| par Invité Mer 7 Aoû - 20:38
| En cette nuit fraîche où j'étais parti en chasse, j'avais fait là une rencontre assez...intéressante. La jeune femme qui se tenait devant moi était un tumulte d'émotions chaotiques. L'irritation, dont je croyais être la source au début mais je m'étais vite rendu compte qu'il y avait bien plus que ça, était prédominante. Mais sous cette irritation qui agressait mes narines, les effluves de l'incertitude, de l'inquiétude et même d'une forme de peur se faufilaient, légères, à mon odorat. La nature m'avait fait don de sens sur-développés, même au delà de ma nature de lycan. Même humain, je pouvais sentir, entendre et voir de la même manière que tous ceux de mon espèce sous leur forme animale. Cela allait sans dire que sous ma forme animale, mes sens plus aiguisés étaient de véritables radars auxquels rien ne pouvait se soustraire. Cependant, le tourment d'Amarra manquait me donner mal à la tête. C'était une étrange personnalité qu'elle avait là. J'étais pourtant sur qu'au fond, elle avait une bonne personnalité. Tout du moins je le pensais. Bien qu'entre deux de mes prises de paroles, j'avais senti chez elle un désir impérieux de répandre le sang, un désir plus sauvage que toutes les envies que je n'avais jamais senti, ou même ressenti. Cela était bien au-delà de ce qu'on pourrait mettre sur le compte de sa nature lycanthrope.
La colère envahit la louve avant que celle-ci ne la réprime, sa colère et ses envies ténébreuses, fermant les yeux et portant la main au coeur pendant que je recommençais à parler. Mais c'était trop tard, mon instinct me chuchotais qu'elle n'était vraiment pas nette. Et par mon instinct, je voulais dire le loup blanc qui grognait à l'intérieur. Si j'avais été sous ma forme animale, mes oreilles auraient été couchées, et mes babines retroussées. Le loup me recommandait la méfiance, chose que j'étais prête à faire. La dénommée Amarra prit la parole, cette fois-ci avec un sourire moqueur, m'appelant une nouvelle fois petit. Ce surnom commençait à m'énerver tout en sachant qu'elle n'était pas bien plus grande que moi ! Mais en y repensant, ce n'était pas de sa faute vu que je ne lui avais toujours pas donné mon prénom. Même si elle pouvait aisément, j'en étais sur, trouvé un autre surnom que "petit" ou "louveteau". Selon ses dires, personne ne pouvait arrêter le "monstre" en elle. Rien que cette dénomination prouvait à quel point elle rejetait ses instincts. Et alors qu'une autre bouffée de ce désir sanguinaire et sadique me parvenait, je me dis que c'était peut-être finalement mieux comme cela. Puis elle s'avança vers moi, d'une démarche lente et gracieuse, telle une prédatrice sur d'elle avançant vers sa proie, la sachant condamnée d'avance. Le bruit de ses pas sur le sol, froissant les feuilles mortes, était presque aussi gracieux que sa démarche quelque part. Et après m'avoir traité de petit, de louveteau, voilà qu'elle me prenait pour son jouet.
Elle était maintenant assez proche de moi pour que je sente le souffle de sa respiration glissée sur ma peau, assez proche pour que seule son odeur douce et à la fois sauvage emplisse mes narines et oblitèrent tout autre senteur. Et assez proche pour que je distingue presque chaque parcelle de sa peau découverte, incluant la cicatrice de morsure au cou qui devait être celle qui avait causé sa transformation. Ses yeux teintés de la couleur de la bête me fixaient, faisant se dresser les poils de ma nuque, tandis qu'elle me racontait comment elle aurait fait de moi sa proie parfaite. Sa proie parfaite ? Moi, un lycan ? Bien que tous mes instinct me soufflaient qu'elle était loin d'être une prédatrice ordinaire, bien plus dangereuse que tout ce que j'avais rencontré, ce n'était pas pour autant que j'allais me mettre à jouer la proie. Avoir peur ? Peur d'une de mes semblables ? Alors que j'étais un loup de naissance ? J'avais ma fierté ! Elle allait peut-être à l'encontre du bon sens, mais qu'importe. Pendant tout le temps qu'elle me tournait autour, jouant au jeu de la proie et du chasseur, je n'avais pas bougé d'un pouce. Mes yeux avaient de nouveau virer au doré, mais je restais calme. Étais-je toujours capable de l'aider ? J'avais un doute. Mais peut-être pouvais-je l'aider pour ce soir. Ou tout du moins, calmer ses voix intérieurs pendant un petit moment, en leur donnant ce qu'elle voulait. Enfin...Pas vraiment. Elle s'éloignait de nouveau, et tandis qu'une idée germait dans mon esprit, idée dangereuse mais j'étais à prendre le risque, je lui répondis.
-Je m'appelle Bran, dis-je en espérant couper court à ses surnoms débiles, et il me semble ne pas être beaucoup plus jeune que vous. Alors pour les "petits" et "louveteaux", ça reste à voir. De plus, je ne pense pas faire une proie très satisfaisante pour vos petites voix. Car je ne suis pas une proie.
Prenant une profonde respiration, je souris de manière provocante en prévision de ce que j'allais faire. C'était peut-être stupide, mais je m'étais battu un nombre incalculable de fois, et personne n'avait réussi à me causer réellement du soucis. A part quand ils se mettaient en bande, et encore. Ici j'avais peut-être une chance d'avoir un combat digne de ce nom. Et c'était elle qui avait commencé. Alors peut-être qu'en se bastonnant, cela l'aiderait avec ses voix intérieurs, l'aiderait à les calmer un peu. A calmer son irritation par la même occasion. Et loin de faire attention à l'aura de danger qu'elle émanait, c'est l'excitation et l'adrénaline qui me gagnait à présent.
-Mais si tu veux jouer, je me sens d'humeur joueur moi aussi.
Sur ces paroles engageantes, je dénichai rapidement une branche morte tomber au sol, la fit monter d'un geste habile du pied, et l'envoyai avec ma main droit en direction de la jeune fille. Ce n'était qu'une branche, mais entre les mains d'un lycan, tout devenait une arme, et lançai ainsi, cette branche devenait une vraie arme blanche visant l'épaule de mon interlocutrice. Qui d'ailleurs, maintenant que je le remarquais, faisait facilement deux bonnes têtes de moins que moi. Du haut de mon mètre 79, je pouvais estimer sa taille environ au mètre 60. Sous ma forme de loup, je la regarderais presque droit dans les yeux. Quand je vous dis qu'il est énorme mon loup. Mais pour l'instant je tenais à rester sous forme humaine. On verrait bien si la bataille me pousserait à me transformer. Bien que je me doutais bien que je ne pourrais pas rester humain bien longtemps... |
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