| par Invité Mer 17 Juil - 16:16
| Voilà une singulière manière de remercier. Koiln venait de sauver la vie de cet étranger non pas une, mais deux fois, en l'espace de quelques minutes à peine. Certes, il avait dû user de son agilité surhumaine pour bondir sur le second hybride, et c'est probablement ce qui le poussait à penser qu'il avait affaire à un autre hybride. Cependant, la correction voulait que l'on pèse le pour et le contre avant de menacer quelqu'un qui vient de nous aider, qui ne se montrait pas belliqueux, et qui de plus était à genoux sans moyen de défense, une lame sur la nuque.
"De quoi parles-tu ? Que veux-tu dire, je suis comme eux ? Tu veux dire, par exemple, capable de produire un double de moi-même ?"
En effet. L'étranger avait fait preuve à plusieurs reprises d'une agilité peu commune chez les humains, et en plus de cette capacité, certainement pas humaine. Par cette réponse, Koiln comptait souligner l'absurde de sa réaction à l'homme qui le menaçait. Il n'avait probablement pas envisagé le fait que Koiln avait eu une demi-douzaine d'occasions de le blesser mortellement, s'il l'avait voulu. Il avait l'air de mettre tous les hybrides dans le même panier, ce qui, en plus d'être d'une stupidité et d'une intolérance rare, était automatiquement contredit par les faits (comme par exemple un hybride en combattant un autre), ce qui semblait le mettre dans un malaise profond.
"Pour ta question, maintenant, je ne vois pas vraiment en quoi c'est si étonnant. Pourquoi aurais-je assisté à un meurtre sans sourciller, sachant qu'il allait possiblement m'attaquer ensuite ?"
Ce n'était pas exactement vrai. Koiln avait pour le coup agi par réflexe. C'était un automatisme, probablement inculqué par son éducation de pacifiste, qui l'avait poussé à défendre une victime.
"Cependant, que ça soit bien clair, si tu as l'intention d'obtenir quoi que ce soit de moi en me menaçant et me manquant de respect, alors tu es bien naïf."
Koiln n'avait pas grand chose à rajouter. Il avait formulé cela de l'exacte manière dont il la pensait. Cela allait aussi le poser face à un choix : soit retirer cette lame et éventuellement continuer cette discussion, soit frapper, avec une issue incertaine, car l'homme avait maintenant connaissance des capacités de Koiln, en particulier de son agilité et sa rapidité. Il ne pouvait donc être sûr de pouvoir le frapper avant que son interlocuteur ne bouge.
"Si tu agis comme ça en ville, je te garantis que tu vas rapidement finir en cage, les autorités n'aiment pas vraiment les nerveux des armes."
Il était bavard. Il lui semblait en effet important de clarifier la situation auprès de l'étranger, qui ne semblait pas familier avec le comportement en société, encore moins avec des créatures surnaturelles. Car c'était un indice qu'il était aisé d'analyser : l'inconnu ne réagissait pas seulement de manière agressive face aux vampires, mais également aux hybrides. De cela on pouvait proposer qu'il avait quelque chose contre toutes les créatures humanoïdes en général, ce qui était illogique car il cherchait à rejoindre une ville et était probablement suffisamment réaliste pour ne pas envisager tout seul l'attaque d'une ville entière, ou alors il se montrait belliqueux envers les créatures surnaturelles. Cette dernière possibilité était la plus plausible, mais était aussi étrange à envisager. En effet, il n'y avait pas moyen qu'il vive à Avventura dans ces conditions, mais rejoindre les Rebelles était aussi un choix incohérent, car il allait être amené à collaborer avec de telles créatures, même dans cet environnement.
"Et qu'est-ce qui te fait penser que je me suis rendu dans cette forêt seulement à ce moment, pour te rencontrer ? Égocentrique avec ceci ? Je pouvais être là bien avant, pour de multiples raisons qui ne te regardent pas plus qu'elles ne t'intéressent. Pourquoi penser que le monde en a après toi ?"
Il n'avait fourni aucune réponse, suivant ce qu'il avait dit au sujet des conditions d'une bonne conversation. Il avait seulement laissé entrevoir des possibilités. Koiln avait bien veillé à garder tout son calme pendant qu'il parlait. Ses réponses étaient d'ailleurs prononcées posément, afin que l'étranger ne se sente pas personnellement insulté. Il était seulement posé des constats, qui découlaient de raisonnements venus de faits que personne ne pouvaient contester. C'était presque mathématique.
"Maintenant tu peux retrouver le semblant de retenu que tu avait avant de me mettre ceci sur la nuque, ou alors rester sans garde pendant que l'ami de ces deux individus accoure à leur rescousse. Il ne manquera pas de passer inaperçu, comme les autres, si l'on ne sait pas interpréter les signes." |
|