Avventura
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Message par Invité Lun 31 Déc - 2:46

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    Leann était en train de marcher –même si le terme n’est pas tout à fait exacte- dans les rues les plus éclaires de l’Avventura. Même si elle attirait les –rares- regards sur elle, la louve ne voulait pas passer par les ruelles les plus sombres. Elle avait peur de retomber sur l’homme qui l’avait mise dans cet état. Et quel état : sa cuisse gauche était en sang, dû à la lame du poignard qu’elle avait retiré et qui lui avait arraché la peau autour. Sa rotule droite ne sortait pas tout à fait, mais elle n’était pas à sa place initiale, son bassin la faisait souffrir, son épaule droite était déboitée et elle avait tellement mal à la tête qu’elle voyait continuellement des petites étoiles dansées autour d’elle. Depuis qu’elle s’était mise debout –en s’aidant du mur de la ruelle- elle savait qu’elle aurait dû rester assise tranquillement et ne pas trop bouger pour ne pas aggraver son cas. Malheureusement, la peur qu’il revienne et qu’il désire s’acharner de nouveau sur elle et les passants aux alentours l’en avait dissuadé. La louve essayait de ne pas s’appuyer sur sa jambe droite le plus possible, elle la faisait trainer derrière elle pour ne pas avoir à plier son genou.

    Alors qu’elle était en train d’essayer de rentrer chez elle, Leann se dit qu’elle allait devoir appeler Danaliel pour lui dire qu’elle n’allait pas pouvoir aller bosser demain et même peut-être deux ou trois jours. Même si elle était lycanthrope et donc régénérait plus vite qu’un humain, elle allait devoir attendre un petit moment pour ses articulations. A cette pensée, elle se stoppa net. Est-ce que si elle ne les remettait pas à leur place maintenant, ils allaient commencés à se guérir à la place qu’ils avaient à cet instant ? C’était possible non ? Vu la rapidité de régénération ? Elle secoua la tête et se dit qu’elle était en train de se faire peur toute seule.
    Alors qu’elle ne regardait pas où elle marchait, elle senti qu’elle cognait dans quelque chose et elle tomba sur le sol à cause de l’impact. Elle poussa un gémissement de douleur une fois à terre et décida qu’elle n’allait –en fin de compte- ne plus bouger jusqu’à ce que la douleur ne soit pas partie. Elle savait pertinemment que cela ne servait à rien puisque la douleur n’allait surement pas partir vite, mais pour l’instant, elle ne voulait plus avancer. Elle avait mal partout et même elle avait ses limites au niveau de la souffrance.
    C’est seulement après quelques minutes –où elle regardait simplement le sol- qu’elle songea à lever la tête vers ce qu’elle avait heurté, et avant de voir le visage de la personne elle dit, d'une voix basse :

    "Je suis désolée, je ne vous avais pas vu."

Message par Invité Sam 5 Jan - 2:19

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Tic..Tac..Tic..Tac..Tic..Tac..Tic..Tac..

Le bruit des aiguilles de l'objet se répercutait encore une fois contre les murs de sa chambre, rythmant chaque pensée - et elles étaient nombreuses - qui occupait son esprit. Si l'on mettait de côté ce bruitage qui lui servait d'accompagnement depuis son arrivée, le silence était maître des lieux; dans l'appartement rien ne bougeait ou n'émettait le moindre son; dehors même les sirènes habituelles s'étaient faites silencieuses: le nouveau cycle approchait, demain serait une autre année. Il projeta son regard sur le cadran pour vérifier l'heure, bientôt le numéro un serait pointé par le bras le plus court pour ensuite être rejoint par le bras le plus long, respectivement aiguille des minutes puis des heures. Encore une information recueillie sur des supports divers et variés.

Il regarda la plafond, se plongeant par là-même dans ses pensées. La mesure du temps, quel concept étrange inventé par les humains. Oh ce n'était pas le seul mais celui-ci laissait l'élémentaire pantois quand il y pensait. Si certains souvenirs de la partie humaine de son âme dirigeaient sa compréhension, il n'en restait pas moins étonné par quelques comportements. La mesure du temps; pourquoi donc organiser sa vie autour de ces nombreux cadrans qui circulaient sous des milliers de formes dans les rues, pourquoi passer autant de temps à compter les heures quand on pouvait simplement les vivre? encore une question qui ne pouvait trouver sa réponse que dans le passé et uniquement dans celui-ci: après tout qui pouvait se vanter de savoir pourquoi l'Homme avait commencé à compter le temps qui l'éloignait de sa naissance pour le rapprocher de sa mort?

Au loin une cloche sonna gravement un coup alors que l'élémentaire se massa les paupières en soupirant. Il n'arrivait pas à dormir, encore une fois les souvenirs de sa rencontre avec la Darkness ainsi que son incapacité à sauver les bois hantaient sa conscience. Il s'étala un peu plus puis respira lentement. Depuis quand n'avait-il plus utilisé ses pouvoirs? les semaines s'étaient ajoutées les unes aux autres si rapidement qu'il avait perdu la notion de ce temps si cher aux habitants de la ville. Il rumina quelques pensées sombres pendant encore plusieurs secondes puis décida de se lever, avançant à tâtonnements pendant quelques instants avant de trouver l'interrupteur de la pièce. Alors que la lumière grésillait faiblement il se dirigea vers sa fenêtre pour l'ouvrir et respirer un bol d'air frais - idée ironique que de parler d'air réellement frais dans cette ville - puis la referma après quelques minutes.

Que faire maintenant qu'il était debout? lire? il n'en avait pas envie; manger? il n'en voyait pas l'intérêt, son estomac ne criait pas famine; sortir?..oui..sortir était une bonne idée. Ce n'était pas la première fois qu'il quittait le domicile aussi tard et probablement pas la dernière. Il entrouvrit légèrement la porte de sa chambre pour ne pas faire trop de bruit. Rien..aucun bruit ici non plus. Jarquan devait être encore dehors, l'homme avait en effet lui aussi l'habitude des virées nocturnes. Il se saisit de quelques vêtements puis se dirigea vers la douche. Alors que le bas de son pyjama et ses sous-vêtements tombaient au sol et que l'eau chaude commençait à couler, il commença à penser aux rues qu'il pourrait bien emprunter cette fois-ci. Après avoir laissé à l'eau chaude et au savon le temps de faire leur travail il sortit de la douche puis s'habilla, s'équipant pour sa balade d'un t-shirt noir surmonté d'un pull lopapeysa tout aussi sombre; la partie basse de sa tenue ne consistait elle qu'en un simple jean bleu foncé et de simples chaussures noires. Après avoir vérifié que tout était en ordre il prit ses clés puis ferma la porte d'entrée avant de se diriger vers la sortie.

La première impression était toujours celle d'un froid mordant mais heureusement le pull menait la vie dure aux températures basses. L'élémentaire plaça ses mains au fond de ses poches puis commença à marcher alors que dans la nuit deux coups graves sonnaient dans l'air, annonçant qu'il était deux heures du matin. Il baissa la tête puis entama l'habituel rituel: penser à son passé en se demandant ce que serait son avenir. Il n'avait plus aucune raison d'être en ce monde; ses pouvoirs étaient faibles et ils ne pouvaient pas surpasser ceux d'Elisabeth, la Darkness qui avait brûlé ses bois et entraîné sa naissance; il n'avait rencontré que peu de personnes et se retrouvait encore seul. Certes la présence de l'inquisiteur était une chance en soi mais le personnage avait ses occupations - qui étaient d'ailleurs encore floues pour l'élémentaire - et sa vie. Au fond de lui il se sentait mal de vivre sur les épaules de l’individu et ne voyait pas comment le repayer pour sa bonté. Rien ne servait de retourner dans les bois, rien ne servait de rester ici, il n'avait plus aucun but. Il ne savait plus quoi faire. Même devenir plus fort pour protéger les victimes potentielles de créatures comme les Darkness - il frissonna en se souvenant du carnage lors de sa rencontre avec Saphira - lui semblait vide de sens: comment pouvait-il venir en aide aux gens avec ses capacités?

Les personnes présentes dans les rues étaient peu nombreuses et ainsi il continua à marcher, seul, pendant un long moment. Quelques ivrognes jonchant les rues lui lançaient des invectives; quelques femmes de bas-étage s'offraient de lui faire passer une nuit inoubliable. Sans doute l'aurait-elle été d'ailleurs car l'élémentaire naïf et innocent n'avait pas la moindre idée des activités que pouvaient avoir deux personnes de sexe opposé en mal d'activités physiques; il était né depuis environ sept mois mais tout restait encore à découvrir pour lui concernant les coutumes des vivants (surnom qu'il donnait à tous les êtres autour de lui). Il était mûr mais restait néanmoins ignorant de plusieurs choses qui semblaient naturelles pour la plupart des gens autour de lui. Il fallait laisser le temps au temps.

Plongé dans ses pensées et quelque peu somnolent il ne vit ni le temps passer ni la jeune femme qui s'approchait de lui. C'est ainsi que la collision eut lieu et c'est ainsi que la suite advint. La bousculade interrompit brutalement ses préoccupations et le sortit de la torpeur dans laquelle il était en train de plonger. Il venait vraisemblablement de bousculer quelqu'un à cause de son manque d'attention. Il observa la personne - c'était une jeune femme - puis se retrouva bloqué pendant quelques instants devant le spectacle qui se présentait à lui.

"Je suis désolée, je ne vous avais pas vu."

La vue du sang le paralysa quelques secondes, les souvenirs des multiples corps des agents de police tués par la Darkness et du sang recouvrant ses propres vêtements revinrent subitement. Il inspira pour reprendre contenance, il ne fallait plus qu'il perde le contrôle de lui-même comme cette fois là, la folie s'était imposée comme sa seule compagne en cette nuit fatidique. Il observa la jeune femme, interdit. Après quelques secondes il déclara avec un regard posé:

"Vous n'allez pas bien."

La phrase était ridicule de par son évidence mais elle avait le mérite d'aider l'élémentaire à s'organiser dans ses idées. Elle n'allait pas bien, que fallait-il faire quand une personne n'allait pas bien? il tenta de se souvenir des conseils d'Eleonor Doherty puis repensa à l'hôpital. Les gens qui n'allaient pas bien dans ce monde allaient là-bas pour se soigner si ses souvenirs étaient bons. Il se pencha et mit genou à terre en parcourant brièvement son corps du regard, pour voir si elle ne perdait pas de sang. Il la regarda ensuite dans les yeux puis s'adressa à elle.

"Je vais vous aider, ne vous inquiétez pas."

Message par Invité Dim 6 Jan - 16:09

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    Alors qu’elle levait les yeux vers l’inconnu, pendant quelques secondes, elle revit le démon en face d’elle, comme s’il était venu finir ce qu’il n’avait pas achevé plutôt. Elle voulu se lever, peut-être pour lui faire face –une fois dans sa vie faire face à quelqu’un ce serait bien non ?- , mais à cet instant, son esprit arrêta de délirer et elle vit réellement qui elle avait en face d’elle. C’était un homme, et à voir son visage il n’avait pas l’air d’être méchant, il paraissait un peu perdu –pourquoi ?-. Ou peut-être qu’il cachait son jeu et qu’il voulait jouer aussi avec elle ? Comme le meurtrier dans la ruelle ? Son cœur commençait à battre de plus en plus vite à mesure où elle faisait des hypothèses. Ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour cela. Elle était épuisée, blessée et si elle commençait à laisser place à la peur, il ne faisait autant doute que sa bête allait faire surface. Non, ce n’était pas la meilleure chose à faire. Leann serra alors les poings, toujours assise sur le sol, le regard levé vers l’inconnu et commença à compter jusqu’à dix, essayant de se calmer. C’est à ce moment que l’homme prit la parole, elle n’était ni froide ni hautaine, au contraire. Elle eu un léger sourire en entendant ses dires, c’était vrai qu’elle avait déjà connu mieux. Mais aussi bien pire, alors elle n’allait pas se plaindre.

    Quelques secondes s’écoulèrent et elle le vit s’approcher d’elle, elle émit un petit mouvement de recul, bien que cela soit futile s’il voulait vraiment lui faire du mal. Mais rien de cela se passa, il se contenta de poser un genou à terre, près d’elle et reprit la parole. Elle fut à moitié surprise et à moitié rassurée par ses dires. Surprise parce qu’elle ne s’attendait pas spécialement à cela, mais rassurée, parce que s’il disait la vérité, elle allait pouvoir rentrer sans trop de problème. La louve afficha un petit sourire timide, comme si elle lui était reconnaissante mais qu’en même temps cela la gênait qu’il perde son temps avec elle. Après tout, ils ne se connaissaient pas et il devait être tard, il devait certainement avoir mieux à faire que d’aider une pauvre fille blessée, non ? Même si elle se disait cela, elle était apaisée qu’il soit là. Evidemment, elle ne le connaissait pas et elle n’avait aucune raison de le croire, mais avait-elle une autre option ? Il n’avait pas vraiment l’air de lui vouloir du mal, le timbre de sa voix et même sa façon de faire. Dans tous les cas, elle n’avait pas vraiment le choix. S’il venait avec des intentions mauvaises, elle n’était –comme toujours- pas en mesure de lui faire face. Et au contraire, s’il disait vrai, elle ne pouvait pas lui dire qu’elle allait bien et qu’il pouvait s’en aller. L’aurait-il au moins cru ? Elle en doutait. Elle ne savait pas à quoi elle ressemblait, mais elle se doutait qu’elle devait avoir du sang un peu partout sur elle. Il n’y avait qu’à regarder sa cuisse et le sang qui s’écoulait encore faiblement. Merci régénération lupine.
    Elle inspira fortement, se rendant compte qu’elle avait arrêté de respirer depuis qu’il s’était approché d’elle et lui répondit en balbutiant :

    « Je… Non… Merci. »


    Elle essaya alors de se lever, prenant appuie sur sa jambe gauche -c’était celle qui lui faisait le moins mal- mais elle ne parvint pas vraiment à décoller du sol. Cinquante centimètres peut-être, mais sa jambe s’était mise à trembler et elle était retombée et voulant se rattraper, elle avait prit appuie sur sa main droite, dont l’épaule était déboitée. Elle gémit faiblement et baissa les yeux vers ses jambes. Même si son corps ne voulait pas lui venir en aide. Elle n’allait pas rentré de si tôt à l’appartement. Elle reporta ensuite le regard vers l’inconnu et lui sourit légèrement avant de lui adresser la parole :

    « Vous risquez de perdre un peu de votre temps si vous m’aidez. »


    Leann n’avait pas vraiment envie de le voir partir, s’il pouvait l’aider elle ne pouvait pas dire non, mais il devait aussi avoir conscience qu’elle pouvait être un poids.

Message par Invité Jeu 24 Jan - 20:32

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Spoiler:

« Je… Non… Merci. »

L'élémentaire resta silencieux un très court instant, repensant aux brèves secondes qui venaient de précéder son acte: la bousculade, le regard teinté de doutes de la jeune femme, ce mouvement de recul. Elle avait des circonstances atténuantes et lui-même était bien placé pour comprendre ce sentiment de méfiance qui s'était manifesté; n'avait-il pas lui aussi souffert de sa naïveté, comprenant en cette même occasion que les vivants pouvaient être aussi mauvais que ses bois étaient morts?

Le discret sourire de la jeune femme rencontra son regard vitreux. Il ne savait pas comment les choses allaient se dérouler maintenant, ce qu'il devait faire et comment il devait le faire. La seule idée qu'il avait en tête était celle de l'emmener à l'hôpital, lieu où tous les gens qui avaient besoin de soins semblaient se rendre - c'était à son sens la meilleure des choses à faire - et où elle allait probablement pouvoir bénéficier de soins appropriés. Il se détacha de ses pensées et reporta son attention sur elle une fois de plus, tout en repensant aux personnes croisées lors de sa "promenade" dans les rues de la ville. Il ne faisait aucun doute qu'il n'était pas dans l'intérêt de la jeune femme de se déplacer toute seule en cette heure tardive. Même s'il était encore tôt, les habitants qui allaient sortir dans les heures qui allaient suivre seraient peut-être dangereux pour elle. Lui-même avait eu "de la chance" au cours de ces derniers mois, il avait quitté l'appartement à de nombreuses reprises sans rencontrer le moindre problème, ce qui était ironique en soi quand on pensait que le jour même de son arrivée, en plein après-midi, il était tombé sur une meurtrière qui était probablement une des plus malsaines de l'Avventura.

Il la regarda en silence, alors qu'elle tentait vainement de se relever en prenant appui sur sa jambe gauche. Il était évident qu'elle ne pouvait plus avancer dans son état actuel, elle avait indéniablement besoin de l'aide de quelqu'un; il n'avait pas l'œil attentif mais nul besoin d'être un expert pour comprendre que la situation dans laquelle elle était ne lui permettait pas de faire le nécessaire pour s'arranger seule. Il se rassura intérieurement grâce à ses nombreuses sorties dans la ville, qui avaient au moins le bénéfice de lui avoir enseigné la route pour se rendre à l'hôpital. Si jamais il devait l'emmener là-bas lui-même c'était un bon point.

Elle le regarda à nouveau, lui souriant encore une fois faiblement tout en s'adressant à lui. Il écouta sans rien dire.

*Perdre du temps...*

Le temps était devenu pour lui un concept plus que dilué, une mesure sans grande importance; il en avait perdu le compte et ne s'attachait aux cadrans des horloges que très rarement. Pour quelle sombre raison pouvait-il se soucier du temps qui passait? après tout celui-ci semblait d'une relativité extrême; parfois il était plus rapide que lui-même et d'autres fois il traînait le pas et rendait le quotidien lent et insipide; il y avait des moments où les gens couraient avec espoir pour le dépasser et d'autres où ils se faisaient boulets aux chevilles de Père-Temps, le suppliant de leur accorder quelques instants de plus. Le temps n'était en fait qu'un concept absurde que les vivants semblaient vouloir contrôler. En ce qui concernait l'état actuel des choses Vegeo n'en avait pas besoin, il n'avait pas besoin d'en avoir plus et ne craignait pas d'en avoir moins. Il pouvait donc à partir de ce constat dédier ce temps dont il se souciait peu à l'état de santé de la jeune femme dont il s'inquiétait un peu plus.

Il repensa avec une certaine nostalgie à sa façon de gérer les blessures des autres lors de sa naissance, à sa capacité à supporter la douleur d'autres êtres. Comme il avait changé depuis l'été passé; c'était une période où il était tout bonnement incapable de voir une personne souffrir, mais les choses étaient différentes après ce qu'il avait vu et vécu. Comment pouvait-il encore se voir profondément affecté par une blessure alors qu'il avait supporté à sa manière la vue de ces corps inanimés?

"Ne vous inquiétez donc pas de mon temps. Vous avez besoin d'aide et vous ne pouvez pas rester seule ici, c'est tout ce qui importe non?"

Après avoir posé ses yeux sur le trottoir il ajouta:

"Il faudrait vous emmener à l'hôpital, par contre je ne connais pas le numéro et je n'ai pas ces étranges objets que vous utilisez pour joindre des personnes..."

Il réfléchit au terme exact pour détailler un peu plus sa phrase.

"Un téléphone..je n'ai pas de téléphone en fait..et il faudrait appeler une..une ambulance.." articula-t-il en cherchant ces mots qu'il n'utilisait que rarement.

Message par Invité Lun 28 Jan - 3:38

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    Leann marqua que l'inconnu était souvent perdu dans ses pensées. Et elle ne pouvait pas lui en vouloir, il devait certainement être en train de se demander pourquoi il s'était arrêté pour lui venir en aide. Enfin arrêté, il y avait été obligé alors qu'elle lui rentrait dedans, mais il aurait pu passer son chemin ensuite. La louve avait envie de croire qu'il allait vraiment l'aider, elle ne voulait pas restée seule dans ses rues dans cet état, même si quelque soit son état, rien ne changeait elle restait toujours cette victime. Mais en même temps, elle s'en voulait un peu de penser de cette façon. Elle n'avait pas le droit de vouloir de la compagnie d'autrui, alors qu'il avait surement quelque chose de plus intéressant à faire que de l'aider. Mais même en pensant de la sorte, elle ne parvint à pas le lui dire. Les mots ne voulaient pas sortir d'entre ses lèvres. Elle était encore une fois faible. A cette pensée, elle était rassurée que Danaliel ne soit pas là. Même s'il ne lui reprochait pas sa façon d'être, elle craignait toujours qu'il ne la laisse, se rendant compte du poids qu'elle pouvait être. Il lui avait dit qu'il l'aiderait à changer, mais est-ce qu'il pourrait vraiment arriver à quelque chose ?

    Elle se rendit compte que le jeune homme avait de nouveau son regard porté sur elle. Allait-il en fin de compte revenir sur sa parole ? Dire qu'il avait autre chose à faire, plus loin ? C'était tout à fait légitime comme réaction, mais la louve espérait que ce ne soit pas le cas. Même si elle n'essaierait pas de le retenir, c'était une fois encore, pas dans son droit. Mais au lieu de cela, elle resta presque sans voix aux paroles de l'inconnu. Elle s'était déjà préparée à le voir tourner les talons et donc ne pensait pas qu'il allait lui dire cela. Leann fut en quelque sorte soulagée de l'entendre dire cela. Elle regardait le sol alors qu'il parlait, n'ayant pas voulu le regarder alors qu'elle pensait qu'il allait lui dire qu'il partait, mais elle se mit à sourire une nouvelle fois.
    Par contre, à sa deuxième réplique, elle se figea sur place. L'emmener à l'hôpital ? C'était l'un des endroits qu'elle détestait le plus. Même s'il ne pouvait pas le savoir, et qu'il souhaitait surement agir au mieux, la louve secoua la tête en signe de négation. Elle ne pouvait pas remettre les pieds dans un tel endroit. Les odeurs pharmaceutiques et de mort qui planent dans ce genre d'endroit ne lui plaisait pas du tout. Et d'autant plus qu'elle se souviendrait des moments qu'elle avait elle même passé dans ce lieu dans années avant. Non, ce n'était tout simplement pas possible qu'elle y aille. Surtout que si elle y allait et qu'on lui demande de prévenir quelqu'un, elle n'aurait que le nom de Danaliel aux lèvres et elle ne voulait pas qu'il la voit dans cet état. C'est donc avec le ton désolé qu'elle lui répondit, un petit sourire au coin des lèvres, elle ne voulait pas non plus le froisser.

    " Merci... Je suis désolée... Je ne peux aller à l'hôpital. "

    Leann ferma les yeux quelques instants, des brides de souvenirs lui revenaient à l'esprit. Le visage de Léon également. Elle se mit à trembler légèrement en le revoyant. Non, ce n'était pas le moment ni le lieu, surtout qu'il devait être à des centaines de kilomètres d'elle. Il ne pouvait plus lui faire du mal. Elle secoua une nouvelle fois la tête, mais cette fois-ci, c'était plus pour chasser les images de sa tête.
    La louve reporta le regard -rempli de fantômes de son passé- vers l'inconnu, repensant à ses dernières paroles. Elle avait été bête et elle aurait dû y penser : son portable. Elle aurait pu appeler un taxi et elle serait rentrée chez elle sans tombée sur personne. Mais maintenant c'était un peu tard, non ? Et puis, elle n'était plus très loin de chez elle, elle pouvait finir le reste du chemin à pied. Elle reprit la parole, comme pour donner une meilleure raison à l'inconnu pour son refus d'aller à l'hôpital :

    " J'ai juste besoin de repos. Il faut juste que je rentre à la maison."

    Elle voulu lui dire qu'elle était une lycanthrope et donc que c'était inutile de l'emmener voir un médecin, mais elle craignait sa réaction par rapport à sa race. S'il avait une dent contre les lycans, elle préférait qu'il ne sache pas sa vraie nature.
    Leann essaya une nouvelle fois de se lever, toujours sur sa jambe gauche. Cette dernière ne tremblait plus, c'était une amélioration notable et positive. Au bout d'une minute et quelques secondes, la louve parvint à tenir debout. Mais elle ne fit pas un pas pour savoir si elle pouvait marcher, il fallait déjà que sa tête arrête de tourner pour ça.


Message par Invité Sam 2 Fév - 12:36

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À sa proposition d'aller à l'hôpital, la jeune femme répondit de façon négative en précisant qu'elle ne pouvait pas y aller. Il la regarda un instant étonné par sa réponse. Quand les gens n'allaient pas bien ils se rendaient pourtant dans ce lieu, et on ne pouvait certainement pas dire que l'inconnue était dans son plus bel état. Il ne comprenait pas la raison qui la poussait à se préserver d'une simple visite de courtoisie aux médecins pour se soigner, mais ne répondit rien pour la faire changer d'avis. Il se contenta d’acquiescer silencieusement, se disant au fond de lui que si elle ne voulait pas aller se faire guérir il y avait probablement une raison valable. Après tout la confiance était quelque chose de fragile et, qui sait, peut-être toutes les personnes du bâtiment médical n'étaient pas de confiance.

Alors qu'il continuait de la regarder il remarqua qu'elle secoua la tête une nouvelle fois, ce qui le porta à faire l'hypothèse qu'elle tentait futilement de chasser la douleur. Il n'était pas très doué dans ces choses là; il ne savait pas vraiment juger de la gravité ou de la non-gravité d'une blessure; il ne savait pas comment la douleur faisait pour s'en aller, si le temps était le seul remède ou si d'autres moyens existaient. C'était probablement le cas. Quand elle reprit la parole il acquiesça de nouveau discrètement sans protester, il était incertain quand à la validité de son choix: était-ce vraiment une bonne idée de ne pas l'emmener chez les confrères d'Eleonor Doherty, la jeune doctoresse qui s'était occupée de lui quand il en avait besoin? ne devait-il pas tenter de lui forcer la main?

"Je vais vous aider à retourner chez vous alors, même si je pense que vous trouveriez plus de repos et de soins à l'hôpital."

Pendant que la jeune femme tentait tant bien que mal de se lever et qu'il gardait un œil sur elle, pour ne pas qu'elle tombe, il se fit la remarque que forcer une personne à faire quelque chose qu'elle ne voulait pas n'était sans doute pas la meilleure des choses à faire. Maintenant qu'elle était debout il la regardait de haut en bas, jaugeant les dégâts qu'il pouvait apercevoir: la jambe droite devait aller mal parce que la jeune inconnue semblait porter tout son poids sur la jambe gauche, qui saignait encore légèrement; son épaule droite dessinait elle un relief inhabituel qui était tout sauf symétrique à l'autre partie du corps. Toujours près d'elle, pour pouvoir l'attraper si jamais elle chutait, il la regarda en se souvenant de quelque chose.

"Écoutez, je ne suis probablement pas le mieux placer pour décider mais vous devriez rester par terre non?" proposa-t-il.

"Vous perdez encore du sang et on dirait que toutes vos articulations ne sont pas dans un bel état, on devrait peut-être faire quelque chose sur place." ajouta-t-il.

Il avait gardé en tête ces quelques détails qu'il avait pu remarquer au cours de ses lectures. Quand une personne était blessée il ne fallait pas qu'elle impose plus d'efforts à son corps, sinon elle risquait d'aggraver les dégâts. Pendant son isolement, il s'était amusé à consulter les nombreux ouvrages de son hôte sur la médecine et il avait appris de multiples choses sur le corps humain, il avait aussi fait connaissance avec la télévision et avait passé de nombreuses heures de son temps à regarder des programmes dédiés à différents thèmes.

"À moins que vous ne préfériez vous en charger toute seule."

Message par Invité Lun 4 Fév - 15:24

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    L'homme parut intrigué par son refus d'aller à l'hôpital mais il ne dit rien pour la faire changer d'avis. Elle le remercia mentalement pour cela, elle n'avait pas réellement envie de lui expliquer le pourquoi de cette attitude. Bien sur, s'il lui posait directement la question, peut-être qu'elle se sentirait obligée de lui répondre. Mais s'il ne jouait pas les curieux, elle garderait cela pour elle. Elle se doutait également qu'il ne l'a forcerait pas à se rendre dans ce lieu. Ce n'était qu'une impression mais il ne donnait pas l'effet de vouloir agir ainsi. Au fur et à mesure qu'elle le regardait, elle remarqua une chose qu'elle n'avait pas encore vue : il avait l'air perdu. Comme s'il ne savait pas exactement comment réagir dans cette situation. La louve ne savait pas trop comment prendre cette information mais dans le fond cela ne faisait pas grande différence, elle était tout simplement contente d'avoir croisé quelqu'un d'assez sympa pour lui venir en aide. Et même si elle ne le connaissait pas, sa peur de retomber sur l'homme précédemment rencontré avait baissé. Elle espérait qu'il ne revienne pas, surtout maintenant que cet inconnu était là. S'il y avait encore un mort par sa faute, elle ne pourrait pas l'accepter. Il y a des limites pour ce genre de choses et Leann n'avait aucune envie de les franchir, ni maintenant, ni même plus tard.

    La voix de l'homme la vit sortir de ses pensées. Qu'il accepte de la raccompagner chez elle était une bonne chose, même si elle se sentait toujours coupable de lui faire perdre son temps. Mais elle n'avait ni la force ni l'envie de décliner cette proposition. Elle émit un léger sourire attristé en l'entendant poursuivre. Même s'il ne l'a forçant pas à aller voir un médecin, il gardait à l'esprit que c'était probablement la meilleure chose à faire. Dans le fond, elle était d'accord avec lui et elle aurait surement accepté si elle avait été quelqu'un de normal. Mais cette peur tapis au fond d'elle l'empêchait de raisonner convenablement. Et puis, comme elle lui avait dit, il ne lui faudrait que du repos pour s'en remettre et c'était surement la vérité. Ne quittant pas son léger sourire, elle répondit doucement :

    " C'est plus que certain, mais je ne peux pas remettre les pieds dans cet endroit. Je suis désolée... Et merci. "


    Alors qu'elle se levait difficilement, elle pu remarqué que l'homme ne l'avait pas quitté des yeux. Etait-ce pour la surveiller ? Savoir si elle allait réussir son entreprise ? Ou pour pouvoir la détailler ? Elle se dit qu'elle devait ressembler à pas grand chose de potable, mais ce n'était pas vraiment important dans le fond. Elle l'entendit lui suggérer de rester plutôt sur le sol. Elle le regarda dans les yeux ne sachant pas si elle devait écouter sa proposition ou non. Peut-être qu'il était plus à même qu'elle pour savoir ce genre de chose ? Le seul problème, c'est qu'elle ne savait pas si elle allait pouvoir se relever si jamais elle s'asseyait de nouveau par terre. Mais peut-être qu'il avait raison ? Après tout, sa tête n'avait pas encore arrêter de tourner et sans son aide, elle ne pourrait probablement pas marcher seule. Leann finit donc par se laisser retomber sur le sol, plus violemment qu'elle ne l'avait voulut, ce qui lui valut d'accentuer sa douleur à la hanche. Elle regarda ensuite son épaule qui lui faisait mal alors que l'homme lui faisait la remarque sur ses articulations. Effectivement, elle était déboitée et elle n'avait aucune idée de comment la remettre en place. Elle leva la tête en direction de l'inconnu quand il proposa de faire quelque chose. S'y connaissait-il ? Ce serait plutôt pas mal si c'était le cas. Leann secoua la tête à sa dernière réplique, lui signifiant qu'elle n'avait pas envie de le faire elle-même. Elle avait déjà vu des employés médicaux le faire, mais elle doutait être capable de refaire la même chose, surtout sur elle même.

    " Si vous savez comment faire, je vous laisse le champ libre. Je doute y parvenir toute seule."


    Elle regarda, l'espace de quelques secondes, le sol avant de reporter son attention vers l'homme. Il s'approchait déjà, doucement, comme s'il n'était pas totalement certain de ce qu'il allait faire. Mais la louve ne s'en préoccupa pas vraiment, se disant que de toute manière son état pourrait difficilement empirer, surtout alors qu'on essayait de lui venir en aide.

    " Au fait, je m'appelle Leann. "


Message par Invité Lun 18 Fév - 16:32

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" Si vous savez comment faire, je vous laisse le champ libre. Je doute y parvenir toute seule. "


"Savoir comment faire" était une phrase qui ne correspondait pas réellement à la réalité de la situation. Il n'avait fait que se documenter en profondeur sur toutes les choses qui semblaient capitales à savoir quand on voulait s'occuper du corps humain et des multiples façons de le soulager de ses maux. Les nombreuses pages feuilletées et les nombreuses heures passées devant l'écran, associées à sa soif d'apprendre qui était de son côté entretenue par l'ennui du quotidien, faisaient qu'il avait une idée approximative des gestes à effectuer; d'un autre côté si la théorie était bel et bien présente, la pratique était inexistante. Il ne restait plus qu'à espérer pour la jeune femme que les connaissances étaient suffisantes à la mise en œuvre de comportements jamais produits auparavant. Il hésita un moment et considéra l'idée de peut-être revenir sur ses propos. Après tout s'il se laissait aller à la curiosité, il risquait peut-être d'empirer son état plus qu'autre chose; néanmoins elle ne voulait pas se rendre dans les établissements de soins et était incapable de faire quoi que ce soit d'elle-même: les choix offerts pour alléger sa souffrance étaient bien maigres donc.

Un nœud se forma au sein de son estomac alors qu'il s'approchait lentement de la jeune femme, maintenant posée au sol. Puis ce fut la gorge qui se noua à son tour et il se retrouva à déglutir discrètement, pour combler cette sensation que tout le monde éprouvait pour chaque première fois. Et si l'os était brisé? et s'il aggravait le statut des articulations en les déboîtant encore plus? le risque de perforer un muscle était présent ou pas? les questions s'enchaînaient et il se demandait ce qui pouvait bien avoir réduit son corps dans cet état. Une agression sans doute, l'agresseur était-il encore dans les environs si c'était le cas? alors que quelques instants plus tôt il ne s'intéressait qu'au facteur de la santé, il se retrouvait maintenant silencieusement submergé par une nuée de questions concernant la situation, ses causes et ses conséquences. Désormais près d'elle il tentait de ne laisser transparaitre aucune inquiétude; s'il montrait des signes de doutes il ne pouvait que provoquer une crainte - d'ailleurs probablement justifiée - envers les actions qu'il était sur le point d'effectuer. Elle se présenta alors à lui.

"Je suis Vegeo. Enchanté." répondit-il dans un premier temps tout en souriant faiblement.

Il songea à quelque chose d'autre tout en regardant pensivement les jambes de Leann. Il valait peut-être mieux arrêter le saignement d'abord, la blessure pouvait s'ouvrir à nouveau au moindre impact. Toujours posé à côté d'elle, il commença à chercher autour de lui pour trouver de quoi compresser légèrement la blessure; après quelques instants d'exploration visuelle, il se rendit compte que rien ne convenait. Nulle part on ne pouvait trouver un matériel assez long et assez flexible pour faire un nœud, nulle part sauf...

*Tiens..peut-être que..*

Il se releva tout en se regardant lui-même. Il pouvait se servir de ça pour l'instant, puis rien d'autre ne semblait pouvoir servir autour d'eux. Après s'être posé sur ses deux pieds tout en s'excusant, il retira maladroitement son haut tout en frissonnant. La simple idée de sortir sans veste était déjà au-delà de la stupidité mais en plus il se retrouvait maintenant en t-shirt. Tout en tremblant légèrement il balança le pull au sol en ne tenant en main qu'une des manches, puis il écrasa le tout et tira sur cette dernière. Après quelques craquements sonores, la manche se déchira et il put l'utiliser pour compresser la lésion, d'où s'écoulait encore du sang. Il enfila de nouveau son pull - ce qui lui donna un aspect dont on aurait aisément profité pour rire - puis posa sa main gauche sur l'avant de l'épaule et sa main droite sur l'arrière de celle-ci.

"Je suis désolé mais..ça risque de faire un peu mal." souffla-t-il avant de tirer l'épaule vers lui tout en prenant soin de tenter de la diriger vers son emplacement initial.

Pendant cette brève fraction de seconde, il pensa qu'il ne restait plus qu'à attendre la réaction de Leann avant de continuer, ou pas.

Message par Invité Lun 18 Fév - 21:47

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    Plus l'homme s'approchait d'elle et plus elle se disait qu'en fin de compte c'était une mauvaise idée de le laisser ainsi faire. Elle lui faisait étrangement confiance pour l'aider mais est-ce qu'elle ne se trompait pas ? Est-ce qu'il ne jouait pas au gentil samaritain pour pourvoir mieux la démolir par la suite ? Si c'était le cas, il fallait dire qu'il était un très bon acteur. Dans le cas contraire, elle s'excuserait auprès de lui pour l'avoir prit pour un détraqué. Mais le lui dirait-elle ? Probablement pas. S'il lui venait réellement et qu'elle lui disait ce genre de chose, il était fort probable qu'il le prenne mal. Et ce n'était pas dans les habitudes de la louve d'agir ainsi.
    Elle l'avait de nouveau quitter des yeux alors qu'il réduisait de plus en plus la distance entre eux. A vrai dire, avec toutes ses pensées peu réjouissantes, elle n'avait plus très envie de le voir si près d'elle. Mais c'est à ce moment qu'il se présenta à son tour, elle avait levé les yeux quand elle avait commencé à entendre le son de sa voix et elle pu donc voir le faible sourire qui s'était dessiné sur ses lèvres. Cette simple réaction insignifiante parvint à effacer les doutes qu'elle avait à son sujet. Bêtement, elle sourit à son tour.

    Leann vit qu'il la regardait, comme s'il se demandait comment il allait procédé ou par quoi il allait commencé. Elle se demanda s'il avait déjà eu à faire ce genre de chose ? Il avait eu l'air de savoir ce qu'il fallait faire, mais elle le sentait presque hésitant à s'approcher d'elle. Elle allait lui dire qu'elle n'avait peur vraiment peur d'avoir plus mal quand elle le vit s'affairer. Il retira son pull et elle le vit frissonner. Elle n'avait pas envie qu'il tombe malade à cause d'elle. Elle ouvrit la bouche pour lui dire de remettre son pull avant qu'il n'attrape un rhume, mais elle le vit à ce moment tirer sur la manche de son vêtement. Ca lui faisait un peu mal au coeur de le voir abimer son habit simplement pour elle, elle allait lui en faire la remarque mais maintenant que c'était fait, ça n'aurait pas servit à grand chose. La louve le laissa faire, il prit le bandage improvisé pour s'occuper de sa jambe blessée.

    " Merci."

    Elle le senti ensuite poser ses mains de part et d'autre de son épaule blessée, elle frémit légèrement à ce contact. Il se montrait délicat pour ne pas accentuer les douleurs de la jeune femme. Après tout, il devait effectivement savoir comment s'y prendre. Après un court silence, il prit la parole pour s'excuser de la douleur qu'il allait surement lui infliger. Leann sourit timidement en l'entendant, elle le regarda dans les yeux pour lui répondre :

    " Ne vous inquiétez pas pour ce détail... Vous... Pouvez y aller."

    Après avoir dit ces mots, sa mâchoire se crispa comme si elle attendait cette douleur annoncée. Elle aurait également bien serrer ses poings, mais elle se disait que crisper le reste de son corps n'allait peut-être pas aider Vegeo à faire ce qu'il s'apprêtait à faire. Elle le senti alors s'exécuter, faisant bouger ses mains autour de son épaule. Un crac sonore retentit alors qu'une douleur aigue la frappait, elle gémit faiblement sous cette sensation. Mais après cela, la douleur constante qu'elle avait depuis sa chute s'atténua. Elle commença à faire bouger son épaule en voulant la faire rouler mais ce mouvement lui arracha une grimace.

    " Merci, pour votre aide. Je crois qu'elle est revenu à sa place. "



    Spoiler:

Message par Invité Dim 3 Mar - 0:02

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Il souffla discrètement un soupir de soulagement tout en portant son regard vers le sol. La remarque de la jeune femme venait de le tranquilliser : l'épaule semblait s'être vraiment remise en place et donc – si l'efficacité de la manœuvre se voyait confirmée par de tels propos – il n'y avait probablement pas de risques pour que les dégâts occasionnés par l'incident se voient aggravés. Finalement toutes ces heures passées à s'occuper l'esprit devant des lectures et des émissions étaient récompensées et se révélaient plus utiles qu'on ne pouvait le penser ; d'un autre côté ce qui était certain c'était que les capacités d'apprentissage de l'élémentaire – guidées par une curiosité qui faisait tout son possible pour subsister – seraient vraisemblablement d'une aide précieuse à l'avenir, c'était une chose à garder en mémoire.

Pour la première fois depuis longtemps, grâce à cette action qui pouvait sembler sans grande importance, il se sentit revivre et ne put s'empêcher de lâcher un sourire vite effacé. Tout au fond de lui une petite lueur d'espoir s'alluma et, à travers un labyrinthe constitué de souvenirs obscurs, une étincelle de bonheur faisait peureusement son chemin. C'était agréable de se sentir capable de faire quelque chose pour quelqu'un ; c'était bon de pouvoir se dire que sa propre vie pouvait servir à rendre celle d'une autre personne plus plaisante, même si ce n'était peut-être que pour un bref instant ; enfin c'était agréable de se dire que peut-être, chaque chose avait vraiment sa place en ce monde et qu'un destin surprenant pouvait peut-être se dessiner à partir de ce simple geste. Seul l'avenir le dirait.

"Bon..eh bien tant mieux si l'épaule va bien..dans un premier temps." dit-il avant de continuer "Ce sont donc des choses dont nous n'avons plus à nous préoccuper pour l'instant."

Maintenant que ces deux blessures étaient des problèmes secondaires, il ne restait plus qu'à voir si on pouvait encore améliorer l'état de la jeune femme ou s'il fallait la raccompagner directement à son domicile. Le temps dont disposait l'élémentaire n'avait pas de limites et il pouvait donc prendre tout son bon plaisir pour emprunter le chemin de l'habitation de la jeune femme. La seule inquiétude qui lui vint à l'esprit – qui pouvait poser quelques contretemps lors du trajet – était celle de l'apparition d'ivrognes un poil trop agressifs ou de voyous plus ou moins notoires. Il fallait faire quelque chose pour éviter ce genre d'expériences et seules deux solutions apparaissaient : celle que Leann habite non loin d'ici, qui était à accueillir comme une bénédiction du ciel, puis celle d'emprunter les grandes avenues bien éclairées et parfois animées de la ville.

"Vous avez mal autre part ? Si c'est le cas on pourrait sans doute essayer à nouveau de vous rendre la douleur plus supportable. Sinon il ne reste plus qu'à vous emmener chez vous. Je peux vous accompagner ou alors vous pouvez toujours appeler un taxi, cependant je doute que le chauffeur acceptera votre requête concernant l'idée de retourner chez vous : il n'est pas impossible qu'il vous emmène directement à l'hôpital sans vous demander votre avis d'ailleurs..enfin je crois."

Depuis longtemps il ne prenait pas autant de plaisir à parler et il en profita pour se permettre ce qu'il jugeait désormais – à cause de critères bien réduits – une longue tirade. Pour une fois depuis de nombreux mois, une nouvelle rencontre se présentait à lui et il ne voulait pas gâcher l'occasion : si rares avaient étés les moments où il avait pu faire la connaissance de nouvelles personnes. Il ne voulait pas se montrer peu sociable, mais donnait à son grand dam l'impression que fournissaient ces personnes qui sont souvent seules et qui sont enthousiastes lors de la plus minime des interactions sociales. Sans doute était-ce une once de sa naïveté passée qui remontait à la surface. Il toussota discrètement comme pour se reprendre puis retourna dans son silence, sans trop savoir s'il devait vraiment s'autoriser à parler plus que nécessaire.

Message par Invité Jeu 7 Mar - 16:57

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    La louve commençait à se sentir de mieux en mieux, enfin, il ne fallait pas exagérer -elle savait qu'elle allait avoir besoin de repos- mais le fait que son épaule ne lui fasse plus aussi mal était un soulagement non négligeable. Sa cuisse étant, elle aussi, sous contrôle -si on pouvait le dire ainsi- améliorait l'état de la jeune femme. Evidemment, ses côtes lui faisaient encore mal, mais là dessus, elle doutait que l'on puisse faire quelque chose. Elle n'avait pas senti d'os anormalement situés, donc ils ne devaient pas être si touchés que cela. Du moins, c'est ce qu'elle espérait et à moins d'aller à l'hôpital, elle doutait d'avoir la confirmation. Après, il restait encore l'option de montrer à Vegeo. Mais rien ne garantissait qu'il puisse avoir des notions plus approfondies sur le sujet médical. Elle réfléchit quelques instants, après tout, les individus capables de remettre une épaule en place, ça ne couraient pas les rues. Donc cela pouvait paraitre logique qu'il ait un minimum de connaissances ? Mais l'idée de lui montrer commençait à la gêner. Non pas le fait de soulever son tee-shirt, mais plutôt qu'ensuite, il l'oblige à se rendre à l'hôpital. Certes, il avait abandonné l'idée, du point de vue de la louve -sinon il n'aurait pas prit la peine de s'occuper de son épaule- mais s'il pensait que c'était plus important que ça en avait l'air, il changerait peut-être d'avis.

    Elle s'était légèrement perdue dans ses pensées quand la voix du jeune homme lui parvient pour la deuxième fois. Tout en l'écoutant, elle commença à se relever, prenant appuie sur sa jambe non blessée. La louve devait rentrer chez elle et ce n'était pas en restant assise sur le sol dur et froid qu'elle allait y parvenir. Elle réussit à se mettre debout plus vite qu'à sa précédente tentative, ce qui était plutôt une bonne chose. Elle finit de l'écouter avant de répondre quelque chose. Elle se demandait encore si elle devait lui faire part de ses côtes ou non. Soupirant, elle s'y résigna. Après tout, même si ses deux plus grosses blessures étaient sous contrôle, il ne devait pas être assez stupide pour ne pas voir qu'autre chose la faisait souffrir. Regardant autour d'eux pour s'assurer qu'il n'y ai personne -voir une jeune femme soulever son tee-shirt en face d'un homme pouvait certainement être mal interpréter- elle s'exécuta. Elle leva doucement son vêtement et osa regarder en même temps sa peau. Cette dernière commençait à prendre une teinte violette sur la majeur partie du côté droit. Elle soupira devant ce spectacle et finit par lui répondre, remettant en même temps son tee-shirt en place.

    " Aux côtes, mais je pense que ça va passer avec du repos. "

    Leann s'interrogea sur ce qu'elle allait ensuite choisir. Si sa déduction, par rapport au chauffeur de taxis, était juste -et elle se doutait qu'elle le soit- elle n'avait pas vraiment le choix. Elle devait oublier cette option. Mais le fait qu'il lui propose de la raccompagner chez elle la gênait un peu. Elle se disait déjà qu'elle lui faisait perdre son temps, alors si en plus il l'accompagnait jusqu'aux HLM... Elle allait lui dire que sa destination n'était pas très loin et qu'elle allait pouvoir rentrer seule mais ce sont d'autres mots qui quittèrent sa bouche :

    " Je n'appellerais pas de taxis, si vous voyez juste, je ne veux pas être contrainte d'y aller... Euh... Si ça ne vous dérange pas, mon appartement est à une dizaine de minutes d'ici... Si vous voulez bien rester avec moi ? "


    Disant ces mots, la jeune femme regardait au sol, elle se sentait vraiment gênée de le lui avoir demander. Elle, qui se disait quelques minutes avant, ne pas vouloir l'importuner plus longtemps. Voila maintenant qu'elle lui demandait de rester en sa compagnie. Il faut dire aussi qu'elle n'était pas très rassurée de faire le reste de la route seule. En temps normal, elle faisait le trajet sans penser au danger qui pouvait lui tomber dessus, mais ce soir, avec cette attaque, elle ne voulait pas marcher seule dans ces ruelles mal éclairées -et même bien éclairées, elle doutait d'être totalement rassurée-.
    Elle s'empressa tout de même d'ajouter :

    " Je suis désolée, je ne devrais pas vous demander ça. "

    Sans attendre qu'il lui donne une quelconque réponse, Leann commença à marcher en direction des immeubles. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour voir qu'il allait l'accompagner. Cela la fit légèrement sourire et elle le remercia mentalement.
    Ils mirent un peu plus de temps qu'elle ne l'avait prévue, certainement à cause du fait qu'elle ne marchait pas aussi vite qu'à l'ordinaire. Un long silence s'était installé entre les deux individus pendant le trajet. Elle ne savait pas quel sujet aborder avec un inconnu et peut-être que ce dernier pensait la même chose. La seule fois où Leann prit la parole, ce fut pour lui demander pourquoi il lui était venu en aide. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il avait perdu son temps en sa compagnie et elle voulait savoir. C'est au bout d'une bonne vingtaine de minutes qu'ils finirent par atteindre le bâtiment où logeait la louve. Alors qu'elle s'apprêtait à dire au jeune homme qu'elle n'avait qu'à prendre l'ascenseur pour rentrer dans son appartement, celui-ci insista pour la raccompagner jusqu'à sa porte. Un parfait gentleman, enfin, d'après la définition que l'on portait à ce terme.
    Quand ils arrivèrent enfin devant sa porte, elle l'ouvrit légèrement pour voir si ses colocataires dormaient. Pas de lumière apparente : la réponse devait donc être oui. Elle se retourna ensuite vers Vegeo et dit :

    " Je vous remercie pour tout ce que vous avez fais pour moi. Si vous le souhaitez, on pourrait se revoir ? Enfin, je sais pas. Mais vous remercier seulement avec des mots... "


    Leann se tut alors, elle commençait à s'embrouiller seule. Elle attendait donc qu'il lui répond quelque chose pour ensuite aller se glisser sous ses draps.

Message par Invité Mer 13 Mar - 18:56

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Sans être un réel connaisseur, l'élémentaire s'autorisait à penser que l'état de la blessée était moins grave qu'au moment où il l'avait trouvée : il n'y avait pas – ou très peu – de risques que l'épaule quitte sa position naturelle une nouvelle fois ; le sang ne coulait plus de sa jambe, diminuant ainsi les probabilités que Leann perde connaissance. Les chances de faire de mauvaises rencontres semblaient s'amoindrir elles aussi car, pour l'instant, les rues étaient désertes et bien silencieuses. En fin de compte la situation – tout en laissant à désirer car la souffrance était toujours présente – prévoyait le meilleur pour les deux protagonistes de cette étrange rencontre.

Après un court instant, elle se releva sous l'œil toujours inquiet de Vegeo, qui se refusait de lui faire encourir la moindre blessure et qui observait même ses gestes les plus discrets. La vitesse à laquelle elle s'était relevée laissait présager que le retour vers chez elle ne serait pas si catastrophique en terme de temps (notion à laquelle elle semblait attachée lors des premières secondes de leur rencontre). Alors qu'elle était debout, il porta le regard sur sa jambe droite, où il avait noté au premier abord un certain problème.

*C'est...* pensa-t-il sans montrer sa surprise à Leann.

Quelque chose d'étrange venait de se produire, qui provoqua un court questionnement. Il fit la liste des blessures qu'il pensait avoir vu chez elle quand elle avait tenté de se lever la première fois : l'épaule était déboîtée, la jambe gauche saignait légèrement et la rotule droite..

*C'est ça oui !*

Il était convaincu que la rotule droite n'était pas en place et, pourtant, la jeune femme se tenait maintenant sur ses deux jambes sans trop sembler en souffrir. Il voulu y penser puis décida finalement de mettre ça sur le compte de la fatigue : il avait probablement manqué de discernement en cette heure tardive, c'était la seule explication qui lui vint à l'esprit à ce moment là. Puis il la questionna sur son état. Se sentait-elle bien ? n'avait-elle pas mal autre part ?
Sans dire un mot elle souleva doucement son haut. Lentement s'offrit à lui la vision d'une partie de son corps qui avait progressivement changé de couleur, prenant une teinte violette qui se voulait des plus préoccupantes. Si la médecine l'avait occupé pendant un certain temps, elle ne lui offrait pas pour autant un lot de connaissances suffisant pour pallier à chaque éventualité ; c'était pour cette raison que malheureusement, aucune idée ne lui vint pour remédier au problème qui s'imposait à lui.

" Aux côtes, mais je pense que ça va passer avec du repos. "

*J'espère.*

Tout en essayant de prévoir le futur des blessures de Leann, il se perdait à faire des suppositions sur ce qu'il s'était passé pour qu'elle se retrouve dans cet état. Ce faisant, quelques vieux souvenirs firent de nouveau surface, ce qui le poussa à s'inquiéter de l'avenir de celle qui se trouvait devant lui. Il portait l'espoir qu'elle ne vive pas comme lui l'avait fait : en s'isolant du monde et de quiconque voulait discuter avec lui. Alors qu'il songeait à ces choses là, elle lui demanda de faire chemin avec elle jusqu'à son domicile puis s'excusa de la demande. Il la regarda un court instant, un peu perdu, puis acquiesça.

"Ne vous excusez pas, ça me fait plaisir. Puis au moins je suis sûr qu'il ne risque pas de vous arriver quoi que ce soit en route."

Ils se mirent donc en chemin et le silence se fit l'hôte du trajet pendant un moment. Comme une ombre, l'élémentaire avançait silencieusement derrière Leann, sans même faire entendre le bruit de son souffle. Autour d'eux les lumières des lampadaires se succédaient régulièrement les unes aux autres, rythmant ainsi le cheminement de ces deux âmes en peine ; sur le pavé leurs ombres dansaient à la lueur lunaire, quand ils passaient dans certains coins où l'éclairage manquait ; finalement autour d'eux, la seule preuve d'une vie encore présente dans la nuit restait la rumeur de leurs pas, qui faisait écho contre les murs environnants. Après un peu de temps, elle décida de rompre le silence en lui demandant pour quelle obscure raison il lui était venu en aide. Le regard presque perdu dans le vague, il y pensa un instant avant de répondre. Au fond de lui, quelque chose s'alluma et son regard se teint d'un vert plus saisissant, comme il avait l'habitude de le faire quand Vegeo était proche des plantes ou en proie à certaines émotions.

"A-t-on besoin d'une raison pour aider quelqu'un ?" prononça-t-il innocemment.

La quiétude s'installa à nouveau et aucun mot de plus ne fut prononcé. Les lueurs des lampadaires continuèrent à se succéder, les ombres à danser et la rumeur des pas à résonner. Puis, après plusieurs instants, ils arrivèrent enfin à destination. Il insista pour l'accompagner au moins jusqu'à la porte et ils montèrent encore une fois en silence.

" Je vous remercie pour tout ce que vous avez fais pour moi. Si vous le souhaitez, on pourrait se revoir ? Enfin, je sais pas. Mais vous remercier seulement avec des mots... "

Il la regarda délicatement en souriant. Peut-être pouvait-il finalement s'autoriser à socialiser un peu avec le monde ? peut-être pouvait-il se faire des amis ?

"Pas besoin de me remercier, il faut savoir s'entraider de temps en temps."

Il fit quelques pas en arrière en la saluant.

"Pour ce qui est de rester en contact, je reviendrai voir comment vous vous portez dans quelques temps." dit-il "Prenez soin de vous surtout." ajouta-t-il en tournant les talons.

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