Tout le monde part.. ou presque [PV Naome] Terminé

La vie est comme ce monde. Elle possède ses mers calmes, et ses océans tempétueux. Elle possède ses hautes montagnes calmes et ses gouffres profonds dont on a tant de mal à sortir. Mais elle a aussi de grandes plaines, plates, sans aucune ondulations de terrain. Ces plaines sont des jours où rien ne se passe, des jours où ont peu oublier que vivre dans ce bas monde est difficile. Des jours où le courage et la ténacité ne sont pas nécessaires... Mais parfois dans ces plaines se trouvent des trous, où bien des collines que l'on avait pas vu. On appelle cela : les imprévus. Et les imprévus, c'est comme les bulles d'une boisson pétillante, c'est ce qui fait qu'on la préfère ou non à de l'eau courante...

Une autre journée de professeur terminée. J'étais calme, détendue, et ne l'avais pas vu passer. Il faut dire que ce jour-là, j'étais un peu dans les nuages, et beaucoup moins réceptive que d'habitude à ce qui ce passait. J'étais loin d'en devenir maladroite et distraite, mais je perdais toute ma supériorité d'elfe dans ce domaine. Mais cela n'affecta en rien ce qui se passa. Il ne se passa d'ailleurs rien de spécial. Si j'avais été dans mon état normal, cela m'aurait agacé. Mais pas là... Fin de journée, je décidais d'aller à la petite cafétéria du lycée. Je n'y avait jamais mis les pieds, pour la simple et bonne raison qu'il y avait toujours trop de monde à mon goût. Mais ce soir-là, tout le monde était parti, et le bar était fermé, ce qui était beaucoup moins attrayant bien sur. Je me commandais un thé à une des machines restantes. Puis m'installant sur une petite table en retrait, je le sirotais. Pourquoi en retrait me demanderez vous ? Une sorte d'habitude.

Toujours est-il que je restais un moment à siroter ma boisson chaude, sans vraiment penser, juste en étant détendue. Mais ce moment de paix devait bien se finir à un moment ou un autre. Mais il est vrai que je ne pensais pas que ce serait cette personne qui y mettrais fin. Sans m'en rendre vraiment compte, j'entendis des pas derrière moi...

Naome Xerxes Ishika... Vampire et télépathe. C'était cette homme qui venait d'arriver et qui venait de prendre une chais pour s'asseoir près de moi. Et dire que j'étais si bien. Maintenant, je me retrouvais tendue prête à réagir à la moindre de ses approche, au moindre de ses petits jeux. J'écoutais sa phrase calmement quand même. Il fallait que je me résonne, car après tout il ne m'avait rien fait. Et moi aussi, j'avais un peu jouer lorsque l'on s'était rencontrés. Il m'avait prévenus que l'on allait se recroiser, que l'on était collègue. Idée qui ne m'avait jamais ravie, d'ailleurs. Je savais qu'avec lui, je n'avais pas besoin de parler. Ce qui m'arrangeait quelque part.

*C'est un don que doivent avoir beaucoup de personne avec vous, Naome.*

Autant être directe après tout. Oui, j'étais certes un peu sèche aussi, mais je n'étais pas vraiment dans un période où je pourrais me vanter d'être sociale, loin de là. J'étais d'une nature très solitaire, doublée de quelques instincts assez sauvage. Tout le monde connait la légende du loup solitaire... Moi j'en étais simplement un, dira-t-on...

*Que me vaut l'honneur de vous voir en cette heure si tardive ?*

Oui, c'était du sarcasme. Mais je ne me posais pas trop de questions en ce moment. Les gens devaient me prendre comme je venais, j'étais simplement moi-même après tout. Je finis mon thé, posa ma tasse sur la table, dans un silence absolu. Il était juste couvert par nos deux respiration, si faible en ce qui concernait celle du vampire...

Un vampire qui n'aimait pas a solitude... Ou qui en avait trop eu. C'était un peu étrange, mais compréhensible. Je regardais l'homme se réinstaller sur sa chaise, et poser son menton sur la table. Ainsi positionner, il avait presque l'air d'être gentil et innocent. Et pourtant, j'en doutais encore. Je le regardais, ne sachant que faire. Je n'avais aucune envie de m'en aller tout de suite, ce qui voulait dire que nous allions rester un moment ensemble. Je me détendis, fermant une seconde de plus les yeux, pour les rouvrir. Il étaient maintenant plus amicale, et je réussis même à accrocher un sourire à mes lèvres. Lancer mes pensées était intéressant au début, mais je préférais finalement utiliser ma voix. Ou plus, utiliser ma voix en plus de mes pensées.

"J'ai du mal à vous comprendre, en tant que profonde solitaire. Mais disons que je le fais...Que voulez-vous de plus. Un grand silence pendant un temps indéterminé ?"
* Après tout, je n'ai rien à vous dire.*

C'était totalement vrai, je n'avais rien à lui dire. Ce n'était pas méchant, mais je ne voyais vraiment pas de quoi parler avec lui. Nous paraissions si différents. Je l'observais attentivement, tout en veillant à ne pas trop soutenir son regard. C'était quelque chose que j'avais du mal à faire, cela me mettait un peu mal à l'aise. Et c'était pire lorsque l'on essayait de soutenir le mien. Un de mes points faibles...

Le voyant lever un sourcil, puis l'entendant dire cela, j'eus un rire mental. Lui rougir ? J'étais quasiment sure qu'il s'en fichait bien. La suite de ses propos me surprit un peu plus, mais en y réfléchissant bien, je me dis qu'il y avait surement plus de croisement dans ce monde qu'il n'y paraissait. Il aurait aimé être comme nous... Personnellement, j'étais très bien comme j'étais, et je préférais être une elfe à quoi que se soit d'autre. J'étais quelque part flattée qu'il dise cela, et je le montrais d'un sourire franc. Peut-être pouvait-il effacer les préjugés que j'avais sur lui... Ou peut-être pas. Il me regarda avec un léger sourire et j'effaçais sur le coup le mien. J'écoutais sa dernier phrase, et levait un sourcil, comme pour demander une preuve.

"Je n'ai rien à cacher, de toute façon."
*Oh, le beau mensonge...ZUT !*

Et voila, j'avais commis ma bourde de la journée. Une grande erreur que de dévoiler son mensonge. J'avais juste une seconde oublié sa télépathie et je m'étais dénoncé toute seule. Je rougis légèrement et détournais la tête. Quelle idiote je faisais vraiment. Je n'avais qu'à lui révéler tout, tant que j'y étais. Mais après tout, qu'avait-il a dire... A part bien sur mes faiblesses, mes envies le topo habituel. De toute façon, il ne valait mieux pas que je cherche maintenant. L'ignorer moi-même était une protection imparable après tout. Je jetais un regard discret à mon interlocuteur, pour essayer d'apercevoir l'expression qu'il faisait...

Alors que je le regardais de nouveau, il changea de position. J'écoutais ses propos, sachant qu'il avait pertinemment raison, sur tout les points. Mais quand il me regarda, pour appuyer son propos et me montrer qu'il pensait à moi, je soulevais un peu mon menton. Je reniais un peu son avis sur moi-même. Si je rejetait autant les autres qu'il le disait, je ne serais pas devenue professeur. Certes, les autres adultes je les évitais. C'était ma nature, on ne lutte pas contre cela. Il dit ensuite qu'il ne chercherait pas à me voler mes secrets. J'aimais bien le terme utilisé. Et j'étais contente qu'il fasse cette précision. Mes secrets pesaient bien assez lourds tout seuls, je n'avais pas besoin que quelqu'un d'autres les remue à ma place. Je respirais un coup, faisant tourner la tasse de thé dans ma main. Ne sachant pas trop quoi dire, et me méfiant toujours un peu de cet homme, je l'emmenais sur un sujet banal...

"Et sinon, vos cours se déroule bien ?"

Oui, plus banal comme discussion entre professeurs, il n'y avait pas. Mais au moins c'était un sujet sans danger pour moi.

*Oh, et puis zut, en quoi peut-il être vraiment dangereux. Tu sais te défendre ma petite.*

Je me résonnait un peu trop fort peut-être, il allait surement l'entendre en écho dans sa tête. Mais cela ne me dérangeait pas plus que ça. Je le regardais maintenant droitement, directement, et je n'étais plus du tout tendue, plus du tout inquiète. Et je préférais largement cela.

Le plus intéressant arriva maintenant. Après avoir poliemment répondu à ma question, le vampire se rapprocha rapidement. Nos souffles se croisaient. Deux minutes avant cela, je me serais tendue et aurait tourné les yeux. Mais pas là, non. Peut-être que moi, je ne pouvais pas le tuer, mais j'avais une bonne défense... Et la mort n'était à mon goût qu'un autre passage, rien de très grave. Et puis rien ne me retenait en ce monde quelque part. Forte de mes avis, je souris franchement au vampire. Une légère brise venait me caresser les joue, et elle était parfaitement naturel. Naome ricana et se réinstalla sur sa chaise. Sa dernière phrase ne fit que confirmer mon avis. je ne serais jamais une menace pour les autres. Mes buts étaient simple : apprendre à mes élèves, et vivre en paix une vie demi-sauvage dans la forêt. La seule chose que je pourrais faire en plus serait de protéger soit un animal, soit un homme qui m'inspirait de la sympathie. Mais ce n'était pas encore arrivé jusque là. Donc, ma conclusion était bonne : je n'avais rien à craindre de lui.

"Une menace, moi ? Croyez-vous que je sois assez puissante et surtout déterminé pour devenir une menace à un quelconque niveau ?"

C'était plus à moi-même qu'à lui que je posais cette question, et cela se voyait car je regardais droit devant moi. Quand soudain en réponse, un souvenir me frappa. Une journée particulièrement chaude... J'étais folle furieuse, et j'ai traversé la forêt comme une furie. Et cet homme était arrivé. Ces yeux m'indiquait un pervers de première classe. Et qu'il en soit un ou non, j'avais attaqué. Je ne l'avais pas tué, mais ce n'était pas l'envie qui m'en manquait. Un sourire légèrement sadique apparut sur mes lèvres, avant de disparaitre. La seule vraie menace en moi était que je n'aimais as du tout que l'on me sous-estime, aussi.

*Cela n'arrivera normalement pas... Les elfes sont respectés... Ceux qui le feront ne seront pas digne d'une démonstration.*

Je repris mon sourire chaleurreux, puis tourna la tête vers Naome. Je me demandais brusquement si il percevait aussi les images. Mais je m'en fichait bien quelque part, car cela ne changeait rien.

Naome me fixait, et j'arrivais à soutenir son regard. Enfin, pas plus que quelques secondes à chaque fois. C'était encore un exercice compliqué pour moi. Il sourie, je suppose qu'il avait vu et entendu mes pensées. Je réfléchissais pendant qu'il parlait de moi. Il était vrais que je juger d'un regard les gens. C'était de qui me permettait d'anticiper certaines choses, ce qui me protégeait. Mais j'étais aussi capable de remettre en question mon jugement.

*Je ne serais déjà plus la si j'étais restée sur ma première impression de vous. Vous m'avez fait penser à un chat... Qui joue allègrement avec sa sourie.*

Je détestais qu'on joua avec moi et c'était pour cela que mon esprit avait affiché danger, à sa venue. Mais maintenant je voyais qu'il ne me ferais rien, même si cette impression première restait en filigrane dans ma tête. Ces dernières phrases piquèrent ma curiosité, mais je supposais qu'il ne voudrait pas en parler, sinon, il l'aurait déjà fait. Je me contentais donc d'écouter la suite de ses propos. J'en avais vu bien assez lors de notre première rencontre, en ce qui concernait son pouvoir. Je n'en voulais pas plus, non, cela était sur.

"Je n'en ai en effet pas besoin..."

Pour ce qui était de me démonstration, je n'en avais aucunement envie non plus. Je connaissais ma puissance, mais je savais que je n'avais jamais utiliser la totalité d'un seul coup. Et je n'en avais pas plus envie que cela. Je faisais toujours tourné la tasse entre mes doigt, lorsqu'elle glissa légèrement vers le bord. Je lui fis continuer son mouvement, alors qu'elle n'était plus sur la table, puis la ramena vers moi et cessais de jouer avec. Je plongea en bonne fois pour toute mon regard dans celui de Naome. Me prenait-il pour une folle, comme je n'avais pas peur de la mort ? Ou pouvait-il comprendre que rien ne me retenait ici ? Questions, questions...

Je ne fus pas du tout étonnée par son salto, je pouvais faire de même, même si nos pouvoirs différaient. Il s'inclina, et je lui rendit son salut d'un signe de tête. Je commençais à l'accepter finalement, cet homme. Aussi étrange soit-il. Malgré cela, quand il se rapprocha au niveau de mon oreille, je me tendis. Je n'aimais toujours pas la proximité. Je souris malicieusement à sa phrase, il ne m'avait pas comprise, malgré qu'il puisse lire dans mes pensées. Mais c'était sans importance maintenant. Je me détendit visiblement quand il alla jusqu'à la sortie, bien que je ne bougeais pas d'un cil. A sa dernière phrase, j'eus un grand sourire amusé. Ce gars pouvait être vraiment extra quand il le voulait !

Je le laissais sortir, puis m'éclipsait par une fenêtre. J'atterris élégamment, puis rentrais chez moi sans autre ménagement. J'étais détendue jusque là, mais j'étais vraiment lasse. Un coup j'étais la professeur souriante, prête à tout pour que ses élèves réussissent. Mais le reste du temps, j'étais une elfe solitaire sans aucun but... Il fallait que sa change, avant que je perde vraiment tout mon moral...

[TERMINE]