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Message par Invité Ven 14 Aoû - 9:56

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Un soupir de soulagement imperceptible franchit ses lèvres malgré elle, lesquelles formaient un sourire plus chaleureux que jamais. L’espace d’un bref instant, le trouble avait régné en maître autour d’eux. Rien n’était acquis à l’avance, les motivations pouvaient fondre au soleil dès lors qu’on dressait la liste des difficultés. Mais quoiqu’il arrive, quoique fut la décision finale de son interlocuteur, Alias ne le jugerait pas. Pour avoir choisi de la rencontrer dans le but de rejoindre les rangs du Cercle, rien que pour cet acte en apparence insignifiant comparé aux risques que prenaient les recrues officielles en combattant pour la paix, Tomhas dans ce geste, avait obtenu son respect et sa considération la plus sincère. La paix n’était plus une notion abstraite et imposée à la ville depuis que ses habitants avaient décidé de l’adopter malgré leur peur – légitime – de l’inconnu. En d’autres termes, on pouvait trouver des partisans du Cercle partout au sein de l’Avventura mais ses représentants officiels, quant à eux, se faisaient plus rares. Tous n’étaient pas prêts à mettre leurs vies en danger et la lightness le comprenait parfaitement. Elle ne pouvait pas les blâmer. Aussi fut-elle heureuse de ne pas le voir se détourner de son objectif premier. Quoique formulé de manière un peu maladroite, son interlocuteur renouvelait son engagement auprès de l’Organisation. Alias ne pouvait en exiger plus de lui à présent.

« C’est à moi de vous remercier Tomhas, au nom de ceux et celles qui œuvrent pour la paix. »

A ce stade de la conversation, la Recruteuse ne pouvait pas affirmer haut et fort qu’il venait de prendre la bonne décision. Ce n’était pas le rôle qu’on lui avait confié, elle ne pouvait que prétendre à guider les âmes désireuses de se rendre utiles pour une cause juste. Son interlocuteur serait le même à pouvoir déterminer s’il avait bien fait de les rejoindre. Et Alias l’espérait simplement pour lui. Elle en avait connu des êtres brisés par leur amour pour la ville. Un amour aux proportions parfois démesurées… La passion pouvait faire de grandes choses mais elle pouvait également vous ronger de l’intérieur, lentement remplacée par l’aigreur et le remord.

« Je reprendrai contact avec vous le moment venu. A bientôt Tomhas. »

Songeant qu’il était dorénavant inutile de le retenir plus longtemps entre ces quatre murs étant donné la vitalité dont il faisait preuve, la lightness se contenta de le raccompagner jusqu’à la porte, sans cesser de sourire. Il lui fallait à présent organiser la suite du recrutement de Tomhas et lui trouver une place au sein de l’Organisation. La jeune femme laissa volontairement passer plusieurs jours sans reprendre contact avec l’intéressé, histoire d’assurer un délai de rétractation en quelques sortes. Puis elle l’appela, avec l’aide de Sara, elle composa le numéro que son interlocuteur avait pu transmettre à l’accueil, bien avant de la rencontrer en personne.

« Bonjour Tomhas. Vous allez bien ? » Elle marqua une pause le temps d’écouter sa réponse puis de lui donner la sienne. « Oui, je vous remercie. Pouvons-nous nous voir aujourd’hui ? J’aimerai que nous discutions de votre poste au sein du Cercle. Sans doute y avez-vous déjà réfléchi ? »

Une succession de mots résonna contre son oreille, preuve que son interlocuteur n’avait rien perdu de son enthousiasme. Une bonne nouvelle pour eux étant donné ce qui l’attendait. La Recruteuse lui communiqua une heure et un lieu, tout en lui conseillant de s’adresser directement à Sara en se présentant à l’accueil : l’intéressée pourrait plus facilement l’y conduire.

« Cela vous évitera aussi d’être confondu avec un stagiaire. » ajouta Alias d’une voix légèrement moqueuse.

Cela n’était pas dit méchamment et les deux interlocuteurs en restèrent là pour le moment. De son côté, la lightness contacta un membre de l’Organisation, un certain Enès pour lui demander explicitement de l’accompagner pour cette entrevue. A l’heure convenue avec Tomhas, ils se rendirent dans la salle d’entraînement, réservée pour l’occasion. Il ne restait plus qu’à attendre leur invité. Des deux, ce fut l’hybride qui s’exclama en premier en voyant apparaître l’humain :

« Alors c’est lui le fameux Tomhas ? Salut l’ami et bienvenu chez toi ! Je m’appelle Enès, enchanté ! »

Sa jovialité suintait naturellement dans le timbre de sa voix et son attitude. Son sourire était plus prononcé que chez la jeune femme qui se tenait près de lui et son regard pétillait de malice, comme celui d’un enfant sur le point de commettre une bêtise en toute connaissance de cause. Sauf que chez l’hybride, cette lueur était récurrente. La Recruteuse les laissa interagir un moment avant de prendre la parole à son tour :

«  Rebonjour Tomhas. Avez-vous eu le temps de réfléchir à ma question ? Enès ici présent va s’entraîner un peu avec vous. Voyez cela comme un simple test d’aptitudes physiques. Le but n’est pas de l’emporter mais de rester debout. Des questions ? »

Bien entendu, elle ne pourrait pas assister visuellement au combat mais les mouvements et les bruits suffiraient à lui donner une idée de son déroulement. Elle connaissait Enès. Derrière son attitude décontractée, il se battait bien. Suffisamment pour tenir tête à son amie, la représentante des lycans d’après les dires de l’intéressé. Vantardise ou honnêteté ? Difficile de le savoir !

Message par Invité Ven 14 Aoû - 20:48

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« Allez … on serre les dents et ... »
Tomhas n'entendait que le bruit des voitures dehors mais l'eau dans verre était bel et bien agité.
« J'ai réussi, j'ai réussi ! »
Il sortit une légère plaque de métal courbé de ses oreilles.
Enfin, cela faisait un bout de temps qu'il avait commencé à élaborer ce petit dispositif. Il n'aurait, dans la majorité des cas, plus à subir le contrecoup de ses propres ondes. Enfin … ce n'était pas si utopique mais c'était l'idée.
Comme pour le féliciter, le téléphone sonna et il décrocha promptement.

« J'ai réussi ! »
« Bonjour Tomhas. Vous allez bien ? »  Oops. Peut-être que l'appel à eu du mal à se lancer, avec de la chance …
« Très bien et j'espère que vous allez aussi bien. »
« Oui, je vous remercie. Pouvons-nous nous voir aujourd’hui ? J’aimerai que nous discutions de votre poste au sein du Cercle. Sans doute y avez-vous déjà réfléchi ? »
Pouvais-je réellement lui répondre que non ? Je savais que je comptais devenir un éminent membre du Cercle mais avant … Je n'y ai pas pensé !
Je pris une voix sérieuse et probablement trop grave. « Bien sûr, je sais exactement ce que je veux faire, c'est une évidence ! Quand voulez-vous qu'on se voit ? J'oserais demander le temps d'une douche. »
Je nota sur un calepin : « 13h, Cercle accueil, Sarah [sic] ». Elle continua par une légère pique qui me fit sourire. En effet.
Après avoir raccroché, je mangea rapidement un bout, prit ma douche et m'habilla de nouveau en bleu. Après tout, cette fois je sais à quoi m'attendre. Première sortie avec ce nouveau dispositif. Pensais-je en appliquant les plaques dans mes oreilles et en enfilant mes gants.
J'arrivai une nouvelle fois devant le bâtiment du Cercle, imposant. Une fois à l'accueil, je demanda cette « Sarah » qui m'accompagna au travers d'un véritable dédale de couloir. Jamais je n'arriverais à sortir d'ici ! M'inquiétais-je en cherchant vainement une issue de secours. Finalement, j'arrivai dans une grande salle où trônait Alias, accompagné d'un inconnu souriant. Lui, je vais bien l'aimer !
Ce dernier me prit même de vitesse.
« Alors c’est lui le fameux Tomhas ? Salut l’ami et bienvenu chez toi ! Je m’appelle Enès, enchanté ! »
« Enchanté de même » répondis-je en souriant tout en lui serrant la main.
«  Rebonjour Tomhas. Avez-vous eu le temps de réfléchir à ma question ? Enès ici présent va s’entraîner un peu avec vous. Voyez cela comme un simple test d’aptitudes physiques. Le but n’est pas de l’emporter mais de rester debout. Des questions ? »
Un simple test ou un bizutage ? La seconde option était évidemment improbable mais cette idée me permettait de me consacrer. « Je suis plutôt solide, vous savez ? » Pensais-je.
« Une seule : sommes-nous limité aux aptitudes physiques ? »
Elle me fit comprendre que non et j'en fus d'autant plus motivé.

A qui avais-je à faire ? Cette homme souriant et bien trop sûr de lui pouvais être un surnaturel. Après tout, pour le moment, j'avais eu la chance de ne tomber en combat que contre des humains et des hybrides faibles. Une confrontation avec une vampire affaiblie et les seuls lycans m'ayant attaqué m'avaient fait comprendre leurs incommensurable force.
Même taille, même poids et probablement même carrure s'il ne se négligeait pas. On devait donc avoir à peu près la même force, il devait être plus expérimenté mais je bénéficiais d'un effet de surprise. Peut-être lui aussi, sait-on jamais.
Malheureusement, le scruter du regard n'allait pas suffire à faire avancer les choses. Certes, il me suffisait de rester debout mais je ne savais pas pendant combien de temps. Le pire scénario envisageable était que je baisse ma garde et qu'il en profite. Il fallait donc en finir au plus vite et quoi de mieux pour ça que d'attaquer ?
J'avançai rapidement vers lui jusqu'à ce qu'une cinquantaine de centimètres nous séparent. Je priais pour ne pas avoir à faire à un lycan et commença une série de coups de poing, alternant droites et gauches, en visant son buste. Ces coups étaient faibles. En effet, je me protégeais en levant mes bras. L'amplitude de mes attaques étaient donc ridicules et je le savais. Je voulais juste tester les aptitudes de mon adversaire sans trop m'exposer.
Certains sont d'avis qu'il suffit de foncer dans le tas tête baissée pour s'assurer la victoire mais, à mes yeux, ils n'étaient que des abrutis. Des abrutis victorieux, certes, parfois.
Je reculai d'une vingtaine de centimètres pour m'assurer une plus grande liberté d'action. Après avoir fait glisser mon pied gauche derrière moi, entraînant mon épaule gauche en arrière, j'exécutai ma première attaque puissante. Je veux dire par là, ma première véritable attaque. Je fis basculer mon poing vers l'avant, entraînant mon corps. Une fois encore, ce n'était pas la tête mais le torse qui était dans ma visée. Après le coup, je me dépêcha de retrouver ma position d'équilibre, m'étant rapproché d'Énes, je releva les poings pour une nouvelle fois ne pas m'exposer. A force d'alterner, il cédera bien.
Je souriais légèrement : il était toujours agréable d'échanger quelques coups. A fortiori quand ce n'est pas blessé dans un hôpital et en infériorité numérique. Je remarquai aussi un détail : aucun signe de transformation. Il semblait que j'eusse affaire à un simple humain. Je rehaussais mon sourire.

Message par Invité Jeu 27 Aoû - 19:45

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Le type en question n’avait pas trop l’air perdu. Souriant même. Confiant ? Peut-être un peu moins. Enes gardait à l’esprit que son rôle dans toute cette histoire se limitait à tester les aptitudes physiques de leur interlocuteur, mais également ses réflexes, sa logique et son imagination au combat. Puisque la Recruteuse ne pourrait pas voir au sens premier du terme, l’hybride avait la responsabilité d’évaluer Tomhas en bonne et due forme. Une mission bien particulière pour un espion… Toutefois, l’espion en question avait de bonnes oreilles et la question de l’humain avant que les choses sérieuses ne commencent entre eux, attira son attention. Limités aux aptitudes physiques ? Donc l’asticot avait plus d’un tour dans son sac apparemment. Cela tombait plutôt bien, lui aussi !

« Ouais enfin asticot… Il est aussi grand que moi ce mec ! »

Ce constat n’impacta aucunement son sourire, toujours aussi franc et un brin amusé, tandis que ses yeux pétillant ne cessaient de détailler celui qui deviendrait son adversaire pour un bref moment. L’espion savait que quelques fois, les individus se tournaient vers le mauvais camp. Cet homme ne faisait pas exception à la règle, peut-être bien qu’un jour, Enes serait mandaté pour le tuer. Heureusement qu’il chassa rapidement cette pensée de son esprit. S’il commençait à trop cogiter, non seulement il ne pourrait pas accomplir proprement sa mission première mais sa place au sein du Cercle serait gravement remise en question. Ils croyaient en ce fragment de paix possible en chacun des habitants de cette ville, même au-delà. Douter de la sincérité d’autrui faisait partie de leur métier mais cela ne devait pas devenir une obsession…

« Pas trop stressé M’sieur ? » lança-t-il pour briser la glace alors qu’ils se mettaient chacun en position.

L’hybride observait non seulement les mouvements de son adversaire mais également la tension dans le corps de ce dernier, son regard… Le moindre indice qui pourrait le trahir en fait. Enes se moquait bien de recevoir le premier coup, il voulait déterminer si l’autre serait capable de travailler sur le terrain ou simplement derrière un bureau. L’hybride faillit éclater de rire devant cette position très scolaire et ces coups de poing exécutés pour le tester. De toutes évidences, l’autre n’était pas entraîné pour se battre quotidiennement mais il possédait quelques notions. Bien. Les choses seraient moins ennuyeuses ainsi. Enes se contenta de parer ou d’esquiver cette première série. L’un comme l’autre se jaugeait visiblement. Restait à savoir lequel des deux passerait à l’assaut en prenant le second de vitesse. L’espion finit par décocher quelques coups de poing à son tour. Parés également. Rien d’étonnant à cela si l’on se référait à la position défensive de son adversaire. Soudain, l’attitude de l’homme changea. Enes réagit en conséquence et se recula souplement, sans même avoir à regarder derrière lui pour éviter de trébucher. L’habitude. L’hybride le toisa quelques instants, à l’abri de toute éventuel assaut de sa part, essayant de trouver quelle approche serait la mieux adaptée. Enes glissa un regard en coin à la Recruteuse, immobile telle une statue. A bien la regarder, on aurait pu penser qu’elle dormait debout, la respiration tranquille. Et si on la connaissait mieux, on se doutait qu’elle ne manquait rien des enchaînements qui se déroulaient dans la pièce sous ses yeux aveugles. Les bruits suffisaient à l’informer sur le déroulement de l’affrontement amical. Mais l’espion ignorait si elle faisait appel à son pouvoir pour mieux les localiser. Il espérait que non car il allait devoir accélérer les choses pour éviter qu’elle ne se fatigue. Enes regretta de ne pas lui avoir posé la question plus tôt… Du coin de l’œil, il sentit du mouvement dans sa direction : Tomhas revenait à la charge ?!

« Il a du cran celui-là… »

Evitant de justesse un coup de poing bien placé, l’hybride se mouva rapidement sur le côté, dépassant l’épaule droite de son adversaire pour se retrouver dans son dos. Bon OK, il avait un peu triché sur ce coup-là en puisant dans la vitesse tirée de sa forme animale. Mais l’humain l’avait aussi attaqué pendant qu’il regardait ailleurs ! Sans un mot, Enes attrapa le pantalon de son adversaire pour le tirer vers lui et sans un mot, il se transforma en loutre, se glissant habilement dans le vêtement de Tomhas. Sous cette forme, il mesurait 150 cm si bien qu’il donnait à l’humain un fessier phénoménal, à en faire baver ces dames ! Mais ce que l’hybride préférait par-dessus tout, ce fut de gesticuler entre le caleçon et le pantalon de son adversaire, histoire de le gêner et de la chatouiller un maximum, mordillant parfois la peau qu’il effleurait de ses grandes moustaches. Et si il allait faire un tour du côté de l’intérieur du caleçon cette fois… ?

Message par Invité Ven 28 Aoû - 13:27

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Je passa ma main sur mon front pour me débarrasser des quelques gouttes de sueurs qui commençaient à perler. Bien que mes mouvements étaient simples, ils demandaient quand même une certaine rapidité d’exécution épuisante. Je releva les yeux pour constater avec effroi que mon adversaire n'était plus là. Une capacité d'invisibilité ?!
Il fallut que quelque chose tire mon pantalon vers l'arrière pour que je comprenne ce qui c'était passé : le temps d'un clignement, mon adversaire était passé dans mon dos. Malgré toutes mes précautions, je n'avais pas sut déceler cette capacité chez mon adversaire.
« Quelle style de combat bien peu orthodoxe. » dis-je en rigolant.
Qu'est-ce que c'est que ça ? Quelque chose se glissait dans mon pantalon. Alors que je gigotais dans tous les sens pour essayer de me libérer de ce poids, je réfléchissais à sa nature. Une transformation ? Quel animal peut convenir à une telle masse informe ? Je fus précipité hors de mes pensées. Mais il me mord là l'enflure ?! Rageais-je en rougissant.
« Tu va arrêter ces conneries ?! Sors de là et bats-toi comme un homme ! »
J'aurais put certes simplement enlever mon pantalon mais cela aurait été un signe d'infériorité à mes yeux. De plus, il était hors de question d'ainsi me déshabiller devant une femme, même si elle est aveugle !
J'essayais donc en vain de le saisir tandis qu'il semblait s'amuser à mordiller et passer ses moustaches entre mes jambes.
Voyant que je succombais à son jeu, et étant plus rouge que mon sang, je tenta de me calmer. Du calme, il doit bien y avoir un moyen. Voyons voir … HEIN ? Qu'est-ce qu'il fait, là ?! Rougissant encore plus et avec un visage horrifié.
« Que fais-tu, pervers ?! » continuais-je avant de serrer mes jambes et de me laisser tomber sur ce monstre.
Tout en montant au maximum la puissance de mes amplis, je criai « Alias, bouche-toi les oreilles, vite ! ». Je ne remarquai même pas l'indélicatesse d'avoir appelé ma supérieure par son prénom. Avec un telle alerte, il était sûr que mon « invité » allait essayer de se protéger mais, l'ayant ainsi écraser, il n'y arriverait peut-être pas. Je plongea mes deux mains dans mon pantalon et criai, exalté et versant timidement quelques larmes gênées, « crève enflure, crève ! » avant d'activer mes gants.
Le dispositif à mes oreilles s'activa. Je ne l'avais jamais utilisé à une telle puissance et compris rapidement son premier défaut : l'amplitude de l'anti-bruit était tel que, même sans l'entendre, elle me comprimait l'intérieur de mon oreille jusqu'à me faire saigner. Je remarquai aussi un second défaut : les vêtement atténuant le bruit, l'anti-bruit était trop puissant. Il faudrait donc que je l'utilise de façon plus direct.
Enfin, dire que j'avais compris ces deux points est peut-être légèrement faux. Je ne compris tout cela que plus tard, à ce moment-là, j'étais juste terriblement gêné par ce pervers.
J'étais encore assis sur lui et le serrait le plus fort possible entre mes mollets. Je relâchai mon étreinte et tenta de me relever, en vain. Ma tête tournait et, après avoir porté mes mains aux oreilles, je remarqua le sang les entachant. Il saignait ? Pensais-je naïvement. Je remarquai ainsi que je n'entendais plus le bruit autour de moi, j'avais l'impression d'être dans une bulle ou sous l'eau. Je détournai mon regard vers Alias. Elle semblait toujours aussi calme. Enfin, les larmes aux yeux, c'est ce que je cru, ou espérai, voir. Qu'était-il advenu de mon adversaire? Je le libéra avant de m'asseoir, sur le sol cette fois-ci. Il était mort ? C'est vrai que, sans pouvoir se protéger, un telle puissance sonore pouvait s'avérer fatale ou causer des dommages irréversibles. Je n'avais pas réfléchis aux conséquences avant de passer à l'acte et espérais simplement qu'il allait bien, bien que, au fond de moi, j'aurais aussi aimé apprendre que c'était sa dernière exaction. Je respirai lourdement et en profitai pour m'essuyer les yeux, espérant que la recruteuse ne les ai vu.

Message par Invité Ven 28 Aoû - 16:01

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Loin de l’inquiéter, le changement de ton chez son adversaire ravit Enes, lequel n’avait pas la moindre envie de lui obéir. Il prenait un malin plaisir à mordiller et chatouiller le pauvre humain, se demandant dans combien de temps ce dernier allait déclarer forfait. Si toutefois, il se décidait à le faire… L’hybride avait bien songé un instant que son adversaire pouvait s’asseoir par terre et l’écraser mais… Qui irait faire du mal à une gentille petite grosse loutre adorable ?! En un sens, Enes s’amusait au dépend de l’homme, qui exigeait de l’espion qu’il se batte comme tel ? Alors qu’il se trouvait sous sa seconde forme ? Pas terrible son sens de la logique. Enes aurait bien aimé lui rétorqué que lors d’un combat sérieux, on se battait pour survivre, non pour honorer les règles de la baston. On voyait bien que Tomhas n’avait jamais vraiment côtoyé un champ de bataille des temps modernes… Les propos de son adversaire se perdirent dans un couinement de l’animal lorsqu’il sentit brusquement l’étau des jambes de l’humain sur lui. La loutre eut beau gigoter tout son saoul, pas moyen de se dégager de là ! Et en plus, l’homme avait fini par concrétiser sa plus grande crainte à cet instant : s’asseoir par terre, avec lui en dessous… Se boucher les oreilles ? Qu’est-ce qui se préparait ? Enes grogna en direction des deux mains qui apparurent dans son champ de vision, tentant de les mordre au passage. Ce qui suivit le prit radicalement de court. Un son strident jaillit des mains gantées, vrillant littéralement l’intérieur de son crâne. La douleur était telle que l’animal se mit à gigoter de plus belle, couinant à feindre l’âme.

Quelque chose ne tournait pas rond. Il y avait eu une succession de silences entre les deux adversaires. Même Enes d’ordinaire jovial et bavard ne pipait mot. Ce fut Tomhas qui réagit le premier et la jeune femme ne comprit pas immédiatement ce qui se passait. Elle les entendait s’agiter, chacun à sa manière. Des couinements étranges lui parvinrent et elle réalisa que l’hybride s’était transformé. Au moins un qui prenait en compte son handicap visuel à son avantage… Alias sourit faiblement en entendant les jurons de l’homme furieux contre son adversaire à quatre pattes. Mais elle perdit progressivement son sourire en sentant l’agitation gagner le cœur et l’âme de Tomhas. L’embarras était une chose. La colère en était une autre. Pourquoi s’énerver à ce point ? La loutre ne faisait que jouer, cela semblait évident. La Recruteuse ressentit le besoin d’intervenir mais l’humain la prit de vitesse en lui hurlant un ordre. Chose qui lui passa au-dessus de la tête, notamment quand la suite des propos de Tomhas lui parvint.

« Tomhas ! Calm-… »

Le son la coupa net dans son élan. Il la secoua par vagues brutales et nombreuses, résonnant dans sa tête jusqu’à lui donner mal au crâne. Par réflexe, la Recruteuse se plaqua les mains sur les oreilles, pour limiter les dégâts. C’était donc ça l’arme de cet homme ? Le son ? Sans doute qu’une personne lambda aurait remarqué quelque chose à propos de Tomhas. Elle avait simplement tenu ses mains, un bref instant et sentit le contact de gants. C’était tout. Une variation supplémentaire secoua l’air autour d’elle. Enes. Il n’allait pas bien du tout ! Si son adversaire le visait directement et qu’il ne pouvait pas se protéger…

« ARRETEZ ! »

Son propre hurlement lui parut insignifiant, englouti dans le bruit strident qui retentissait dans la pièce. Sans même s’en rendre compte, Alias pleurait. Les larmes lui étaient montées aux yeux, affolée de la tournure des événements. Puis plus rien. L’avait-il entendu, écouté seulement ? Et Enes ? Il n’émettait plus aucun bruit. La jeune femme se résolut à activer son pouvoir. Ses yeux larmoyants ne lui seraient d’aucune utilité. Elle perçut l’aura de Tomhas dans un coin et une faible lueur à son côté. L’hybride. Lentement, elle s’approcha d’eux et s’agenouilla pour effleurer le petit corps encore chaud de la loutre. Dire qu’elle tremblait de peur… Peur de le savoir agonisant.

« Je me suis trompée sur vous, vous êtes un monstre… » murmura-t-elle après avoir senti la faible respiration de l’animal.

Enes était encore vivant. Bien secoué pour un temps mais vivant. Le soulagement était là, teinté d’amertume poignante.

« Votre but n’était pas de le tuer ! » s’emporta-t-elle subitement.

Avait-elle mal fait son travail ? Pourquoi n’avait-elle pas décelé cette agressivité chez Tomhas ? Ou était-ce une simple perte de contrôle chez l’intéressé ? Un système d’ondes sonores qu’il ne maîtrisait pas encore ? Non… Elle avait entendu ses paroles… L’aura de l’humain s’agitait, parcourue de tremblements. Alias ressentait différentes émotions l’assaillirent. Dont le regret mais également un besoin d’ôter la vie, lequel lui donna froid dans le dos. Un tel individu n’avait pas sa place dans les rangs du Cercle.

« Veuillez sortir. Maintenant. »

Même une fois seule avec l’animal, la jeune femme continua de caresser le pelage brun et blanc. Elle ne pouvait pas le voir mais elle devinait chaque contour de ses muscles, petits, fins bien que puissants. A son contact, la loutre se mit à remuer doucement. La force des lightness sans aucun doute. Au bout de plusieurs dizaines de minutes, la Recruteuse sentit la transformation inverse s’enclenchait et elle caressait, non plus une boule de poils mais les cheveux d’un jeune homme complètement nu, dont la tête reposait sur ses genoux.

« On dirait bien que j’ai gagné… Il s’est assis le premier… » lâcha faiblement l’espion sans cesser de sourire. « Mais… Vous pleurez ? »

« Pardonnez moi Enes… J’aurai dû empêcher que cela n’arrive… »

« Vous n’y êtes pour rien… Je suis le seul responsable… »

Le seul responsable peut-être. En attendant, ce n’était pas de lui qu’avaient émané ces pulsions de mort… Ils restèrent ainsi encore quelques minutes, le temps pour l’hybride de reprendre ses esprits. Il était inutile de rappeler sa situation à Alias et il ne se fit pas prier pour se rhabiller. Quant à la jeune femme, elle reprit contenance et prit une profonde inspiration avant de sortir de la salle d’entraînement. Elle allait devoir faire face à Tomhas, ainsi qu’à leurs propos respectifs.

« Suivez moi Tomhas. »

Donner un sermon au beau milieu d’un couloir n’était pas très indiqué. Alias les conduisit alors jusqu’à un petit bureau, non loin de la salle d’entraînement. N’étant pas familière des lieux, elle ne perdit pas son temps à chercher l’emplacement d’une table éventuelle ainsi que de ses chaises. Elle attendit que son interlocuteur referme la porte derrière eux pour se tourner vers lui.

« Je sais ce que je vous ai dit concernant nos recrues. Nous ne les jugeons ni sur ce qu’ils sont, ni sur leurs méthodes. Ce qui nous intéresse, ce sont leur sens moral et leurs convictions. Je ne doute pas des vôtres Tomhas mais prendre la vie de votre adversaire – à plus forte raison, l’un des nôtres – ne vous permettra pas de monter plus vite en grade. Vous avez perdu votre sang froid et cela vous met en danger, vous, autant que vos coéquipiers lors d’une mission. Je ne suis pas représentante mais je ne peux pas accepter ce que vous avez fait à Enes. N’avez-vous donc pas compris qu’il s’agissait simplement d’un test pour moi et d’un jeu pour lui ? »

Message par Invité Ven 9 Oct - 10:00

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Fin. Fin combat. Combat finit. Le combat est finit. Le combat s’est finit. L’entraînement cesse.
Je reprenais peu à peu mes esprits, subissant un perpétuel vrombissement dans mes oreilles. Qu’est-ce qui n’allait pas ? Je n’arrivais pas à clairement y réfléchir. Mes mains étaient plaquées, me semble-t-il, donc je n’avais pas à subir de contrecoups. Que s’était-il passé alors ?
Le temps que je m’habitue tant bien que mal aux quelques problèmes qui me tracassaient que la recruteuse était déjà aux côtés de la chose informe. Une loutre ? Note à moi-même : je devrais plus faire attention aux animaux, dorénavant. Je ne pense pas qu’on puisse dire que j’ai parfaitement mené cet entraînement : je n’avais eu l’avantage que grâce à une technique qui, je le savais, ne fonctionnerait pas deux fois sur la même personne ni-même sur toutes les personnes. Au moins, j’avais appris qu’il était temps que je recherche de nouvelles compétences.
Je voyais les lèvres de la recruteuse bouger mais je ne pus que difficilement décerner le mot « monstre ». Je suppose que ce n’est pas dans la phrase « Avez-vous vu ce monstre ? » ou encore dans « Vous n’êtes pas un monstre. » Pensais-je en souriant légèrement.
« Pas » et « tuer » furent les deux seuls mots que je compris de la phrase qui suivit. J’avais déjà entendu ces mots quelques part et je fus amusé de me rappeler que cela avait été mes propres mots face à cet agent. Tuer ? Cela n’avait pas été mon intention. Enfin, je n’en suis plus tout à fait sûr. Est-ce que cette chose était morte ? Calmement, j’essayais d’examiner l’animal, sans bouger. Il ne semble pas avoir une blessure externe. Constatais-je inutilement, faute de mieux connaître cette forme de vie. Il était posé aux côté de la recruteuse. En même temps, dans une telle position, même Hercules semblerait mal en point. Pensais-je, amusé. Amusé ? Pourquoi ne pouvais-je m’empêcher un pincement au cœur inexplicable ?
« Veuillez sortir. Maintenant. »
Pour une fois, j’avais compris tous les mots ! Néanmoins, je ne m’en réjouissais pas, étonnement. Je me contentai de m’exécuter. Était-ce de la tristesse sur le visage de la recruteuse ? Pourquoi ?
Sorti, je regardai à nouveau mes mains maculées de sang. Pourtant, n’était-il pas à première vue indemne ? Il ne saignait pas. Je passai une nouvelle fois mes mains sur mes oreilles. Cela soulageait la douleur. Je regardais à nouveau mes mains qui étaient mystérieusement plus entachées. Ah, je comprends. J’essayai de mon mieux de nettoyer mes oreilles quand la recruteuse me rejoignit. On se dirigea vers une nouvelle salle, proche.
« Je sais ce que je vous ai dit concernant nos recrues. Nous ne les jugeons ni sur ce qu’ils sont, ni sur leurs méthodes. Ce qui nous intéresse, ce sont leur sens moral et leurs convictions. »
Tout ça, je le savais et le cautionnais. Néanmoins, je sentais que c’était l’une de ces situations où l’on devait être sérieuse.
« Je ne doute pas des vôtres Tomhas mais prendre la vie de votre adversaire »
Parlait-elle des rebelles à l’hôpital ? Il y avait donc eu des morts ? Ce n’était pas mon intention ! J’étais sous légitime défense !
« à plus forte raison, l’un des nôtres »
Comment ça ?
«  ne vous permettra pas de monter plus vite en grade. Vous avez perdu votre sang froid et cela vous met en danger, vous, autant que vos coéquipiers lors d’une mission. Je ne suis pas représentante mais je ne peux pas accepter ce que vous avez fait à Enes. N’avez-vous donc pas compris qu’il s’agissait simplement d’un test pour moi et d’un jeu pour lui ? »
Enes ? Va-t-il bien ? Qu’ai-je fait ?
Je le savais déjà, j’avais appliqué une dose létale à un allié durant un entraînement. Et dire que j’étais le premier à vouloir épargner mes ennemis si cela était possible. Ainsi s’emporter …
Que devais-je répondre ? Que pouvais-je répondre ? Rien n’excusait ma tenue, je m’étais laissé emporter là où simplement abandonner aurait suffit. Abandonner était parfois la solution, semble-t-il. En réfléchissant deux minutes aux tenants et aboutissements de cet entraînement, j’aurais aisément compris que j’aurais simplement dût m’en tenir à mes limites, cela n’aurait même pas joué à ma défaveur. Pourquoi continuer alors ? Par crainte, par fierté, par envie de tester mes nouveaux « joujous », par soif de sang même ?
Aucun de ces motifs n’excuserait de toute façon mes actions. Pourquoi chercher une excuse d’ailleurs ? J’avais foiré,  tout simplement.  Je rigolai légèrement : après tous mes efforts pour arriver ici, c’était bête de faire une telle chose. Avais-je été trop enthousiaste ou trop insouciant ?
Le sang continuait à se répandre doucement le long de mes oreilles. Les regrets m’assaillaient mais je devais partir pour aujourd’hui, au moins. Néanmoins, à défaut de changer ce qui a été fait, il me restait une chose à faire.
Après un long silence, je répondis finalement.
« Je vais vous laisser, je dois juste faire une dernière chose. » affirmais-je sérieusement.
Avant de refermer la porte, sans la regarder, je continuai. « Si vous n’avez pas confiance, envoyez un agent. » Je ne voulais pas qu’elle sache ce qui allait arriver ensuite.
Avant de franchir la porte, j’essuyai du mieux que je pouvais mes oreilles et entra, décidé. Je compris enfin que c'était sûrement mon nouveau gadget qui m'avait fait de tels dégâts mais ce n'est pas ce qui me préoccupa. Enes était là. J’approchais sans un mot. M’arrêta. Regarda dans ses yeux. Je plaquai mon front contre le sol. Si au moins il pouvait me rendre mes coups, je me sentirais mieux. Pensais-je, tentant de serrer mon cœur de ma main droite. Œil pour œil, dent pour dent.

Message par Invité Mer 21 Oct - 18:44

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Faire une dernière chose ? L’affirmation de l’homme, le sérieux qu’elle pouvait deviner sur son expression, l’empêchait de trouver les mots. Il n’y avait rien à ajouter de toute manière. A l’évidence, son interlocuteur venait de faire son choix. L’éventualité de l’interroger davantage concernant ses motivations premières traversa brièvement le flot de pensées continu de la Recruteuse. Après tout, elle s’était trompée une fois à son sujet, elle ne pouvait pas se permettre une nouvelle erreur à propos du dénommé Tomhas Paliakov. Ne pas avoir confiance en lui était un doux euphémisme. Même si l’intéressé ne s’était pas particulièrement montré dangereux ou agressif pendant leur entretien, s’il était capable de perdre aussi facilement ses moyens dans un combat qui n’en était pas vraiment un… Qui sait ce qu’il était capable de commettre en étant énervé pour de bon ? Alias se contenta d’un hochement de tête et seul un soupir franchit ses lèvres lorsqu’elle entendit la porte de la pièce se refermer sur son interlocuteur. La jeune femme s’abima dans ses pensées et ses doutes autour du sujet de ses réflexions. Elle allait devoir remettre un rapport sur l’intéressé puis aviser ce dernier de sa décision, puisqu’elle se faisait volontiers porte-parole du Cercle dans de telles conditions de recrutement. Elle comptait également s’entretenir avec Enes pour connaître son avis sur la question. L’hybride saurait à coup sûr la conforter dans son opinion personnelle. La Recruteuse sortit soudain de ses pensées, sans même mesurer le temps qu’elle avait perdu en s’y abandonnant, pour emboîter le pas à Tomhas. Comment n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Ils allaient remettre ça ! Pourtant, ce ne furent pas des bruits de lutte ou même des exclamations qui lui parvinrent lorsqu’elle poussa la porte de la salle d’entraînement souterraine.

« Qu’est-ce que vous faites M’sieur ? Relevez-vous, c’est franchement gênant… »

Intriguée, Alias s’approcha doucement. Elle percevait bien les deux auras des personnes qui se tenaient dans la pièce mais l’une paraissait incroyablement immense comparée à l’autre. La voix et les propos d’Enes ne tardèrent pas à la renseigner sur l’étrangeté de la situation :

« Ah, M’dame Alias ! Dites-lui de se relever ! Je n’ai pas l’intention de me venger de lui ! »

Machinalement, le regard aveugle de la Recruteuse se posa sur la silhouette recroquevillée devant l’hybride défait de surprise. La stupeur, l’incompréhension et un début de peur panique se faisait entendre dans sa voix, trois éléments que la lightness n’avait pas pour habitude de percevoir dans le ton de l’intéressé.

« Calmez-vous Enes. Et Tomhas, relevez-vous. Je comptais parler à chacun personnellement mais puisque vous êtes présents tous les deux, je vais m’en occuper dès à présent. Enes, que pensez-vous de votre adversaire ? »

La question le prit encore plus au dépourvu, à en juger par le silence qui suivit sa prise de parole. La jeune femme espérait simplement que l’hybride se montrerait franc, même en présence de son précédent adversaire. Connaissant l’animal, ce devait être le cas mais…

« Je respecte sa puissance mais je ne lui confierais pas mon dos. »

Si Alias avait eu la vue à cet instant, elle aurait volontiers pris le temps pour fermer les yeux, encaissant la réponse de son interlocuteur, laquelle sonnait comme un aveu, en écho à la décision qui se profilait dans son esprit, lentement mais sûrement. Sauf qu’elle avait les yeux clos depuis qu’elle devait faire avec sa cécité.

« Vous voyez Tomhas, sans confiance de la part de ses partenaires de mission, nous n’arrivons à rien. Nous sommes tous différents mais c’est l’union qui fait notre force. Vous imaginez-vous prêter votre dos à quelqu’un qui aurait pu vous tuer après avoir perdu le contrôle de lui-même ? Ceci était un entraînement, vos vrais adversaires useront de méthodes bien plus sournoises. Si vous êtes un danger pour les autres… Que pensez-vous réellement apporter au Cercle ? Qu’attendez-vous de cette organisation ? »

Un silence pesant s’était installé sur son auditoire, actuellement composé de deux personnes uniquement. Si la Recruteuse en comprenait les raisons, elle attendait autant qu’elle redoutait la réponse de l’humain. Vouloir agir pour le bien de tous était une chose, être en mesure de le faire en était une autre. Posséder la force nécessaire n’était pas synonyme de réussite courue d’avance.

Message par Invité Jeu 22 Oct - 11:52

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La porte s’ouvrit de nouveau. Il semblait donc que cette femme eut envoyé des renforts. A vrai dire, j’aurais sûrement fait la même chose compte-tenu des circonstances.
« Relevez-vous, c’est franchement gênant… »
En effet, je pouvais comprendre son incompréhension et j’aurais aimé savoir qui, à ce moment-là, était le plus gêné. M’étais-je déjà une fois par le passé rabaisser à un tel niveau ? Cela devait même être une scène comique pour plusieurs de mes connaissances. Enfin, il était bien trop tôt, ou trop tard, pour s’inquiéter de ce genre de futilités.
« Ah, M’dame Alias ! »
Je rouvris mes yeux semi-clos à l’annonce de notre invitée. Je m’attendais certes à recevoir de la visite mais je n’avais ne serait-ce pas envisagé sa venue. Tsss. C’était bien la seule personne dont je ne voulais pas que ce sinistre spectacle soit montré.
« Dites-lui de se relever ! »
Trop de fierté pour attaquer un homme au sol ? Pensais-je en souriant légèrement, toujours face contre terre. Avant que je n’eusse le temps de me relever, il continua.
« Je n’ai pas l’intention de me venger de lui ! »
Comment ça ? Il ne voulait pas se venger ? Était-ce dût à la présence de notre invité ? Pourquoi refuser une telle offre ? Je m’étais proposé, il devinait bien qu’il n’y aurait aucune retombée sur lui. Peut-être avait-il peur pour son grade. Cela était la solution la plus vraisemblable mais je n’en étais pas satisfait pour je-ne-sais quelle raison.
La recruteuse reprit la parole.
« Tomhas, relevez-vous. »
Interrompu, je me relevai, légèrement recroquevillé par la honte et les remords. Cette attitude s’opposait à ma tenue habituelle, toujours droit et semblant vertueux. La recruteuse continua son propos.
« Enes, que pensez-vous de votre adversaire ? »
A vrai dire, j’attendais moi aussi cette réponse, je détournais au maximum mon regard de l’hybride tout en fixant le sol et essayant de rester un minimum naturel.
« Je respecte sa puissance mais je ne lui confierais pas mon dos. »
Je me mordis légèrement le coin droit de la lèvre inférieure. Cela sonnait comme une pique droit sur mon cœur mais c’était pourtant plus élogieux que ce que j’avais imaginé. Néanmoins, en vue des circonstances, imaginer ne me serait pas d’un grand recours. « Respecter ma puissance » ? Je m’étais fait dominer tout le long du combat et n’avait pour seul et unique coup porté une attaque fourbe et disproportionné à la situation. Il faisait probablement preuve de cynisme alors.
« Vous voyez Tomhas, sans confiance de la part de ses partenaires de mission, nous n’arrivons à rien. Nous sommes tous différents mais c’est l’union qui fait notre force. Vous imaginez-vous prêter votre dos à quelqu’un qui aurait pu vous tuer après avoir perdu le contrôle de lui-même ? »
Si cet homme à la force de protéger tous les autres. Volontiers. Néanmoins, je ne lui fis pas part des mes propos : cela aurait été le hors-sujet le plus total et il aurait semblé que j’essaie de faire tourner la discussion.
« Ceci était un entraînement, vos vrais adversaires useront de méthodes bien plus sournoises. Si vous êtes un danger pour les autres… Que pensez-vous réellement apporter au Cercle ? Qu’attendez-vous de cette organisation ? »»
Un silence s’en suivit.
« Ce que j’en attends ? C’est simple : je compte sur le Cercle pour rétablir la paix ici et faire de cette ville un espace ne serait-ce confortable. »
Cette réponse m’avait comme échappée. J’en pensais chacun de ses mots. Néanmoins, pour l’autre question, la réponse s’avérait plus ardue.
« Je dois vous accorder que je ne suis pas à première vue un homme aussi calme et serein que je l’avais moi-même pensé. Mon manque d’expérience flagrant semble être un plus lourd handicap que je l’avais imaginé. Je comprends alors qu’un élément aussi instable ne vous convienne pas. »
Je continuais à réfléchir à quelques atouts que je pouvais faire valoir durant cette tirade.
« Néanmoins, il reste un domaine où vous ne risqueriez aucune vie et où j’ai déjà fait mes preuves. J’ai pour gagne-pain un métier d’inventeur et je suis certain que je pourrais vous apportez une certaine force technologique qu’il vous manquerait. Par exemple, cette arme que je porte est de ma conception et, bien qu’elle puisse être améliorée, elle n’en demeure pas moins puissante en dernier recours. »
La dernière phrase se fit plus difficile et les derniers mots encore plus. « En dernier recours. »
« Je pourrais inventer de nouveaux objets pour vous faciliter la tâche voire de nouvelles armes même, ce qui assurerait un avantage tactique certain. Après tests, vous remarquerez leurs efficacités et leurs fiabilités. Je n’interviendrais pas directement sur le champ de bataille. »
Je me semblais moi-même peu convaincant et ne put m’empêcher de reprendre, après une seconde de silence.
« Il n’y a aucune chance que je fasse quelconque dégâts et encore moins que ne serait-ce je m’emporte ici, n’est-ce pas ? »
J’avais relevé ma tête en direction d’Alias.

Message par Invité Lun 26 Oct - 23:33

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Silencieuse, telle une statue ou encore l’une de ces vieilles gargouilles qui veillent l’éternité durant, Alias écouta la réponse de son interlocuteur. La brutalité avec laquelle ce dernier répliqua en premier lieu, fit vibrer son être tout entier. Non, elle n’était pas choquée d’apprendre qu’un citoyen lambda remettait en cause l’existence de la paix. Le Cercle avait fort à faire avec cette organisation criminelle, rien d’étonnant à ce que les habitants se sentent concernés, à plus ou moins grande échelle. Cet homme était fait pour servir leurs intérêts, aussi attendit-elle, autant qu’elle redouta, la suite de sa réponse. Tout allait se jouer dans les prochaines secondes, minutes peut-être. Le destin d’un individu perdu parmi tant d’autres, aux convictions pourtant vitales pour l’avenir de cette ville qui l’abritait en son sein. Ses craintes s’envolèrent doucement, à la manière du givre matinal fondant sous l’effet des premiers rayons de l’astre solaire. Son interlocuteur était plus lucide qu’elle ne l’aurait imaginé, compte tenu de la tournure de ce qui aurait dû clore son entretien en vue de lui permettre de rejoindre les forces du Cercle. Cela la peinait un peu dans le fond, de ne pas avoir de contre-arguments à lui opposer et d’être ainsi en mesure de le contredire. L’incident avec Enes parlait de lui-même. Une ombre passa furtivement sur le visage de la Recruteuse, incapable pourtant de la voir sur elle-même. Elle sentait la fin proche. Pourtant, l’espoir l’envahit une fois de plus lorsque la suite franchit les lèvres de l’humain. Devenir l’inventeur, l’armurier en chef du Cercle ? Cette perspective la fit sourire, bien malgré elle.

« En effet. Cette solution me paraît plus appropriée vous concernant Tomhas. »

Dire qu’elle n’avait pas osé mettre en avant cette possibilité, trop aux prises avec ses tourments intérieurs. Mais il y avait également une raison qui traduisait cette incertitude concernant son interlocuteur.

« Je savais qui vous étiez Tomhas. Votre aura vous prédestinait à nous rejoindre. Je suis heureuse d’entendre que vous avez trouvé la voie qui vous conviendra le mieux. Cependant, je dois vous avertir : votre vie changera, c’est indéniable. En travaillant pour nous, vous ne serez plus en sécurité. La discrétion est de mise mais nous vous encourageons à vous installer ici pour faire valoir vos talents. Des objections Enes ? »

« C’est vous qui décidez Madame. »

Le sourire se confirma sur les lèvres de la lightness, laquelle s’adressa toujours à Tomhas :

« Je vais m’occuper de finaliser votre admission dans nos rangs Tomhas. Je vous ferai parvenir votre lettre d’admission, ainsi que les détails de votre affectation. Cela risque de prendre quelques jours puisqu’il me faut justifier votre affectation par un rapport écrit. Notre entretien est terminé, vous pouvez rentrer chez vous et vous reposer. »

Se disant, la jeune femme inclina brièvement la tête dans l’exacte direction de son interlocuteur, ce qui avait de quoi surprendre quand on avait connaissance de sa cécité. Alias écouta les éventuelles réponses de ce dernier, salua également l’hybride avant de se diriger vers la porte. Juste avant de sortir, la Recruteuse marqua une pause et se tourna vers Tomhas.

« Bienvenue parmi nous Tomhas. »

A peine la porte se fut-elle refermée sur sa personne, que déjà, la voix d’Enes retentissait dans la salle d’entraînement souterraine. Egal à lui-même, il félicita le nouvel admis à sa manière, franche et amicale, sans arrières pensées aucunes.

« Wouah la vache, c’est vraiment toi qui a conçu ses gants ? T’as bien failli me percer les tympans et le cerveau avec ! Ça te dit d’aller boire une bière ? J’ai pas envie qu’on reste sur une mauvaise impression tous les deux. Après tout, t’es officiellement Rookie ! Oh et au fait, qu’est-ce que tu penses de- »

Oubliée la gêne ressentie quelques instants plus tôt. Enes n’était pas quelqu’un de rancunier, bien au contraire. Peut-être était-ce pour cela que la lightness l’avait choisi en fin de comptes. Pour mieux tester le candidat au poste de recrue du Cercle. Et l’hybride n’était pas prêt de lâcher l’affaire de ce côté.

Message par Invité Mer 28 Oct - 21:33

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« En effet. Cette solution me paraît plus appropriée vous concernant Tomhas. »
Ces mots me rassurèrent. Je soufflai légèrement pour récupérer un rythme cardiaque plus habituel. A nouveau, elle me mit en garde face à la dangerosité de ce travail. Avait-elle elle-même une fois perdu quelque chose de cher ici ?
« Des objections Enes ? » « C’est vous qui décidez Madame. »
Aucune objection ? Pourquoi ? Cette question me hantait, pourquoi était-il ainsi ? Je fis précipiter hors de mes pensées par la recruteuse.
Une nouvelle fois, son geste sembla m’atteindre. Je ne remettais pas son handicap en doute, je savais au fond de moi que ce n’était pas une comédie mais cet instinct me resta inexpliqué.
Alors qu’elle tourna le dos, je fis longer mes bras le long de mon corps et m’inclina légèrement, le dos droit cette fois.
« Bienvenue parmi nous Tomhas. »
Je ne savais pas quoi répondre à cette phrase considérée comme si banale. On souhaitait souvent la bienvenue, on le pensait rarement. J’avais apprit à répondre à ce cas-ci mais pas celui qui s’exposait à moi. Je pris alors un instant pour appréhender le sens de chacun de ces mots. Peut-être m’exaltais-je pour peu de choses. La porte claqua. Enès reprit instantanément la parole, me laissant un soupçon de stupéfaction.
« Wouah la vache, c’est vraiment toi qui a conçu ses gants ? »
Pourquoi n’entendais-je aucune ironie ni sarcasme dans le timbre de sa voix ?
« T’as bien failli me percer les tympans et le cerveau avec ! »
En effet, et ce n’est pas une chose dont on peut rire !
«  Ça te dit d’aller boire une bière ? »
Pourquoi n’es-tu pas en colère ? Pensais-je férocement, serrant mon poing. Je me redressai. Il continua à parler, sourire aux lèvres. Je pense, qu’habituellement, j’aurai répondu avec un large sourire et me serrais bien entendu avec un homme. Ce n’est pas que je ne voulais pas devenir son camarade, juste que j’étais illégitime à ce poste et que je restais perplexe face à l’amabilité de ma victime.
Je fus une nouvelle fois interrompu mais, cette fois-ci, par un vertige.
« Excusez-moi, une prochaine fois peut-être »  coupais-je la conversation en tentant d’avoir le sourire le plus sincère. Puis je m’esquivai. Une fois la porte passée, je m’appuyai sur le mur pour reprendre mon souffle et secoua doucement la tête.
Sur le chemin du retour, je me perdis une nouvelle fois dans mes pensées, plus confuses. Et s’il était tout simplement meilleur que je ne le suis ? Je souriais légèrement : m’étais-je fait un nouvel ami sans m’en rendre compte ? J’avais cette envie de l’aider et pas seulement par devoir morale. Peut-être un jour … Pour le moment, il me faut un doliprane puis il faut que j’essaie de trouver une solution à ce nouveau problème. Pensais-je en appuyant sur mon oreille. Un doliprane et du repos. Me corrigeai avec un sourire plus ample. Un médecin m’avait une fois apprit que le repos n’était pas une chose à négliger.
Un verre vide à côté du lit, je m’étais assoupi, habillé, d’un sommeil paisible. Cette fois, la lettre attendra, désolé.

Aurais-je la chance de le croiser à nouveau ? Je l’espère.

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