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Message par Invité Dim 5 Mai - 20:41

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La nuit la suit depuis le jour de sa naissance. Rien ne perce ses ténèbres omniprésentes au regard de cette créature de Dieu. Rien si l'on omet son Don car oui cette enfant du Divin a ressuscité avec un pouvoir qui est une malédiction mais aussi une bénédiction. En effet si notre demoiselle est aveugle, elle peut néanmoins voir le coeur des Humains et de ses sembles. Ce regard qui perce tout et qui en un sens voit tout. Les actions passées, les doutes, les craintes et tout ce qui fait qu'un homme devient ce qu'il est. Elle vous connait sans que vous le sachiez, sans que vous compreniez. En un sens n'est-elle pas un peu Dieu ? Je l'ignore mais elle n'a probablement pas l'arrogance de penser ainsi. Elle sait juste qu'elle a une mission et aujourd'hui encore, elle compte bien l'accomplir.
Elle avançait dans les couloirs de Cercle, une main sur le mur en guise de guide, l'autre se balançant au rythme de ses pas furtifs et légers. Le froissement de son kimono rythmait la cadence de ses mouvements précis tandis qu'elle avançait sans crainte dans ce lieu qu'elle côtoyait et arpentait sans cesse. Sa tenue était très sobre. Un kimono au tons bleu nuit recouvert d'un liseré d'un rose profond l'habillait et était retenu par un obi lui aussi rose foncé. Elle portait un sous pull fin avec un col ondulé couvrant sa gorge pour la protéger des possibles fraîcheurs du printemps, sa santé étant fragile. Elle portait des sandales japonaise et  une pince en pièce d'orfèvre et de fleur ornait ses cheveux. Ainsi habillée, elle ressemblait à une petite poupée bien que la pâleur de son visage et la forme plate de ses orbites pouvait déranger.

Au bout de quelques minute de marche, la délicate enfant s'arrêta et entra dans un bâtiment qu'elle appréciait fort bien. Il s'agissait de l'Amphitéâtre. Ce lieu symbolisait l'austérité et la rigueur tout autant qu'il était un lieu d'échange et de réunion. Cela faisait plusieurs un moment qu'elle n'était pas venue ici mais pourtant elle ne revenait pas en ce lieu par plaisir de flânerie, bien au contraire. Elle était ici pour une raison précise et c'était cette même raison qui l'avait conduite à y venir la fois précédente. En effet elle était venu pour participer à un procès, chose qui arrivait rarement en ce lieu car ici était jugé des affaires liées au non respect de l'égalité des races et crimes liés à ces dernières. Elle avait vu toutes ses âmes réunis ici mais une en particulier l'avait interpellée. Elle avait vu son histoire, elle avait perçu la vie de cette femme et finalement elle avait pris une décision. Et cette décision faisait qu'aujourd'hui elle se tenait debout face à l'estrade, loin en contre plongé, le visage planté droit devant elle, écoutant les voix qui lui parvenaient dans ce lieu vide de séance en cet instant et pour le reste de la mâtiné. Elle repoussa derrière son oreille une mèche de cheveux qui lui chatouillait le visage puis fit deux pas avant de tourner à gauche et d'avancer un peu par mémoire vers ce qui semblait un bureau ou une espèce d'accueil. C'est ici qu'elle avait donné rendez-vous à la jeune femme.
Elle espérait que la jeune inconnu viendrait mais elle avait peur que sa lettre ait pu l'inquiété mais bon il fallait croire en des jours meilleurs et actuellement le Cercle avait plus que jamais besoin de personnes actives et désireuses de mener à bien ses causes. Elle se présenta à l'accueil et lui dit qu'elle attendait quelqu'un, lui donnant le nom de cette dernière avant de demander à la jeune femme si elle pouvait la mener à un siège libre. L'hôtesse répondit à sa demande et Alias s'installa, repensant à ce qu'elle avait mis dans la lettre avant de se laisser aller à rêver, écoutant le monde qui l'entourait, les main posées sur les genoux et le corps droit.


lettre à Eléonore a écrit:

De Omega Alias,
Base du Cercle

Pour Eleonore Doherty

Mademoiselle,
je vous pries de bien vouloir m'excuser de vous écrire sans même que vous me connaissiez. Je suis Oméga Alias, membre honoraire du Cercle en tant que recruteuse et je vous écris aujourd'hui pour vous demander la possibilité de nous rencontrer.
Les raisons de cette demande vous seront communiqués bien sûr au rendez-vous mais je pense avoir un travail à vous confier, cependant je tiens à vous rencontrer à nouveau mais cette fois, non pas face à une cour mais en tête à tête à l'Amphithéâtre du Cercle. Je me porte garante que vous serez bien accueillie et correctement traité car loin de moi l'idée de vous blâmer davantage si c'est cela que vous craignez. Comme dit plus haut, je souhaite m'entretenir avec vous de plusieurs choses. Sachez juste que je sais que vous n'êtes ni une criminelle, ni une victime. Vous avez agi selon votre conscience et c'est une chose que peu de gens font.
J'espère avoir le plaisir de vous rencontrer dans les meilleurs délais et je vous souhaite une agréable journée.
Cordialement, Oméga Alias.  



Peu après sa secrétaire l'avait informé que la jeune femme l'avait jointe pour confirmer le rendez-vous ce qui, je dois bien l'avouer, avait enchanté notre jeune lightness. Elle espérait enfin guider une nouvelle âme et même si la joie envahissait son coeur, elle savait aussi que beaucoup de choses étaient désormais en jeu autant pour l'avenir de cette femme que pour celle du Cercle.

Message par Invité Dim 12 Mai - 3:12

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C'était la fin de l'après-midi. Chance inouïe, le ciel était aujourd'hui très bas, les nuages gris et l'atmosphère tiède et lourde. On sentait qu'il allait bientôt pleuvoir, peu de gens s'aventuraient dehors simplement pour profiter de l'environnement extérieur. Mais c'était justement le peu de lumière qui avait aujourd'hui permit à Eleonor de sortir, puisqu'elle était plutôt résistante au soleil, du moins, pour une vampire. Elle était vêtue d'une veste à capuche qu'elle avait bien sûr mise sur sa tête de façon à éviter tout rayon potentiellement mortel, et ses mains étaient cachés dans ses poches. L'air chaud et humide ne l'incommodait pas trop, et elle continuait sa progression dans les rues, se fichant bien des regards en biais que certaines personnes pouvaient lui adresser, curieuses de voir une personne s'envelopper d'une telle quantité de vêtement alors que depuis quelques semaines déjà le climat était doux. Notre vampire avait reçue une lettre aujourd'hui, ou peut-être était-ce hier, ou avant cela même? Elle ne sortait pas suffisamment souvent et son courrier s'accumulait. Néanmoins, son état de déprime habituel s'était momentanément tari lorsqu'elle avait prit connaissance du contenu de cette lettre. D'abord intriguée, mais aussi craintive quant aux intentions de la dénommée Oméga Alias, Eleonor n'avait pas trop su quoi penser. Quelle était cette tâche qu'on voulait lui confier? Tout ce qu'elle savait faire, c'était être médecin, et on lui en avait retirer le droit, alors ça ne pouvait pas être cela. Encore un peu chamboulée par sa lecture, et sans avoir trouvé de réponse à sa question, mais tout de même décidée à éclaircir tout cela, Eleonor s'était habillée hâtivement en fonction des conditions extérieurs et, sans même attendre à la nuit tombée, s'était dirigé vers le bâtiment du Cercle. Car il n'était pas question qu'elle se défile, et puis si cette lettre lui provenait du Cercle, alors il était certain qu'elle allait se rendre au rendez-vous fixé, elle avait déjà eue suffisamment de problèmes avec la justice comme ça. Pas qu'elle en veuille au Cercle, bien au contraire. Elle savait bien que la justice était carrée et qu'une sanction devait bien être appliqué pour ce qu'elle avait fait. En fait elle se serait même inquiété de la qualité du système si, on contraire, on l'avait jugé innocente. Elle n'avait d'ailleurs jamais cherché à jouer à la victime, ni même à causer du tord au lycan qui l'avait poursuivit (c'était quoi déjà son nom? Joseph?) et avait tout fait pour faciliter le travail de la juge et des membres du jury. Certes tout cela était arrivé très vite, mais notre vampire comprenait parfaitement ce qui lui était arrivé et, bien qu'amèrement déçue d'avoir perdu le droit de pratiquer (elle se fichait bien des amendes qu'elle avait eue à payer), elle ne tenait personne pour responsable excepté elle-même. Cela lui avait d'ailleurs donné de quoi réfléchir. Cloitrée chez elle à longueur de journée, elle s'était mise à revoir son opinion concernant les lycans. Le dénommé Joseph aurait facilement pu lui tendre un guet-apens, et la tuer si c'était ce qu'il avait voulu. Eleonor se serait davantage attendu à une mort violente ou du moins à se faire sauvagement attaquée que de se faire poursuivre en justice. Pourtant c'est ce que cet homme avait choisi de faire, il n'avait pas eu recours à la violence pour se venger. Et puis il y avait Danaliel. Il aurait pu passer son chemin, mais il était venu l'aider cette nuit où trois chasseurs avaient tenté d'avoir sa peau. Pourtant c'était un lycan. Combien d'entre eux avait-elle vu au cours de sa carrière être porté responsables d'agressions? Elle recevait alors les victimes en salle d'urgence tout en jurant mentalement contre ceux qu'elle avait fini par qualifier ''d'espèce du diable''. Et cependant les récents évènements dans sa vie avait obligé notre vampire à conclure une chose importante: tous les lycans ne sont pas des monstres assoiffés de violence. Certains avaient une conduite correcte, et pour cette raison, l'acte qu'elle avait commis en avril 2009 lui était tout simplement impardonnable. C'était du moins ce que ses longues semaines de méditation, passées seule dans les ténèbres de son foyer, lui avait permi de conclure.

Avançant à pas de plus en plus rapide, replaçant de temps en temps ses manches qui remontaient régulièrement d'à peine quelques millimètres le long de ses avant-bras, car elle ne tenait pas à ressentir les brûlures cuisantes du soleil sur cette infime parcelle de peau, et ce même si l'astre solaire était caché par des nuages cireux et lourds, Eleonor avait fini par arriver jusqu'au bâtiment à l'allure austère. C'était la même bâtisse, imposant le respect et la crainte, que celle dans laquelle elle était venu pour la dernière fois en janvier. Une fois passé les portes d'entrée, elle pu retirer sa capuche et jeter un tout premier regard sur l'intérieur depuis son procès. L'établissement n'avait pas changé, chose normale car après tout cela ne faisait que quelques mois qu'elle l'avait quitté. Les couloirs lui semblaient toujours aussi grands et oppressants. Non pas qu'elle n'aimât pas l'endroit pour ce qu'il était matériellement, c'était plutôt le souvenir des dernières fois où elle était venue qui causait chez elle un malaise, car la bâtisse était fonctionnel, et on ne pourrait lui reprocher que son manque de gaieté, mais étant donné sa fonction cette suggestion ne serait prise en considération par aucune personne sérieuse. Marchant à pas feutré, elle regardait les gens aller et venir dans ce temple de la justice, tentant de chasser son mal être, et aussi cette idée absurde qu'elle n'était pas à sa place. On l'avait convoqué, alors elle avait tout à fait le droit de se trouver ici. Elle se dirigea alors vers l'amphithéâtre, là où, supposément, on l'attendait, et se laissait aller à ses appréhensions. À quoi pouvait bien ressembler celui où celle qui lui avait donné rendez-vous? Son imaginaire rigide lui avait laissé croire en un homme vêtu d'un complet cravate avec une mallette à la main. Un genre d'avocat ou de fonctionnaire travaillant pour le Cercle qui lui donnerait une quelconque tâche qu'elle était incapable de figurer. Mais elle ne s'était pas autorisé à fabuler davantage sur des paramètres de ce genre puisque cela ne la mènerait à rien, et s'était plutôt contenté de tout faire pour obtenir des réponses à ses questions aussi rapidement que possible. Et, ne s'attendant à rien de spécial, elle fut étonné lorsque la femme à l'accueil lui pointa la dénommé Alias. Devant elle était assise une petite femme au visage enfantin, habillé à la japonaise. Déjà les vêtements d'une autre époque et la coiffure, qui lui donnaient presque des allures de geisha, avaient quelque chose de singulier, elle semblait tout droit sortie de l'époque d'Edo. Plus que cela, la petite femme avait un calme qui dérangeait, et des yeux constamment fermés. Pourquoi? Voyant qu'elle ne les ouvrait toujours pas, même alors que notre vampire s'approchait et que, pourtant, cette femme ne semblait pas être en train de dormir, Eleonor en conclu qu'il s'agissait d'une aveugle. Seules ses paupières plates la laissèrent un instant dubitative. ''Plusieurs maladies peuvent faire grossir les globes oculaires et les déformer, mais les aplatir ou les rapetisser…Non, cette femme n'a plus ses yeux. Il est pourtant exceptionnel qu'on en fasse l'ablation. Peut-être dû à un stade avancé de parasitose, ou bien à une infection oculaire grave qui n'a jamais été traité, ou encore…'' C'est ainsi que la pensée d'Eleonor, encore soumise à ses vieux réflexes de médecin, avait du se stopper lorsqu'elle était arrivée à la hauteur de la vieille femme, car elle se devait de se présenter.

-Bonjour. Je me prénomme Eleonor. Il semble que vous m'ayez donné rendez-vous ici afin de me confier d'une tâche. Me voilà.

L'ex-chirurgienne n'était pas du genre à lambiner, et dans ce contexte exact, elle ne tenait pas non-plus à s'éterniser en politesse. Le plus important était de connaître la raison de cette rencontre. Elle pensa à tendre sa main vers l'avant, afin d'échanger une poignée de main avec la petite femme, mais se rappelant qu'elle était aveugle et ne verrait donc pas son geste, elle n'en fit rien. La vampire restait cependant debout, n'étant pas décidée à s'asseoir, et n'en ayant pas reçue la permission non plus. Comme dit plus tôt, elle ne se sentait pas à sa place, et s'asseoir sans en recevoir l'invitation lui semblait interdit. Elle restait donc planté là, constatant cette petite femme à l'allure enfantine, et pourtant si étrange, sans qu'elle ne pu dire pourquoi.

Message par Invité Dim 12 Mai - 14:36

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La jeune femme regardait les formes indéfinis qui représentaient les humains au milieu de ce noir total. Elles étaient un peu leur karma, leur âme et les suivaient comme leur ombre, tantôt lointaine de la jeune femme, tantôt proche. Elle ne voyait pas distinctement leur vie mais les couleurs et les auras étaient déjà une base bien souvent large pour méditer sur le chemin qui était le leur. Son visage suivait parfois ses formes mais malgré tout, elle s'arrêtait parfois et réfléchissait. Elle aimait penser au monde qui l'entourait et aux choses qu'elle aurait pu voir. Certes les fantômes lui permettait de voir le monde par la passé d'autrui mais au fond elle aurait bien voulu savoir ce que ça faisait de voir vraiment. De vivre tout simplement.

Soudain elle sentit une présence près d'elle et tourna son visage. Elle ne l'avait pas entendu arriver mais son souffle l'avait trahi. Et puis les gens dégage toujours un je-ne-sais-quoi qui fait qu'on peut deviner leur présence. En tout cas la jeune lightness tendit l'oreille, écoutant la présentation de la jeune femme en affichant un sourire doux. Il faut dire qu'au-delà de ses simples présentation, la lightness apprenait bien plus qu'un nom et qu'un compte rendu. Là devant elle s'étalait une aura au ton sombre d'où perçait une note douce. Elle voyait la solitude et le renfermement. La réflexion aussi. La jeune femme avait souffert de la perte de son travail. Était-il une passion pour elle ? Les images qu'elle voyait par flash lui laissait à penser que oui. Alias se dit alors que perdre ce pour quoi on s'était battu, même si ce n'était qu'un travail, devait être une chose difficile à admettre et à accepter. Plus difficile encore si l'on ne sait pas quoi faire pour évoluer. La jeune créature de Dieu conserva son sourire posé et salua la jeune femme d'un signe de tête avant de faire un geste pour l'inviter à s’asseoir sur le siège à côté du sien.


"Bonjour mlle Doherty. Je suis ravie de faire votre connaissance bien que je vous connaisse d'avant. Je me prénomme Alias Oméga et je suis la recruteuse du Cercle mais aussi un lightness. Je vous informe dès à présent que j'ai un pouvoir qui fait que je vous connais. Je me doute que cela peut vous froisser mais je tiens à ce que tous ceux qui me rencontrent choisissent ou non de me parler à coeur ouvert."

La petite femme se tut, laissant ses mots se poser au creux de la jeune vampire. Elle se doutait que cela pouvait inciter à la méfiance et à la crainte mais cette jeune vampire était aussi une femme réfléchit et posée. Enfin semblait-il. Son don n'était pas imparable. Elle interprétait ce qu'elle voyait et c'était cela qui rendait son pouvoir fluctuant. Elle reprit donc, son sourire revenant doucement après s'être effacer au début de son discours.

"Je ne suis pas là pour chercher des informations, ni pour punir, ni pour juger. Ici certains me jugent comme un guide plus qu'autre chose. En tout cas si j'ai désiré vous voir aujourd'hui c'était pour mieux vous comprendre car oui, en effet je pense avoir un travail pour vous. Cependant il s'agit d'un poste qui réclame nombre de compétences et je souhaite être sûre que vous puissiez tenir le choc. Mais avant qu'on se plonge plus loin dans le sujet, souhaitez-vous poursuivre en sachant que je saurais nombre de choses sur vous à la fin de cet entretien ? Mais aussi souhaitez-vous marcher un peu ou préférez-vous rester ici ?"

Alias parlait d'une voix posée et calme. Il émanait de sa présence un quelque chose de serein, comme si rien ne pouvait troubler la paix du monde. Oui elle offrait ce calme ancestrale que l'on retrouvait dans des lieux naturels comme une forêt ou un plage caressé par la mer. Sa voix était les vagues qui faisait chanter le sables ou les galets et son visage avait ce côté immuable et figé malgré la vie qui l'animait. Elle regarda une dernière fois les formes autour d'elle sans cesser de sourire doucement puis elle posa à nouveau ses yeux sur Eléonore. Elle se dit que cette femme était forte et rationnel. Elle lui faisait un peu penser à une autre membre par ce côté battant bien qu'elle sache que l'autre femme était non pas rationnelle mais émotionnelle. C'était son coeur qui la faisait agir et non sa tête. Et les sentiments, eux étaient plus durs à manier ou à saisir qu'une tête. Enfin ce n'était que l'avis de la jeune lightness. Elle laissait néanmoins le temps à son invitée de réfléchir et de lui répondre. Après tout elles avaient leurs temps non ?

Message par Invité Mar 4 Juin - 1:47

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Vraiment, il y avait quelque chose chez cette femme qui la taraudait. Quel âge pouvait-elle bien avoir? Il y avait de ces femmes qui vous semblait tantôt avoir 14 ans, tantôt 60. C'était exactement ce qu'Eleonor ressentait face à cette femme aveugle. Certes elle était de petite taille et son visage était enfantin, mais son sourire doux et calme laissait supposer une certaine expérience. Ce ne fut que lorsqu'elle l'entendit parler qu'elle comprit. Il s'agissait d'une vieille femme, ses propos étaient trop posés pour qu'il en soit autrement. Suite à cette constatation, notre vampire était resté choqué un instant face aux propos d'Alias, dont elle ne réalisa pas l'importance immédiatement. Elle restait là, assise sans bouger, sans dire un mot. Qu'est-ce que ça voulait dire? Est-ce que toutes les lightness avaient ce pouvoir? Non, elle n'avait que peu de notions concernant cette espèce, mais se rappelait de leurs pouvoirs communs. Il s'agissait alors d'un pouvoir qui lui était particulier. Le premier réflexe de l'ex-chirurgienne fut de s'imaginer qu'Alias pouvait lire dans ses pensées, un peu comme Catherine, cette vampire dont elle avait fait la rencontre il y avait plus d'un an. ''Oh non, j'espère que je ne l'ai pas froissé quand j'ai pensé à ce qui était arrivé à ses yeux''. Puis elle se rendit compte que peut-être que cette femme continuait d'épier son esprit, et fit de violents efforts pour cesser de penser. Il y avait, il fallait bien l'admettre, quelque chose de rassurant dans le fait de savoir que quelqu'un était en mesure de vous comprendre parfaitement, et Eleonor était mélangé entre ce sentiment positif et la crainte de se révéler à quelqu'un d'une façon si entière. Ainsi, ignorant que la vieille aveugle devant elle ne pouvait pas lire directement ses pensées, mais percevait plutôt son aura, la vampire s'était, par réflexe, mise à bloquer le fil de ses pensées pour le faire passer à un niveau dérisoire. Quelques secondes s'étaient écoulées ainsi, sans que son interlocutrice ne dise un mot, avec toujours son sourire serein aux lèvres. Ce comportement laissa supposer à notre vampire qu'Alias savait pertinemment ce qu'elle essayait de faire, ce qui bien sûr était faux puisque, comme précisé plus tôt, la lightness ne lisait pas ses pensées. Quoi qu'il en soit, Eleonor savait pertinemment qu'il lui était inutile de tenter de bloquer ses pensées si elle restait avec cette femme durant plusieurs minutes, car elle finirait par craquer, et que si elle ne réfléchissait pas, il lui serait impossible de s'entretenir intelligemment avec la recruteuse du Cercle. Elle desserra les dents, et du même coup l'étau psychologique qui empêchait les échanges entre ses neurones, puis se décida à parler à Alias à "coeur ouvert", comme elle le lui avait demandé. Et puis, si elle disait bien la connaître, c'est qu'elle avait probablement déjà lu ses pensées et, probablement, avait aussi accès à ses souvenirs, et elle ne pouvait rien faire contre cela. C'était du moins ce que son esprit logique conclut, car elle ne croyait pas à l'existence d'esprits ou d'aura. Si on le lui avait expliqué et prouvé, c'est un concept qu'elle aurait bien sûr accepté sans condition, mais voilà elle ne croyait qu'en ce qui lui était prouvé. Bref, bien qu'encore craintive à l'idée qu'une autre personne puisse lire en elle comme si elle était transparente, la vampire continua d'écouter la vieille femme, intriguée par ce personnage et ce qui suivrait.

Sa voix était calme, tout chez son interlocutrice portait Eleonor à lui faire confiance. Une aveugle qui voyait plus clair que tout le monde, cela lui rappelait la tragédie ''Antigone''. Sauf qu'au lieu de lui prédire un malheur, la lightness voulait plutôt lui proposer du travail. En fait, un travail. La lettre l'avait plutôt porté à croire qu'il s'agirait d'une petite tâche, et elle se demandait même si elle serait payée pour l'accomplir. Mais c'était un travail qu'elle se ferait proposer. Il était plus que temps qu'elle recommence à sortir de chez elle tous les jours, à se montrer au monde et à faire des choses constructives. Cela ne garantissait pas pour autant qu'elle accepterait ledit travail, qui pourtant l'intriguait de plus en plus. Cependant, elle comprenait que c'était une chance qu'on le lui offre sans même qu'elle n'ait eue à en faire la demande, ni à se déplacer. Qu'avait-elle de particulier pour qu'on aille vers elle plutôt qu'une autre? Elle avait beau chercher, aucune réponse claire ne faisait surface dans son esprit. C'est à ce moment que la vieille femme enchaîna, précisant qu'elle devrait vérifier ses compétences avant de lui confier quelque tâche que ce soit. Son ancien métier avait fait d'elle une femme très résistante à la pression, pourtant elle devint nerveuse lorsque ce qu'elle voyait de plus en plus comme un oracle la mit en garde. Un choc? Ça ne serait donc pas facile, elle s'attendait à avoir quelques défis à affronter sous peu. Mais outre l'entrevue en elle-même, il y avait cette petite femme qui avait quelque chose de solennel dans ses paroles, bien qu'en même temps elle était très calme et posée. Autant Eleonor était porté à lui faire confiance, autant elle avait le présentiment que ce qui s'annonçait n'allait pas nécessairement lui plaire. La vieille femme lui avait alors lancé un ultimatum : pour continuer l'entretien, la vampire devait accepter que son interlocutrice lise en elle, et connaisse des choses sur elle que peut-être personne d'autre ne connaissait. Cette réplique la désarçonna un instant. Était-elle prête à cela? Déjà elle avait son lot de honte, de peur, de tristesse, de tous ces sentiments privés et obscurs qu'elle ne partageait avec personne. Était-elle prête à ce qu'une parfaite inconnue les voit? Il lui fallut quelques secondes avant d'enfin oser répondre. Sa réflexion ne fut pas facile.

- Je… Oui, j'accepte ces conditions.

Elle avait la forte impression que, si elle devait confier de secrètes pensées à quelqu'un, alors cette vieille femme était la candidate toute désignée. Comme elle l'avait précisé, et Eleonor était convaincu qu'elle ne mentait pas, la recruteuse n'était ni là pour juger, ni pour punir. Ainsi, elle pouvait sans crainte laisser cette personne voir en elle, ce que la vieille femme devait faire avec tous les gens de son entourage, peut-être même avec ou sans leur accord de toute façon. C'était sans compter qu'elle avait une façon d'être qui mettait à l'aise, on ne se sentait pas obligé de se cacher derrière un masque face à elle. Et puis il y avait aussi le fait qu'il était un peu tard pour reculer. Si elle s'était rendue jusqu'ici, ce n'était pas pour retourner chez elle sans avoir su ce qu'était ce mystérieux emploi. Elle comptait se rendre jusqu'au bout, et découvrir la tâche qui lui était réservée. Avant de répondre à la recruteuse qu'elle préférait marcher plutôt que de rester assise, Eleonor eut l'idée d'un test. Elle donna sa réponse en pensée, pour ensuite constater que son interlocutrice ne bougeait pas.

- Je préfèrerais marcher si cela ne vous ennuie pas.

Elle s'était levée, songeuse. Elle doutait que cette femme se joue d'elle en feignant de ne pas avoir entendu ses pensées. Voilà comment elle déduit qu'il y avait de faibles chances pour que cette femme les lise. Mais alors comment cela fonctionnait-il? Elle constata à ce moment que son interlocutrice n'avait pas de canne blanche à côté d'elle. Comment faisait-elle alors pour se déplacer? Décidément, cette vieille dame aveugle était étonnante. Eleonor tendait la main vers elle, intriguée.

- Je vois que vous n'avez pas de canne. Aurez-vous besoin de mon aide pour vous guider?

Message par Invité Mar 4 Juin - 21:29

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L'aura allait et venait en une danse tantôt frétillante et tantôt calme comme l'eau d'un lac. Elle suivait le ton de la conversation et des mots, changeant au rythme des pensées de celle qui la faisait vivre. Elle sembla s'enfermer pendant un moment quand la gracile gardienne aveugle lui avait fait part de ses dons. Beaucoup de gens craignait pour leur âme. Cela était compréhensible. Qui peut dire sans honte ce qu'il porte en lui ? Personne. L'on possède tous des secrets immondes et malfaisants qui nous rongent et qu'on cache sous des sourires. Personne n'est parfait, ça, notre ange le savait et pourtant elle continuait de guider les Hommes.
Car quel que soit la créature qui marche, elle portera toujours en elle un rêve : celui d'aimer et d'être aimer. Rares sont ceux qui n'ont jamais eu ce désir, même volage. Au fond de nous tous, l'instinct nous guident pour aimer et se reproduire. Connaitre le bonheur simple de se perdre dans les yeux de celui qu'on aime et qui nous aime. C'est pour cela que Alias combattait. Elle voulait montrer cette voie aux Hommes. Leur rappeler ce pour quoi ils sont nés et ce pour quoi ils vivent.
Cette enfant de Dieu semblait chercher à se protéger dans un premier temps. Bien qu'Alias ne pouvait lire dans son esprit, elle voyait néanmoins le trouble de son coeur. Le reste n'était que pure mystère et déduction. Rien de plus, rien de moins. Elle n'avait rien de ses voyantes ou de ses perceuses de coeur qui pouvaient sans mal s’immiscer dans un esprit. Elle n'avait rien de cette engeance et Dieu soit loué car jamais elle ne l'aurait supportée. Elle trouvait cela trop incorrect. Elle laissa le temps à la jeune femme de lui répondre, conservant son sourire malgré qu'elle voyait son aura devenir plus terne avant de reprendre peu à peu un ton plus doux, signe de confiance et de paix aux yeux de la lightness.

- Je… Oui, j'accepte ces conditions.

Hésitante mais à la fois sûre. La jeune femme leva son visage vers Eléonore sans pour autant ouvrir ses paupières. Puis la demoiselle resta silencieuse alors que Alias reprenait la parole, la rassurant à sa manière de sa voix posée et sereine. Elle lui parlait sans détour, sans mensonge car là était sa façon d'être. Elle serait ainsi avec cette femme car il devait en être ainsi en cet instant. Puis elle lui proposa alors de marcher ou non, laissant une nouvelle fois le choix à la femme.
Cette dernière se tut encore pendant un petit moment pendant lequel Alias vit à nouveau le trouble en elle comme si quelque chose la gênait. Son aura semblait hésitante comme cherchant quelque chose mais la voix de son interlocutrice résonna, rendant à nouveau son éclat précédent à sa propre aura. Elle sentit la femme près d'elle se lever et Alias en fit de même mais la question de la chirurgienne la fit à nouveau sourire et elle releva son visage vers la demoiselle et lui répondit, tendant sa main vers la jeune femme et trouvant son bras pour s'y accrocher sans mal.

"Non je vis ici depuis fort longtemps. Je connais très bien ses couloirs et ses secrets même si parfois je demande à l'un de mes enfants de me conduire. Je tiens une association pour les orphelins et parfois ils viennent m'aider s'ils le désirent. Mais en général je sors peu. Il y a tant à voir ici et tant de travail aussi..."

Elles entraîna doucement la femme avec elle en direction des couloirs de la base. Ce lieu était interdit aux inconnus mais face à Alias, peu de gens osait réellement lui refuser le passage à elle et à l'un de ses protégés. Elle tournait son visage vers les "âmes" et savait que ce simple geste en laisser plus d'un mal à l'aise car au fond comment une aveugle pouvait-elle savoir où se trouvait un homme immobile et silencieux ? Elle savait cela mais c'était aussi un moyen de garder les curieux à distance... Elle marchait donc lentement dans les couloirs calmes, guidant la jeune femme dans le silence quand elle s'arrêta après plusieurs minutes. Elle venait de s'arrêter à un croisement et dit doucement. Elle sembla hésiter puis finalement elle bifurqua à gauche et ralentit le pas. Elles passèrent doucement devant des tableaux sous lesquels se trouvaient des noms et des dates. Nombre de ses noms avaient été oubliées mais d'autres plus récent avait été mis. La lightness libéra le bras de la femme et se décida enfin à parler.

"Ici est le couloir du coeur. On y trouve les portraits des membres du cercle passée et présent. Il y a Pandore, la précédente Lycane, une enfant douce malgré sa nature. Aujourd'hui c'est aussi une femme qui veille à cette place. Elle se fait appeler Ambre. Tu as aussi Thobari qui a disparu. C'était un humain. Un brave homme qui respectait les autres créatures sans préjugé. Aujourd'hui sa place reste désespérément vide...."

Elle s'avança encore un peu et se tourna vers un portrait qui en imposait. On y voyait un homme à la chevelure de neige, longue et soyeuse. Des yeux de sang fixait le photographe comme s'il désirait le saisir et un sourire moqueur et joueur étirait ses lèvres qui avaient du faire fantasmé plus d'une femme. La nature de cette homme n'avait rien de caché. Tout se lisait en lui, Alias le savait même si elle ne pouvait voir son visage. Elle l'avait vu autrefois. Une aura à la fois sublime et monstrueuse. Surtout avant sa disparition.

"Naome Xerxes Ishika. Le dernier représentant des vampires. Un homme à la fois admirable et ignoble. Il aimait profondément cette ville et a tout fait pour la protéger des Rebelles... Je crois que son amour s'est transformer en haine... Il a aujourd'hui disparu..."

Elle se tut, continuant de regarder le portrait sans le voir, se rappelant son aura de sang et de ténèbres mais emplis aussi d'un amour démesurément grand. Un amour pour un lieu. Un lieu qu'il avait voulu protéger sans comprendre les valeurs et les devoirs propre à son poste. Son amour l'avait consumé peu à peu vers une folie attisé par une malédiction. Un malédiction qui frappait aujourd'hui la lycane... Mais ce n'était pas le sujet actuel.

"Les vampires sont des êtres incroyables. Leur beauté, leur vivacité et leur capacités en font des êtres étonnants et important pour autrui. Beaucoup de gens les craignent car ils savent que leur don dépendent de leurs propres vies... de leurs propres sangs. Avant cette peur était compréhensible mais aujourd'hui, les vampires sont capable de vivre en société sans risque s'ils font les bons choix et s'ils le désirent. Le cercle le sait et veut leur donner leur chance.
Pourtant il est dur de vivre en étant vampire. Une vie dans l'ombre sans être sûr de la vrai lumière. Sans être certain du bon choix... Pourtant l'on doute tous. Mais un vrai choix se fait après avoir entendu d'autres pensées...
J'ai connu beaucoup de ses gens aujourd'hui accroché sur ces murs. Ils n'ont pas tous été parfait mais pourtant ils ont fait des choix pour ceux qu'ils protègent. Ils ont fait ses choix pour les protéger et parfois ils l'ont payé de leurs vie."


Elle se tourna vers Eléonore et continua.

"Pandore a été assassiné malgré sa douceur car c'était une louve. Celle qui occupe le poste craint pour sa vie et je sais que malgré sa voix aussi froide que l'acier, elle possède un coeur plus tendre et doux qu'un lapereau. Pourtant elle est là par choix. C'est sa douceur qui fait qu'aujourd'hui elle risque sa vie pour protéger ceux qu'elle aime. Un peuple entier sans distinction de race. Je vous souhaite de la rencontrer un jour bien qu'on dise que deux natures si opposés sont difficile à lier. Vampire et lycan, un combat ancien et des rancunes tenaces qui j'espère, ne vous tiennent plus à coeur."

La petite femme gardait ses paupières closes posés sur la jeune femme et sa voix s'était fait plus sérieuse sur la fin de ses propos sans pour autant agresser la vampire. Elle eut un petit sourire malgré l'aura qu'elle voyait puis fit demi tour pour reprendre le chemin en sens inverse d'un pas lent avant de s'arrêter au croisement pour y attendre la jeune femme. Elle voulait la laisser un peu réfléchir. Elle ne savait pas si la demoiselle avait compris mais elle savait que cette dernière était perspicace et avait un esprit de déduction aiguë. Pourtant elle savait que certains mots se perdait dans l'immensité des phrases... Il était alors parfois bon de rappeler le passé. Parler du passé pour mieux avancer dans le présent tout en innovant pour l'avenir. Un mélange parfois dur à accomplir il fallait bien l'avouer.

Message par Invité Lun 10 Juin - 16:05

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Dans l'un des immenses couloirs du bâtiment du Cercle se promenaient nos deux protagonistes. Eleonor avait laissé Alias lui prendre le bras pour constater que ce serait elle qui se ferait guider. La recruteuse, une fois debout, arrivait à quelques centimètres sous l'épaule d'Eleonor. C'était vraiment une petite femme, surtout qu'Eleonor faisait tout juste 1m65. Néanmoins, cela n'enlevait rien à la prestance du personnage, ni à son autorité, et c'est sans broncher que notre vampire se laissait guider par une femme qui n'avait plus ses yeux. La vieille femme marchait d'un pas sûr, elle savait très bien où elle allait. Les gens s'écartaient sur son passage comme ils l'auraient fait face à un supérieur. Et Eleonor, qui la suivait docilement, regardait sans se lasser les murs immenses et austères qui l'entouraient, l'architecture ancienne et, non sans un certain désagrément au début, les quelques fenêtres ouvertes devant lesquelles elles passèrent sans que toutefois le contact avec la lumière ne soit suffisamment long pour brûler sa peau. D'ailleurs, et c'est ce qui finit par adoucir son humeur, le soleil commençait déjà sa longue descente vers l'horizon pour laisser place aux ténèbres et, puisque les nuages n'autorisaient toujours pas le moindre interstice de ciel bleu, le crépuscule faisait miroiter des reflets dorés aux rebords des nuages dont la teinte, en cette fin de journée, allait du rose carnaval au rouge sanglant. Après tant de grisaille, il aurait été difficile de ne pas apprécier un mélange si explosif de couleurs, mais la vampire reportait très vite son attention sur Alias, qui ne pouvait malheureusement pas assister à un tel spectacle, puisque ce n'était pas le moment de se laisser aller à ce genre de sensibilité. Les deux femmes marchèrent quelques minutes en silence et ne rencontrèrent à peu près personne dans ce secteur du bâtiment qu'elle n'avait jamais visité. Il semblait plus désert que les autres, mais c'était peut-être parce que la journée tirait à sa fin et que tous ces braves fonctionnaires et politiciens de la ville rentraient chez eux.

D'un coup son guide s'arrêta à un croisement, hésita, puis elles se dirigèrent vers la gauche. Il y avait là, accroché au mur, une série de portraits qu'Eleonor interpréta comme étant des représentants politiques. Alias libéra alors le bras de notre vampire et, tandis que toutes deux marchaient d'un pas plus lent, s'était lancé dans le récit des prédécesseurs et des actuels représentants du Cercle. La vampire avouait ne pas connaître grand-chose à cette organisation, et ce, bien qu'elle était installée dans cette ville depuis plus de quatre ans. Elle connaissait leurs idéaux qu'elle approuvait sans condition, mais la structure bureaucratique en elle-même lui échappait parfaitement. Voilà pourquoi elle écouta d'une oreille particulièrement attentive la vieille femme lui relater l'histoire des portraits qu'elle avait sous les yeux. Elle les observait tous avec beaucoup de curiosité. Chacun semblait doté des caractéristiques qu'elle croyait exigées par le Cercle chez ses représentants : de l'honnêteté, de la droiture morale et une grande dévotion envers la justice. Jusqu'à ce qu'elles ne s'arrêtent devant le portrait d'un homme que notre vampire reconnut tout de suite comme l'un de ses congénères. Des yeux aussi sanglants, un regard si mauvais, ça ne trompaient pas. Il n'y avait que ceux de sa race, pour lesquels elle éprouvait tantôt de l'indifférence, tantôt du mépris, pour avoir une allure aussi effrayante en photo. Et elle devinait bien que, même si son corps exsangue ne laissait transparaître aucun symptôme, la recruteuse savait son esprit troublé par la vue de cet homme, qu'elle lui présenta comme le dernier représentant des vampires. Un homme mauvais qui avait pourtant protégé la ville des rebelles. Il y avait quelque chose d'étrange dans son regard, outre la haine. Et aussi dans la courte histoire qu'Alias lui avait raconté à son sujet. Sa vie l'intriguait, elle continuait de scruter chacun des traits de l'homme en silence, au côté de son interlocutrice. Elle n'osait pas briser le silence, ni émettre de commentaire sur ce qu'elle voyait en cet homme, ou chez ceux qui lui avaient précédemment été présentés. Elle était en train d'assimiler l'information, ses opinions ne prendraient forme que plus tard. Ce fut encore une fois la recruteuse du Cercle qui osa faire raisonner sa voix dans le couloir implacable où elles se tenaient parfaitement seules. Alias s'était montré plus volubile que notre vampire ne l'aurait cru. Elle l'écoutait avec toujours la même concentration calme, bien qu'elle avait l'impression de se faire dire exactement ce qu'elle voulait entendre. En effet, peu d'humains réalisaient à quel point il était difficile de ne boire que du sang en bouteille jour après jour, et de vivre avec la peur constante d'un jour être victime de pulsions plus fortes que sa volonté. Cela représentait des efforts constants, un travail sur sa propre personne, et l'acquisition d'une certaine maîtrise de soi. Elle reconnaissait qu'elle devait ses bons agissements à la façon dont elle avait été élevée, et à sa longue vie qui lui avait permis d'acquérir expérience et savoir. D'ailleurs, il n'était plus question de vivre différemment, jamais elle ne comptait abandonner son régime, que certains de ses homologues qualifiaient de ''végétarien''. Cependant, les mêmes efforts devaient toujours être fournis, et elle appréciait que son interlocutrice les souligne.

La petite femme aveugle s'était tournée vers elle, la regardant sans la voir, tandis que la vampire fixait toujours le portrait. Ce qu'elle dit la mit en garde quant au danger du métier de représentante. L'ancienne représentante des lycans était morte, et la nouvelle craignait pour sa vie. Ce n'était pas normal. Un tel métier ne devrait pas être si dangereux! Et il y avait aussi ce Naome dont la haine sembla avoir causé sa perte. Comment? Le regroupement des rebelles lui revint en tête. Elle s'était toujours imaginé que ce bâtiment abritait des employés psychorigides exerçant des tâches bureaucratiques à longueur de journée d'une part, et de l'autre des représentants hauts placés qui, sans que cela ne paraisse, se la coulaient douce dans des fonctions un peu flous de défense des droits et liberté de chacun. Un boulot peinard mais nécessaire. Mais elle était en train de constater que les prédécesseurs et les représentants actuels du bâtiment ne semblaient pas mener une vie facile et que ce travail affectait leur vie à des niveaux autres que professionnels. Ce n'était pas le genre de travail que l'on exécutait pour ensuite rentrer chez soi et ne plus y penser. Parce qu'il y avait des gens qui étaient fortement en désaccord avec l'ordre établit, qui s'était réuni pour le renverser, et qui possédaient, pour certain, de phénoménaux pouvoirs. Ce qu'Alias ajouta laissa Eleonor pantoise un bref instant, le temps de digérer l'information, puis elle sourit. Ce n'était certainement pas un hasard si elle lui parlait de cette vieille rivalité lycans-vampires. Elle se rappela ensuite que, dans la lettre, la recruteuse avait dit avoir assisté à son procès. Cela n'enlevait cependant rien au fait qu'elle semblait connaître l'avis de notre protagoniste sur la question, alors qu'elle ne l'avait jamais dévoilé de façon explicite durant son procès, se contentant d'énoncer des faits concrets. "Elle ne me mentait pas alors.", pensa-t-elle impressionnée. Si elle avait été avec n'importe qui d'autre, Eleonor se serait contenté de répondre que pour elle il n'y avait pas de barrière entre les races. Une réponse rapide et élégante qui coupait court à tout débat; c'était ce que tout le monde voulait entendre. Mais ce n'était pas tout à fait vrai. Alias n'avait pas cherché à lui poser une question rhétorique, mais plutôt à la faire réagir. Et puisqu'elle s'était décidée à parler honnêtement avec cette femme, alors il était hors de question qu'elle lance la première phrase banale du genre qui lui traverserait l'esprit.

- La haine est parfois difficile à gérer, mais avec le temps on apprend à pardonner.

La vampire fronça alors les sourcils, avant d'oser déclarer :

- Je ne déteste pas les lycans, seulement ceux dont la soif de violence est incontrôlable. Et je pense la même chose de mes semblables, et de chaque être qui peuple cette terre d'ailleurs. S'attaquer à plus faible que soi et y prendre plaisir sans remords, c'est révoltant, je suis sûre que vous serez d'accord… Je crois que ce sont les circonstances qui m'ont fait les haïr dans un premier temps. Si les choses s'étaient passées autrement… Mais plus le temps passe, plus je réalise que j'ai tort de penser ainsi. Il n'y a rien qui justifie ma haine, ni les préjugés que j'ai pu avoir, ni les actes affreux que j'ai commis, et que je suis toujours incapable de m'expliquer.

C'était sa plus récente opinion concernant le sujet. Elle avait eu amplement le temps de cogiter là-dessus depuis que cet incident s'était produit, et avait conclu certaines choses. D'abord, et il fallait bien l'admettre, qu'il y avait chez elle une haine viscérale des lycans, qui était peut-être instinctive, peut-être apprise, et contre laquelle elle devait se battre, exactement de la même façon dont elle combattait sa soif de sang. Ensuite, que prôner la violence contre des êtres parce que, justement, ils étaient réputés violents, ne mènerait à rien et n'était pas digne de sa conduite. Enfin, que la meilleure façon d'aborder les problèmes était parfois d'essayer de comprendre l'autre et son point de vue. S'il y avait une représentante des lycans au ''coeur plus tendre qu'un lapereau'', pour citer Alias, alors c'était que certains membres de cette espèce étaient partisans du Cercle. Et elle avait eu d'autres preuves démontrant l'humanité de certains d'entre eux. Une seule aurait été amplement suffisante, mais il y en avait plusieurs. Eleonor rejoint la recruteuse au croisement. Elle se questionnait toujours sur ce travail qu'on voulait lui confier. L'idée qu'elle puisse devenir représentante des vampires lui avait effleuré l'esprit, surtout sachant que l'ancien représentant avait disparu. Puis elle s'était rappelé qu'elle n'avait aucune formation en politique ou en droit, qu'elle n'avait pas été le meilleur modèle aux yeux de la population dans les mois précédents, et que de toute façon ce devait être un poste plus difficile à obtenir que cela. Il fallait probablement faire plusieurs demandes soumises à un comité qui choisissait parmi une longue liste. C'était du moins ce qu'elle avait en tête, étant donné le fonctionnement des établissements de justice partout ailleurs. Mais l'Avventura, ce n'était pas comme partout ailleurs.

- On ne peut pas refaire le passé. Mais je suis déterminée à ne plus commettre les mêmes erreurs, et à changer pour le mieux.

Elle n'avait pas envie de brusquer cette vieille femme en lui demandant directement quel poste on comptait lui confier exactement, bien qu'elle était de plus en plus curieuse. En fait, elle aimait bien en apprendre davantage sur l'histoire de cette ville, en voir les différents acteurs, et elle sentait que la recruteuse lui ferait savoir ce qu'elle voulait en temps et lieu.

Message par Invité Jeu 20 Juin - 15:38

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La jeune femme avançait lentement. Tel une graine elle devenait peu à peu un arbre, étendant ses connaissances et ses découvertes au fil de sa ramure. Ses idées naissaient comme autant de feuilles et de branches, ivre d'évoluer peu à peu, la faisant sans cesse grandir. Elle avançait vers le ciel, paradis d'où l'on conte une connaissance sans limite et, où tout deviendrait le coeur ultime du monde. Une vérité sans faille existait-elle vraiment ? Alias n'aurait pu le dire, elle n'était pas Dieu. Elle n'était qu'une de ses nombreuses mains qui portent l'homme vers son chemin.
Aujourd'hui c'était cette jeune vampire qu'elle découvrait vraiment. Sa vie s'étendait en une myriade de couleurs et d'images devant le noir du monde. Un fantôme sans réelle forme, bougeant lentement en rythme avec les mouvements du corps de sa porteuse.
Alias venait de lui parler des anciens membres du Cercle ainsi que des nouveaux. Elle laissait ses mots conquérir l'espace et imprégner l'air de ses idéaux. Douce, sage, Alias voyait le bon en chacun des hommes. Elle voyait aussi l'ombre en chaque homme en parlant avec eux et dans leur âme. Elle aurait pu en jouer mais ce n'était pas dans ses habitudes. Intègre, honnête et attentive, elle menait son chemin avec cette patience presque agaçante qu'ont les gens qui ne sont pas pressés par le temps. Elle savait que chaque coeur avait une part d'ombre et de lumière. Cela faisait partie de l'équilibre du monde. C'était obligatoire. C'était à l'homme de choisir vers quel éclat il devrait se tourner. Si pour lui les ténèbres lui convenaient et bien qu'il en soit ainsi, elle ne l'aurait pas condamné.


Elle laissa ensuite le chemin de ses mots se faire dans le coeur de la jeune femme. La laissant interpréter ses paroles et finalement lui répondre franchement. Alias la laissa faire, assimilant ses propos, analysant ses émotions et finalement elle ne put qu'afficher un sourire doux. Le discours de la jeune femme était empli d'un désir profond de trouver la bonne voie et Alias ne pouvait qu'être heureuse de l'évolution de cette femme en si peu de temps. Elle semblait sincère et même son âme semblait clamer la franchise de ce qu'elle venait de dire.
Alias s'avança attendit que la jeune femme l'eut rejoint au son de ses pas puis repartit dans le dédale de couloirs avec son éternelle démarche posé. Elle avait placé ses mains dans les manches de son kimono et reprit la parole :

"C'est là une très belle voie que vous avez choisi Mlle Doherty. Vous savez les hommes sont fait autant d'ombre que de lumière. Ils choisissent juste vers quelle teinte ils préfèrent se tourner. Vous il y a maintenant un moment, vous offriez un noir profond envers un peuple complet alors qu'aujourd'hui vous retrouvez un équilibre que peu de gens ont. A mes yeux vous méritez de vous joindre à nous."


Elle continuais d'avancer, tournant dans des couloirs où l'on entendait le murmure des conversations ou des machines. La lightness aimait cette ambiance de travail bien qu'il y avait aussi une certaine tension malgré tout. Un pression engendré par les Rebelles et les dangers d'être une personne avec une once d'égalité. Certains bureaux étaient ouvert et Alias y voyait les échos des âmes qui y étaient cachés.


"Je voudrais savoir vos compétences. Je sais que vous avez été chirurgienne si je e souviens bien mais qu'avez vous réellement en diplôme et en parcours. Je voudrais aussi savoir ce qu'il vous plairait de faire ici en travail."

Les deux jeunes femmes étaient arrivées à un petit jardin intérieur et Alias alla s’asseoir sous un abri en restant à l'ombre des grands arbres et de la glycine qui faisait office de toit végétale à la structure couvrant le chemin. Elle regardait autour d'elle sans y voir mais elle humait l'odeur si délicate des fleurs et se sentait infiniment bien. Elle espérait que sa compagne ne souffrait pas trop car même si Alias ne sentait pas la force du soleil, ce la ne voulait pas forcément dire que son interlocutrice était aussi bien lotis.

"Vous êtes bien ici ?"

Message par Invité Sam 22 Juin - 7:56

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Comme plus tôt, Eleonor suivait docilement son guide dans l'immense couloir du bâtiment. Il n'y avait plus beaucoup de monde, et durant leur progression la vampire s'était enfoncée de plus en plus dans ses souvenirs. Elle pensait à divers moments de sa vie. Pourquoi y avait-il fallu qu'elle attende tant d'années avant de rencontrer des gens qui lui feraient comprendre qu'elle se trompait, et que sa haine n'avait pas raison d'être? Peut-être parce qu'avant 2009 les races autres qu'humaines n'existaient pas aux yeux du monde… Qu'importe, il y avait de quoi entretenir des regrets longtemps. Elle avait ressenti un mélange de fierté et de joie lorsqu'elle avait entendu la petite femme lui confirmer qu'elle était embauchée, et ce parce qu’elle avait changé d’avis pour le mieux. Qu'elle soit digne de travailler ici, elle qui avait un dossier un peu souillé après ce qui s'était passé il y avait quelques mois, était une chance inespérée. Elle entretenait peu d’espoir de trouver meilleur emploi, elle qui avait peur de postuler dans des endroits où l'on embauchait des étudiants, tellement elle craignait l'opinion des gens à son égard. Il y avait donc assez peu de chance qu'elle refuse ce travail qu'on lui offrait sur un plateau d'argent. Et puis elle n'allait pas laisser Vegeo subvenir à ses besoins, ça c’était hors de question. Le jeune homme s'était montré si avenant envers elle et était d'un naturel si bon qu'elle le doutait bien capable d'accepter de payer les factures tout seul, ce qu'elle ne laisserait pas faire. Car c'était elle qui lui avait proposé son aide et non l'inverse, et que la paresseuse déprimante qu'elle était progressivement devenue était en train de se relever. Elle devait d'ailleurs lui être reconnaissante de l'avoir aidé dans cette voie, et de lui avoir progressivement redonné le sourire. Cela faisait bien longtemps qu'elle vivait seule, et partager son quotidien avec quelqu'un qu'elle appréciait l'avait lentement ragaillardie. Ainsi, elle se sentait mieux, et était maintenant prête à retrouver du travail.

Son interlocutrice avait soudainement bifurqué vers une porte menant à l'extérieur. Eleonor avait marché plus lentement, un peu réticente, mais l'avait tout de même suivi. Elles se retrouvèrent alors dans un jardin intérieur dont elle ignorait l'existence jusqu'à cet instant. Un magnifique jardin qui plus est. Il ne cadrait pas très bien avec l'intérieur de la bâtisse, mais qu'importe. Peu de rayons provenaient encore de l'astre solaire qui avait décliné jusqu’à presque atteindre l'horizon, ainsi la vampire n'avait eue qu'à s'installer dans l'ombre à côté d'Alias pour s'assurer de ne souffrir d'aucune brûlure. Eleonor se doutait bien qu’elle aurait à énoncer ses compétences, et ne fut pas surprise que son interlocutrice les lui demande, mais elle du y réfléchir un instant. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu à rédiger son CV.

- Voyons voir… Hé bien je parle couramment français, anglais, allemand, espagnol et un peu suédois, quoiqu'il y a longtemps que je n'ai pas pratiqué les deux dernières… J'ai un diplôme en soins infirmiers, mais je l'ai obtenu en 1942, il ne doit donc plus être valide… J'ai déjà été serveuse dans un restaurant, mais cela fait bien longtemps… Et sinon je sais jouer du piano, du violon et de la clarinette, bien que je me doute ça ne sera d'aucune utilité ici.

Cette question de la part de la recruteuse lui laissait comprendre qu'il y avait des limites à ce qu'elle pouvait voir dans ses souvenirs. Elle était toujours aussi intriguée par les mystérieux pouvoirs de la petite femme. Néanmoins, elle continuait de chercher ses compétences dans sa tête. Qu'elle parle autant de langue aurait pu avoir quelque chose d'impressionnant, mais Eleonor avait eu amplement le temps de les apprendre. Il était bien dommage qu'elle ne possède pas d'autre diplôme, si ça avait été le cas il y a bien longtemps qu'elle se serait trouvé un nouvel emploi. Sauf qu'après tant d'années passées dans un poste respecté, elle se voyait mal recevoir des ordres de la part d'un adolescent boutonneux ou exécuter un travail étudiant aliénant et mal rémunéré. Cependant, quoiqu'elle n'avait pas de formation officielle, la vampire possédait toutes sortes de connaissances hétéroclites. Ayant été élevée sur une ferme, elle savait prendre soin des chevaux, des poules et des vaches. Elle connaissait bien la peinture, le théâtre et la littérature, l'histoire, le cinéma et l'anthropologie. Peut-être pas de façon aussi approfondie qu'un bachelier, mais bien plus que la moyenne des gens. Elle était également férue de sciences - et particulièrement de médecine -, et avait quelques connaissances concrètes qui allaient de la couture à la mécanique automobile. Autrement dit, elle avait un solide bagage de connaissance général, même pour une femme de son âge. C'était une érudite qui n'avait toujours exercé qu'un seul vrai métier, et qui n'avait pas prévu de plan de secours, voilà tout. Elle resta un peu surprise lorsque son interlocutrice lui avait demandé le poste qu'elle convoitait. En effet, elle croyait que le poste qu'elle devait occuper avait déjà été déterminé d'avance.

- J'avoue que je ne sais pas trop. C'est vous qui m'avez fait venir ici pour m'en proposer un…

Elle réfléchit alors un instant. Pouvait-elle choisir n'importe quoi? À la façon dont s'était déroulé leur rencontre, c'était comme si Alias cherchait à lui donner du travail plus qu'à combler un poste vacant. En fait, c'était comme si cette femme avait cherché à l'aider plus qu'à remplir ses fonctions de recruteuse. Elle semblait effectivement prête à lui offrir un poste de son choix. Un peu sous le choc devant une telle constatation, Eleonor, qui voulait tester les limites de son interlocutrice, dont la patience semblait être à toute épreuve, osa déclarer :

- Représentante des vampires, et rien de moins.

Elle affichait un sourire goguenard avec la quasi-certitude que, face à une telle plaisanterie, Alias se devrait bien de lui énoncer les postes qui étaient disponibles pour elle. De toute façon elle ne pourrait pas faire autrement puisque la vampire ne connaissait aucun des postes vacant, ni les compétences requises pour espérer les obtenir. Portant ses yeux devenus écarlates dans le lointain obscur du jardin qui était maintenant nocturne, la vampire humait le parfum des fleurs qui se trouvaient juste au-dessus d'elle. L'endroit était agréable, serein. Elle se voyait bien prendre ses pauses ici. Enfin, ça c'était si elle finissait par être officiellement embauchée. Alias lui demandait si elle était bien. C'était comme si elle lisait en elle…

- Oui, très bien.

Message par Invité Dim 30 Juin - 14:51

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La jeune femme lui énonçait ses compétences avec du mal et la petite créature de Lumière se doutait qu'elle devait déjà avoir un bel âge pour ceux de son espèce. Elle la laissait donc lui énumérer tout cela en l'écoutant, le visage vers elle, serein et souriant doucement. Ainsi donc cette demoiselle parlait plusieurs langues et jouait de nombreux instruments. C'était quelque choses qui démontrait une certaine sensibilité et ouverture d'esprit. La médecine était aussi un don de soi et un métier qui demandait beaucoup de compétences sur de nombreux domaines. Là encore malgré le peu de données Alias analysait tout cela et en déduisait des éléments pour continuer la discussion, lui demandant alors le poste qu'elle désirait.
La jeune femme fit frémir son aura, surement de la surprise mais elle se reprit vite et lui répondit sur un ton qui semblait rieur. Pourtant, Alias, elle était très sérieuse quand elle lui répondit :


"C'était justement à ce poste que je vous voyais et je suis heureuse de voir que vous vous pensez capable de le tenir car pour moi c'est le cas."

Elle se doutait que sa réponse allait surement surprendre son interlocutrice car peu de gens restait indifférent à une telle proposition. Néanmoins elle poursuivit :

"Cependant ce n'est pas un métier facile et il ne rapporte pas des masses non plus. J'imagine que suite à votre renvoie, vous ne devez pas trop être dans une situation stable donc je peux voir pour vous donner un poste annexe au Cercle le temps que vous trouviez autre chose ou non. Néanmoins vous devez vous douter que vous devrez réapprendre nombre de choses. Les temps ont changé depuis votre dernier diplôme et bien que vous ayez une expérience bien plus élevé que la moyenne, malheureusement vous n'avez pas encore assez de spécificités pour avoir un poste particulier. Mais en ce qui concerne le coeur du Cercle, les compétences compte peu, seul le coeur et l'esprit comptent. Les autres membres vous le diront : être membre du Cercle, c'est prendre conscience que tous les êtres sont important pour l'équilibre des choses."

Elle fixait la vampire et sa main vint se poser sur le genou de la jeune femme en un geste amical, serrant doucement la jambe d'Eléonore. Elle la laissa ainsi quelques instants puis la retira en continuant :

"J'ai pensé à vous car bien que vous ayez eu des différents avec les lycans, vous avez su vous remettre en cause et comprendre ce qu'il en était. Et si vous avez été capable de changer et de voir alors vous serez capable d'ouvrir les yeux à d'autres personnes. De plus vous êtes une femme intelligente et sensible. Nous avons aussi besoin de ça. Votre côté réfléchis ne sera pas de trop avec les autres membres qui sont je pense, moins tempérés que vous et j'espère que vous apporterez au sein du Cercle cet élément qu'il n'a pas à ce jour."

Elle lui fit un sourire, laissant le temps à la jeune femme d'assimiler tout cela. Elle voyait bien que ça faisait un peu beaucoup de choses à prendre en compte pour la vampire et Alias comptait bien continuer à lui parler et à l'aider sans pour autant la faire fuir quand même. Et là elle devait bien reconnaître qu'elle avait été un peu directe avec Eléonore. Elle espérait que la jeune femme arrive à tout encaisser et attendait que les méandres de son esprit s'apaise et que cette dernière lui ouvre le fond de sa pensée.

Message par Invité Mer 17 Juil - 4:38

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-C'était justement à ce poste que je vous voyais et je suis heureuse de voir que vous vous pensez capable de le tenir car pour moi c'est le cas.

La phrase était tombée comme une lame. La question était désormais tranchée : Eleonor serait effectivement représentante de sa race au sein du Cercle. Sur le moment, l'envie de prononcer un ''Quoi?!'' empli de questions et de stupeur lui traversa l'esprit. Au lieu de quoi son sourire quasi moqueur s'était effacé pour laisser place à de l'incompréhension. C'était donc si facile d'être embauché au Cercle? Et dans un tel poste qui plus est? Elle n'avait eu qu'à se présenter à un rendez-vous et en faire la demande! Non, ce n'était pas si simple que ça, la vampire le réalisa très vite. On était allé la quérir chez elle, ce n'était pas elle qui avait posé sa candidature, et l'organisation semblait savoir bien des choses de sa personne, et continuait d'en obtenir par le biais d'une recruteuse extralucide qui pouvait ratisser sa conscience. Il lui était donc facile d'arriver à la conclusion qu'elle avait probablement fait l'objet de recherches dont le but était de trouver une personne ayant les aptitudes nécessaires pour pourvoir ce poste exactement. Peut-être se trompait-elle, mais c'était l'idée vers laquelle les informations dont elle disposait la poussait. Tout s'était déroulé de façon à ce qu'elle se tourne vers ce poste. Encore une fois les agissements d'Alias prenaient du sens lorsqu'on prenait la peine d'y réfléchir un peu. Et Eleonor n'était pas mécontente de ce dénouement, loin de là, car, quitte à le répéter encore, elle se cherchait du travail et celui-ci allait certainement lui plaire. De nouvelles responsabilités, un nouveau départ; tout cela était bien stimulant. Certes, cela faisait beaucoup en cette journée particulièrement grise de laquelle elle n'avait attendu rien de particulier, hormis peut-être la satisfaction d'avoir mis les pieds hors de sa maison durant une si longue période de temps. Mais elle sentait qu'elle allait vite s'habituer à ce nouveau train de vie, qui ne serait certainement pas si différent du temps où elle travaillait à l'hôpital, sauf peut-être en ce qui a trait aux tâches en elles-mêmes, car elle était de ces gens qui aimaient travailler, et qui éprouvaient un fort sentiment de fierté dans son accomplissement. En venant ici, elle n'avait définitivement pas perdu son temps. Il lui vint à l'esprit de remercier Alias pour cette chance qu'elle lui donnait, ainsi que quelques questions concernant les tâches qu'elle aurait à exécuter au quotidien. Sauf que son interlocutrice s'était enjointe de la devancer, et s'était lancée, d'une voix qui avait fait une transition douce entre l'auguste et le familier depuis le début de la séance, dans un court monologue auquel Eleonor répondit immédiatement.

- Question finance, il ne faut pas s'en faire pour moi : je saurais me débrouiller. (Elle pensait en effet au fait que, pour une fois, elle n'était pas toute seule à payer les factures). Me donner le poste de représentante est déjà bien plus que je n'en aurais demandé. Je tiens d'ailleurs à vous remercier pour cette chance que vous me donnez. J'ai du mal à saisir ce qui me distingue des autres au point où l'on vienne me chercher moi particulièrement, mais j'en suis tout de même ravie.

La seule chose qu'il lui restait à faire, c'était de mettre des efforts irréprochables dans ses futurs apprentissages afin que le Cercle ne regrette pas l'embauche d'une femme comme elle qui - elle en était fondamentalement convaincue - ne possédait certainement pas tous les diplômes et les qualifications qui sont ordinairement requis. La vampire en était à ce point dans le fil de ses pensées lorsqu'elle sentit la main de la recruteuse se poser sur son genou. Il lui était difficile de déchiffrer les pensées de son interlocutrice, mais cette femme à l'air candide dégageait toujours le même calme rassurant, toujours la même prestance qui imposait le respect, et qui donnait cette impression qu'elle en savait plus sur vous que vous ne le croyiez. Ses airs restaient cependant amicaux tandis que les compliments déferlaient sur la vampire. Elle faisait soudainement l'objet de bien des éloges qui, au début, lui bourdonnèrent dans les oreilles, elle qui, il n'y avait pas si longtemps, avait du mal à se regarder dans le miroir. Il semblait en fait qu'Alias avait voulu lui faire comprendre pourquoi c'était vers elle que l'organisation du Cercle s'était tourné. Cela faisait réaliser à Eleonor que, si tant de gens semblaient avoir oublié cet évènement, si le Cercle même lui proposait un poste en son sein, alors elle pourrait peut-être éventuellement se pardonner elle-même. Reprenant un peu confiance en ses capacités et en ses convictions morales, elle avait hoché la tête. Eleonor savait garder la tête froide, surtout pour une vampire, et, quoique ses avis étaient parfois péremptoires, elle n'en était pas moins avide de mener à bien sa nouvelle mission : veiller au maintien de l'ordre politique dans cette ville. Les mains repliées sur l'arrière du banc, le dos penché vers l'arrière et les épaules surélevées de chaque côté du cou, plongée dans la noirceur opaque du jardin, que seules de petites lanternes disposées régulièrement sur les murs réussissaient à crever en des sphères rayonnantes, elle se répétait mentalement : ''Eleonor, représentante des vampires.'', et au fil des secondes la locution devenait de plus en plus familière, de plus en plus normale. ''Eleonor, représentante des vampires. Ça sonne plutôt bien. Qui aurait cru qu'un jour j'occuperais ce genre de fonction. Moi et la politique, pfff…Comme quoi la vie a parfois des desseins surprenants. On verra bien où ça me mènera...''

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