| par Invité Jeu 3 Juil - 22:53
| Comme je le pensais alors que je me promenais dans les rues sombres de ce quartier dévasté, l'Avventura me réservait encore beaucoup de surprises et pas des moindres. J'étais un lycan né, et en tant que tel j'avais toujours grandi avec cette part loup en moi, ce qui la rendait plus facile à comprendre et à contrôler par ailleurs. Mon père, qui était aussi un loup dès la naissance, m'avait appris la plus part des choses que je savais et c'est sous sa garde que j'avais commencé à apprendre à me battre. Depuis ce jour là, je n'avais jamais cessé et les bagarres étaient devenues monnaies courantes pour moi. Quelque part, j'étais persuadé que les lycans étaient nés avec cette amour et ce talent inné pour le combat, et c'était particulièrement mon cas moi qui avait passé des journées entières à m'entraîner. Sans compter Leann qui était en apprentissage mais qui se débrouillait étonnamment bien, j'avais rencontré deux autres loups qui avaient forgé cette idée dans mon esprit. La première était une louve possédée par un démon qui m'avait contrait à la soumission pour la première fois de ma vie, et le second était un loup né dont la forme animale était bipède et avec qui j'avais livré un beau combat par l'intermédiaire d'une autre darkness. Ce combat avait été des plus violents et on ne pouvait dire que l'un d'entre nous en était vraiment sorti victorieux. Cependant il semblait que le petit démon en face de moi avait cette graine de génie du combat, et il semblait se débrouiller plutôt pas mal avec une épée. Ce devrait être intéressant.
Alors que j'essayais tant bien que mal de maîtriser la bête et de la faire redescendre sous mon contrôle, je vis alors le sang qui perlait au bout du katana de mon adversaire se faire absorber par la lame du démon. Mon sang, celui que j'avais versé, avait à présent disparu à l'intérieur de l'argent que constituait l'arme du darkness. Qu'est ce que c'était que ce bordel encore...en même temps cela ne devrait pas tant m'étonner : le démon se nourrissait du chaos qu'il répandait, cela avait du sens que sa lame se nourrisse du sang qu'elle versait. Cela voulait-il dire que la lame avait sa propre volonté ? Qui savait. Cependant, bien que je n'avais rien contre un peu d'ultra-violence, je ne comptais laisser personne ravager le monde. Si il comptait utiliser son petit joujou pour tuer des lycans ou même les membres des autres races et ainsi exterminer d'autres adversaires avec de grands potentiels de combat, je ne le laisserais pas faire et je l'arrêterai de mes propres mains. Mais nous n'étions pas encore là, je ne faisais surement que surinterpréter les précédentes paroles de mon interlocuteur. Pendant mon regain de contrôle, celui-ci ne bougea pas d'un seul poil, attendant patiemment que je termine. Si jamais il avait attaqué au même moment, j'aurais perdu le contrôle et me serais transformé pour engager un combat beaucoup plus sérieux. Mais je faisais confiance à mon loup blanc d'1m50 ; nous partagions le même talent inné pour le combat et nos entraînements ne nous avaient fait que du bien. En même temps, nous n'étions que deux faces de la même pièce. Parfois je lui laissais le contrôle, et parfois il me le concédait, et je savais que je n'avais rien à craindre quand je lui laissais les rennes : c'était le genre de relation que j'avais avec mon loup. Une entente et une entraide mutuelle, deux esprits qui travaillaient dans le même but.
M'appuyant sur le mur, je pris la parole d'un air las. Mon adversaire de son côté reprit forme humaine et rangea son katana dans son fourreau qui se dématérialisa aussitôt. Intéressant, notai-je dans mon esprit, c'était ainsi qu'il avait sorti son épée de nulle part. La tension était redescendu et nous nous tenions l'un en face de l'autre comme si nous n'étions pas en train d'essayer de nous démonter deux minutes plus tôt. Le seul indice qui trahissait la bagarre de plus tôt était l'odeur d'hémoglobine -plus mon sang que le sien, qui était à peine détectable d'ailleurs. Une pointe de colère vint montrer le bout de son nez à nouveau, et le loup se trouva mécontent que je saignais plus que mon adversaire. Je n'étais pas particulièrement content non plus, mais le combat était terminé et il ne reprendrait qu'un autre jour. Un jour où je revêtirais ma forme la plus redoutable. Du côté de mon opposant, un brin de surprise ressortit de son humeur lorsque je lui avouai que je n'étais pas du cercle et que j'avais cherché à le tester. Je ne savais pas à ce qu'il pensait ni les conclusions auxquelles il parvenait, mais j'étais presque sur que je ne tarderais pas à le savoir. Puis lorsque j'eus fini de parler, contre toute attente le darkness s'avança vers moi tout en prenant la parole.
Et il visait juste, j'appartenais en effet aux Rebelles mais ce qu'il ne savait pas c'était que l'un de ceux qui pourraient le recruter au sein des membres de l'association criminelle...eh bien c'était moi-même. L'autre étant Leann. Il ne verrait surement jamais le visage de Jilan, pas plus que je ne lui laisserais deviner son existence. Tout du moins, je disais cela alors que je n'étais même pas encore sur que je pouvais lui révéler mon appartenance au groupe. Pour la simple et bonne raison que je ne lui faisais pas confiance : son pouls était constant et son absence de réaction émotionnelle rendrait la détection de ses éventuels mensonges impossible grâce à mon odorat ou mon ouïe. Je ne savais si il disait vrai dans ses intentions -même si j'étais convaincu que c'était le cas, et cela jouerait en sa faveur- et je préférais en parler avec Leann et par intérim, surement, son amant avant de ne révéler quoi que ce soit à ce démon. Cependant je ne comptais pas totalement l'éconduire, au contraire j'avais pour ambition de laisser planer un air de mystère. Pourquoi ? Parce que j'avais l'intime conviction que les motivations qu'il m'avait énoncé étaient réelles, et par dessus tout cas ses capacités et son talent allaient être un atout pour les Rebelles. Bien que, de toute manière, le darkness semblait avoir son opinion sur la question et il paraissait être du genre obstiné, donc ma réponse prochaine ne changerait surement pas les hypothèses qu'il avait déjà élaborées jusqu'à présent. Mais qu'importe, ce qui importait était que je ne révèle rien à ce dernier. Défendre de manière trop véhémente ma non-implication au sein des Rebelles ne ferait que le rendre plus suspicieux. Le meilleur choix était d'user d'artifices pour ne pas avoir à mentir, ni à dire la vérité.
-Je n'ai jamais dit pour autant que j'appartenais aux groupes des rebelles. Et même si c'était le cas, il serait imprudent de ma part de vous l'avouer à cet instant précis. Bien que vous m'ayez dit vos motivations, en raison de votre capacité à taire la plus simple des émotions, je ne peux savoir si je peux vous faire confiance.
Tout comme lui plus tôt, j'avais recommencé à le vouvoyer. Cela semblait être une marque de respect chez lui, et j'acceptais ce respect de la même manière que j'estimais que ce darkness était digne d'être respecté -au moins pour sa technique de combat. Pendant la courte pause que je pris, j'envisageai la seconde partie de ses propos. Il avait apprécié le combat, tout comme je l'avais prédit, et désirait m'affronter de nouveau au maximum de mes capacités. Un sourire amusé et entendu apparu alors sur mon visage. Nous étions sur la même longueur d'onde. Peut-être que si il était accepté au sein des Rebelles, nous pourrions croiser le fer à nouveau dans la salle d'entraînement au repaire de l'organisation. Ou peu importait où. Mais ce jour là, je ne me ménagerais pas en effet, et j'étais sur que lui non plus. Par ailleurs, ce jour serait surement plus rapide à arriver que ce nous le pensions.
-Je suis impatient moi aussi de vous affronter, sans ménagement cette fois. Ce sont des capacités bien intéressantes que vous avez là. Par ailleurs, je suis sur que nous serons amenés à nous rencontrer plus tôt que vous ne le pensez...
J'avais mémorisé son odeur, et si jamais je la croisais en ville, ou n'importe-où ailleurs dans les différents lieux que je fréquentais, je serais capable de la reconnaître et de la traquer pour le retrouver. L'odeur d'un démon était facilement repérable, même au milieu d'une foule, et pour l'excellent pisteur que j'étais cela ne constituerais en rien un problème si je décidais vraiment de le retrouver. A condition toutefois qu'il ne vive pas totalement reclus de la ville et qu'il observait certaines activités à l'Avventura qui l'amènerait à parcourir ses rues suffisamment souvent pour que nous nous croisions à nouveau. |
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