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Message par Invité Lun 7 Jan - 10:01

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Le temps s'écoulait, je n'avais pas quitté le néant. Je n'étais plus consciente de ce qu'il se passait autour de moi depuis un bon moment maintenant. Je n'avais plus froid, plus mal. Mais j'étais toujours dans le noir complet, sans moyen de savoir si ça serait éternellement comme ça. Etais-je morte ? Ou simplement inconsciente ? Tout m'avait quitté, même l'horrible vision de Saphira,qui s'amusait à me torturer. Elle était partie Jaramiah aussi. J'étais seule,complètement déboussolée, ne sachant plus où j'étais. Le noir, oppressant, dévastateur. J'étais seule, dans un endroit inconnu,ne sachant pas où j'étais,probablement toujours entre la vie et la mort. Quand mes sensations revinrent peu à peu, je m'apperçus que j'étais allongée. Allongée, maisplus dans cette ruelle sordide.Non, j'étais entre quatre murs blancs. J'étais prise dans des draps, mais ma torpeur ne m'ayant pas quittée, je n'en vis pas la couleur.
Je sentis la désagréable oeur des hôpitaux, qui m'envahit le nez. Alors c'était ça, hein? Je n'étais pas morte. Les secours étaient arrivés, on m'avait soignée pendant de longues heures avant demeconduire des cette chambre en attendant que je me réveille. Quand j'avais ouvert les yeux, j'avais aussi vite essayé de mettre ma main devant, mais sans résultat. J'avais de nombreux bandages, des pensements un peu partout, qui masquaient sans doute des points de suture. Un trait de douleur avait fusé sous ma peau quand j'avais essayé de bouger. Je me remis contre le matelas dans une grimace. Etrangelent, je n'étais plus seule. Assis àcôté de moi, se trouvait le jeune humain...

-Na... Natsu... Natsume ?

Ma voix s'était brisée. J'avais beaucoup plus à lui dire, je le savais, mais ne pouvoir parler plus était frustrant.J'étais coincée dans une demi transe, entre le sommeil et une vérité, un monde bien réels. Je n'arrivais pas à articuler, les mots se bloquant obstinément dans ma gorge. Je respirais calmement, avant d'essayer une nouvelle fois de prononcer un mot. En vain. Agacée, jeme sentis piégée. Les minutes s'écoulèrent, je me réveillais vraiment. La lumière blanche avait cessé de m'aveugler. Une infimière passa la tête par la porte, regardant si j'étais réveillée. En entra, quittant mon champ de vision pour aller règler ce qui devaitêtre une perfusion.La douleur m'avait reprise dès que j'avais essayé de bouger.Etre ainsi alitée avait toujours été mon pire cauchemar. Sauf que maintenant, il était bien véritable.
Je soupirais, passablement énervée de ne pouvoir en placer une. J'attendis de voir ce que le jeune humain ferait quand il s'appercervrait que j'étais éveillée. Partirait-il, jugeant que je n'avais plus besoin de lui ? Ou resterait-il pour menoyer sous ses questions ? Après tout, il se savait toujours pas ce qui m'avait conduite ici. Il avait sans doute simplementsuivile mouvement, se retrouvant embarqué dans l'ambulance, qui conduisait une parfaite inconnue. Pour être ici alors que j'étais dans un pareil état, il avait sans doute du inventer qu'il était dema famille, ou que c'était un ami. Même dans l'incapacité de parler, je lui étais reconnaissante d'être là. Après tout,je n'avais plus personne,e t traverser pareille épreuveseule me paraissait impossible.

C'était la première fois que Saphira c'était révoltée depuis qu'elle avait été eclipsée par Jaramiah. Elle l'avait, pour la toute première fois, empêchée de nuire, au dépend de son propre corps. Elle avait risqué de me tuer, de SE tuer, pour arrêter le bras qui aurait mit fin aux jours lugubres de l'étudient. J'aurais voulu m'excuser, mais aussi le remercier. Ma bouche s'ouvrit, se referma sans que rien n'en soit sorti. Je soupirai une nouvelle fois. Comment pouvait-on être aussi impuissant ? la seule chose que je pouvais faire, enfin, quej'étais obligée de faire, c'était rester couchée dans ce lit. En même temps, où aurais-je pu aller dansmon état ? Pas très loin, je pense. Jeme seraibite effondrée, ou aurait vite fait sauter mes points de suture, encore tous frais. J'avais déjà manqué de mourrir, alors autant éviter de recommencer,surtout par négligeance. Alors je restais ici...
Je n'essayaispas de tourner la tête, m'attendant déjà à une nouvelled écharge de douleur. J'étais vraiment réduite à un corps, incapable de mouvements. J'avais renoncé à la parole, à me mouvoir. Je n'étais pas plus qu'une loque humaine. Une enveloppe vide, un esprit fonctionannt au ralenti.

Message par Invité Lun 7 Jan - 21:01

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L'attente lui parut interminable. Il la savait hors de danger et pourtant, il lui tardait qur la jeune femme ouvre les yeux. Si quelqu'un lui avait prédit qu'il frôlerait par deux fois la mort avant de se retrouver à l'hôpital, au chevet d'une inconnue, jamais Natsume ne l'aurait cru. Mais force était de constater que le déroulement de sa journée lui avait complétement échappé. Ce qui n'était peut-être pas une si mauvaise chose après tout. Les secondes puis les minutes défilèrent. Des bruits venant du couloir, le claquement sec des talons des infirmières sur le sol glacé ou les éclats de voix d'un patient un peu trop entêté, lui parvinrent de loin. L'étudiant se déconnectait peu à peu de la réalité, concentré sur le moindre signe de la part de Saphira qui annoncerait son réveil prochain. Le garçon n'avait pas encore réfléchit à comment réagir dès lors que la jeune femme reprendrai connaissance. Agir comme si de rien n'était ? Difficile, sachant qu'elle avait frôlé la mort. Et il ne pouvait pas oublier l'étrange sensation qu'il avait perçu à son contact, ni même ses mots et encore moins cette crise d'hystérie qui l'avait subitement envahi. Non, il ne pourrait pas ignorer ce qui s'était passé mais serait-elle en état de lui répondre ? Accepterait-elle seulement de fournir des éléments de réponse face à ses interrogations ? Elle ne le connaissait pas mais elle lui devait la vie. Sauf que Natsume ne voulait pas jouer la dessus, ni en tirer profit. Qu'en penserait Saphira au final... ? Renonçant à se prendre la tête, l'étudiant soupira bruyamment et se pencha en avant, appuyant ses coudes sur ses cuisses pour garder un certain équilibre. Dehors, le temps continuait sa course sans fin. Les rayons du soleil s'atténuèrent progressivement, à la manière d'une ampoule dont la luminosité se réglerait manuellement. On commença à allumer les néons blafards un peu partout dans l'immense bâtiment mais cela ne réchauffa nullement l'ambiance particulière qui régnait en permanence dans les locaux. C'était un endroit où l'on venait se faire soigner ou mourir, rien de bien réjouissant et l'odeur désagréable des produits désinfectants n'arrangeait rien. Rares étaient ceux et celles qui apprécia ient les lieux. Ce n'était pas le cas de Natsume, qui considérait qu'il avait passé trop de temps entre ces murs blancs. Il avait enchainé les séjours ici, suite à de mauvaises rencontres ou par nécessité et il préférait désormais éviter d'y mettre les pieds, sauf cas d'extrême urgence. En était-ce un ? Qui sait...

« Na...Natsu...Natsume ? » balbutia une petite voix près de lui.

Cela suffit pour le tirer de ses pensées. Le garçon releva la tête en direction du lit pour croiser le regard vert émeraude de Saphira. La surprise le laissa muet pendant quelques secondes. Au moins, elle le reconnaissait, même si leur rencontre et les présentations qui avaient suivies étaient courtes, elle était revenue à elle. Dans tous les sens du terme. Elle n'avait plus rien de cette folle hystérique en proie à des douleurs mystérieuses et lancinantes. La jeune femme tenta à plusieurs reprises, de poursuivre, sans succès. Elle venait tout juste d'émerger, normal que la réintégration au monde réel se fasse progressivement. Elle n'avait pas à se justifier dans l'immédiat, ni même à s'expliquer, le remercier ou quoique ce soit d'autres tant qu'elle n'était pas totalement rétablie. Devant ses multiples tentatives, toutes vaines, l'étudiant lui adressa un sourire afin de la rassurer. Il ne bougerait pas d'ici avant qu'il n'ait pu parlé avec elle. Maintenant qu'il avait pris cette décision, il lui fallait l'assumer, quitte à devoir sacrifier le reste de sa journée, dans cet hôpital. Au point où il était après tout. Une infirmière arriva alors. Natsume ne la vit pas approcher, insensible à ce qui pouvait provenir de ce couloir à présent mais il l'observa faire d'un oeil distrait. Même réveillée, Saphira avait encore besoin de soins et cela passait par un renouvellement régulier de ses perfusions. Ses blessures finiraient par guérir d'elles-mêmes, si toutefois la jeune femme se montrait raisonnable. Car pour l'heure, elle multipliait les efforts pour se redresser et un regard sévère de l'infirmière en charge d'elle, la fit renoncer. Ou bien était-ce la douleur ? L'étudiant la remercia pour son travail et attendit qu'elle soit repartie s'occuper d'autres patients pour aller discrètement refermer la porte derrière elle. Il préférait de loin le silence pesant de la pièce, au va-et-vient incessant des couloirs à proximité. Une chance pour eux, que Saphira bénéficiait d'une chambre pour elle toute seule. Cela évitait les déplacements et les bavardages dans la pièce. Une pseudo intimité était créé entre eux même si l'idée n'effleura ni l'un, ni l'autre.

« Comment tu te sens... ? » demanda-t-il doucement après plusieurs longues minutes sans parler.

Il ignorait si elle était capable de lui répondre et de converser avec lui dans son état mais il ne pouvait pas non plus attendre indéfiniment. Il l'observa avec insistance, avant de se rendre compte qu'il pouvait la mettre mal à l'aise à la dévisager de la sorte ou pire, lui mettre la pression pour qu'elle réponde à ses interrogations. Ce qu'il ne désirait pas. Il reporta son attention vers la fenêtre et ce qui se passait dehors, ne sachant pas trop où il pouvait regarder. Fixer un mur blanc ne l'aiderait pas, sinon à faire remarquer l'embarras naissant chez lui. Et il ne se voyait pas faire les quatre cent pas dans la petite pièce, ce qui le rendrait nerveux plus qu'autre chose. Mais lasse de contempler la vitre, il revint bien vite vers son interlocutrice. Son regard exprimait tour à tour inquiétude, soulagement et interrogation.

Message par Invité Mer 9 Jan - 20:27

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Je ne pouvais pas deviner ce qui tournait dans la tête de Natsume, alors qu'il semblait avoir attendu patiemment que je me reveille. Je ne savais plus trop, maintenant, si j'étais tombée dans le coma, ou si j'étais toujours un peu sous le coup d'une quelconque anesthésie. Si j'avais été opérée, je ne me souvenais de rien, ce qui m'énervait déjà. Le pire, c'est que je ne me souvenais plus vraiment non plus d'où venaient tous ces pensements. Je me rapellais m'être blessée, et m'être battue contre quelqu'un, mais je ne me remémorais pas qui. Peut-être que ça reviendrait plus tard ? Je l'espèrais, car 'javais à cîté de moi un jeune homme qui étendant sûrement un certain nombre d'explications. me croirait-il si je lui disais que je n'étais pas foutue de me souvenir ce qu'il m'était arrivé ? Vu la gravité visuelle de mon état, je me disais que ça n'était vraiment pas crédible. Comment pouvait-on se retrouver comme ça, sans être capable de se rapeller d'où ça vient ? C'était complèter impensable, franchement !
J'avais renoncé à essayer de me relever une nouvelle fois, même après la venue de l'infirmière, qui avait du me remettre une bonne dose de calmants dans ma perfusion. Je me sentais de nouveau amorphe, mais pas déconnectée de la réalité. j'avais observé en silence le jeune humain, qui avait regardé passer la jeune femme d'un air distrait. Têtue comme j'étais, je n'avais par contre par ménagé mes efforts pour parler de nouveau, mais ma bouche s'obstinait à s'ouvrir et se refermer sans emettre le moindre son. J'avais soupiré brutalement, passablement emêchée, vraient en colère contre moi-même. Franchement, c'était pitoyable de se retrouver ainsi alitée et réduite à un silence absolu. Quel misérable démon faisais-je... Me retrouver dans cette pièce, dans cet endroit morbide, où l'on venait soit pour guérir, soit pour mourir ! Je levais les yeux au ciel, me disant que j'avais du, dans ma vie, conduire pas mal de gens ici. Moi, je n'y avais presque jamais fini... Mais il fallait que je tombe sur ce jeune homme pour que j'y termine, dans un était plus que pitoyable. j'avais frôlé la mort.

Je m'en souvenais, maintenant. Je m'étais battue contre la Saphira du passé, alors que jaramiah s'était elle-aussi essayée à combattre, en finissant par m'abandonner à ma mort prochaine. Je m'étais vue, comme par l'oeil d'une caméra, me saisir de mon épée, puis renoncer pour m'entailler la peau à grands coups de bouteille en verre. j'avaic ommencé à me vider de mon sang sur le pavé, mais j'avais été sauvée par les ambulanciers. Mes cris avaient sûrement alertés un passant, qui avait apellé les secours. Je ne savais pas que natsume l'avait fait aussi, j'étais déjà dans le noir le plus complet. Je m'apperçus que je tremblais. Indiciblement, ma main remuait. Est-ce de rage ? De douleur ? Simplement d'incompréhension ? Peut-être un mélange des trois. Après tout, les calmants utilisés dans cet hôpital étaient-ils sensés faire effet sur des gens comme moi ? Je regardais l'aiguille courir sur son cadrant, nostalgique à l'idée de me dire que sa course ne prendrait jamais fin. Elle était, tout comme moi, condamnée à tourner en rond, sans jamais changer de trajectoire.
Alors que je tournais la tête de l'autre côté ( très, très lentement, redoutant déjà l'élancement de douleur qui allait m'accueillir), je croisais le regard sanguin du jeune homme qui m'avait accompagnée. Dans ses prunelles, je lisais de la surprise. il devait être étonné que, malgré les très courtes présentations, je me souvienne de lui, ce qui me tira un faible sourire. Il me contemplait calmement, et j'essayais de traduire les pensées qui défilaient dans ma tête, et ce fut à ce moment que je regrettais d'être dépossédée d'un très efficace don de télépathie. D'après moi, il comparait mon attiutude actuelle ( complètement hébétée) à celle de folle hystérique que j'avais eu ( je ne saurais dire combien de temps) auparavant. J'étais redevenue celle quis 'était jetée devant un camion à pleine vitesse pour l'empêcher de venir au bout de son plan: mettre fin à ses jours.) Je rageais d'autant plus de ne pouvoir placer un mot, et ma bouche se rouvrit, pour se refermer une nouvelle fois, donnant sans doute l'impression d'un poisson hors de l'eau, alors qu'aucun mot ne franchit mes lèvres. Un sourir se dessina quand même dessus quand il se leva discrètement pour alelr refermer la porte que l'aide soignante avait laissée ouverte derrière elle.

Ce fut à ce moment que je pris conscience de la pseudo "intimité" faite entre nous. le silence était tel qu'on n'aurait pas entendu les va-et-vient, terrible ballet, des infirmières à l'exterieur de la chambre, qui n'était réservée qu'à moi, visiblement. Je me sentis un peu gênée d'être aussi seule avec un inconnu, qui avait, en plus, assisté en quelques heures à des péripéties plus terrifiantes que celles d'un être normal en toute une vie... Savoir qu'il avait pu me voir sous mes pires jours me mettait très mal à l'aise. Pourtant, si l'idée m'effleurait seulement, elle ne semblait pas avoir touché le jeune humain. Normal, quand on avait si peu de lien avec quelqu'un qu'il en avait avec moi... Il balbutia alors quelques mots, d'une toute petite voix, tout près de moi. Qu'il s'inquiète de mon état était peut-être un peu logique, après ce qu'il avait vu... Quoiqu'il aurait peut-être été plus logique qu'il s'en aille en courant. je dus faire des efforts surhumains pour lui répodnre, sans être sûre que ça fonctionnerait. Finalement, le résultat fut là, mais ma voix, tremblante et saccadée, ne me convainquit pas des masses:

-Ca... Va... Mieux. Juste... Un... Peu... mal...

Rien qu'en écoutant mes propres mots, je me fis pitié. Comment un être aussi puissant que Jaramiah, dans un corps aussi résistant que celui de Saphira, pouvait-elle être aussi faible et insignifiante ? Je me dégoûtais. Ma faiblesse, mon état, le peu de paroles que j'étais capable d'émettre, et mon incapacité à remercier ce garçon... Cette liste me tira un rictus méprisant. Je sentais que, malgré l'envie qu'il avait d'attendre que 'jaille mieux, il ne supporterait pas de m'attendre éternellement, et c'était logique. Je remarquais ses yeux, fixés sur mon avec insistance. Le nombre d'interrogations qui tournaient dans son esprit était tout bonnement effrayant. Il détourna les yeux vers la fenêtre, je tournais les miens vers la porte. Une sensation d'inconfort s'installa lourdement et subitement sur la pièce. Nous étions moroses, l'un comme l'autre. Il resta assis sur sa chaise, ayant la gra,de amabilité de m'épargner les classiques quatre cent pas dans la pièce. Pourtant, il tournait intérieurement en rond, c'était tout bonnement impossible à rater.

Message par Invité Sam 12 Jan - 17:14

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La réponse mit plusieurs longues minutes pour franchir les lèvres entre-ouvertes de Saphira. De toutes évidences, elle avait du mal à émerger totalement avec la quantité de sédatifs, morphine et tout le reste qu'on lui avait injecté lors de sa prise en charge par l'équipe médicale. Natsume ne pouvait pas lui en vouloir, n'importe qui mettrait du temps avant de reprendre ses esprits avec ce qui venait de se passer. Il songea un instant qu'il se montrait peut-être un peu trop envahissant avec elle. Elle avait frôlé la mort et à peine les yeux ouverts, qu'il se tenait à ses côtés, déterminé à obtenir des réponses à ses questions. Peut-être qu'un passant ordinaire serait rentré chez lui, bouleversé mais heureux en ayant la sensation d'avoir accompli son devoir en portant secours à la jeune femme. Mais dans le cas de l'étudiant, les événements avaient pris une tournure un peu trop surnaturelle pour qu'il passe outre. Il sentait, que d'une manière ou d'une autre, il était lié à cette femme. Pour quelles raisons ? Il n'en avait aucune idée et à défaut d'avoir le moindre indice, il pouvait au moins se montrer présent pour elle, comme une façon de lui rendre la pareille pour l'avoir sauvé. Le sauver... Si seulement Saphira était au courant de ce qu'il traversait, peut-être qu'elle l'aurait laissé se jeter sous les roues de ce camion ou simplement le laisser toucher le fond. Au lieu de cela, elle lui avait prouvé que tout le monde avait ses propres problèmes mais qu'il fallait les surmonter. Mais il doutait qu'elle avait à affronter la présence néfaste d'une entité maléfique en elle. Si seulement Natsume avait conscience de ce que la jeune femme était réellement, sans doute n'aurait-il pas eu de telles pensées. Le ton de Saphira était bas et l'étudiant dut tendre l'oreille pour saisir chacun des mots qu'elle prononça à son attention. Et cela ne le rassura qu'à moitié. Il était confiant dans la perspective d'un futur rétablissement, le pire avait été évité de justesse mais elle souffrait encore. Le garçon lorgna en directement de la poche de perfusion. Celle-ci avait été changée récemment, le problème venait donc d'ailleurs. Il reporta son attention sur la jeune femme et ses blessures. Il se reprocha intérieurement de n'avoir pu éviter cela. D'après leurs dires, les ambulanciers les avaient trouvé dans la ruelle et avaient certainement pensé que Natsume était intervenu après avoir entendu les cris de la jeune femme. Hors, il était présent depuis le début... Sans avoir pu agir...

« Pourquoi... Pourquoi t'être mise dans un état pareil ? J'étais le seul à vouloir en finir... » murmura t-il soudain.

Ignorant l'état quasi larvaire de son interlocutrice, les mots étaient sortis d'eux-même. Avait-il pensé à voix haute ? Quoiqu'il en soit, il l'avait bel et bien prononcé à son attention -qui d'autre à part elle ?- et il s'aperçut trop tard qu'il avait parlé sans réfléchir. Même si Saphira avait des explications concrètes à lui fournir, elle n'était pas en état de le faire pour le moment. Il le savait, il devait attendre qu'elle soit rétablie avant d'aborder le sujet qui les préoccupait tous les deux. Sans doute avait-elle conscience que ses agissements, dénués de logique, avaient de quoi inquiéter le garçon. Mais peut-être qu'elle avait ses propres raisons, raisons qui ne regardaient qu'elle. N'avait-il pas été le premier à refuser de lui en dire davantage concernant son envie d'en finir ? Saphira était en droit de faire la même chose que lui. Etat larvaire ou non. Que c'était égoïste de sa part d'exiger des réponses alors que lui n'en donnait pas. Constatant de lui-même que ses paroles étaient une nouvelle fois déplacées, il garda le silence, n'osant croiser le regard émeraude de son interlocutrice. Il baissa obstinément les yeux vers le sol, laissant volontiers quelques mèches redescendre sur son front, comme pour mieux dissimuler ses yeux rubis où l'incompréhension et le regret pouvaient aisément se lire. Plus que jamais, il eut envie de quitter prestement les lieux. D'une parce que la situation l'embarrassait réellement pour la première fois depuis qu'il s'était installé sur cette chaise. De l'autre, il supposait que l'état de la jeune femme ne se rétablirait pas immédiatement, il aurait le temps de repasser dans la semaine pour prendre de ses nouvelles non ? Toujours ce comportement de lâche. N'avait-il pas envie de faire face à ses problèmes pour une fois ? Affronter les conséquences de ses actes et paroles ? Tournant le dos à la porte, il ne vit pas entrer le médecin. Ce dernier avait la mine grave, propre à tous les médecins qu'ils annoncent une bonne ou une mauvaise nouvelle. L'homme observa tour à tour la patiente et le garçon qui prétendait être un membre de sa famille. Prétendait seulement. Le nouveau venu doutait fortement que l'étudiant et la jeune femme aient un quelconque lien de parenté mais ce n'était pas son travail que d'enquêter sur chacune des personnes qui mettaient un pied dans l'hôpital. Qu'il soit un frère, cousin ou autre, le message qu'il allait lui délivrer était le même.

« Je regrette Monsieur mais vous allez devoir laisser la patiente se reposer. Ses jours ne sont plus en danger mais elle a besoin de repos pour récupérer. Et vous aussi. Vous pourrez lui rendre visite dans les jours à venir, quand elle sera en état de vous recevoir. »

Ces paroles firent l'effet d'un électrochoc sur Natsume. Prenant soudain conscience de la situation et de l'arrivée de l'homme en blouse blanche, il le regarda, surpris. Il n'avait pas enregistré la moitié des mots qui avaient été prononcés à son attention mais il pensait comprendre, en voyant la mine sérieuse du médecin, de quoi il s'agissait. Ce n'était pas la première fois -et certainement pas la dernière- qu'il venait ici après tout. Il commençait à s'habituer aux procédures quotidiennes des lieux, même si cela ne lui faisait pas tant plaisir que cela. L'étudiant jeta un regard en direction de Saphira, guettant comme un signe de sa part. Qu'en pensait-elle ? Souhaitait-elle également qu'il s'en aille ? Même dans le cas contraire, pouvait-il être en mesure de contester l'autorité d'un membre haut placé du service médical ? Il n'avait aucune envie de se retrouver sous calmants ou pire, considéré comme un forcené. Pesant le pour et le contre dans sa tête, Natsume se leva soudain. Il allait suivre le conseil de l'homme. C'était la meilleure chose à faire, non... ?

Message par Invité Lun 14 Jan - 13:55

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La réponse, pourtant brève et banale, avait mis plusieurs minutes avant de franchir mes lèvres. Je n'allais pas me la jouer difficile, j'avais réussi à parler, après plusieurs tentatives veines. Certes, le progrès n'était pas immense, mais c'est était un, c'était déjà ça de pris. Je ne savais pas ce que les médecins avaient collé dans ma perfusion, mais ils ne m'avaient pas ratée ! Pourtant, je sentais que je reprenais doucement des forces, que je recollais bien mieux à la réalité. L'efficacité des médocs refluait, et la douleur allait bientôt revenir. Heureusement, ça ne serait jamais aussi térrible que ce que je m'étais infligée sous les ordres de Saphira, et la cause pour laquelle j'étais allongée dans ce lit d'hôpital. Pas une seconde, je ne me dis que le jeune étudient était trop envahissant, même s'il semblait bien décidé à obtenir des réponses, alors que je n'avais ouvert les yeux que depuis quelques instants. Comment lui en vouloir, quand on a vu ce qu'il avait vu ? Je ne voyais pas..
Je ne savais pas pourquoi j'étais intervenue dans la rue, alors que Natsume essayait de se suicider. Après tout, si je l'avais laissé faire, je ne serais pas ici. Pourtant, je savais que ça n'était en rien pour m'attribuer sa reconnaissance éternelle, loin de là... J'étais ignorante de sa situation, de ce qui l'avait poussé à faire ça. Quand je comparais sa place et la mienne, je pensais à quelque chose... Il était possible qu'il ait agit sous l'impulsion d'un mauvais esprit.. Comme je n'avais pas voulu m'entailler la peau, il n'avait peut-être pas voulu mettre fin à ses jours. Il avait peut-être en lui, comme moi, un démon qui le hantait, le possédait ? Avec ce qui traînait comme mauvais êtres dans cette ville, ce n'était pas si absurde que ça... De toute façon, je n'aurais pas d'autre solution que de lui demander pour en avoir le coeur net.

Quand je lui avais annoncé, d'une voix presque inaudible, que j'avais encore mal, il jeta tout de suite un regard vers ma perfusion, mais elle venait d'être changée, ça ne pouvait pas venir de là. Je savais très bien que ma nature de démon n'était pas touchée par ce qui venait du monde humain, et leurs médicaments n'étaient pas spécialement efficaces. Au pire, ils m'assommaient un peu, mais ne faisaient pas disparaître mes maux comme par enchantement. Le jeune humain allait sans doute être malade de ne pas avoir réussi à m'empêcher de m'inffliger ça, mais il n'y était pour rien. S'il avait déjà à lutter contre son entité noire, il en avait assez d'une, pas besoin de se battre aussi contre la mienne. D'autant que me battre contre Jaramiah n'était peut-être pas ce que je voulais vraiment... Mon ressentiment, et le reflux des calmants, me permirent de parler un peu plus aisément, et après beaucoup moins de temps:

-Crois-moi... Je n'ai pas volontairement fait ça... Je tiens à ma vie, quand même... Il ne me suffit pas de m'intêrposer... Entre un camion et un jeune homme... Pour vouloir en finir.

Bien que je ne fus pas en état de répondre à ses interrogations, il se sembla pas en faire de cas. Il avait lâcher ça sans prendre de gants. Je serrai les mâchoires, plus sous l'effet de la douleur que sous le coup de mon énervement. Bien qu'il m'énerve à vouloir à tout prix des réponses, sans pour autant avoir voulu me dire pourquoi il s'était jeté sous les roues de ce camion. Prise d'un spasm, je posais ma main alerte sur mon ventre, évitant de toucher ma blessure. La douleur était fulgurante, et je vis ce que je craignais se réaliser: les calmants ne faisaient presque plus effet... Je me reconcentrais sur le jeune étudient, qui semblait s'être rendu compte qu'il avait dépassé les bornes. Il se mura dans le silence, fuyant mon regard. Bon, ok, je ne pouvais pas non plus dire que je cherchais à croiser ses yeux d'un rouge sang. Le tic-tac de l'horloge me rapella péniblement qu'à chaque seconde qui s'&coulait, mes souffrances gagnaient du terrain.
L'embarras et le malaise étaient revenus entre nous, et je vis les yeux de Natsume, obstinément prostrés sur le sol. Je me doutais qu'avec une ambiance pareille, il ne veuille qu'une chose: s'en alelr au plus vite. De toute façon, il faudrait bien que je lui dise ce qui 'métait arrivé, je n'y couperais pas. Bien que mon état ne s'arrangerait pas du jour au lendemain: preuves en étaient les élans douloureux sous ma chair, il aurait l'occasion de revenir. mais si je lui avouais tout, il faudrait lui aussi qu'il me révèle ce qui ne tournait pas rond chez lui. De toute manière, s'il me tirait les vers du nez, je le ferai de force une fois rétablie, s'il refusait délibérément de parler. Chacun son tour. La main toujours sur le ventre, je tâchais difficilement de ne pas montrer ma douleur. Mon bras blessé reposait sur les draps, la douleur me vrilalnt toujours le bras.

Alors que Natsume était dos à la porte, il ne vit pas entrer le médecin, mais son arrivée ne m'échappait pas, vu que j'étais à demi allongée parallélement à la porte. ce dernier portait un dossier ( le mien sans doute aucun). Il était grâve, mais le doute tirait ses traits. Avait-il deviné que ce jeune homme n'avait rien à voir avec moi ? Possible, mais dans tous els cas, il ne pourrait rien y faire. Ce n'était pas son job. Par contre, qu'il veuille virer mon visiteur ne me plaisait pas, et je le fis savoir au nouvel arrivant, sans me rendre compte de la clareté et de la facilité de ces mots:

-Et moi, je suis navrée, mais je vous dis qu'il va rester ici autant de temps qu'il voudra. (Je me tournais vers Natsume:) Je te dirais tout ce que tu veux savoir, mais je veux que tu me promette d'en faire autant.

Message par Invité Lun 14 Jan - 22:21

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Les paroles de l'homme en blouse blanche étaient claires. Même prononcées sur un ton autoritaire, elles conservaient leur légitimité et seule une tête de mule aurait osé aller contre. L'étudiant aurait aimé en savoir plus sur cette mystérieuse jeune femme qu'était Saphira. Peut-être avaient-ils plus de points communs qu'il ne le pensait. Mais pour l'heure, il accepta les conseils du médecin presque avec soulagement. Le garçon avait conscience d'avoir jeté un froid entre lui et son interlocutrice, ce n'était pas le moment d'insister auprès d'elle pour obtenir les réponses qu'il désirait tant. D'autant que la phrase de la jeune serveuse l'avait plus déstabilisé qu'autre chose. Pourquoi attenter à sa vie alors qu'on venait d'empêcher un suicide ainsi qu'un homicide involontaire ? Cela ne tenait pas debout, rendant encore plus curieux, le soudain changement de comportement chez Saphira. Pour un peu, l'étudiant aurait tenu tête au nouveau venu, insistant pour pouvoir rester auprès de la jeune femme mais l'intéressée avait peut-être un avis différent sur la question. Natsume avait, dans un sens, payé sa dette vis-à-vis d'elle. Si elle désirait le revoir pour lui expliquer ce qui s'était passé alors libre à elle de le faire. Même s'il mourrait d'envie de connaitre ses raisons, le garçon devait accepter le fait qu'elle ne veuille plus aborder ce sujet avec lui. Une manière subtile de lui faire comprendre que n'ayant pas été totalement honnète avec elle, Saphira n'avait aucune raison de lui dévoiler la vérité sur sa situation. Devait-il lui laisser ses coordonnées ou un quelconque moyen de le contacter par la suite, sitôt qu'elle serait sortie de l'hôpital ? C'était préférable, Natsume ne souhaitait pas devoir recourir à un moyen aussi radical pour leur prochaine rencontre.

« Et moi, je suis navrée, mais je vous dis qu'il va rester ici autant de temps qu'il voudra. »

L'étudiant n'avait même pas atteint la porte de la chambre quand la voix de Saphira se fit de nouveau entendre. Ses propos avaient gagné en assurance, elle semblait retrouver, difficilement certes, l'usage de la parole. Elle ne butait plus contre ses mots, ni ne laissait de temps mort entre chacun d'entre eux. Etait-ce sa manière à elle d'exprimer son souhait de le voir rester ? Etrange, il était persuadé de l'avoir importuné avec ses interrogations à répétition. Pour une fois, Natsume était en accord avec le corps médical. La jeune serveuse aurait mieux fait de suivre les indications du médecin, même si elle retrouvait des forces, elle avait encore besoin de repos, indéniablement. Le garçon se retourna dans la direction de Saphira, ignorant totalement la présence de troisième individu à leurs côtés. A quoi jouait-elle ? Il allait protester, lui dire qu'il pouvait bien attendre quelques jours, le temps qu'elle soit complètement remise pour prendre de ses nouvelles quand elle ajouta, sur un ton qui résonna de manière presque sournoise aux oreilles de l'étudiant.

« Je te dirais tout ce que tu veux savoir, mais je veux que tu me promette d'en faire autant. »

Avait-il bien entendu ? Acceptait-elle vraiment de parler de sa situation, expliquer ce qui s'était produit dans la ruelle ? A l'unique condition qu'il... ? Natsume hésita un instant. Oui, il voulait savoir, connaitre la vérité mais était-il prêt à lui dévoiler sa propre situation ? Il ne savait pas réellement ce qui s'était passé dans la tête de la jeune serveuse mais allait-elle seulement le croire ? Tenter de mettre fin à ses jours pour des problèmes courant tel qu'un licenciement passait encore mais, être possédé par une entité démoniaque ?? Peu de gens accepteraient de croire une chose pareille. Beaucoup de choses inexplicables se produisaient dans cette ville et dans le monde entier c'était un fait. Mais avant de déballer sa situation le plus naturellement du monde, l'étudiant ne voulait pas que Saphira pense qu'il lui avait menti... Dans le seul but de savoir la vérité au sujet de son interlocutrice. Si le garçon hésitait à présent dans la marche à suivre, l'homme en blouse blanche avait, quant à lui, un avis bien net sur la question. La proposition de sa patiente, doublée du ton sec qu'elle avait employé à son égard, ne lui plaisait pas. Venant d'une personne qui avait frôlé la mort et dont la santé était à sa charge, qu'elle lui tienne tête de cette façon était un affront à la responsabilité dont il bénéficiait.

« Je suis le seul ici à juger s'il peut rester ou non. Dois-je vous rappeler que vous avez frôlé la mort, et toute reconnaissante que vous puissiez être envers ce jeune homme, vous devez d'abord penser à vous rétablir. » répliqua t-il avec fermeté, fixant sa patiente droit dans les yeux.

La joute verbale entre eux deux s'annonçait tendue, car ni l'un, ni l'autre ne semblait vouloir capituler. L'atmosphère, jusque là lourde de conséquences, suite aux actions et propos des deux interlocuteurs, venait de prendre un nouveau degrès d'intensité. Ne sachant plus trop lequel des deux, l'étudiant devait écouter, il les regarda tour à tour, indécis et mal à l'aise. Le médecin suivait la voie de la raison -à supposer qu'il y en ait une tout court- mais l'offre de Saphira le tentait de plus en plus. Qu'avait-il à y perdre de toutes façons ? Même si elle le prenait pour un fou ou un menteur, ils n'étaient que deux inconnus s'étant rencontrés par la force des choses. La jeune femme l'oublierait et il poursuivrait sa route. Ou croiserait celle d'un autre véhicule, à voir. Restait à trouver comment convaincre le représentant du corps médical. Le garçon se doutait qu'il ne le laisserait pas rester sans rien dire ou faire mais il n'irait pas jusqu'à employer la force pour le faire quitter la pièce. D'autant que les deux jeunes gens semblaient partir d'un commun accord pour demeurer encore un peu ensemble, pourquoi s'y opposerait-il si on lui proposait un arrangement ? Le ton monta d'un cran entre la patiente et l'homme en blouse. Le second désirait connaitre les raisons mystérieuses qui se cachaient sous les paroles de la première, qui, pour sa part, continuer de le toiser. Natsume jeta un rapide coup d'oeil en direction de l'horloge qui trainait paresseusement sur l'un des murs. Les aiguilles indiquaient 18h23. Etonnant comment la lumière du jour déclinait aussi vite lorsque l'hiver montrait le bout de son nez... Prenant une profonde respiration, l'étudiant se lança.

« Ecoutez, je vous demande de me laisser encore un peu de temps. Je vous promet que d'ici 19h, je serai parti. Est-ce que cela vous convient ? S'il vous plait ? » risqua t-il sur un ton conciliant au possible.

Il avait mis toute sa volonté dans son regard et dans son sourire, presque suppliant. Loin de lui l'envie d'amadouer l'homme par des courbettes mais il lui en serait éternellement reconnaissant s'il pouvait lui offrir quelques minutes supplémentaires. Natsume avait pris sa décision. Il acceptait de parler de lui s'il pouvait en apprendre davantage sur la jeune femme à qui il avait sauvé la vie. Le médecin s'interrompit et se tourna vers lui, agacé qu'un visiteur rejoigne à son tour, le camp des insubordonnés. Il fronça les sourcils, analysant la proposition du jeune homme, notant au passage que ce dernier ne s'était toujours changé. Il valait mieux pour lui qu'il ne traine pas dans cette tenue trop longtemps. Mais puisqu'il insistait pour rester encore un peu et que la patiente n'y voyait pas d'inconvénient... L'homme soupira avant de finalement accorder un délai pour les deux interlocuteurs un peu trop agités à son goût... Juste avant de sortir, il rappela au garçon son engagement: il ne voulait plus le voir dans cette maudite chambre après 19h.

Message par Invité Jeu 17 Jan - 11:53

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Alors que l'homme avait prononcé des mots aux allures indiscutables bah... Y'a pourtant eu quelqu'un pour le faire ! Je n'avais pas l'intention de me laisser marcher dessus par ces types, surtout que ma présence ici n'était pas souhaitée. En plus, le client et roi, non ? Vu le prix des frais médicaux, ils pouvaient au moins respecter les souhaits de leurs patients ! Et puis, il faudrait bien que je m'explique un jour où l'autre devant Natsume. Autant le faire temps que j'en avais envie. Après qu'il m'ait sauvée, il aurait été mal venu de le tuer pour échapper à une discution sur ce qu'il avait vu. D'autant que je ne savais pas non plus ce que moi j'avais vu, en fait... Il avait essayé de passer sous un camion, c'était un fait. Mais savoir pourquoi il l'avait fait ne serait quand même pas un luxe ! Je l'avais empêché de commettre un homicide involontaire. C'est bien beau mais bon... S'il n'avait pas essayé de s'ôter la vie, je n'aurais pas eu à le faire. retour à la case départ: pourquoi vouloir se suicider ? J'avais bien vu qu'il était près à exécuter les ordres du médecin, mais ferait-il comme tous les autres: ignorerait-il mes volontés ?

Mes propros avaient été clairs. Pouvait-on faire plus lucide, d'ailleurs ? J'avais dis ça sur le même ton indiscutable que le médecin, ce qui n'était peut-être pas légitime, mais au Diable le politiquement correcte ! J'avais frôlé la mort, j'estimais quand même avoir le droit de m'expliquer auprès de mons auveur, non ? Surtout que je ne lâcherai pas tant que je n'aurais pas non plus eu ses explications à lui. Vie pour vie, en quelque sorte. Il avait cru m'importuner en insistant, et ç'avait été le cas durant un quart de seconde. Je comprenais son état d'esprit. La scène dont il avait été le témoin était plus qu'étrange, et surtout, elle demeurait sans réponse.Beaucoup auraient dit que ça curiosité était malsaine. Moi je pensais qu'il était dans son bon droit. Je vis qu'il hésitait avant de me répondre. ce qu'il avait à cacher était-il si énorme et inconcevable que ça ? Après tout, il était dans une ville peuplée de démons, de vampires, d'anges... Je pensais, en ma qualité de démon, être dans la capacité d'encaisser.

Quand il se retournait vers moi, je lus dans ses yeux qu'il allait me demander d'écouter les ordres. manque de pot, je n'avais jamais été douée, ou mêm faite, pour ça. A moins de m'y contraindre par la force, il n'y parviendrait pas. Il pouvait économiser sa salive. Et c'est ce qu'il fit ! Autant que mon interlocuteur était indécis, autant que le point de vue de l'homme en blouse blanche était tout tracé. Comme il était hors de question que je cède, et que ce dernier revenait à la charge, je lui répondis sur un ton encore plus agacé et directe qu'avant:

- Une mort que j'ai bien faillit m'inffliger ! La belle affaire ! Vous en voyez tous les jours des gens qui ont manqué de mourir, non ? Par contre, vous voyez beaucoup de gens qui se remettent aussi vite ?

Je fis bien vite dévier les yeux qu'il avait essayé de planter solidement dans les miens. Son air abasourdi devant ma révélation sur mes blessures me laissèrent penser que 'javais gagné la bataille. Natsume avait sans doute du être trop choqué à son arrivée pour dire au personnel soignant qui m'avait inffligé pareil traîtement. Me tournant vers le jeune humain, je m'apperçus bien vite qu'il était tiraillé entre nos deux opinions, ne sachant plus qui il devait écouter. Entre la voie de la raison, empruntée par le scientifique, et la folie qui m'avait frappée, il ne savait plus où mettre les pieds, ce qui était logique. mais bon, a supposer qu'il y ait une voie de la sagesse dans cette ville, elle ne lui donnerait pas les réponses qu'il espèrait tant avoir. Dans tous les cas, Natsume et moi étions d'un commun accord, alors pourquoi le médecin s'obstinait-il ? Je vis alors le jeune homme, que je toisais toujours, basculer en ma faveur.

Après avoir jeté un rapide coup d'oeil aux aiguilles de l'horloge, il s'adressa au médecin, et je compris qu'il s'apprêtait à lui proposer un compromis. Ca m'énervait que le médecin finisse par gagner, même si la victoire n'était pas totale. Dans l'autre sens, je me disais que si ça fonctionnait, je pourrais espèrer m'expliquer devant mon sauveur. Le médecin ne semblait pas franchement chaud pour exaucer le jeune étudient. Pourtant, le ton conciliant de ce dernier semblait lui avoir donné raison. L'homme à la blouse se tourna vers mon "ami", un air passablement agacé sur le visage. Qu'on soit deux à lui tenir tête, surtout par un visiteur, devait le mettre hors de lui. Pourtant, je me fichais pas mal de ce qu'il pensait de tout ça. Il n'était au courant de rien, alors autant qu'il se plie à ce qu'on éxigeait de lui. Il se fit menaçant quand il lui répéta fermement à dix neuf heures piles il ne voulait plus le voir dans ma chambre.

Je soupirais, attendant que l'homme ait fermé la porte derrière lui. Je fixais ensuite toute mon attention sur le jeune humain. La douleur avait refluée quand j'avais cessé de m'engoisser. Mon ton était loin de la dureté qui avait précédé:

-J'écoute tes questions.

Message par Invité Jeu 17 Jan - 19:40

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Après le départ, contraint, du représentant du corps médical, le silence revint s'installer entre les deux interlocuteurs. Avec le recul, Natsume ne lui avait pas demandé ce qu'il pouvait bien vouloir à sa patiente. Etait-ce une simple visite de courtoise -si c'était le cas, il avait été plutôt mal reçu...- ou bien était-il venu s'assurer que la jeune femme se trouvait bel et bien sur la voie de la guérison ? L'étudiant savait que les gens admis à l'hôpital étaient surveillés de près, afin que leurs états ne se dégradent pas mais les propos de Saphira parlaient d'eux-mêmes. Elle s'était rétablie plus rapidement que prévu, à une vitesse défiant toute logique scientifique. Etait-elle seulement humaine, telle que son apparence extérieure le laissait supposer ? Le garçon n'avait pas oublié la manière dont elle l'avait sauvé, surgissant de nulle part, une paire d'ailes noires comme l'ébène lui traversant le dos. Les vampires étaient bien l'unique race qui pouvait prétendre à voler non ? Mais Natsume savait également qu'ils ne pouvaient pas sortir en plein jour, au risque d'être gravement brûlés. Alors, qui était-elle ? Une mage ? Avec des pouvoirs de guérison stupéfiants ? Oui mais comment expliquer cette subite folie ? Pourquoi n'avait-elle pas été capable de se maitriser elle-même, alors qu'elle possédait des dons pareils ? Cela semblait un peu gros. Ou bien était-ce l'un des contre-coups qu'elle devait payer pour ses pouvoirs... ? En proie à de nouvelles interrogations, l'étudiant écouta l'absence de bruits dans la chambre. Le vacarme des couloirs était étouffé, seuls les tic tac de l'horloge et leurs respirations respectives se faisaient discrètement entendre. N'y tenant plus, il reprit sa place initiale sur la chaise, au chevet de la jeune serveuse. Le son de ses pas sur le sol lui parut amplifié mais peut-être n'était-ce qu'une impression parmi tant d'autres ? Le doute avait ressurgi dans l'esprit du garçon. A qui avait-il réellement affaire ? Il n'avait rien supposé de l'identité de son interlocutrice mais à présent, il commençait à redouter la réponse qu'elle pourrait lui fournir. L'étrange sensation qu'il avait éprouvé à son contact le déroutait plus que tout le reste. Une Darkness sommeillait en lui. Saphira avait elle-même parlé de ces créatures maléfiques comme si elle les connaissait. Cela faisait un peu trop de coïncidences pour ne pas émettre la moindre hypothèse à son sujet n'est-ce pas ? Et si elle était elle aussi, une de ces créatures se nourrissant de la peur des autres ? Rien que d'y penser, il frémit.

« J'écoute tes questions. » déclara soudain son interlocutrice.

Ses questions ? Pour le coup, il en avait et plus que prévu avec ça ! Mais par où commencer dans tout ce qui lui venait successivement à l'esprit ? La voix de la jeune femme était calme, disposée à l'écouter puisqu'ils avaient un accord et il savait que son tour viendrait aussi, plus tard. Sauf que le temps lui était compté. Trente minutes, c'était plus que suffisant pour demander une identité mais pas quand cette dernière s'avérait plus compliquée. C'était un bon point que de noter que l'état de Saphira s'était vraiment amélioré. Elle avait totalement réintrégré le monde réel, peut-être grâce à l'intervention du médecin ? Le fort caractère de la belle était remonté à la surface pour finalement la réveiller complétement ? Natsume nota dans un coin de sa tête qu'il devrait, à la fois s'excuser auprès de l'homme pour le dérangement qu'il avait causé, mais également le remercier de prendre soin de sa patience, en omettant le fait que ses paroles n'avaient pas eu l'effet qu'il attendait d'elles... Du moment que Saphira était revenue à elle, c'était le principal. Maintenant, ses questions... Il tenta de mettre de l'ordre dans ses idées, sans trop de succès puis se lança, en espérant qu'il serait suffisamment clair aux oreilles de son interlocutrice.

« Que s'est-il passé dans cette ruelle ? Pourquoi t'être infligé une blessure pareille, au risque d'en mourir ? Pourquoi m'avoir sauvé et.. Qu'est-ce que tu es en réalité ? » questionna t-il d'une traite.

Finalement, les questions avaient surgi d'elles-mêmes, sans qu'il puisse les contrôler. Surpris d'avoir autant parlé, il se tut et baissa de nouveau les yeux, vers le lit de la patiente cette fois. Il avait conscience que cela faisait beaucoup d'un coup, il avait parlé sans s'arrêter ni même reprendre sa respiration, en plus de les placer dans le désordre le plus complet. Seule une légère hésitation s'était imposée lorsqu'il voulut lui demander sa race. Ce n'était pas très correct comme approche mais il doutait qu'elle vienne à lui révéler ce détail s'il n'insistait pas. Et puisqu'elle ne se gênerait probablement pas pour lui poser ce genre de questions en retour, autant qu'il en sache le plus possible sur elle. Natsume n'avait pas l'intention de la duper dans les clauses de leur engagement mutuel mais il préférait se faire une idée sur la personne qu'il avait en face de lui avant de dévoiler quoique ce soit sur lui. Ses récentes rencontres lui avaient appris que tout le monde était loin d'être bien intentionné comme lui pouvait l'être envers ceux qu'il rencontrait et qu'il fallait parfois se montrer prudent. Les apparences étaient trompeuses. S'il se révélait que Saphira était, supposons, une Darkness aux intentions plus que douteuses le concernant, alors il devrait se protéger d'elle. Même si cela revenait à devoir lui mentir pour protéger son secret. Protéger... ? Pourquoi cherchait-il à tenir au secret l'existence de cette chose après tout ? Pas plus longtemps que plusieurs auparavant, il avait rendu les armes devant elle, déterminé à en finir. Il soupira discrètement. A bien y réfléchir, cette entrevue se révélerait probablement inutile. Oui il s'était inquiété pour la vie de la jeune femme et cela lui avait fait comprendre que la vie était peut-être précieuse en fin de compte. Qu'il ne pouvait pas baisser les bras. Mais si aucune solution ne se trouvait sur sa voie ? Allait-il devoir endurer cette présence jusqu'à sa mort ? C'était impensable ! Il se secoua et attendit patiemment que son interlocutrice apporte les réponses à ses interrogations.

Message par Invité Dim 20 Jan - 20:53

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Quand le médecin eu quitté, contrairement à son bon vouloir, la pièce carrée, un lourd silence s'installa de nouveau entre nous. Je ne savais même pas pourquoi il était venu me voir, si c'était juste pour papoter bien gentiment avvec moi, ou pour vérifier si je n'étais pas de nouveau en train de mourir. Mais les mots que j'avais prononcés l'avaient très certainement rassuré sur mon sort. Après tout, j'étais réveillée, je voyais clair, j'entendais parfaitement et j'étais à même de parler, tout ça après quelques heures d'inconscience seulement, un exploi non ? De toute manière, je n'étais pas humaine, alors qu'est-ce que ses seringues et ses cachets pourraient faire contre ça ? Car c'était manifestement ça,le mal qui me rongeait. Cet homme en blouse blanche ne pourrait pas empêcher que ça se reproduise, si Saphira resurgissait de nouveau. Ce type ne pourrait pas me contraindre à ne pas me mutiler. Natsume avait déjà essayé, sans doute, et vu ma présence ici, il avait échoué.
Personne ne pourrait retenir mon ancienne personnalité de revenir sur le champ de bataille à chaque nouvelle victime que Jaramiah s'apprêterait à faire avec le corps de l'ancienne humaine. Je contemplais le jeune homme aux yeux de sang, puis le tatouage de mon avant bras, qu'ils n'avaient pas bandé, car il avait repris sa teinte initiale et ne me faisait plus souffrir, bien qu'il fut incandescant et brûlant quelques heures avant ça. Deux grandes ailes, constituées de plumes, dont les contours étaient d'un noir de jais. Elles avaient été savamment gravées dans ma peau, nombre d'années plus tôt. Peu de temps après le meurtre de ma famille, de mes propres mains. Peu de temps après ma transformation... C'était le seul signe, avec mon collier, visible de la présence du démon sous ma forme humaine. Je savais que même si j'avais essayé de le faire enlever, il aurait persisté, et ne serait pas parti. Il était animé par la magie... Une magie noire très puissante.

Me reconcentrant sur le jeune humain, je vis passer sur ses traits toutes sortes de questions. Visiblement sans réponses, car il semblait contrarié. Cherchait-il à savoir de quelle race j'étais ? Et si j'avais des pouvoirs, pourquoi ils ne m'avaient pas empêchée de me faire du mal ? C'était fort possible, mais il avait sans doute d'autres questions, que je ne soupçonnais pas. Après tout, la scène à laquelle il avait assisté était vraiment très étrange, et à sa place, je n'aurais pas compris plus que lui. Je l'avais vécue, donc j'avais su d'où provenait cette soudaine folie, mais vu de l'extérieur ? Je le vis frémir. Il devait commencer à faire des conjectures, et celle qu'il venait d'émettre ne semblait guère lui plaire. ICommençait-il à se dire que j'étais dangeureuse, et que mes motivation pour lui sauver la vie étaient-elles plus noires qu'elles n'y semblaient ? Possible... Ma soudaine intervention sembla le tirer de ses réflections. Il s'y était perdu, à tel point qu'il avait presque oublié ma présence. Pourtant, il n'avait qu'une demie heure. Mieux vallait qu'il se dépêche.
D'ailleurs, les réflections qu'il avait menées semblaient lui avoir apporté de nouvelles questions à mon égard, ce qui n'était pas surprenant. Il ne semblait même plus savoir pas où commencer, et je m'attendis à une vague d'interrogations. Ma voix avait été calme et sereine, signe de mon attention. L'impatience se lisait de plus en plus sur son visage, mais s'il n'émettait pas de questions, j'aurais du mal de faire en sorte que ça se calme. J'avais besoin qu'il s'adresse directement et clairement à moi pour ça, et c'est ce qu'il fit. Une avalanche attendue me tomba dessus, mais je ne pus pour autant l'éviter, et nombre de questions m'assaillèrent. Des mots sans trop de sens, en fait, mais j'arrivais à le comprendre quand même, alors je fis abstraction de tout ça:

-Alors, comme je te l'ai dit plus tôt, je n'avais pas l'intention de mettre volontairement fin à ma vie. Natsume, je ne sui spas humaine. Je suis une Darkness. Dans cette ruelle, l'esprit qui a pris possession de mon corps s'est rebellé quand j'ai essayé de te tuer. Je t'ai sauvé la vie pour mieux me servir de toi, la peine qui émanait de toi à attiré l'attention de Jaramiah. Ma véritable personnalité, celle que je pensais perdue à tout jamais, a refait surface pour m'empêcher de t'achever, comme j'avais prévu de le faire. Pour m'ôter la possibilité de te nuire, elle a pris temporairement le contrôle de son ancien corps, m'ordonnant de me blesser. Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais pour l'instant, j'ai l'impression d'être plus Saphira que Jaramiah dans le corps de Saphira. Pour l'instant, tu ne crains rien, je n'ai plus l'intention de te faire mal. Je ne pensais pas que c'était possible, mais mon esprit, que je pensais disparu à jamais, a réintégré son corps, et il empêche celui du démon qui m'occupe de reprendre le contrôle. Pourtant, je sens que ça ne pourra pas durer. Un esprit humain est trop faible pour résister à ça plus longtemps...

Je baissais les yeux, quittant le regard de Natsume, pour les perdre dans le blanc immaculé des draps. j'avais peur de lire sur son visage de l'épouvante, de la peur. De l'incompréhension. Lui dire ainsi que j'avaos voulu le sauver pour le tuer moi-même risquait de ne pas lui plaire. j'étais alors loin de me douter qu'il était constamment dans une situation semblable. J'avais été franche, décidant de ne pas noyer le poisson pour ne pas lui faire perdre un temps cherement négocié avec le personnel médical. En plus, je savais trop bien que les gens passaient leur temps à se cacher, à ne pas montrer ce qu'ils étaient vraiment, ce que Jaramiah me forçait à faire avant tant d'acharnement. Pour une fois que je n'étais plus contrainte à mentir, je n'allais pas m'en priver. Mais c'était au risque de le faire fuir, et de me retrouver de nouveau seule. je craignais que l'absence de ce garçon ouvre la porte au retour de l'esprit maléfique, me rendant à nouveau mauvaise, et ne me laissant qu'un lointain souvenir de mon humanité. Car, une fois que le diable serait de nouveau en moi, je ne pourrais plus rien faire d'autre que de commettre les crimes qu'on m'ordonnait de perpétrer, au risque de mourir pour de bon si je ne m'exécutais pas au plus vite. L'humain avait peut-être, lui aussi, cherché à lui cacher un lourd secret, et rien ne me guarantissit qu'il me dirait bel et bien la vérité. Il était probable que mes révélations l'effrayent et qu'il décide de mentir pour se protéger. Réaction compréhensible, à laquelle je ne pourrais rien faire, j'en étais consciente.
A quoi bon lui reprocher de s'éloigner au plus vite de pareil monstre ? Une personne horriblement malveillante, qui ne se rapprochait des gens que pour leur prendre leur existance, comme elle avait cherché à le faire avec celui qui lui avait sauvé la vie, et qu'elle avait sauvé peu de temps avant celà ? Qu'il décide de s'en aller serait purement justifié. Il ne servirait à rien de chercher à le retenir, en le priant à genoux pour qu'il reste. Même si je lui assurait qu'il n'était pas en danger, rien ne le pousserait à me croire. Comment croire celle qui avouait avoir essayé de vous tuer de sang froid ? De profiter de votre malheur, sans foi ni loi ? Je me promis de ne même pas essayer. Je ne me ferai que d mal en tentant de le garder à mon chevet après pareils aveux. De toute façon, je savais que dix neuf heures passées, je me retrouverai sans lui. A quoi bon lui infliger des horreurs en plus ? N'en avait-il pas déjà suffisemment vu comme ça ? J'étais persuadée que si. Il ne me connaissat que depuis peu de temps, mais je l'avais déjà mis en danger une fois. Je n'étais bonne qu'à apporter le malheur aux gens. Et c'était déjà comme ça du temps de ma mortalité. Après tout, ma soif de vengeance m'avait poussé à commettre un omiscide multiple sur ceux qui m'avaient accueillie sous leur toit...

Message par Invité Lun 21 Jan - 18:54

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Comme il s'y était attendu, cette avalanche de questions laissa muette son interlocutrice pendant plusieurs minutes. Elle réfléchissait à ce qu'elle pourrait lui dire ou non, en faisant également le tri parmi toutes les interrogations de l'étudiant. Il lui demandait un certain nombre d'informations et peut-être pas des plus plaisantes à dévoiler. Lorsque, enfin, la jeune femme prit la parole, Natsume releva la tête pour la regarder bien en face mais peu à peu, son propre visage de décomposa. Une Darkness ? Saphira était l'une de ses créatures ? Une semblable d'Elisabeth ? Il avait bien du mal à le croire, pourquoi une Darkness sauverait-elle la vie d'un vulgaire humain ? Cela ne tenait pas debout ! Et pourtant, s'il n'avait pas eu cette étrange sensation familière au contact de la jeune femme, peut-être que le garçon n'aurait pas cru un mot de ce que son interlocutrice lui racontait. Mais le pire restait à venir. Saphira lui raconta alors, les véritables raisons qui l'avaient poussée à le sauver in extremis puis à le conduire dans cette ruelle, un peu à l'écart de la foule attirée sur les lieux de l'accident. Se servir de lui ? Le tuer ? Sa conscience nia en bloc la suite du récit de la jeune femme. Il ne pouvait pas croire à cette affreuse vérité. Comment pouvait-on tromper les gens à ce point ? Leur montrer notre plus beau visage pour ensuite les poignarder dans le dos ? Dire qu'à cet instant précis, l'étudiant songea qu'il aurait dû se retrouver à la place de Saphira, allongé sous un drap blanc mais dans un tout autre endroit que l'hôpital. Il se vit clairement, mort suite aux actions de la Darkness, installée à côté de lui. Cette vision lui arracha un tremblement incontrôlable. Elle mentait... Elle ne pouvait pas avoir songé à le tuer froidement si ? Un autre détail surgit dans son esprit: l'épée. Natsume n'avait toujours pas trouvé d'explication plausible pour expliquer l'apparition de l'arme dans la ruelle, alors même que la jeune femme était en proie à la folie. Etait-ce... L'instrument qu'elle avait invoqué pour lui ôter la vie ? Il blêmit alors que Saphira poursuivait toujours sa longue tirade. Jamais il n'aurait cru que ses secrets seraient aussi terrifiants. S'il en avait eu un tout petit aperçu, peut-être qu'il n'aurait pas voulu découvrir toute la vérité en fin de compte. Lui qui avait souhaité mourir, venait, sans le savoir, de frôler la mort de très près et le comble, c'est qu'il était venu en aide à celle qui avait tenté de le tuer ! Que cette même personne se trouvait à présent en face de lui et osait le regarder droit dans les yeux en lui racontant ouvertement ses morbides intentions. Il se dégoûtait, elle le dégoûtait...

Il voulut quitter cette pièce, ne plus jamais la revoir, trop choqué pour en entendre davantage venant d'elle. Il n'avait pas envie qu'elle lui avoue avoir tué par le passé et qu'elle tuerait encore par la suite. Il refusait d'avoir à entendre de nouveaux détails sordides... Mais même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu sortir de cette pièce. Ses jambes ne l'auraient pas soutenu suffisamment longtemps pour atteindre la porte close derrière lui. Au comble du désespoir, il prit son visage dans ses mains, les coudes appuyés sur ses cuisses. Le choc provoqué par de telles révélations était bien trop important pour qu'il puisse faire quoi que ce soit d'autre. Il encaissait et réfléchissait en même temps. Accepter ? Ou bien fuir et oublier ? Ne faire comme si rien de tout ceci ne s'était produit ? Et pourquoi se montrait-il aussi perturbé face à ce qu'elle venait de lui raconter ? N'était-ce pas ce qu'il désirait découvrir ? Qui était-il pour juger les actions de la jeune femme alors que lui-même abritait une autre de ces entités maléfiques, blessant ceux qui lui étaient chers ? Comment oserait-il lui cracher dessus alors qu'il n'était pas mieux qu'elle au final ? Le corps toujours parcouru de tremblements, il restait ainsi, plongé dans ses pensées silencieuses. Aussi difficile que l'était la vérité, l'étudiant ne devait pas oublier que son interlocutrice avait dû également prendre sur elle pour lui révéler tout ceci. Que cela devait lui être aussi pénible qu'à lui. Peut-être pas pour les mêmes raisons que celles du garçon mais il n'en restait pas moins que s'il décidait de lui tourner le dos, alors il ne ferait que confirmer ce que bon nombre de gens pensaient au sujet des créatures de la nuit. Mauvaises, à éviter à tout prix voir, à éliminer... Et malgré tout ce qu'il pensait d'elle et de ses actions, elle n'en restait pas moins celle qui l'avait sauvé, contre son gré certes mais elle l'avait fait, allant jusqu'à répéter son acte héroïque pour délivrer le conducteur de son véhicule en feu. Comment oublier ces deux actions ? Natsume garda le silence. Les révélations de Saphira l'avaient complétement bouleversé. Au point qu'il en perde ses mots. Il ne savait plus trop bien s'il devait s'énerver contre elle pour s'être servie de lui, en sa qualité de Darkness ou bien s'il devait la plaindre de devoir endurer sa condition. Sa condition ? Elle avait parlé d'un certain Jaramiah et d'elle-même. Est-ce qu'il s'agissait de deux esprits bien distincts ? Cohabitant par la force des choses dans un même corps ?

Lentement, il releva la tête pour jeter un regard en direction de son interlocutrice. Cette dernière ne l'observait plus, les yeux dirigés vers ses draps, certainement trop mal à l'aise après les propos qu'elle avait tenu envers lui. Natsume profita de cet instant pour dévisager la jeune femme. Elle semblait plus que vulnérable à ce moment précis, comme si la chose qui la poussait à commettre de pareilles atrocités l'avait momentanément quittée. Du moins, c'est ce qu'elle prétendait. Mais comment en être certain ? Qu'avait-elle à gagner en dévoilant son secret à un parfait inconnu ? N'était-elle pas en train de l'amadouer pour ensuite le faire taire à jamais, comme son plan initial l'avait prévu ? Le garçon avait beau retourner le problème dans tous les sens, il ne comprenait pas qu'elle n'essaye pas de le tuer encore une fois, pour éviter qu'il ne la dénonce. Il ne voyait pas d'autres possibilités et sa méfiance à l'égard de la Darkness se fit plus grande. Pourtant, elle devait bien savoir qu'elle n'était pas en état de l'empêcher de partir et de l'abandonner à son sort. Donc elle devait avoir conscience qu'il pourrait la hair et la condamner ? Mais qu'elle lui avait tout raconté, en ayant connaissance des risques qu'elle encourait ? On en revenait au même point. Que devait-il dire suite à cela ? Lasse de réfléchir, il soupira bruyamment, repassant ses mains sur sa figure. Peut-être que la meilleure façon de débloquer les choses entre eux, était encore de se lancer à son tour dans les révélations ? Qu'elle sache qu'il pouvait comprendre certaines choses venant d'elle. Cela lui en coûtait de lui adresser quelques mots, même insignifiants. Il n'avait pas encore digéré le fait qu'elle se soit purement et simplement servi de lui et de ses malheurs pour son propre intérêt. Elle avait agi sous l'impulsion du démon qui l'habitait ? Oui et alors ? Natsume était bien placé pour savoir que l'on devait résister. Jusqu'à un certain point...

« Je... J'ai voulu croire en ta bonté... Ne crois pas que je te pardonne ou quoique ce soit mais... J'avais un pressentiment lorsque tu m'as attrapé le bras. Que tu n'étais pas qu'une simple humaine... Et pour cause, je... suis moi-même pas seul dans ce corps...»

Il avait lâché les derniers mots avec beaucoup de difficultés. Cela avait beau être l'unique lien qui les connectait à présent, il n'avait pas spécialement envie de dévoiler des choses sur lui à cette femme. La blessure d'avoir été trahi était bien trop grande pour que la confiance se remette en place. Un nouveau sentiment émergea soudain chez l'étudiant. La colère. Peu importe ce qu'était Saphira au final, peu importe qu'elle se soit servie de lui, les Darkness n'étaient bon qu'à répandre le mal. Il se remit debout, les jambes toujours un peu tremblantes mais capables de le soutenir cette fois. Il allait quitter cet endroit, ne plus la revoir, ne plus penser à rien.

« Je me dégoûte d'avoir été si naïf... J'aurai dû savoir que les Darkness n'agissaient pas pour le bien d'autrui... Toi comme elle, vous êtes les mêmes. »

Message par Invité Jeu 24 Jan - 14:10

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Je lui avais dit cash je qu'il avait voulu entendre, malheureusement, je senti à son silence qu'il aurait préféré que je lui mente, que j'apparaisse sous un autre masque. Il avait voulu des réponses, il les avait. mais étaient-elles celles qu'il avait espèrer ? A sa réaction, j'en doutais... Je fuyais toujours son regarde, gardant obstinément les yeux fermés, attendant que le jugement tombe. Parce qu'il me jugerait, à ça serait légitime. Apprendre que celle que vous avez sauvée a d'abord cherché à vous tuer ne laissait pas de marbre, forcément ! Avant de faire courir mes yeux sur l'étendue blanche de mon lit, j'avais vu la figure du jeune homme se décomposer. Apprendre que j'étais un monstre ne semblait effectivement pas le ravir, ce qui était plus que compréhensible. Je doutais aussi qu'il tolère cette nouvelle, et qu'il décide de rester. Après de pareils aveux, je ne pouvais même pas lui en vouloir. Ca aurait peut-être soulagé ma conscience pourtant... Il avait cru que je lui mentais, car c'est vrai quoi: pourquoi un monstre tel que moi sauverait-il la vie d'un simple mortel ? Il comprit enfin que c'était vrai, quand je lui annonçais POURQUOI je l'avais sauvé...
Il trembla à l'entente de mes mots. Il était perdu, ne comprenait pas... Je n'avais pas compris non plus pourquoi je m'étais enffoncé mon propre couteau dans le ventre après avoir tué ma famille. Je n'avais pas non plus compris pourquoi j'étais devenue cette créature. Pourtant, il m'avait bien fallut l'admettre, par la force des choses. Mais lui, qu'est-ce qui le forcerait à accepter ce que j'étais ? Je comprendrai qu'il veuille partir, s'en aller le plus loin possible de moi, pour sauver sa peau mais... Réussirais-je à le laisser partir, si ça revenait à ouvrir de nouveau la porte à Jaramiah ? parce que ce qui était sûr, c'est que s'il tournait les talons,s 'il me tournait le dos, elle reviendrait forcément... Elle reprendrait forcément le pas sur l'être bon qui avait sauvé la vie de cet innocent de ses griffes maléfiques.. Saphira partirait peut-être à tout jamais cette fois-ci... Cet être infâme y veillerait à coup sûr. Elle avait été contarriée une fois, avait été forcée de s'enfuir, mais elle prendrait bien garde à ce que ça ne se reproduise plus jamais. Je verrai alors ma véritable identité détruite à tout jamais.

Plus personne ne verrait l'être bon que je fus pendant un temps, avant d'être possédée par cette entité démonique. On ne verrait plus que celle qui tuait, tuait et tuait encore... Que celle bonne à faire le mal, seulement ça. Incapable d'amour, incapable de compassion, dépossédée de sentiments... Serais-je capable de tolérer que les autres aient pareille vision de moi encore longtemps, ou ferais-je à mon tour ce que Natsume avait tenté de faire ? Trouverais-je à mon tour quelqu'un pour m'empêcher de mettre mon plan à exécutation, ou me trouverais-je seule, comme je l'avais toujours été ? Qui voudrait venir en aide à une personne aussi peu digne d'intérêt ? Entre temps, le jeune humain avait blêmi. Il se rendait à présent compte de l'énormité de mes secrets, prenait doucement conscience de ma noirceur. NON ! De sa noirceur ! De celle de l'être qui avait profité de mone sprit de vengeance pour faire le mal à travers mon corps, sans me demander si c'était ce que je voulais, si je ne préférais pas la mort à tout ce qu'elle allait m'imposer. Et oui, dans ce genre de situation, je préférerais mourir que de voir dans les yeux de quelqu'un d'autre ce que je voyais actuellement.
Il regrettait de m'avoir sauvée, ça se voyait sur ses traits. C'était gravé, à tel point que ça m'en fit mal. J'avais blessé la seule personne qui m'était venue en aide... Pourrais-je faire encore longtemps la distinction entre Jaramiah et Saphira ? Cette dernière n'avait-elle pas été corrompue aussi par la malveillance de la première ? N'était-ce pas le plus bel euphémisme que de dire que Saphira n'était pour rien dans toute cette histoire ? Pouvais-je vraiment dire qu'elle était innocente, qu'elle ne méritait pas de subir ça ? Est-ce que ça ne revenait pas tout simplement à me mentir, pour éviter de prendre la vérité en pleine face ? Cette vérité que Natsume avait tant de mal à accepter lui-même ? Serais-je encore logntemps en mesure de le voir souffrir d'avantage, par ma faute ? Je 'navais pas voulu lui mentir, lui raconter de nouveaux bobards, mais à quel prix.. Si je lui en disais plus, je savais qu'il souffrirait encore plus. N'aurait-il pas plutôt du me laisser me vider de mons ang dans cette ruelle sordide ? Il aurait sauvé plus d'une vie, finalement... Je me dégoûtais, tout simplement. C'était le seul mot qui correspondait avec exactitude à mes sentiments. Saphira n'était plus que ruine. Je n'étais plus rien...

Bien que je lus dans ses yeux, après avoir relevé les miens quelques secondes, qu'il avait envie de partir, de se barrer de cette hôpital avant d'entendre d'autres informations, d'autant plus morbides que celles qu'il avait déjà entendues. Mais s'il flanchait avant d'arriver à la porte ? Supporterait-il suffisemment le poids de mon identité ou tomberait-il sous celui-ci ? Je lui avais déjà fait suffisamment de mal comme ça, j'en étais consciente, mais s'il s'en faisait d'avanatge en voulant partir ? Les coudes appuyées sur les cuisses, il avait pris son visage entre ses mains, et je devinais qu'il avait fait ce geste avec l'énergie du désespoir. Je l'avais blessé, et je ne voyais pas de moyen de lui venir en aide. Je refusais de lui faire d'autant plus de mal en essayant de l'aider une nouvelle fois. Il devait se demander si la meilleure des option était de partir et d'oublier, ou de rester et d'encaisser sans rien dire. Pourtant, à sa place, une paire d'années plus tôt, je serais partie en hurmant si j'en avais eu le pouvoir. Malheureusement, on ne m'avait même pas laissé ce choix là. Et je faisais souffrir encore aujourd'hui les êtres qui me côtoyaient, par un choix que je n'avais pas eu.
J'avais pris sur moi pour lui raconter ça, ce que je 'navais jamais dit à personne. Mais le corps secoué de tremblements incontrôlables du jeune homme me faisait d'autant plus mal, comme un couteau qu'on retournerait dans une plaie déjà bien ouverte. Qui me juge, je comprendrais, qu'il s'en aille aussi. Fréquenter des créatures aussi viles était sans doute condanable. Pourtant, je sentais qu'il y avait quelque chose, au fond de moi, que je ne comprenais ni n'acceptais pas. Pourtant, je n'arrivais pas à savoir quoi. Il n'était pas punissable, car c'était moi qui avait jeté mon destin devant sa route. Devais-lui en vouloir s'il faisait ce que tous les autres avaient déjà fait: marcher dessus ? Le silence était devenu pensant à nouveau, mais nos réflections personnelles semblaient faire un boucant sans mesure dans cette pièce presque vide et exigüe. j'avais beau lui avoir sauvé la vie, et avoir aussi évité la mort au conducteur du camion, je n'en restais pas moins un assassin. Sauver une vie, pour en reprendre deux autres derrière... Je ne vallais pas mieux que tous ces meurtriers, détenus dans des prisons miteuses, où l'on ne leur servait qu'une pâtée infâme aux repas.

Ild evait penser ce que nombre de gens pensaient déjà: que les créatures du mal étaient à éviter par dessus toi, voir à érradiquer sans faire de sentiments. N'était-ce pas le sort que je méritais, de toute façon ? Si le voir partir, quitter cette chambre en claquant la porte pouvait le protéger de moi, il faudrait bien que je l'accepte... Bien que l'esprit de Saphira, actuellement dans son propre corps, avait semblé bien loin durant toutes ces années, avait été obligé de céder son corps à Jaramiah, elles n'avaient jamais cohabité, l'une repoussant toujours l'autre. mais en serait-il ainsi indéfiniement ? Finiraient-elles pas se combattre vraiment, au point de devoir rester toutes les deux en même temps dans ce corps ? Et si c'était le cas, qu'adviendrait-il ? Seraient-elles toutes les deux détruites ? Quand le jeune garçon releva les yeux vers moi pour m'observer, je baissais de nouveau les yeux. j'étais mal d'avoir du tenir de pareils propos. Je sentais sur mon visage ses yeux inquisiteurs. Que cherchait-il sur cette figure ? Un signe du retour iminent du mal, ou la preuve que j'étais vraiment redevenue moi, même temporairement ? Je devais sans doute avoir l'air faible, vulnérable, délaissée. Piteuse, dans la blouse d'hôpital qu'on m'avait visiblement refilée à mon arrivée. Je n'avais plus mon jean, plus mon t-shirt, sans doute ruinés par le sang qui avait jailli de mes plaies ouvertes.
Je l'avais trahi une fois déjà, si j'étais objective, je devais me demander ce qui ne me pousserait pas à recommencer... Si j'étais lui, ça serait cette question là qui roulerait lourdement dans ma tête, sans fin, formant une insoutenable boucle... Qu'est-ce qui pouvait luii garantir que je ne cherchais pas à le tromper, pour le tuer comme Jaramiah l'avait prémédité depuis le début ? Ses intentions n'étaient pas les miennes, pourtant rien ne pouvait lui faire comprendre. Il pourrait toujours se dire que mes mots n'étaient que mensonges, et ne jamais accepter que ça puisse n'être que pure vérité. De toute manière, s'il me dénonçait, je ne cherchais pas à me battre. Si c'était ça, le moeyn miracle de sauver des vies, alors autant qu'on prenne la mienne. Il était méfiant, ça se sentait dans son aura. C'était un vrai signe, je l'avais brisé. Il n'arrivait plus à se dire que mes mots ne cachaient pas des idées bien plus obscures que ce que je prétendais. Et je trouvais toujours ça justifié... S'il me détestait, s'il me condamnait, et bien il aurait raison. De toute façon, dans mon état, je ne pourrais pas le retenir, et l'em^pêcher de hurler dans la rue qu'une Darkness, du nom de Saphira, avait tenté de l'assassiner.

Dans un geste agacé, il poussa un bruiyant soupir, et je relevais timidement les yeux. Il ne savait plus quoi faire. Je lui aurais bien dit de me faire confiance, et qu'il ne risquait rien, mais lui mentir était trop difficile. pas une fois de plus ! S'il acceptait la vérité, tant mieux, s'il la refusait, tant pis. c'était ainsi, ni lui ni moi ne pouvions y faire quoi que ça soit. Il se disait peut-être que j'aurais tout simplement du résister à l'impulsion de Jaramiah. Sauf que je ne savais même pas que c'était encore possible ! J'avais jeté les armes, j'en étais condamnable. Je n'aurais pas du abandonner si vite, j'aurais du me battre plus longtemps, empêcher le plus longtemps possible Jaramiah de se servir de moi, et de faire du mal. D'ôter des vies, sans qu'elle ne soit jamais punnie. J'avais beau être à présent outragée par ses actes, ça ne changerait plus rien. ca ne ramenerait pas tous les innocents qu'elle avait envoyés dans l'autre mode. Les révélations qui suivirent me firent l'effet d'une boule de neige. pourtant, elles étaient trop maigres pour que je comprenne vraiment ce qu'il lui arrivait. Sur le coup. Me revint après la sensation étrange que j'avais éprouvée quand je 'lavais atrappé par le bras, puis mes hypothèses, plus récentes, comme quoi il était peut-être lui aussi possédé par le mal. Une larme roula sur ma joue, ses premiers mots m'ayant heurtée de plein fouet.

-Je suis vraiment désolée de t'avoir trompé... Que tu l'acceptes ou pas, que tu penses que je mens ou pas... Quand je t'ai touché, j'ai moi aussi ressenti quelque chose... Un espèce de signal de reconnaissance... Tu n'es pas seulement humain, je me trompe ? Tu abrites une créature toute aussi noire que celle qui m'a rongée toutes ces années...

je vis qu'il avait eu du mal à prononcer les derniers mots. Ces aveux avaient étés aussi douloureux pour lui qu'ils l'avaient étés pour moi. Je lis dans ses yeux qu'il n'avait plus du tout envie de me confier quoi que ce fut sur lui, sur ce qu'il était. Je l'avais pronfondément blessé. J'avais ouvert son coeur, comme je l'aurais fait si j'avais eu le temps de le transpercer de mon épée. Je passais alors ma main valide sur mon collier, et une seconde larme vint s'écraser sur mon visage. Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas pleuré, et ça faisait un étrange bien. Je n'avais pas cherché le repentir, car Jaramiah m'en avait empêchée, mais tout le mal qu'elle avait fait, les vies qu'elle avait pris avec mes mains me révulsa soudain. De plus, les mots prononcés par l'humain me faisaient mal. Je 'nétais qu'un monstre. Il le pensait, lui aussi, à présent.

-Je ne peux pas t'empêcher de t'en aller, Natsume... mais sache que je n'ai jamais choisi de faire le mal... Je n'ai jamais voulu ôter la vie de tous ces gens, jamais voulu prendre la tienne. Renoncer face à jaramiah n'était pas la meilleure chose à faire, j'en suis consciente... Mais maintenant que je sais qu'il est possible de lui résister... Je ne peux pas te demander de me pardonner, comme je ne peux pas te forcer à rester. Mais il ne faut pas que tu confondes Saphira et ce monstre. L'une à été soumise par l'autre. La première n'a jamais eu le choix. JE n'ai jamais eu la possibilité de refuser.

Message par Invité Jeu 24 Jan - 18:22

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Ses paroles eurent plus d'impact qu'il ne l'aurait souhaité. Natsume aurait cru que son interlocutrice encaisserait les propos qu'il avait tenu au sujet de ce qu'il ressentait vis-à-vis d'elle. Après tout, peu importe la personne qu'il avait devant lui, si c'était la vraie Saphira ou au contraire, l'entité malveillante qui la poussait à répandre la mort autour d'elle, la jeune femme devait savoir qu'il réagirait de la sorte. N'importe qui l'aurait mal pris et c'était déjà exceptionnel que l'étudiant ne soit pas parti en hurlant ou en l'insultant. Il lui en voulait, c'était indéniable mais pas au point de lui cracher dessus comme l'aurait fait quelqu'un d'autre, totalement ignorant de ce que son interlocutrice pouvait endurer à cet instant précis. Et le garçon était sans aucun doute celui qui était le plus apte à la comprendre. Malgré tout, la douleur de cette trahison l'empêchait de voir Saphira comme une victime dans cette situation. Au moment où il allait partir pour de bon, cette dernière reprit la parole, l'arrêtant dans son geste et il se retourna pour la regarder parler. Ce qu'il vit le figea sur place. Elle pleurait. Une seule et unique larme mais c'était suffisant pour faire retomber sa colère. Cette fragilité qui émanait de la jeune femme n'était peut-être pas qu'une impression après tout ? Ni même un mensonge destiné à tromper une nouvelle fois sa vigilance pour mieux le poignarder dans le dos ? Peut-être bien qu'elle était sincère en prétendant être redevenue la Saphira de jadis, le simple pion de l'entité qui l'habitait ? Il regrettait de l'avoir blessée et mise dans un état pareil. Les mots avaient franchi ses lèvres sans qu'il puisse les retenir. A présent, il prenait conscience qu'il en avait trop dis et les propos de la jeune femme l'atteignirent plus qu'il ne l'aurait voulu. Il voulait se protéger d'elle et de ce qu'elle pourrait lui faire subir par la suite mais ses défenses commençaient à tomber une par une. Etait-ce mal ? Probablement. L'étudiant savait qu'il ne pouvait pas être convaincu à 100% de la sincérité de Saphira. A la voir dans cet état, il trouva qu'elle lui ressemblait beaucoup. Combien de fois s'était-il retrouvé dans une situation semblable à celle que traversait actuellement son interlocutrice ? Combien de fois avait-il du présenter des excuses douloureuses, parfois suivies d'aveux tout aussi difficiles à faire ? Et pourtant, malgré toutes les choses qu'il pouvait commettre à cause de la Darkness qui sommeillait en lui, Natsume avait rencontré des personnes qui avaient tenté de lui venir en aide et qui l'avait accepté pour ce qu'il était réellement. Sans doute que Saphira n'avait pas eu cette chance, sans doute avait-elle toujours été seule et abandonnée à cause de sa condition de meurtrière incomprise.

Au fond, ils étaient plus que proches, justement à cause de ces liens maudits et indésirables qu'ils entretenaient malgré eux avec des entités malveillantes. Et dire que lui, qui avait toujours craint qu'on le rejette à cause de ce fardeau, n'était-il pas en train de faire exactement la même chose envers la jeune femme ? La fuir comme la peste, sous prétexte qu'elle était différente ? Plus que les mots de Saphira, son propre comportement l'écoeura. Pourquoi n'avait-il pas envisagé la situation sous cet angle plus tôt ? Depuis quand pouvait-il se permettre de tourner le dos à quelqu'un qui avait besoin d'aide ? Car c'était bien le cas de son interlocutrice. Tout comme lui, elle n'était qu'une victime des Darkness. Elle agissait pour l'un d'entre eux mais au final, le souhaitait-elle vraiment ? Répandre le mal et la désolation ? Pourquoi l'esprit originel de Saphira aurait-il repris temporairement possession de son corps lorsqu'elle avait tenté de l'assassiner dans la ruelle ? Pourquoi se retenir et tenter de se tuer au lieu de mener à bien ses sombres projets si la jeune femme prenait du plaisir à tuer ? Peut-être que le problème était plus complexe qu'en apparence -même s'il l'était déjà bien assez avec cette histoire de deux esprits cohabitant ensemble- mais Natsume ne pouvait pas exclure cette hypothèse, aussi risquée était-elle pour lui par la suite. Si jamais il se trompait sur le compte de Saphira, qu'elle était en train de le manipuler par les sentiments, il risquait bien d'en payer le prix en finissant comme il aurait dû dans cette ruelle. Mais si jamais il subsistait, ne serait-ce qu'un tout petit espoir, tel une lueur au bout du tunnel de ténèbres, alors il voulait le saisir et y croire. Encore. A nouveau ? Alors qu'il avait baissé les bras et abandonné tout espoir de se débarrasser de son propre fardeau ? Peut-être qu'il était seulement capable d'aider les autres, plus que lui-même en fin de compte. Même si cela le mettait en péril et qu'il n'était qu'un faible humain sans pouvoirs ou presque. Quelque chose le poussait à ne pas vouloir abandonner la jeune femme, sans avoir tenté de lui venir en aide avant. Et si cela devait conduire à sa perte et bien...

Alors que la décision de rester auprès d'elle, prenait dans son esprit, un peu plus d'ampleur au fil des secondes qui s'écoulaient, les mots suivants le firent se raidir malgré lui. « N'être pas seulement humain » ? Que voulait-elle insinuer par là ? Bien sûr qu'il était humain ! Il n'avait pas changé, non, Elisabeth ne l'avait pas changé au point qu'il ne devienne l'un de ses parias, sorte de croisés entre plusieurs races. Il n'était pas un Darkness mais les deux esprits n'avaient pas fusionné aussi loin comparé à la situation actuelle de Saphira. Il n'avait pas de pouvoirs, pas moyen pour lui de faire sortir deux ailes de son dos ou encore une épée... Il n'avait fait qu'évoquer le fait qu'il n'était pas le seul maitre de son corps, au même titre que son interlocutrice mais pas au point de n'être plus humain pour autant ! Natsume sentit l'agacement s'emparer de lui mais plutôt que de lui répliquer ouvertement ce qu'il pensait de ce qu'elle venait de dire, il préféra remettre les points sur les i tout de suite avec elle. Il ne souhaitait pas la blesser plus qu'il ne l'avait fait, même s'il se doutait qu'il ne pourrait pas rattraper sa maladresse. Le mal était fait, comme l'indiquait une nouvelle larme de Saphira, venant rouler sur la seconde joue de cette dernière. L'étudiant ne savait pas trop ce qu'il pouvait dire, ne souhaitant pas en dévoiler trop sur lui mais la laisser dans le flou n'aiderait en rien la situation. Elle ne ferait qu'émettre de nouvelles hypothèses sur lui, justes ou fausses, ce qui conduirait à accroitre son embarras afin de le contraindre à s'expliquer lui-même. Il était face à un choix difficile: accepter ou fuir. D'autant que la jeune femme disait elle-même qu'elle ne tenterait rien pour le retenir si tel était sa décision finale. La seconde option ne lui plaisait pas, il l'avait utilisée trop souvent ces derniers jours pour réussir à l'appliquer une nouvelle fois. Mais la première ne serait pas sans conséquences sur lui et Saphira par la suite. Il s'était déjà retrouvé face à ce dilemme mais jamais quand la personne en face avait tenté de le tuer, sans s'en cacher. Rien ne l'empêchait de faire une tentative auprès d'elle, en restant tout de même prudent...

« Ne te méprend pas. Je suis humain, tout ce qu'il a de plus... banal, si ce n'est cette chose en moi. » déclara t-il, comme s'il venait de penser à haute voix.

Elle poursuivit alors, ses mots ne faisant qu'accroitre le sentiment de pitié naissant dans le coeur du garçon. Il se mordit la lèvre inférieure. Il voulait la croire, vraiment ! Mais ces expériences passées lui avaient appris que les apparences se montraient parfois très cruelles et il était souvent trop tard pour faire marche arrière, quand les masques tombaient. S'il se montrait aussi méfiant, c'était certainement parce qu'elle ne lui avait pas caché un traitre détail de l'affreuse vérité sur elle et sur ses intentions. Et si elle désirait elle aussi se battre ? Maintenant que l'entité qui la possédait semblait avoir disparu pour un moment ? Peut-être qu'il existait une solution pour la délivrer de son calvaire ? Les libérer tous les deux... ? Il connaissait bien le sens du mot résister à présent. Même s'il était sur le point de tout lâcher, il s'était longtemps battu contre Elisabeth et son influence néfaste. S'il n'était pas en mesure de pardonner Saphira pour lui avoir menti et s'être servi de lui à son insu, il pouvait au moins, tenter de lui transférer cette envie de lutter. Un combat contre soi-même n'était jamais gagné d'avance mais il avait bien réussi -sans le savoir- à inverser la tendance chez la jeune femme, permettant à son esprit de reprendre le dessus sur l'entité. C'était un bon début non ? Même si rien ne lui garantissait qu'il pourrait refaire la même chose dans le futur ou même si il en était bien l'origine. Il l'écouta attentivement, se calmant peu à peu, cherchant les mots qui feraient mouche sur son interlocutrice. Natsume prit une profonde inspiration avant de se lancer.

« Je veux bien essayer de te croire. Admettre que tu n'as jamais voulu faire de mal à quiconque, que tu étais sous l'influence de cette chose qui t'habite et pour cause... Je peux comprendre ta situation. Je me bat continuellement pour rester moi-même, ne pas céder... Quand je te vois, j'éprouve de la pitié mais aussi de la crainte. Non pas parce que je sais que tu pourrais me tuer si tu le voulais mais plutôt parce que... Tu me renvois à la figure ce que je pourrais devenir si je ne trouve pas de solution pour me libérer... N'y a t-il vraiment aucune solution pour que tu restes la Saphira que je vois en ce moment ? » ajouta t-il avec un peu d'hésitation.

Message par Invité Ven 25 Jan - 14:49

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Ma réaction sembla prendre Natsume de court. Il s'était sans doute attendu à ce que j'encaisse ses propos sans rien dire, mais ils m'avaient blessée. Si Jaramiah pouvait tout garder pour elle sans jamais soufrir, j'étais beaucoup plus fragile que ça, et je supportais mal de pareils mots. Si j'avais commis un crime, c'était parce que je ne supportais plus d'être maltraîtée, et que ça recommence rouvrait de vielles plaies qui ne s'étaient jamais complètement refermées. J'aurais à tout jamais le sang de ma famille adoptive sur les mains, mais ils ne m'avaient jamais acceptée comme leur propre fille. Ils se plaisaient à me torturer, surtout mon " frère". Me voir de nouveau rejetée, même par un inconnu, m'était douloureux, et les larmes se succédèrent sur mes joues. Bien que je savais, avant de lui faire ces aveux, qu'il le prendrait mal, je ne pensais pas qu'ilr égirait avec autant de violence. Il m'avait temporairement ramenée à cette histoire douloureuse que fut ma vie avant qu'elle ne s'achève prématurément. Une fois ce monde quitté, j'avais subi les choix et les conséquences des actes du monstre qui m'avait possédée après ma mort.
Pourtant, je lisais dans les yeux de jeune humain qu'il n'arrivait pas à me voir comme la victime de ce maléfice. S'était compréhensible, quand on avait face à soi une personne qui avait fait autant de victimes, toutes innocentes et n'ayant pas plus choisi son sort que leur assassin. Quand j'avais repris la parole, il s'était arrêté dans son geste pour me regarder, pour m'écouter. Il sembla secoué par mes paroles... Il ne semblait plus en colère, et la vue de mes larmes sembla faire s'apaiser sa rage. Cette fragilité, cette vulnérabilité, je ne l'avais pas ressentie depuis bien longtemps, et je ne la regrettais pas, même si ce qui avait fait ma force n'était que malveillance et tueries.

Nos nous étions touchés mutuellement par les mots. Il m'avait blessé et venais de le déboussolé. Je vis sur ses traits qu'il n'avait pas réussi à retenir l'expression de sa colère. Bien qu'il semblait s'être considérablement adouci, je compris qu'il ne m'avait pas pardonnée pour autant, et je ne lui demandais pas, d'ailleurs. Mes sentiments l'avaient pris au piège, tout comme moi, par leur subite réapparition. Les larmes mouillèrent ma peau, et mon impuissance à les repousser me désarmait. J'avais mal agi, sous la contrainte de Jaramiah, certes, mais je n'en étais pas moins blanche comme neige. C'était bien moi qui avais laissé les armes, qui avait abandonné son corps à l'entité qui en voulait le contrôle. Mais aurais-je, en ma qualité de mortelle, pu lui refuser ? Je ne pouvais plus l'empêcher de tuer, mais si j'avais lutté plus longtemps, j'en serais peut-être moi aussi venue à faire ce que le jeune homme avait tenté: le suicide. J'avais renoncé à mon humanité au profit d'une quasi-invincibilité, pourtant le mal qui avait découlé de mon choix avait été dramatique. Des gens qui n'avaient rien demandé à personne en avaient perdu la vie...
Bien que je n'ai pas eu la chance de rencontrer des gens qui m'auraient servi de garde-fou, d'amis, de famille, mes actes ne trouvaient pas d'excuses valables. J'avais tué de sang froid un grand nombre de gens, en vingt cinq ans... Presque trois décennies de mort et de sang, répendu sur le pavé des villes que j'avais foulé, laissant sur ma route des corps mutilés de dix coups de couteau formant un cercle très régulier... Cette marque, qui était devenue la mienne, ma cart d'identité laissée sur les scènes de crime... Mon nom, gravé par la force d'une lame dans la chair sanguinolente de mes victimes. Une nouvelle vague de larmes ravagea mon visage, rongé par la culpabilité. Des excuses ne rameneraient pas ces pauvres gens, et qui voudrait les écouter ? Malgré ça, je ne pouvais pas m'empêcher de m'en vouloir,c ar s'étaient bien mes mains qui avaient tenu ce coutelas de criminelle. J'avais échappé plusieurs fois aux forces de l'ordre, faisant ruisseler leurs vies sur le sol de leurs cités. Tous ceux qui avaient essayé de m'empêcher de nuire, qui avaient mis leurs destins sur ma route, y avaient laissé leur existence. Instoppable. Voilà ce que j'étais devenue. Impossible à freiner. Juste bonne à faire le mal.

Ne connaissant pas personnelement Natsume, je n'arrivais pas à m'imaginer à quel point nous pouvions être proches. Je n'avais jamais rencontré, dans mon périple, de personnes vivant la même situation que moi, et je ne connaissais pas le passé ou le ressenti du jeune homme. Tout ce que je savais, c'était que lui aussi servait de domicile à un être tout aussi mauvais que Jaramiah. mais lui, à la différence de moi, avait réussi à l'arrêter jusqu'à maintenant. Peut-être pas totalement, mais il n'avait pas déserté le champ de bataille...Il n'avait pas accepté fatalement et dans le silence. Il avait eu plus de courage que moi, pour tenir bon jusu'à maintenant. certes, il avait peut-être cédé plusieurs fois avant aujourd'hui, je n'en savais rien, mais il s'était battu avec force contre l'être qui cherchait à le tuer de l'intérieur. J'avais misérablement abandonné... Je ne souhaitais pas faire du mal aux gens, mais une fois encore, je n'avais pas eu le choix. Mais les faits étaient les faits, et c'est sans doute ce que verrait le jeune homme. Il allait me condamner à coup sûr, comme tous ceux avant lui. Je savais que mon esprit n'aurait pas fait son retour si elle avait vraiment voulu laisser faire Jaramiah, et si elle prenait du plaisir à voir cette dernière se servir de son corps pour répendre la désolation sur la ville.
Si cette situation était réelle, elle n'aurait pas empêché le demon de tuer Natsume, comme tant d'autres bien avant lui. Je n'avais jamais été un monstre du temps de mon humanité, si on oublie l'épisode cruel de ma vengeance qui m'avait ôté ma mortalité, mais aussi tout sentiments. Qui m'avait livrée toute entière à cette maveillante entité. Maintenant que deux esprits se battaient en moi pour le plus grand contrôle possible sur ce corps, sorte d'intermédiaire entre le monde des morts et celui des vivants, restait à savoir qui gagnerait. Le bien ? Ou le mal ? Les deux facettes de ma personnalité représentaient cet éternel combat, finalement. Si je gagnais, le mal serait en partie réparé, car je ferrai mon possible pour aider les gens. Mais si c'était Jaramiah qui gagnait la guerre, le mal serait de nouveau déversé dans la ville, et le sang coulerait de nouveau sur les pavés déjà bien salis de cette cité. Toujours perdue dans mes sombres pensées, je levais les yeux vers l'humain sans trop le voir. Il semblait lui aussi bien las de tout ceci. Il réfléchissait. A ce qu'il devait faire ? S'il devait croire en mon innocence et me venir en aide ? Ou me laisser en proie à nouveau avec cet être machiavélique endormi à demi en moi ? S'il partait, je pouvais presque prévoir qui gagnerait, et qui retournerait aux ténèbres pour l'éternité...

Croirait-il suffisemment en moi pour me tendre la main, pour la donner à celle qui l'avait trahi et qui pourrait, d'un moment à l'autre, le précipiter de nouveau en Enfer ? Après tout, s'il ne craignait rien tant que mon esprit humain dominait, si l'être mauvais revenait, il ne serait plus du tout à l'abris d'un nouveau plongeon mortel dans les abysses de sa conscience. Ce serait comme le projeter d'office sous les roues d'un autre camion. Sauf que cette fois-ci,je ne serais plus celle qui l'a sauvé, mais celle qui l'a assassiné. Je serrai les poings, et un hélan de douleur saisi mon bras blessé. Une grimace déchira un instant mon visage, et la douleur ne se dissipa que quand je me décidais à desserrer les doigts. Un éclair était passé dans mes prunelles durant ce court instant. Comment pourrais-je lui demandder de partir, même pour son bien, alors que j'allais moi-même aussi mal ? Serais-je suffisamment égoïste pour le laisser mettre sa vie en danger, dans le seul but de sauver ma propre existence ? Les questions me tauraudaient, et elles étaient toutes sans réponse. Je me retins de serrer de nouveau les poings, sachant ce qui m'attendait si je me soumettais à cet exercice. Je n'étais pas encore assez masochiste pour me faire souffrir inutilement, une bonne chose ! Mais même si je n'étais pas capable de me faire volontairement du mal à moi-même, étais-je en mesure de le faire à quelqu'un d'autre ? Faire ce choix revenait à donner raison à l'entité...
Parce que c'est ce qu'elle attendait, non ? Que je lui fasse du mal, que je le blesse, que je le broie. Que je le TUE. Je ferais les yeux, mes mâchoires se crispèrent, et un nouvel éclaire de douleur me fusilla sur place. Pourtant, je n'arrivais pas à me relâcher, cette fois, et le mal qui me frappa de plein fouet ne tardaa pas à devenir insoutenable. Mon corps entier fut pris d'un soubresaut, qui ne fit que ravivermes plaies déjà bien ouvertes. Après avoir laissé échapper un cri, j'essayais de me détendre, mais mes pensées, peut-être trop humaines, m'assaillèrent sans cesse. J'avalais difficilement ma salive, essayant tant bien que mal de faire cesser tout ce cirque, mais mon organisme tout entier sembla se liguer contre moi, et s'était raidi dans son intégralité. Je priais de tout mon être pour que ça ne soit pas la main démoniaque de Jaramiah, qui était en train de se jouer de moi comme je l'avais fait avec elle dans la ruelle. Finalement, je finis par tout laisser tomber, décrispant mes mâchoires, et je me recouchais, haletante, le soufle court. Sous la souffrance, une nouvelle larme avait roulé sur ma peau claire. Les mots que j'avais prononcés un peu plus tôt firent l'effet d'un éléctrochoc dans la tête du jeune homme, et il me répondit quelque chose qui me glaça quelque peu. Je m'étais mal exprimée, je ne lui en voulais pas de me recadrer. Je pensais après que les deux esprits qui vivaient en lui n'avaient pas du fusionner, comme les miens, au point qu'un des deux disparaisse quasi-totalement.

L'union un peu trop complète de mes deux personnalités m'avait permit d'intégrer les pouvoirs de Jaramiah: la mutation, et l'invocation de cette épée, qui torturait les âmes... Une nouvelle fois, je passais la main sur le pendentif, qui se transformait avec le reste de mon corps quand je me lançais dans un rituel. Si le prix à payer pour rester humaine était de refuser à ces pouvoir, alors ce n'était pas un problème. Seulement, si Jaramiah avait sur moi le même pouvoir que j'avais pu avoir sur elle, la tâche promettait d'être ardue... Car si moi je n'avais plus accès à ces pouvoirs là, elle l'avait toujours. Un cruel désavantage, qui pourrait me coûter très cher lors d'un potenciel affrontement. J'avais plus de change de mourir qu'elle dans toute cette histoire. Je craignais une fin à la frère Grimms... Et que le petit Chaperon Rouge se fasse croquer avant la fin. Une tragique chute à notre pitoyable nouvelle. Je m'attendais à me faire remettre en place, parce que je m'étais fouvoyée dans mes hypothèses sur son compte. Toujours allongée, j'attendis que les mots sortent de sa bouche, mais il sembla bien les peser avant, pour éviter de me blesser encore plus. Il ne ratrapperait plus sa maladresse, mais il n'était pas trop tard pour éviter de s'enffoncer. Il s'en sortit plutôt bien, d'ailleurs, et je lui répondis, un peu embarrassée:

-Je suis navrée, je me suis fourvoyée. Tu es toujours humain, car vos esprit n'ont pas fait qu'un... Je n'aurais jamais du la laisser faire, moi non plus.

Je devais vraiment faire pitié dans cet état. je n'étais même plus capable de trouver les mots justes pour exprimer ma pensée. Je regrettais vraiment d'avoir laissé un tel pouvoir à Jaramiah. Lui avait lutté, et moi j'avais été trop faible pour en faire autant. Mais je ne méritais même pas sa pitié, c'était ma faute. Il n'y avait rien de plus à ajouter. Qu'il ne me fasse pas confiance était humain. Comme mon ressentiment, d'ailleurs. par vis-à-vis de lui, mais face à ma propre incapacité à être forte et à reprendre le contrôle sur ma propre vie, qui m'avait échappée depuis plus de vingt cinq ans. Pourtant, qui savait ce que mon apparence actuelle pouvait cacher ? Lui en avait conscience, voilà pourquoi il gardait ses distances, qu'il prenait mon cas avec des pincettes. Je lui avais menti, avant d'être franche, et ça suffisait à ruiner la plus solide des relations. Il m'avait fait confiance, m'avait peut-être même respectée un instant, qui sait ? Mais dès qu'il avait su ce que j'étais, et pourquoi je l'avais sauvé, il m'avait méprisée, détestée, haïe. Et je le méritais. Jaramiah aurait tiré plus de bien de sa mort, je le savais. Et je me remémorais que finalement, j'avais déjà joué en sa faveur, avant de faire souffrir Jaramiah dans cette ruelle ! je l'avais forcée à venir au secours et de Natsume, et du chauffeur du camion ! Elle, même pour gagner la confiance de sa victime, n'aurait pas volé au secours devant tous les passans d'un pauvre suicidaire. J'avais commencé par avoir pitié de lui, en fait...
J'avais repris possession de mon corps plus tôt que ce que j'avais d'abord cru, en me remettant en tête le déroulement des événements. Mais si je lui disais, il ne me croirait pas, à coup sûr.

-La différence, c'est que tu as continué à te battre. j'ai abandonné les armes bien trop tôt, je le regrette maintenant. mais me croirais-tu, si je t'annonçais que ce n'est pas jaramiah qui t'as sauvé de ton suicide ? Te dirais-tu que je te mens si je te disais que je suis intervenue en la forçant à se jeter entre toi et ce véhicule ? J'ai un contrôle sur elle, à présent, mais je ne sais pas s'il est aussi fort que celui qu'elle peut avoir sur moi. Je n'ai plus accès à ses pouvoirs, maintenant. Si je perds la bataille que je m'apprête à livrer contre elle, je serai détruite à tout jamais et définitivement, cette fois-ci. Je ne peux la laisser gagner, mais je ne suis qu'une humaine, à présent. Mon esprit est fort, mais elle a des armes que je n'ai plus. Je peux tenter de l'empêcher de reprendre sa place, mais je ne suis pas certaine d'y parvenir.

Message par Invité Mer 30 Jan - 16:22

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Le corps de la jeune femme sembla se raidir un peu après qu'il eut prononcé ces quelques mots. L'avait-il blessée, une nouvelle fois, sans le vouloir ? L'étudiant n'avait fait que penser à haute voix, même si les paroles de Saphira l'avaient atteint, il ne lui en tenait pas tellement rigueur. Maintenant qu'il connaissait un peu mieux la situation dans laquelle elle se trouvait, il était presque naturel qu'elle en arrive à de telles hypothèses sur ce qu'il endurait, lui. Cette impression de malaise qu'il avait perçu chez elle, se confirma quand elle s'excusa rapidement pour les propos qu'elle avait tenu. Mais très vite, une nouvelle interrogation surgit dans l'esprit du garçon. Si son interlocutrice se disait être une Darkness, comment cela se faisait-il qu'elle avait conservé son esprit d'humaine, d'avant sa transformation ? La Saphira d'avant n'était-elle pas sensé disparaitre au profit d'une créature issue des ténèbres ? C'est du moins la conclusion qu'avait tiré Natsume par rapport à sa propre situation. Si sa conscience se laissait dominer par celle de l'entité, lui donnant libre accès à son corps, il ne pourrait plus avoir aucun contrôle sur ses faits et gestes non ? Le jeune humain qu'il avait été, disparaitrait... Ou bien les deux consciences allaient-elles continuer à cohabiter, inlassablement ? Répétant les mêmes conflits intérieurs ? Est-ce que c'était ce que son interlocutrice cherchait à lui faire comprendre ? Qu'en ce moment même, elle était comme lui, libre d'elle-même alors qu'elle pouvait aussi bien s'en prendre aux autres comme lui le faisait parfois ? Mais il n'était pas un Darkness, il ne contrôlait pas Elisabeth, se contentant de limiter au mieux les invasions dans son esprit. Si l'esprit de Saphira avait fusionné avec celui de cette Jaramiah, comment ne pouvait-elle pas dominer cette autre partie d'elle ? Pourquoi n'être pas devenue une seule et même conscience, au risque de voir la personnalité humaine de la jeune femme, disparaitre ? Natsume comprenait de moins en moins le problème et il doutait que Saphira puisse mieux l'expliquer avec ses propres mots. L'heure était aux révélations, pas aux explications incertaines. Même si les deux paraissaient liées. Inconsciemment, le garçon avait déjà fait le choix de rester aux côtés de la jeune serveuse, quelques soient les risques qu'il prenait. Il espérait, non, il aurait d'autres occasions de reparler avec elle, à propos de l'entité nommée Jaramiah et d'un éventuel moyen pour la libérer de cette présence maléfique. Pour l'instant, il essayait déjà de remettre de l'ordre dans ses propres pensées. L'étudiant se rendit soudain compte qu'il lui en demandait beaucoup, par cette simple question. Si la jeune femme connaissait un moyen d'empêcher de répandre la mort partout où elle se rendait, à l'entendre s'excuser d'avoir agi ainsi, il ne faisait nul doute qu'elle l'aurait appliqué afin d'arrêter de tuer. Natsume ne faisait que lui poser les questions qu'en réalité, il ne parvenait pas à y répondre lui-même. Jusqu'à présent, il avait cherché une solution, y compris les pires qui soient et la seule qu'il avait réussi à mettre en pratique, consistait à se jeter sous les roues d'un camion pour fuir le problème. Pas vraiment de quoi se sentir fier...

Lorsque son interlocutrice reprit la parole, une foule d'émotions traversa la tête du garçon. Il eut d'abord envie de lui rire au nez quand elle crut énoncer la vérité. Continuer à se battre ? S'était-il seulement déjà vraiment battu contre cette chose en lui ? Ne faisait-il pas plutôt qu'endurer les interventions de l'entité ? Jamais il n'avait réussi à reprendre le contrôle sur elle dès lors qu'Elisabeth refaisait surface. Il reprenait conscience, certes, mais seulement grâce à d'autres ou par des conditions défavorables à la maitrise de la Darkness sur son corps. Jamais il n'avait pu l'arrêter à temps... Avant qu'elle ne commette l'irréparable, à plusieurs reprises... A travers elle, il avait blessé, trompé et tué... Il ne se voyait pas faire la morale à Saphira, après ce que lui avait déjà commis avant leur rencontre. Mais Natsume ne voulait pas qu'elle le voit comme quelqu'un de fort, déterminé à résister contre le mal qui le rongeait de l'intérieur. Il était tout sauf cela. Sinon, pourquoi la Darkness aurait-elle pu pénétrer son esprit aussi facilement ? Il avait accepté la mort avec fatalité, il lui avait ouvert les portes... Et maintenant, il en payait le prix, celui de son erreur. De sa faiblesse. L'étudiant se doutait que la jeune femme avait dû subir de terribles épreuves pour en arriver à pactiser avec un esprit démoniaque. La juger pour ce qu'elle était devenue, ne rimait à rien, surtout venant de lui. Ne devait-il pas plutôt l'encourager à se battre de nouveau ? Pour retrouver la liberté ? Même s'il le désirait, ne venait-il pas de tenter de se suicider ? Comment oserait-il lui dire haut et fort que la vie méritait ce combat, alors que lui avait baissé les bras ? Et maintenant, Saphira elle-même avouait cette faiblesse qu'elle avait commise bien avant de le rencontrer ? Même si l'étudiant détestait l'avouer, elle, au moins, avait trouvé un but et l'avait plus ou moins accepté. En servant les intérêts de Jaramiah, elle trouvait le moyen d'user de sa nouvelle identité en tant que Darkness. Du moment qu'elle ne vivait pas dans le remord en prenant des vies innocentes, où était le problème ? Natsume avait fini par accepter cette vision des choses en choisissant de mourir sous les roues de ce camion. Il léguait son corps à la Darkness. Et puis quoi ? Allait-il finir comme la jeune femme devant lui ? Partagé entre deux consciences, le bien et le mal ? Non, s'il voulait mourir, c'était bel et bien pour de bon, pour ne plus avoir à endurer ce calvaire.

« La différence ? Quelle différence ? A ton avis, pourquoi je me suis jeté sous les rous de ce camion si j'avais continué à me battre ... ? Je ne suis pas celui auquel tu sembles penser. Si tu n'étais pas intervenue, je serai devenu comme toi ou peut-être pire, je ne sais pas. » répliqua t-il, non sans sarcasmes dans la voix.

Sans qu'il le veuille, la colère avait refait surface. Etait-ce son propre désespoir qui s'exprimait à travers ces quelques mots ? Ou bien l'entité rendait-elle ses émotions tellement instables, que la moindre allusion le faisait basculer d'un état à un autre ? Natsume commença à faire les cent pas dans la petite pièce, essayant sans succès de faire remonter son humeur. La voix de Saphira lui parvint tout de même mais il mit du temps à comprendre où elle voulait en venir. Quand enfin, il réalisa ce qu'elle était en train de lui raconter, il stoppa net son mouvement de va et vient pour la dévisager, ne sachant plus trop quoi penser. N'étant pas en mesure de contrôler les apparitions d'Elisabeth, le garçon douta que la jeune femme puisse y parvenir sur sa propre entité. Sinon, pourquoi avoir tué ? Pourquoi n'avoir pas résisté à l'appel de Jaramiah ? A l'heure actuelle, l'étudiant ne parvenait pas à croire qu'elle était déjà consciente en choisissant de le sauver. Cela pouvait paraitre logique, puisqu'elle avait également sauver le conducteur du camion, chose dont l'entité aurait très bien pu se passer si elle n'avait voulu que lui. Mais l'hypothèse, ou plutôt la version des faits de Saphira, celle où elle avouait l'avoir abordé en ayant d'autres projets à son égard que celui de faire une bonne action en le sauvant in extremis, était tout aussi valable, peut-être même plus vu que son interlocutrice était une Darkness. Il ne voulait pas la blesser encore une fois en déclarant qu'il ne croyait pas un mot de ce qu'elle venait de lui dire. C'était déjà un miracle qu'il ait accepté de rester dans la même pièce que celle qui avait tenté de le tuer un peu plus tôt dans la journée alors croire qu'en plus, elle n'avait pas toujours été malhonnête vis-à-vis de lui... Tandis qu'elle poursuivait, le garçon jeta un regard en direction de l'horloge, qui affichait désormais 18h50. Plus que dix minutes avant le retour du médecin. Il se calma peu à peu. Saphira avait envie de se battre, elle était prête à lutter contre l'esprit de Jaramiah. Et tout comme lui, elle doutait de pouvoir y arriver, elle doutait de ses forces et de sa volonté. Et lui dans tout ça ? Il voulait l'aider à surmonter cette épreuve, peut-être que c'était là, sa chance de trouver une solution pour elle comme pour lui. En avait-il seulement le courage ? Lui restait-il encore un peu de combativité en lui pour faire face à Elisabeth et avoir le poids du destin d'une autre personne sur ses épaules ? Natsume observa son interlocutrice avec attention. Il ne pouvait pas la laisser tomber, qu'importe ce que l'avenir lui réservait.

« La lutte sera longue et difficile mais tu ne seras plus seule pour affronter cette chose. Ce n'est peut-être pas grand chose mais tu pourras compter sur mon soutien. Alors ne baisse pas les bras. »

Message par Invité Jeu 31 Jan - 17:14

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J'étais totalement paumée, à présent. Paumée entre mes hyptohèses à n'en plus finir sur ce jeune homme et possibles issues de mon combat contre Jaramiah. Mais pus que des issues, c'était des moyens qu'il me fallait à présent. Car comment lutter contre cette chose, alors que je n'avai qu'une minuscule arme qu'était ma volonté ? Ce petit rien ne détruirait pas un monstre, simple enfant du diable, dôté de puissants pouvoirs maléfiques. Que ferai-je, une fois que je serai en face de cette ignoble créature ? La battre à coups de pierre ne règlerait pas mon affaire, et ça n'empêcherait pas à cette entité de reprendre possession de mon être et de continuer à tuer... J'aurais déjà du disparaître totalement après ma transformation, alors espèrer triompher d'une pareille horreur relevait plus du fantasme que de la réalité ! Enfin, il fallait être lucide... Quelles chanches avais-je de redevenir un jour celle que je fus ? Celle qui avait, malheureusement, laissé sa vie entre les mains d'une créature aussi démoniaque que cette femme faîte de ténébres ? Autant reconnaître qu'elles étaient nulles...
Mon corps tendu avait du mal à se relâcher, quand je voyaos cet avenir de nouveau noir se profiler devant moi. Je n'étais rien en étant humaine, pourtant je ne l'avais jamais accepté, et ça m'avait d'ailleurs poussée à commettre des obsenités. J'avais tué, c'était moi qui avait ouvert la porte à cette malveillance... J'étais coupable, ais quoi faire pour réparer les choses, maintenant que je n'avais plus aucun don, et que l'esprit démoniaque, lui, en avait toujours ? Jaramiah les connaissait bien, qui plus était. Elle avait sur ses pouvoirs un parfait contrôle, et je savais que son soudain retour à l'imaginaire et à l'esprit sans corps ne la perturberait pas longtemps. J'avais beau avoir passé les vingt cinq dernière années dans une sorte de limbes informes et nories, j'avais fini par m'y faire. Je n'en tirais aucun bien être, aucun plaisir, mais j'avais accepté l'impitoyable idée que j'y étais coincée jusqu'à la fin des temps. C'est ce qu'elle avait cru, cette démone, elle aussi. Pourtant, j'avais réussi à m'en extirper. Le eul hic, c'est que même moi je ne m'expliquais pas la méthode que j'avais échaffaudée, puis mise en place, pour sortir de cette ombre ravageuse...

J'avalais difficilement ma salive, posant mes yeux d'émeraude sur le visage du jeune homme. Il semblait aussi songer, sans trouver de réponse à ce qu'il avait sous les yeux. J'aurais du mourir, cette nuit froide et morbide de décembre,et pourtant, j'étais toujours là... J'avais sauvé ce jeune garçon, ainsi que le chauffeur qui aurait du succomber à l'accident provoquer par Natsume, alors que Jaramiah était toujours dans mon corps, puisque j'avais utilisé SES pouvoirs...Serait-il simplement imaginable de lier mon esprit au sien, pour pouvoir détourner à mon avantage ses dons à elle ? Je m'imaginais déjà la fureur noire dans laquelle elle se mettrait, et son envie plus vive et de plus en plus croissante de m'éliminer au plus vite... Mais surtout, quelles autres conséquences ce lien aurait-il ? Sur mon propre esprit, sur mon corps ? Et si j'avais de nouveau une telle envie de tuer que je serai une fois encore incapable de m'y refuser ? La pression sur ma volonté, exercée par Jaramiah, serait-elle possible à détourner, à contrer ? J'étais très loin d'en avoir la certitude... Je ne pouvais pas prendre le risque de me redonner en pâture à cette malédiction, de lui offrir de nouveau le pouvoir...
Je savais que si je le faisais, beaucoup de sang d'innoncents serait répendu, et la vengeance de ce monstre serait terriblement incontrôlable. Rien, de vivant ni de mort, parviendrait à la freiner. Et j'en subirai moi aussi les revers, surtout si elle se remettait à me dominer. D'ailleurs, même si je pouvais avoir accès à ses pouvoirs, qu'est-ce qui me gantirait que je saurai m'en servir ? C'était toujours Jaramiah, dans mon corps certes, qui en avait fait l'usage... De plus, de tels dons dans les mains d'un humain faible et si facile à conssumer, n'était-ce pas la promesse de la fin du monde ? Après tout, personne ne savait qu'elle ravages pouvait faire un être, corrompu par le besoin de pouvoirs, ayant à disposition des pouvoirs aussi destructeurs et immenses. Le plus dangereux restait quand même que je ne savais pas quand elle pouvait revenir et tenter de s'en prendre à la première personne qui se trouverait près de moi... J'étais pour l'instant libre de mouvements et de paroles, mais pour combien de temps celà durerait-il encore ? Je ne me sentais pas la force de la repousser et de l'empêcher de reprendre de nouveau le contrôle de mon enveloppe corporelle... Et si je n'y parvenais pas, ça serait une fois de plus mort et destruction... L'absence de solution me rongeait, me torturait, tournant inlassablement dans ma tête, à n'en plus finir.

Je n'avais aucune solution pour me défaire de cette autre personnalité, aucun moyen de me libérer à jamais de Jaramiah. Et puis quoi ? Qu'adviendrait-il de moi si j'y parvenais ? Redeviendrai-je, ou mourrais-je, tout simplement ? Après tout, j'étais décédée. Il serait logique que je retourne au ténébres si plus rien de me retenait dans ce monde. Je errais alors sans cesse dans cet enfer, qui était devenu la demeure de mon âme, pour avoir tué, verséle sang de ma famille adoptive. Alors, si je devais mourrir pour de bon, et bien je brûlerai éternellement dans les flammes de l'Enfer. Mais même si je redevenais humaine, que ferai-je de ma vie, moi qui n'avait ni famille, ni amis, ni proches, ni demeure ? Je créverai la faim dans une de ces ruelles sordides, semblable à celle où j'avais faillit rendre l'âme ? Vous parlez d'une vie ! Qui voudrait d'une existence si lamentable ? Plutôt périr que de subir pareil calvaire. La fin était plus douce, moins compliquée. Simple et facile, voilà deux bons mots pour qualifier la mort. Toujours la même question: si je redevenais humaine, qui m'empêcherait de me jeter sous un camion ? Personne, puisque je n'avais personne. Aucune âme vivante ne m'accorderait de continuer à vivre, elle m'encouragerait au contraire à mettre un terme à tout ce cinéma. En attendant, je ne pouvais pas baisser les bras une fois encore. cette fois-ci, je devais me battre, même si ça devait causer ma destruction totale et indélébile.

Quand je vis le visage du jeune humain se décomposer, j'en vins à me dire que lui non plus n'avait peut-être jamais eu aucun moyen de contrôler la Darkness qui sommeillait en lui. Si j'avais toujours était possédée par Jaramiah, était-il possible que lui ne le soit que de temps en temps, juste assez longtemps pour que la bête puisse se repêtre de chair humaine ? Ce n'était pas impossible, finalement. Mais est-ce que ça voulait dire que son suicide était dicté par cette chose, cherchant à obtenir le total contrôle du corps qu'elle habitait, toujours temorairement ? Et puis, je repensais à la facilité que j'avais eu à pénétrer dans sa tête. Si la créature avait été à l'oeuvre à ce moment là, j'aurais eu bien plus de mal à parvenir à mes fins. Non, il avait tout bonnement, avec résolution, accepté la mort au moment où je l'avais sauvé. Lui avait refusé de continuer à combattre, il s'était résignié à se dire que la vie n'en valait pas la peine. L'erreur que j'avais moins aussi commise avant lui, en ouvrant les portes de mon être au Mal. Mettre fin aux souffrances de ma vie d'humaine, c'était la seule échappatoire que j'avais trouvé à ça. Mais ç'avait été tout sauf une bonne idée. Je me retrouvais aujourd'hui sur ce lit d'hôpital, après avoir manqué de peu de me tailler les veines, de m'ouvrir la peau jusqu'à ce que mort s'en suive. Mais qui pourrait me dire que ça n'aurait pas été ce qu'il serait advenu avant, si j'avais poursuivi ma lutte, comme Natsume ? Après tout, il n'en était peut-être pas à sa première tentative de suicide. Si la douleur était suffisamment grande pour pousser un jeune homme à mettre fin à ses jours, qui pourrait m'assurer que je n'aurais pas moi aussi cédé ? J'aurais tant préféré mourrir par amour...

-Il y a pourtant une différence. Mon esprit, je lepensais détruit àà jamais, et ça semblait aussi être l'avis de Jaramiah. Je ne sais même pas d'où je suis sortie et comment j'ai réussi à redevenir moi. J'ai accepté bien avant toi de léguer toute ma vie à ce monstre, qui me ronge déjà depuis vingt cinq longues années ! Tu as tenté de te suicider, c'est un fait, mais ça n'effacera jamais le combat que tu as osé mené, alors que j'ai tout simplement déposé les armes aux pieds du Mal. J'ai reccueillis dans mes mains le san de mes victimes, et je devrai toujours vivre avec ça, si tenté que je ne replonge pas, jusqu'à ce plus jamais sortir la tête des ténébres. Même si j'avais tenté de me suicider, j'aurais été fière de m'être battue si longtemps face à ce poison. Au lieu de ça... Je ne t'ai peut-être pas délivré, mais je pense que t'empêcher de renoncer est le plus beau cadeau que j'aurais pu te faire. Si tu savais comme je regrette...Comme je regrette de n'aoir pas suivi ton exemple. Tu ne dois pas accepter de "devenir comme moi, ou peut-être pire". Ce n'est pas une chute convenable à ton histoire, même si ça te fait souffrir de subir cette chose en toi.

Je sentais que la colère était revenue chez mon interlocuteur. Il semblait faire le yoyo entre les émotions, passant d'un calme presque mortel à un erage et une fureur explosives. Etait-ce l'entité en lui qui le rendait à se point sensible et à fleur de peau ? Ou était-ce simplement de ma faute ? S'il faisait l'erreur de s'indentifier à moi à ce moment, ce n'était que pure logique... J'étais pâle, brisée, rattachée à tout un tas de machines faisant parfois de drôles de bruits, incapable de tenir debout et scotchée partout de pensements, sans doute de points de suture... Pas franchement l'image à laquelle on aime se comparer ! Et voilà qu'il se remettait à faire les cent pas dans l'exiguë pièce alors que nous n'avions que le peu de temps négocié avec le médecin devant nous pour nous expliquer ! Son comportement était stressant, me donnant envie de me mettre moi aussi à galoper dans tous les sens, le plus frustrant étant de me sentir incapable de déhotter de ce satané lit aux drapgs blancs ! Je respirais un grand coup, faisant un maximum de bruit en exspèrant que ça raménerait le jeune homme à la raison et qu'il se remettrait assis, le temps que se termine notre entretient et que le médecin se ramène de nouveau, me privant de la seule personne qui s'intéressait à moi, et c'est cru mais, de la seule distraction dans ce foutu hôpital ! Quelle galère, franchement ! En plus, il ne semblait pas le croire quand je lui avais dit être intervenue avant son suicide. Mais pouvais-je seulement lui en vouloir ? De toute manière, je ne faisais que lui mentir depuis que je l'avais rencontré, alors dans sa tête, pourquoi ça aurait subitement changé ? C'est vrai quoi, c'est pas comme si j'avais faillit finir six pieds sous terre entre temps ! Mais si même lui ne croyait pas en moi, comment trouverai-je la force d'avoir fois et de me convaincre de lutter de toutes mes forces dans une bataille sans doute perdue d'avance ?
Il sembla retrouver son calme, arrêta de traverser la pièce sous mes yeux quelque peu exaspérés. Il pensait peut-être que me sauver était une occasion pour lui de se libérer de sa propre malédiction ? Bah voyons ! Maintenant je devenais une échappatoire à un suicidaire ! Convaicue que le monde ne tournait vraiment pas rond, j'écoutais les nouvelles paroles de Natsume. A quoi bon perdre un temps précieux en questions inutiles et en constatation toutes aussi futiles ? J'aurais bien assez de temps à passer seule ! C'était à ce moment là qu'il fallait que je réfléchisse ! Sauf si cette connasse de Jaramiah m'en empêchait, bien évidemment... je frissonnais à cette idée, répondant à des propos dont j'avais déjà pris la dimmension:

-Nan, sans blague... Je n'ai qu'une arme: ma volonté. Tu parles de destruction massive toi ! Attends, on parle bien du même démon, là ? La seule chose que je pourrais tenter et qui me donnerait une infime chance de la détruire serait de m'ocrtroyer un accès à ses pouvoirs. La belle affaire ! Je ne suis plus qu'une humaine faible et sans force, maintenant. Et puis elle est méfiante maintenant qu'elle sait que je suis revenue, même si elle ne comprend toujours pas comment j'ai fait pour arriver comme un chat dans son jeu de quilles trop bien organisé... Je ne suis même pas capable de dire si elle reviendra quand tu seras parti où si elle aura la " bonté d'âme" de me laisser tranquille pour mettre sur pied un nouveau plan diabolique pour m'érradiquer une bonne fois pour toutes !

Voyant que j'avais été bien plus aggressive que ce que j'avais voulu à la base, je m'excusais, posant un regard vague, presque vide, sur le jeune homme:

-Scuze-moi, je suis à cran avec toutes ces histoires...

Message par Invité Ven 1 Fév - 23:31

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Sans doute que le ton sacarstique employé pour évoquer sa tentative de suicide n'était pas le plus approprié dans cette situation. Après les péripéties qu'ils venaient de vivre tous les deux, d'abord l'accident qui avait failli coûter la vie à un conducteur innocent puis la violence avec laquelle Saphira avait affronté son propre démon dans cette ruelle sordide. L'étudiant ignorait encore comment l'on devenait une Darkness ou une autre de ces créatures démoniaques. S'il avait su qu'il fallait mourrir pour renaitre en tant que tel, peut-être n'aurait-il pas ironisé la mort de cette manière. Même sans cela, il regrettait d'avoir pris un ton pareil et de s'être à moitié emporté alors que son interlocutrice avait lutté devant ses yeux pour ne pas mourir sous la pression de son propre esprit. L'heure n'était pas à plaisanter à propos de la mort mais plutôt à essayer de trouver une solution. Natsume ne connaissait pas tous les détails de la vie de la jeune femme mais d'après le peu qu'elle lui disait, elle ne semblait pas avoir eu une existence des plus heureuses. C'était peut-être cela l'origine du mal qui la rongeait ? Que cette chose avait vu en elle, un pion des plus intéressants à exploiter pour répandre le mal autour d'elle ? Que la souffrance de Saphira l'avait attiré puis comblé ? Le garçon se souvenait des raisons qui avaient amené la Darkness à pénétrer dans son esprit. Il se revoyait, allongé sur ce lit d'hôpital, à mi-chemin entre la mort et la vie, sans trop savoir ce qui le retenait encore ici bas. C'était bien à ce moment là, lorsqu'il avait renoncé à vivre, qu'elle était apparue. En était-il de même pour son interlocutrice ? Que voulait-elle dire par « déposer les armes » ? Il doutait que la transformation en Darkness, telle que l'avait vécue Saphira, se déroulait aussi facilement qu'elle paraissait l'expliquer. S'il y avait eu un combat entre les deux consciences, au même titre que lui en menait un contre Elisabeth, alors la jeune femme avait dû se battre contre cette chose. C'était obligé ! Ou alors il ne supportait pas l'idée qu'elle ait pu abandonner aussi rapidement face à la présence de cette chose en elle ? Peut-être que le poids de la souffrance, combiné à celui du remord avait été trop lourd à porter pour elle ? Qu'il avait été plus simple ou moins douloureux, de se résigner à ne faire qu'un avec Jaramiah ?

Réalisant une fois de plus qu'il ne pouvait se permettre de porter un jugement sur la personne qui se trouvait en face de lui, faute d'avoir suffisamment d'éléments sur ce qu'avait été sa vie à elle, son combat contre l'entité démoniaque qui la hantait. La colère retomba peu à peu, presque aussi rapidement qu'elle était revenue dans l'esprit du garçon. N'osant plus porter son regard rubis sur celui, émeraude de son interlocutrice, Natsume fixa tour à tour la fenêtre et la vie qui poursuivait son cours à l'extérieur, puis l'horloge et enfin les draps blancs qui recouvraient le corps de Saphira. Mais alors qu'il sentait de nouveau le malaise s'installer entre eux, la jeune femme reprit la parole. L'étudiant ne sut décrire ce qu'il ressentit à cet instant, quand les propos de son interlocutrice lui parvinrent aux oreilles. Il était partagé entre la gratitude et la colère qu'il éprouvait face à l'égoïsme dont avait fait preuve la jeune serveuse en l'arrachant à la mort. Etait-ce une meilleure alternative que vivre en souffrant quotidiennement que de chercher le salut ailleurs ? Etait-ce qu'elle voulait qu'il comprenne ? Comme un écho à ce qu'elle avait vécu et dont elle percevait à présent les erreurs ? Lentement, il chercha son regard et plongea ses yeux dans les siens. Jusqu'à présent, il n'avait jamais envisagé la possibilité que Saphira, en lui sauvant la vie, lui avait offert une nouvelle chance. Non pas qu'elle lui permettait d'échapper à la Darkness mais quelque part, au fond du coeur du garçon, il sentait qu'elle avait raison en disant cela. Même s'il désirait ne plus souffrir et que la mort, par suicide, était un moyen radical de mettre un terme à tout cela, il ne ferait que jouer le jeu de l'entité en agissant de la sorte. Et rien ne l'assurait qu'il serait effectivement libéré de tous ses tourments. L'éventualité que sa propre conscience demeure enfermée dans un recoin de celle d'Elisabeth et aurait a enduré les actes monstrueux de l'entité, revenait à la charge. Comment avait-il pu être aussi stupide pour croire que se faire écraser par ce camion était la solution à tous ses problèmes ? Honteux d'avoir envisagé un scénario pareil, il baissa les yeux vers le sol. Venant de quelqu'un qui avait toutes les raisons du monde de s'ôter la vie, maintenant qu'elle avait retrouvé l'usage de son corps, cela lui alla droit au coeur. Peut-être pas totalement en bien car se voir mettre une telle vérité sous le nez, comme un enfant venant de commettre une bétise et que l'on reprenait sur le fait, n'était pas agréable en soi. Mais savoir qu'il avait raison d'avoir mené ce combat -peut-être à tort- et qu'il ne fallait pas qu'il abandonne, lui fit plaisir. Sans trop savoir pourquoi d'ailleurs, puisque cela ne lui permettait pas de se débarrasser d'Elisabeth pour autant. La volonté était un atout mais non une arme suffisante pour venir à bout d'un tel parasite.

Comme si elle lisait dans ses pensées, Saphira confirma ce qu'il pensait tout bas, sans oser le formuler, risquant d'anéantir ses espoirs et ceux de la jeune femme avec lui. Son interlocutrice se montrait plus franche et réaliste qu'il ne l'était et à juste titre. Elle se trouvait dans une situation, à la fois similaire et différente de l'étudiant et ne pouvait contenir son désespoir, en sachant ce qui l'attendait si elle perdait cette nouvelle bataille. Elle qui venait tout juste de lui rendre un petit peu d'espoir, voilà qu'elle le renvoyait brutalement à la triste réalité qui les attendait en dépit de leurs bonnes intentions. Natsume l'écouta sans broncher, incapable de la contredire ou d'essayer de la convaincre du contraire. Encore une fois, il y avait du vrai dans les paroles de la jeune femme et il ne pouvait que le reconnaitre. Et encaisser. L'agacement et la colère se faisaient sentir à travers le ton de son interlocutrice même si le garçon ne comprenait pas pourquoi elle se mettait dans un état pareil. N'avait-elle plus l'espoir ? Savoir que quelqu'un serait à ses côtés par la suite, ne l'aidait pas ? Il pouvait comprendre ce sentiment, lui qui avait rencontré bon nombre de personnes souhaitant lui venir en aide ou simplement lui donner le courage de continuer à se battre. Et malgré leurs sourires, leurs mots, il avait fini par rendre les armes à son tour. Ne trouvant rien à dire, il l'écouta finir sa réplique puis s'excuser peu après, à cause du ton qu'elle avait pris pour s'adresser à lui. Là encore, les mots lui manquaient. Qu'attendait-elle de lui exactement ? Il n'avait pas de solution à lui offrir, si ce n'est son soutien comme maigre lot de consolation. Au bout de quelques minutes, incapable de rester debout dans la pièce, tel un piquet, il reprit sa place sur la chaise, toujours sans regarder la jeune femme dans les yeux. Ce n'est qu'après avoir mis de l'ordre dans ses pensées et avoir longuement réfléchi à ce qu'il allait pouvoir lui répondre, qu'il osa enfin reprendre la parole. L'étudiant avait pris sa décision, il allait reprendre la lutte contre Elisabeth et même si cela devait le conduire à sa propre perte, au moins, il aurait lutté jusqu'au bout contre elle. C'était ce que Saphira souhaitait pour lui et peut-être pour elle aussi au final ...

« Je comprend ce que tu ressens. Même aujourd'hui, je continue de penser que ce combat est peut-être voué à l'échec. Mais alors que j'avais baissé les bras pour de bon, tu m'as redonné un peu de courage et d'espoir. » commença t-il, les yeux fixant sans les voir, les draps blancs.

Oui, il était sincère dans chacun de ses mots. Ce sentiment qui grandissait de plus en plus dans son coeur, elle en était l'origine et il ne pourrait probablement jamais assez la remercier pour cela. Dans un sens, c'était un peu ironique de devoir remercier celle qui avait tenté de vous tuer mais c'était pourtant la situation dans laquelle se trouvait l'étudiant à présent. Ce dernier marqua une courte pause, relevant la tête et plongeant son regard dans celui de son interlocutrice. On pouvait y lire à la fois toute la détermination, la douleur qu'il partageait avec elle mais aussi cet espoir qu'il chérissait plus que jamais.

« Alors laisse moi t'aider. J'ai conscience que je ne pourrai pas être d'une grande aide mais si ma simple présence peut te donner la volonté de te battre contre Jaramiah, je veux être là pour te soutenir. Tu n'as plus de raison de rester seule pour l'affronter. Je trouverai un moyen, même si cela revient à mourir pour ne plus tuer. »

Message par Invité Lun 4 Fév - 10:55

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Une fois mes mots prononcés, je regrettais immédiatement le ton que j’avais employé pour parler de sa tentative de suicide, et en d’autres thermes, de la situation dans laquelle je l’avais rencontré. Après tout, il ne devait pas être lui-même très fier de ce qu’il avait essayé de faire. Mais pouvais-je le condamner, sans savoir vraiment ce qu’il avait enduré avant cet épisode ? Après tout, s’il avait tenté de mettre fin à ses jours, c’était sans doute parce qu’il ne supportait plus les tourments que lui infligeait la présence de la darkness en lui. Mais savait-il seulement comment j’étais devenue ce monstre ? Comme on devenait un de ces tueurs avides de sang et de souffrance ? Il voulait sans doute se libérer en faisant cet acte stupide, sans savoir qu’il ne ferait qu’empirer les choses s’il parvenait à ses fins ! Autre hypothèse, tout aussi probable : il avait tenté de passer sous les roues de ce camion en sachant pertinemment qu’il céderait sa place à l’entité, et cette pensée glaça mon sang dans mes veines. J’en devins même livide. Si c’était réellement ça, comment pouvait-il tenir pareil discours sur l’espoir, alors qu’il avait tout abandonné à l’esprit maléfique ? Mais comment pouvais-je me permettre de le juger, moi plus qu’un autre ? Après tout, n’avais-je pas moi aussi quitté la partie, parce que je ne supportais plus ma vie d’humaine ? Je ne savais rien de ce qu’il avait vécu avant ce soir ; des souffrances qu’il avait endurées avant notre rencontre. Il était évident que, pour en arriver là où il en était, il avait du passer par quelque chose d’horrible. J’avais moi-même tué toute ma famille adoptive, ces gens qui m’avaient ouvert (trop peu malheureusement) la porte de leur vie, de leur famille, de leur maison… Un homicide multiple avec préméditation…

Bien qu’ils ne m’aient jamais vue autrement qu’une pauvre fille, ne vivant que de ses conneries, incapable de se faire des amis… Qui avait fini dans un pensionnat pour cancres, où je ne réussi même pas à me faire une place ! Quand j’en vins à me dire que si Jaramiah était toujours là, c’était simplement parce que je culpabilisais toujours, et que je culpabiliserai à jamais, une nouvelle larme roula sur ma joue. J’avais tué, je méritais mon sort plutôt cent fois qu’une ! J’avais tué, alors ce maléfice était ma juste punition. Ne devais-je donc pas arrêter de me plaindre, et assumer mes erreurs et leurs conséquences ? Rendre à la démone ce qui était à elle ? Non ! Je ne voulais pas payer toute ma vie une seule erreur, aussi immense soit-elle ! Lasse de toutes ces questions dans réponse, je cherchais le regard de Natsume, mais il se perdait entre la fenêtre, l’horloge et la marrée de draps blancs de mon lit. A cet instant, je me sentis plus proche que jamais de ce garçon, tout aussi égaré que moi, ne sachant plus quoi faire pour se tirer de l’impasse dans laquelle il était coincé. Et pas seulement proche physiquement, dans l’espace réduit de cette médiocre chambre d’hôpital où je semblais condamnée à rester un moment, mais proche mentalement. Que m’arrivait-il donc ? Etais-je train de m’éprendre de ce jeune homme, que je ne connaissais que depuis quelques heures seulement, et dont je ne connaissais presque rien, sauf le plus énorme de ses secrets ? Depuis combien de temps n’avais-je pas ressenti le moindre sentiment pour quiconque ? Quand j’y repensais, ça devait bien faire plus de 25 ans maintenant… La dernière fois que j’avais aimé, l’homme s’était moqué de moi, m’utilisant avant de me planter un poignard en plein cœur… Etais-je donc vraiment prête à retenter l’expérience, en sachant clairement que ça pourrait causer ma perte ? Pourrai-je tolérer que je pourrai –je le blesser par ma simple présence ? Avais-je la force de refuser cette main tendue, la première depuis que j’étais née ?

La gentillesse dont il faisait preuve, et l’attention qu’il m’accordait me faisait tant de bien… Rien ne l’avait empêché de partir dans cette ruelle, en m’y laissant mourir. Mais non, il avait appelé les secours, et était resté à mes côtés dans cette chambre, jusqu’à ce qu’un médecin soit obligé de venir l’en déloger. Le malaise se réinstallant entre nous, je le brisais de nouveau tel un miroir, en reprenant la parole. Mais mes mots eurent un effet confus sur l’esprit embrouillé du jeune homme au charme plutôt ravageur, il fallait bien l’admettre. Je le détaillais toujours et sur ses traits passa un éclair de colère, partagée de gratitude. Avais-je fais tant preuve d’égoïsme en le sauvant ? Aurait-il vraiment préféré mourir et devenir un darkness plutôt que de me rencontrer ? Cette idée, bien que légitime, me blessa. Je n’avais plus envie de le perdre, à présent, même en tant qu’ami. C’était peut-être vraiment égoïste, pour le coup, mais même si je devais le blesser, je ne me sentais pas la force de le laisser s’en-aller comme ça. Quand il croisa mon regard, je sentis une sorte d’électrochoc parcourir mon corps, criblé de points de suture et barré de pansements. Es yeux reflétaient une telle souffrance, que je sentis mes émotions me ravager. Mais pourrai-je seulement le rendre plus heureux, ou étais-je seulement capable de lui faire encore plus de mal ? Il me proposait son aide, mais n’était-ce pas à moi de le secourir ? J’avais déjà fait tant d’erreurs… Pouvais-je me permettre d’en commettre une autre, au détriment de Natsume, si généreux et attentionné ? Qu’il essaye d’échapper à la douleur était tellement logique et justifié… Bien que je lui aie donné une chance de continuer à lutter en le sauvant, étais-je la bienvenue dans sa vie ? Et lui, voudrait-il seulement de moi ? Il ne remplacerait pas son identité maléfique par une autre, c’était certain ! Mais j’avais tant besoin de lui…

J’avais été dure et directe, mais la vérité était le seul moyen d’avancer. J’avais beau avoir retrouvé le total contrôle de mon corps comme de mon esprit, je n’en étais pas moins aussi vulnérable que lui. Et si deux moitiés d’un être pouvaient en reconstituer un ? S’il était ma solution, mon salut ? Si sa présence empêchait Jaramiah de revenir, et si la mienne empêchait l’entité du jeune homme de refaire surface ? Envisagerait-il seulement cette solution ? Je me sentais capable de le pousser à continuer à combattre, et l’espoir qu’il m’avait insufflé avait suffit à me convaincre. Lui serait-il d’accord ? Alors qu’il était assis sur la chaise à côté de mon lit, je plongeais plus intensément mon regard dans le sien. Délicatement, je laissais glisser ma main valide sur les draps immaculés, pour venir saisir la sienne. Je ne savais pas si j’aurais la force d’accuser le coup s’il refusait cette étreinte, mais tant pis, il fallait que j’essaye. J’attendis donc sa réaction, prenant garde à ne pas me tendre, pour qu’il ne sente pas mon incertitude. S’il me rejetait, je ne lui en voudrai pas, je m’en faisais la promesse ! Mes nouvelles paroles étaient réalistes, même si elle risquait d’anéantir ce fragile espoir. Jouer à l’autruche ne nous tirerait pas d’affaire, alors autant ne pas se mentir. Je ne lâchais pas ses doigts, attendant de voir si lui se séparerait des miens. Il ne m’avait pas contredite, se bornant à encaisser mes propos, teintés de colère et d’amertume. Je n’avais pas perdu l’espoir, bien au contraire. Il était nouveau en moi, et qu’il accepte cette relation que je lui proposais me boostait dans ce sens.
Il ne semblait pas voir ce que j’attendais de lui, et moi non plus, mais tout ce que je savais c’est que j’avais besoin qu’il soit là. Il ne semblait plus trouver ses mots, ce qui m’inquiétait un peu. Avais-je fait une erreur en le ramenant à la brutale vérité ? Il semblait réfléchir longuement, avant de me répondre. Je fus soulagée quand il parla, et un tout nouvel enthousiasme prit possession de ma voix, quand je lui dis :

-Alors je suis heureuse de l’avoir fait. Tu ne dois pas baisser les bras, continuer à lutter, quand moi je commence. Nous devons nous battre, tous les deux, l’un pour soutenir l’autre. (j’eus du mal à prononcer les mots suivants, ma voix dérailla un peu, j’hésitais) Je ne veux pas que tu t’en ailles…
Il était sincère, autant que moi. J’écoutais la fin de sa tirade, souriant autant que me le permettait mon état. Dans mon cœur, j’allais mieux, mais mon corps restait terriblement meurtri par les péripéties de cette soirée, qui semblait pourtant prendre un meilleur tour qu’à son début. Alors qu’il avait fixé ses yeux sur le sol, il les replongea de nouveau dans mon regard émeraude, et je pris une nouvelle décharge. Il me foudroyait, réduisait mes défenses à néant… Mais c’était tellement bien de se sentir offerte à quelqu’un… Je redécouvrais tout, recommençant enfin à vivre pleinement.

-Et je veux que ça soit réciproque. Je veux être celle sur laquelle tu t’appuieras si tu flanches. Si je peux t’être d’une quelconque aide pour que tu ne cèdes pas à cette créature, alors soit. Donner ma vie pour les autres, plutôt qu’ils ne donnent leurs vies pour moi, voilà ce que je veux. J’ai fait trop de mal, il est temps que ça cesse. Mais je ne veux pas que ça soit à sens unique…

Message par Invité Sam 9 Fév - 21:59

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Les yeux toujours plongés dans ceux de son interlocutrice, Natsume en détailla le moindre détail. Même à la lueur des néons bladards de la pièce, il put apercevoir les différentes nuances de vert qui accompagnaient chacun des battements de cils de son interlocutrice. Etait-ce son imagination ou bien la tristesse et le désespoir avaient quitté le regard émeraude ? L'espérance, teintée d'un peu de surprise s'y lisait à présent, captivant le jeune homme. Est-ce que ses paroles avaient finalement atteint la jeune femme ? Lui avaient-ils redonné confiance en l'avenir, chose qu'elle avait perdu depuis toutes ces années à servir les ambitions d'une entité démoniaque ? Il l'espérait de tout coeur et, comme s'il cherchait à en avoir le coeur net, il ne la quittait plus des yeux. L'étudiant sursauta légèrement quand il sentit qu'on lui prenait doucement la main, de peur qu'il la retire. A cet instant, concentré comme il était, même la surprise que suscita chez lui, ce geste inattendu, ne le fit pas réagir. Trop de questions se bousculait encore dans sa tête pour qu'il choisisse quoi faire ou dire. Saphira n'attendait probablement pas de réponse concrète suite à son geste, elle en avait sans doute besoin pour se rassurer elle-même, se convaincre que le garçon ne prononçait pas tous ces mots gentils comme on lance des promesses en l'air. Cette action, en apparence anodine, confirma à Natsume, combien son interlocutrice était désemparée face à ce qu'elle traversait. Tous les actes qu'elle avait commis la hantait peut-être, de même que l'entreprise qu'elle s'apprêtait à assumer, à savoir, tenir tête à ses propres démons, la terrorisait certainement. Qui ne l'aurait pas été à sa place ? Est-ce que lui, aurait pu affirmer sans mentir, qu'il n'avait jamais eu peur de la présence néfaste d'Elisabeth ? Sans qu'il y réfléchisse vraiment, il resserra doucement sa main sur celle de Saphira, mettant un terme aux angoisses qui la rongeaient. Il voulait qu'elle sache qu'il serait là pour elle, même sans qu'il l'exprime avec des mots bien à lui. Il n'avait pas fui dans cette ruelle alors que la jeune femme se vidait de son sang, peu après avoir essayé de le tuer. Il n'avait pas quitté l'hôpital avant d'être certain qu'elle allait bien et de la voir consciente de nouveau après sa prise en charge. Cela malgré les regards insistants qu'on lui lançait et l'interrogatoire au sujet de ce qui s'était vraiment produit dans cette ruelle, auquel on aurait pu le soumettre. L'étudiant était le premier suspect dans cette affaire après tout. Mais vu l'état de choc dans lequel il se trouvait quand les ambulanciers l'avaient découverts, il était peu probable qu'il soit à l'origine de la blessure dont souffrait Saphira. Une chance pour lui que la police ne s'en soit pas mêlée cette fois.

Son interlocutrice reprit la parole et un sourire attendri s'installa sur le visage du garçon. S'il avait cru un jour qu'il aurait à remercier son prétendu assassin pour lui avoir sauvé la vie avant d'y attenter à son tour, il se serait bel et bien considéré comme fou à lier. Et pourtant, voici que la personne à l'origine de sa présence ici, se voulait heureuse de l'avoir rencontré, malgré les circonstances et les rebondissements de leur entrevue. Les paroles de Saphira lui mirent du baume au coeur. Pour lui qui s'était toujours battu seul, même s'il avait eu des personnes à ses côtés pour l'aider dans son combat contre la Darkness, ces derniers avaient plus d'importance que la jeune femme ne le pensait. Oui, sa lutte était bien la sienne puisqu'il n'avait jamais rencontré personne avant ce jour, qui partagea ce fardeau. Et voici que la jeune serveuse était apparue dans sa vie. C'était une sensation étrange que de savoir proche d'une personne comme elle. Natsume avait toutes les raisons du monde de la craindre et de la fuir, pourtant, elle était la seule à pouvoir le comprendre, à ressentir la douleur qu'il éprouvait à se battre contre l'entité, dans cet affrontement à l'issue incertaine. On prétendait souvent que le hasard faisait bien les choses mais ce que les proverbes ne disaient pas, c'est qu'il n'en était pas moins cruel et douloureux. Même quand Saphira insista pour qu'il s'appuye également sur elle, afin de se soutenir mutuellement, l'étudiant hésita. C'était la première fois qu'il craignait de s'en prendre à quelqu'un puisque cette personne semblait déterminée à partager sa vie d'une manière ou d'une autre. Elle souhaitait s'impliquer et cela la mettait en danger. Aussi bien que lui-même prenait des risques en fréquentant une jeune femme pouvant à tout moment, rebasculer du côté de la violence pour s'en prendre à lui. Rien ne garantissait que les beaux efforts, combinés, parviennent à les tenir éloignés chacun de leurs démons respectifs. Si Natsume ne se le pardonnerait pas de blesser son interlocutrice lors d'une nouvelle apparition de la Darkness, il se doutait qu'il en était de même pour Saphira. Ils partageaient plus que le même air, dans la même pièce, à l'aide d'une simple poignée de mains. Les doutes, les espoirs et les craintes qui les habitaient, étaient les mêmes à présent. Et s'il ne savait pas ce que l'avenir leur réservait, une délivrance ou des tourments sans fin, le garçon était certain d'une chose: il ne voulait pas perdre cette jeune femme. Il désirait la sauver, au même titre qu'il souhaitait se libérer de l'entité qui le hantait. S'il existait une solution pour lui, alors il devait y en avoir une pour Saphira. Qu'elle soit déjà une Darkness à part entière n'y changeait rien. Personne ne devrait avoir à subir ce destin que de répandre la mort pour autrui. Qui plus est, une créature suffisamment lâche pour se réfugier dans le corps d'un autre afin de se servir de lui.

« Je te remercie... Les mots me manquent pour décrire ce que je ressens mais je suis heureux de t'avoir rencontrée. Que tu m'aies redonné le courage de me battre signifie bien peu comparé à la possibilité de te venir en aide et de te délivrer de cette chose. Je veux qu'on lutte ensemble pour chérir cette liberté qui nous fait tant défaut... » commença t-il peu après que la jeune femme ait terminé sa propre réplique.

Trop ému de savoir qu'il n'était plus seul à devoir souffrir de ce genre de situation, qu'une autre pouvait le comprendre et l'écouter quand le besoin s'en ferait sentir, Natsume ne réalisa pas se qui se cachait derrière ses quelques mots: « Je ne veux pas que ça soit à sens unique ». Pour le garçon, cette relation s'annonçait compliquée pour tous les deux et il n'envisageait rien d'autre qu'une simple amitié à cet instant précis. Il ne se doutait pas du tout de ce que pouvait ressentir Saphira à son égard. Peut-être qu'elle-même n'en était pas totalement consciente, vu qu'elle venait seulement de retrouver sa conscience d'humaine et ses émotions avec elle. Seul l'avenir pouvait déterminer ce qui les attendait véritablement tous les deux. Deux êtres pour deux destins différents. Ils étaient liés entre eux, c'était certain mais se rejoindraient-ils un jour ? Nul ne le savait. Tous deux avaient perdu la notion du temps, qui, étrangement, semblait avoir ralenti sa course, ce qui était bien entendu, impossible. Mais avant que l'un ou l'autre de deux interlocuteurs aient pû réagir suite à cet échange fort en émotions, la porte de la chambre s'ouvrit à nouveau sur le médecin qui était déjà venu plus tôt. Cette fois-ci, il dissimula mieux son agacement en constatant que le visiteur indésirable se trouvait toujours dans la pièce mais voir que la blessée reprenait des couleurs, suffit à dissiper en partie, son impatience à voir partir l'étudiant. Il n'eut pas besoin d'explications pour savoir ce qui se passait entre eux et attendit patiemment que les deux intéressés se décident à se tourner vers lui d'un même élan pour prendre la parole.

« Pardonnez-moi de vous interrompre mais il faudrait vraiment que vous rentriez chez vous pour vous reposer et vous remettre de cette journée. Cela vaut également pour la jeune demoiselle, vous avez besoin de repos, cette journée a été éprouvante pour vous deux. » déclara t-il d'une voix plus calme et posée qu'auparavant, comme s'il comprenait que les séparer ne ferait que rendre les choses encore difficiles.
« Ne vous en faites pas. Je prendrai soin de votre amie et vous pourrez lui rendre visite dès que vous-même serez en état de revenir. » ajouta t-il à l'intention de Natsume, soutenant son regard pour le convaincre du bienfondé de son intervention.

Sachant qu'une nouvelle plaidoirie ne serait pas tolérée et qu'il risquait de réellement faire perdre patience au responsable médical, le garçon émit un discret soupir avant d'acquiescer lentement. Les propos de l'homme en blouse blanche étaient justes, rien ne l'empêchait de rendre visite à Saphira pendant son séjour à l'hôpital lors des jours à venir. Et effectivement, il avait besoin de se reposer pour remettre de l'ordre dans ses idées. Cette journée n'avait pas été sans conséquences et il lui fallait repartir de l'avant à présent. D'autant que ses colocataires devaient s'inquiéter de ne pas le voir rentrer, lui qui aurait dû rester sagement à l'appartement pendant une majeure partie de l'après midi. Natsume n'avait pas besoin qu'elles s'en fassent pour lui à leur tour. Rien que le fait d'évoquer les accidents dont il avait été témoin -et responsable- plongerait les deux jeunes femmes dans l'inquiétude. Il lâcha doucement la main de son interlocutrice, la rassurant à l'aide d'un doux sourire avant de se pencher vers elle pour déposer un bisou sur son front.

« Il a raison, je vais rentrer. Fais attention à toi et rétablis toi vite. Je repasserai te voir dans la semaine, je te le promet. »

Message par Invité Dim 10 Fév - 11:48

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Les yeux toujours plongés dans les miens, et les miens toujours dans les siens, je le sentis me détailler profondément, jusqu'à isoler toutes les couleurs qui formaient le vert émeraude de mes prunelles. J'en fis autant, pour distinguer des petites paillettes oranges et jaunes dans ses iris d'apparence si uniforme et rouge. Lors de ce contact, je sentis mon coeur de gonfler. Le retour soudain de mes émotions s'accompagnait de sentiments que je ne me rappellais pas avoir déjà ressenti, dont un eprofonde affection pour ce jeune homme, qui semblait tant partager ma peine. Il savait ce que j'endurais, pour le vivre aussi, et je savais qu'à présent, personne ne pourrait plus me comprendre aussi bien que lui. Je me sentais irrésistiblement attirée vers ce jeune garçon à l'air si égaré, et pourtant si conscient de son sort. La direction que nous avions prise aujourd'hui nous garantissait un bout de chemin ensemble, mais lui voudrait-il de quelque chose de plus grand que de l'amitié ? Mon coeur se serra à cette pensée, surtout quand je sentis ses doigts se resserrer doucement sur les miens. Il n'avait pas refusé le contact, mais était-ce par ce qu'il était trop noyé sous ses pensées pour réagir ? Nouveau serrement dans ma poitrine.
Je savais qu'il était tout aussi conscient que moi du danger que représentait cette amitié naissante,mais il savait aussi que s'il n'avait pas fuit, c'était parce qu'on ferait face à tous ces obstacles. Après tout, nous pouvions être si proches, alors qu'au départ, tout nous opposait... Je savais que j'aévais besoin de ma présence, que le savoir à côté de moi faisait envoler toutes mes angoisses. Sentir sa paume chaude et douce dans le creux de la mienne calmait mes doutes, et pourtant je savais que l'amitié, ou même l'amour, pouvaient se montrer aussi redoutables que la présence de Jaramiah. Faire confiance aux autres ouvrait la porte aux trahisons et à la douleur, mais qu'importe: tant qu'à choisir le moindre des maux, autant choisir celui-là. J'avais si peu vécu, si peu profiter de ma vie avant de mourir, qu'il était tant que je me mette vraiment à respirer, à aimer, et à profiter de ce quotidient, de toutes ces petites joies qu'offrait une vie d'humain. Je me languissais en silence de l'odeur qui émanait de natsume, toujours patiemment assis à côté de moi, tenant ma main, lui aussi perdu dans ses réflections. Etait-il, comme moi, entrain de ce demander où tout ceci nous ménerait, ou était-il seulement inconscient de ce que je resentais pour lui ? Etait-il convaincu qu'il n'y aurait jalmais rien entre nous d'autre que de l'amitié ? C'est à cet instant précis que je regrettai de ne pas avoir ce pouvoir de télépathie dont bénéficiaient certaines créatures. Pourtant, il aurait été si simple de lui poser tout bonnement la question... Mais les mots me manquaient. Me fuyaient comme s'il ne fallait pas que je demande. Alors je me tus.

Le sourire tendre sur le visage angellique de Natsume me fit fondre. Il était beau, gentil et partageait tout ce que j'endurais, alors comment me convaincre qu'il pourrait me briser en m'annonçant un beau jour que je serai seule à l'aimer, et qu'il ne partagerait pas un fardeau de plus ? Que cette fois-ci, je serai l'unique porteur de ce baggage sentimental ? Pourtant, je devais m'y attendre, car s'était possible. J'avais tant entendu parler de ces films, où l'héroïne seule aime passionnément un homme qui ne voudra jamais d'elle.... Et j'avais aussi tant entendu parler de la fin tragique de ces jeunes femmes, éprises d'un prince charmant qui les a rejetées... Serai-je la prochaine à passer par là ? Après l'avoir sauvé de moi-même, devrai-je partir sans lui, quitter ce monde pour de bon, en sachant qu'il ne resterait de moi qu'un corps habité par une autre ? Toutes ces questions, je ne voulais pas me les poser, elles me faisaient si mal... Mais je savaais pourtant que je n'avais pas le choix. C'était tout ce que l'amour inffligeait. Plus qu'un possible bonheur, c'était aussi tout un flot de questions sans réponses, de doutes jamais vraiment dissipés. Mais plusque les conséquences de l'amour, c'étaient celle de l'humanité. Car les créatures de la nuit ne souffraient quasiment pas. Durant ces vingt cinq longues années, je n'avais jamais eu mal. Mais quel poids était le plus lourd ? Ne pas souffrir, ou vivre avec toutes ces émotions qui encombraient la vie d'un Homme ? Là encore, à choisir le moindre mal, autant choisir de vivre vraiment, et surtout pour soi-même, pas pour une autre qui n'avait que faire des émotions de son hôte, qui n'avait qu'un but: le détruire.
Nous étions à présent deux dans ce combat à l'issue inconnue et possiblement mortelle, mais je ne voulais pas la fuit, car y tourner le dos serait être lâche, et maintenant qu'il était là, je ne voulais plus l'être. Je voulais porter sur mes épaules une partie de sa souffrance, pour le soulager. car s'était avant tout un des attributs d'un ami, puis d'un amant, non ? S'il fallait que je porte tous les malheurs de la planète sur mon dos pour le séduire, pour le conquérir, alors soit, je le ferai sans me plaindre. Après tout, j'avais contribué à une grande partie de ces malheurs, tant j'avais ôté de vie, tant j'avais supprimé d'innocents, tant j'avais répendu la souffrance. Des familles avaient perdu leurs enfants, des amis leurs proches, des amants leurs moitiés... Alors ne serait-il pas normal qu'il me rejette ? Après tout, quil me fasse du mal ne serait qu'un retour d'ascenseur, qu'une vengeance pour ces pauvres bougres que j'avais anéantis sans les connaître. Et pourtant, j'avais toujours autant besoin de lui pour vivre, il était mon oxygène, et quand il quitterait cette pièce, j'étoufferai, je le pressentais. Car je n'avais personne d'autre que je pouvais espérer voir, mis ç part le personnel de l'hôpital. Toujours plongée dans ses yeux, je n'avais pas pris conscience de l'entrée du médecin venant m'ôter la seule chose qui pourrait réellement me guérir. Quand il reprit la parole, je m'apperçus que je carressais doucement le dos de sa main du doigt. J'étais complètement ailleurs, enfermée dans une bulle ou seuls lui et moi avions notre place, les autres en étant totalement exclus. Mais il me fallut bien redescendre sur terre:

-Mais la liberté n'est rien pour moi si tu n'es pas là pour la partager... Si tu n'étais pas là aujourd'hui, qui sait combien de gens l'auraient encore payé de leur vie... Et je sais que quand tu partiras, je serai de nouveau seule... Pourtant, je sais que tu seras obligé de t'en aller... Promet-moi de vite revenir me voir.

Mes paroles retentirent comme un coup de canon dans ce silence si différent de ceux qui avaient précédés. Nous étions tous les deux trop émus pour se répondre, pour trouver les mots qui feraient du bien à l'autre. Surtout que j'ignorais s'il avait compris l'intention qui se cachait derrière mes précédents propos. Car si j'avais avoué l'aimer, je l'avais fait à demis mots, comme je l'avais toujours fait. Parler directement de mes sentiments n'avait jamais été mon fort, même quand j'étais encore humaine, à tel point que je commette un crime odieux. Et je doutais que Natsume ait compris le véritable sens de mes paroles. Nos destins étaient à présent liés, mais jusqu'où ? Et se retrouveraient-ils un jour, ou seraient-ils condamnés à rester éternellement inconnus ? Je savais que si la seconde option était la bonne, je risquai de très mal le vivre. pourtant, c'était incontestablement une idée comme une autre. je repensais une nouvelle fois à ces films, priant pour ne pas être l'héroïne de celui-ci. Avant que Natsume eu le temps de me répondre, la porte s'ouvrit une nouvelle fois sur l'homme en blouse blanche, et nous eûmes du mal à se défaire des prunelles de l'autre, mais quand ce fût fait, nous nous retournions de concert vers l'homme, dont nous connaissions parfaitement les motifs de sa venue. L'heure était venue, le jeune homme devait s'en-aller...Les mots du médecin me firent l'effet d'autant de couteaux plantés dans ma poitrine. je savais que ce moment était inévitable, mais ça n'en rendait pas pour autant les choses plus faciles. Natsume acquieça, après avoir émit un très léger soupir que j'eus l'impression d'avoir été la seule à percevoir. Je respirai de nouveau difficilement à rpésent, sentant un malaise croissant m'assaillir de nouveau. J'étouffais une nouvelle fois.
Je savais bien que le responsable médical avait raison, et que l'un comme l'autre, nous avions besoin de repos, pour mettre nos idées en ordre, mais je savais que je ne dormirai pas cette nuit, trop préoccupée par les sentiments qui m'avaient étreinte. A moins de me mettre un somnifére capable d'endormir un éléphant dans ma perfusion, rien ne me ferait fermer les paupières, j'en étais consciente plus que tout autre... Quand il se sépara doucement de ma mai, j'eus du mal à me résigner de ne pas le retenir, et mon bras tomba sur les draps blancs. Tremblante, je sentis une vague de bien-être parcourir tout mon corps, quand Natsume posa sur mon front un baiser. Je me retins une nouvelle fois d'attirer son visage juvénile vers mes lèvres, me doutant qu'il l'aurait sans doute mal pris. Sans m'en rendre compte, je m'étais presque assise dans mon lit durant la période que nous avait donnée le médecin, et je reposais doucement ma tête sur l'oreiller, ignorant un léger élancement dans mes membres.

-Je vais avoir du fil à retordre si je veu me faire mal, ici. Tranquilise-toi... Merci. Reviens vite...

Je me tournai vers la porte pour le regarder la franchir, le coeur lourd. Quand les deux hommes eurent quitté la pièce, je sentis une larme rouler sur ma joue. Je me mis alors à réfléchir plus intensément que jamais à cette journée, sans jamais réussir à m'endormir.

Rp clos.

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