| par Invité Lun 20 Mai - 10:38
| La journée avait plutôt bien commencé, pour une fois. Je m'étais réveillée après une nuit de sommeil réparateur, bercée par de doux rêves en couleur parlant d'amour et de vie à deux. Des rêves en couleur et privés de sang, ce qui n'était pas arrivé depuis ce qui me semblait être une éternité. J'avais laissé les rideaux de la chambre de mon bel appartement fermés, pour que la lumière, qui m'affaiblissait considérablement, ne franchisse pas les fenêtres, mais même comme ça, je sentais mes pouvoirs reflue très profondément en moi, à tel point qu'au lieu de les palper dans tout mon corps, dans la moindre parcelle de mon être, qu'il en soient devenus une toute petite boule, enfermée dans ma poitrine. Le jour était encore jeune, mais je me voyais déjà diminuée de moitié. Pas évident d'être darkness en plein jour ! Et dire qu'il allait quand même falloir que je sorte, pour aller bosser au Bouken. ne des rares raisons qui pouvait me pousser à y aller, à servir les quelques personnes qui viendront pour manger un truc car elles n'avaient pas les moyens d'aller au resto du coin, c'était de voir Natsume, qui devait assurer le service avec moi. Mon cœur se gonfla à cette pensée. Le jeune homme était à présent mon employé, ce qui voulait dire qu'on allait se voir tous les jours ! J'en étais presque guillerette quand je me dirigeais vers ma commode. J'en tirais une jean noir slim et un t-shirt gris uni au décolleté profond mais pas trop. M'habillant en vitesse, je passais le tout et me contemplais dans le miroir à pied se trouvant face au lit. Une silhouette fine aux courbes magnétiques, des yeux que j'allais finement maquiller, des cheveux en bataille donnant un air très rock, tout était parfait ! Je marchais entre les meubles modernes et métalliques de mon appartement pour pousser la porte coulissante de la salle de bain. Je me passais de l'eau froide sur le visage, avant de m'essuyer et de tirer d'un tiroir une trousse de maquillage. Je prenais du mascara et de l'eye liner, me redessinais les cils avec l'un, et les paupières avec l'autre, avant de ranger le tout. Revenant dans ma chambre, je tirer le panneau qui masquait les étagères avec mes chaussures. J'y pris une paire de Doc Martens noires, que j'enfilais machinalement avant de repousser le panneau. Sur le dossier de la chaise devant mon bureau, j'ôtais mon blouson en cuir noir, que j'enfilais avant de prendre les clefs de mon domicile dans une coupelle d'art moderne. Vérifiant que tout était rangé avant de partir et satisfaite par ma rapide inspection, je quittais ma demeure.
Habitant tout près du bar, je n'eus pas besoin de prendre la voiture pour m'y rendre. Je marchais dix grosses minutes ( je ne me pressais pas) avant d'arriver devant le grand et beau bâtiment abritant les nombreuses chaises et tables, ainsi que le bar. Tirant de ma poche un trousseau de clefs, j'ouvris la porte et la poussais pour entrer. Une bonne odeur de propre habituelle m'effleura les narines, et je me sentis encore mieux qu'avant. Entre les odeurs de produits nettoyants, je percevais encore le doux parfum de Natsume, qui était venu la veille pour m'aider à remettre la salle en état avant la réouverture. On avait fait un travail remarquable, et il n'y avait plus un grain de poussière. Les tailles brillaient, le sol était impeccable et le bar était resplendissant. Comme quoi, il n'y avait rien de plus efficace qu'un travail d'équipe ! Allant dans mon bureau, se trouvant dans un réduit derrière la grande salle, j'ouvrais là encore la porte avant de me glisser dans la petite salle. Je mettais mon blouson sur un porte manteau accroché derrière le battant et m'asseyais comme à l'accoutumée sur mon modeste fauteuil de cuir. Dans un tiroir, je prenais un tablier long et noir s'attachant derrière le dos, pourtant le nom du bar en gros devant. Prenant le temps de me mettre dans l'ambiance du travail, je fermais un instant les yeux. Cette journée allait s'annoncer moins crevante que les autres, vu qu'on allait être deux à assurer le service. Me levant, je retournais dans la salle. Il était midi et demi, et les premiers clients arrivèrent peu de temps après Natsume.
La journée passa vite, et le second service, celui du soir, fut moins pénible que ceux dont j'avais l'habitude. Les gens semblaient boire moins, ou du moins de manière plus responsable, et il n'y eu pas de bagarre. Une fois minuit passé, je fermais le bar, saluant le jeune serveur avant de m'en aller. Pourtant, sur le chemin du retour, tout se passa mal. Un groupe de quatre jeunes hommes me tombèrent dessus, et je sentis au fond de moi l'âme maléfique de Jaramiah se réveiller. Je savais que du sang allait couler, et que je ne pourrais rien y faire. Quand les premiers coups de mirent à pleuvoir sur moi, je changeais systématiquement d'apparence, ne pouvant même pas m'en empêcher. Je brisais le bras du plus jeune, un blond baraqué mais au cerveau manifestement défaillant, avant de lui faucher les jambes et de le faire écrouler au sol en gémissant. Les trois autres, visiblement décidés à attaquer en meute, je jetèrent sur moi comme des crétins, et je dus déployer mes ails pour m'envoler, ruinant ainsi un blouson valant une fortune, pour les esquiver. Achevant ma mutation, je sentis le poids familier de cette sublime épée de rubis dans le creux de ma paume droite. Plongeant dans la bataille, je décapitais le plus vieux des types, plantais ma lame dans le ventre du plus fluet et dans le genoux gauche du dernier, qui s'écroula avec son pote en hurlant. Je dus faire violence à Jaramiah pour l'empêcher d'achever ces mecs. Elle avait déjà fait un mort de trop. Mais elle ne semblait pas d'avis, donc je dus m'entailler le bras pour la forcer à reculer. Elle abandonna temporairement la partie, mais mon sang ruisselait le long de ma peau, à présent.
Essayant de me retransformer mais n'y parvenant pas, je dus rentrer chez moi comme ça, l'épée dans une main, sans pouvoir faire pression sur ma plaie. Ruisselante, je mettais du sang partout sur le sol, traçant un sillon pourpre sur le trottoir. Je rentrais dans l'appartement, lâchant la lame à l'entrée pour me ruer dans la salle de bain en essayant d'éviter de tâcher le sol. J'attrapais difficilement une boite de compresses et m'en fis un pansement de fortune, qui s'imbiba un peu trop vite à mon goût de sang. La douleur était vive, et mon esprit était embué, parasité par la présence de Jaramiah. Je sentis vaguement une présence dans la chambre, mais elle n'était qu'une aura faiblarde et noire, presque transparente... Je ne m'en méfiais pas plus que ça, mais avant d'aller m'asseoir sur le canapé devant la télé, je pris quand même soin d'aller récupérer mon épée, restant vaguement sur mes gardes. Peut-être pas assez malheureusement.... |
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