avait-il à répondre de toute façon ? Est-ce que cette chose attendait une acceptation de sa part ou au contraire, le déni ? Pour mieux s’amuser avec lui ?

« De n’avoir aucune emprise. Tu te demandes dans quel monde tu as atterri ? Aucun…et tous à la fois. »


Ce timbre abyssal lui donnait l’impression d’exacerber ses maux de tête chaque fois qu’une syllabe venait ricocher sur les parois de sa boite crânienne. Inconsciemment, le jeune professeur se surprit à espérer, silencieusement, que ce rêve infâme prenne fin. Le rire qui résonna dans sa tête acheva de lui ôter tout espoir. Visiblement, on ne se contentait pas de passer en revue ses souvenirs, y compris les plus intimes, la moindre de ses pensées était entendue elle aussi…

« Tout juste. Je comprends ton désarroi. Un lightness n’a pas sa place ici. »

L’espace d’une fraction de secondes, le Lighntess crut percevoir une légère intonation dans la voix. Comme une sorte de dégoût placé précisément sur le terme qualifiant sa race… Et la lumière se fit brutalement dans son esprit. Pour que les deux darkness soient ainsi le centre de l’attention, non, pour que lui se sente aussi mal dans ce genre d’endroit… Il fut soulagé de ne pas entendre un nouveau rire résonner sous sa boite crânienne. De toute évidence, cette chose réfléchissait à la manière dont elle allait poursuivre la conversation. Ou plutôt ce monologue à ce stade… Le jeune professeur saisit sa chance.

« Pourquoi suis-je ici ? »

Un « dans ce cas » insolent faillit lui échapper sur la fin mais il le retint de justesse. Sa propre voix lui parvenait de manière tellement lointaine et son timbre était rauque, ce qui lui passa l’envie de poursuivre sur sa lancée, limitant ses prises de paroles à de courts échanges. Comme le silence venait brutalement à s’éterniser, il redouta d’avoir froissé son mystérieux interlocuteur. Il ne voulait pas être condamné à une errance éternelle dans un tel monde !

« Tu as outrepassé tes droits lightness. Tu pensais sincèrement pouvoir ramener ce pauvre bougre à la vie et en sortir indemne ? »

La chose, à défaut d’un autre terme pour la qualifier, dut ressentir le début d’irritation teintée de panique qui s’empara de lui car elle poursuivit sur sa lancée. Non, elle ne voulait rien savoir des circonstances qui avaient généré cette faille sous leur contrôle. S’ils se décidaient à intervenir, cela signifiait que les choses étaient graves. Une énième vague de douleur le traversa de part en part, coupant net l’envie de protester du Lightness.

« Ce rat puant à face de loup est notre jouet depuis longtemps. Tu n’as aucun droit sur lui. Mais je m’interroge… Comment se fait-il qu’un être tel que toi a pu autant dévier de sa route. Tu n’es pas ordinaire. Sinon tu n’aurais pas été absorbé dans cette faille et tu seras simplement mort à l’heure qu’il est. »

Un frisson incontrôlable secoua la nuque de Jilan et une image s’imposa à lui dans son esprit. Il se revoyait dans cette petite cellule où il s’était tenu auparavant face au géant balafré. Ce dernier n’apparaissait nulle part, seule la vue de son corps inanimé gisant sur le sol, les traits du visage figés et le teint trop pâle pour espérer quoique ce soit, monopolisa son attention. Voilà ce qui aurait dû arriver selon les dires de la voix ? Pouvait-il seulement la croire sur parole ? Une partie de lui hurlait le contraire.

Message par Invité Lun 24 Aoû - 13:38

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Amertume et fer composaient un vent enserrant leurs gorges. Les flammes d'un carnage atteignaient leurs paroxysmes, emportant quelques ombres décharnées dans des souffles incendiaire. Malgré les hauteurs depuis lesquelles ils observaient la scène, aucun agent ne parvenait à se sentir fort. Ils les avaient éliminés, plus personne ne viendrait poser de question au sujet de cette fameuse secte révolutionnaire. Les créatures n'avaient pas leurs places aux côtés de l'homme, elles devaient rester sous leurs talons voir même encore plus bas. Si seulement ils pouvaient s'enterrer, disparaître aux yeux du fléau que représentait l'espèce qu'ils désiraient dévorer.  Mais non, ils lutteraient, les premiers rebelles n'étaient pas organisés, ni même désireux de chaire fraîche. Ils croyaient simplement en la bien pensance des masses, imaginant que le multiculturalisme s'appliquerait aussi à eux. Que les joies du partage de l'équité ainsi que les lois égalitaire viendraient à leurs secours. Triste espoir que la section S-5 venait de balayer dans un rideau de feux et de fer. Ils devraient d'ailleurs se surnommer S-3 désormais. Rick et Peter s'étaient pensés plus intelligent et fort qu'eux. Rejoindre l'ennemi, le préparer, puis surprendre le véritable adversaire était leur idéologie. Ils avaient essayés de rester à leurs côtés, s'informant comme les autres de tout et rien. Désireux de changer les autres, ils n'avaient jamais réussis à abandonner leurs rêves.

"Ils reposeront en paix boss?"

Une voix fluette contrastant froidement avec la chaleur des flammes raisonnait aux oreilles des survivants. Cette question lui valut un regard menaçant, poussant Floria à se rétracter. Elle avait une tendance à céder à la douceur dans les moments les moins confortable. Les yeux de la petite blonde aux cheveux court se remplissaient lentement de larmes, alors que la main du géant reposait malgré lui sur son épaule. Mickey continuait d'observer la scène grâce à une petite lunette qu'il avait détaché de son fusil d'assaut. Jusqu'à maintenant il n'avait pas prononcé le moindre mot, lui qui était habituellement espiègle et bavard comme ce n'était pas permis dans les forces spéciales. Semblait refroidit, voir même dégoutté. Il avait entendu la question et avait manqué de lui cracher huit litres de biles concentré à la face. Floria, Rick et Peter étaient plus que ses collègues, ils étaient même bien plus précieux que des amis, ils avaient de nombreuses fois revendiquer des liens plus puissant que ceux qu’entretenaient des frères et soeurs. Et pourtant, il les avait tué de ses propres mains, il avait lui même donné l'ordre, c'était uniquement de sa faute si il ne les reverrait plus jamais sourire ensemble. C'était de sa faute si sa bière ne mousserait plus à cause de cet enfoiré de Peter:

"Pourquoi tu ne les as pas laissé fuir?! Tu n'étais pas obligé de les tuer!

-Les ordres étaient claire. Ne perds pas le village de...

-Je m'en contrefous de ton village de cinglés! Tu ne les vois pas tous brûler vif avec tes yeux de félin? T'aimerais ma lunette pour satisfaire tes désirs de sadique? Puis les ordres... ils essayaient de changer les choses! Tout comme tu nous l'apprenais lors des camps! Comment peux-tu être à ce point obnubilé par les ordres? Ils avaient confiance en toi, ils t'aimaient comme un père! On te respectait tous, on aurait été prêt à mourir pour toi et tu... et tu...

-Mickey...arrête.

-Non, merde à la fin, il nous ment depuis le début! On est rien pour lui, j'ai besoin de te rappeler qui est celui qui en a mit une entre les deux yeux de Rick? Est-ce qu'un membre de la brigade, ainsi qu'un sois disant "père" serait capable de faire ça?! Floria, sérieusement, tu aurais pu tirer toi? Je l'entends encore nous supplier et cet enfoiré n'a rien répondu! Il ne lui a même pas souris, pardonné, voir même soulagé. Il lui a logé cette balle entre les deux yeux puis est parti traquer Peter sans se retourner!  "

Il n'en pouvait plus, lui aussi tout comme Floria espérait qu'ils reposeraient en paix. Mais Mickey comme le boss savait très bien que ça ne serait jamais le cas. Malgré la danse qu'offrait un essaim de cendres dans lequel le trio baignait, la tension montait. La prise du géant sur Floria s'était vue défaite par un mouvement d'épaule. La petite blonde n'en croyait pas ses oreilles, elle tremblait à la limite de la convulsion sans savoir comment ni pourquoi, une terreur malsaine s'emparait d'elle. Main sur la crosse de son arme, elle plissait son visage pour accélérer la chute de ses larmes. Mickey commençait à se transformer partiellement en rat, comptant sur son ossature pour survivre aux coups du géant:

" Soleon... on va en finir, je vais faire en sorte qu'ils reposent en paix.

-Désolé.

-Mickey, Rick et Peter sont mort avec leur convictions, je ne pouvais pas salir leur honneur et les épargner. En tant que père, je devais vous montrez ce que vous risquez en vous opposant au Cercle. Si je ne l'avais pas fait moi même ils auraient envoyés...

-Ta gueule! Fermes là je ne veux plus t'entendre, crèves et ne reviens jamais de l'enfer!"

Un passé trouble revenait doucement le hanter. La mélodie des balles et des larmes foudroyant la pâleur des flammes dans un vent de cendres aux embruns de chaire inhumaine l'empêchait de s'extraire de son cauchemar. Il affrontait Mickey et Floria, désarmant l'une pour ensuite envoyer valser l'autre, la lutte n'avait pas durée suffisamment longtemps pour qu'il puisse les ramener à la raison. Il se revoyait décapiter Mickey avec la machette. Le flot de sang maculant les environs tel un geyser de haine. Son corps s'était agenouillé avant de finalement s'étaler sur le sol, s'enfonçant dans sa propre marre écarlate. Florida était désarmée, pleine de sang et couverte de bleus, elle ne parvenait pas à se défaire des mains du géant. Sa gorge était compressée, sa nuque n'allait plus tarder à lâcher. C'est là, qu'elle réalisait à quel point Soleon était réellement le meilleur des pères qu'elle pouvait obtenir. Tout comme eux, il était un hybride, une expérience indécente et révolutionnaire. Un embryon ayant pour but d’assister l'humanité dans sa domination du monde. Ils n'avaient jamais connu les parents, les frères, les soeurs, ni même l'esprit de famille ou les anniversaires. Ne parlons même pas de Noêl, les enfoirés du laboratoire s’étaient contentés d'installer des guirlandes autours de leurs gamelle chaque année. En y réfléchissant encore un peu avant de sombrer dans le néant, elle comprit que ses yeux ne lui mentaient pas. Soleon pleurait à chaude larmes, ses dents étaient serrées, et sa voix semblait se répéter dans un refrain douloureux. Le seul et unique parent qu'ils avaient eu été cet homme, il ne pouvait pas les laisser mourir de la main d'un autre. Il était le meilleur père qu'un hybride puisse désirer, le seul père capable d'abréger leurs existences d'outils de ses propres mains:

"Je vous aime..."

La main de Floria caressa la joue du lion noir, laissant traîner évasivement son pouce sur sa balafre, avant de partir dans un craquement de nuque net et sans appel. Soleon ne bougeait plus, les flammes s'éteignaient derrière lui, le plongeant dans une obscurité totale et destructrice.

Message par Invité Mar 25 Aoû - 19:59

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Aucune de ses tentatives ne permit d’atteindre Nahelle ou encore son ami. En fait, le darkness ignorait royalement ce qui se passait avec ce dernier. Comment se faisait-il que cette sorcière l’ait appelé dans un endroit aussi improbable ? Pour le narguer ? Cela lui ressemblait bien, sauf que la jeune femme n’avait pas ce sourire narquois étiré sur les lèvres. A la réflexion, son expression était tout hormis satisfaite quand ils avaient constaté l’apparition de la silhouette fantomatique qu’était Danaliel. Natsume perdit de vue son objectif premier pour observer les alentours. S’ils ne pouvaient comprendre ce monde, comment espérer en ressortir indemnes, sans un bras ou une jambe en moins ? Son regard crut discerner une autre forme, lointaine et l’albinos dut plisser les yeux pour vaguement reconnaître la couleur rousse de la chevelure du professeur. Ses dents se serrèrent violemment, provoquant une douleur dans sa mâchoire. Cet enfoiré était là aussi ? Mais si Nahelle demeurait intouchable, ce type l’était encore plus. Le darkness ne parvenait pas à évaluer la distance qui les séparait, aussi renonça-t-il à l’idée d’aller s’occuper de son cas. D’abord la sorcière, ensuite le rouquin. Chaque chose en son temps ! La voix de la première le ramena brutalement au moment présent. Le garçon se sentit blêmir légèrement quand la jeune femme invoqua les raisons de l’existence de Danaliel à ses côtés. En y repensant bien, il ne lui avait jamais posé de questions sur son passé alors que le lycan avait cherché à comprendre d’où provenait Elisabeth pour mieux l’en débarrasser. Ou s’en servir. Les contours des intentions de son ami avaient toujours été flous, peut-être un peu moins depuis leurs retrouvailles et tous les changements qu’ils avaient enduré chacun de leur côté mais…

« L’autre idiot t’emmerde salope ! Bien sûr que je veux qu’il soit vivant mais pas selon ton bon plaisir ! »

Les craindre ? Le devait-il ? A en juger par le silence qui suivit ce bref échange copieusement alimenté d’insultes, Natsume songea soudain que oui. Ils n’avaient eu aucun contrôle sur leur passage d'un monde à un autre. Si ces êtres, ces choses, leurs créateurs…décidaient de les abandonner à leur sort entre deux univers… Ou alors de les faire disparaître ? Personne ne saurait comment les retrouver ! Et une chose était sûre dans ce déferlement d’interrogations auquel son esprit était en proie : il ne voulait pas finir ici, oublié de tous, devenu lui-même jouet de ces créatures. Le darkness réprima un hurlement en voyant ces yeux affreux les observer sous tous les angles. Non seulement leur être tout entier semblait analysé à travers ces globes répugnants mais la sensation d’être épié n’était rien comparée à celle d’être violé… Il voulait vraiment que ça cesse ! Le garçon sentit sa colère revenir à la charge suite au discours des Ombrages. Certaines choses étaient vraies, d’autres non, ou du moins, il ne l’acceptait pas. Cette nouvelle vie, il avait toujours pensé que c’était le cadeau empoisonné d’Elisabeth plutôt que le don de créatures constituées de fumée… Et d’après ces mêmes créatures, il aurait dû leur en être reconnaissant et leur manger dans les mains ?! Un ricanement mauvais franchit ses lèvres.

« C’est drôle, je ne me rappelle pas vous avoir déjà vu lors de ma renaissance. La seule à qui je dois cette existence, c’est Elisabeth. Je ne sais rien de ce qui concerne cette connasse… » ajouta-t-il en désignant vaguement Nahelle de la main. « … Mais je ne suis pas votre pion. »

Cela dit, il croisa les bras avec un air revêche qui lui donnait plutôt l’air d’un gamin qui refuserait obstinément de manger ses légumes. Toutefois, l’albinos perdit cette expression lorsque les mystérieuses entités s’adressèrent à son ancienne congénère. Alors ils la voyaient elle aussi ? Il tendit l’oreille pour tenter d’obtenir des informations sur elle, peine perdue. Il apprit seulement qu’elle avait probablement dû les rencontrer par le passé, puisque l’intéressée elle-même ne semblait pas surprise de s’être retrouvée ici.

« Belial est mort. Ou plutôt, il est retourné d’où il venait. Les démons ne meurent jamais vraiment n’est-ce pas ? J’ai survécu comme je le pouvais, à travers un hôte. Mais ce dernier s’est fait bêtement tué. Si je me trouve ici – et lui aussi – c’est parce que nous avons passé un accord. Et je compte bien l’honorer. »

Avant que quiconque n’ait le temps de protester, Elisabeth s’approcha du garçon, posa une main sur ses cheveux et l’autre sous son menton avant de se pencher vers lui pour l’embrasser. Le darkness en fut le premier surpris, trop pour avoir le temps de la repousser ou au contraire d’y répondre. L’ancienne démone resta blottie contre lui, nullement incommodée par les règles de cet univers et sans un regard pour Natsume, fit face à leurs interlocuteurs.

« Le choix m’appartient. J’ai été votre pion, je suis désormais le sien, tout comme il est le vôtre. Cela ne devrait pas vous poser de problèmes non ? »

« Minute ! Depuis quand je-… »

« Silence ! »

La liberté qu’avait prise Elisabeth ne leur plut pas. Mais elle n’allait pas contre leurs règles, puisqu’ils leur restaient toujours un pion, en la personne de l’albinos qu’elle accompagnait. Il ne semblait pas très enclin à leur obéir mais son cas serait réglé plus tard. En attendant… La sorcière… Contrairement à ce que Natsume crut, Danaliel s’exprima pour la première fois. Bon, son premier mot ne fut pas pour lui – et le darkness balaya rapidement cette frustration de son esprit – et le soulagement l’envahit. Brièvement. La disparition brutale de son ami, tout comme la manière dont avaient procédé les Ombrages, le mit hors de lui. Pas autant que Nahelle visiblement… La rage de l’albinos retomba en un instant devant celle de sa congénère. Interdit, il la vit revêtir sa seconde forme, dans le simple but de s’opposer à leurs créateurs. Pénible mais elle avait des couilles… Sauf qu’à cause d’elle, une nouvelle vague de douleur les traversa chacun leur tour, leur faisant perdre un peu plus leurs repères dans ce monde. Seule la voix des Ombrages le parvenaient encore de manière claire, bien que lointaine malgré leur omniscience au sein de cet univers qui était le leur.

« La ferme. »

Sa voix était calme, froide. On pouvait sentir la colère à peine contenue vibrer faiblement dans le timbre de celle-ci. Natsume dévisageait leurs interlocuteurs, aussi droit que ne l’avait été sa complice, Elisabeth tout au long de leur interrogatoire. Fini de jouer à présent. Il en avait assez de leur suffisance.

« Soit, nous vous devons la vie. Et après ? Je n’ai jamais considéré la vie comme une source d’amusement. Je sais ce qu’elle représente et ce qu’elle implique. Je veux continuer ce pourquoi je suis revenu d’entre les morts, grâce à qui vous voulez, peu m’importe au final. Si c’est vous, donnez-moi vos directives dans ce cas, je les exécuterai si elles n’entrent pas en désaccord avec les miennes. Sinon, allez-vous faire foutre. Vous comme moi savons que vous n’avez aucun intérêt à nous rappeler. Les darkness ne courent pas les rues. Je me trompe ? »

Dire qu’il sentait tour à tour les regards d’Elisabeth et de la jeune femme aux cheveux verts braqués sur lui. A quoi pensaient-elles ? Non, certainement que cette question devait comporter sa personne comme sujet principal. Provoquer leurs créateurs n’était pas la meilleure idée du siècle. Et depuis le début, il n’avait pas vraiment fait preuve de diplomatie envers eux. Cependant, le bluff était et sera toujours son meilleur atout. En plus de quelques autres comme disons… La maîtrise des ombres, son camouflage parmi elles sans oublier son immortalité. Mais rien de plus !

Message par Invité Lun 21 Sep - 22:31

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Une nuée de spectres aux reflets d'hémoglobine tournoyaient autours de lui. Ce n'était pas une danse, ni même un courant dans lequel ils se laissaient bercer. L'odeur le répugnait autant qu'elle attisait son intérêt. Celà faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas ressentit de telles choses. Fier mais désespéré, l'ancien loup n'eut d'autre solution que de se raccrocher à ce fumet. Plus il inspirait, plus son corps semblait s'éveiller à quelque chose d'extrêmement oppressant. Il avait déjà ressentit cette  transition, ses sens revenaient peu à peu, comme si un épais voile de velours s'effritait autours de lui.

Un battement inquiétant secoua sa poitrine, deux accoues l'obligèrent à tousser violemment, crachant un flot de bile qui s'évapora dans l'air.Il sentait leurs mains et leurs lèvres s'étirer dans son dos. Il ne parvenait pas à se débattre suffisamment fort, ses griffes n'entamaient rien d'autre qu'une surface ingrate et morne. Ses coudes rebondissaient contre de volumineux globes osseux qu'il ne parvenait pas à fendre. Le rouge céda sa place au bleu, emmenant avec lui un air aussi glacé que suffoquant. Ses muscles tressaillirent cinq fois plus qu'à l'accoutumée, avant de se figer au rythme de ce souffle insensé. Les saisons allaient avec les couleurs, mélangeant divers environnement inconnues dans chaque vague que traversait Danaliel. Hurler ne servait à rien, frapper non plus et c'était pourtant ce qu'il savait le mieux faire. Une voix, dès fois lointaine, souvent trop proche lui murmurait une histoire en boucle depuis ce qui lui semblait être des heures. Mais c'est comme si ses oreilles refusaient de l'écouter, comme si un mur infranchissable coupait l'accès aux paroles de ce messager. Sa voix était rocailleuse lorsque le pantin se débattait, mais douce lorsque il reprenait son souffle. C'était comme avant, il sentait cette inoubliable sensation de chaleur traverser son corps. Ce sang qui lui avait été transmis, cette vie que lui avait apportée deux êtres uniques et pourtant si nombreux:

"Pourquoi résister? Tu n'as jamais vraiment vécus... Tu n'as ni famille, ni amis, ni femme, ni enfants. Même pas un boulot réel voir concret. Dois-je te montrer de nouveau? Cette existence d'insecte que tu as mené? Cette tâche compacte et rougeoyante que tu as laissé derrière toi?"

Il revoyait pour la énième fois le visage de ses parents, Celui de Leann était plus diffus, comme si il ne parvenait pas à se remémorer d'elle. Il l'avait vue quelques soirs au par avant pourtant. Le visage de Natsume et de Néro se scindèrent en deux, avant d'être renvoyé contre son buste. Étrange sensation, bien qu'il n'ait pas réellement comprit où voulait en venir cette voix. Plusieurs défaites, ainsi qu'énormément de crimes faciles et regrettables déroulèrent au fur et à mesure, lui arrachant un bâillement d'ennui qu'il ne put maîtriser:

"Je ne me rappel pas de tout le monde, faudrait abréger ...

-Si tes propres souvenirs ne te permettent pas de voir ta faiblesse. Alors peut être que ceux de ta sorcière t'aideront à mieux réaliser, à quel point ton existence jure au visage de la dérision et de la vie!

-Mais que voilà de jolis mots aux intentions toutes..."

Il n'eut pas besoin de le faire taire, un ouragan de douleur, de sexe et de drogues traversèrent son esprit laminé par le chaos et les voyages inter-dimensionnels. La vie de cette femme n'avait rien, mais alors rien d'autre que le nom. Détritus, saleté, flammes et sueurs. Elle n'avait pas arrêtée de tout faire, bars et boites, restaurants et hôtels rien en l'arrêtait. Elle avait à de multiples reprises ramenées des hommes sous overdoses à la vie pour garder ses cachettes en ordre. Nahelle errait depuis des années, passant d'une main à l'autre, ses lèvres n'avaient pas cessés d'effleurer les objets du vice et de la dépravations à travers de multiples expériences toutes aussi louches et sinistre les unes que les autres. La conscience de l'ancien loup s'arrêtèrent sur un seul passage, le moment où le ramenait à la vie. Lors du pacte qu'ils avaient conclu, Nahelle lui avait clairement demandée de supporter le pire pour son mieux. Entre deux mondes, il avait accepté de lui céder son âme si elle lui promettait de conquérir cette ville. Le voyage avait été sympa les deux premières semaines, mais le destin ne les attendaient pas ensemble. Son regard perdu dans l'immensité verte qui s'étendait depuis la plante de ses pieds s'assombrit légèrement:

"Elle était aussi dépendante de toi que tu l'étais d'elle. Au finale, toute ta vie n'a été qu'une lutte entre toi et quelque chose de plus que toi. Ta bête, puis celle des autres et maintenant cette sorcière. Quand penseras-tu par toi même? Quand prendras-tu ton propre chemin au lieu de bêtement suivre cet instinct qui ne rime à rien? REPRENDS TON ÂME! Retrouves ta bête... et tue les tous."

L'odeur s'était faîtes beaucoup plus forte, dégageant une saveur délicate et aguichante. Pour la première fois en six mois, Danaliel se remémora ce qu'était la faim. Plus fort que l'amour, plus dangereux que la haine, il était prêt à tout. Ses os étaient de nouveau alignés, ses nerfs chauffés et ses sens aiguisés. Son teint était redevenue pâle, ses cheveux avaient prit un peu plus de longueur, ses yeux reflétaient toujours aussi bien ceux de ses opposants mais leur lueur était moins orangée. Il avait mal, pour elle et pour lui. Si il en était capable, il aurait aimé pleurer en cet instant. Mais rien ne venait, si ce n'est le dos de Nahelle, il avait faim, son ventre ne cessait de brûler. Sa chaire soulevait le cuir de sa peau, fouettant ses veines à coup de feux et d'éclairs. Il réapparut au milieu d'eux, sortant directement du trou que la sorcière arborait depuis son ventre. Sans pouvoir expliquer un énième phénomène complètement impie. Danaliel réapparut sous ses traits humanoïdes, portant en son sein, une lueur violacée et morne qui soulignait les os de son buste. Une fois pleinement matérialisé, l'enveloppe desséchée de Nahelle fut délicatement rattrapée par les mains du nouveau né. Personne ne l'avait vue faire, mais c'était bien sa mâchoire et ses griffes qui avaient taillées ce trou béant dans le torse de la sorcière. Ses lèvres étaient encore imbibées de sang, ses doigts étaient en cours d'essuyage alors qu'ils prêtait silencieusement attention à ce nouveau monde dénué de vie.

Nahelle sentait sa peau se reconstituer dans une étrange matière qu'elle n'appréciait pas. Ses yeux lorgnaient le dos de son invocation qui la méprisait totalement. Elle se sentait disparaître sous cette peau d'argile. Le regret aux lèvres et la tristesse aux bords des yeux:

"Albinos, tu parles trop vite. Les darkness ne sont qu'un moyen parmi d'autres pour influer sur l'autre monde. Ce crétin en est la preuve même, il n'est pas né Darkness, mais il nous était destiné bien avant qu'il ne naisse. Chaque fibre de son corps appel aux massacres ainsi qu'à la domination. Vous ne nous désobéirez plus. Ce chien vous traquera lui même, sa mission sera de s'assurer que chaque Darkness étende nôtre influence! Maintenant disparaissez!"

Message par Invité Lun 28 Sep - 21:39

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L’horrible sensation que la moindre de ses pensées était découverte, puis analysée sans vergogne, était toujours présente. De toutes évidences, il n’était pas en train de rêver sinon le cauchemar aurait cédé depuis un bon moment face à la volonté de s’extirper de cette réalité. Chasser l’image morbide qu’il tenait de lui se révéla plus difficile que prévu, à croire que ces créatures, peu importe leur véritable nature, n’avaient de cesse de tourmenter les malheureux qui échouaient dans ce monde parallèle qui était leur terrain de chasse. Sa gorge était devenue sèche avant même que le jeune professeur ne s’en aperçoive. Pourtant il ne ressentait pas le besoin de boire, chose étonnante, qui l’éloignait toujours un peu plus de ce qu’il peinait encore à considérer comme étant la réalité.

« Je…n’ai pas choisi de le ramener. Vous qui avez l’air de tout savoir, vous devriez l’avoir vu d’ici non ? »

Même à ses oreilles, une telle excuse ne sonnait pas de manière très convaincante. Et comme Jilan s’y attendait plus ou moins, un rire sombre résonna à l’intérieur de sa tête. Il ne savait pas si le fait d’amuser son interlocuteur allait jouer en sa faveur ou non. Le Lightness se désespérait d’avoir si peu de prise sur sa situation. C’était certainement ce qui la rendait désagréable au possible.

« Qui es-tu ? »

Instinctivement, sa bouche s’ouvrit pour communiquer l’information la plus basique en soi : Jilan Ridell. Alors pourquoi un frisson glacé l’envahit soudain ? Il se surprit à douter de sa propre identité. C’était effectivement son nom et après ? Qu’avait-il créé depuis tout ce temps à arpenter le monde, en se mêlant à la foule des êtres qu’il exécrait au plus haut point ? Comment avait-il mis au profit son immortalité ? Le jeune professeur avait enchaîné les masques et une seule personne sur Terre était parvenue à les faire tomber, un par un : Lily. La pensée tournée vers sa cadette eut l’air de ravir la créature qui lui servait manifestement d’interlocuteur. Ou de bourreau. Tout dépendait de l’angle sous lequel on se positionnait. Mais cela ne plut pas au Lightness, qui laissa une bouffée de colère l’envahir, chassant toute autre émotion sur le moment.

« Ne vous avisez pas de la toucher. Sinon… » commença-t-il.

« Sinon quoi ? Elle est aussi notre pion. »

Une tête difforme roula soudain pour apparaître dans son champ de vision, imposant une image cauchemardesque de ce que pouvait être cette chose, fouillant son esprit dans les moindres recoins et sans répit. Des membres allongés se laissaient deviner, ce qui permit à Jilan de se représenter le corps de son interlocuteur. Il serra les dents sous la douleur que la créature lui infligea de nouveau en vrillant ses yeux morts dans les siens.

« Je ne suis pas de votre monde. Je ne l’ai jamais été et je ne le serai jamais. Renvoyez-moi. »

Le silence de son interlocuteur le prit de court. Malgré l’absence de lueur dans les orbites creuses de ce dernier, le jeune professeur sentit très distinctement les pires choses se profiler dans les secondes à venir.

« Serait-ce du regret que je perçois là ? HAHAHAHAHA ! »

L’hilarité de la créature le frappa de plein fouet, atteignant d’abord son égo, blessé mortellement, avant que de nouvelles vagues de douleur ne le traversent de part en part, comme si la chose s’amusait à le perforer de partout à l’aide d’un pic à glace.

« UN LIGHTNESS QUI ENVIE UN DARKNESS ! C’EST LE MONDE A L’ENVERS ! »

« Non ! Je n’ai pas… ! »

Ses protestations furent couvertes par le rire de son interlocuteur qui n’en finissait plus. Passée l’indignation de ne pas se voir davantage pris au sérieux, le Lightness réalisa soudain son erreur. L’autre voyait cruellement juste – constat qui fit redoubler d’intensité le rire de la créature -, il ne pouvait s’empêcher d’envier sa cadette, alors même qu’il regrettait que leurs places ne soient pas échangées. Pire, qu’elle ait été obligée d’endurer tout ceci dans l’espoir de le retrouver. Et pour quoi au final ? Un grand frère qui demeurait rongé par la haine qu’il vouait à l’humanité, incapable de tourner entièrement le dos à ses idéaux personnels au profit de l’amour de la seule personne sur Terre qui puisse le mériter venant de lui… Perdu dans sa dérive psychologique, Jilan n’entendit même pas que le rire de la créature diminuait progressivement pour finir par totalement s’interrompre, preuve étant que son hilarité passagère venait de décroitre à mesure que l’esprit de sa victime se brisait lentement.

« Tu veux goûter à l’existence d’un darkness ? Très bien, je vais t’offrir ce privilège. Tâche d’en profiter pendant que tu le peux encore ! »

La voix se retira de son esprit. Le jeune professeur n’en eut même pas conscience. Seulement la sensation de perdre pied, encore une fois. Et pendant que son esprit partait à la dérive, incapable de se défaire des liens invisibles qui s’étaient lentement tissés autour de sa personne, son corps, resté dans le monde réel, s’affaissa mollement sur le sol, le visage figé dans une expression qui ne laissait rien filtrer sur son état psychologique actuel. En apparence sans vie mais si l’on pressait deux doigts au niveau du cou, on pouvait sentir battre le cœur du roux. Vivant mais pas vraiment. Physiquement oui, pas mentalement. Ou peut-être que si ?

Message par Invité Mar 20 Oct - 1:03

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Le brouillard se dissipait en même temps que les larmes, son visage était aussi creusé qu’humide. Il suffoquait et peinait à se redresser. Les jambes lourdes et les yeux irrités, il avait l’impression de s’être fait laver l’intérieur du corps à coups de jet d’eau. Il suait à grosses gouttes et toussait fortement. Ses yeux battaient difficilement. Il lui fallut plusieurs secondes pour reprendre son sang-froid ainsi que le contrôle de ses gestes. La pièce était plongée dans l’obscurité la plus totale, les ampoules avaient éclatées, les corps jonchaient le sol, personne mis à part lui n’étaient conscient. Il y avait bel et bien un homme dénudé aux cheveux noir là où se tenait autrefois Nahelle. Ce qui faillit être la goutte de trop. Il n’avait pas la force de s’énerver, ni l’envie de comprendre comment s’était déroulé ce chaos sans que personne n’intervienne. Que faisaient les gardes ? Où était passé Nahelle et pourquoi étaient-ils tous inconscient sauf lui ? Ses poings se serrèrent, mais il ne chercha pas à à s’épuiser d’avantage. La porte de la petite cellule s’ouvrit dans un coup de pied qui l’aurait désiré beaucoup plus fort :

« GARDES, AU RAPPORT ! »

Les deux gardes ayant importunés Nahelle plutôt se pointèrent en premier, si Soleon n’était pas aussi fiévreux, il leur aurait bien administré trois baffes chacun. Ses derniers tremblaient légèrement en voyant le géant faiblir, s’interrogeant sur la situation, ils essayaient de lorgner sur ce qu’il se trouvait dans la cellule. Le patron respirait toujours aussi difficilement, se tenant machinalement le ventre, il s’apprêtait à les sermonner lorsque ces derniers eurent tout deux le réflexe d’appeler du renfort. Ils n’avaient donc jusqu’alors rien sentis où entendu. Comment était-ce possible, même lui dans son sommeil, semblait se remémorer un bruit de fond insoutenable. Ses mains se resserrèrent, ses yeux se plissèrent puis il sombra à son tour dans un sommeil profond. Lorsqu’il ouvrit de nouveau les yeux, sa secrétaire était là, un calepin sur les cuisses, elle s’était vraisemblablement assoupie. Il était allongé sur son canapé de bureau, elle était assise sur son fauteuil.

Il se releva sans faire de bruit, puis s’empressa d’aller réveiller Claire en lui tapotant l’épaule. Cette dernière sursauta en envoyant sa main frappée le menton du colosse. Ce dernier parvint à parer le coup en saisissant son poignet in extrémis :

« Bonsoir.

-Vous allez mieux ?

-Oui.

-Menteur.

-Je vous jure que...

-J’ai prévenu le centre, vous êtes aux arrêts pour deux jours.

-Comment ?! Rugit-il en manquant de lui briser le poignet.

-Aiiiie ! Ce n’est que deux jours, c’était le seul moyen pour que vous vous reposiez ! »

Il lâcha prise, puis s’en alla sans la remercier, elle devait prendre un malin plaisir à l’écarter des affaires urgentes. Mais avant qu’il ne puisse franchir la porte de son bureau il se sentit de nouveau fiévreux. Il titubait en manquant la poignée, se payant la porte d’entrée de plein front. Avant qu’il ne s’écroule de tout son long sur le tapis ocre de son bureau, il sentit les mains de Claire s’enfoncer le long de ses omoplates :

« Vous voyez bien que vous n’êtes pas en état de gérer ça. Je vous en supplie aller vous reposer, vous parliez dans votre sommeil et même un aveugle remarquerait vôtre fièvre.

-Vous voulez juste m’écartez de l’affaire…

-Je ne veux pas vous perdre à cause d’une crise de tension. Aller vous reposez, puis revenez aussi fort que d’habitude, cette affaire dépasse bien plus de gens que vous ne l’imaginez. Même les grands ne savent pas quoi en penser… »

Il se redressa, remerciant finalement Claire en manquant de vomir entre deux mots, il n’était certes pas bien. Mais il ne démordait pas, Claire n’avait aucunement l’intention de veiller à sa santé. Cette peste savait très bien profiter des faiblesses d’autruis, plutôt que de l’enfoncer directement, elle prenait le chemin en velours. Rendant les choses plus faciles à réaliser, bien que plus difficile à refuser. Elle était rusée, belle et compétente. Mais c’était dommage de devoir toujours être en conflit avec cette humaine aux formes alléchantes :

« Je vous ramène chez-vous, allez en avant ! »

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