| par Invité Sam 24 Sep - 15:58
| Sa dernière ballade en ville avait frôlé la catastrophe, cependant un homme l’avait aidée in extremis et lui avait expliqué une ou deux choses qu’elle avait sagement retenues. L’une par exemple était qu’il était évident à son comportement était celui d’une fille bien née et d’une aisance particulière. Si elle comptait se fondre dans la masse, comme ce qu’elle aurait aimé faire cette nuit-là et qu’elle souhaitait faire maintenant, il fallait qu’elle se déraidisse un peu. Elle avait également une tenue toute autre de la dernière qu’elle avait portée et qui lui avait valu l’appellation de fille de joie, chose qui la vexait rien qu’en y pensant. Elle avait donc opté, en cette magnifique après-midi ensoleillée, pour une robe d’été qui s’avérait encore de saison vu le temps. La robe était légère et lui arrivait au-dessus des genoux, elle était bleu pastel, d’un bleu qui faisait ressortir ces cheveux qu’elle maudissait tant, mais aussi ces yeux qu’elle aimait. Afin de rester sur la saison estivale, elle avait sac en toile qui était dans le genre de ceux que l’on prenait à la plage, de forme rectangulaire, qui ne fermait que par un simple bouton à pression. Ses pieds étaient ornés de sandales à talons et des lunettes de soleil étaient posées sur son petit nez droit. Tout était bien, elle avait l’impression d’être une touriste, ce qu’elle était, même si techniquement elle se trouvait dans la ville où elle avait toujours vécue.
Elle était passée dans le parc où elle s’était arrêtée une demi-heure le temps de déguster le croissant aux amandes et le café au lait qu’elle avait achetée dans une boulangerie, elle avait lorgné devant la vitrine d’une librairie au style ancien et maintenant elle déambulait sans trop savoir où aller ; ni quoi faire. Elle réfléchit aux divers endroits que son entourage avait mentionnés et se rappela alors de la popularité du lac. De nombreuses rencontres y avaient été faites, mais si jamais des nuages arrivaient d’un coup sans prévenir, elle était bonne pour se trouver coincée dehors sans le moindre abri à l’horizon, la forêt était loin d’être un abri à en croire les mêmes commérages de son entourage. Elle marchait sans même faire attention aux croisements qu’elles empruntaient ni au changement de déco. Du centre-ville elle se retrouva sûrement plus en abord de la ville, les bruits n’étaient plus les mêmes et la circulation était différente, ceci était sans même compter le changement au niveau de la population qui peuplait les rues. Puis, sans s’en rendre compte, le mécanisme du train-train quotidien se mit en route et sans qu’elle ne le veuille, elle se retrouva devant le Lycée. Des souvenirs de son premier jour lui revinrent. Elle se voyait descendre de la voiture qui la ramenait là, ses parents avaient décidé qu’elle irait dans au lycée de la ville, car ils voulaient qu’elle se fasse des amis. C’était là, qu’elle l’avait rencontré. A l’époque il n’était pas question de mixité de races, car une telle chose n’existait pas. C’était elle le paria, c’était lui qui l’avait défendue. Elle se demandait comment sa scolarité se serait passée si elle avait scolarisée maintenant, en même temps qu’un Neko ou d’un Lycanthrope.
Il semblait que le lycée était resté inchangé. Elle se demandait si les professeurs avaient changé, ou encore s’il y avait encore cette caricature du directeur de son époque dessinée au Velléda noir dans les toilettes du bâtiment B. Elle s’aperçut qu’elle avait passé la grille restée ouverte et elle se tenait sur la cour extérieure, face au bâtiment. Elle mit sa main dans son sac et en tira la tablette graphique, ces jouets étaient si bien conçues qu’on pouvait tout faire avec, sauf le café bien sûr. Elle leva la tête vers le haut du bâtiment qui accueillait les lycéens et professeurs tous les jours, alors qu’elle sortait le stylet, puis baissa la tête et se mit à griffonner des impressions sur le qui-vive. C’était une occupation étrange, mais qu’elle aimait. Le spontané était quelque chose qu’elle aimait, tout comme le surréalisme. Ecrire ce que l’on ressent, sans même relire, faire abstraction des fautes et des idées reçues pour ne garder que le sentiment à l’état brut. Généralement elle profitait de ce genre de brouillons pour composer de la musique plus tard, quand elle était d’humeur à s’exprimer au travers son piano ou son violon.
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