| par Invité Dim 30 Juin - 11:42
| Cette soirée commençait à enfin devenir intéressante. Mais même si le jeune homme commençait à prendre son aise, il ne lâchait pas son arme, et la présence de cette chose en un tel moment me désenchantait. Je retrouvais mes marques. Revenais petit à petit à cette femme fatale que j'avais été pendant dix ans, et qui m'avait paru si loin, si longtemps. Mes mouvements étaient emplis de grâce, ils étaient souples et naturels, la dance m'ayant donné cette légèreté et cette aisance bien sentie. Je ne faisais plus qu'un avec mon corps, ce dernier étant redevenu cette arme de séduction absolue qu'il fut pendant un temps. Je retrouvais la joie et l'entrain apportés par la drague, cette chaleur qui faisait flamber tout on être quand j'allumais un homme, jusqu'à ce qu'il se perde lui-même dans l'envie de me dévorer, de me faire plaisir. J'aimais cet abîme profond et bien connu ans lequel je les entraînais. J'aimais les faire languir, les faire attendre, et me faire désirer, jusqu'à ce qu'ils atteignent la rupture et me supplient de les soulager. J'aimais plus que tout cette impatience, ce temps latent, comme en suspens. J'aimais toutes ces émotions qui se bousculaient dans mon être, jusqu'à me faire chavirer. Plus que ça: j'en avais BESOIN. Je retrouvais cette tigresse, cette femme avide de sexe, se baignant dans la luxure. J'avais retrouvé une part de moi, celle qui me manquait tant. Je m'étais perdue totalement dans ma relation avec Néro. Ce côté sauvage et primaire avait été réprimé par la douceur et l'amour irrationnel que je lui avais porté. Je m'étais trop éloigné de cette fille qui n'aimait que les plans culs, les histoires d'un soir, pour le rendre heureux. Dans ma hâte à le satisfaire, j'avais oublié qui j'étais. Cette femme sans cœur, qui utilisait les gens pour son bon plaisir. Cette pétasse arrogante, allumeuse, loin de la charnelle fiancée vivant dans un compte de fée. Je me sentais libre et invincible, maintenant que j'étais de nouveau MOI. Etre aux petits soins de Néro m'avait empêché de prendre soin de moi, de me faire réellement plaisir. Et ce type allait m'aider à y remédier. J'avais faim de son sang, et j'allais m'en abreuver en la prenant à la source, de la manière que j'aimais le plus. Bien que cette fois, comparée aux autres, je n'avais pas l'intention d'aller jusqu'à bout. Je le laissais s'approcher, toujours debout dans l'eau et boire ce liquide inconnu qu'il avait dans son verre, avant de répondre sur un ton charmeur : Une vampire ivre part vite à la dérive, vous savez... Et ça ne serait ni dans votre intérêt, ni dans le miens... Surtout que vous tenez une arme chargée à proximité de moi... Je le regardais, pensant que la présence de ce verre ( d'alcool, à l'odeur ?) gâchait le peu de romantisme de la scène. J'avais veillé à ce qu'elle soit torride, mais de tout évidence, il n'avait pas l'intention de se laisser faire... Il gardait obstinément son pistolet, et si la présence ne me dérangeait pas outre mesure étant donné mon habitude à ce genre de chose, elle flinguait mon ambiance, si soigneusement choisie... Et j'avais horreur qu'on saccage mes effets. Pourtant, je savais aussi que je ne pouvais pas tout simplement lui arracher des mains. Ca aurait réveiller sa méfiance à mon égard, et il n'était plus la peine d'espérer quoi que ce soir après ça. Pour le coup, je flinguerais moi-même le charme que je lui jetais. Du moins, que j'essayais de lui jeter. Il faut croire que mes tours de passe-passe avaient pris la poussière... Le temps ne supprimaient pas le savoir, mais il l'obscurcissait considérablement... Ce n'était pas pour me rajeunir tout ça ! Un semblant d'amertume me gagna que je repensais à toutes ces années écoulées... Déjà cent ans que j'avais perdu mon humanité. J'avais fait plein de choses depuis, seulement voilà... Je n'avais pas vraiment vécu. Et je savais qu'il en serait toujours ainsi. Parce que j'aurais du mourir il y avait de ça un siècle, dans le lit de ce traître. Parce que je n'aurais pas du survivre à cette méprise, qui m'avait été fatale. Parce que je n'aurais pas du croire que ce type avait été honnête. S'il avait payé le prix de son erreur, j'avais payé les conséquences... Des conséquences irréversibles. -J'adore la provocation, mon cher Gregorius... Ma vie était une provocation envers la nature... Et j'ai changé mes plans parce que ce que j'ai prévu pour vous est bien plus excitant que de simplement vous tuer... Je préfère mettre du piment dans ma vie... Je m'ennuierais, sinon... Je posais ma main droite sur son torse, le repoussant vers le bord de la piscine, pour l'y acculer. Seulement, les choses ne se passèrent pas comme je le voulais. Il avait fait en sorte que ça ne se passe pas comme ça. Il s'était volontairement ouvert le doigt, même si j'ignorais comment il avait fait, le geste m'ayant échappé. Un sang pourpre glissait le long de sa peau, et l'odeur me frappa de plein fouet. Je sentais quelque chose s'agiter au fond de moi, mes démons intérieurs se manifestaient violemment. Mes mâchoires se contractèrent, ma gorge s'obstrua, mon pouls prit de le vitesse. Mes yeux virèrent au rouge avant que j'ai le temps de les freiner, et mes canines se déployèrent contre ma volonté. Je me savais entièrement transmutée, vampire jusqu'about des crocs. Et je savais aussi que j'avais mortellement envie de ce liquide cramoisi qui dégouttait dans l'eau de la piscine. Je fixais sa plaie, comme hypnotisée. Je le poussais avec force vers les marches qui permettaient d'entrer et sortir dans le bassin, jusqu'à ce qu'il s'y retrouve assis. Il avait lâché son verre et son arme dans l'eau, sous la violence de l'impact. Je le chevauchais, les jambes de chaque côté de taille. L'action n'avait duré que quelques secondes. Mes mâchoires se refermèrent durement sur son doigt, et je pompais son sang sans ménagement. Les caresses du jeune homme dans mes cheveux ne diminuant pas ma sauvagerie. Je dus faire un effort surhumain et appeler toute ma volonté pour m'écarter de sa plaie sanguinolente, les lèvres rouges et les commissures dégoulinantes. Une seule question sortit de mes lèvres: -Pourquoi ? |
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