| par Invité Dim 8 Mar - 22:55
| Le soleil se levait doucement dans son dos, après avoir passée une nuit entière à survivre à ses démons elle était à bout de nerfs. Ses cheveux habituellement d’un émeraude éclatant n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes. De fins trais de pailles s’entre choquants au dessus, dessous des yeux, lui voilant une partie du chemin qu’elle empruntait. Elle ne savait ni le jour, ni l’heure, bien qu’elle se doutait qu’il était relativement tôt. Le teint grisonnant de ce début de journée lui donna presque la nausée. Loin d’être une fanatique du soleil, elle savait apprécier quelques rayons audacieux. Regardant avec peine l’épais voile grisonnant s’étendant au-dessus d’elle, c’est les larmes aux yeux qu’elle pénétra dans cette sinistre ville. Plus rien ne lui plaisait, ni ne l’intriguait elle avait l’impression d’être dépossédée. Danaliel ne lui avait pas adressé la parole depuis plusieurs jours, elle n’arrivait plus à l’invoquer ni à le sentir. Elle se sentait seule, désemparée et affreusement faible. Luttant pas après pas, c’est gênait qu’elle affronta le regard de quelques commerçants ouvrant de bonne heure. Les marchés étaient ouverts, les marchands prêts et à l’affut du moindre client. Leur haleine café clope et dédain d’ordre commerciale manqua de la faire vomir. Ne pouvant ni les envoyer balader, ni les tuer elle encaissa chaque pointes. Ses cheveux en bataille, son teint cadavérique, ses multiples blessures couvrant ses bras et son visage. Et bien évidement, l’absence de chaussures recouvrant ses pieds sales.
Elle allait faire fuir les clients, elle devait partir, ils ne voulaient rien avoir à faire avec une pouilleuse débarquant de nulle part. Les plus belles souffrances de l’univers n’atteignaient les chaumières que depuis les écrans plats et hérissant fournit par l’industrie. Il n’y avait plus de place pour la charité, ni pour le pardon. Encore une fois la petite sorcière aux longs cheveux mal peignés dût se faire à la dureté du monde réel. Nahelle n’aimait pas marcher la journée, elle se sentait moins en sécurité, tout le monde pouvaient poser son regard sur elle sans frémir. L’obscurité ne masquait rien, la lumière montrait tout. Alors que ses jambes tremblaient une énième fois, c’est paniqué et les joues rougis par la honte qu’elle s’effondra dans une rue annexe. S’étendant de tout son long contre le parvis froid d’une maison abandonnée, elle ne put s’empêcher de sourire en entendant le son de leurs voix s’affaiblir de plus en plus.
Une heure et trois coups de botte plus tard, elle fut redressée et amenée à l’entrée du quartier dévasté par un aimable gorille au Marcelle troué. Les affaires reprenaient, elle se redressa lentement en titubant puis reprit sa route sans remercier son chauffeur. Ce dernier se contenta de lui faire un clin d’œil ainsi qu’une caresse fessiale avant de disparaître dans les décombres d’un quartier qu’elle reconnaissait aisément. Ses pas s’en allèrent le long d’une rue aléatoire l’amenant à accélérer après avoir croisée le chemin d’une espèce de prédateur sexuel louche. N’ayant ni l’envie, ni la force de simplement le tuer, elle se contenta d’avancer en trottant péniblement. Supportant les bruits de langues rebondissant contre les lèvres de cet enfoiré, c’est excédée qu’elle manqua de l’insulter après avoir supporté le ton de son rire.
Au loin un brun aux airs pommés était simplement assit sur un banc étonnamment encore debout. Approchant de lui sans un bruit, elle se contenta de le saluer en faisant comme si de rien n’était, le pervers toujours à ses fesses commençait à dévisager méchamment le jeune homme qui n’avait rien demandé :
-Comment vas-tu mon chou ?
Lui demanda-t-elle en tremblant, les yeux dans les yeux. |
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