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Message par Invité Dim 5 Avr - 17:26

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La sonnerie stridente du réveil troubla la quiétude qui régnait dans la pièce plongée dans l’obscurité. Au bout de quelques secondes, un grognement bestial lui répondit et l’objet ne tarda pas à voler en travers de la pièce. Une silhouette émergea doucement de sa position horizontale prise pour la nuit et bientôt, Calypso se retrouva assise en tailleur dans son lit. Les yeux encore mi-clos, alourdis par la sensation d’une nuit trop courte et les cheveux en bataille bien que relativement courts, la jeune femme se faisait violence pour demeurer ainsi, à la verticale et non pas retomber en arrière, prête à se rendormir. Ce ne fut que lorsque son esprit réintégra complètement le monde réel que la représentante s’empressa de s’assurer que tous ses attributs féminins étaient bien à leurs places respectives. Depuis sa transformation en homme, laquelle demeurait inexpliquée, c’était devenu un automatisme pour elle que d’inspecter rapidement son corps entier, histoire de ne pas découvrir une nouvelle mauvaise surprise. La suite de sa matinée se déroula normalement en revanche. Après avoir pris une douche ainsi que son petit-déjeuner, Calypso se rendit jusqu’à son bureau. A une différence près : cela se lisait sur son visage qu’elle n’était pas spécialement de bonne humeur et rares furent les personnes osant la saluer sur son trajet de tous les jours. Encore plus impulsive que d’habitude, mieux valait éviter de se mettre en travers de son chemin pour les prochaines heures. Seule sa secrétaire Astrid dut braver la mauvaise humeur de la lycanne pour lui remettre les dossiers les plus urgents, ceux-là à traiter en priorité tout au long de la journée. Essayant de prendre sur elle face à l’humaine, la représentante la remercia du bout des lèvres avant de s’installer à son bureau pour se plonger dans la lecture des dossiers. Impatiente de découvrir de nouveaux indices, ou même un bref rapport des mains de Vince Sinner concernant l’évolution de l’enquête à propos de l’enlèvement survenu à l’université, elle fut déçue que ce n’était pas le cas. Elle n’avait eu que de vagues retours en ce qui concernant l’enquête en elle-même et elle grogna de plus belle. Son humeur en prenait un nouveau coup. Jusqu’à ce que son regard ne s’arrête sur une mission à faire dans la journée : une patrouille diurne ? En quel honneur ?

« Astrid ? Comment se fait-il que cette attribution de patrouille se soit retrouvée sur mon bureau ? »

L’intéressée ne tarda pas à refaire son apparition dans le bureau de la lycanne, puisque les leurs n’étaient reliés que par une porte, constituant deux pièces bien distinctes l’une de l’autre. L’embarras se lisait facilement sur le visage de cette dernière.

« Mes excuses Madame… Quelqu’un a dû le poser par inadvertance sur mon propre bureau… Je vais de ce pas le déposer à l’accueil… »

Se disant, elle comblait déjà l’espace qui les séparait en faisant quelques pas dans la direction de sa supérieure hiérarchique, laquelle la fit de nouveau s’immobiliser en reprenant la parole.

« Non ce n’est pas la peine. Je vais m’en charger. »

« Mais Madame… »

« J’ai besoin de prendre l’air. Je ne serai pas longue alors fais venir l’homme qui doit être mon partenaire pour cette patrouille. Un certain Alexandre Varko. » répliqua-t-elle en la coupant.

Parfaitement consciente que ce n’était pas très professionnel de sa part de remettre à plus tard les affaires urgentes concernant l’approvisionnement militaire ou l’entraînement des nouvelles recrues, Calypso s’était déjà fixée l’objectif de remplir toutes ces obligations au cours de la journée. Même s’il fallait qu’elle veille jusqu’à tard dans la nuit pour remettre ses rapports à la première heure le lendemain. Après tout, elle vivait sur place, elle n’avait qu’un étage à monter et descendre tous les jours entre son lieu de vie et son bureau. Elle pouvait bien se permettre de faire des heures supplémentaires, contrairement à ses collègues qui avaient parfois la moitié de la ville à traverser pour aller retrouver leurs familles. Et la représentante savait pertinemment qu’elle ne serait pas efficace en ruminant ainsi sur ses dossiers. Il fallait qu’elle se défoule pour pouvoir se concentrer de nouveau. Laissant le soin à sa secrétaire de contacter le dénommé Alexandre, la lycanne étudia plus longuement la mission qu’elle devrait effectuer avec ce dernier. Patrouiller c’était bien gentil mais se contenter de flâner dans les rues n’aiderait personne… En lisant plus en détails, elle découvrit que les propriétaires de l’auberge qui avait récemment ouvert en ville, recevaient des menaces de la part d’anonymes. Ce qui expliquait la demande d’une présence policière aux abords de l’établissement, dans le but de dissuader les commanditaires de tels actes. S’abandonnant un peu plus dans sa lecture, la jeune femme sursauta lorsqu’on frappa soudain à la porte.


« Entrez. »

L’odeur qui se dégageait du nouveau venu de laissait aucun doute planer sur sa nature. Calypso le détailla sans insistance, histoire d’évaluer rapidement l’individu avant de se lever de son siège pour lui tendre une main.

« Alexandre Varko je présume ? Calypso Vangelis, je suis l’actuelle représentante de notre race. Nous allons faire équipe pour une simple patrouille de routine. Je compte sur vous. »

A présent que les présentations étaient plus ou moins faites entre eux, la jeune femme lui désigna la porte d’un geste courtois avant de prendre sa veste pour l’accompagner à l’extérieur. Il ne faisait pas froid, encore moins pour un lycan dont la température corporelle demeurait plus élevée que celle d’un humain lambda. La veste n’était là que pour la forme.

« Les propriétaires de l’auberge reçoivent des menaces depuis plusieurs semaines. Nous allons enquêter sur place et éventuellement décourager les auteurs de ces actes. Des questions ? » conclut-elle en se tournant vers lui, guettant un signe de sa part.

Message par Invité Jeu 16 Avr - 13:47

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Une nuit de plus.
Encore une nuit sans le moindre cauchemar. Sans retrouver son lit lacéré de coups de griffes au matin, sans se réveiller en nage, tremblant de peur et de rage. Pourquoi? Qu'avait-il fait qui tienne ses fantômes à distance?
La réponse était évidente. Il avait de nouveau une cause pour laquelle combattre. Drôle de thérapie que de traiter un stress post-traumatique en retrouvant un "champ de bataille".

Perdu dans ses pensées Alexandre Varko observait sans le voir son reflet dans une fenêtre. Inconsciemment il s'était placé au repos réglementaire, jambes légèrement écartées et les mains dans le dos.
Derrière lui la foule des employés du Cercle vaquait à ses occupations, sans se préoccuper de lui. Pourquoi en aurait-il été autrement d'ailleurs? Ici ni les militaires ni les Lycans n'étaient rares.

Une sonnerie désagréable tira l'ex-officier de ses réflexions, et lui attira quelques regards. Avec agacement il fouilla les poches de sa veste pour localiser la source du bruit. Il n'était pas parvenu à régler le téléphone portable "de service" fourni par le Cercle pour l'empêcher de sonner.

-Capitaine Varko à l'appareil, lança-t-il à l'appareil avec plus de hargne qu'il ne l'aurait voulu.

Son ton peu amène ne sembla pas le moins du monde surprendre ou impressionner sa correspondante qui lança aussitôt:

-Bonjour Capitaine. Vous êtes convoqué au bureau de la représentante Vangelis. Immédiatement, précisa-t-elle d'une voix qui laissait entendre qu'elle trouvait la précision superflue.

Son correspondant fronça légèrement les sourcils et regarda sa montre. Une représentante qui voulait le voir de bon matin?
Il haussa mentalement les épaules. De toute façon on lui expliquerait sûrement de quoi il retournait sur place.

-J'arrive, lâcha-t-il avec un laconisme exemplaire avant de raccrocher.

Il regarda autour de lui avec un œil neuf, cherchant une proie parmi les employés qui défilaient autour de lui au pas de charge. Il jeta son dévolu sur un type en costume cravate, essentiellement parce qu'il portait un gros dossier marqué du logo du cercle sous le bras et semblait pressé.
Sans hésiter il s'avança pour l'intercepter, mais l'autre ne sembla rien remarquer et fit mine de le contourner. Plutôt amusé qu'agacé, l'ex officier posa fermement une main sur son épaule en souriant.

-Bonjour! Je cherche le bureau de la représentante Vangelis. Auriez-vous l'ama...
-Vous prenez le couloir par là, puis à droite, puis les escaliers et vous suivez le marquage brun, ce sera indiqué le coupa l'autre sans même respirer. Je suis pressé.

Comme si sa vie en dépendait, l'homme au costume se dégagea et repartit au pas de charge. Un peu plus et il aurait laissé un morceau de sa manche dans la main du Lycan...
Ce dernier le suivit une seconde du regard avant de hausser les épaules. Lui aussi était attendu.

Aussi pressé qu'il soit, le "guide" d'Alex avait fournit le bon itinéraire et ce dernier fut à destination en une dizaine de minutes.
La secrétaire de la représentante -Astrid d'après la plaque sur son bureau- lui indiqua de frapper directement, interrompant à peine sa conversation téléphonique.

Plus par habitude que véritablement par stress, le Lycan rajusta sa tenue avant de s'exécuter.

-Entrez, invita une voix à l'intérieur.

Alex ouvrit la porte avec une sorte de curiosité. Les lieux étaient plus simples que ne l'aurait cru. C'était une belle pièce, mais qui servait manifestement avant tout de lieu de travail.
L'odeur de la louve lui indiqua tout de suite à quelle race il avait affaire, s'il avait encore eu un doute. Il avait étudié l'organisation du Cercle, et savait qu'eux aussi considéraient que la force et la résistance des Lycans en faisait des soldats naturels. Rien d'étonnant à ce que la représentante qui le convoque soit celle là. En revanche une subtile fragrance semblait indiquer que sa supérieure était à cran. A cause de lui?

L'ex-officier referma la porte derrière lui et avança devant le bureau, claquant rapidement des talons.
Elle l'observa quelques secondes, et il fit de même. C'était une jolie brune, plus frêle et plus jeune qu'il l'aurait cru. Deux critères qui n'avaient toutefois pas le même sens chez un Lycan... A sa tenue il n'aurait jamais soupçonné son rang. Des vêtements simples, pratiques même pour se battre, ni totalement négligés ni élégants.
Il s'aperçut que, malgré lui, il analysait sa supérieure pour évaluer le type d'armes qu'elle portait, et ce qu'il faudrait faire pour la tuer. Un réflexe... Il avait chassé trop longtemps les paranormaux pour réagir autrement en leur présence.
C'était la première fois qu'il travaillait sous les ordres d'un non-humain, et même s'il s'y était préparé mentalement, la rencontre concrète était autre chose. Les vieilles habitudes avaient la vie dure...

-Alexandre Varko je présume ? finit-elle par lâcher en se levant pour lui tendre la main par dessus le bureau. Calypso Vangelis, je suis l’actuelle représentante de notre race. Nous allons faire équipe pour une simple patrouille de routine.

Après une seconde il serra sa main.

-Je compte sur vous, ajouta-t-elle.

"Notre race". Il détestait la façon dont elle avait lâché cette formule de politesse, avec une certaine chaleur. "Vous et moi sommes pareil" semblait elle vouloir dire. Une partie de son cerveau se révolta automatiquement à cette idée.

Pourtant il sourit poliment. L'idée de voir un officier supérieur partir sur une simple patrouille lui semblait très suspecte, mais il n'avait pas envie de poser frontalement la question. Il n'en savait pas encore assez sur elle et les pratiques du Cercle pour ça.

-Je vous suis madame, répondit-il sans connaitre l'appellation qu'il était censé utiliser pour s'adresser à la louve.

Tandis qu'elle prenait un vêtement elle lui fit signe de sortir.
Quelques minutes plus tard ils s'éloignaient du bâtiment du Cercle en silence. La journée était belle, et le Lycan se demanda si cette patrouille n'était pas qu'un prétexte pour sortir prendre l'air. Faisait-il office de "garde du corps"? Quoi qu'il doutait qu'on choisisse un nouveau venu pour ça...
Comme si elle captait une partie de ses pensées, la louve se tourna vers lui.

-Les propriétaires de l’auberge reçoivent des menaces depuis plusieurs semaines. Nous allons enquêter sur place et éventuellement décourager les auteurs de ces actes. Des questions ?

Le Lycan lui jeta un rapide regard, et croisa ses yeux qui semblaient chercher à l'évaluer. Un boulot de flic? Pourquoi pas. Après tout il avait signé pour ça aussi.
Malgré lui il faillit sourire. Deux Lycans était en effet un argument de poids pour "décourager" les menaces de se reproduire.

-Je suppose qu'on commence par interroger les patrons, le voisinage? On a une idée de qui est derrière ça? Doit-on se faire discret? demanda-t-il.

Il ignorait où se trouvait l'auberge exactement, mais vu la position du bâtiment du Cercle et le fait qu'ils étaient partis à pieds ce ne devait pas être loin...
D'ailleurs au détour d'une rue il aperçut devant eux l'enseigne de l'établissement, point de départ naturel de leurs investigations.

Spoiler:

Message par Invité Dim 19 Avr - 12:42

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Comment cela est-il possible ? Je suis innocent !


Tout commença une journée comme tant d'autres. Après un réveil aux aurores, je pris la résolution de parcourir la ville à la recherche d'un marchand généraliste en quête de pigments pour ma future oeuvre d'art. Alors que faisait la boucle de mes lacets gauche, ils se brisèrent. Certains superstitieux ignorants y auraient vu un mauvais présage mais je n'y fit pas attention outre-mesure: j'allais dorénavant au marchand pour deux articles. 
Peut-être pas si ignorants...
Alors que j'écumais la ville à la recherche d'un marchand, malgré les précieuses indications des passants, j'heurta une femme au coin d'une ruelle. Je me fondis en excuses et l'aida à se relever. Elle me souris chaleureusement et s'excusa aussi. C'était une grande femme, blonde aux yeux marrons, elle portait une robe bleue que j'eus peur d'avoir salit. Après un court instant, elle partit précipitamment.
Une vingtaine de minutes plus tard, je trouva le marchand tant recherché. Par chance, il avait en stock les pigments que je lui demanda ainsi que des lacets. Heureux comme si j'étais au terme d'une belle et grande épopée, je me préparais à partir quand j’aperçus la dame de bleu entrer dans la boutique. Interloqué par cette nouvelle rencontre, j'alla la saluer et engagea ainsi la conversation. Après quelques échanges, j'avais appris qu'elle était aussi une peintre tentant de se faire une place en ce monde et elle m'invita à son atelier : une chambre dans une auberge qu'elle réservait pour la peinture. Elle s'excusa de nouveau et me demanda de l'attendre dans son "atelier". Ainsi je fus en route pour l'auberge. Pourquoi y allais-je ? Pour passer le temps peut-être ou peut-être aimais-je tout simplement l'imprévisibilité de ces événements. 
Une fois à l'auberge, je monta à l'étage et arriva à la chambre. Je toqua ,sans réelles convictions comme l'occupant n'était pas là.La porte s'ouvrit. Une fois dans la chambre, je fus interloqué : c'était une simple chambre d'auberge. M'étais-je trompé de chambre? Je vis les clés de la chambre sur le bureau et me permit de vérifier le nom inscrit dessus. Quelle est cette farce ?! Sur la clé se trouvait un nom qui ne m'étais pas inconnu : Tomhas Paliakov. Comment cela était-il possible ? Je n'étais jamais venu ici ! Mon pouls s'emballa. A côté de la clé se trouvait une pile de feuille
"Infâme, vous allez payer de votre vie [...]" Des menaces ?!  De toute évidence, je ne suis pas arrivé ici par hasard.
Mon pouls devenait de plus en plus insoutenable. Je partis en courant, dévala les escaliers et m'enfuit. Qu'allais-je bien pouvoir faire? Le marchand avait sûrement quelques informations sur cette cliente. Pendant que je courrais, je me demanda pourquoi et comment un tel acte a put être fomenté. Elle connaissait mon nom, mes activités et me suivait probablement depuis le début! Elle avait sut me persuader de l'abordé et avait retenu mon attention. De plus, pourquoi une telle préparation pour un inconnu? Peut-être pas si inconnu, finalement. Elle voulait sûrement m'accuser. M'accuser de menaces ? La préparation me semblait bien trop parfaite mais si elle avait voulu assassiner quelqu'un, elle l'aurait fait avant de me convier.
Une fois au magasin, le marchand me confia ne jamais avoir vu cette cliente. Elle n'était même pas peintre. Comme un coupable, il ne me restait plus qu'a faire disparaître toutes les preuves que je pourrais trouver. Je retournais à l'auberge, la fatigue commençait à se faire ressentir et mon deux-pièces devait être dans un piteux état dorénavant. Une fois à l'auberge, je brûlis tous les papiers m'inculpant dans un cendrier. Il ne me fallait plus qu'espérer que dans ses lambeaux résidaient les dernières, fausses, preuves de ma culpabilité. Que faire? Je ne pouvais pas avertir la police : qui m'aurait cru ? Me fallait-il me faire un alibi ? J'étais trop suspect dans ce deux-pièces emplis de sueur de plus. Je prie donc la résolution d'aller chez moi me laver et me changer.
Une heure plus tard, je mis ma tenue jaune, mes lunettes de mécaniques, remis les mêmes chaussures et alla me promener aux alentours de l'auberge ,espérant trouver ma dame en bleu.
A une centaine de mètres de l'auberge, je vis un couple pas comme les autres : Un homme mesurant à peu près un mètre quatre-vingts suivait à quelques pas une femme mesurant un mètre soixante. Le duo semblait se côtoyer par la faible distance les séparant mais l'atmosphère était bien trop froide pour être un couple. La femme avançait d'un pas franc et semblait viser l'auberge, l'homme semblait plus détaché et regardait à droite et à gauche, la cicatrice qui affligeait son visage le rendait sévère. Était-ce seulement la faute de la cicatrice ? Alors que je l'observait à quelques mètres, ce dernier me fixa et je fus pris d'une terrible frayeur. Prenant mon courage à deux mains, je détourna le regard et rentra dans la boutique la plus proche. Qui étaient-ils ? M'avait-il vu ?
La paranoïa devait simplement me guetter.

Spoiler:

Message par Invité Dim 19 Avr - 17:02

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A quoi pensait-il ? La question allait et venait en boucle dans l’esprit de la jeune femme, sans toutefois parvenir à trouver un début de réponse dans les yeux de son interlocuteur. Le dénommé Alexandre Varko lui avait de suite parut être quelqu’un de droit dans ses bottes et disposé à exécuter les ordres qu’on lui donnerait. Ce qui n’était pas plus mal dans le fond, à l’heure actuelle, Calypso se savait incapable de faire preuve de patience envers un petit merdeux de subordonné qui aurait osé rediscuter ses directives. Un bon point pour le lycan. La représentante écouta les diverses propositions de l’intéressé, pesant le pour et le contre avant de répondre avec autant de détachement dont elle pouvait faire preuve :

« En effet. Je doute cependant que les propriétaires de l’auberge aient plus d’informations à nous communiquer que lors de leur dépôt de plainte. Ils n’ont déclaré ne pas avoir d’ennemis, soit ils mentent, soit c’est l’œuvre d’un parfait idiot. »

A vrai dire, la lycanne ne croyait pas trop en la possibilité d’un acte rebelle. Certes, l’organisation criminelle visait parfois des petits commerces pour des raisons plus ou moins obscures mais pourquoi l’auberge ? L’établissement venait d’ouvrir récemment, faisait-il déjà suffisamment de recettes pour intéresser les malfrats en question ? Calypso sortit de ses pensées pour reporter son attention sur son coéquipier mais elle ne trouva pas son regard. Intriguée, elle tourna la tête dans la direction similaire pour espérer voir ce qu’Alexandre fixait ainsi, de l’autre côté de la rue mais elle ne vit qu’un passant disparaître légèrement précipitamment dans l’une des boutiques qui se trouvaient dans les environs. Avait-elle volontairement perçu la démarche de cet inconnu comme précipitée du fait de son désir de mettre la patte au plus vite sur les individus à l’origine des menaces ? Voyait-elle le parfait coupable en la personne de cet homme ? Elle s’ébroua. Il fallait qu’elle se calme sinon quelqu’un allait rapidement finir sous ses crocs…

« Je vais m’entretenir avec le gérant de l’auberge, je vous laisse interroger le voisinage mais rappelez-vous que nous n’avons aucune piste pour le moment. Il se peut que le coupable soit encore dans les parages comme réfugié à l’autre bout de la ville. »

Après s’être assurée d’un simple coup d’œil en direction du visage de son subordonné que ce dernier avait bien reçu le message, la jeune femme le dépassa sur la gauche pour pénétrer dans l’auberge. L’homme qui se trouvait derrière le comptoir situé au rez-de-chaussée, généralement considéré comme la réception ou l’accueil pour les clients, l’accueillit à grandes exclamations de bienvenue. Ce qui ne manqua pas d’amuser légèrement Calypso. En effet, l’individu semblait être quelqu’un de sympathique au premier abord, même si les impressions étaient souvent trompeuses, difficile de croire qu’un tel personnage pouvait se faire des ennemis. Et de surcroît, il avait l’air d’aimer son métier.


« Bonjour Monsieur, je suis Madame Vangelis. Je suis ici pour enquêter au sujet des menaces que vous avez reçues. »

Comme on pouvait s’y attendre, l’expression chaleureuse de son interlocuteur disparut soudain pour laisser voir une certaine appréhension, tout comme un mélange de soulagement et de gravité dans le regard.


« A ce propos, j’ai eu une visite un peu particulière aujourd’hui… Un homme est venu à l’auberge. Il a simplement demandé le chemin le plus court pour se rendre à la chambre 57, déclarant qu’une de ses amies s’y trouvait. Mais il n’y est pas resté longtemps, repartant dans la foulée avant de revenir plusieurs heures plus tard… J’ai trouvé son manège un peu étrange alors j’ai jugé bon de vous en informer… »

« Et à quoi ressemblait-il ? » interrogea la jeune femme aussitôt.

« Et bien… Plutôt grand, les cheveux noirs et il portait des lunettes ! »

« Que portait-il ? Pourriez-vous m’en faire le portrait-robot rapidement sur cette feuille ? »

Devant le regard quelque peu sceptique de son interlocuteur, Calypso se retint de soupirer, le rassurant dans le même temps en précisant qu’elle ne se moquerait pas de son coup de crayon, que même imprécis, le portrait pourrait leur être utile, surtout si l’individu se trouvait encore dans les environs. Alors convaincu, le gérant arracha une feuille de son cahier de charges et commença immédiatement à dessiner grossièrement les traits d’un visage humain tandis qu’il ajoutait des détails supplémentaires concernant à la fois l’allure et la tenue de l’intéressé au passage.

Message par Invité Ven 24 Avr - 0:44

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Tandis qu'il posait ses questions, Alex remarqua que sa supérieure semblait... Pensive. Et il aurait juré que ses réflexions le concernaient. A moins que sa paranoïa habituelle ne prenne le dessus. Quoi que cette même méfiance maladive lui ait déjà plusieurs fois sauvé la vie...
Cette impression se dissipa quand elle reprit la parole.

-En effet. Je doute cependant que les propriétaires de l’auberge aient plus d’informations à nous communiquer que lors de leur dépôt de plainte. Ils n’ont déclaré ne pas avoir d’ennemis, soit ils mentent, soit c’est l’œuvre d’un parfait idiot, lâcha-t-elle avec une sorte de tension.

Le soldat acquiesça de la tête, vaguement pensif lui aussi. L'affaire ne lui évoquait pas grand chose. C'était un travail de policier. Interroger les gens. Analyser les indices. D'une façon ou d'une autre ils arriveraient à quelque chose.
Non, c'était la nature même de la mission qui l'étonnait. Une gradée qui se proposait pour accompagner un nouveau venu sur ce genre d'opération? Cela sentait le coup fourré.
Mais après tout il ne connaissait rien au Cercle. Et malgré son apparent professionnalisme détaché, travailler avec -sous les ordres- d'une non humaine le rendait... Nerveux. Depuis l'unité H.O.L.E, les seuls loups avec qui il avait opéré lui obéissaient, et c'était des humains volontaires. Or il aurait parié que la représentante était un Lycan de naissance. Une créature pour qui la violence et le meurtre étaient inscrits dans son ADN... Au plus profond d'elle.

Il regarda autour de lui, détaché. Ces derniers jours il pensait trop. Ses nouveaux employeurs combattaient ses préjugés, et sans s'en débarrasser tout à fait il devrait apprendre au plus vite à les mettre de côté.
Plusieurs passants regardaient vers l'étrange duo qu'ils formaient, mais un seul attira son attention, vêtu d'une tenue entièrement jaune. Il les fixait avec nervosité. Ou plutôt le fixait.
Alex braqua à son tour ses yeux bleus sur lui, avec trop d'insistance pour qu'il fasse autre chose que détourner le regard. L'inconnu changea brusquement de route, entrant dans la boutique la plus proche.

Un réflexe animal le poussait à vouloir le suivre. Comme un prédateur qui voit une proie potentielle lui tourner le dos, donnant ainsi le signal du carnage... Il fixa la devanture de longues secondes avant que la voix de sa coéquipière du jour ne le tire de sa réflexion. Comme à regret il ramena ses yeux sur elle.

-Je vais m’entretenir avec le gérant de l’auberge, je vous laisse interroger le voisinage mais rappelez-vous que nous n’avons aucune piste pour le moment. Il se peut que le coupable soit encore dans les parages comme réfugié à l’autre bout de la ville.

Il hocha la tête, avant de regarder à nouveau vers le magasin ou "son" inconnu avait disparu.

-Compris, lâcha-t-il en hochant la tête.

Il savait déjà par où il allait commencer.
Quelques secondes plus tard il franchissait la porte d'une petite librairie, suivant fortuitement les traces de sa proie.

Le Lycan s'arrêta sur le seuil, balayant les lieux du regard. Le magasin n'était pas grand, et presque entièrement tapissé de livres et divisé par des bibliothèques. A un autre moment il serait sans doute venu avec plaisir dans la boutique. Il renifla discrètement un peu d'air, et retroussa les lèvres. L'odeur du papier et de l'encre neuve était agréable, mais il percevait autre chose. L'odeur d'un Vampire... L'endroit était imprégné de cette senteur qu'un humain n'aurait même pas perçue mais qui lui donnait envie de vomir. Ou de mordre.
Du temps de la force spéciale les vampires avaient menés la vie dure aux soldats humains. Bien mieux organisées que les Lycans et presque aussi fortes c'était de loin les créatures qu'il détestait le plus.

Pour la deuxième fois en très peu de tout il refoula ces pensées bien loin des idées pacifiques du Cercle et inspira à nouveau. Il y avait une autre odeur, très récente. Un humain, son fuyard. Sans doute planqué derrière une bibliothèque ou dans un recoin sombre.
Pendant une seconde il envisagea de lui faire la chasse et de le cuisiner mais il renonça très vite. Sa supérieure lui avait donné des ordres très clairs, et conseillé à demi-mots de ne pas faire de vagues. Mieux valait s'y tenir et aller interroger le libraire vampire...
Et il se serait sûrement tenu à cette bonne résolution si le comptoir n'avait pas été vide.

Il claqua de la langue, agacé, mais n'appela pas. A la place il tendit l'oreille. Ses sens s'étendaient bien au delà de ceux d'un humain et il perçut un son discret sur sa droite. Sans attendre, il s'engouffra dans la rangée latérale d'un pas décidé... Et manqua de percuter celui qu'il avait entendu.

-Bonjour, excusez moi, lança-t-il avec un sourire engageant.

Alex recula d'un pas et toisa son interlocuteur, sans vraiment faire attention à sa réponse. Un peu plus grand que lui, l'inconnu avait des cheveux bruns presque noirs. Il portait une panoplie complètement incongrue pour une librairie: une sorte de tenue de mécanicien d'un audacieux jaune et de grosses lunettes de sécurité. Le Lycan écarquilla légèrement les yeux, comme s'il s'interrogeait, mais renonça à faire un commentaire.

-Forces du Cercle annonça-t-il sans cesser de sourire tout en sortant le badge qu'on lui avait remis quelques jours plus tôt. J'aimerais vous poser quelques questions, si vous n'y voyez pas d'inconvénient?

Cette dernière question n'était que de pure forme, et il s'adossa au mur tout proche en faisant disparaitre l'insigne dans sa veste. Là où il était il interdisait d'aller vers la sortie, bloquant le passage. Si l'autre voulait s'enfuir il devrait aller jusqu'au fond du magasin pour contourner le rayonnage.

-Que pouvez vous me dire de l'auberge... Il fouilla quelques secondes dans sa mémoire pour retrouver le nom placardé au dessus de l'établissement ... L'auberge adventure? C'est à deux pas d'ici, de l'autre côté de la rue. Vous avez peut être remarqué quelque chose de bizarre dans le coin?

Le Lycan observait du coin de l’œil les réactions de son interlocuteur et s'aperçut avec un certain agacement qu'il était tendu, pratiquement prêt à le mettre en pièce ou à le coller violemment au mur pour lui hurler de parler, son poignard sous la gorge. Il avait lu quelque part que chez les chiens, l'odeur de la peur était la même que celle qui lui commandait d'attaquer ses proies. Manifestement il mettait l'humain mal à l'aise; une belle preuve de la qualité de son instinct de survie. Bon nombre de proies avaient un sixième sens pour sentir qui sont leurs prédateurs...
Il devait donc prendre sur lui et se calmer. La représentante n’apprécierait pas qu'il perde son sang froid, surtout pas alors qu'il était sous son commandement direct.

Alex cligna des yeux, masquant ses sinistres réflexions sous un nouveau sourire... Plein de dents pointues.

-Au fait puis-je vous demander votre identité? Vous avez vos pa...

Un raclement anormalement proche fit instinctivement tourner la tête vers le guichet. Un vampire, petit et squelettique, était silencieusement apparut, un livre à la main. Il avait fait frotter la tranche d'un livre sur son comptoir pour attirer l'attention du soldat. Cela l'agaça. Le libraire avait réussi à se déplacer sans qu'il perçoive le moindre bruit.

-Que fait un de votre race dans ma boutique? Est-ce que vous savez seulement lire? Les Lycans ne sont pas les bienvenus ici.

Un éclat meurtrier brilla une seconde dans les yeux d'Alex, et le vampire esquissa un sourire. Celui-ci mourut sur ses lèvres quand il vit le loup exhiber son badge.

-Un conseil vampire gronda-t-il en avançant d'un pas, menaçant. Faite preuve d'un peu de politesse... Ou on se chargera de vous apprendre le respect.

L'autre fit une grimace, mais ne répondit rien. Distrait de sa première "proie", Alex s'avança jusqu'au comptoir, toisant le non humain de toute sa hauteur, sans chercher à dissimuler son hostilité. Il remplirait sa mission en interrogeant le boutiquier, mais rien ne l'obligeait à subir ses remarques ou à s'en faire un ami. En fait il regrettait vaguement l'époque ou il aurait traîné la créature au milieu de la rue pour qu'elle brûle au soleil...

-Je viens à propos de vos voisins. L'auberge adventure. Qu'est ce que vous pouvez me dire à ce sujet? lâcha-t-il d'un ton coupant, un peu rasséréné à l'idée du vampire se consumant sur le bitume.

L'autre lui lança un regard torve. Sans s'en rendre compte, il avait réussi le tour de force d'arracher complètement le Lycan à sa première source d’intérêt. Si l'humain voulait prendre le large, c'était une occasion en or.

Message par Invité Sam 25 Avr - 14:30

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J'étais dans une libraire.
Une librairie ? Parfait : une librairie.
Il me suffisait de trouver le rayon mécanique pour justifier ma venue. Au cas où...
A gauche de l'entrée se trouvait le comptoir. Du comptoir partait en colonnes des bibliothèques bien fournies de livres. Le rayon mécanique se trouvait au troisième rayon. Cela permettait une liberté de mouvement conséquentes et me protégeait d'une vue direct d'un arrivant. J'étais néanmoins frustré par le fait que le second rayon aurait fait un meilleur refuge : il conservait les mêmes avantages tout en étant plus près de la sortie.
Au bout d'une vingtaine de seconde, mon pouls commença à redescendre. C'est à ce moment, comme une réponse, que cet homme passa le pas de la porte. Mon cœur s'arrêta. Le peu de sang-froid que j'avais recouvert s'envola à ce moment. Il restait stoïque et ne bougeait pas. Deux secondes après, il se posta devant le comptoir. La librairie était vide, il ne pouvait pas me voir sur si je passais par la première colonne. J'étais à quatre mètres. Poser mes mains sur ses oreilles et laisser les gants faire le reste... Je prie ma résolution, leva la tête, le vit se tenant toujours immobile. Je m'étais inconsciemment arrêté de respirer. J’augmentai discrètement le son de mes amplis. Il se tourna instantanément dans ma direction et avança rapidement. Il manqua de me renverser et je recula de deux pas.
-Bonjour, excusez moi,
Il m'avait entendu ? Entendu un son si sourd ?
Je me renconcentra. Il était légèrement plus petit que moi mais son air avait quelque chose de malsain. Il ne pouvait que m'intimider. Je ne pouvais que le comparer avec cette malencontreuse rencontre mais il m'intimidait infiniment plus. Quel monstre était-il?Il y avait-il une once d'humanité derrière ses paroles ?
-Forces du Cercle
J'aimerais vous poser quelques questions, si vous n'y voyez pas d'inconvénients?
-Non, bien sûr. Lui répondis-je faiblement.
-Que pouvez vous me dire de l'auberge...
Que pouvais-je bien lui répondre ? Nier ou acquiescer ? Je repris mon souffle. Ne pas nier les évidences, le mettre sur une piste et espérer qu'il ne soit pas trop borné. Ma réponse me semblait se faire attendre, renforçant mes doutes mais il reprit.
... L'auberge adventure? C'est à deux pas d'ici, de l'autre côté de la rue. Vous avez peut être remarqué quelque chose de bizarre dans le coin ?
-J'ai une chambre à mon nom à l'auberge. Quelque chose de bizarre ? Non rien. Je marqua une pause. Ah si, maintenant que vous me le dîtes, une femme, grande, blonde et avec une robe bleue. Il me semble qu'elle n'ai pas de chambres à l'auberge mais s'y rend fréquemment. A son propre jeu.
-Au fait puis-je vous demander votre identité? Vous avez vos pa...
-Que fait un de votre race dans ma boutique? Est-ce que vous savez seulement lire? Les Lycans ne sont pas les bienvenus ici.
Il fut interrompu et me lâcha du regard. Je souffla un grand soupir marquant la fin de cet abominable moment.
Un lycan, c'était donc un lycan. Un jour il faudra que je demande à une voyante mes affinités avec les lycans...
Cela n'expliquait pas tout : cette pression n'est pas seulement celle d'un lycan, il devait y avoir quelque chose d'autre.
La conversation continuait à mes côtés mais je décida de fuir : ce monstre semblait plus avoir pour idée de me dévorer que d'enquêter. Quelques secondes plus tard, je compris la futilité de mon geste : c'était comme me condamner comme coupable. Je pris donc la résolution de me diriger vers l'auberge, espérant pouvoir prouver mon innocence ou, au moins, dissiper les doutes planant sur moi.
Quelle journée...

Message par Invité Lun 27 Avr - 16:07

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Grâce aux explications du gérant de l’auberge, elle pouvait désormais se faire une idée plus précise de l’individu qu’elle devait rechercher : grand, cheveux noirs, portant des lunettes ainsi qu’un deux pièces bleu marine. Un homme d’affaires sans doute ? Dans quel but voudrait-il nuire à cet établissement ? Calypso avait beau retourner le problème dans tous les sens, elle ne voyait pas l’intérêt qu’il pourrait tirer de cette situation. Elle penchait toujours pour un règlement de comptes malgré les dires de son interlocuteur. Etant donné le profil du prétendu corbeau, ce n’était plus l’œuvre d’un petit plaisantin à ses yeux. La lycanne remercia poliment le gérant de l’auberge avant que celui-ci ne décide de revenir sur un point :

« Voulez-vous voir la chambre qu’il a demandé ? »

Suite à cette proposition alléchante, la représentante pesa le pour et le contre. Peut-être pourrait-elle mettre la patte sur quelques indices dans la tanière de leur cible. D’autant plus que les odeurs évoqueraient plus de choses pour elle que de simples humains comme l’étaient visiblement le gérant et sa femme. D’un autre côté, la description qu’elle avait de l’individu lui paraissait suffisamment précise à défaut d’avoir un nom à mettre sur le visage grossièrement dessiné par son interlocuteur.

« Ce ne sera pas nécessaire Monsieur, je vous remercie pour votre aide. »

Après avoir salué une nouvelle fois l’homme en face d’elle, lequel retrouvait doucement son sourire de commerçant comme un autre, Calypso tourna les talons. Croquis en mains, elle marqua une pause sitôt à l’extérieur de l’établissement. L’air frais l’enjoignit à réfléchir plus longuement. Par où commencer les recherches ? Devait-elle siffler son collègue pour rentrer ensemble au bâtiment du Cercle afin de lancer un avis de recherche sur l’homme ? Ne devaient-ils pas plutôt se rendre au commissariat pour ce genre d’affaire ? Ils ne pouvaient tout simplement pas arpenter la ville dans son intégralité et arrêter chaque passant pour les interroger. Ce serait un travail long et fastidieux, elle n’avait pas la patience pour cela aujourd’hui. Sortant de ses pensées, la lycanne observa les alentours. Où était parti Alexandre ? Pas loin, elle l’espérait. Son odorat prit aussitôt la relève de ses yeux et elle huma l’air autour d’elle, histoire de flairer l’odeur du second lycan. Ce qu’elle ne tarda pas à faire et un soupir franchit ses lèvres. Au moins, elle n’aurait pas à le chercher lui. Ce fut à ce moment précis que son attention fut attirée par une personne pour le moins originale. Un homme, grand, vêtu de son habit de travail d’un jaune qui irritait les yeux de la représentante. Ce genre de couleur existait vraiment ? Le créateur d’un tel vêtement mériterait la peine de mort pour agresser autant la vue d’autrui… Grimaçant, Calypso fut contrainte de reporter son regard sur le visage de l’inconnu et fronça soudain les sourcils. L’autre portait des lunettes ? Il était grand, les cheveux noirs… Certes, il ne manquait plus que le deux-pièces bleu marine pour aller l’accoster mais… La lycanne ne lâchait plus l’homme du regard mais un bruit sourd dirigea aussitôt son attention sur un magasin derrière l’individu. L’odeur d’Alexandre provenait de là et elle ne put se retenir de soupirer. Pas de vagues hein ? Songeant déjà au sale quart d’heure que son subordonné allait passer en sa compagnie, Calypso voulut jeter un coup d’œil en direction de l’étrange personnage aperçu plus tôt. Et en le voyant prendre la fuite en sens inverse, son instinct de chasseur reprit ses droits.

« Vous là-bas avec le ciret ! Arrêtez-vous ! » hurla-t-elle.

Bon d’accord, la comparaison n’était pas des plus flatteuses entre les deux vêtements mais ce fut le seul terme qui lui vint à l’esprit pour qualifier ce que portait le fuyard. Le seul terme pour cet habit jaune et agressif à l’œil… Sans même attendre le retour d’Alexandre ou que son interlocuteur daigne obéir, la représentante se lança à sa poursuite. Rapide, elle n’eut aucun mal à le rattraper et choisit de l’arrêter en pleine course avec un coup de pied sauté heurtant l’autre dans le dos pour l’envoyer goûter à la poussière quelques mètres plus loin. L’instant d’après, elle se trouvait sur lui, bloquant l’un de ses bras en le tordant dans le dos.


« Forces du Cercle. Fini de jouer. Pourquoi vous en prendre à l’auberge ? »


Message par Invité Jeu 30 Avr - 0:18

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Alex avait interrogé le libraire vampire avec calme et professionnalisme...

Ou c'est du moins ce qu'on aurait cru en retranscrivant le texte de leur dialogue sans se concentrer sur leur ton ou leurs expressions. Tout semblait calculé pour montrer l'hostilité et le dégoût mutuel, jusque dans des expressions inaccessibles au humains. Et bien que le Lycan soit nettement plus fort, que le soleil brille à l'extérieur et qu'il appartienne au Cercle, le vampire n'était pas le dernier à chercher la bagarre.
Bref ils étaient à deux doigts de s’entre-tuer quand un cri retentit à l'extérieur, dans la rue. La voix était celle d'une femme, plutôt empreinte de colère que de détresse.

Plantant la son "nouvel ami", Alex se précipitât dehors juste à temps pour voir sa supérieure réaliser un magnifique coup de pied sauté. Il grimaça alors qu'elle frappait sa cible à pleine vitesse et plaquait au sol l'homme en jaune, lui immobilisant le bras sans ménagement sous l'oeil éberlué de quelques passants.

Autant pour la discrétion, commenta silencieusement le Lycan en réprimant un sourire.

-Force du Cercle! Lança-t-il à la cantonade d'une voix forte. Reprenez vos activités!

Tout en montrant son badge et en fusillant les témoins du regard il se rapprocha de sa chef et de son suspect. Bizarrement les coups d’œil peu amènes d'Alex semblèrent bien plus efficaces que son badge, faisant sans doute raisonner quelque chose de très primal chez les témoins: l'instinct de survie. En un instant la rue était redevenue déserte, exception faite des deux Lycans... Et d'un inconnu qui n'aurait certainement rien demandé de mieux que d'être ailleurs.

Arrivé au niveau de la représentante, il étudia rapidement sa "prise".

Mis à part qu'il semblait un peu sonné et franchement terrifié il n'y avait pas grand chose à voir. La louve le tenait solidement. Pour faire preuve d'une telle violence elle devait avoir quelque chose de solide... Ou avoir vraiment mal commencé sa journée. C'était une Lycan après tout, sujette à des émotions et des pulsions plus violentes que celles des humains.

-Il a dit être client de l'auberge, l'informa-t-il en venant se planter à un pas devant le visage de leur suspect. Il a aussi parlé d'une femme, une habituée, mais je crois que c'était juste histoire de me... Donner un os à ronger.

Il fit un sourire joyeux et un clin d’œil à l'homme en jaune, découvrant ses dents un peu trop pointues.

-Quelque chose à ajouter à vos déclarations monsieur? s'enquit-il d'un ton faussement obséquieux contredit par son expression amusée.

Spoiler:

Message par Invité Ven 8 Mai - 14:49

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Bon, voyons le bon côté: ces deux brutes ne m'ont pas encore tué.
On était de retour à "ma" chambre, à l'auberge. C'est ici où tout avait pris une allure de cauchemar, et ça ne remontait qu'à ce matin même! J'avais l'impression que cela faisait une éternité que j'étais devenu une proie.
Après un rapide coup d’œil pour vérifier si rien n'avait bougé, sait-on jamais, je rentra dans la chambre accompagné de mes "invités". Des lycans, pourquoi donc des lycans?! Je tira la seule chaise de la pièce et, en m'asseyant, j'invita les deux lycans à s'asseoir sur le lit. A première vue, ils n'avaient pas envie de s'asseoir ou alors ils voulaient marquer leur hostilité. Qu'en savais-je? Ce sont des lycans après tout!
Maintenant, je n'avais plus d'as dans ma poche ni d'idées pouvant me sortir d'un tel mauvais pas, il ne me restait plus qu'à les avertir et prier.
"Bon, je vais tout vous raconter, en toute sincérité. Néanmoins je tiens à préciser que je ne vous ai jamais menti." Dis-je en me tournant vers le balafré. La seule chose dont je n'avais pas besoin était sûrement qu'ils contestent ma sincérité. Ou que l'un d'eux décide de se jeter à ma gorge.
"Je vous prierais aussi de bien vouloir attendre la fin de mon histoire avant de la commenter, par pur soucis pratique.Alors, je suis né dans une famille..." je marquais une pause et souris faiblement dans leur direction mais, à première vue, ils ne partageaient pas mon humour. Ils étaient restés stoïques comme s'ils allaient réellement me laisser raconter ma vie. 
"Tout commença ce matin même, je cherchais un marchand généraliste pour diverses bricoles et, sur le chemin, j'heurta cette femme au coin d'une rue. On n'eut pas le temps d'échanger de mots et elle partit rapidement. Plus tard, au marchand, je la rencontra de nouveau et, après une courte discussion, je lui découvris une passion pour la peinture et elle m'invita à son atelier, ici. Néanmoins, vous aurez remarquer que ceci n'est pas un atelier." Leur dis-je avec un sourire timide. Ils me semblaient plus glaciale encore, ou je me faisais des idées? Quoi qu'il en soit, arrêter avec les commentaires me semblent une idée judicieuse si je ne veux pas finir en sandwich.
"Je remarqua la clé sur le bureau là et y vit mon nom inscrit dessus ainsi que les lettres. Pris de panique, j'ai cherché cette femme et brûlé les papiers dans ce cendrier là-bas. Espérant que le coupable revienne sur le lieu de son crime, j'ai décidé de rester ici et guetter j'ai néanmoins dut rentrer chez moi pour me changer, ne voulant pas être reconnu." C'est raté.
C'est alors que mon regard fut attiré par un détail insignifiant, mon lacet gauche était toujours brisé. J'eu un rire frénétique que je ne put réprimer. Toutes ces mésaventures pour ça? Quelle ironie!
Après quelques instant je me ressaisi, adressa un regard désolé à mon auditoire et repris.
"Vous connaissez la suite: je suis revenu, vous m'avez flairer" cela m'avait échapper. "... et je suis désormais là à essayer de vous convaincre." Je marqua une courte pause pour appuyer mes propos.

Que faisais-je? Ma première rencontre avec des non-humains et je les jugeais déjà sur ce seul et unique critère. Je cherchais une ville où tous pouvaient vivre dans l'égalité et, jusqu'à aujourd'hui, j'ai dût rencontrer des dizaines de lycans sans jamais m'y attarder, ne le sachant pas, c'était pour moi de simples humains, des amis. N'étais-je pas devenu ce que je détestais le plus? Aucune de ces personnes n'avaient choisi de devenir ce qu'ils étaient, il fallait donc toutes les respecter. Ce simple principe m'était-il sorti de la tête? Je pris une grande inspiration et, pour la première fois, je m'adressa à eux pour ce qu'ils étaient réellement.

"Messieurs les agents, je sais que cette histoire semble abracadabrantesque mais je vous demande de me croire, mon sort repose sur vos épaules, dorénavant.
Si je peux faire part de mes remarques: je me demande pourquoi cette femme a préparer un tel acte dans l'unique but de me faire accuser de menaces. Un bon avocat m'aurait ,de toute façon, éviter la prison. Je serais peut-être simplement partit de la ville après une telle mésaventure. Elle aurait put me faire accuser de meurtre si elle le voulait: elle connaissait mon nom, mes passions et mes routines. Cela reste pour moi un mystère. Quoi qu'il en soit..."

Tout bon citoyen devait avoir foi en la justice, pas vrai?

Message par Invité Ven 8 Mai - 16:31

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Parfaitement consciente que la suite de l’interrogatoire qui se profilait pour le suspect ne pourrait se dérouler en pleine rue, à la vue de tous et sans aucune discrétion, la jeune femme décida d’un commun accord avec son subordonné après avoir échangé un rapide coup d’œil en biais avec ce dernier, de conduire l’inconnu jusqu’à l’auberge. Le traîner au bâtiment du Cercle, même sans aller jusqu’à le jeter dans une cellule pour poursuivre l’interrogatoire, leur ferait perdre un temps précieux. D’autant plus qu’ils n’avaient pas d’autres preuves tangibles autres que la tenue pour le moindre étrange de l’homme en question et son comportement suspect. Bien que le second point paraissait plus utile que le premier pour le soupçonner, Calypso se doutait bien que ce n’était pas suffisant aux yeux de la loi. Le gérant de l’auberge fut surpris de la voir revenir, encore plus en l’apercevant en compagnie de deux hommes. Inutile de chercher bien loin pour lire dans son regard que l’imposant Alexandre l’impressionnait mais une lueur étrange brilla dans les yeux de l’intéressé en reconnaissant le visage du suspect.

« C’est lui ! Je le reconnais à présent, il a… ! »

« Nous nous occupons de lui Monsieur. » avait sèchement répliqué la représentante des lycans pour tourner à court à la moindre tentative de lynchage.

C’est ainsi qu’ils se retrouvèrent dans la prétendue chambre louée par les bons soins de l’inconnu, à écouter les explications de ce dernier. Tout en laissant le temps à l’homme de reprendre ses esprits –peut-être pour se donner un peu de courage au passage-, Calypso se souvint des propos de son subordonné lorsqu’il les avait rejoints en pleine rue. Leur suspect avait évoqué une femme… Allait-il poursuivre sur cette voie ou bien passer aux aveux ? Il n’avait pas l’air d’être un criminel… Le regard fuyant, l’odeur de sueur exacerbée par celle de la peur… Soit il n’avait rien à voir avec toute cette histoire, soit il se savait piégé. La façon qu’il eut de se défendre, argumentant pour sa propre sincérité, amusa la lycanne.

« Prenez votre temps. Nous cherchons simplement à découvrir qui est l’auteur de ces menaces. Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craindre de nous. »

Bon, après la manière dont il avait été interpellé en pleine rue, son interlocuteur avait de quoi conserver quelques doutes en dépit de sa bonne foi. Mais s’enfuir devant un représentant de l’ordre en ville n’était pas la meilleure attitude à offrir pour être lavé de tous soupçons… La lycanne l’écouta cependant, peut-être avec un peu plus d’attention que son subordonné mais qu’importe. Voilà que l’autre citait de nouveau une femme. La véritable instigatrice ? A moins qu’il ne s’agisse d’une maîtresse et que cet établissement était leur lieu de rendez-vous secret ?

« Et vous n’avez pas trouvé bizarre qu’elle vous indique l’une des chambres de cette auberge en guise d’atelier ? Ce n’est pas très courant comme manière de faire vous ne trouvez pas ? »

Oups. Elle n’avait pu s’en empêcher, c’était trop tentant, même pour elle. Calypso soupira intérieurement et essaya de se contrôler pour ne pas laisser sa bête remonter trop vite à la surface alors que son interlocuteur lui jetait un regard traduisant peut-être sa peine ou sa frustration à se voir interrompu en plein discours. Et heureusement qu’il reprit puisque la suite fut immédiatement plus intéressante. Alors comme ça, le type en face d’elle avait été attiré ici, pour être accusé de toutes ces menaces ? La représentante se perdit dans ses pensées, offrant dans le même temps, la possibilité à son interlocuteur d’aller au bout de son monologue sans être de nouveau interrompu. Elle ne prêta même pas attention à son subordonné, ni ne savait si ce dernier avait également émis quelques remarques à propos des explications de leur suspect. A première vue, toute cette histoire semblait impossible à croire et le principal concerné en fit lui-même la remarque. Était-ce la une ruse de sa part ? Pour mieux leur faire penser qu’il n’avait strictement rien à voir avec toute cette affaire et ce, malgré le fait qu’il se soit retrouvé en plein dedans ?

« Même en supposant que cette femme existe bel et bien, vous pensiez faire quoi en l’attendant ici ? Si effectivement elle vous a piégé en tentant de vous faire porter le chapeau, où sont les lettres de menaces ? Vous avez tout brûlé sans même réfléchir au fait que l’on pourrait analyser l’écriture et déterminer si l’auteur était un homme ou une femme ? »

L’agacement s’entendait à présent dans le timbre de sa voix et elle remarqua que trop tard. Brûler les preuves pour le faire innocenter, ce n’était pas la meilleure idée du siècle ! Tout comme le fait de mettre sa propre vie en danger en retournant sur les lieux, au risque que cette femme ait voulu le tuer. Un argument de l’inconnu fit toutefois mouche dans son esprit contrarié : puisque cette dernière était en possession de toutes ses informations personnelles, pourquoi ne pas l’avoir fait chanté ? Pourquoi l’avoir laissé en vie si son objectif était de l’assassiner dans cette même chambre ? Cela ne tenait pas debout.

« A quoi ressemblait cette femme ? Comment se fait-il qu’elle vous connaissait alors que ce n’était visiblement pas réciproque ? Est-ce quelqu’un en particulier vous en voudrait au point de vous faire porter le chapeau ? Un collègue jaloux, un client mécontent... ? Nous pouvons lancer un avis de recherche sur cette personne après avoir obtenu son portrait-robot de votre part mais nous allons également devoir interroger votre entourage. Êtes-vous marié Monsieur ? »

Une chance que le gérant de l’auberge ait été en mesure de lui communiquer les noms des personnes ayant réservé une chambre au sein de son établissement. Cela avait permis à la représentante d’obtenir le nom de son interlocuteur. Un certain Tomhas Paliakov. Ce serait plus que suffisant pour entamer une enquête à son sujet, vérifier s’ils n’étaient pas déjà connu des services de police et…

Message par Invité Lun 11 Mai - 12:20

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"L'interpellation" de leur suspect n'avait pas vraiment été discrète et les deux Lycans avaient amené leur "proie" dans une des chambres de l’hôtel, chambre désignée comme la sienne.
Sans se gêner, Alex explora rapidement les lieux, à la recherche d'une arme, d'explosifs... Ou d'indices.
A son grand déplaisir, quelqu'un avait brûlé une bonne quantité de papier dans le cendrier, et l'odeur de brûlé perturbait son odorat. Il remua un peu les cendres de son gant, mais il ne restait rien de lisible...
Une fois à peu près persuadé que les lieux étaient sans danger il vint s'adosser à la porte, dédaignant l'offre de leur "hôte" de s'installer sur le lit. Il était à la limite de son champ de vision, forçant son suspect à se tourner s'il voulait voir le Lycan. Un inconfort savamment calculé pour accentuer la pression.

L'interrogatoire commença, que l'officier laissa mener par sa patronne, se contentant de sortir un petit carnet pour y noter les points clés. Quoi qu'il s'agisse plutôt d'un témoignage "spontané" que d'un véritable interrogatoire...
Ignorant les tentatives d'humour de leur suspect avec un dédain glacial, Alex essaya de reconstruire à rebours le scénario à mesure qu'il le leur décrivait.
Quelqu'un l'avait espionné, puis suivi et préparé une chambre à son nom, pleines de preuves que les menaces dont faisaient l'objet l'auberge. Finalement on l'y avait attiré.
Et ensuite? Dans quel but?
Quelque chose ne collait pas. Ils l'avaient arrêté sans aucune preuve, sur la seule foi d'un vague soupçon. Dans l'hypothèse ou leur suspect disait vrai, ils ne semblaient pas destinés à jouer ce rôle. Peut être un chantage? Mais qu'avait-il qui mérite de tels efforts?
A l'inverse s'il était coupable et inventait une histoire tordue pour s'en sortir, tout semblait plus simple.
Une chose était sûre: leur suspect crevait de trouille. Ce qui était à n'en pas douter le signe d'un instinct de survie développé quand deux Lycans vous mettent le grappin dessus.

Incapable de vraiment trancher, il laissa sa supérieure poser ses questions, menant cette fois le véritable interrogatoire, de façon plutôt amène. Le gentil flic en somme.
Il sourit, plein de dents. Ce serait donc à lui de jouer le méchant flic.

-... Nous pouvons lancer un avis de recherche sur cette personne après avoir obtenu son portrait-robot de votre part mais nous allons également devoir interroger votre entourage. Êtes-vous marié Monsieur ?

La conseillère l'interrogeait sur sa famille, ses fréquentation, bref tout ce qu'on devait savoir d'un suspect. Ou d'une victime d'ailleurs.
D'instinct Alex aurait tablé sur un célibataire, à la fois à cause de l'absence d'alliance et de sa prétendue rencontre menant à une chambre d'hôtel. Ce genre d'invitations de la part d'une "grande blonde à robe bleu" était assez... Explicite. Il décida de saisir l'occasion pour intervenir.
Il lança un regard de connivence vers sa supérieure, comme pour guetter un assentiment avant de parler.

-Personnellement je ne suis pas très convaincu par votre histoire à dormir debout, lâcha-t-il d'un ton sec. Mais bon j'imagine que ma collègue a raison, on doit quand même vérifier. Votre génie criminel, vous l'avez rencontré dans un magasin il y a quelques heures c'est ça? Si il y a des caméras et que notre inconnue en bleue existe elle sera dessus. Dans le cas contraire il doit y avoir des témoins. Bref, on peut toujours aller jeter un œil et voir ce qu'on trouve.

Il tapota la page de son calepin avec son stylo.

-L'adresse exacte je vous prie?

Message par Invité Mar 12 Mai - 19:58

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Il était dorénavant l'heure des questions.
J'étais néanmoins heureux quant au fait qu'ils m'eurent laissé le temps de finir mon histoire, cela était probablement de bonne augure pour moi. Cela prouvait que je n'étais pas encore désigné comme le coupable et que ma version les intéressait. Ou alors, ils cherchaient à me piéger.
« Même en supposant que cette femme existe bel et bien, vous pensiez faire quoi en l’attendant ici ? Si effectivement elle vous a piégé en tentant de vous faire porter le chapeau, où sont les lettres de menaces ? Vous avez tout brûlé sans même réfléchir au fait que l’on pourrait analyser l’écriture et déterminer si l’auteur était un homme ou une femme ? » me fit remarquer l'agent.
C'est vrai que je n'avais pas eu ce qu'on peut appeler un éclair de génie dans cette affaire et m'en réprimandait déjà.
« J'espérais pouvoir la coincer, lui faire avouer ou ne serait-ce l'empêcher d'aggraver la situation. Elle sait sûrement où j'habite, je ne risquais rien de plus. Mes réactions n'ont pas été réfléchis, je vous l'accorde, néanmoins vous êtes vous déjà retrouvé dans pareille situation à la mienne ? Est-ce que ne serait-ce une fois vous avez appris qu'un parfait étranger savait tout de votre vie et ce sans le moindre indice auparavant. Avez-vous déjà été victime d'un tel complot ? D'une telle situation semblant aussi illogique qu'insoluble ? » Je remarquais alors que je m'étais emporté et redressé sur ma chaise. Gêné, je redescendit de tons et me recroquevilla de nouveau avant de continuer. « Pour être franc avec vous, je dois vous dire que cette situation me semble invraisemblable et tout ce qui échappe à la logique m'échappe aussi, ne me laissant que dans l'embarras. Un telle affaire peut faire pousser la germe de la peur en un rien de temps chez un homme. Peur pour sa sécurité et celle de ses proches. » C'est ainsi que je finit ma tirade, attendant une autre question de mes juges.

Elle ne tarda pas, la lycanne semblait me comprendre et cela tendait à me rassurer.
« A quoi ressemblait cette femme ? Comment se fait-il qu’elle vous connaissait alors que ce n’était visiblement pas réciproque ? Est-ce quelqu’un en particulier vous en voudrait au point de vous faire porter le chapeau ? Un collègue jaloux, un client mécontent... ? Nous pouvons lancer un avis de recherche sur cette personne après avoir obtenu son portrait-robot de votre part mais nous allons également devoir interroger votre entourage. Êtes-vous marié Monsieur ? » me tint-elle alors.
Je lui répondis aussitôt : « A vrai dire, je pensais rencontrer de nouveau cette femme ici donc je ne me suis pas spécialement attardé sur les détails, je peux néanmoins vous dire que, pour une femme, elle était grande, atteignant presque ma taille mais portait sûrement des escarpins. Elle était blonde, les yeux marrons et avait une longue robe bleue. Elle était élégamment maquillée et avait, de façon générale, une belle apparence soignée. Le genre de femme que nul refuserait de côtoyer si je peux me permettre. De plus, elle semblait réellement s'y connaître en peinture, cela eut pour effet de me faire disparaître tous soupçons. Comment quelqu'un ayant une telle passion pouvait-elle être malveillante ? Me disais-je »
Je pris alors une longue respiration, essayant en même temps de me souvenir de plus de détails. J'étais encore focalisé sur la lycanne que j'en avais oublié son acolyte que j'aperçus du coin de l’œil, me guettant et provoquant en moi un frisson inopiné.
« Je suis réparateur et touche à la mécanique, je n'ai aucun collègue. Mes clients sont tous satisfaits ou, le cas échéant, reviennent à moi pour corriger les quelques défauts pouvant subsister. Je pense être assez apprécié par le peu de personnes me connaissant. Malgré la mauvaise impression que je vous ai faites .Je suis légèrement aisé mais ma petite fortune ne motiverait pas un tel acte.Je n'ai plus de contact avec ma famille depuis quelques temps. Et je n'ai personne dans ma vie » à ces derniers mots, je ne put me retenir de détourner mon regard de celui perçant de celle me faisant face.
Je repris alors.
« Enfin, je ne suis pas marié. J'ai une compagne qui n'a pas put encore m'accompagner ici et habite dans mon ancienne ville. Elle s'appelle Cathie, Cathie Dagon. Je la tiens régulièrement informé de ma vie ici et continu à espérer qu'elle puisse enfin me rejoindre. » dis-je à voix faible mais les mots suivant furent plus marqués.
« Néanmoins, je peux vous assurer qu'elle n'a rien à voir avec cette affaire : nul ne connaît ma relation avec elle ici et elle-même ne me nuirait jamais ainsi. C'est pourquoi je vous prierais de ne pas la déranger. Elle a une santé fragile, et elle passe déjà son temps à s'inquiéter pour moi, dans chacune de ses lettres. Vous comprenez qu'elle soit effrayée à l'idée de laisser un chétif humain dans une ville où se côtoient diverses créatures plus dangereuses les unes que les autres. Loin de moi l'idée de vous offenser, je pensais notamment à ceux qu'on appelle « les rebelles ». Pour accentuer ses craintes, il faut savoir qu'on a déjà eu une mésaventure avec un lycan nous ayant agressé et que j'ai eu beaucoup de chances d'avoir encore la tête accroché à mes épaules. Souvent elle désire que je la rejoigne mais ici est notre seule chance de salut. » J'étais de plus en plus gêné alors que je me rapprochais de cette phrase. « Cathie est de parents humains mais... mais elle a développé on-ne-sait-comment cette maladie. Elle n'est plus tout à fait, physiquement, humaine si vous comprenez ce que je veux dire. » Ma gorge était nouée, ces mots me rappelaient nombre de tristes souvenirs malgré les moments joyeux passés.
Je me repris. « Désolé, je divague, excus... » Je fus interrompu par le second agent.
« -Personnellement je ne suis pas très convaincu par votre histoire à dormir debout, »Dit-il de façon barbare. « Mais bon j'imagine que ma collègue a raison, on doit quand même vérifier. Votre génie criminel, vous l'avez rencontré dans un magasin il y a quelques heures c'est ça? Si il y a des caméras et que notre inconnue en bleue existe elle sera dessus. Dans le cas contraire il doit y avoir des témoins. Bref, on peut toujours aller jeter un œil et voir ce qu'on trouve. L'adresse exacte je vous prie? »
Je ne pouvais décidément pas supporter cet homme, peut-être parce que je le comprenais trop bien ?
Je m’empressai alors de répondre, pour éviter de le faire patienter : « La boutique se trouve à l'angle juste après la rue aux magasins, peu avant midi il me semble mais je ne pourrais pas le certifier. »
Je demandais néanmoins quelques minutes à mes interlocuteurs, le temps de faire valoir mes talents d'artistes. Après quelques courtes minutes qui semblait en insupporter dans mon dos, je leur tendis ma création. Je ne put m'empêcher de voir une grimace réprimandée. N'aimaient-ils pas le fond ou la mine radieuse que j'avais dessiné à cette femme ?
Je me leva alors, prêt à les suivre s'ils me le demandaient. Au moins proposer ma participation était le minimum.

Alors que je m'étais levé, je me rappela d'un détail et me pencha vers la lycanne pour lui adresser ses mots « Cette femme semblait distinguée et avait donc probablement le luxe de se payer une chambre comme atelier à mes yeux. Je l'ai déjà fait, quelquefois. » Je lui dévoila alors un léger sourire. Pour je ne sais qu'elle raison, cette femme me semblait de plus en plus aimable à l'inverse de son compagnon.

Message par Invité Mer 13 Mai - 12:50

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Le ton qu’elle avait employé un peu plus tôt, traduisant sans mal son agacement de voir autant de preuves leur passer sous le nez, ne laissa pas de marbre son interlocuteur. En effet, ce dernier n’hésita pas une seconde avant de se défendre, allant jusqu’à lui-même hausser le ton en fin de tirade. Comportement qui ne fit qu’hausser un sourcil à la lycanne. Seuls ceux qui avaient quelque chose à se reprocher perdaient de leur sang-froid en cours d’interrogatoire. Pour avoir rencontré à plusieurs reprises l’actuel chef de la police, Vince Sinner, la représentante avait reçu une formation disons, particulière en ce qui concerne les pratiques pour interroger un éventuel suspect. Constatant que le dénommé Tomhas Paliakov se reprenait pour poursuivre ses explications, la jeune femme se retint de l’apostropher par rapport au contenu de ses propos précédents. Faire germer la peur ? Elle comprenait parfaitement ce raisonnement, tout comme le fait que la peur elle-même nous conduisait à commettre des actes insensés. Cependant…

« Et vous n’avez pas songé à alerter la police ? Pour votre gouverne, l’auberge subissait des lettres de menaces anonymes depuis plusieurs semaines, vous n’aurez pas été pris pour un fou en vous rendant à la police pour expliquer votre situation. Je peux comprendre votre panique et la peur qu’il arrive quelque chose à vos proches mais faites-vous donc si peu confiance aux forces de l’ordre ?... »

Dans le fond, Calypso ne savait pas si elle avait envie d’entendre la réponse à sa dernière question ou bien se contenter d’un silence penaud de la part de son interlocuteur. Après les récents événements survenus en ville, la population était en droit de douter de leur efficacité. Elle le savait mieux que quiconque, même si elle s’évertuait à faire progresser les choses du côté du Cercle pour lancer l’assaut au plus vite sur le repaire des rebelles, afin d’en délivrer les personnes enlevées. Les citoyens avaient constamment besoin d’être rassurés, et cet homme en face d’elle le lui rappelait. La représentante ferma les yeux quelques instants, essayant de faire taire la bête qui grondait en elle. La moindre pensée négative et la louve s’agitait à la surface de leurs consciences jointes. La présence d’Alexandre dans la même pièce la rassurait un peu : si jamais elle venait à perdre le contrôle, elle faisait étrangement confiance à son subordonné pour l’arrêter et protéger leur suspect. Ironie du sort. Mais l’instinct nous trompait rarement.

« Vous vous êtes mis en danger. Si cette femme était réellement déterminée à vous retrouver ici et si elle était une créature, elle aurait pu vous tuer. J’espère que vous en avez conscience Monsieur Paliakov. » reprit-elle plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu.

Vint le moment des descriptions. En entendant les détails apportés par l’homme, Calypso essaya de se représenter mentalement l’inconnue. La tâche en elle-même ne constituait pas l’une de ses qualités cachées il faut l’avouer mais les précisions du suspect aidèrent un peu. Sauf le moment où il se justifia en argumentant sur le physique de la femme en question : le genre que nul ne refuserait de côtoyer ? Simplement parce qu’elle était bien fichue, roulée et portait de beaux vêtements ? La représentante se surprit à grincer des dents. Jalousie féminine ? Peut-être. Heureusement que la suite suscita aussitôt son intérêt. D’après le pauvre bougre, personne ne lui en voudrait au point de lui faire porter le chapeau ? C’était touchant et naïf de sa part…


« Est-ce que certains de vos clients mécontents paraissaient disons, un peu bizarres ? Vous est-il déjà arrivé de refuser la commande d’une personne pour x raison ? Ce qui justifierait un tel acte… Vous affirmez travailler à votre compte, soit mais qu’en-est-il de vos concurrents ? Peut-être que votre arrivée en ville a suscité quelques jalousies ou craintes dans le quartier ? »

Tout en écoutant la réponse de son interlocuteur, la lycanne jeta un coup d’œil dans la direction d’Alexandre. Ce dernier notait toujours plusieurs informations utiles sur son carnet. Elle trouvait l’idée amusante de voir un homme de terrain baraqué se prendre au jeu de la sorte, si la situation n’avait pas été aussi sérieuse et son humeur aussi mauvaise, peut-être l’aurait-elle taquiné sur ce point. Néanmoins, elle dut reconnaître que son subordonné avait eu une très bonne idée, aussi elle lui fit confiance pour noter tout ce qui avait besoin de l’être. Jusqu’au moment où la voix de l’intéressé retentit de nouveau dans la pièce, tirant la jeune femme de ses pensées. Fronçant les sourcils devant la manière abrupte qu’eut Alexandre en amenant le prochain sujet de la conversation, Calypso tendit toutefois l’oreille pour savoir ce qu’ils se disaient. Son subordonné voulait s’assurer de l’existence de cette prétendue femme ? Rien de plus facile en soi… L’initiative de leur suspect fut appréciée et Calypso ne put réprimer un sourire en voyant que ses talents d’artiste dépassaient de très loin ceux du gérant de l’établissement.

« Monsieur Paliakov, je crois avoir compris que votre génie criminel était une superbe femme, toute en allure et en luxe… Pas besoin d’en rajouter. En revanche, vous affirmez que votre moitié n’habite pas avec vous, que vous venez d’arriver en ville, donc peu de monde vous connaît véritablement et… Vous prétendez avoir eu peur qu’il arrive quelque chose à votre entourage ? Alors que personne ne vit avec vous ? Je trouve cela étrange pour un homme qui se dit être de bonne foi… »

Malgré tout, il fut décidé de se rendre au magasin indiqué par le suspect lui-même pour s’assurer de l’existence d’une telle créature à l’aura presque divine. La lycanne laissa passer son subordonné puis Tomhas devant elle avant de clore la marche, de telle sorte que l’homme ne puisse pas leur fausser compagnie, même s’il aurait été inconscient de tenter sa chance quand on avait affaire à deux lycans préparés à ce genre de situation tendue. C’était même surprenant qu’aucun des deux n’aient encore céder la place à sa partie lupine…

Message par Invité Ven 15 Mai - 17:09

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Guidés par les instructions de leur suspect, le trio quitta rapidement l'auberge. Alex ouvrait la marche, réfléchissant et ne gardant qu'un œil distrait sur les alentours.

Plus il repensait aux explications qu'ils avaient entendus plus la désagréable sensation qu'il lui manquait un élément clé se faisait forte. Ce type avait inventé une histoire fumeuse pour justifier... Pour justifier quoi au juste? Ils n'avaient strictement aucune preuve, aucun élément à charge. Mais ça il devait l'ignorer, et craindre qu'ils le prennent en faute. Mais on en revenait au même problème: que cachait-il?

Il pencha la tête sur le côté, gardant quelques secondes le visage de leur suspect à la limite de son champ de vision. Respira son odeur, cherchant à en détailler la composition...
Il semblait ne pas avoir mentit, sur son métier en tout cas.

Si il disait la vérité, alors pour quoi se donner tout se mal? Contrairement aux explications de sa patronne, il ne croyait pas que l'objectif ait été d'éliminer leur "nouvel ami". La chambre été un mauvais endroit pour ça, avec trop de témoins surveillant les allées et venues. Non, décidément ça ne collait pas. Pour le piéger comme il le prétendais? Dans ce cas ils auraient été prévenus et rameutés sur place pour trouver une orgie de preuves. Or il avait tranquillement put faire disparaitre tout ce qui avait été laissé sur place. Actuellement, le type pouvait partir sans encourir la moindre poursuite... Légale.
En reprenant les les éléments "vérifiés" dont ils disposaient, le comportement de leur suspect était d'ailleurs plus qu'étrange. Il clamait son innocence mais se comportait comme un comploteur débutant traqué. De plus en plus, Alex était persuadé qu'il cachait le véritable motif de cette mascarade. La rébellion? Possible. La femme en bleue serait une sorte de contact, le genre susceptible de l'effrayer si il cherchait à couper les ponts. A moins que l'ex officier ne fasse une fixation sur cette bande de dégénérés.

Il profita d'un tournant pour lancer un regard indéchiffrable vers leur prisonnier. Il les menait peut être en bateau, mais sa peur des Lycans n'avait rien de feint. En le secouant un peu sans doute que...? Mais la représentante ne le laisserait pas faire. Quoi que. Contrairement à l'humain il avait put sentir les variations et l’agressivité refoulée de la louve.

Il retint un soupir. Plus tard sans doute. En attendant il allait préparer le terrain, et continuer à déstabiliser leur suspect. Cette histoire de petite amie lui donnait l'occasion rêvée.

-Ce que vous disiez tout à l'heure à propos de votre copine... lâcha-t-il d'un ton badin qui tranchait avec sa sécheresse d'un peu plus tôt. Cathie c'est ça? C'est triste comme histoire. Les relations à distance, la solitude, de ne connaitre personne ici...

Il sourit par dessus son épaule et attendit quelques secondes avant d'asséner:

-J'imagine que c'est ce qui vous a poussé à suivre une jolie femme qui vous invite dans sa chambre d’hôtel? J'ai connu moins explicite comme propositions.

Le Lycan lâcha même un petit rire. Il cherchait à provoquer leur suspect, pas besoin de beaucoup de finesse. Malheureusement ils arrivèrent en vue du magasin désigné par ce dernier, coupant court à ses manœuvres... Pour le moment.
Il ouvrit la porte et s'effaça pour laisser entrer ses deux "compagnons".

-Après vous, invita-t-il.

Le mouvement poli lui permettait aussi de se tenir près de la représentante au cas où elle voudrait lui parler sans être entendus. A leur suite il entra dans le magasin.

Message par Invité Sam 16 Mai - 1:37

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L'agent me répondis et me fis comprendre que mes remarques étaient déplacé.
« Monsieur Paliakov, je crois avoir compris que votre génie criminel était une superbe femme, toute en allure et en luxe… Pas besoin d’en rajouter. En revanche, vous affirmez que votre moitié n’habite pas avec vous, que vous venez d’arriver en ville, donc peu de monde vous connaît véritablement et… Vous prétendez avoir eu peur qu’il arrive quelque chose à votre entourage ? Alors que personne ne vit avec vous ? Je trouve cela étrange pour un homme qui se dit être de bonne foi… »
Ainsi, elle remettait en doute ma parole ? C'était plutôt logique à la lumière des circonstances et je ne pouvais lui en tenir rigueur.
« C'est peut-être une peur infondée mais n'est-il pas logique de craindre quand on aime ? » La question me semblait rhétorique mais sembla plus brumeuse pour mon interlocutrice. Elle avait pourtant un cœur et avait déjà sûrement aimer, peut-être. Un court instant j’eus de la pitié pour cet être cartésien mais m'en remis rapidement. Je devais me faire des idées mais, inconsciemment, orienta mes remarques avec un angle moins affectif. « Je vous ai dit ne posséder qu'une maigre fortune mais ce n'est pas son cas. Vous connaissez notre monde, l'argent peut tout justifier... ».
Semblant avoir finit avec ses questions, elle nous dirigea vers la sortie. Nous avancions dorénavant en file indienne. Le balafré se trouvait devant moi et l'autre agent dans mon dos.
Je réfléchissais. Je n'appréhendais pas sa remarque précédente : n'importe qui s’inquiéterait pour sa moitié dans un cas pareil, même si c'est illogique. En temps normal, j'aurais voulu en savoir plus sur cette femme mais la situation ne se prêtait évidemment pas aux bavardages. Je détourna de nouveau mon attention. Est-ce qu'une personne pourrait m'en vouloir. J'avais sûrement des concurrents mais je ne les connaissais pas alors. Avais-je déjà refuser une commande ? Oui, quelques-unes, fautes de temps ou de matériel mais j'avais la désagréable sensation d'avoir oublier quelque chose. Cela ne devait pas être important et je vérifierais une fois chez moi. J'avais eu la bonne idée de tenir un cahier de tous mes clients et potentiels clients. J'avais évidemment marqué les réclamations auxquelles je n'avais put accéder, pour baliser la clientèle. Quelqu'un n'avait-il pas apprécier ma présence ici ? Quelqu'un désirait-il que je parte ? Cela semblait logique : on voulait me faire peur pour que je parte !
Je tourna la tête pour voir l'agent derrière moi de l’œil droit. « J'ai peut-être un semblant de théorie. Vous m'avez demander si mon arrivée en ville avait suscité craintes ou jalousies, n'est-ce pas ? Il n'est pas impossible que ce soit le cas, cela expliquerait le pourquoi de cette mésaventure : on désire me faire fuir pour je ne sais quelle raison. Si un meurtre avait été commis ou si nombres de preuves avaient été retenues, il y aurait eu un procès et j'aurais probablement été tenu de rester ici durant cette durée. Gênant ceux qui ont fomenté ce plan. Si on m'avait tué ou si j'avais disparu, une enquête aurait eu lieu et aurait put hypothétiquement leur nuire. »
Une fois dit à voix haute, ma théorie me paraissait semblable mais c'était sûrement mon côté d'écrivain qui prenait le pas sur mon jugement critique. Je n'en fis cependant pas la remarque, espérant pouvoir ébranler leurs certitudes, ce qui me permettrait de ne revenir qu'un « possible suspect » et non le suspect. Ce serait déjà une avancée notable.
« Ce que vous disiez tout à l'heure à propos de votre copine... »
A ces mots, je me retourna de nouveau, j'étais surpris que cet homme m'adressa de nouveau la parole.
« Cathie c'est ça? C'est triste comme histoire. Les relations à distance, la solitude, de ne connaître personne ici... » 
Essayait-il d'être compatissant ? Essayait-il simplement d'engager une simple conversation, malgré que cela ne correspondait pas au personnage ? Je l'avais peut-être ébranler avec ma précédente remarque.Il se retourna en souriant.
« J'imagine que c'est ce qui vous a poussé à suivre une jolie femme qui vous invite dans sa chambre d’hôtel? J'ai connu moins explicite comme propositions. »
Je vais le tuer ! Mon corps se raidit et mon pas devint moins fluide.
Mes amplis sont toujours aux maximum...
Il en riait !
Mes bras avancèrent inconsciemment d'une dizaine de centimètres,parallèles, mes mains face à face.
Un nouveau frisson me parcourra. Bien plus violent que le premier et je me retourna surpris. Était-ce elle ? Avait-elle devinée ? Non, c'était impossible. Elle n'avait même pas conscience de l'existence de mon arme. Remarquant que j'étais tendu, je relâcha mes muscles et fit comme si je n'avais pas entendu la remarque désobligeante de celui me précédent. J'éteins discrètement complètement mes amplis, ne sait-on jamais.
D'ailleurs, on arrivait au magasin et le balafré m'invita à y entrer, ce que je fis.
Retrouvant cette endroit moins austère, je prie une bouffée d'air. Je me dirigea vers le comptoir.
« Bien le bonjour, pour la seconde fois »fis-je remarquer au commerçant. Tout comme bon vendeur, il me salua avec un grand sourire. Il fut néanmoins moins souriant voyant mes compagnons. Je suppose que je ne suis pas le seul à qui ce couple fit forte impression. Je lui adressa un regard compatissant. « Je voulais savoir si vous avez les enregistrements de ce matin, aux alentours de midi, de cette vidéo-surveillance. Ces deux agents en ont besoins » lui demandais-je en pointant l'objet susdit du doigt. Il me dirigea vers l'arrière boutique.
Quelques minutes plus tard, alors que le duo nous avait rejoint, on trouva le passage recherché mais on ne pouvait bien évidemment rien entendre. On me voyait effectivement rentré dans la boutique, acheté des fournitures dont de la peinture et des lacets. Je ne pus réprimer un court rire moqueur. Ce fameux lacets ! Puis la femme rentrait dans la boutique et je l'aborda. On discuta quelques minutes. Je remarquais que j'étais pour le moins un personnage coloré. Utilisant des expressions débordantes de vie, déployant mes bras dans tous les sens, mimant de peindre alors que mon interlocutrice ne faisait que des gestes délicats, riant en se cachant la bouche. Une véritable dame.
Je me tourna vers le lycan, souriant comme par défi pour le taquiner. Enfin un élément venant appuyer ma version. Était-ce là un nouveau départ ? Je l'espérais bien, naïvement.

Message par Invité Dim 17 Mai - 13:21

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Une peur infondée mais logique ? La lycanne ne parvenait pas à saisir le sens de cette phrase. Pourquoi s’inquiéter pour sa moitié si cette dernière se trouvait en sécurité ? Non vraiment, elle ne comprenait pas et elle doutait que son instinct reposant sur l’esprit de meute puisse expliquer pareille incompréhension de sa part. Elle se contenta de lui retourner un regard impassible, écoutant néanmoins ses propos. La représentante n’avait jamais aimé quelqu’un au même niveau que cet homme semble-t-il et cela ne les aida pas à se comprendre sur ce point. Calypso hocha lentement la tête pour signifiait qu’elle avait bien entendu les affirmations de son interlocuteur. C’était la moindre des choses. La suite résonna de manière plus concrète à ses oreilles : une histoire d’argent ? Une querelle professionnelle ? Le raisonnement dont fit preuve leur suspect impressionna la lycanne. Vu sous cet angle, son hypothèse tenait la route. Alors peut-être allaient-ils devoir enquêter du côté du magasin du dénommé Tomhas ? Après tout, ils ne trouveraient rien de plus ici, le bougre avait détruit les quelques preuves pouvant encore l’innocenter… La voix d’Alexandre la tira de ses pensées mais pas suffisamment pour qu’elle ait le temps de l’arrêter dans ses accusations, trop directes à son goût. Une odeur délicieuse vint chatouiller ses narines, excitant sa bête. Une telle bouffée de colère émanait à présent du dos de l’homme qui marchait en face d’elle. Mieux encore, une pulsion meurtrière qui fit s’accélérer les battements cardiaques de la représentante, se communiquant à elle à travers l’atmosphère malsaine. Une animosité aussi prononcée donnait encore plus envie à sa partie lupine de se manifester. Ce n’était pas bon du tout ! Calypso se mordit la lèvre mais ne se risqua pas à poser une main ferme sur l’épaule du suspect, se contentant de fixer le dos de ce dernier. Ce qui eut le mérite, on-ne-sait-comment de l’arrêter dans son initiative. Un faible soupir de soulagement franchit les lèvres de la représentante alors qu’ils pénétraient tous les trois dans le magasin dont avait parlé Tomhas plus tôt. Elle laissa faire l’homme avant de profiter de la soudaine proximité entre elle et son subordonné pour attraper ce dernier par le col, le tirant sans peine vers son visage.

« A quoi vous jouez ? Vos remarques sont déplacées. Continuez sur cette voie et vous aurez affaire à moi. Prenez garde à votre tendre petite gorge d’abruti Monsieur Varko. »

Son ton était glacial mais sa voix ne tremblait pas malgré la colère qui l’animait à cet instant précis. Sentant qu’elle risquait de s’emporter contre lui une bonne fois pour toutes, physiquement parlant, Calypso le lâcha brutalement pour s’avancer de quelques pas dans la boutique. Il fallait qu’elle se calme. Elle en avait l’habitude mais ce con commençait à lui taper sur le système. Avec ses méthodes de bourrin, il était bon pour servir de proie lors d’une partie de chasse. Une traque dont elle serait la reine bien sûr. Sans même s’en rendre compte, la lycanne passait sa langue sur ses lèvres. Ce scénario, bien qu’impossible à première vue, la faisait saliver. Merde. Elle se mordit une nouvelle fois les lèvres en détaillant les alentours. Occuper son esprit sur des choses simples. Voilà. Elle remercia intérieurement le vendeur de leur apporter les enregistrements vidéos sans faire d’histoires. Après l’avoir remercié, son attention se focalisa entièrement dessus et découvrir l’existence de cette femme la rassura presque. Parce qu’elle commençait vraiment à croire leur homme innocent ? A tel point que ça l’ennuierait de devoir l’arrêter pour ce genre de conneries ? On ne parlait pas d’homicide, volontaire ou non, mais de menaces à l’encontre d’un établissement privée… Tout en observant les faits et gestes de l’inconnue sur la vidéo, quelque chose la troubla. Cette femme agissait vraiment comme une parfaite lady. Trop bien sans doute. A ce jour, elle ne connaissait personne qui agisse de la sorte, sauf au théâtre bien entendu. C’était presque surfait…


« Etes-vous certain qu’il s’agissait d’une femme Monsieur Paliakov ? »

La question tomba comme un cheveu sur la soupe et l’espace d’un instant, seul un silence surprit et embarrassé lui répondit. Ils la prenaient tous pour une folle ? Bande d’imbéciles. Calypso n’essaya même pas de retenir le soupir qui vint se presser contre ses lèvres et s’expliqua :


« Pardonnez ma question mais son allure semble trop parfaite, comme si elle cherchait à cacher quelque chose. Aucune femme du XXIème siècle ne se comporte comme ça. Et là, oui là, regardez bien, elle reprend exactement le même geste que le personnage de Phèdre dans la tragédie de Racine. La pièce a récemment été jouée en ville, elle a très bien pu s’en inspirer pour construire son propre personnage. Je pense qu’il s’agit d’un imposteur. »

Laissant quelques minutes à ses interlocuteurs masculins pour accepter sa théorie aux allures d’enquête fantasme à la Sherlock Holmes, la représentante choisit de s’entretenir personnellement avec le vendeur, lui demandant le plus naturellement du monde si elle pouvait obtenir les enregistrements vidéos dans le cadre de leurs investigations. Pris de court, l’homme finit par accepter, toujours aussi surpris, à moins qu’il ne soit juste impressionné ? La lycanne ne s’attarda pas sur son expression ou même ne chercha à deviner ce qu’il pensait d’elle à ce moment précis. Sitôt après avoir obtenu une réponse affirmative de sa part, elle se tournait déjà vers Alexandre :

« Je veux qu’on communique un portrait-robot de cette personne au commissariat. Ils se chargeront de le faire circuler. Même s’il s’agit d’un imposteur, il ne doit pas posséder beaucoup de déguisements de cette sorte. Celui-ci est trop travaillé pour qu’il s’amuse à se créer plusieurs personnages aussi poussés. Je veux aussi la liste de vos clients, concurrents directs et indirects Monsieur Paliakov. Nous allons coincer cette personne. »

Message par Invité Mer 27 Mai - 17:08

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Alors que leur suspect avait déjà pénétré dans le magasin, les deux Lycans restèrent quelques secondes de plus sur le pas de la porte, dans une messe basse lourde de tensions.
La représentante avait saisit Alex par le col et l'avait tiré sans ménagement vers elle, avec une force qui l'avait surpris, malgré lui. Juste assez bas pour ne pas être entendu elle lâcha:

-A quoi vous jouez ? Vos remarques sont déplacées. Continuez sur cette voie et vous aurez affaire à moi. Prenez garde à votre tendre petite gorge d’abruti Monsieur Varko.

L’intéressé émit un grondement sourd en guise de mise en garde, discret mais audible. Sa main avait saisit la crosse de son pistolet par réflexe, mais il n'avait pas sortit l'arme. De toute façon à cette distance il aurait eu de mal à se dégager et ajuster un tir mortel avant que son adversaire ne le mette en pièces, ce qui venait probablement de sauver sa courte carrière dans les forces du Cercle. De toute façon c'était trop près pour risquer qu'elle retourne l'automatique chargé de balles au nitrate d'argent contre lui. Même blessés à mort les non-humains étaient parfois pris d'une vigueur dangereuse.
Fort heureusement sa supérieure le lâcha d'un coup, et se remit en marche. Le Lycan la suivit des yeux avec un regard mauvais avant de se composer un visage plus neutre et de lui emboiter le pas. Il avait réussi à contenir sa rage, de justesse, mais la Louve devait sentir son hostilité aussi clairement que s'il montrait les crocs. Dissimuler les émotions n'était pas le fort des loups-garous, sans parler de les réfréner.

Leur suspect ne semblait rien avoir remarqué de la dispute de son "escorte" et avait engagé la conversation avec le vendeur, dont le sourire commercial se figea à l'approche des deux créatures. Alex lui rendit son regard de façon aussi froide et professionnelle que possible, mais l'humain devait sentir instinctivement la menaces représentée par les deux créatures. D'où une coopération exemplaire. Il n'exigea aucun badge et fournit les enregistrements demandés avec une célérité nerveuse.
Le Lycan résista à la tentation de pousser un grognement pour effrayer tout à fait le vendeur. Passer ses nerfs de la sorte mettrait la représentante hors d'elle, et même pour lui énerver un loup-garou puissant sonnait comme une très mauvaise idée.

Le visionnage des vidéos confirma rapidement l'existence de la femme en bleu, tout en laissant à Alex le loisir de se reprendre un peu. Il analysa distraitement les images, la gestuelle des deux protagoniste. Son regard glissa vers leur suspect, puis la représentante dont il écouta distraitement les déductions. Il n'était pas expert en travail de police, mais il savait traquer une proie. Et il aurait juré que dans ces deux domaines la représentante débutait.

La direction que prenait cette patrouille lui semblait proche du ridicule, mais il ne tenait pas à être associé à un échec de sa patronne. Il devait récupérer le contrôle de la situation, et vite.
Deux options se présentait. Utiliser son hostilité contre lui, ou la retourner contre quelqu'un d'autre.
Son regard revint à Tomhas, et une infime ébauche de sourire se dessina sur son visage.

Apparemment inconsciente de ses pensées, sa supérieure se retourna vers lui.

-Je veux qu’on communique un portrait-robot de cette personne au commissariat. Ils se chargeront de le faire circuler. Même s’il s’agit d’un imposteur, il ne doit pas posséder beaucoup de déguisements de cette sorte. Celui-ci est trop travaillé pour qu’il s’amuse à se créer plusieurs personnages aussi poussés. Je veux aussi la liste de vos clients, concurrents directs et indirects Monsieur Paliakov. Nous allons coincer cette personne.

Alex hocha docilement la tête et sortit son portable.

-Tout de suite madame. Je vais appeler le QG pour qu'ils envoient un coursier ici chercher l'enregistrement.

Il fit mine de se diriger vers l'arrière boutique et s'arrêta au niveau de Tomhas, que la représentante semblait considérer comme hors de cause.

-Je vous prie d'excuser mon attitude tout à l'heure. Ça n'avait rien de personnel, lâcha-t-il d'un ton contrit.

Puis il quitta la pièce, sans que le gérant cherche à l'en empêcher, plutôt soulagé de mettre de la distance entre eux. Indifférent, le Lycan commença à fouiller ses contacts.

Message par Invité Mer 27 Mai - 20:47

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Une femme ?
C'était la supposition folle que venait de faire la lycanne. Je fus choqué quelques instants avant de me rappeler le précepte de base que le grand Doyle exploitait : ne jamais se fier aux apparences, les évidences sont les plus à même de tromper.
« Pardonnez ma question mais son allure semble trop parfaite, comme si elle cherchait à cacher quelque chose. Aucune femme du XXIème siècle ne se comporte comme ça. Et là, oui là, regardez bien, elle reprend exactement le même geste que le personnage de Phèdre dans la tragédie de Racine. La pièce a récemment été jouée en ville, elle a très bien pu s’en inspirer pour construire son propre personnage. Je pense qu’il s’agit d’un imposteur. » Continua-t-elle. Son raisonnement était étrange mais le cas et mes déductions étaient-elles moins étrange ? De plus, elle apportait une explication à ce comportement et l'histoire me semblait de plus en plus plausible bien qu'une partie de moi le refusait encore :J'avais donc ainsi fait l'éloge d'un homme ? Non, ce n'était encore que des suppositions. Je me perdais dans mes refléxions.
Je me repris alors et à cette instant elle donna ses directives.
« -Je veux qu’on communique un portrait-robot de cette personne au commissariat. Ils se chargeront de le faire circuler. Même s’il s’agit d’un imposteur, il ne doit pas posséder beaucoup de déguisements de cette sorte. Celui-ci est trop travaillé pour qu’il s’amuse à se créer plusieurs personnages aussi poussés. Je veux aussi la liste de vos clients, concurrents directs et indirects Monsieur Paliakov. Nous allons coincer cette personne. »
On ne pouvait probablement pas y couper et c'est avec un léger pincement au cœur que je compris, tardivement, que l'on n'aurait plus besoin de mes talents artistiques dorénavant. Son associé fut le suivant à prendre la parole, me devançant largement.
-Tout de suite madame. Je vais appeler le QG pour qu'ils envoient un coursier ici chercher l'enregistrement.
Je ne pouvais m'empêcher de me demander si cela faisait longtemps que tous deux travaillaient ensemble. Ils semblaient froid mais n'était-ce pas leur attitude habituelle ? Bref, cessons les questions triviales. Il passa à coté de moi et s'adressa à moi en ces termes : « -Je vous prie d'excuser mon attitude tout à l'heure. Ça n'avait rien de personnel. »
Je m'attendais à une nouvelle pique de sa part et attendit, raidit alors qu'il continuait de s'éloigner. J'attendais. Attendais en vain et plusieurs secondes me paraissant des heures passèrent ainsi. C'est tout ? Après réflexion, son ton semblait sincère. Cherchait-il réellement à se faire excuser? « C'est sûr, Cathie est purement professionnel ! » C'est ce que j'aurais dût lui rétorquer mais néanmoins j'étais soulagé que les tensions s'apaisèrent. Pourquoi ? Moins par peur que par envie d'avoir de bonnes relations dans cette ville. Je n'avais pas d'ennemi, pleinement déclaré en tout cas, et au fond de moi, j'espérais finalement que ça reste ainsi.
On m'avait demandé quelque chose. Ainsi, je me rapprocha de la lycanne. Je pense que cela nous apportera rien de rester ici. « On peut retourner à l'auberge, importuner ce marchand et ses clients ou aller chez moi. » Je marqua une pause. « Je vous paierais un café » lui dis-je avec un sourire complice. « Et, optionnellement , j'y garde mon carnet de clients. ».
C'est ainsi que nous nous dirigeâmes vers ma résidence. J'étais passé en premier, connaissant le chemin, suivi de près par la lycanne précédant elle-même son coéquipier.
Une fois arrivé, je les invita dans ma résidence. L'entrée donnait directement sur le salon où se trouvait un siège, un canapé, une table basse, une télévision et … c'est tout, si on oublie la cuisine dans le coin de la salle. Le vide était renforcé par les murs blancs et je me surpris être légèrement gêné de présenter ainsi à des agents une demeure si impersonnelle. Je prépara trois cafés, les disposant devant mes invités, assis sur le canapé. Je disposa le sucre devant eux, leurs laissant le loisir de jauger et m'absenta quelques minutes derrière la porte menant à mon atelier à la quête de mon registre. Je revins dans la salle et m'excusa pour l'attente, leur présentant mon acquêt.
« Voilà, les noms de tout mes clients et potentiels client. » Voyant mes interlocuteurs interloqués, je leur expliqua. « Ces derniers ont généralement des demandes... spéciales. En général, je met dans cette catégorie ceux me demandant des travaux dont je n'ai pas les qualifications ou ceux me demandant un travail nécessitant du matériel. Je conserve quand même les noms et les demandes, au cas où plusieurs me demandent la même chose, pour s'adapter à la clientèle. Par exemple, un certain … Amélien Clam m'a demandé 60 circuit-minuteurset et différents composants donc du nitrate d’ammonium. J'ai évidemment dût décliner sa demande. Je n'ai pas le matériel pour assumer une telle commande. »Il me semblait que j'ennuyais mes invités, ce que je compris. « En bref, vous avez dans ce carnet tous mes clients et bien que je sois contre l'idée de divulguer leurs noms, je pense que ce serait mieux pour nous tous que je vous le donne sans attendre d'avis de perquisition. Je le récupérerais dans quelques jours » dis-je en le faisant glisser sur la table jusqu'au lycan. « En revanche, je n'ai pas la liste de mes potentiels rivaux et je pense que vous avez une meilleur idée que moi. »
« Des remarques ? Des réclamations ? » leur demandais-je avec un regard bienveillant. Néanmoins, l'affaire me semblait un peu stagner et je perdais légèrement espoir quant au fait qu'on trouverait ce coupable. Enfin, il ne fallait pas être pessimiste : peut-être que l'avis de recherche porterait ses fruits.
Spoiler:

Message par Invité Ven 29 Mai - 17:51

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Tout se passa ensuite sans que la représentante n’ait à donner son avis. Le dénommé Alexandre Varko s’exécuta avant même qu’elle n’ait eu le temps de se tourner vers lui pour renouveler ou préciser ses directives. Efficace le bonhomme malgré son attitude déplacée. Calypso devait au moins lui reconnaître ça, même si elle ne comprenait pas bien pourquoi il désirait passer par un coursier. Puisqu’ils étaient déjà deux sur place, dont une représentante du Cercle, ils pouvaient très bien emporter eux-mêmes l’enregistrement ? Mystère. La lycanne le laissa procéder, observant néanmoins l’échange entre le suspect et son subordonné. Les mots de ce dernier n’échappèrent pas à la jeune femme, qui ne sut quoi en penser, une fois encore. Elle ne pouvait pas croire à ce qu’Alexandre soit revenu aussi vite sur le jugement porté sur l’humain. Pas après avoir senti autant d’animosité en lui quelques instants plus tôt. Oh bien sûr sa bête avait frémi de plaisir à l’idée de le voir soudain passer à l’acte, histoire de planter ses crocs dans sa chair, congénère ou non. L’esprit de meute était une chose, le plaisir de tuer en était une autre. Calypso ferma les yeux, essayant de réprimer les tremblements qui parcouraient son épiderme. Combien de temps il lui restait avant que la bête ne demande à sortir ? Elle ne pouvait pas lui donner le champ libre en ville. Une chance que l’enquête semblait prendre fin pour elle. Tomhas Paliakov resterait un suspect aux yeux de son subordonné, comme des siens, mais l’absence de preuves, ou plutôt, les étrangetés qui entouraient cette affaire tendaient à l’innocenter. Elle ne sentait pas un mauvais fond émaner de lui. Erreur d’appréciation de sa part ? Naïveté ? Elle était loin de l’être pourtant, gardant généralement les pieds sur terre en toutes circonstances. La proposition de l’humain la tira de ses pensées et elle reporta son attention sur lui. S’il n’avait pas précisé l’existence de ce fameux carnets recensant ses clients, sans doute que la représentante aurait poliment refusé son offre. Même pour un café maison.

« Il serait utile que l’on jette un coup d’œil à votre carnet en effet. »

Cela suffit à trancher l’affaire et l’initiative d’Alexandre d’appeler un coursier pour venir récupérer les enregistrements vidéo fut appréciée en fin de comptes. Ils n’auraient pas à attendre sur place plus longtemps même si Calypso se répété qu’ils étaient à même de l’emporter avec eux. Est-ce que le bougre avait peur que cette unique véritable preuve de soit endommagée ou perdue entre leurs mains ? Quelle tendre précaution de sa part, en totale désaccord avec ses manières brutes. La jeune femme ne put s’empêcher de détailler les yeux avec curiosité lorsqu’ils arrivèrent. Déformation professionnelle sans aucun doute. Elle ne voulut pas s’asseoir, préférant rester debout pour avoir à se concentrer sur quelque chose et ainsi éloigner les assauts de sa bête. Elle ne toucha pas non plus au café, aucune envie de s’énerver davantage. Elle l’était assez à son goût. La représentante remercia son hôte pour le carnet et s’empressa d’y jeter un œil, balayant en diagonale les pages les unes après les autres. Aucune nom n’attira son attention en particulier, une identité qui aurait pu être connu de leurs services. Calypso ne faisait pas partie de la police mais elle avait en tête les récents prisonniers admis dans les sous-sols du bâtiment du Cercle. De toutes évidences, il allait falloir pousser l’enquête plus loin pour obtenir quelque chose de plausible… La lycanne referma le carnet d’un coup sec avant de le tendre à son subordonné, des fois que lui-même souhaite consulter la liste de noms. Tout au long de sa lecture, elle avait vaguement écouté les explications de leur interlocuteur et releva soudain la tête, toute attentive à sa prochaine réponse :

« Est-ce qu’une telle commande vous a paru anormale ? Inhabituelle ? Je veux dire, cet homme devait savoir que vous ne pourriez pas assurer une telle commande dans votre atelier je me trompe ? Pourquoi l’a-t-il fait dans ce cas selon vous ? »

Message par Invité Mar 2 Juin - 1:11

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Après le passage au magasin, l'ambiance dans le trio s'était nettement détendus. Au point qu'ils furent bientôt tous rassemblés chez leur "nouvel ami".
Tandis que ce dernier les laissait pénétrer dans un salon sans personnalité, le Lycan ne jeta qu'un coup d’œil rapide à l'ameublement. En revanche il se mit à renifler de petites bouffées d'air, à la limite de la politesse.
Le monde des odeurs n'existait qu'à peine pour les humains. Mais Alexandre Varko n'était plus humain depuis longtemps, et chaque nuance racontait un petit morceau de l'histoire de l’occupant des lieux. Nourriture. Graisse. Peinture. Soudure. Brûlé. Produits chimiques. Et bien sûr l'odeur de Tomhas...
Aucune touche féminine. Manifestement leur hôte n'avait pas mentit, au moins sur quelques points: il vivait bien seul et travaillait avec de la mécanique. Du bricolage de pointe...

Tandis qu'il achevait ces "observations olfactives", Tomhas s'activait déjà à leur préparer une tasse de café. A son invitation, l'ancien officier s'assit. Sa supérieure n'en fit rien, mais il estima que cette occupation de l'espace convenait. Et il n'était pas désagréable de la laisser dans cette position alors que lui était confortablement installé. Pas très galant mais qui se souciait vraiment de la galanterie de nos jours?

Quelques secondes plus tard, leur hôte déposa les boissons devant eux. La représentante dédaigna une nouvelle fois l'offre, mais Alex remercia poliment leur suspect en prenant une des tasses. Lequel ne tarda pas à disparaître dans une pièce attenante.
Le Lycan ne jugea pas utile de le suivre. Outre qu'il l'entendait s'activer, une fuite était vouée à l'échec et le rendrait à nouveau plus que suspect. Il n'avait aucun intérêt à faire une chose pareille.

Alex renifla le café sans rien déceler de suspect puis reposa la tasse sur sa soucoupe sans y toucher.

-Aucune photo, commenta-t-il. C'est anonyme. J'irais bien jeter un œil aux autres pièces à l'occasion...

Il laissa cette dernière phrase en suspend, mais leur hôte finit par revenir, le précieux carnet à la main.

-Voilà, les noms de tout mes clients et potentiels client.

Le Lycan haussa légèrement les sourcils devant cette affirmation. Il ne dit rien mais son expression dut parler pour lui puisque leur hôte s'empressa d'ajouter:

-Ces derniers ont généralement des demandes... spéciales. En général, je met dans cette catégorie ceux me demandant des travaux dont je n'ai pas les qualifications ou ceux me demandant un travail nécessitant du matériel. Je conserve quand même les noms et les demandes, au cas où plusieurs me demandent la même chose, pour s'adapter à la clientèle. Par exemple, un certain … Amélien Clam m'a demandé 60 circuit-minuteurs et et différents composants dont du nitrate d’ammonium. J'ai évidemment dût décliner sa demande...

Alex failli grimacer, écarquillant légèrement les yeux, mais il se reprit très vite. C'était sans doute une blague. Une blague de très mauvais goût. Sûrement une blague.

-... Je n'ai pas le matériel pour assumer une telle commande.

L'ex-officier tiqua à nouveau devant l'absolu sérieux de Tomhas, apparemment totalement inconscient de ce qu'il venait de préférer. Alex se dandina, légèrement mal à l'aise, et jeta un coup d’œil à la représentante derrière lui qui fixait le carnet de commande, probablement impatiente de le parcourir.
Elle aussi ne semblait pas avoir relevé l'association, ou n'en laissait rien paraître.

-En bref, vous avez dans ce carnet tous mes clients et bien que je sois contre l'idée de divulguer leurs noms, je pense que ce serait mieux pour nous tous que je vous le donne sans attendre d'avis de perquisition. Je le récupérerais dans quelques jours...

Le Lycan failli dire quelque chose, mais rien ne sortit. Il referma donc la bouche et son cerveau se mit à tourner à plein régime tandis que sa supérieure remerciait leur hôte en récupérant le carnet.

-En revanche, je n'ai pas la liste de mes potentiels rivaux et je pense que vous avez une meilleur idée que moi.

Alex se força à sourire poliment à cette remarque. Assurément il était dans un secteur d'activité où les "concurrents" seraient peu nombreux en ville. Surtout maintenant qu'il avait une idée relativement précise des raisons de toute cette agitation.

-Des remarques ? Des réclamations ? finit par demander Tomhas, toujours inconscient des réflexions du Lycan.

Un claquement sec retentit, avant que sa supérieure ne lui mette le carnet dans les mains. Alex s'y plongea aussitôt, concentré sur les commandes et se contentant de survoler les noms.

-Est-ce qu’une telle commande vous a paru anormale ? Inhabituelle ? Je veux dire, cet homme devait savoir que vous ne pourriez pas assurer une telle commande dans votre atelier je me trompe ? Pourquoi l’a-t-il fait dans ce cas selon vous ?

Tout en écoutant distraitement l'échange et en analysant le carnet, l'ex officier réfléchissait. Il fallait éloigner le maître des lieux quelques secondes. Différents prétextent défilèrent aussitôt dans son esprit. La cuisine était dans la même pièce, éliminant pas mal de possibilités. Restait la chambre ou l'atelier...

-Auriez vous par hasard une loupe à me prêter? finit-il par demander, faute de mieux.

Une fois que leur hôte se fut absenté, il montra le cahier à sa supérieure sans se lever, pointant un nom.

-Regardez la liste des produits. Amélien Clam. Si ce type existe c'est probablement le terroriste le plus idiot que j'ai jamais vu. Non mais qui irait commander comme ça, des détonateurs et tous les produits nécessaires pour un explosif puissant chez le même fournisseur. Qui ne semble pas plus choqué que ça. Si "il" pense que notre "nouvel ami" peut lui fournir tout ça, je comprends mieux qu'il ait des ennuis... Ou alors il a fabriqué le carnet à l'avance et se paie notre tête.

Il avait parlé à voix basse, juste assez fort pour être entendu de son interlocutrice.

-Vos ordres? finit-il par demander.

Message par Invité Mar 2 Juin - 20:45

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« Est-ce qu’une telle commande vous a paru anormale ? Inhabituelle ? Je veux dire, cet homme devait savoir que vous ne pourriez pas assurer une telle commande dans votre atelier je me trompe ? Pourquoi l’a-t-il fait dans ce cas selon vous ? » commença la lycanne.
Écoutant sa remarque, j'y réfléchi deux secondes et remarqua avec amusement que c'était dorénavant habituel de parler de mes habitudes et chercher à vérifier ma bonne fois.
Je lui répondis alors : « C'est sûr, on ne me demande jamais de fabriquer ainsi à la chaîne mais mes qualifications sont assez vagues aux yeux de beaucoup et ma clientèle n'est pas encore habitué, il est tout à fait normal qu'elle me demande des choses si absurdes si elle ne connaît pas encore mes limites. » Dis-je avec aplomb, mais c'est vrai que mon modeste atelier ne semblait pourtant pas permettre une production de masse, peut-être pensait-il que je pouvais faire appel à d'autres. « Pourquoi ? Tout simplement car je suis nouveau : je suis un regain d'espoir pour tous ceux qui n'ont pas trouver leur bonheur chez les autres, je suppose. »
Mes explications ne semblaient pas leur convenir.
Quelques instants plus tard, le second agent me demanda une loupe. Étonné, j’allai lui en chercher une dans l'atelier mais cela me prit un long moment : je n'utilisais jamais de loupe ! Pour les travaux minutieux, je disposais d'extensions sur mes lunettes. Je dût retourner l'atelier pour trouver cet objet perdu. Avait-il des problèmes de vue ? Demander une loupe n'était pas si anodin. Diable pour quelles raisons quelqu'un demanderait une loupe ? S'il avait des problèmes de vue, ne porterait-il pas lunettes ou lentilles ? A vrai dire, je lui concéda de parfois moi-même les oublier. Il pouvait simplement les avoir oublier en se rendant à son travail, ce matin même. Je parierais sur des lentilles alors : il n'avait vraiment pas la carrure et le visage adéquat pour des lunettes.
Après ces interrogations cruciales, je me rendis à mon salon où attendaient de nouveau mes deux amis. Je prêta un léger regard sur ma droite pour vérifier la porte de ma chambre. A vrai dire, cela m'inquiétait. Je prétexta chercher des lingettes pour nettoyer mes verres ainsi que celui de la loupe et me dirigea vers ma chambre. Arrivé devant la porte, je passa un léger regard au-dessus de mon épaules. Il ne me regarde pas. Je levais légèrement la poignée puis elle se bloqua, je soupira légèrement, ouvrit la porte et m'y engouffra finalement. Je pris les lingettes dans une commande et m'apprêta à repartir mais mes jambes s'y refusèrent. Je devais tout d'abord vérifier la seconde pièce. J'accomplis le même rituel. Je poussa un léger soupir de plaisir quand je vit avec soulagement que personne ne l'avait vraisemblablement ouverte. Je referma la première porte, baissa une nouvelle fois très légèrement la poignée et fit de même avec la seconde.
Je voulais à tout prix savoir si quelqu'un était rentré durant ma longue absence, ou si quelqu'un le ferait dans un futur proche.
Non pas que j'avais quoi que ce soit à cacher mais plutôt que cela m'était précieux. Non pas que je n'avais pas confiance en mes invités mais plutôt pour les décharger de tous doutes le cas échéant. Je riais intérieurement de moi. Après tout, si cela devait arriver durant leur séjour, ne serait-ce pas la meilleure occasion ? De plus, qui oserait s'introduire ainsi dans une maison dont la seule entrée est surveillé par deux membres du cercle ?!
De retour auprès de mes invita, je remarqua que les cafés étaient intacts. Ce n'était donc pas cela qui les amenés dirait-on me dis-je silencieusement avec une pointe d'humour et de regret. Quand tout cela sera fini, ma plume va souffrir de toutes mes péripéties. Bien qu'il n'était sûrement pas prudent d'avertir Cathie de ces faits, je ne pouvais bien évidemment pas les lui cachés.
Dans toute cette affaire, une chose me dérangeait, une chose me démangeait. Cette chose était probablement évidente, pourquoi ne la remarquais-je pas ? J’observai consciencieusement mes deux invités en ayant de déceler si, eux, l'avait remarqué. Malheureusement, leurs visages impassibles et mon peu d'expériences ne me permettait rien. Si seulement moi aussi j'aurais un sens plus aiguisé. Cette idée m'avait bien évidemment traversée l'esprit par plusieurs fois mais je m'étais résolu à accepter et à apprécier ma position. Soyons fier de ce que nous sommes et non de ce que nous voulons être.
Néanmoins, je semblais croire que mes nouveaux amis étaient perplexes. Doutaient-ils encore de ma bonne foi ou plutôt de mes paroles ? Je me faisais sûrement des idées : cette journée avait été exténuante et je devais être bien trop soupçonneux.
La loupe n'a pas bougé. Cette révélation me sauta au visage instantanément, je me surpris à adresser un regard interrogatif et craintif au lycan. Je changea rapidement d'expression, reprenant mon désormais habituel sourire. Pourquoi avoir demandé cette loupe alors ? Qu'est-ce que je ne comprenais pas ? Instinctivement, je me mis à craindre ceux en face de moi. Ai-je vu leurs badges au moins ? Si oui était-ce des vrais ? Que me veulent-ils encore ?
C'est donc avec le sourire mais bercée par une peur latente que cette confrontation continua. Qu'est-ce qui avait donc ainsi remué Tomhas ? Nul ne le sait, peut-être sa faiblesse ou peut-être son instinct. Cathie avait raison , finalement, nul est digne de confiance ici, partir serait peut-être une bonne idée …
Ne cachait-il pas derrière ces propos sa peur encore omniprésente envers les lycans ?
Une fois de nouveau calmé, je me posa à nouveau sur le fauteuil, dos courbé, à attendre les spéculations des mes « invités ».




Message par Invité Mer 3 Juin - 19:14

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La réponse de leur hôte fit tiquer la lycanne. Ne pas connaître les limites de l’artisan ? Ni Alexandre, ni elle n’avait encore exigé une visite de l’atelier du dénommé Tomhas Paliakov mais les petits coups d’œil indiscrets de la représente lui avaient permis d’entre-apercevoir l’endroit qui portait visiblement ce nom. Même de l’extérieur, la demeure n’avait rien d’extravagant. Les deux parties, l’une consacrée à la vie quotidienne, l’autre au travail, se démarquaient facilement l’une de l’autre, ce qui empêchait toute confusion, y compris pour un œil extérieur. De ce fait, Calypso avait estimé la surface dédiée à la profession de leur hôte et elle ne lui avait pas paru très importante. Comment pouvait-on commander autant de choses d’un coup lorsqu’on se trouvait dans un petit atelier ? Ce n’était même pas la peine de perdre son temps à poser la question. Est-ce ce client avait alors un autre but caché ? La lycanne balaya mentalement les précisions de leur hôte. Ce dernier pouvait bien dire ce qu’il voulait, quand on avait un peu de jugeote, on revoyait ses commandes à la baisse face à un atelier de cette taille. Est-ce que finalement l’humain serait en train de les duper ? Serait-il un vulgaire complice de cette femme ? Ou cet homme plutôt. Bref, peu importe. Ce n’était pas courant de se promener vêtu de la sorte, même lorsqu’on travaillait avec ses mains. Une question lui vint alors. Toute bête.

« Est-ce que vous effectuez des travaux à domicile Monsieur Paliakov ? »

Certes, la question arrivait un peu tard, d’autant plus que son subordonné choisit ce moment précis pour demander… Une loupe ? Interdite, la représentante le dévisagea. Il se foutait de qui celui-là ? Depuis quand les lycans avaient une mauvaise vue ? Et l’autre qui tombait dans le panneau évidemment ! Calypso se retint de soupirer ou même de retenir leur hôte par le bras alors que ce dernier s’éloignait déjà pour accéder à la requête d’Alexandre. Ce ne fut que lorsqu’ils se retrouvèrent seuls que la lycanne explosa. Enfin, exploser était un bien grand mot, elle ne pouvait pas se permettre d’hurler dans la maison, sinon même la faible ouïe de Tomhas l’entendrait depuis l’atelier où il s’était logiquement rendu pour rapporter une loupe.

« J’espère pour vous que vous avez une bonne raison pour interrompre cet interrogatoire Monsieur Varko. » lâcha-t-elle froidement.

Non, elle ne prendrait pas la peine de masquer sa mauvaise humeur à l’encontre du principal intéressé, d’autant plus que le lycan devait l’avoir senti. Ce genre de choses n’échappait que très rarement à l’odorat lupin qui faisait leur quotidien. Arquant un sourcil, Calypso lui arracha le cahier des mains pour relire plus attentivement la ligne que son subordonné avait indiqué à l’aide de son gros doigt. Une envie de le lui arracher avec les crocs lui passa furtivement en tête mais elle l’oublie bien vite. Une autre fois peut-être. Tout en écoutant les explications d’Alexandre, la représentante essayait de comprendre où il voulait en venir. Un terroriste ? La lumière se fit doucement dans son esprit. Merci cours de chimie. Ou physique, elle s’en moquait.


« Si vous pensez qu’il se paie notre tête, pensez à appeler chacune de ses personnes pour confirmer qu’ils ont bien passé commande chez notre homme. Oh et j’ai bien dis chacune d’entre elles. »

Un moyen comme un autre de lui faire comprendre qu’ils perdraient un temps fou à confondre toutes les données en leur possession pour démêler le vrai du faux. Pour sa part, la représentante avait du mal à croire que leur hôte ait pu fabriquer ce carnet. A quoi rimait cette drôle de rencontre au coin d’une rue proche de l’auberge dans ce cas ? Pourquoi tout ce cirque autour d’une caméra de surveillance pour tomber sur un travesti ? Sans compter que l’humain n’avait jamais été laissé seul jusqu’à présent – merci Alexandre – alors il n’avait pas pu ajouter le nom en douce. L’écriture était la même que les autres, ni précipitée, ni déformée par la hâte. Authentique donc ? Voilà qu’elle se mettait à douter à présent !


« Nous n’avons pas le choix, nous devons… » commença-t-elle avant de s’interrompre lorsqu’elle entendit les pas de Tomhas revenir dans leur direction.

La lyanne les laissa échanger de brèves formules de politesse, eux qui se crachaient à la figure quelques instants plus tôt. Un drôle de binôme… Elle s’étonna de voir repartir leur hôte mais Calypso se contenta d’un hochement de tête, satisfaite de pouvoir reprendre sa conversation privée avec son subordonné.

« Nous emportons le cahier. Le temps joue contre nous mais nous allons mettre sur écoute Monsieur Paliakov. Si quelqu’un tente de reprendre contact avec lui, notamment le dénommé Amélien Clam, nous aviserons. Pour l’heure, rien ne nous prouve que cet homme travaille pour les rebelles. Il se peut qu’il ait été approché par l’un des leurs sans même le savoir. »

Un silence lourd s’installa alors entre eux. La lycanne se perdit dans ses propres pensées, toutes plus pessimistes les unes que les autres. Elle avait sincèrement cru en la bonne foi de leur hôte et à présent… Elle secoua la tête. A ce rythme… Une chance que l’humain revint à cet instant, ce qui lui permit de focaliser son attention sur autre chose que de sombres sentiments.

« Nous allons prendre congé Monsieur Paliakov. Merci pour votre hospitalité et excusez-moi de n’avoir pas goûté à votre café maison, je suis convaincue qu’il est délicieux. Mais je ne bois jamais de café après 11h. » mentit-elle.

Elle ne pouvait quand même pas lui dire que sa bête était sur le point de franchir la barrière entre leurs deux consciences entremêlées pour sortir au grand jour et lui arracher sa tendre petite gorge rose, si ? Mieux valait qu’elle ne s’énerve pas davantage, même avec un simple café préparé sans arrière-pensées. La lycanne lui adressa un petit mouvement de tête, en précisant qu’ils emportaient le cahier avec eux pour le moment. « Histoire de tirer cette histoire au clair le plus rapidement possible » : ce furent ses mots.

Message par Invité Mar 16 Juin - 19:45

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L'interruption de l'interrogatoire semblait avoir agacée au plus haut point la Lycanne, qui ne se gêna pas pour en faire part à son subordonné. Ça n'aurait même pas échappé à un humain.
Alex dut se retenir pour ne pas entrer dans son jeu.
Manifestement la représentante était à cran. Cette mission de patrouille devait être une sorte de défouloir pour elle, d'où l'impressionnant plaquage qu'elle avait effectué sur leur malheureux suspect un peu plus tôt. Et à défaut de pouvoir s'en prendre à une vraie cible elle s'en prenait à lui.
Une nouvelle bouffée de haine et d'agacement le traversa alors qu'elle commentait sa conclusion.
Définitivement il ne supportait pas les non-humains. La prochaine fois il travaillerait seul, à sa manière. Ce serait bien plus efficace et plus agréable...

Sa supérieure semblait parvenue à une décision quand leur hôte revint dans la pièce, interrompant l'échange. Il avait trouvé la loupe.
Alex le remercia poliment en s'emparant de l'objet, observant le jeune homme. Il semblait nerveux.
Marmonnant quelque chose à propos de lingettes il s’éclipsa presque aussitôt, permettant aux deux membres du Cercle de reprendre leur discutions.

-Nous emportons le cahier. Le temps joue contre nous mais nous allons mettre sur écoute Monsieur Paliakov. Si quelqu’un tente de reprendre contact avec lui, notamment le dénommé Amélien Clam, nous aviserons. Pour l’heure, rien ne nous prouve que cet homme travaille pour les rebelles. Il se peut qu’il ait été approché par l’un des leurs sans même le savoir.

Le Lycan failli répondre quelque chose mais se contenta de hocher la tête. Surveiller Paliakov à son insu lui semblait être un bon plan.
Inconscient de ce qui se passait -à moins qu'il n'ait put entendre leur conversation? Toujours possible- l'intéressé revint dans la pièce.
Alex se leva et mit ses mains dans son dos, le fixant d'un regard neutre. Il était légèrement en retrait de sa supérieure, la déférence même.

-Nous allons prendre congé Monsieur Paliakov. Merci pour votre hospitalité et excusez-moi de n’avoir pas goûté à votre café maison, je suis convaincue qu’il est délicieux. Mais je ne bois jamais de café après 11h.

"Il manquerait plus que ça" pensa son subordonné avec ironie. Là dessus il était convaincu de sa franchise. Un café était définitivement la dernière chose dont elle avait besoin.
Mais sa pique resta silencieuse, donnant un peu plus de chaleur au sourire qu'il présenta à leur hôte. Tandis que la Lycanne prenait congé, il se demanda soudain avec un peu d'inquiétude s'il était possible que son visage transmette la moindre chaleur.
Il salua à son tour Tomhas avec autant de bienveillance qu'il en était capable -ce qui le rendait aussi rassurant qu'un clown souriant avec une tronçonneuse à la main- avant d'emboiter le pas à sa supérieure. Il avança à son niveau, attendant patiemment d'être hors de vue d'éventuelles fenêtres pour s'arrêter. Alex attendit que Calypso en fasse autant, jugeant plus prudent d'éviter tout contact physique tant qu'elle le prenait pour un punchingball destiné à calmer ses nerfs. Au cas où.

-Maintenant qu'on a le carnet, je devrais garder un œil sur Paliakov. Pour sa sécurité, ajouta-t-il avec un sourire dans une nouvelle tentative glaçante de présenter un air rassurant.

Le Lycan laissa s'écouler quelques secondes de réflexion avant de reprendre la parole.

-Discrètement, ça va de sois. J'ai l'habitude des planques...

Il se retint d'ajouter: quand je tuait les monstres de votre race, mais la fin de sa phrase sonna étrangement réjouie.
A l'autre bout de la rue un chien de petite taille promené par une vieille dame dut sentir une menace dans ce soudain accès de gaité puisqu'il émit un glapissement apeuré et tira sa malheureuse maîtresse dans une ruelle plus vite qu'elle n'avait marché ces vingt dernières années. Manquant au passage de s'étrangler avec sa propre laisse.

Alex jeta un regard chagriné vers le malheureux quadrupède. Autant pour la bienveillance. Côté intimidation en revanche il fonctionnait encore très bien.

-Vos ordres madame? finit-il par lâcher d'un ton plus professionnel.

Message par Invité Mar 16 Juin - 23:27

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« Nous allons prendre congé Monsieur Paliakov. Merci pour votre hospitalité et excusez-moi de n’avoir pas goûté à votre café maison, je suis convaincue qu’il est délicieux. Mais je ne bois jamais de café après 11h. » Dit la lycanne.
Je resta coi quelques instants. Je ne m'attendais pas à qu'ils s'absentent si rapidement.
Ils ne pouvaient probablement rien faire de plus pour l'instant. Je les raccompagna donc à la porte où elle me confia qu'ils comptaient tirer cette affaire au clair appuyée par une grimace de son collègue. A vrai dire, ce n'est pas le fait qu'ils se retirèrent ainsi ou encore qu'ils emportaient mon carnet qui me gênait mais celui de n'avoir eu aucun retour sur mon café.
Le temps passa et finalement le soir arriva.
J'avais finit ma lettre à l'intention de Cathie et l'avait posté. Néanmoins, un léger doute. Ce genre de doute que l'on rechigne et dont on ne savait pas s'il était ne serait-ce fondé me parcourait et m'obligea finalement à décrocher mon téléphone et à composer le numéro de ma destinataire.
« Allô Cathie ?
-Oui ? Qui est-ce ?
-C'est Tomhas, tu ne m'aurais pas déjà oublié au moins ?
-Tomhas ?! C'est rare que tu me téléphone, que se passe-t-il ?
-Oh, trois fois rien, comment te portes-tu ?
-Bien et toi alors ?
-Bien, bien. Je t'ai envoyé ma lettre, elle arrivera peut-être demain. J'attends ta réponse et tes nouvelles avec grande envie.
-Tant qu'à faire, pourquoi ne t'en ferais-je pas part ici ?
-Tu sais bien que je n'aime pas.
-Oui, hélas …
-Au fait …
-Oui ? »
Je marqua une pause de quelques secondes qui me semblaient interminables. Elle reprit finalement.
« Tu m'entends toujours ?
-Oui oui, je te demandais si on se verrais bientôt » inventais-je.
« Tu me propose que l'on se voie ?
-Oui, je passerais probablement chez toi bientôt, je te tiens au courant. » ça me laisserais une occasion de clarifier ce point … J'entendis un bruit de fracas. Je déposa délicatement le combiner en avertissant mon interlocutrice de la situation. Quelqu'un est entré … Il était dans l'atelier. Le fracas était sûrement dut à l'un de mes articles tombé par terre. En effet, il n'avait probablement qu'ouvert légèrement la porte de l'atelier, permettant de ne pas faire sonner la clochette ce qui eut aussi pour effet de le laisser dans un noir quasi-complet. Ce n'était donc probablement pas la première fois qu'il mettait les pieds ici. Un client mécontent? Pensais-je avec un léger sourire. Je l'entendais marcher derrière la porte, je l'ouvrit dans un grand fracas, saisit mon invité, le souleva et le plaqua lourdement à l'entrée du salon. Il sembla légèrement dérouté. J'avais à faire à un homme, probablement de ma stature, je ne pris pas le temps de vérifier. Des oreilles de chien ? Amélien ?
« Désolé, je ne peux toujours pas fabriquer vos minuteurs ! » Lui dis-je en souriant, enchaînant ma réplique avec de sévères coups du droit sur mon nouvel ami.
« Pourquoi es-tu là ? » lui demandais-je en le soulevant. Il ne m'a pas agressé. Je remarqua qu'il ne m'avait pas attaqué. Cette pensée me fis le poser et reculer de deux pas. J'étais légèrement abasourdi , il en profita donc pour se reprendre et m'envoyer un sévère coup droit dans le visage. Ce coup me fit tomber à la renverse. Il m'en voulait, finalement, me dis-je en souriant. Cette nouvelle me redonna des forces et j'en profita pour le saisir et l'envoyer contre mon établi où il se fracassa lourdement. Les voisins vont râler … Finit de rire, j'augmentai le volume à un bon tiers, assurant un paisible (et forcé) sommeil à mon client puis appliqua mes mains sur ses oreilles avant d'envoyer la décharge.
Je tomba, raid, à la renverse. Je ne compris pas instantanément. J'avais reçu une terrible décharge dans le dos, mes muscles subissaient de terribles spasmes et mon adversaire en profita pour se saisir d'un clé à molette et m’asséna de sévères coups dans les côtes et un sur la tête. Il s'enfuit précipitamment, lâchant la clé à mes côtés.
« Beau coup de pied... m'dame l'agent. »
J'entendis finalement une sirène au loin. La police ? Comment cela se faisait-il ? Ils sont rapides de nos jours pensais-je intérieurement sans pouvoir physiquement sourire.
J'avais envie de dormir. Je me sentais bien. Je ne sentais plus le haut de mon dos. Je semblais voler. C'était si agréable. La sirène me berçait. Juste … un … léger … somme.





Je me réveilla difficilement. J'avais mal au crâne et leva difficilement ma main jusqu'à cette première. Des bandages ? C'est mieux qu'une guillotine... J'ouvris les yeux et subit un fort éclair blanc. Après quelques secondes, je vis des nuances apparaître et devina finalement que j'étais dans une chambre, vraisemblablement une chambre d'hôpital. La porte commença à s'ouvrir, il était probablement temps de voir mon sauveur. J'avais tant de questions mais ils avaient sûrement si peu de réponses à me donner ...

Message par Invité Jeu 18 Juin - 20:16

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Surveiller Monsieur Paliakov alors qu’elle avait suggéré de simplement le mettre sur écoute ? La représentante soupira sans chercher à retenir le souffle ennuyé derrière ses lèvres. Elle était tellement lasse de l’insistance de son subordonné qu’elle se contenta de lâcher un « C’est d’accord. » qui attestait de son accord à ce que le lycan surveille l’humain, même si elle doutait que quiconque tente de s’en prendre aujourd’hui à Tomhas étant donné qu’ils venaient de sortir de sa demeure. Les incidents survenus tout au long de la journée auraient dû décourager un malfrat potentiel. Et pourtant, ils n’avaient pas fait quelques mètres, sur le point de tourner au coin de la rue que Calypso sentit du mouvement dans leur dos. Silencieuse, elle fit signe à son collègue de s’arrêter lui aussi pour observer les alentours de la maison. Le nouveau venu n’hésita pas un instant avant de pénétrer à l’intérieur, vision qui arracha un grondement sourd à la lycanne. Un client ? Ou une personne dotée de mauvaises intentions ? Après la manière qu’elle avait eu d’interpeller Monsieur Paliakov, elle ne voulait pas renouveler une bavure. Si cet inconnu était innocent, quelles seraient ses raisons pour défoncer la porte de l’humain et plaquer le nouveau venu sur le sol ?

« Contactez les forces de police, communiquez leur l’adresse en prétextant une mise sous surveillance. »

Laissant le soin à Alexandre de s’exécuter, la représentante s’approcha furtivement, revenant sur ses pas. Elle tendit l’oreille, percevant des bruits de lutte à l’intérieur, ce qui ne manqua pas de l’alarmer sans que son corps ne le retranscrive. Quand elle vit du coin de l’œil son subordonné le rejoindre tout aussi silencieusement, elle jugea que le moment était à l’intervention. Mais loin de fracasser la porte, Calypso la poussa doucement, attaquant par la subtilité cette fois :

« Monsieur Paliakov ? »

Des bruits de pas à l’étage la firent machinalement relever la tête et aussitôt, elle fonça pour parvenir sur les lieux d’où les sons provenaient. Ce qu’elle découvrit l’inquiéta : Tomhas gisait sur le sol, une odeur trop familière l’entourant. Bien malgré elle, la lycanne se lécha les lèvres. L’odeur du sang ne faisait qu’exciter sa bête intérieure, surtout en provenance d’une tierce personne. Jouant avec le feu, la représentante s’approcha de la victime, laissant volontiers son collègue se charger de l’agresseur.

« Monsieur Paliakov ! Est-ce que vous m’entendez ? »

Etrangement, parler, s’alarmer pour l’humain allongé sur le sol, tout cela l’aidait à faire taire l’envie de sa bête de l’achever, répandant son sang chaud autour du corps agonisant. Les sirènes les entourèrent bientôt, la forçant à se concentrer sur autre chose que l’alléchant liquide rouge qui perlait sur la tempe de Tomhas. Les premiers individus en uniformes bleus pénétrèrent dans la maison, sans doute informés par Alexandre à l’extérieur de la demeure. Avait-il réussi à maîtriser le fuyard ? Curieusement, elle lui faisait confiance là-dessus. Laissant ses collègues emmener le blessé jusqu’à l’hôpital, Calypso aperçut un téléphone laissé en plan. Doucement, elle le prit et commença à parler. Elle put ainsi confirmer l’existence de cette Cathie, expliquant dans le même temps qui elle était. Vint le moment de rassurer la pauvre femme sur le sort de son bien-aimé et la lycanne l’assura que tout allait bien. Ce qui n’empêcha pas son interlocutrice de clore la conversation, avec détermination. La représentante se contenta de hocher la tête avant de raccrocher à son tour. Elle retrouva son subordonné à l’extérieur, entre deux policiers, visiblement en train de leur résumer la situation. Calypso s’ébroua et annonça qu’ils prenaient la direction de l’hôpital. Puisqu’ils étaient venus à pied, l’un de leurs interlocuteurs se proposa pour les y conduire, ayant reconnu la représentante des lycans. Initiative qui fut appréciée. Ils arrivèrent ainsi aux portes de l’immense bâtiment blanc qui se dressait, dominant la ville de sa froideur. Après s’être vus indiquer le chemin, les deux partenaires atteignirent la chambre de l’humain. Ce dernier reprenait doucement conscience. Plutôt costaud en fait…

« Et je suppose que cette fois encore, vous ne connaissiez pas votre agresseur ? » ironisa trop gentiment la lycanne avant de rester debout près du lit.

Un peu de repos et l’homme serait sur pied. Oh bien sûr, ce ne serait pas un moment agréable à passer, les humains ne guérissaient pas aussi vite que ceux de leur espèce. Calypso garda le silence quelques minutes, le temps d’écouter la réponse de son interlocuteur, ponctuant celle d’un hochement de tête pour lui signifier qu’elle l’avait écouté. La suite exigeait d’elle un peu plus de tact et la lycanne prit le temps de choisir ses mots avec soin.


« J’ai intercepté votre conversation téléphonique. J’ai fait la connaissance de votre amie et… Elle a insisté pour vous rendre visite ici. Je l’ai rassurée de mon mieux vous concernant mais elle était inquiète pour vous. »

Marquant une pause, toujours le temps d’écouter ce que son interlocuteur avait à lui dire, la représentante finit par se tourner en direction d’Alexandre. Ils se comprirent d’un seul regard, avant qu’elle ne s’explique à l’intention de Tomhas :


« Dorénavant Monsieur Varko assurera votre protection. Il va rester à vos côtés car il a encore des questions à vous poser. Quant à moi, je prends congé. Mais voici ma carte, n’hésitez pas à me contacter si vous en ressentez le besoin Monsieur Paliakov. »

Tout en parlant, elle lui tendit sa carte de visite, petit bout de papier rectangulaire que la jeune femme ne sortait pas de manière systématique, par crainte de se voir harcelée pour de moindres soucis. Il faut croire que la situation d’un homme injustement accusé et séparé de sa bien-aimée lui faisait bousculer ses principes. Calypso les salua tous les deux, cordialement avant de quitter la pièce, les laissant tous les deux puisqu’elle supposait à juste titre qu’ils auraient beaucoup de choses à se dire, même s’ils ne semblaient pas particulièrement s’apprécier. Ce fut donc avec un sourire qu’elle reprit la direction du bâtiment du Cercle, sa mauvaise humeur et son besoin de chasse temporairement oubliés.

[HRP : Je vous laisse continuer à deux les amis ! =D]

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