Avventura
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Aller en bas

Message par Invité Dim 28 Oct - 0:06

Revenir en haut Aller en bas
La nuit commençait à tomber sur l’Avventura, le souffle frais de l’automne s’était mis à chuchoter dans la nature. Les arbres avaient aussi mis leur robe de couleur orangé, rouge et brun pour danser à la voix du vent.

Sedna pour une rare fois, avait eu besoin d’aller en ville. Certains produits ne lui était pas possible de produire dans sa petite caravane et encore moins avec le temps froid. Elle ne pouvait plus exposer ses plantes aussi facilement que lorsque le temps était chaud et agréable. Elle avait donc été chercher quelques produits locaux. Pommes, citrouilles et autres fruits et légume qui composait son régime alimentaire. Tenant le sac de coton contre elle, elle marchait lentement en admirant les maisons et l’architecture. Elle n’avait pas encore mis les pieds dans la ville depuis son arrivée qui fut plutôt tumultueux. Quelques bonnes fréquentations, des clients agréables et quelques rencontres qui lui avaient donné la chair de poule.

Selon les journaux qu’elle avait lu, beaucoup de crimes sévissaient de ce temps si. Elle n’osait même plus fréquenter le parc de nuit. Elle soupira doucement, alors qu’elle s’était mise à marcher d’un pas un peu plus rapide. La nuit tombait et il n’était pas souhaitable de rester en ville la route était longue pour rejoindre le lac où elle avait établi sa maison temporaire et à la nuit tombé nul ne sait sur quoi ou sur qui elle pourrait tomber. Les rencontres indésirables étaient à éviter, surtout qu’elle souhaitait ramener les courses jusqu’à Lir qui serait surement heureux d’avoir une ou deux carottes.

L’élémentaire c’était habillé un peu plus pour cette soirée plus fraîche, une écharpe bleu couvrait ses bras et le haut de son corps, alors que sa longue robe grise et bleu couvrait ses jambes du vent et du froid. Sa ceinture avec ses fioles à la taille, chose dont elle ne souhaitait plus se séparer pour sa protection.

Alors qu’elle entendait ses propres pas raisonner sur le sol, un bruit attira son attention. Elle cessa de marcher pour tendre l’oreille. Un animal ? C’était le son d’un animal souffrant et surtout en train de souffrir. Le son était faible, mais Sedna connaissait ce genre de son et son cœur se serra dans sa poitrine. Malgré, que la nuit tomberait bientôt sur Avvetura, elle ne pouvait pas ignorer la présence d’un être souffrant criant presque au désespoir pour obtenir de l’aide.

Sedna tourna sur elle-même cherchant la provenance du son. Ses yeux se tournèrent vers une petite ruelle mal éclairée. Elle s’avança et posa son sac contre un mur, le pire qu’il pourrait arriver c’est qu’on lui vole ses produits, mais elle irait en acheté d’autre. La vie d’un animal était plus importante que des produits qu’on obtenait par l’échange de monnaie.

L’élémentaire posa la main contre le mur de brique de l’allée. Elle n’y voyait pas grand-chose même s’il ne faisait pas encore nuit. Avançant lentement, elle eut la confirmation que le bruit venait bien de là.

Ce qu’elle vit l’horrifia, trois hommes battaient par amusement un pauvre chien. Les trois riaient alors que l’animal hurlait de douleur à force de coup. Sedna se mit à trembler de stupeur, personne n’avait le droit de battre ainsi un pauvre animal, personne n’avait le droit de faire souffrir d’autre être humain par plaisir.

- Lâcher-le !

Finit-elle par imposer face aux trois hommes qui se tournèrent aussitôt vers la belle dame d’eau. Les trois hommes surpris se mirent à rire plus fort en voyant la jeune femme osée ainsi leur dire quoi faire. Le pauvre animal leva la tête péniblement et tenta de se lever pour fuir comme il le pouvait, mais sans réelle succès.

« Héhéhé… et pourquoi on t’écouterais ? »

Lança l’un deux levant un peu la tête par signe de supériorité. Sedna resta campé sur ses positions même si l’envie de reculer et de fuir lui montait à la tête. Le chien ne pouvait pas fuir, alors abandonnerait-elle si facilement.

- Je…

Sans pouvoir vraiment commencer sa phrase l’un des hommes lui attrapa un poignet, lui faisant un sourire étrange. La tirant un peu vers lui serrant le poignet.

« Si on peut pas jouer avec ce chien, c’est avec toi qu’on va jouer alors…. »

Très rapidement se fut son deuxième poignet qu’elle senti emprisonner aux travers des doigts d’un autre homme. La panique se mit à monter aux travers d’elle. Pour le bien d’un animal, elle venait de mettre sa propre vie en danger. Habituellement, Lir était là pour la protéger, elle ne l’avait jamais fait elle-même. Ce qui devenait actuellement un problème.

Sedna se mit à se débattre tentant par tous les moyens de se libérer au moins une main, mais les hommes la soulevèrent de terre comme si de rien n’était. Les rires des hommes donnèrent froid dans le dos de la jeune femme. Elle était suspendu par les bras tel une poupée de chiffon impossible pour elle de prendre forme élémentaire dans cette condition. Impossible de libéré les poignets, elle serra les dents espérant trouver une solution avant que les choses ne s’aggravent….

[ce n'est pas mon meilleur ... mais au moins ce n'est pas mon pire ^^' aurait aimé faire mieux Jilan-San je me rattraperai promis.]

Message par Invité Jeu 1 Nov - 0:49

Revenir en haut Aller en bas
Après avoir échangé quelques dernières politesses avec cette mère de famille respectable –un peu trop peut-être selon lui- Jilan reprit le chemin de son appartement. Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris d’accepter de donner ces fichus cours de soutien bon sang ?! Pour se faire de l’argent supplémentaire ? L’argent n’était pas sa motivation dans la vie. Lui qui avait longtemps vécu sur les dots des jeunes femmes de bonnes familles qu’il séduisait sans scrupules, peut-être même qu’il pourrait devenir un homme riche s’il le désirait, bien que ce système d’héritage avait disparu de nos jours. Alors quoi ?? Certes, il lui arrivait de jouer dans bien des domaines avec ses étudiantes mais dans le cas présent, il s’agissait d’une collégienne ! Pas vraiment de quoi exacerber ses instincts de manipulateur… Maintenant qu’il reconsidérait la situation sous tous les angles, il n’avait strictement rien à gagner dans ce travail. Il n’était même pas sûr que cette gamine retienne un traitre mot de ce qu’il avait passé plusieurs heures à lui expliquer, alors bonjour la reconnaissance professionnelle ! Et pour ne rien arranger, il avait passé la journée à donner ce cours, il faisait déjà sombre quand il avait quitté le domicile. L’avancée des ténèbres avait considérablement influencé son humeur –comme si elle n’était pas suffisamment basse comme cela- et la perspective de devoir préparer ses cours pour le lendemain une fois de retour chez lui, le l’aida pas à positiver, loin de là. En résumé, le Lightness avait eu une mauvaise journée et n’était pas d’humeur. Malheur à ceux qui croiseraient son chemin. Il savait que les rues n’étaient pas sûres la nuit et que son pouvoir était plus faible qu’en plein jour, pourtant cela ne l’empêcherait pas de tordre le cou au premier imbécile qui mettrait un pied de trop dans son chemin.

C’est avec une expression effrayante qu’il entreprit de retourner à son appartement quand il entendit des rires gras provenir d’une ruelle un peu plus loin sur sa gauche. Il n’était pas difficile de deviner ce qui se tramait. Les hypothèses étaient multiples et toutes aussi ennuyeuses les unes que les autres. Un règlement de comptes, une histoire ayant débuté au coin d’un bar entre deux ivrognes ou simplement une démonstration de la violence dont étaient capables ces descendants des singes. Toutes les affaires concernant des humains l’indifféraient en règle général. Bien sûr que ça lui arrivait de tuer un ou deux de temps en temps et ce soir, il aurait bien eu besoin d’un petit divertissement pour se changer les idées. Mais rompre les os d’une personne se révélait amusant… à court terme. Jilan préférait de loin user de son pouvoir pour ôter la vie, il trouvait toujours le moyen de l’employer d’une manière différente pour faire varier les plaisirs. Or dans les circonstances actuelles, il devait faire une croix dessus, ainsi que sur sa petite partie de chasse improvisée. Il soupira, déçu de ne pouvoir supprimer quelques abrutis de la surface de la Terre et dépassa la ruelle afin de poursuivre son chemin quand une autre voix se fit entendre. Plus aigüe et nerveuse que les autres. Une femme ? Le Lightness sourit mais d’un sourire où naissait une joie malsaine. Faisant demi-tour, il se dirigea tout droit vers la ruelle d’où provenait le raffut. Certains imbéciles ne comprendraient jamais comment traiter une femme. S’ils pensaient que la violence menait à tout, ils se trompaient lourdement bêtes comme ils étaient. Il y avait bien d’autres façons d’obtenir une femme et toutes aussi efficaces…

Lorsqu’il découvrit la situation dans son ensemble, il ne put ressentir –si c’était possible- qu’encore plus de dédain pour les trois hommes qui malmenaient la jeune femme qu’il avait entendu. Elle était vraiment dans un sacré pétrin, une chance que Jilan soit passé par là, bien que le terme de «chance » soit exagéré compte tenu de ce qui allait suivre. Comment cette sotte avait pu se mettre en danger de la sorte ? Ne savait-elle pas qu’il ne fallait pas trainer dès que le soleil disparaissait de l’autre côté de l’horizon ? Ou alors elle aimait avoir affaire à ce genre d’individus… ? Les humains et leurs drôles de penchants… Perplexe, le Lightness l’observa, difficilement à cause du peu de lumière présente dans la ruelle. Le peu qu’il distinguait lui ôta cette dernière hypothèse, l’inconnue avait plutôt l’air de s’être mise en difficultés par mégarde. Enfin, il aurait le temps de lui poser la question quand tout ceci serait réglé. D’autant que le troisième homme, resté en retrait par rapport à ses complices qui tenaient fermement les poignets de la demoiselle, l’avait aperçu et lui intimait de… « se casser » ? Le sourire du jeune professeur s’élargit. Ce qu’il pouvait adorer aller contre les menaces que les ignorants aimaient proférer à son égard, comme s’ils avaient la moindre chance de s’en sortir face à lui… Il émit un petit bruit de désapprobation face à autant de bétise avant de croiser les bras, en fixant celui qui venait de l’apostropher, droit dans les yeux. Plus aucune joie ne se lisant au fond du regard hétérochrome, seulement l’envie de lui faire regretter ses mots et son attitude.

« Votre stupidité n’a d’égale que votre grossièreté ma parole… Maudissez le destin de vous en être pris à cette jeune personne, vous auriez pu voir l’aube se lever de nouveau sinon… »

D’un pas rapide, il s’avança vers le premier des deux hommes et lui saisit le poignet de la main qui retenait celui de l’inconnue pour le lui briser d’un coup sec. Ignorant les hurlements de douleur du malheureux tombé à genoux, il eut le temps de lui envoyer son pied dans la figure –lui cassant le nez au passage- avant de faire face au second individu. Celui se rua sur le Ligthness, libérant l’autre poignet de la jeune femme jusqu’à suspendue dans les airs. Il évita l’attaque, ne pouvant s’empêcher de lui asséner un coup derrière la nuque qui résonna atrocement dans la ruelle soudain devenue silencieuse, et rattrapa la demoiselle par la taille afin de lui éviter une mauvaise chute. Le Lightness lui adressa un sourire amical tandis qu’il relâchait son étreinte pour jeter un œil au dernier des trois hommes. Jilan doutait que les deux autres pourraient encore s’en prendre à lui ou à la jeune femme : l’un gisait étendu, la nuque brisée par mégarde alors que l’autre continuait à se lamenter de douleur. L’individu restant agrippa fermement le manche de la batte dont il s’était servi pour battre le chien. N’étant pas au courant de ce passage, le jeune professeur se contenta d’hausser un sourcil quand il vit l’autre agiter la batte dans une ultime tentative pour le faire fuir. Il était terrorisé mais de quoi ? De l’homme en face de lui et qui venait de mettre KO ses deux complices ou bien ce que ce même homme lui réservait comme sort ? Avait-il seulement conscience qu’il diminuait ses chances de survie en essayant de sauver sa peau de cette manière ? Jilan se mit à marcher lentement dans sa direction, tournant le dos à celle qu’il venait de tirer d’affaire. Dans l’obscurité, seuls ses yeux brillaient d’une lueur mauvaise.

« A votre place, je lâcherai cette batte… Quoique… » murmura t-il sur un ton mielleux.

Cédant à la terreur, l’homme brandit la batte au-dessus de lui avant de l’abaisser vers la tête du Lightness. Ce dernier l’arrêta facilement à quelques centimètres de son crâne –la force d’un humain ne faisait pas le poids contre la sienne- et l’arracha des mains de son propriétaire. La plaçant à l’horizontale, Jilan plaqua violemment la batte contre la gorge du malheureux, lui coupant la respiration et le soulevant de terre par la même occasion, maintenu en l’air par son dos appuyé contre le mur derrière lui. A cet instant, il avait complètement oublié la présence de la jeune femme, qui avait assisté à toute la scène. Il n’avait qu’une envie : faire souffrir cet humain, cette créature dont l’existence le dégoûtait au plus haut point. Et certainement le tuer ensuite mais pas de la mort la plus rapide et indolore qui soit…

Message par Invité Lun 5 Nov - 21:23

Revenir en haut Aller en bas
Sedna avait fermé les yeux, dégouté par les rires des trois hommes, elle ne regrettait pas son geste, au moins le chien ne serait pas plus battu par ces trois hommes sans foi ni loi. Pendu par les bras, comme une poupée de porcelaine prête à être cassé en mille éclats, la jeune élémentaire serra les dents prête à encaisser quoi qu’il arrive. Elle avait fait l’erreur de se balader à la pénombre, maintenant fallait payer le prix de cette erreur aussi injustifié soit elle. Une voix d’homme s’éleva de l’entrée de la ruelle qui attira l’attention des trois hommes. La jeune femme leva le regard pour voir un jeune homme apparaître devant elle, comme un signe du destin.

Ses yeux bleus océans se posèrent sur l’homme aux cheveux écarlates, elle ne l’avait jamais vu, un homme de cette apparence ne s’oublie pas. Par contre quelque chose vint déranger la jeune femme qui ne se sentit par nécessairement rassurer par l’arrivée de l’homme. Peur qu’il soit à son tour une victime ou était-ce un autre genre de pressentiment ? Un doute vint l’habiter, alors que les hommes qui la tenaient la soulevèrent un peu plus haut pour l’exposer comme un trophée.

Ses doutes se confirmèrent quand l’homme intervint. Son cœur se brisa en entendant à quelques centimètres d’elle le cri horrible de douleur du premier homme. Elle ne put que détourner le regard, alors que le deuxième subissait un sort semblable.

Alors que ses pieds touchèrent le sol, elle sentit une chaleur humaine près d’elle. Elle releva la tête pour voir le grand homme, tel un gentleman la retenir afin de lui éviter une chute, un air presque amical aux lèvres. Son air, son expression déconcerta la pauvre femme sur le bord d’un malaise, le cri du premier homme. Bien que la présence près d’elle fût brève, une étrange impression resta auprès de Sedna, alors qu’elle reculait en voyant le troisième homme avancer, sous l’effet de la peur pour se défendre tel un animal effrayer. Sedna ne savait plus si elle devait avoir peur de l’agresseur ou du sauveur qui était trop calme pour ne pas être un peu malsain.

Reculant toujours pour s’éloigner, son dos finit par heurter la paroi de brique de la ruelle. Si elle avait pu, une partie de son être voulait et aurait disparu dans le mur pour s’éclipser et fuir cet endroit, mais une autre partie d’elle préférait secourir le troisième homme, toujours en vie, qui servait vraisemblablement de passe-temps pour le « sauveur » de la jeune femme. Serait-ce elle la prochaine à subir le châtiment de l’homme aux cheveux écarlate ou était-il de bonne foi pour ce qui était de la secourir de sa fâcheuse position ? Tenait-elle vraiment à savoir si cet homme tenait à sa vie ou si allait-il en finir avec elle ensuite ?

Les questions se bousculèrent dans son esprit, alors que son cœur aurait préféré cesser de battre en baissant les yeux vers le premier corps inanimé et le deuxième figer au sol de douleurs horribles et hors de tout ce que pouvait ressentir Sedna. Vu l’état des deux premiers, une peur n’acquit dans son cœur.

Tremblant, elle regarda le troisième homme droit dans les yeux qui suppliait son tortionnaire de le libérer et de lui laisser la vie.

Puis, alors que la peur l’engloutissait dans le néant, son corps paralysé par la situation morbide, elle entendit un petit gémissement qui n’était pas humain. À sa gauche, gisait la première victime des hommes. Elle n’avait pas vu dans quel état était le pauvre animal qui se battait maintenant pour sa survie. Jetant un dernier coup d’œil aux trois agresseurs, elle regarda le chien. Pourquoi la vie de ce chien serait-elle moins importante que celle d’un humanoïde. Son choix était fait, l’étrange homme aux cheveux écarlates semblait bien plus amusé à s’occuper des agresseurs, elle avait alors le champ libre pour s’occuper de l’animal blessé.

Fermant les yeux, elle réussit à bouger pour courir et se mettre à genoux au côté du pauvre animal blessé. La douce élémentaire d’eau posa ses doigts délicatement sur la bête blessée lui caressant le museau, en vérifiant de plus près l’état de la première victime des trois hommes. L’animal leva les yeux vers Sedna pour regarder qui était auprès d’elle. Sous la présence rassurante de la femme, le pauvre animal ferma les yeux pour la dernière fois en reposant sa tête contre le sol froid.

Le cœur et la gorge de l’esprit élémentaire se noua. Ces trois hommes avaient commis un crime odieux aux yeux de la femme d’eau, au point de mériter la mort ? Jamais Sedna ne pourrait admettre une telle chose ou même réellement l’envisagé puisque chaque vie était précieuse à ses yeux.

Elle prit délicatement sa longue écharpe qui la protégeait du froid et la posa sur l’animal qui s’était battu jusqu’à la fin. Son corps exposé et mordu par le froid de la nuit tombante, frissonna pour se rebeller, mais elle préféra que l’animal mort reçoive une fin équitable et aux yeux de la jeune femme ce n’était pas dans une ruelle sombre ou quelqu’un s’en débarrasserait dans les poubelles. Pourquoi les humanoïdes avaient-ils le droit à une fin noble et pas les pauvres animaux qui aimaient et chérissaient les humains comme des dieux ?

La jeune femme porta un regard doux à l’animal, alors qu’elle lui cacha la tête dans le doux tissu. Son corps entier se crispa, ce chien ne méritait pas cette fin, même si c’était la vie… elle trouvait ça très injuste.

- … Pourquoi ? … mais pourquoi ….? Personne ne mérite une telle fin. Je compte bien te donner une fin honorable.

Demanda-telle, alors qu’elle emballa lentement l’animal dans son écharpe. Elle comptait aller l’enterrer dans les bois ou que son âme pourrait vivre en paix. L’homme déjà mort serait facilement retrouvé et mis en terre, pendant que ce pauvre animal… personne ne s’en souciait.

Elle n’osait même pas se tourner de peur de trouver quelqu’un derrière elle. Sedna désirait qu’emmener cet animal loin de cette ville affreuse, peu importe ce qu’elle devrait faire, elle le ferait. Cet animal méritait une fin mieux que celle qu’il avait eue. Serait-elle capable de soulever se chien afin de l’emmener vers un endroit plus tranquille ?

Message par Invité Jeu 15 Nov - 16:55

Revenir en haut Aller en bas
La pression mortelle de la batte s’accentuait à chacune des secondes qui défilaient. Pendant qu’il le maintenait suspendu dans les airs avec l’unique outil à sa disposition, le jeune professeur avait pris le temps de réfléchir à comment il aurait pu éliminer ce dernier adversaire. Celui-ci était complétement désarmé et n’offrait qu’une pâle résistance face aux capacités du Lightness. Même si la nuit affectait l’origine de ses pouvoirs, réduisant sa marge de manœuvres, sa force physique restait supérieure à celle d’un humain lambda et c’était toujours une satisfaction personnelle que de le constater. Il regretta toutefois son incapacité à utiliser le pouvoir de l’orbe, elle seule lui permettait réellement de donner libre cours à sa créativité destructrice. Tant pis, il lui restait quand même la batte, celle avec laquelle il était en train d’étouffer lentement le malheureux. Mais quelque chose dans le regard de sa victime le fit changer d’avis. La terreur que le Lightness lui inspirait et la peur de mourir pouvaient s’y lire facilement. Cela plu à Jilan, qui ne put s’empêcher de presser encore davantage le cou de l’homme, jusqu’à bloquer complétement sa respiration. La terreur se mua en désespoir et la peur en supplications silencieuses. Il tenait à sa vie à ce point ? De là à supplier l’assassin de l’un de ses compagnons ? Qu’il se rassure : le troisième complice ne tarderait probablement pas à les rejoindre. Cependant, l’agacement traversa fugacement l’esprit du jeune professeur : les humains étaient décidément tous les mêmes, ne vivant qu’à travers leur égoïsme, n’hésitant pas à renier leur égo contre quelques minutes d’existence supplémentaires. Mais cela dura peu de temps, un large sourire apparut sur les lèvres de Jilan. L’expression de sa victime lui plaisait malgré tout et il lui tardait de voir comment elle allait évoluer au fur et à mesure que la vie s’échapperait du corps de l’individu.

Tout le monde n’avait pas le privilège de goûter à cet instant unique où l’âme quittait le corps. Bien entendu, avec les récents événements, il était de plus en plus courant qu’une personne ait déjà connu la perte d’un être cher, voir que la scène elle-même se soit déroulée devant ses yeux. Cependant, seules quelques races pouvaient ressentir ce détachement définitif, traduit par une léger changement dans l’air : les Darkness et les Lightness, eux-mêmes revenus à la vie pour servir d’autres desseins. Si la mort du second homme n’avait suscité aucune réaction de la part du jeune professeur, tout juste la surprise de constater que sa nuque s’était révélée plus fragile que prévu, cette étrange sensation stoppa net Jilan lorsqu’elle se manifesta de nouveau. Il fronça les sourcils, fixant l’individu dont le visage avait déjà commencé à changer de couleur sous le manque d’air, puis regarda autour de lui, cherchant à comprendre de qui pouvait provenir ce qu’il venait de ressentir. Il était certain d’avoir neutralisé les trois hommes, seul l’un d’entre eux était mort. Est-ce que le premier qu’il avait blessé avait rendu l’âme à son tour ? Non, il n’avait fait que lui briser le poignet et le nez, pas de quoi en faire un drame non plus. Plus il y réfléchissait, plus la sensation qu’il avait perçu lui parut… différente de celle qu’avait dégagé le second individu en mourant. Comme si…

Sans s’en rendre compte, il avait fini par relâcher la pression de la batte contre le cou de sa victime. Ce n’était qu’un léger recul de sa part mais cela suffit à l’homme pour le repousser et se libérer complétement. Saisissant sa chance, il envoya son coude dans la tempe du Lightness –probablement en gage de revanche- avant de courir vers l’extrémité de la ruelle. En chemin, il marqua une courte pause pour jeter tour à tour, un bref coup d’œil à ses deux compagnons puis à la jeune femme mais comme tout bon honnête homme qu’il était, il abandonna là ceux qui restaient pour s’enfuir sans demander son reste. Se jugeant toutefois momentanément hors de danger, il prit la peine d’emporter le sac de courses de la demoiselle sans un regard pour elle, puis de disparaitre pour de bon. Le jeune professeur pesta, regrettant de s’être montré aussi distrait par une sensation qu’il avait pourtant maintes et maintes fois appréhendée. Sans cela, l’individu serait mort et il n’aurait pas reçu ce coup à la dérobée. Il porta sa main à l’endroit où le coude de l’homme l’avait touché. Le contact visqueux et gluant du sang contre ses doigts ne l’inquiéta pas outre mesure. Il n’en mourrait pas, c’était l’essentiel. La douleur était minime comparée à l’atteinte que ce geste avait porté à sa fierté. Qu’un humain puisse le blesser aussi facilement sans craindre de représailles était agaçant. Heureusement pour celui-ci, Jilan ne pourrait pas le retrouver comme l’aurait fait un lycan ou un vampire. A moins d’avoir beaucoup de chance, enfin, l’emploi du terme variait suivant l’un ou l’autre des partis engagés. Il ne faisait aucun doute que la vie de l’individu aurait pris fin lors du pire jour de son existence toute entière si sa route venait à recroiser celle du Lightness.

Revenant peu à peu dans le monde réel –l’envie de tuer le dernier des trois hommes l’avait déconnecté un instant de la réalité- il contempla la scène. L’individu blessé s’était reculé contre le mur, un peu loin sur la gauche, hésitant encore entre prendre à son tour ses jambes à son coup ou espérer de la pitié de la part du jeune professeur. Jilan haussa les épaules puis remarqua enfin la forme recroquevillée sur sa droite. Il reconnut la jeune femme qu’il était venu secourir à la base. Comment allait-elle réagir face à son intervention ? Il lui avait certainement évité de passer un bien mauvais quart d’heure mais il venait également de tuer un homme devant ses yeux. Il prit le temps de se reprendre avant de s’approcher de la demoiselle, s’efforçant de paraitre le plus naturel possible dans une situation comme la leur.

« Vous allez bien ? » demanda-t-il doucement quand il fut arrivé à sa hauteur.

C’est alors qu’il remarqua que l’écharpe de la jeune femme était posée à même le sol et il s’étonna qu’elle ne la porte pas autour de son cou. L’obscurité ne lui permit pas de voir immédiatement la petite bosse en dessous du tissu. Cependant, la sensation de mort provenait de cette petite chose étendue sur le sol et l’image d’un chien ou d’un chat errant se forma dans l’esprit du Lightness. Voilà pourquoi le jeune professeur avait été perturbé par cette mort, c'était celle d'un animal, pas d'un humain. Il n'avait pas soupçonné l'existence de cet être et cela lui avait valu un moment d'inattention. Mais pourquoi un animal mort gisait-il ici ? Et pourquoi cette femme restait figée devant le corps sans vie ? Cela avait-il un lien avec les raisons qui l’avaient conduite à se mettre dans une situation pareille ? Tant de questions sans réponses et Jilan était curieux d’en apprendre davantage.

« … C’est pour cette bête que vous vous êtes mise en danger ? Il est déjà trop tard vous savez.»

Message par Invité Sam 17 Nov - 6:28

Revenir en haut Aller en bas
Après quelques instants, Sedna entendit l’homme qui venait de s’approcher et quand celui-ci lui adressa la parole un frisson mélangé entre le froid et le dégout l’envahit. Néanmoins, elle resta près du corps de l’animal ne levant pas le regard vers son « sauveur ». Elle n’avait pas vraiment vu la bataille avec le troisième homme, mais l’avait entendu fuir… et semblait avoir entrevu qu’il avait fui avec ses courses. Ce n’était que des produits obtenus contre de l’argent. Ça n’avait aucune valeur aux yeux de la femme, alors elle ne s’en soucia pas. Seul Lir qui pourrait ne pas comprendre la situation lui ferait une petite crise, mais elle se ferait pardonner en lui trouvant autre chose avec de l’argent ou dans la nature.

- Je vais bien…

Finit-elle par dire tout bas restant calme toujours les yeux posés sur l’animal qui venait de rendre l’âme.

- …et je sais… qu’il est trop tard…

Sa voix était douce et calme bien qu’un tremblotante par les frissons, il n’y avait ni peur, ni agressivité, ni tristesse. C’était le cycle de la vie, bien que brutal et injuste, le mal était fait et elle n’y pouvait rien. La seule chose qu’elle pouvait faire à présent était d’offrir à cette pauvre victime un dernier repos avec dignité et paix. Avoir peur pour sa vie devant l’homme ne changerait rien si l’homme avait dans l’idée d’être son bourreau aussi. Alors, elle ne voyait pas l’intérêt d’avoir peur de lui ou de ce qu’il pouvait lui faire… Il y avait des choses beaucoup plus importantes en ce moment que de se soucier d’une éventuelle attaque qui aurait surement déjà eu lieu s’il l’avait prévu ainsi.

- Oui c’est pour cette « bête » que je me suis mise en danger, je ne pouvais pas passer mon chemin ainsi sans me soucier de son sort. Il souffrait… Il n’était qu’un jeu pour ces trois hommes… Je devais faire ce que je pouvais, même si j’ai été inconsciente d’agir ainsi…

Son sauveur était-il vraiment mieux que ces trois hommes ? Il avait dégagé le même amusement et agressivité que les trois hommes aux yeux de l’élémentaire. Une sensation étrange l’envahit et une envie de vomir vint, mais elle posa sa main au sol prenant une grande respiration, elle devait se contrôler et affronter cette sensation étrange qu’elle vivait pour l’animal qui venait de mourir. Elle connaissait cette sensation, la première fois qu’elle avait vécu cette émotion nuisible était quand elle avait vu un animal se faire tuer pour sa chair et être dévoré quelques heures plus tard, alors qu’elle vivait avec son père depuis peu de temps. Cet instant, c’était aussi le moment où elle avait fait le choix de ne pas tuer d’être vivant. Cette deuxième expérience, lui confirmait son choix, c’était trop horrible pour sa conscience. Elle ne pouvait pas faire ça, c’était contre nature. Seul mère nature avait le droit de vie ou de mort sur les êtres vivants, personne ne devrait avoir le droit de s’approprier ce droit de veto.

Son esprit était à présent mitigé, devait-elle le remercier de l’avoir sauvé, alors que ça avait couté la vie d’un être vivant ? Son geste envers elle était louable, mais il avait tué par choix et non par nécessiter pour le faire… Mais qui dans cette culture et société assoiffé de sang tuait seulement par ultime nécessiter ? Était-il vraiment différent des autres qui tuaient des animaux pour se remplir le ventre ou s’amuser… ?

Tendrement et avec une extrême délicatesse, elle prit l’animal dans ses bras. La carcasse était lourde et la jeune femme eue beaucoup de difficulté à lever l’animal pour le coller contre elle. Péniblement, elle se leva à son tour et garda la tête basse se positionna devant l’homme.

- Je vous remercie de m’avoir sauvé, votre geste envers moi est … honorable. À présent, je vais donner à cette « bête », comme vous dites, un dernier repos mérité… J’aurais préféré sauver ce pauvre chien, mais je n’ai pas réussi, alors je vais au moins lui offrir une fin paisible. Pour qu’au moins sa mort apporte de la vie dans le cycle de l’univers.

Ses cheveux bleus retombaient dans le visage de la femme, cachant le regard de l’élémentaire d’eau. Contrairement à son habitude, aucun sourire n’illuminait son visage. Elle était déterminée à offrir à cet animal une tombe.

Son corps fragile commençait à être mordu par le froid de la nuit tombante. Par réflexe de survie, son corps se mis à trembler plus sévèrement afin de créer de la chaleur. Ses doigts commençant déjà à s’engourdir et elle resserra ses bras autour de la masse mort qu’elle tenait dans ses bras.

La nuit allait être longue, elle ne pourrait pas attendre le matin, puisque la nature étant fait de mille beautés, avait déjà commencé le processus au retour à la terre.

*Comment peut-il agir ainsi, sans même un sentiment pour l’homme qu’il a si froidement abattu… Pourquoi … avoir intervenu pour me sauver si c’était pour donner ça … ?*

Aucune larme, aucune tristesse, aucun regret de ne pas avoir arrivé à temps ne vivait dans l’âme de la femme d’eau. Seul de l’incompréhension du geste de l’inconnu aux cheveux écarlate et de la tuerie qui avait eu lieu devant elle vivait au fond d’elle. Les humains étaient-ils si tous violent et immoraux ?

Elle resta figée devant l’homme ne sachant pas quoi lui dire d’autre, elle aurait préféré vivre de la colère contre cet homme ou encore vivre une émotion négative contre lui. Pour le moment, Sedna n’avait envie que lui demander son aide pour transporter l’animal, mais accepterait-il ? Figer devant le grand homme, elle finit par détourner la tête n’arrivant pas à formuler une phrase de plus à cet étrange humain. Puis une petite phrase presque murmurer traversa les lèvres de la jeune femme.

- J'espère que vous allez bien assit... Vous semblez avoir reçu un coup quand l'homme s'est sauvé...

Message par Invité Sam 24 Nov - 20:04

Revenir en haut Aller en bas
La réponse tarda à venir. Ce qui pouvait signifier deux choses: soit la jeune femme était encore sous le choc de son agression, soit la violence de l'affrontement entre le Lightness et les trois hommes l'avait laissée sans voix. L'état d'esprit dans lequel il se trouvait ne permettait pas à Jilan de se montrer patient très longtemps. Il n'avait pas sauvé cette femme pour le plaisir de se voir perçu comme un héros mais dans un but bien précis: occuper sa soirée qui s'annonçait mortellement ennuyeuse. La courte rixe avec les trois hommes l'avait détendu mais cela ne durerait pas. Il se connaissait trop bien pour espérer le contraire. Toutefois il patienta le temps que son interlocutrice daigna ouvrir la bouche pour lui founir la réponse à sa première interrogation. Elle prétendait "aller bien" mais son attitude prônait l'inverse. Certes, elle n'avait pas été blessée par ces trois rustres mais elle restait marquée par la mort de l'animal. Elle n'avait pas tourné la tête vers le jeune professeur pour lui répondre, comme la politesse le voulait. Au lieu de ça, son regard était toujours fixé vers le corps sans vie à ses pieds. Jilan lui pardonna volontiers ce manque de manières vis-à-vis de lui. Il lui avait sauvé la vie et sans cet animal, peut-être que les choses auraient été autrement. Les femmes étaient décidément bien trop sensibles. Ou alors était-ce là un trait de caractère propre aux humains ? Une nouvelle forme de faiblesse. Cependant, il apprécia ne déceler aucune peur dans le ton de sa voix. Elle possédait au moins suffisamment de cran pour ne pas perdre son sang-froid, chose appréciable chez un humain. Mais cela ne concernait pas uniquement la peur. Toute émotion était absente dans le timbre de la jeune femme. Essayait-elle de se montrer plus brave qu'elle ne l'était en réalité ? Ou peut-être qu'elle tentait de se persuader que tout ce qui s'était produit n'était que le fruit du destin et qu'il était inutile d'aller contre ? Jilan resta silencieux et l'observa, sachant bien qu'elle ne pourrait lui reprocher l'insistance de son regard sur elle puisqu'elle ne le regardait même pas pour savoir ce qu'il faisait à ses côtés. Son interlocutrice reprit finalement la parole et le Lightness put enfin connaitre les raisons qui l'avaient poussé à risquer sa vie pour cette bête. Il ne trouva rien à redire sur le comportement des trois hommes. Non pas qu'il approuvait leurs actes mais c'était dans la nature des humains de se montrer cruels, cruels envers leurs semblables et parfois mêmes, contre ceux qu'ils considéraient comme inférieures à eux. A savoir les animaux. Mais cela n'excluait pas le fait que la jeune femme avait été imprudente et Jilan la remercia intérieurement de le reconnaitre par elle-même.

« Aussi compréhensible que soit votre choix de défendre cet animal, c'était complétement irresponsable dans votre situation de tenir tête à trois hommes. Pour l'aide que ça a apporté à cette pauvre bête au final... »

Suite à ces mots, le silence revint s'installer entre eux, à peine troublé par la respiration saccadée du dernier des trois hommes. Ce dernier n'avait pas bougé de l'endroit où il se trouvait, même si un regard du Lightness dans sa direction lui donna envie de se fondre avec le mur derrière lui. Comme l'individu ne semblait pas assez courageux pour prendre ses jambes à son cou, le jeune professeur reporta son attention sur son interlocutrice. Il aurait tout le temps de s'occuper de l'homme restant, une fois ce premier problème réglé. Comme elle n'ajoutait rien, toujours perdue dans ses pensées, Jilan chercha à lire en elle. Il ne pouvait pas deviner ce à quoi elle songeait grâce au timbre de sa voix, il choisit donc d'interpréter les lueurs de ses émotions. Rien de très négatif mais tout était confus en elle. Quoi de plus normal après tout ? Elle venait d'assister à la mort de deux êtres vivants. Et un meurtrier, le même qui lui avait évité les pires horreurs, se trouvait maintenant à ses côtés. A aucun moment, il n'avait cherché à justifier sa conduite, ni manifester la moindre émotion pour cette personne qu'il avait abattu. En général, il savait se montrer bon comédien quand l'occasion se présentait à lui et il aurait très bien pu simuler un semblant de remord pour ce qui était arrivé contre sa volonté comme les humains le disent. Sauf qu'il n'avait nullement envie de jouer à ce petit jeu ce soir. Et si cette femme lui reprochait quoique ce soit et bien... Tant pis pour elle. Le Lightness espérait sincèrement qu'elle ne commette pas d'erreur. C'était dans leurs intérêts à tous les deux.

« Que comptez-vous faire à présent ? Vous n'allez pas rester toute la nuit à contempler ce cadavre si ? »

En réponse à ses propos, la jeune femme se leva lentement, après avoir pris la dépouille dans ses bras, avec tendresse, comme une mère l'aurait fait pour son enfant. Tableau déroutant lorsque l'on connaissait toute l'histoire. Son interlocutrice lui fit face pour la première fois, sans toutefois oser croiser le regard hétérochrome. Le Lightness en conclue qu'elle devait vraiment le redouter après ce qu'il avait fait. Même si elle ne montrait pas ouvertement. Et il n'aidait en rien avec son attitude à lui. Elle lui expliqua alors ses intentions. "Lui offrir un fin paisible" ? Elle n'allait quand même pas partir l'enterrer quelque part si ? Cela valait pour les humains mais pour les animaux... ? Le jeune professeur s'abstint de lui répliquer quoique ce soit de glacial, sachant que cela ne servirait à froisser son interlocutrice. Si froisser était le bon mot. Déjà qu'elle était effondrée par la mort d'un simple chien, elle risquait tout bonnement de s'énerver après lui s'il lui faisait le moindre commentaire concernant son choix. Seule la dernière phrase de ses propos, retint l'attention du Lightness. "Que sa mort apporte de la vie dans le cycle de l'univers". Cela le laissa pensif et encore une fois, la chance était de son côté puisque la jeune femme ne le dévisageait pas à son tour. Dans le cas contraire, elle aurait vu une drôle de lueur apparaitre furtivement dans les yeux vairons. Ce n'était sans doute qu'une simple interprétation personnelle, rien de concret. Peut-être même que cette femme ne savait pas de quoi elle parlait en s'exprimant de la sorte, qu'elle ne mesurait pas la porté de ses propos ? Qui pouvait-elle être pour parler de la sorte ? Les humains devraient mieux arrêter de vouloir interpréter le monde qui les entoure pour se consacrer à leur propre survie. Il garda le silence un long moment, suffisamment pour observer le corps de la jeune femme trembler de plus en plus à cause du froid mordant de l'hiver qui s'installait. L'imbécile avait offert son écharpe à l'animal et maintenant elle gelait sur place. Il allait répliquer à son tour quand elle murmura quelque chose du bout des lèvres. Le fait soudain qu'elle se soucie de lui déstabilisa le Lightness. Il ne s'attendait plus à ce qu'elle lui pose la question, puisque de toutes évidences, le chien semblait être le centre de ces attentions. Mais surtout, il ne pensait même plus à sa blessure. Cela lui était totalement égal, ce n'était qu'une blessure sans importance. Chose étrange: elle ne fit aucune remarque concernant le vol de ses courses. L'avait-elle remarqué quand l'homme avait pris la fuite ? Avec le bruit qu'il avait fait, c'était presque certain pourtant, elle ne s'en souciait pas outre mesure.

« ... Inutile de vous inquéter pour moi, je vais bien. » se contenta-t-il de rétorquer sur un ton empreint de désintérêt profond.

Jilan la regarda un instant, figée dans le froid avec son animal mort dans les bras. Si l'envie lui prenait d'aller l'enterrer quelque part, ce n'était pas lui qui l'en empêcherait mais qu'elle ne compte pas sur lui. Il n'avait pas que ça à faire. Soit, cette femme l'intriguait un peu mais pas suffisamment pour qu'il en remonter ses manches, le tout après que le soleil se soit couché. Il soupira et reprit:

« Vous ne devriez pas rester dehors par ce froid. Dépêchez-vous d'aller enterrer ce chien et rentrez chez vous. Moi je m'occupe de lui. »

Tandis qu'il achevait de parler, il s'approcha du dernier homme restant. Ce dernier cessa de respirer un court instant lorsqu'il vit le Lightness venir près de lui mais les intentions de Jilan n'allaient pas dans ce sens. Etrangement, il n'avait plus envie de tuer cet humain, du moins, devant cette jeune femme. Mais puisqu'elle en était la victime, il était naturel qu'il paye pour ce que lui et ses complices avaient commis. Jilan s'arrêta juste en face de lui et s'accroupit pour être à sa hauteur. Il lui souria le plus naturellement du monde même s'il doutait que cela suffirait pour mettre l'autre en confiance. Il avait fait ses preuves après tout. Le jeune professeur mit plusieurs minutes avant de prendre la parole, juste pour mettre l'individu en conditions. La terreur était palpable chez l'homme et Jilan n'avait même pas besoin de proférer quoique ce soit pour la susciter, seule sa présence suffisait visiblement. Cela lui convenait et lui faisait gagner du temps par la même occasion. Il savoura le spectacle que lui offrait l'humain encore quelques secondes avant de prendre la parole:

« Rassure toi, je ne t'enverrai pas rejoindre ton compagnon en enfer mais je ne peux pas laisser passer ce que vous avez fait à cette jeune femme. Le deal est simple: je te laisse la vie sauve, en contre-partie, tu vas te dénoncer à la police pour le crime et l'agression que tu as commis. Oh et bien sûr, pas un mot sur mon intervention ou je m'assurerai de te retrouver. Tout comme, je retrouverai ton autre courageux complice. »

L'homme n'osa pas répondre quoique ce soit mais un seul geste de la tête du Lightness, lui confirma que c'était le moment où jamais de plier bagage. Il se remit debout maladroitement et s'enfuit de la ruelle sous le regard indifférent du jeune professeur. En vérité, il était réellement frustré de le laisser s'échapper ainsi. Il aurait pu le conduire lui-même au poste de police le plus proche, afin de s'assurer qu'il s'y rende mais en l'absence de la victime présumée de l'agression, les soupçons se seraient rapidement portés sur lui. Que venait-il faire dans cette histoire ? Avait-il été le témoin des événements ? Et bien d'autres questions ennuyeuses auxquelles Jilan n'avait aucune envie de répondre. Quant à la perspective de régler le compte de l'homme lui-même... C'était sans espoirs avec la jeune femme à ses côtés. En parlant de cette dernière, qu'allait-elle penser de tout ceci ?

Message par Invité Jeu 27 Déc - 17:29

Revenir en haut Aller en bas
Sedna, tel que figé dans la glace n’ouvrit pas les lèvres restant prise dans ses pensées, serrant l’animal inerte dans le creux de ses bras. Elle écouta l’étrange homme accorder sa « grâce » au troisième homme. Un plus gros frisson envahi l’être entier de l’élémentaire d’eau qui commençait à croire qu’elle allait se changer en glace.

Ses cheveux bleus s’emportaient au vent frais de la nuit, sa robe suivant le même courant d’air, alors que la jeune femme releva et tourna la tête vers le faux gentleman. Que pouvait-elle lui dire ? Son regard bleu océan se posa sur ce personnage d’horreur cherchant à comprendre comment fonctionnait cet étrange être qui semblait à la fois bon et mauvais. L’élémentaire d’eau serra un peu les dents sur une nouvelle vague de vent glacé et finit par faire quelques pas hésitant vers la sortie de la ruelle. Devait-elle se taire ou bien lui dire la vérité dans la possibilité que cet homme décide de l’aider afin d’allégué son âme de la mort de l’homme qui gisait au sol avec cet air surpris d’avoir cessé de vivre sans même comprendre ce qui s’était passé.

Elle s’arrêta un bref instant au niveau de l’autre être vivant, regardant vers le bout de la ruelle n’osant pas le regarder dans les yeux par peur ou par dégout. Son corps frêle bien qu’attaquer sauvagement par le froid était encore sur le coup de l’émotion ne réalisait pas l’ampleur de la tâche qu’elle s’était donné pour mission par cette nuit beaucoup trop fraîche.

- Je suis désolé monsieur, mais il est normal que je me souci moindrement de celui qui s’est donné la peine, même si je ne suis pas convaincue de la façon dont il l’a fait, de me sauver des griffes de ces hommes. Sans même vous en rendre compte… vous vous souciez encore de mon état, puisque vous souhaitez que je rentre chez moi le plus tôt possible. Ce que je ne peux pas faire, puisque la route séparant où nous sommes et où j’ai refuge est loin devant… Mais je vous remercie de vous souciez encore une fois de ma vie.

Son ton était doux et bas, presque frôlant le murmure, mais aucun sourire ne s’affichait sur les douces lèvres de la créature d’eau. Elle rehaussa l’animal avant de l’échapper et reprit la marche pour sortir de la ruelle qui était devenu encore plus lugubre qu’au départ.

- Je vais faire comme vous me dite, lui offrir le plus tôt possible un dernier refuge qu’il puisse y dormir à jamais…

Elle s’éloigna lentement de l’homme sans vraiment attendre une réponse de l’homme qui peut-être ne serait jamais venu.

Sedna finit par mettre un pied en dehors de la ruelle, puis une pomme, qui avait surement tombé de son sac, roula à ses pieds. Intriguée, elle tourna la tête pour voir ce qui avait fait rouler la pomme dans sa direction. Elle vit un sourire sadique d’un homme qui l’attrapa étouffant le cri de la femme avec une main. Sedna échappa la pauvre bête inerte sur le sol alors qu’elle fit tirer violement sur le côté en dehors de la ruelle. Plusieurs hommes dont un qu’elle reconnue, qui était celui qui avait fui en premier, était là et semblait attendre la sortie de l’autre homme. Sedna cru entendre de la voix d’un des hommes « il va payer » l’esprit d’eau privé de voix était scandalisé par la haine et la colère qui vivait dans cette ville et n’avait pas la possibilité d’alerter l’homme qui lui avait porté secours. C’était horrible pour elle qui avait toujours vécu dans une certaine harmonie. Bloqué contre le corps d’un homme à l’odeur horrible, il ne semblait pas se soucier du bras libre qui lui avait laissé…

Elle ne pouvait pas agir, trop d’hommes… certains armés. La respiration a moitié bloqué par la grosse main de l’homme qui la tenait prisonnière, tel un appât, pour celui qui avait tué et qu’ils désiraient tous à présent abattre tel un animal. Elle tenta de voir combien ils étaient… Relevant la tête elle crue même apercevoir des ombres louches sur le toit de certain édifices. Combien pouvaient-ils être ? La jeune femme avait l’impression qu’il aurait un bain de sang, devrait-elle fuir ou aider l’homme qui lui avait apporté secours ? Aussi fort pourrait-il être… Tout être vivant avait ses capacités limites… Serait-il assez fou ou fort pour vaincre cette petite armée de malfrat ?

L’homme qui tenait Sedna recula afin de ne pas être le premier à porter de main de l’assassin d’un de ses compatriotes. La jeune femme, qui n’avait plus de regard sur elle porta lentement la main à sa ceinture frôlant les fioles attachées à sa ceinture. Une chose était sûr, elle ne comptait pas mourir… et devrait se battre, elle n’avait pas vraiment d’autre choix. Elle savait à peu près ce qu’elle avait comme fiole d’auto-défense avec elle. Elle devrait faire attention à qui recevrait son contenue. Elle prit lentement une fiole entre ses doigts, et referma un peu la main dessus, l’obscurité lui offrant la possibilité de camouflé son « arme »…

Message par Invité Ven 28 Déc - 0:19

Revenir en haut Aller en bas
Avec le départ du dernier des trois hommes, la ruelle sembla retrouver sa tranquillité mais bien sûr, ce n’était qu’une façade, visant à dissimuler les actes horribles qui venaient de s’y produire. La lumière trouble de la lune filtrait parfois au travers des nuages qui se déplaçaient lentement dans le ciel obscur, éclairant de sa lueur blafarde, les vivants et les morts. Un vent glacial accompagnait ceux qui osaient encore mettre un pied dehors à une heure pareille. Il soufflait depuis que le Lightness avait mis un pied dans cette ruelle mais l’adrénaline de l’affrontement à venir, avait rendu indolores ses morsures sur la peau du jeune professeur. Ce n’est que lorsque la tension retomba et qu’il se retrouva seule avec la demoiselle, que Jilan nota à quel point l’air était froid et sec. Il eut brièvement la nostalgie des douces journées d’été, ou même les nuits étaient aussi chaudes que lorsque les rayons du soleil inondaient les rues de la ville. Ce qu’il pouvait détester l’hiver ! Même bien habillé comme il l’était, il subissait comme tout le monde, le raccourcissement des journées. Mais si lui devait se plaindre du froid, que dire de la jeune femme à ses côtés ? Elle avait dû se séparer de son foulard pour recouvrir le petit corps sans vie du chien et vêtue d’une simple robe, elle devait certainement être gelée. Un miracle qu’elle puisse encore bouger normalement. En temps normal, il l’aurait raccompagné chez elle, sa veste sur ses épaules pour la protéger du froid. Quant à la suite… Vous l'aurez deviné. Sauf que son plan de sauvetage ne s’était pas passé exactement comme il l’avait prévu. Il ne regrettait pas d’avoir supprimé un imbécile de la surface de la Terre mais la réaction de l’inconnue face à tant de violence le laissait perplexe. Il pouvait admettre qu’elle était du genre sensible –les femmes le sont toutes, c’est bien connu- mais malgré le fait que ces hommes aient tué un animal innocent et s’en étaient pris à elle par la suite, tout cela ne semblait pas suffisant pour lui faire accepter les actes du Lightness. Comme si quelque chose, au fond d’elle, persistait à résister devant un tel étalage de violence. Croyait-elle vraiment que le monde était aussi bienveillant que cela ? Que personne ne vous voulait du mal ? Que chaque individu pouvait vivre en parfaite harmonie avec l’autre ? Si c’était le cas, Jilan était faussement attristé de lui avoir révélé la véritable nature de ce monde. Un univers fait de violence, où seuls les plus forts dominent. C’était pour cette raison qu’il s’était installé en ville, afin de faire voler en éclat cette prétendue paix entre les races. Et il n’était pas prêt de changer sa voie, pas même pour les charmes d’une belle femme.

Elle marcha lentement vers la sortie de la ruelle et il songea un instant qu’elle se contenterait de le planter là, maintenant que tout danger était écarté pour elle. Mais lorsqu’elle fut arrivée à sa hauteur, elle s’excusa à nouveau, murmurant quelques explications étranges pour justifier sa conduite et ses propos à l’égard du jeune professeur. En l’écoutant, Jilan comprit qu’il avait en partie vu juste : elle restait marquée par la mort d’un des hommes. Quoiqu’il puisse dire pour expliquer son geste –après tout, il l’avait tué involontairement- elle ne lui ferait pas totalement confiance. Et cela ruinait entièrement les plans du Lightness concernant la suite de la soirée. Il avait été trop loin pour elle, il était inutile d’insister auprès d’une femme qui, même reconnaissante, vous percevez à moitié comme un meurtrier insensible. Comment se défendre face à cela ? Comment se défaire d’une étiquette que l’on reconnaissait bien volontiers ? Oui, il était un tueur et ensuite ? Il lui avait quand même sauvé la vie, voir mieux encore. Qui sait ce que ces individus avaient réellement en tête lorsqu’ils l’avaient attrapé ? Mieux valait ne jamais le savoir. Jilan aurait voulu lui répondre quelque chose mais à peine s’était-elle excusée que maintenant, elle le remerciait ? C’était à ne rien y comprendre, d’autant qu’elle n’osait pas le regarder dans les yeux. Il l’effrayait ? Probablement. C’était le comble qu’on ait peur de son propre sauveur non ? Ce que le Lightness ne parvenait pas à admettre, c’est qu’il ne savait pas quoi lui répondre tout court. Lui-même n’était pas certain de deviner ce que la jeune femme pensait de tout ceci. Tantôt, elle lui faisait comprendre qu’elle se méfiait de lui et le moment d’après, elle insistait sur les fois où elle avait cru qu’il s’inquiétait pour elle. Si seulement elle se doutait de pourquoi et dans quel but il avait dit cela. La sincérité n’avait jamais été son fort.

« Faites comme vous voulez. »

C’était froid et sans émotion aucune vis-à-vis d’elle et de ce qu’elle pouvait ressentir après tout ce qu’elle venait de vivre mais c’était ainsi qu’il était. Maintenant qu’il avait compris qu’il n’aurait rien à tirer d’elle, pourquoi s’attarder ? Il ne l’avait jamais fait auparavant et il n’avait pas l’intention de changer ses habitudes. Il la regarda quitter la ruelle et soupira en levant les yeux au ciel. Pourquoi était-il ici déjà ? Il avait volé au secours d’une demoiselle en détresse et qu’avait-il récolté au final ? Une blessure et un semblant de gratitude. Tout ça à cause d’un vulgaire clébard et d’un humain trop fragile de la nuque… Il était blasé. Son humeur, déjà affecté par l’absence de lumière, rechutait doucement mais sûrement. Il n’avait rien de prévu pour la suite. Rentrer chez lui, prendre une douche et se coucher en songeant au lendemain, qui serait probablement la réplique identique de ce que fut sa journée d’aujourd’hui. Jilan revit la fine silhouette de la jeune femme, supportant avec difficulté le poids mort dans ses bras. Elle avait parlé d’aller lui offrir un dernier refuge. Et qui plus est, sa demeure était éloignée d’ici d’après elle. Elle n’allait tout de même pas porter le chien jusqu’à lui trouver l’endroit idéal, l’enterrer par ce froid et sans outils, pour enfin rentrer chez elle, seule et vulnérable. Il soupira une nouvelle fois mais cette fois-ci, l’ombre d’un sourire apparut sur ses lèvres. Il avait pris sa décision et tant pis si elle ne le croyait pas ou s’il perdait son temps. Ce n’était pas comme s’il avait autre chose de mieux à faire. Tandis qu’il marchait sur les pas de la jeune femme, il crut entendre un bruit étouffé de l’autre côté de la rue. Son imagination ? Il choisit de ne pas y accorder d’importance et sortit de la ruelle. Il ne vit rien arriver. La batte s’abattit sur lui avec un craquement sinistre et il tituba en arrière avec difficulté. Plusieurs rires gras résonnèrent, lui permettant d’estimer le nombre des personnes présentes suffisamment nombreuses pour se risquer à s’attaquer à lui de cette manière. Jilan sentit quelque chose couler le long de ses tempes mais il n’eut pas réfléchir pour deviner ce dont il s’agissait. Heureusement, aucun coup ne suivit celui-ci et il put, difficilement, faire un bilan de la situation. La première chose qu’il remarqua fut le silence qui planait sur les lieux. Normalement, il aurait dû entendre les pas trainants de l’inconnue. Puis il les vit. Toute une bande se trouvait là et le Lightness ne distingua qu’à grand peine, l’individu resté en retrait, celui-là même qui retenait la demoiselle contre son gré. Il garda son calme. Il aurait dû se douter que la vermine ne s’éliminait pas aussi facilement. En le voyant seul et désarmé, quelques ricanements de mauvaise augure se firent entendre puis les hommes, aux sourires malveillants se déployèrent autour de lui jusqu’à l’encercler. Il regretta de n’avoir pas gardé la batte de baseball avec lui. Elle lui aurait été utile pour se sortir de ce traquenard. D’autant que les quelques éclats lumineux qu’il perçut vaguement parmi les ombres mouvantes des malfrats, lui laissaient supposer que certains étaient armés d’armes blanches. Cela ne s’annonçait pas bon pour lui. Ils avaient l’avantage du nombre ainsi que de l’équipement et même avec cela, l’un des individus trouva encore à lui cracher cela à la figure :

« Un seul geste de ta part et on zigouille la mam’zelle, pigé ? Ce serait dommage, un si joli minois. » lâcha-t-il en désignant la jeune femme. « T’as buté un de nos potes, le moment est venu de payer mon gars ! » ajouta-t-il en adressant un signe de tête à ses complices.

Le Lightness ne tiqua pas à l’annonce des conditions de sa reddition forcée. Prendre la jeune femme en otage… C’était vraiment pathétique de leur part. Ils avaient toutes les chances du monde de l’emporter sur lui et ils ne trouvaient rien de mieux ? Un sourire insolent s’installa sur ses lèvres, chose qui agace ses agresseurs plus qu’autre chose. Celui qui avait parlé émit un sifflement. Le signal de départ était lancé. Deux hommes se jetèrent sur lui et lui immobilisèrent les bras tandis qu’un troisième lui filait un coup de pied derrière les genoux pour le faire tomber. La douleur lui arracha une grimace alors qu’il se retrouvait sur les genoux, les bras toujours bloqués. L’un des hommes s’avança soudain, une autre batte à la main et Jilan le reconnut : il s’agissait de celui qu’il avait presque failli asphyxier dans la ruelle. Il arborait un sourire victorieux tandis qu’il relevait brutalement le menton du jeune professeur à l’aide de son arme, le toisant à présent qu'il était en position de prendre sa revanche. Il se recula légèrement et fit des petits mouvements circulaires avec sa batte dans l'air, à proximité du visage du Lightness. Il allait frapper mais où ?

Message par Invité Dim 27 Jan - 17:25

Revenir en haut Aller en bas
Les yeux de Sedna s’écarquillèrent quand elle vit l’homme sortir de la ruelle. Elle ne pouvait rien faire, elle ne pouvait pas intervenir et le seul son qu’elle voulut faire fut étouffé par l’horrible main qui la retenait et qui la réduisait au silence. Cet homme avait simplement voulut l’aider et à cause de cela, il avait à présent des soucis plus grave qui pourrait lui couter la vie (surtout son orgueil, mais bon…). Si ces hommes voudraient vengés la mort de l’un des leurs et l’orgueil de deux autres … L’homme et elle subiraient probablement bien pire que la mort. Quand elle vit l’homme être mis a genoux de force Sedna se mit lentement à trembler en partie par la terreur et en partie par le froid qui commençait à réduire ses mouvements.

Sedna du chasser quelques infâmes images de son esprit, afin de tenter de trouver un quelconque raisonnement dans toute cette histoire. L’homme était bloqué à la merci des agresseurs, pendant qu’elle était de plus en plus en retrait. L’homme derrière elle riait comme un gorille. Elle resserra les doigts sur la fiole et resserra les doigts.

Sa vie était menacée. Bien qu’elle était pour la non-violence, certains cas exigeaient qu’on se défense, comme dans la nature c’était la loi du plus fort… ou plutôt du plus rusé, puisque l’intelligence, si utiliser à bon escient, était beaucoup plus forte que la force brute. La jeune élémentaire d’eau était quand même terrifiée. Comment pouvait-il être autrement face à tous ces hommes qui comptaient bien ne pas les laisser s’enfuir si facilement.

Même si elle arrivait à se défaire de se gorille et qu’elle fuyait, elle condamnait à mort celui qui venait de lui sauver la vie. C’était impensable de fuir à présent et de le laisser croupir à un sort qui n’était pas le sien.

*Je dois intervenir…*

Pensa-t-elle en faisant sauter le bouchon de la fiole qu’elle tenait entre les mains. Elle serra très fort les doigts autour et son cœur se débattait, alors qu’elle envoya sa main par-dessus son épaule pour viser les yeux de son ravisseur. L’homme par réflexe porta ses deux mains sur son visage couvert d’un liquide orange brûlé. Un petit cri de surprise finit par laisser place à un cri plus intense en crachant que son visage lui brûlait. La sensation du poivre de Cayenne faisait son effet. Ce ne brûlait pas réellement la peau, mais les muqueuses étaient attaqué violemment et réagissait avec autant de puissance.

Sedna se dégagea sans problème, alors que l’homme reculait de quelques pas et cherchait à enlever le poivre du son visage. Malheureusement, c’était pratiquement impossible formant un rideau presque opaque avec le contact de la peau. Elle n’eue pas longtemps de repos étant donné que sa manœuvre attira l’attention sur elle, même de l’homme qui allait posé le premier coup de bâton sur l’étrange homme.

*Il me faudra rapidement une source d’eau … je déteste devoir utiliser ma nature … mais ici … je n’aurai pas le choix*

Pensa-t-elle alors qu’elle cherchait rapidement du regard une façon d’échapper aux hommes qui marchait lentement vers elle pour l’entourer. La jeune élémentaire d’eau releva lentement la tête pour voir que même les deux hommes qui retenaient l’homme avait relâché légèrement leur garde pour se méfier plus de la femme. Elle ne pouvait pas fuir à présent, mais elle pouvait très bien détourner l’attention afin que l’homme qui lui avait apporté du secours puisse au moins se relever et se défendre. Peut-être même l’aider à trouver une source d’eau.

*Il est surement beaucoup plus familier à la ville que moi… Peut-être serait-il capable de trouver une source d’eau assez importante pour que je puisse prendre forme… Si l’eau est insuffisante je pourrai juste me cacher sans pouvoir aider … Sans pouvoir prendre une forme qui me permettra de réagir … Pour le moment, il doit juste se libérer pour se relever … Ils ont l’air de se battre individuellement, aucun esprit de groupe, hors … ils semblent pas être apte à suivre équitablement deux cibles… Nous verrons plus tard pour une manœuvre aquatique*

La jeune élémentaire d’eau attrapa à sa ceinture deux longues fioles et recula d’un pas. Les hommes qui s’approchaient d’elle se mirent à rire. Ses hommes ne semblaient pas comprendre qu’elle avait peut-être une chance et que eux avaient une chance d’être surpris par ce qu’elle était capable. Elle tourna la tête vers l’être humanoïde mit de force à genoux qu’elle voyait à peine les agresseurs lui renfermant la vue sur l’autre homme.

*J’espère que vous comprendrez pourquoi j’agis ainsi…*

Sedna ouvrit l’une des fioles, faisant voler un peu dans les airs le contenue et exposa quelques hommes à la poussière de plante qui voulut trop se rapprocher. Ceux-ci se mirent à tousser et prirent rapidement un teint vert. L’un des hommes pointa Sedna du doigt tremblant entre la colère et la peur.

« C’est une sorcière! »

La jeune élémentaire d’eau tourna le regard vers celui qui lui portait des accusations.

- Non je suis herboriste … L’une de ses fioles contient un puissant paralysant et l’autre un agent toxique.

Les hommes qui avaient respiré une partie du contenue de la première fiole se mirent à se tordre de douleur au sol. Bien sûr … seul Sedna savait que le contenue n’était pas mortel et ne leur donnerait qu’un énorme mal de ventre.

« Sorcière… »

Siffla l’un des agresseurs n’osant plus avancer ni reculer.

Message par Invité Lun 4 Fév - 2:50

Revenir en haut Aller en bas
Et dire qu'il s'attendait à passer une soirée ennuyeuse à mourir, une fois de plus, enfermé chez lui. Au lieu de quoi, il était tombée sur cette femme que même la mort d'un animal pouvait affecter. C'était à cause d'elle -et en partie de sa propre faute à lui, toujours à tuer sans penser aux conséquences derrière- qu'il se retrouvait à présent dans cette situation. Jamais il n'aurait dû laisser les hommes l'immobiliser sur les genoux. Dans cette position, il était plus que vulnérable et à moins que l'attention générale ne soit dirigée ailleurs, lui permettant de se libérer par la même occasion, il n'aurait pas le temps de se débarrasser des deux individus qui lui maintenaient les bras puis de se relever avant que la batte de baseball tenue par le troisième homme, ne l'atteigne. Ce dernier jubilait de le voir ainsi et préférait faire durer le plaisir pensant que la menace offerte par l'arme tournoyant à proximité du visage du jeune professeur faisait son petit effet. Sauf que loin de se préoccuper de la batte, dont il savait qu'elle finirait par le frapper tôt ou tard, le Lightness songeait plutôt à cette demoiselle. Il ne savait s'il devait lui en vouloir pour avoir gâcher sa soirée alors que son intervention partait de bonnes intentions ou s'il devait, au contraire, s'inquiéter à son sujet. Il l'avait vaguement aperçue après que la batte s'abatte sur lui alors qu'il tournait au coin de la ruelle. Maintenant, de là où il se trouvait, trois hommes lui cachaient la vue et l'empêchaient de voir comment elle se portait. Il ne faisait aucun doute que les hommes en avaient d'abord après lui mais qu'ils finiraient par s'en prendre à elle, une fois qu'ils se seraient occupés de son compte. La situation s'annonçait mal, il devait le reconnaitre. Tenter un forcing ? Au risque de se prendre un coup de batte au passage ? Il ne voyait que cette solution car s'il tardait trop à prendre une décision, ladite batte finirait par l'atteindre, réduisant ses chances de s'échapper de ce traquenard. Alors qu'il estimait approximativement, ses chances de réussite, un cri de surprise puis de douleur l'interrompit net dans ses calculs. Surpris il releva la tête pour tenter d'apercevoir l'homme qui venait d'hurler. Les complices de ce dernier en firent autant, tout aussi étonnés que lui par ce qui venait de se produire. Jilan put sentir la pression sur ses bras diminuer un peu mais trop intrigué par le mouvement sur sa gauche, ne songea pas à se libérer, pour le moment. Malgré ses efforts pour suivre le déroulement de l'action, il ne parvint pas à distinguer grand chose et l'envie de se débarrasser des deux abrutis qui le retenaient au sol pour mieux voir, le démangea. Mais quelque part, il sentit que ce n'était pas encore le moment d'agir. De nouveaux cris lui parvinrent et sa curiosité fut piquée au vif. Que se passait-il donc ? Qu'est-ce qui pouvait bien faire hurler ces hommes à la fin ? Quelqu'un leur était-il venu en aide ? Non, il pouvait laisser tomber cette hypothèse. D'une, le nouveau venu se serait manifesté et d'autre part, un tel nombre de malfrats réunis au même endroit, en découragerait plus d'un. Les héros suicidaires se faisaient plutôt rares ces temps-ci, il fallait le reconnaitre.

« C’est une sorcière! » s'écria soudain l'un des hommes.

Ce qui fit plus sourire le Lightness qu'autre chose. Si cette femme était une sorcière, alors lui était un démon revenu des Enfers. Ce qui n'était, dans le fond, peut-être pas totalement faux à bien y réfléchir. Il était bien revenu d'entre les morts après tout. Donc, la demoiselle était à l'origine de toute cette agitation ? Cela le surprenait, d'autant qu'elle ne semblait pas être pour la violence, loin de là et que la perspective d'un affrontement la figeait littéralement sur place. Cachait-elle mieux son jeu que lui ? Cette idée transforma son sourire en rictus déplaisant. Il n'allait pas laisser tous les honneurs à cette femme, si ? Il avait un peu plus d'orgueil que cela. Le jeune professeur écouta d'une oreille distraite, le semblant de conversation qui suivit la remarque déplaisante de l'un des individus. Une herboriste ? De plus en plus curieux. Ce n'était pas un métier courant de nos jours, venait-elle d'une autre époque ? En tout cas, elle paraissait mieux se porter dans une serre ou des bois que dans les ruelles mal éclairées de cette ville. La subite adréaline provoquée par les actions de l'inconnue semblait peu à peu retomber, les hommes, divisés, ne sachant pas comment réagir face aux « armes » de la jeune femme. Cela devait être suffisamment mystérieux pour les empêcher de contre attaquer immédiatement. Mais cet effet de surprise ne durerait pas. S'ils ne pouvaient pas s'en prendre à elle, rien ne les poussaient à se préoccuper d'elle davantage. Leur adversaire direct n'était-il pas à leurs pieds ? C'est la rapide conclusion à laquelle parvint Jilan. Maintenant que la demoiselle lui offrait une chance de se défaire de quelques uns des malfrats, il fallait qu'il la saisisse tout de suite. Avant de perdre cet avantage. Les dernières actions de la jeune femme contre ses agresseurs semblaient avoir vidé de leur volonté, les deux hommes qui retenaient ses bras. La pression n'était plus qu'un souvenir pour lui, dont la force surpassait celle de ses imbéciles d'humains. Le Lightness dégagea rapidement l'un des bras, attrapant celui de son adversaire de droite pour le faire basculer devant lui. Retrouvant sa liberté de mouvement, il para l'assaut de premier des deux hommes dont il s'était libéré de l'emprise puis apercevant du coin de l'oeil, venir l'attaque de la batte, Jilan se servit de l'homme comme d'un bouclier pour contrer le mouvement de l'arme en direction de sa tête. Le craquement fut sinistre et le jeune professeur ne préféra même pas s'attarder sur le sort de son « bouclier ». Une chance pour lui que l'autre soit assez bête pour se jeter sur lui afin de le maitriser de nouveau. Si cela n'avait pas été le cas, le coup de la batte l'aurait amoché plus sérieusement qu'il ne l'aurait d'abord cru. Il se remit sur pied en un instant, faisant quelques pas en arrière pour avoir un aperçu global de la situation. Les yeux hétérochromes passèrent rapidement en revue les différents protagonistes et il distingua l'inconnue quelques mètres devant lui. Trois hommes lui faisaient face mais aucun n'osaient faire le moindre pas dans sa direction, tous recouverts d'une étrange poudre verte. A en juger par leurs expressions grimaçantes, cela n'avait pas l'air de leur faire beaucoup de bien.

Avant qu'il ne réfléchisse davantage au sort qui attendait ses pauvres bougres verdâtres, il devait d'abord se débarasser de l'homme à la batte. Celui-ci ne le lâchait plus du regard, sans même en accorder un à celui qu'il avait touché par erreur. Attendait-il du soutien de la part de ses complices avant de lancer un nouvel assaut en direction du Lightness ? Peut-être bien, sauf ce que ce dernier ne vint pas. Le groupe avait perdu de son unité dès lors que la jeune femme avait attiré leur attention. Ils ne parvenaient plus à trancher entre leurs deux cibles puisqu'aucune des deux ne semblait être facile à neutraliser. Cela suffit à faire perdre patience au malfrat qui se décida finalement à attaquer en solo. Quelle belle preuve de courage que celle-ci ! Dommage qu'il commit une erreur en visant Jilan à la tête une nouvelle fois. N'apprendrait-il jamais de ses erreurs ? Ou bien était-il trop pressé de rendre les coups au jeune professeur qu'il en oubliait la prudence ? La batte ne rencontra jamais la tête du Lightness mais le mur derrière lui. Jilan eut le temps de se baisser pour éviter la frappe et en profita pour répliquer d'un coup de poing bien senti dans la figure de son adversaire. Le bruit qu'émit le nez de l'homme lui en indiqua long sur l'état de ce dernier et le jeune professeur sourit de contentement, avant d'attraper la batte au vol, lâchée par son propriétaire sous la violence du coup. D'un mouvement circulaire, il frappa l'individu droit dans les côtes, le projetant sur le côté, KO pour un petit moment. Suite à cet enchainement, le silence était revenu au sein de la petite bande, si l'on excluait les quelques grognements de douleur que certains laissaient échapper. Savourant ce calme avant la tempête, le Lightness fit quelques pas en direction des hommes restants, la batte posée bien en évidence sur l'une de ses épaules. Il doutait encore de pouvoir les affronter et s'en sortir indemme s'ils décidaient de tous attaquer en même temps, d'autant que plusieurs d'entre eux étaient bel et bien armés de couteaux. Et maintenant ? Il regardait tour à tour les malfrats puis la demoiselle, cherchant le regard de cette dernière. Maintenant qu'il avait retourné la situation à leur avantage, pour un temps du moins, qu'allaient-ils pouvoir faire à deux ? Les hommes n'allaient pas tarder à réagir, devait-il concentrer l'attention et les mouvements de leurs adversaires sur lui pour permettre à l'inconnue de fuir ? Ou alors tenter de riposter en associant leurs attaques ? C'était difficile à imaginer. Jilan avait l'habitude de se battre seul et il ne connaissait rien des capacités de la jeune femme, tout comme elle, ignorait tout des siennes. Bon, elle n'y perdait pas grand chose au final, ses pouvoirs étant inefficaces une fois la nuit tombée et il ne pouvait compter que sur sa force physique. Sauf que cela ne serait pas suffisant contre autant d'adversaires à la fois. D'où le problème ...

« Alors ? Allez vous choisir la sorcière ou bien le démon ? » attaqua t-il, un sourire mauvais sur les lèvres.

Peut-être prenait-il des risques en insinuant qu'il était lui aussi un danger pour les autres. S'il en réchappait -et il le devait-, Jilan n'avait pas encore pris de décision concernant l'inconnue. Elle savait peu de choses à son sujet mais elle en voyait trop au goût du Lightness. Il fixa longuement la jeune femme comme pour lui signifier que si elle voyait une issue, qu'elle en profite maintenant. De son côté, il trouverait bien un moyen de se débarrasser de tous ces gêneurs, même au prix de quelques blessures. Il pourrait toujours guérir les plaies que pourraient lui causer toutes ces lames. Non, il ne craignait pas franchement la mort, surtout pas contre des humains aussi faibles que ceux qu'il toisait. Même pas capables de venir à bout de deux adversaires, dont une femme. Un rire mauvais monta dans sa gorge. Il allait les tuer, le plus possible parmi ceux qui n'auraient pas le temps de le fuir. Il allait leur faire regretter d'avoir vraiment gâché sa soirée. Et ensuite seulement, il s'occuperait de cette femme. La batte quitta brutalement l'épaule du jeune professeur pour venir se fracasser avec force et violence contre le sol, tandis que le regard hétérochrome dévisageait les malfrats restant.

« Et bien ? On se dégonfle déjà ? »

Message par Invité Jeu 14 Fév - 17:02

Revenir en haut Aller en bas
- Le démon… ?

Murmura Sedna avec un léger frisson d’horreur. Était-il un humain ou s’était-elle allié pour un combat avec un être venu tout droit des enfers. Son père lui en avait souvent parlé. Les démons… Créatures venus pour semer mort et destruction… Pourtant… Selon les contes de son père, ces créatures étaient horrible et repoussante… Alors que lui … avait tout à fait l’air d’un humain normal. Elle fut légèrement désemparée. Disait-il ça pour faire peur aux hommes ou était-il lui-même convaincu d’être un démon sorti des enfers pour emmener sur terre que haine et souffrance ?

Néanmoins, il n’était pas vraiment le moment de se demander du qu’elle coté de barrière elle faisait affaire. Pour le moment, la survie de sa vie était la motivation première. Pour semer le bien, elle devait tout d’abord être vivante, pour elle-même, pour Lir et son père. Dans la vie… Soyer chasseur ou chassé n’est-ce pas ? Alors Sedna n’avait pas l’intention d’être une cible facile à chasser… Elle n’était pas un chasseur né, mais rien ne l’empêchait de se débattre autant qu’elle pouvait. Se défendre bec et ongle… Elle comptait le faire.

L’élémentaire posa son regard sur celui de l’homme qui semblait lui faire signe de fuir. Sa réponse fut instantanée. La tête légèrement penchée vers l’avant, ses cheveux coulant sur elle, elle fit un « non » de la tête catégorique. Elle avait causé cette situation, il était hors de question qu’elle laisse cet homme avec ses problèmes. Son regard était sérieux et convaincu de ce qu’elle pensait et faisait.

*Il semble fort… Mais même l’homme le plus puissant … ne peut pas faire face quand le nombre est trop important… Si je pars, je pourrais signer son arrêt de mort… Je ne peux pas jouer avec sa vie comme à un jeu de hasard… Je reste*

Les deux fioles vides, elle recula d’un pas, les gardant en main pour ne pas faire croire aux horribles hommes qu’elle était sans défense. Jetant un nouveau regard à l’homme. Quelque chose vivait avec fureur dans ce regard qui semblait de moins en moins humain.

Le rire de deux malfrats attira son oreille. Que faisaient-ils ? Elle tourna le regard et vit des ombres bougés dans le noir. Apparemment, certains qui avaient pris la fuite, était partit chercher des renforts. C’était ca l’orgueil à l’extrême? Elle s’approcha lentement du jeune homme et quand elle sentit son épaule touché l’homme, Sedna se mit à murmurer :

- Je ne sais pas si vous avez remarqué… mais certains sont encore tapis dans l’ombre. Je ne serais pas surprise qu’ils aient des hommes sur les toits derrière nous. J’ignore combien ils sont … mais je ne tiens pas tellement à les compter… Néanmoins nous sommes apparemment encerclés.

Une étrange lueur se mit à naître dans le regard de Sedna, ce n’était pas de la colère, mais de la détermination. Elle était déterminée à rester et se battre… Même si elle avait espoir que ces hommes partent avant qu’il y ait trop de morts. Fixant toujours les ennemies, Sedna se remit à murmurer.

- Ce que je vais vous demander vous semblera complètement absurde, mais je vous assure que je sais ce que je fais… Il me faut une source d’eau… Plus importante sera-t-elle, plus elle me conviendra. Je n’aurai bientôt plus quoi me défendre… Je ne compte pas devenir un poids pour vous, alors il me faut cette source d’eau. Il faut me croire …

À sa ceinture, elle ne lui restait qu’une fiole avec une poudre et trois fioles avec de l’eau. Malheureusement, l’eau qu’elle avait avec elle était une source trop faible pour prendre forme… Elle pouvait fuir, mais elle ne pourrait surement pas aider ou faire fuir qui que ce soit si elle devait rester de l’eau inanimé.

Devait-elle, lui dire comme ca « je suis une élémentaire d’eau », la jeune femme n’osait pas. Elle n’osait pas non plus lui demandé de la croire… Combien était la probabilité qu’il croit vraiment ses dires ? Ils étaient plutôt … très faibles.

- Je vous en pris… Vous devez me croire et me trouver une source d’eau importante… Je ne connais pas la ville ou même les villes en général… Je ne peux pas trouver par moi-même… S’il vous plait.

Sa voix était stricte, mais pas autoritaire. Elle voulait vraiment qu’il l’aide à trouver une source d’eau. Elle serait à la fois à l’abri et pourrait se défendre et l’homme n’aurait pas à se soucier de la sauvé une seconde fois.

Message par Invité Lun 25 Fév - 0:03

Revenir en haut Aller en bas
Contrairement à ce qu'il espérait, la violence avec laquelle il abattit la batte de baseball sur le sol n'eut pas pour effet de désorienter encore plus les malfrats. Certains se concertèrent brièvement du regard tandis qu'ils reformaient peu à peu les rangs, obligeant leurs victimes à se retrouver suffisamment proches pour qu'elles puissent échanger quelques mots, au grand damne du jeune professeur. Ce dernier n'avait pas prononcé un mot à l'intention de la demoiselle, son regard seul en disait long sur ce qu'il espérait d'elle. Il voulait qu'elle quitte cet endroit pour être à l'abri et au lieu de cela, la réponse de son interlocutrice fut catégorique : elle restait. Face à cette réaction, Jilan étouffa un soupir d'agacement. S'il avait à se préoccuper d'elle en plus de sa propre sécurité, cela risquait de devenir compliqué. D'autant qu'il ne tenait pas spécialement à ce qu'elle le voit massacrer d'autres personnes. Il se surprit à prier pour que la jeune femme change d'avis ou possède quelques capacités qui pourraient leur permettre d'échapper à la bande menaçante sans avoir à faire trop de victimes. Rien que le fait d'essayer de trouver un moyen de limiter les pertes parmi les rangs ennemis l'énervait. D'ordinaire, il aurait foncé dans le tas sans se soucier des regards et là, la présence d'une simple femme, une parfaite inconnue qui plus est, l'empêchait d'agir à sa guise. Il se trouvait ridicule et cela ne fit qu'amplifier sa rage de vaincre. Le Lightness observa attentivement leurs adversaires, les uns après les autres. Ces derniers semblaient manigancer quelque chose à en juger par leurs messes basses et leurs sourires entendus. Jilan était tellement concentré à saisir l'origine de ces signaux, qu'il remarqua à peine la soudaine proximité entre lui et la jeune femme. Lorsque son épaule le toucha, il réagit immédiatement en la regardant, surpris de la trouver aussi près de lui mais ne fit aucun commentaire là-dessus. Parce que la demoiselle ne lui en laissa pas le temps en s'exprimant. Elle ne lui apprenait rien de plus, si ce n'est qu'il y avait peut-être d'autres hommes sur les toits. Des tireurs ? Le jeune professeur en doutait fortement, à ses yeux, ce n'était rien de plus qu'une bande de vermines pensant pouvoir s'en prendre au premier venu sans risquer gros, pas une organisation de tueurs nés. Leur mésentente au moment des actions de leur captive témoignait d'elle-même. Mais si jamais il y avait bien, ne serait-ce qu'un seul individu armé sur ces toits, alors il n'hésiterait pas à faire feu si la situation échappait à ses compagnons restés au sol. Et Jilan n'avait pas la moindre envie de se faire trouer le corps en cette belle nuit. Comme pour confirmer la gravité de la situation, une autre des silhouettes humaines disparut dans les ténèbres après avoir échangé quelques mots avec ses compagnons. Allait-il chercher des renforts ? C'est probable mais le Lightness n'avait pas l'intention de leur laisser le temps de les rejoindre. Déjà qu'ils n'étaient que deux contre un certain nombre d'adversaires, si ces derniers ne cessaient d'affluer, ils ne tiendraient pas longtemps.

Cessant un instant de réfléchir -toute réflexion avait ses limites-, Jilan voulut passer à l'action. Peu importe qu'il y ait ou non des tireurs sur les toits. Plus le temps passait, moins il accordait de crédit à cette hypothèse. Il ne leur restait plus qu'à forcer le passage et prendre leurs jambes à leur cou, tant le groupe était désorganisé pour le moment. Mais avant qu'il ne puisse faire un geste, la demoiselle à ses côtés reprit la parole et la surprise du Lightness le cloua sur place. Lentement, il tourna la tête dans sa direction, après s'être assuré qu'aucun des malfrats présents autour d'eux ne constituait de réelle menace pendant qu'il détournerait le regard et dévisagea son interlocutrice. Il ne savait pas s'il devait la prendre au sérieux ou non mais la suite de ses propos lui donna l'impression qu'elle était sérieuse. Qu'envisageait-elle de faire avec de l'eau ? Le regard hétérochrome quitta un instant la figure féminine pour descendre vers les fioles qu'elle tenait toujours au creux de ses paumes pour finalement revenir vers le visage tourné vers lui. Peut-être qu'elle avait besoin du précieux liquide pour utiliser le contenu de ses fioles restantes, afin de neutraliser leurs adversaires restants ? Comme elle l'avait déjà fait avec ceux recouverts de cette poudre verte mais en plus efficace ? C'était là la seule optique un tant soit peu réaliste et tenant la route, que voyait Jilan. Il sourit légèrement quand elle affirma ne pas vouloir le gêner. N'était-elle pas en train de le faire à ce moment précis, tandis qu'elle se tenait à ses côtés alors qu'elle aurait pu s'enfuir loin d'ici ? Le Lightness ne sut pas quoi répondre et se contenta de garder le silence pendant plusieurs minutes, toisant la jeune femme en silence. Il avait toujours du mal à la croire ou même à adhérer à cette folle envie que de trouver de l'eau à proximité. S'ils remontaient la rue dans ou l'autre des sens, ils avaient une petite chance, infime même, d'apercevoir une borne incendie et de s'en servir pour se procurer de l'eau. Sauf qu'ils n'avaient aucun outil, autre que leur force et leur volonté pour ouvrir la borne, en admettant qu'ils puissent s'échapper de l'étau humain qui se refermait peu à peu sur eux. Le temps pressait mais s'ils prenaient une décision trop hâtivement, cela pouvait causer leur perte. Las de devoir peser le pour et le contre d'une solution dont il n'était même pas certain qu'il ne s'agissait pas là d'une idée follement suicidaire, il soupira bruyamment, passant une main dans ses cheveux.

 « Décidément … Vous êtes bornée et complètement folle mais je veux bien tenter le coup ... »

Après un dernier coup d'oeil en direction de leurs adversaires, Jilan attrapa le poignet de la jeune femme et se mit à courir vers la droite. C'était là où se trouvaient deux des hommes que la demoiselle avait aspergé de sa poudre verte et le Lightness espérait avoir moins de mal à les dépasser. Par chance, ce fut le cas. Encore incertains de la marche à suivre, les hommes n'eurent pas le temps de tenter quoique ce soit que deux coups de battes les neutralisèrent sur le moment, permettant aux deux fuyards de prendre un peu d'avance avant que le reste de la bande ne se lance à leur poursuite. L'esprit du jeune professeur tournait à plein régime, il devait trouver une de ces satanées bornes incendies avant que la chance ne les abandonne. Les cris de leurs poursuivants lui parvenaient aux oreilles, rendant difficile sa concentration mais il ne se détournait pas de son objectif. Il prenait ce chemin plusieurs fois par semaine pour se rendre au domicile de l'étudiante chez qui il dispensait des cours de soutien. Ce n'était peut-être pas grand chose mais il connaissait un peu les lieux et il se rappelait avoir vu cet objet caractéristique rouge quelque part … Effectivement, il finit par apercevoir la borne métallique plus loin sur le trottoir d'en face. Sans tenir compte de l'allure infernale qu'il imposait à la demoiselle, il franchit les quelques mètres qui les séparent encore de la borne quand un « Stop !! » se fit entendre, suivit d'un bruit semblable à celui que fait un revolver quand il s'arme. Le Lightness ne prit pas la peine de vérifier si celui qui venait de crier était armé ou non et, lâchant le poignet de la jeune femme, il prit la batte à deux mains pour venir frapper un grand coup sur l'une des extrémités de la borne. Le métal se tordit pour finalement laisser échapper son contenu et un puissant jet d'eau jaillit de la borne. Le coup de feu partit peu après que la batte se soit abattue sur la borne et les deux attaques agirent en parallèle : la balle alla se loger dans l'épaule du jeune professeur tandis que le jet propulsa l'auteur du coup de feu contre le mur opposé et au bruit sinistre que cela produisit, plus personne ne doutait de son sort à présent. La satisfaction d'avoir trouvé la source dont avait besoin l'inconnue -ainsi que le fait d'avoir abattu un autre des hommes ici présents, sans vraiment l'avoir voulu- céda bien vite la place à la douleur et Jilan grimaça, lâchant son arme par la même occasion. C'était bien la première fois qu'il se faisait tirer dessus. Dire que la chose qu'il redoutait le plus venait de se produire. La suite de l'affrontement allait se révéler difficile pour lui, il n'avait plus qu'à espérer que la demoiselle sache ce qu'elle faisait en lui ayant fait une telle demande.

Message par Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum