| par Invité Mer 3 Déc - 11:59
| La question de son interlocutrice était justifiée mais Maria ne voyait pas tout à fait ça sous le même œil qu’elle. Bien sûr, elle avait en partie raison dans son raisonnement et la vampire ne pouvait pas complètement la contredire mais il y avait un point qu’Ewilan ne semblait pas avoir prit en compte. Et comme depuis le début de leur conversation, l’albinos allait essayer de lui faire voir tout ce que cela pouvait englober.
« Mais mourir pour te racheter de la vie que tu as pris, serait facile non ? C’est beaucoup plus difficile de vivre avec ça sur la conscience. » Et elle en savait quelque chose. « Prends toujours en compte le pourquoi de ton geste. Ca ne le justifiera pas toujours mais lui donnera une légitimité... »
Enfin, qu’est-ce qu’elle pouvait bien en savoir elle ? Puisqu’elle avait eu une passe, où tuer des individus pour s’en nourrir, ne l’avait pas le moins du monde déranger. Mais maintenant, elle s’en voulait, elle avait changé. Peut-être qu’elle voulait informer sa compagne du moment de ne pas mettre en l’air sa vie, parce qu’elle se serait défendue ou qu’elle aurait défendue quelqu’un. Même si une vie restait une vie, il ne fallait pas oublier ce qui la constituait. Bref, la jeune femme faillit secouer la tête pour arrêter de réfléchir à cela. Pour le moment, ça n’avait pas grande importance.
L’étreinte qui suivit ses propos lui fit plaisir, même si elle n’aimait pas forcément voir cette moue sur le visage de son interlocutrice. Elle la trouvait beaucoup plus mignonne avec son sourire candide sur les lèvres. Et cela la mit presque mal à l’aise qu’elle semble si désolée pour elle, alors qu’elle ne savait rien de son passé et qu’elle n’aurait rien pu faire de toute manière. Maria devait se reprendre, masquer ses émotions étaient pourtant une chose qu’elle avait appris à faire depuis des décennies. Elle allait surement devoir y avoir de nouveau recours, pour éviter à la doctoresse une mine pareille, par sa faute. La proposition de l’élémentaire prit littéralement de cours la vampire, qui en resta bloquée. Comment pouvait-elle proposer une chose pareille, alors qu’elles ne se connaissaient que depuis plusieurs vingtaine de minutes ? Evidement, cela faisait plaisir à la concernée mais elle ne voulait pas non plus la voir agir par pitié envers elle. Elle était seule depuis des décennies, quelques unes de plus ne devraient pas la tuer. Une main remonta jusqu’au visage de son interlocutrice et elle se mit à lui caresser une joue, espérant que ses doigts froids ne dérangeaient pas trop la jeune femme.
« Tu es trop gentille Ewilan... Ne te sens pas obligée de prendre ce rôle, d’accord ? J’accepterais avec plaisir, si ce n’est pas la pitié qui te fait parler. »
Maria avait conscience que ses paroles pouvaient être dures à entendre, mais elle voulait que ce soit clair. La pitié, elle n’en voulait pas. Et puis, Ewilan avait également sa vie à vivre. L’obligée à rester pour ne pas qu’elle soit seule, c’était du pur égoïsme et elle ne voulait pas lui infliger ça. Heureusement, la suite de la conversation fut plus légère et les traits du visage de la vampire se détendirent un peu. Il fallait dire que le comportement d’Ewilan l’y aidait assez. La réaction qu’eut cette dernière concernant la révélation de la sortie au soleil partagea Maria. Même si elle pouvait sortir la journée, il ne fallait tout de même pas oublier que...
« En effet, mais il ne faut pas oublier qu’un rayon peut nous être fatal. Alors il faut rester à l’ombre. » Elle marqua une pause avant d’ajouter. « Mais on arrive en hiver et le soleil se couche tôt, alors il n’y aura plus trop ce problème... »
Même si elle aimerait vraiment sortir en plein jour, et sentir les rayons du soleil sur sa peau, au moins une vie dans sa vie, Maria se souvenait que l’une des rares fois où elle était sortie, ça s’était assez mal passé. Puisque c’était le jour où un poison avait été libéré dans la ville et elle était l’une de ces victimes. Du coup, elle garde depuis ce jour, un assez mauvais souvenir de la journée. La suite et surtout, l’émerveillement dans les yeux de son interlocutrice quant à ses pouvoirs étonna la vampire. Elle n’avait pas peur ? Pire, elle trouvait ça fantastique ? La jeune femme était un peu perturbée que l’on puisse voir un pouvoir aussi dangereux que le sien comme cela. Mais peut-être qu’elle ne se rendait pas compte de ce que cela impliquait pour la personne ciblée ? Mais voila qu’elle voulait une démonstration ! Décidemment, cette gamine ne cesserait de la surprendre avec ce comportement. D’accord, elle allait lui montrer mais avant qu’elle ne se concentre, Ewilan reprit la parole. Des blagues ? Maria secoua faiblement la tête.
« Non... Utiliser mon pouvoir me vide de mes forces et... Je perds le contrôle sur ma faim. C’est trop dangereux pour que je me permette de l’utiliser pour si peu... » Au moins, elle en avait conscience... « Mais je vais te montrer... »
Ce ne serait pas quelques malheureuses minutes d’utilisation qui lui ferait perdre la boule. Surtout qu’elle venait de se nourrir. Alors cela devrait aller. L’albinos se concentra sur son interlocutrice, comme elle ne voyait pas vraiment quoi lui faire, elle reprit l’exemple qu’elle lui avait donné précédemment. C’était sans danger et elle pensait que ce serait assez marquant pour qu’Ewilan comprenne le danger que cela pouvait représenter. Agir contre la volonté de quelqu’un, ce n’était pas aussi drôle qu’elle semblait le penser. Elle lâcha donc la doctoresse et se recula d’elle de quelques pas avant d’activer son don. Elle s’immisça dans son esprit pour l’obligée à s’approcher d’elle, le contrôle était plus difficile que prévu, peut-être parce qu’elle n’avait pas vraiment envie de faire ça ? Ou qu’elle n’avait pas pratiqué depuis un moment ? Quoi qu’il en soit, Ewilan finit par se retrouver devant elle. Et comme elle l’avait mise en garde, elle l’obligea à déposer ses lèvres sur les siennes, pour l’embrasser. Puisqu’elle doutait sincèrement que ce soit dans les intentions de son interlocutrice, ce comportement devait être assez inhabituel pour lui faire passer le message. Une fois fait, Maria désactiva son pouvoir et ferma les yeux, attendant la migraine qui ne devrait pas tarder à arriver. Mais... Il restait encore quelque chose à faire subir à la jeune femme. Bien qu’elle n’en ai pas plus envie. Sans la prévenir cette fois, la vampire manipula son esprit pour lui faire croire qu’elle venait de se prendre un coup dans les côtes, alors que l’albinos n’avait pas bougé d’un cil. Tout cela devrait être assez convainquant, non ?
« Tu vois... Ca n’a rien de drôle... De se faire manipuler... » Murmura-t-elle sans oser la regarder de nouveau.
Elle préférait attendre sa réaction avant de croiser son regard. Peut-être que son interlocutrice allait être en colère pour ce qu’elle lui avait fais ? Ce serait parfaitement légitime. Alors elle préférait attendre et voir.
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