Avventura
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Message par Invité Dim 23 Nov - 19:47

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Alors qu'elle levait les yeux sur l'horizon, elle aperçut le soleil, glissant lentement mais sûrement derrière celui-ci, alors que la lune était déjà haute dans le ciel. C'était la première fois que la jeune femme était spectatrice d'un tel phénomène, pourtant si commun du reste des êtres vivants. Elle ne savait pas que c'était là un cycle naturel qui se répétait sur cette endroit depuis des milliards d'années. Elle ne savait pas ce qu'était cet endroit tout court en réalité, ni même ce qu'elle était elle même. Depuis le moment où elle avait ouvert les yeux, le soleil avait baissé dans le ciel, et sa luminosité avait diminuée. 2 heures exactement c'étaient déroulées depuis le moment où elle s'était réveillée, et cela faisait autant de temps que la femme marchait tant bien que mal dans la neige, en direction de la ville, attirée par ses couleurs. C'était la curiosité qui la poussait ainsi à avancer, voulant découvrir, savoir ce qui l'attendait là bas, en bas.
Plus elle avançait, plus petit à petit la neige se faisait de plus en plus fine, de plus en plus éparse, avant de disparaitre du paysage, laissant place à des rochers et de la verdure. La jeune femme était encore loin d'avoir atteint le bas de la montagne, lorsqu'elle sentie que ces jambes ne pourraient bientôt plus la porter plus loin. Elle s'effondra alors dans le silence, les jambes couvertes d'ecchymoses, les yeux tournés vers son objectif. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle comprit qu'elle ne pouvait plus avancer, et ferma les yeux, attendant le moment où elle pourrait reprendre la route. Enfin, en supposant que ce moment allait arriver un jour.

Au bout d'un certains temps, elle entendit du bruit, un bruit différent de ce qu'elle put entendre jusqu'à présent. Un bruit ressemblant à celui de ses pas, mais plus fort, plus lourd... Doucement, elle releva la tête , alors que ses jambes refusaient toujours de bouger, et pu discerner une silhoutte s'approchant d'elle, en courant. Il s'agissait d'un être qui lui ressemblait, un Homme, tentant de fuir quelque chose, la peur dans le regard. Toutefois, elle ne réagit pas, restant assise, le fixant de ses yeux magenta, un regard que l'Homme ne tarda pas à remarquer. Celui-ci se mit à ralentir, visiblement ébahit par cette vision.


-Qu'est-ce que... une femme nue? Je délire c'est ça? Mais.. Si je délire... Je peux faire ce que je veux! C'est génial!

Un raisonnement court et stupide pour certains, un véritable éclair de génie pour celui qui venait de l'énoncer. Sur ces mots, un grand sourire apparu sur son visage, alors qu'il reprit sa course en direction de la jeune femme. À peine arriver à porté, que l'homme la plaqua au sol touchant son corps fin, le reniflant bruyament, le léchant... Elle ne comprennait pas ce qu'il se passait, mais était sûre d'une chose : ce n'était pas agréable, loin de là. Toute fois, elle ne réagissait pas aux assaults de l'homme, le regardant avec un regard neutre et vide, qui sembla au bout d'un moment profondément l'irriter. Se crispant, il donna un coup à son visage, vociférant des insultes à son encontre.

-QUOI? QU'EST CE QU'IL YA SALOPE, DIT QUELQUE CHOSE ENFIN!


Il n'obtenu aucune réponse de sa part. Toutefois, la réponse allait probablement venir de quelqu'un d'autre. En tourant un peu la tête, la jeune femme pu apercevoir derrière l'homme une seconde silhouette qui s'approchait, bien plus massive. Elle ne savait si la présence de cette personne était annonciatrice de bonne nouvelle, mais si elle pouvait la sortir de cette situation, ce serait aimable d'elle...

Message par Invité Dim 23 Nov - 21:05

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Des semaines, non des mois entiers s’étaient écoulés depuis qu’on lui avait présenté son nouveau bureau. Loin d’êtres raffinés, somptueux et arrogant, il fut agréablement surprit de découvrir une pièce simple et sans motifs. Quelques tableaux de ses prédécesseurs décoraient le haut du mur faisant face aux étagères pleines à craquer d’épais volumes en tout genre. Des livrets de comptes, des encyclopédies, des recueilles de photos, il y avait même des livres de magie anciennes. Intrigué, les trois premiers jours furent pourtant très long, voir même complètement dérisoire. Pas d’action, pas de gens venant se présenter plus naturellement à lui. Beaucoup trop de monsieur emplis de crainte. Au finale, les seuls moments constructifs qu’il avait passés furent ceux du quatrième jour. Sans alerter qui que ce soit, Soleon s’était permit d’entrer dans l’immense cage qui contenait les rebus d’une société aux reflets naturellement violents. Beaucoup d’entre eux s’étaient aux premiers abords, écartés, méfiés, voir même radicalement enfui à sa vue. Les inspections personnel des anciens directeurs avaient semble-il encore marqué beaucoup d’entre eux. Sans geindre, ni soupirer, le lion noir s’était contenté de débarquer avec un ballon de basket sous le bras. Beaucoup se moquèrent, personne n’osa s’approcher du prétendu monstre. La plus part le connaissait de réputation, un ancien des commandos d’assauts, un soldat pro Cercle jusqu’à la moelle. Certains allaient jusqu’à le traiter de fasciste. Une ambiance tendue, avec laquelle il n’eu aucun mal.

Une demi-heure après son entrée, c’est sans complexes qu’il se balada dans la cours gagnant aisément le terrain de basket. Deux groupes d’individus loufoques le dévisagèrent, ayant du mal à comprendre ce que venait foutre le directeur ici. S’imaginant les scénarios les moins agréables en premier lieu, trois d’entre eux se levèrent, commençant à raser les murs aux pieds desquels ils avaient pour habitude de se regrouper. Mais avant qu’ils ne puissent s’enfuir, la balle manqua de quelques centimètres le visage d’un des détenus réticents. Ce dernier s’immobilisa immédiatement, lançant un regard noir et défiant à l’homme qu’ils allaient surnommer « le patron ». Un sourire dégagé étira faiblement sa balafre, sans dire un mot, le géant ramassa la balle qui rebondissait tranquillement à ses pieds. Faisant signe aux prisonniers environnant de venir les rejoindre, il s’installa au milieu du terrain, laissant les équipes se faire naturellement. Pas un seul n’osa lui adresser la parole, mais tous comprirent ce qu’il voulait. Le match commença en moins de dix minutes, bousculades, démonstrations de puissance, points et ratés s’enchaînèrent dans une ambiance qui sans être bonne restait pourtant excellente. Lorsque l’un des plus épais bonshommes de l’équipe adverse, projeta le directeur contre l’un des murs par réflexes sécuritaire. C’est instantanément qu’une tension dès plus oppressante s’installa. Figeant sans la moindre difficulté les deux équipes déséquilibrées de tôlards, c’est s’en même y prêter la moindre attention qu’il se releva en prenant le ballon. Se dirigeant naturellement vers le panier en driblant maladroitement. Esquivant ses adversaires qui semblaient avoir reprit du poil de la bête, c’est motivé qu’il marqua un Dunk. Secouant le poteau auquel il venait de rester accroché, c’est sous plusieurs rires et applaudissements qu’il retomba mollement sur ses deux jambes.

Depuis ce jour, tout les Vendredis étaient signé par un match de basket auxquels de plus en plus de monde venaient. Prétendant posséder la meilleure équipe de toute la ville, tous voulaient avoir l’opportunité de botter le cul du Patron à travers cet événement sportif. D’autres, au contraire, prenaient carrément plaisir à jouer dans son équipe. Reconnaissant son esprit sportif, ainsi que ses actions, les tôlards appréciaient cette journée. Mais ce Vendredi là, allait être le premier Vendredi sans basket, bien sûr ils joueraient sans lui. Et c’est sans prétention qu’il imaginait la séance prendre une tournure moins conviviale. Pourtant, le devoir l’appelait, quelqu’un s’était fait la malle et on l’avait aidé. Se faisant plus de soucis pour les dommages que risquait de générer l’imbécile s’étant échappé, il s’était lui-même désigné pour le traquer. Confiant aux reste des gardiens d’enquêter sur les problèmes internes. Un rapport allait être rédigé dès son retour, mais pour le moment, personne ne devait contacter le Cercle. Ils avaient suffisamment de boulot de leur côté, un simple évadé n’allait pas être difficile à retrouver, surtout qu’il était reconnaissable. Grand trapus, sec comme une brindille, les cheveux frisés qui partaient en couilles avec une barbe de trois jours baignant dans une sueur qui l’imbibait en permanence. Peu de monde aimait Garet, Violeurs, pédophiles et assassin multirécidivistes. Peu de gens l’avaient croisé à l’extérieur de la cellule, à l’exception des douches collectives ainsi que des moments de repas.

Simulé un suicide, pour ensuite en profiter pour s’échapper après avoir assommé l’infirmier en charge de sa condition physique. Il n’y avait là rien de très originale, ni même d’impressionnant, ce n’était rien d’autres qu’un rebus. Un élément dont il aurait aimé pouvoir se débarrasser, mais la partie la plus difficile de son boulot était justement de parvenir à un résultat bénéfique sans jamais user de violences gratuites. Il n’avait pas eu besoin d’échanger le moindre mot avec les amateurs de baskets, alors il ne ferait pas  d’exception avec ce fameux Garett. Garant tranquillement la voiture de fonction aux pieds de la montagne, c’est vêtu d’une paire de baskets de randonneurs, d’un treillis militaire gris, ainsi que d’un ample manteau bourré de fourrure synthétique brunes qu’il entama la pente. Si ses indications s’avéraient justes, d’après ses hommes une cabane lointaine perdue prêt des flancs de cette montagne lui servait de cachette. Les enquêteurs de l’Avventura l’avait identifié quelques années plutôt, envisageant initialement de l’arrêter là bas. Ils eurent un contre temps, les obligeant à œuvre dan un motel moisis des quartiers dévastés. On lui avait dit qu’il pourrait potentiellement s’être armé en cours de route. Bien qu’être une ordure de son espèce, nourrir souvent l’empathie, il était aussi un excellent randonneur qui connaissait aussi bien la forêt et les montagnes que certains lycans. Le suspect aurait très bien pu y dissimuler des vivres, des armes, autres affaires comme de nouveaux papiers, voir peut être même un uniforme.

Trois heures de marche plus tard, Soleon se retrouvait à suivre des traces de pas ayant profanés une terre sèche et habituellement préservées de traces humaines. Plusieurs odeurs affluaient à ses naseaux, lorsqu’il s’obligea à prendre une forme un peu plus féline. Loin d’être transformé entièrement, ses yeux, ainsi que ses canines étaient un peu moins humaine. Un air menaçant jurait avec l’élégance de sa démarche. Il avait réussit à flairer la sueur du fugitif, pas de doute possible, c’était bien le parfum dénué de saveur d’un homme fatigué qu’il sentait là. Pressant le pas, le directeur se surprit à trotter, bondissant d’un rocher à l’autre, martelant péniblement le peu d’étendues herbeuses sur lequel il pouvait reprendre pieds. Un vent renversant soufflait dans son dos, comme si la nature elle-même l’encourageait à retrouver au plus vite le fugitif. Il n’avait pas eu le temps de faire quoi que ce soit de mal, Soleon ne pouvait le tolérer. Sa responsabilité était engagée depuis la seconde ou il avait regardé les siens dans les yeux. Il le ramènerait par la peau des couilles s’il le fallait, avant qu’il n’ait eu le temps de retourner à ses vices l’hybride comptait bien lui mettre la main dessus.

Malheureusement, il l’entendit hurler, il entendit les désagréables notes que ses cordes vocales jouaient. Plus la peine de courir, il marchait, décidé à mettre un terme à cette traque ridicule. Il en avait vue d’autre, il avait chassé des rebelles, des terroristes, ainsi que des bêtes dénuées de sens commun dans ses même bois. Son passé militaire, le frappait à chaque pas un peu plus durement. L’orchestre, dans lequel, sa voix, ses gestes et ses émotions répondaient au lourd bruit des semelles renforcées du lion noir. La cible était en vue, malheureusement il était déjà trop tard. La tentation s’était de nouveau emparée de sa raison. Il recommencerait, encore et encore, il voulait cette chaire qu’elles lui refusaient toutes. Il désirait sentir, goûter leurs peau, profaner ces belles femmes qui faisaient de l’Avventura un endroit ou les touristes repartaient content. C’était l’offense de trop, en tant que figure emblématique des forces d’élites, en tant que patron de la prison et surtout en tant que lion affamé de justice. Soleon craqua, laissant le pression reposant sur ses épaules lui échapper dans un cri plus qu’explicite :

-C’est fini !

Garett s’arrêta, savourant les dernières secondes de proximité avec ce corps nue passionnément. Sa main alla même se glisser là, ou nul homme indésiré ne pouvait se permettre d’aller. Les crocs de l’hybride s’entrefermèrent les uns contre les autres, joignant les poings c’est lentement qu’il approcha de l’obsédé, ce dernier se redressa à son tour puis braqua un modèle de pistolet assez commun dans les séries policières américaine. Un neuf millimètres que Soleon ne put identifier, sans faiblir ou même laisser paraître le moindre doute. Le lion noir continuait sa marche :

-Arrêtez de faire le con ! Si vous continuez  je bute cette salope sous vos yeux ! Je n’ai pas la moindre chance face à vous, même avec ce flingue. Mais tout le monde sait que vous ne vous risquerez jamais la vie d’autrui aussi simplement !

-Tu l’as profanée, tu l’as offensées, je te châtierais en son honneur et âme. Lâche ce flingue !

L’homme commença à trembler, regardant avec une frayeur non contenu les pâles sphères vides de la jeune femme. Quelque chose clochait, mais quoi ?

Message par Invité Lun 24 Nov - 19:43

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Les mots de l'homme massif résonnèrent dans la tête de la jeune femme. Les premiers d'abord : Il fallait y mettre fin. Mais à quoi? À qui? Cherchant ces réponses, elle se mit à regarder dans la position dans laquelle elle était. C'était donc mal? Il fallait mettre fin à se sentiment désagréable qui la parcourait depuis que l'homme s'était mis à la toucher? Mais comment? Elle essaya tant bien que mal de bouger, mais la force de son agresseur était bien supérieure à la sienne, et la moindre tentative était tout de suite contrée par une pression encore plus forte de celui-ci. Piégée, incapable de comprendre comment mettre fin à cela, elle tourna la tête sur le côté, regardant un brin d'herbe, attendant que le moment passe. Ce qu'elle y vit, bien que commun dans la nature, lui permit de réagir.
Il ne s'agissait que de deux fourmis, s'affrontant. L'une d'elle, légèrement plus imposante que l'autre, immobilisa son adversaire, et le tua. Le plus fort a vaincu, et le plus faible est mort. Quelque chose de simple, courant dans la nature, mais qui lui fit comprendre comment réagir, et qui la fascina. Etais-ce le concept de la mort qui lui inspirait autant? Elle n'en savait rien, mais elle comptait bien le découvrir...

Reportant son regard sur l'homme, avec cette nouvelle volontée, la jeune femme sentit une étrange sensation lui parcourir. Le sentiment qu'elle était la plus forte, qu'elle avait le pouvoir de renverser la situation. Au même moment, l'homme bien plus massif venait de nouver de prononcer des paroles puissantes, qui résonnèrent de nouveau en elle, et activa ce pouvoir.
L'air autour d'elle se mit à se refroidir drastiquement, ce qui prit le fugitif de surprise, ses yeux fixant les siens, dans une peur peu commune. Alors qu'il relacha subitement la pression qu'il exerçait sur elle, la jeune femme le renversa brutalement, tout en gardant le contact visuel, ses longs cheveux d'un blanc neige retombant sur eux deux. C'est alors que des cristaux de glaces se formèrent petit à petit dans l'alignement de sa main, créant progressivement une longue lame de glace, qu'elle s'empressa d'enfoncer dans le ventre de l'agresseur, maintenant agressé. Un cri de douleur, fort et rauque s'échappa de sa gorge, qui fit esquisser un sourire étrange sur les lèvres de la jeune femme. Il était difficile d'y lire une émotion cohérante au contexte, et les seules réponses possibles semblent bien trop macabres pour être réelles. Mais c'était pourtant le cas : le bruit de la chaire se déchirer, la sensation de la lame faisant son passage dans la peau et le corps du fugitif avaient laissé un sourire doux, mais chargé de sadisme sur son visage. Elle ne s'en rendait pas compte, mais elle jubilait même en le sentant se débattre, incapable d'articuler des mots autre que des insultes. La température nulle de la lame empêchait le sang de couler, le glaçant à son contact, brulant presque la peau autour de celle-ci, ne faisant qu'accentuer la souffrance et les cris de douleur du condamné.


-Je vois... Le plus faible souffre... et meurt face au plus fort... C'est beau... N'est-ce-pas?


Alors que ces mots, soufflés d'une voix douce mais faible sortait de ses lèvres, elle tourna la tête vers l'autre homme, son sourire toujours présent sur son visage. Cette question lui était adressée, car elle savait pertinemment qu'il était un prédateur, et qu'il faisait lui aussi partit des plus forts. Elle reporta ensuite son attention sur le souffrant, tournant la lame dans la plaie, analysant, et inconsciemment, se délectant de ses cris et de ses réactions, de son regard terrifié, et de son approche de la mort...

Message par Invité Mar 25 Nov - 17:52

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Mais qu’avait-il encore dit ? Ses yeux décortiquèrent la scène, sans qu’il ne puisse ordonner quoi que ce soit à ses jambes. Etait-ce une forme de justice ? Pouvait-il réellement intervenir ? Sans en douter, il était responsable des actions de cette créature aux reflets d’ivoire. Mais n’était-il pas en train d’assister à la plus belle forme de justice ? Pouvait-il réellement intervenir sans faire opposition à la vie elle-même ? Il était un parasite, un profane, meurtrier récidivistes combien de filles vertueuses avaient perdue leurs âmes ? Combien d’âmes avaient-elles étés bafouées, brisées ? Lui qui sans ménagement s’était empresser de forcer les portes les plus sensibles de leurs corps, noyant leurs fierté sous un flot d’infamies dépossédé de pudeur ou de logique.

La colère montait, brûlant sa poitrine bombée, le lion noir observait inflexible là très longue scène. Une mise à mort qui malgré son funeste objectif, amenait à Soleon une réponse universel qu’il avait trop de fois affronté. Les yeux de cette enfant, sa voix, qui était-elle ? Comment pouvait-on matérialiser aussi aisément un pic aussi tranchant, sans incantations, ni même composants ? Etait-ce donc ça les enfants de la nature ? Elle ne dégageait pas d’odeur particulière, si ce n’est cette aura glacée qui parvenait à figer les pulsions du colosse. Les couinements dégoulinant d’immondices du fugitif n’atteignaient pas le cœur du directeur, il n’arrivait pas à vouloir l’aider. Comment aurait-il pu sanctionner cette splendide mise en œuvre ?

Ses doigts se délièrent lentement, ses crocs prirent une dimension beaucoup moins agressive, ses yeux gardèrent leurs teintes impériales, sans pour autant préserver l’aspect du félin. Elle jouait, la vie de cette vermine n’avait jamais prit le moindre sens. Dénué de bonté, il allait même jusqu’à prétendre pouvoir bander jusqu’à ces derniers instants. Plusieurs râles étouffés achevèrent une désagréable sensation de dégoût humain. La pitié amenait bien trop souvent l’empathie, ne désirant pas céder à ce genre d’émotions improductives, Soleon s’approcha lentement du corps frigorifié. Il sentait venir les rumeurs blessantes, les accusations frauduleuses, pour le plus grand plaisir de ses détracteurs. Pourtant, la seule chose l’inquiétant fut cette petite chose blanche, armée d’un pic de glace. Son corps était désormais teinté par le sang, contrastant avec cette pâleur naturelle, la bête était fascinée. Pourquoi se trouvait-elle ici ? Non, que pouvait-elle bien attendre ici ? De plus, en quoi ses mots avaient-ils bien pu la pousser à commettrai un acte aussi macabre. Elle avait aimée ça, sans prétendre le lire dans ses yeux, son corps nu semblait être très légèrement secoué par un stimulus que Soleon reconnaissait. Loin d’être une excitation commune, l’appel du sang légitime amenait souvent à ce genre de stade. Mais généralement, les tueurs sanguins dégageaient une chaleur commune que l’odorat du matou lui permettait de classer. Là, il n’y avait rien, si ce n’est ce froid insaisissable, et cette petite créature salit par l’immondice humaine.

Ne pouvant blairer le sang, le lion enleva son manteau, puis en extirpa un mouchoir noir aux contours dorés. Heureusement il n’avait pas encore eu besoin de se moucher dedans depuis le dernier lavement. Alors autant qu’elle en profite. Si cette nudiste pouvait parler et tuer, alors elle devait pouvoir s’essuyer toute seule. Voulant simplement s’en assurer, il s’empara délicatement de son poigné, retrouvant ses réflexes d’agents du Cercle, il effaça lentement toutes traces d’hémoglobines sur sa main non armée. Puis l’invita à le faire sois même, une fois le geste aussi simple que censé  accomplit. Il hésita un bref instant, puis passa son manteau atours des épaules de la jeune fille, sans dire un mot il se releva en lui tournant le dos, allumant un cigare.

Une amère sensation d’échec lui desséchait la langue. Finalement, même la vermine pouvait l’atteindre, même les rebus avaient le droit d’être sauvé. Il n’y avait pas eu la moindre justice, au contraire, elle s’était contentée de satisfaire ses plus bas instincts. Avait-il commandé à son âme de châtier ce profane ? Avait-elle réellement réagit ainsi ? Œil pour œil… dents pour dents…ce n’était pas en quoi il croyait ! Ni ce en quoi le Cercle croyait, pourtant. Ils lui avaient montré, ils lui avaient fait comprendre qu’ils se refusaient tous à abandonné le chaos habitant l’homme. Ils ne désiraient pas plus la paix que les rebelles, ils cherchaient une raison d’exister à travers un pseudo combat prémâché.  Il les éliminerait, tous iraient finir leurs existences néfastes au fonds des abimes et cette petite fille allait l’y aider.

Sans se retourner, il laissa sa langue claquer après avoir soupirer un épais nuage de fumée. Ce cigare était censé fêter sa victoire, pouvait-il vraiment le fumer comme ça, à côté du symbole le plus cruel et criant de sa défaite ? Bien sûr qu’il le pouvait, lui était encore en vie :

-Non… il n’y a pas de beauté…juste souffrance et euphorie. Aimes-tu…ce monde ?

Message par Invité Mar 25 Nov - 19:47

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Petit à petit le râle du fugitif s'étouffa, un silence pesant se mettant en place, seulement interrompu par le bruit de la chaire qu'on agitait. Comprennant que sa vie venait de s'éteindre, la jeune femme perdit son sourire et reprit une expression neutre, retirant son arme du corps du défunt. La mort n'étant que la finalité, ce qui la galvanisait en réalité était de voir la vie se débattre avant de s'éteindre et de disparaitre. Un ridicule combat à l'issue unique. C'était son plaisir macabre, qui pourtant lui paraissait le plus simple et le plus normal du monde. C'est pourquoi elle ne comprit pas pourquoi l'autre homme vint jusqu'à elle pour essuyer les traces de sang qui la couvraient. N'étais-ce pas là une marque de sa victoire? Un trophée à emporter? Et ses gestes... Pourquoi était-il bien plus doux que l'homme qu'elle venait d'abattre? Bien que ne comprennant pas son raisonnement, elle lacha son arme, et se contenta d'imiter ce qu'il venait de faire, sur le reste de son corps. Plus ou moins proprement : même après avoir "fini", on pouvait toujours voir quelques traces au niveau de sa main directrice, et entre les seins... Mais ça ne semblait pas lui gêner le moins du monde. Non, ce qui la dérangeait plus, était l'épaisse veste qui venait de s'abattre sur ses épaules, bien trop chaude à son goût, ce qui fit apparaitre une petite moue sur son visage. Mais elle ne l'enleva pas pour autant, la gardant, appréciant tout de même la douceur de celle-ci, et probablement parce qu'après tout, c'était le premier geste de bontée qu'on lui avait fait...

Sur les mots de l'homme, la jeune femme se leva difficilement, enjambant le cadavre sans même le regarder, puis se dirigea un peu chancelante vers un petit coin de verdure avant de s'agenouiller devant. C'était là qu'elle avait vu les fourmis se battre, et désormais, un papillon bleu voletait au dessus de ce champ de bataille miniature, ignorant tout autour d'elle. Les yeux fixés sur l'insecte, elle répondit à l'hybride, d'une voix un peu plus claire que la première fois.


-Je ne sais pas... Je ne connais rien de... ce monde...? Je ne sais pas pourquoi mais... Je le trouve beau... Voir les êtres vivre, jusqu'à ce qu'ils meurent... Les voir se débattre contre la mort... La vie est belle. Et vous... l'aimez vous?

Ces derniers mots, elle les prononça en se tournant vers son interlocuteur, avec un petit sourire. Elle était à la fois curieuse d'en connaitre plus sur l'endroit où elle était, et sur lui aussi, qui semblait complêtement différent de l'autre, et surtout, qui lui inspirait une certaine confiance. Elle ne comprennait pas pourquoi, mais la jeune femme commençait à ressentir que ce monde était bien plus complexe qu'il ne semblait. Et elle voulait en découvrir toutes les nuances. Et surtout en savoir plus sur ce concept de vie et de mort. Cette fascination, presque une obsession se faisait sentir dans chacune de ses paroles. Cette euphorie disait-il, qu'elle avait ressentie découlait de cette obsession, de la faire partager aux autres... Qu'ils le veuillent ou non. Un portrait peu glorieux de la jeune femme, qui passerait probablement pour une folle à liée après cela. Mais après tout, n'était-ce pas son innocence qui l'empêchait de sombrer dans la folie...?

Relevant le regard vers l'horizon, un petit soupir s'échappa de ses lèvres pâles, et avec lui, une étrange question :

-Le soleil meurt lui aussi...?

Message par Invité Mar 25 Nov - 21:41

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Un sourire angélique, elle ne s’en rendait pas compte mais elle possédait des attributs de pureté non négligeable. Outre la clarté physique qu’elle dégageait, son esprit semblait avoir été jusqu’à aujourd’hui préservé de la corruption maladive qui rongeait ce monde. Une preuve de plus, un être exceptionnel se dressait de nouveau sur son chemin. Encore une fois, le sang coulait, imprégnait, salissait et amadouait l’air. Les traces encore présentes entre ses seins, ainsi que celle résident de part et d’autres de la jeune fille lui laissèrent une impression morbide. Aimait-elle le contacte raffiné que provoquait cette substance étrangère sur la peau ? Si c’était le cas, il allait falloir agir. Elle ne pouvait prendre goût à la chaire, à la mort, ainsi qu’à l’immense tourmente qui s’emparait des vaincus une fois tombés. Non, Soleon ne pouvait accepter cette mentalité.

La pureté n’était qu’une illusion, tout ce qui foulait ce monde était voué à pourrir. Certains se contentaient d’accélérer le processus, alors que d’autres au contraire tentaient de laisser une trace plus mûre et propre avant de s’éteindre dan la dignité. Beaucoup refusaient de concevoir une vie de labeur comme un état amenant au bonheur. Cela rappelait vraisemblablement trop les dogmes religieux qui avaient traumatisés l’humanité sans distinctions. Pourtant, le peu de leçon qu’il en avait tiré lui avait permit de croire en ceci. La douleur est à l’ombre ce que le bonheur est à la lumière, l’un ne peut naître sans l’autre. Un paradis éternel détruirait l’homme, l’existence même, le cycle naturel des choses ne pourrait jamais tolérer cette forme d’utopie tragique. C’est pour cela, que volonté naturel ou non, Soleon se battrait, il ferait de cette ville un monde meilleur. Un monde ou la douleur et la tristesse serait les moteurs d’un bonheur sans limites.

Comment faisait-elle cette petite chose pâle, sur lesquels les rayons du soleil éclataient en des millions de faisceaux ? Pourquoi parvenait-elle à le faire réfléchir en cet instant de grandes perturbations ? Il y avait un mort, un homme qui malgré son vice, était sous sa responsabilité. Il girait ici jusqu’à la fin des temps, sans funérailles, sans amis ni familles pour le pleurer. La faiblesse s’était ça, ne pas être capable de maintenir des liens suffisamment fort pour progresser, avancer et marquer les gens. Disparaître sans laisser la moindre trace, quelle soit définitive ou non importait peu, les gens n’étaient pas ceux pour qui ils devaient vivre, mais faire vivre ceux que l’on aime n’était-il pas … ? Ses yeux se plissèrent douloureusement, alors que ses doigts venaient les frotter. Sa tête lui faisait mal, les bouffées de cigares l’aidaient à ne pas s’en aller trop loin, son esprit était beaucoup trop volatile ces derniers temps. La preuve, il avait laissé un homme se faire ouvrir sous ses yeux sans faire quoi que ce soit. Loin de culpabiliser, il savait ce que ce genre de choses entraînait. Les paroles de la présumée innocente raisonnèrent clairement aux creux de ses oreilles.

Se tournant à son tour pour lui faire face, c’est sans surprise qu’il fut séduit par la simplicité de son expression. Une femme simple, honnête, perdue mais abattue. Une forme d’espoir auquel il devenait difficile de croire. Elle aimait la vie, la mort, la lutte, il avait eu tord de penser qu’elle prenait plaisir à l’infliger elle-même. Elle venait simplement de vivre une expérience dont elle ne pouvait sortir que plus grande. Un sourire se voulant rassurant se dessina longuement, portant sans gênes le cigare du lion noir au coin gauche de ses canines. Que pouvait-il bien répondre ? Sans réellement comprendre comment, ni pourquoi, il sentit l’un de ses genoux toucher terre, ramenant son visage quelques centimètres moins haut du siens. Dominant toujours de par sa stature il retira son cigare, le calant entre ses doigts pour empêcher la nouvelle graine de s’en prendre plein la tronche :

-Le soleil est une étoile. Elle ne s’éteindra jamais là.

Il s’empara de sa main ensanglantée puis la posa sur sa poitrine, avant de terminer sa course en la calant sur le front de la gamine, tout en dessinant des traits surfait un peu partout dans son cou et autours de sa bouche. Sans réellement comprendre pourquoi, il ne put s’empêcher de rire en voyant sa réaction. Il était peut être en danger de mort, mais pouvoir dessiner avec le sang qu’il arborait des peintures de guerres librement sur elle à son insu l’amusait. Sans y voir la moindre perversité, c’est étrangement qu’il se sentit apaisé par la présence étrangère de l’enfant sauvage. Lâchant sa main en espérant avoir réussit à lui faire comprendre ce qu’il visait. C’est calmement qu’il se présenta en restant à sa hauteur :

-Je suis Soleon, as-tu un nom ?

Message par Invité Jeu 27 Nov - 22:34

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Fixant l'homme, la jeune femme ne pouvait être qu'encore plus impressionée par sa stature quand celui-ci vint s'agenouiller en face d'elle. C'était une masse, littéralement parlant, au visage dur mais au sourire se voulant chaleureux. Pas étonnant que le manteau était largement trop grand, quand on voit la largeur de ses épaules... Il y avait aussi cette aura qu'il aborait, qui donnait un sentiment étrange à la jeune âme, quelque chose qu'elle n'arrivait pas à cerner. Quelque chose entre le noble et le sauvage, que l'autre ex-être vivant n'avait pas. Quelque chose de chaleureux, qui faisait que ça ne la dérangeait pas, ni ne la mettait mal à l'aise de l'avoir si près d'elle. Mais sa connaissance limitée du monde l'empêchait de mettre la main dessus, alors elle acceptait ce fait, sans se poser trop de question. Mais elle voulait en savoir plus, à propos de lui, de ce qui l'entoure, et surtout, de ce qu'il est...

Ecoutant ses explications sur le soleil, la jeune femme leva un sourcil interrogateur. Ainsi, les étoiles ne meurent pas? Voilà un autre concept qu'elle ne comprennait pas : pourquoi, alors que toute chose dans la nature semble prompt à mourir, les astres ne le peuvent?
Elle n'eut toute fois pas bien le temps de poursuivre sa réflexion, que l'homme bestial se mit à se servir de son corps comme d'une toile de peinture, en se servant du sang qu'elle n'avait pas réussi à sécher avec son mouchoir. Elle se laissa faire en faisant des grands yeux, ne comprenant pas réellement la démarche, parfois frissonant à cause d'un trait placer dans un endroit sensible. Les réactions et les actions de cet homme lui échappait complêtement, ne faisant que renforcer sa curiosité vis-à-vis de lui. Une de ses questions trouva toute fois assez vite une réponse : ainsi son nom était Soleon. Si ce n'est que ce nom ressemblait au mot "soleil", il ne lui faisait rien, ne lui disait rien. Mais en se répètant le nom, et en l'associant à son visage, elle réussit à lui donner un sens, qui lui serait propre, qu'elle seule pourrait comprendre. Quelque chose qui ferait que le simple fait d'entendre, ou de se rappeller ce nom, lui provoquerait un sentiment plaisant en se rappellant de cet instant.


-Sol... Eon... Soleon...

La jeune femme ne répondit toutefois pas immédiatement à la question, baissant les yeux, car elle même n'était pas certaine de la réponse. Un nom lui était venu au moment de son éveil, mais elle ne savait pas non plus à quoi il correspondait, et avait le même son creux que lorsque Soleon lui fit son nom pour la première fois. Mais maintenant qu'elle réfléchissait... Cela pouvait-il être son nom? Mais dans ce cas, qui l'avait nommée ainsi? Pourquoi ce nom là? Elle n'était pas sûre, elle n'était sûre de rien, et cela se voyait en cet instant sur son visage. Mais elle devait lui répondre quelque chose, elle voulait lui répondre.
Après un long moment de silence, la jeune femme releva un peu le visage vers lui :


-C'est... Je crois que c'est.. Bismarck...


Se rendant compte de son ignorance, le visage de Bismarck avait repris une expression neutre. Il y avait beaucoup trop qu'elle ne comprennait pas, et cela la faisait réfléchir, peut-être beaucoup trop pour l'état dans lequel elle était : jetant un coup d'oeil à la ville qu'on pouvait apercevoir en bas de la montagne, elle tenta de se lever, mais retomba presque aussi vite à genoux, se rattrapant de justesse à Soleon, pour ne pas finir face contre terre. Ses jambes étaient couvertes d'égratinures, et des hématomes commençaient à apparaitre sur celles-ci, causées par la rage du fugitif. Sa douleur n'était visible que par la légère crispation de son visage, mais aucune plainte ne s'échappa de sa bouche. Les heures des marches l'avaient éreintée, et il allait être compliqué de rejoindre sa destination dans cet état là...

Message par Invité Ven 28 Nov - 23:31

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Lorsqu'elle tenta de marcher, Soleon sentit une forme de déchirement saccageant ses intestins. Sans comprendre comment il en était arrivé là, il se redressa immédiatement, après l'avoir vue se vautrer lamentablement contre lui. Sans rancœur, ni mépris, le lion chercha à soutenir la jeune femme. Le plus difficile était de ne pas la brusquer, la maintenir debout, sans pour autant l'empêcher de respirer ou de bouger à sa guise. Sans savoir si ses efforts payaient, c'est sans sourire qu'il prit la décision de la porter sur ses épaules. Son nom l'avait laissé sceptique, tout le monde ne pouvait pas porter ce genre de nominatif. Pourtant, bien que l'idée et le sens viril de l'ancien chancelier lui venait en tête.

Ca ne lui allait pas si mal, quelque chose de fort, d'ancien et de froid. Oui, quelque chose qui tel un énorme iceberg fendait le courant en traçant impérialement son chemin. La représentation épique de ce nom convainc au finale parfaitement, elle était en quelque sorte adoptée. Sans hésitation il passa ses bras entre ses jambes, puis les écarta lentement pour faciliter l'amorçage sur ses épaules. Une fois l'opération à son stade optimale, il se redressa le moins brusquement possible pour la maintenir au dessus de lui. L'air s'était réellement refroidi, ne désirant pas manger un vent trop mordant avec une chose aussi fragile sr les épaules. Le lion noir pressa le pas en souriant. Remettant son cigare à moitié brûlé au coin de ses lèvres, c'est tout sourire qu'il entama la périlleuse descente vers la civilisation. Clôturant ce sombre chapitre en éclaircissant un certain point:

-Si ca veut couler, tape une fois.

Le chemin fut moins long qu'à l'aller, comme d'habitude. Pourtant, le paysage restait anormalement beau. C'est l'une des choses qui le poussait à aimer cette ville. On l'avait trop longtemps laissé derrière des barreaux ou sous le poids des chaînes pour qu'il ne puisse apprécier cette ballade. Perdre en crédibilité lui semblait être un faible prix payé pour le sauvetage de cette charmante sauvage. Comptant sur son manteau, et sur son faciès pour masquer les formes de Bismarck, c'est l'esprit léger qu'il poursuivait sa promenade. Empruntant les chemins les moins risqués, même lorsque ces derniers signifiaient faire un détour. Gardant la mort de l'autre insecte en mémoire, c'est drastiquement qu'il s'empêchait de foirer. Il devait réussir, il voulait.

En fait c'était carrément stupide. Personne ne lui avait rien demandé, elle pouvait bien s'effondrer là puis s'éclater la tête contre une pierre que personne n'en aurait actuellement quelque chose à faire. En revanche, lorsqu’ils la verraient, ils la médiatiseraient, la pleureraient en imaginant les martyrs qu'elle aurait pu subir. Cet aspect là de cette société l'agaçait, trop peut de monde désiraient réellement s'investir en un monde plus beau. Seul l'individualisme dictait sa loi. Soudainement ramené à la réalité par l'envole d'un corbeau peu discret quelques branches au dessus d'eux. Le patron se risqua à penser qu'elle pouvait s'ennuyer:

-Les grands bâtiments derrières la cime.

Commença-t-il en pointant l'ouest e de la ville. Coupé dans son élan par un chemin de pierre permettant d'accéder de l'autre côté d'une rive alimentant les sources quelques kilomètres plus bas. Il referma sa prise sur les jambes de a jeune perdue, puis s'élança, traversant le cour d'eau en plusieurs bonds précis et puissant. Ce n'est qu'une fois de l'autre côté qu'il reprit sereinement:


-C'est ma maison.

Sans ressentir le besoin de lui expliquer que ce doux logis n'était autre que la prison. Une grande maison qu'il partageait avec tous les rebuts d'une société idéale et imparfaite. Qu'est-ce qu'elle penserait d'un tel endroit? Avait-elle seulement envie de le suivre? N'était-elle pas juste intimidée par la stature dont il disposait? Cette idée l'ennuya suffisamment pour qu'il chauffe son cigare au point d'en faire sévèrement rougir le bout. Peut être s'était-elle échappée d'un asile où d'un orphelinat, peut être ne désirait-elle pas retourner à la civilisation? Beaucoup trop de probabilités, de questions et d'hésitations pour qu'il daigne y réfléchir plus de cinq secondes. Si elle voulait vraiment partir, elle n'avait qu'à le montrer.

Message par Invité Mar 2 Déc - 21:52

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Alors là, Bismarck ne s'attendait pas du tout à ça. Après cet échange d'aimabilité, elle s'attendait à ce que leurs chemins se séparent, qu'elle entame son voyage sans réel but vers la ville, aussi difficile allait-il être, surtout dans son état actuel, et que lui parte de son côté. Mais Soleon la prit au dépourvue, et c'est avec l'incompréhension dessinée sur le visage qu'elle se laissa faire, un peu comme une poupée de chiffon, et qu'elle se retrouvait désormais sur les épaules d'un géant. C'était un peu comme ça qu'elle le voyait en temps normal, et se retrouver là haut était à la limite de lui donner le vertige. Mais en voyant le sourire sur le visage de Soleon, elle ne pu s'empêcher de sourire aussi, oubliant ses soucis passager. Oui, sourire lui va bien mieux que faire la gueule.

La descente fut quelque peu désagréable pour Bismarck, mais certainement moins que si elle avait eut à la faire toute seule. La ville était bien plus loin qu'elle n'imaginait, et jamais elle n'aurait pu l'atteindre aussi vite que maintenant. Elle devait beaucoup à cet homme, et ce moment de répit était le moment pour elle de réfléchir à cela : Pourquoi l'aide-t-elle? Pourquoi reste-t-il auprès d'elle? Ils ne connaissaient rien l'un de l'autre, et étaient de totals étrangers il y a ne serait-ce qu'une heure. Et maintenant ils étaient liés, par un lien qu'elle ne saurait expliquer. Tout ce qu'elle savait désormais, c'est qu'elle serait plus que triste sur Soleon venait à disparaitre. Une affection qu'elle n'aurait jamais penser ressentir envers un être vivant. Elle qui avait pourtant jubilé en mettant un mort un condamné et qui était fasciné par la souffrance, elle ne voulait pas que cet homme meurt, voilà qui était profondément ironique.

L'envol du corbeau la ramenant quelque peu à la réalité elle aussi, elle secoua un peu la tête, histoire de se débarasser de ces pensées inutiles, et regarda dans la direction que pointait son transport. Bismarck eut un peu de mal à voir les bâtiments en question, le soleil couchant étant en face. Toutefois, elle finit par apercevoir plusieurs structures en béton, qui paraissaient ridiculeusement grandes en comparaison à ce qu'il y avait autour :


-C'est grand... Vous êtes riches?


Une phrase tristement ridicule quand on connait la réalité. Mais une question tout a fait honnête de sa part, ses yeux brillant d'une sorte de curiosité qui lui était propre. Mais petit à petit, cette étincelle de curiosité laissait place a un regard un peu vide et endormit. La journée avait été longue pour la jeune femme, et celà commençait à se sentir, surtout qu'elle était maintenant dans une position... Disons un peu plus confortable. Elle essayait malgré tout de ne pas trop s'appuyer sur Soleon, mais il ne fallut pas attendre bien longtemps pour que ses efforts soient vain, et que ses paupières aient tendances à se fermer d'elle-même. Elle tourna doucement la tête sur le côté, regardant l'horizon.

-Désolée...

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