| par Invité Jeu 2 Oct - 22:35
| Elle semblait avoir perçu mon insinuation assez rapidement, alors que je ne faisais qu'un mauvais jeu de mots dont la plus part des humains auraient pris comme une blague. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire quelque peu lugubre avant qu'un rire ne s'y échappe, venant briser le silence qui avait commencé à s'installer. Ses yeux avaient de suite perdu leur ton glacial, même si ils ne devinrent pas beaucoup plus chaleureux. Elle semblait presque se moquer si je me fiais au peu que je connaissais d'elle. Même si des moqueries n'étaient pas exactement une réaction adaptée. En même temps, il était difficile d'être surpris de nos jours lorsqu'on apprenait la vraie nature de quelqu'un que l'on venait de rencontrer, de même qu'elle ne semblait ni prompt à la peur ou à la nervosité. Elle semblait se moquer de tout : de moi, de l'endroit où nous étions, de la vie elle-même. Et quelque part, pour une raison qui m'était inconnue, je ressentis un vague élan de tristesse. J'avais rencontré des gens de la sorte auparavant, et la plus part avaient des raisons assez sombre pour devenir ainsi. Mais chez elle, cela semblait différemment. Ou peut-être était-ce mon imagination. Loup remua encore une fois, m'envoyant une image d'une orpheline, puis de nous. Comment devais-je interpréter ces images ? Oui, j'étais orphelin, mais Loup pensait-il qu'elle l'était aussi ? Etait-ce de là que venait ses élans protecteurs ? Je ne percevais pas l'odeur d'un compagnon se mêlant à l'odeur de la jeune femme, ou d'autres personnes qu'elle même. Cela ne voulait pourtant strictement rien dire ; elle pouvait très bien être célibataire et vivre seule étant donné qu'elle était à coup sur plus âgée que je ne l'étais moi-même.
Puis un mouvement au niveau de ses épaules attira mon attention. Je me surpris à être surpris, aussi bizarre que cela puisse paraître, de mon relâchement. Pendant un instant, j'avais arrêté de faire vraiment attention à une menace possible, perturbé par les images et les remous de l'animal en moi. Il fallait dire aussi que ce n'était pas tous les jours que l'on rencontrait une humaine qui prenait de haut un lycan alors que ces derniers étaient au beau milieu de nul part et seuls de surcroît. Cependant je comprenais mieux d'où venait cette assurance qu'elle avait lorsque j'aperçus ce qui semblait être un fusil à impulsion électrique qu'elle venait de sortir de son sac pour le poser sur ses lèvres d'une manière qui voulait clairement dire "Tu n'as jamais été une menace. Un peu trop près et t'étais cuit". C'était un geste quelque peu arrogant et provocateur, cependant cela m'amusa plus qu'autre chose. Autant que ses paroles aussi venimeuses que les précédentes alimentèrent mon amusement. Avait-elle déjà vraiment rencontrer un mâle alpha ? Surement pas à proprement parlé vu qu'il n'y avait pas de meutes à l'Avventura, mais des dominants surement oui. Cela me fit sourire qu'elle parle de moi comme un mâle alpha, faisant abstraction du reste de la phrase. Alors qu'elle passait la sangle de son appareil autour de son cou pour pouvoir poser librement la main qui tenait pas le pistolet sur sa hanche. Elle me toisa une nouvelle fois avant de laisser échapper un autre sifflement qui, je supposais, tenait lieu de rire. Elle avait dans les prunelles une lueur...que je caractériserait presque de démoniaque. Prédatrice était le premier mot qui m'était venu à l'esprit mais en y réfléchissant bien elle n'avait rien d'une prédatrice. Voir si peu d'humanité chez une humaine me fit rire, et je ne me retins pas pour le lui faire savoir.
-Pas la peine de faire la dur avec ton petit jouet, j'ai bien compris que d'humaine tu n'avais que l'odeur, fis-je amusé.
Elle n'était qu'à un bond de moi, et à cette distance je pouvais lui prendre son fusil des mains avant qu'elle n'ait eu le temps d'appuyer sur la gâchette. Mais quelque chose me disait que c'était fait exprès, et qu'elle savait que je n'allais rien faire. Certes, elle avait raison, mais c'était uniquement parce que je n'avais aucune envie de la tuer. Dans le cas contraire, eh bien je suppose qu'elle aurait été morte ou moi électrocuté. Cependant, surpris, elle répondis lorsque je lui demandai mon prénom et Séréna me parut un prénom adaptée à son caractère de cochon.
-Enchanté, répondis-je alors qu'elle n'avait pas le moins du monde l'air enchanté.
Les cheveux noirs de la jeune demoiselle virevoltaient sous l'effet du vent qui m'apportait son parfum plutôt agréable et exempt de peur ou aucune émotion indiquant qu'elle avait conscience de se tenir face à quelqu'un qui pouvait la tuer en moins d'une seconde. A cette distance son arme ne lui auraient été d'aucune utilité, mais elle devait le savoir et s'en moquer. Pourquoi n'avais-je pas cacher ma nature ? Par curiosité. Elle qui semblait si sure d'elle, je voulais voir sa réaction face à un membre des créatures de la nuit. Mais il était clair que la partie "Survie" de son enfance avait été très largement déconnectée, ne la préservant dans un état de vie que pour les choses vraiment essentielles de la vie...et je me demandai si on avait tous les mêmes centres d'intérêts. Elle était loin d'être grosse, mais presque aussi loin de n'avoir que la peau sur les os. Sa musculature -si tant est qu'on puisse l'appeler ainsi- était fine et sous-développée. Et pourtant, lorsque je lui souris, elle me retourna un sourire carnassier. Une fois de plus j'éclatai de rire car cela était franchement amusant. Je jetai un oeil sur son taser, puis sur elle et son regard méprisant/arrogant et souris de plus belle :
-C'est le comble que tu me dises cela, vraiment, dis-en riant joyeusement. Vous êtes si fragiles pourtant...Il est peut-être vrai que parmi vous il n'y a pas que des brebis, et peut-être que les loups seront surpris de constater que tu n'en es pas une. Mais un jour tu agacera le loup, et il te tuera, purement et simplement. Cependant, j'aime bien ton caractère et ta témérité, terminai-je avec un large sourire amusé. Tu réduis ton espérance de vie seule comme une grande, mais j'aimerais bien être là le jour où un vamp ou un loup, ou autre chose te sautera dessus.
Je n'avais aucune crainte quant à son pistolet à impulsion électrique : j'étais à nouveau sur mes gardes et les mouvements humains étaient bien trop lents pour me surprendre à une si courte distance. Cependant je gardais une certaine distance de sécurité afin que je puisse apercevoir toutes les parties de son corps afin d'éviter toute attaque surprise, tout en ayant l'air parfaitement naturel. Ce n'était qu'une mesure de précaution qui était un peu exagérée, mais étant donné qu'elle tenait une arme dans sa main gauche, je préférais éviter de me retrouver électrocuter. Ça ne me tuerait pas certes, mais j'avais lu quelques trucs au sujet de son jouet et plusieurs dizaine de milliers de volts ne faisaient de bien qu'aux élémentaires de foudre, et personne d'autre. |
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