La suite fut.. quelque peu embarrassante à vivre, pour ne pas dire que j'ai cru mourir une première fois d'embarras. C'est qu'il s'amusait beaucoup à jouer avec moi ce salaud! Mais, je ne lui en voulait pas pour autant, ni n'avait peur, en sentant ses griffes parcourir mon corps, déchirant mes vêtements un à un, ce qui ne manquait pas de me faire frémir et rougir d'avantage, alors que je sentais mon cœur commencer à s'emballer, d'impatience et de désir mêlé. C'était assez étrange de me retrouver dans cette position, alors que d'habitude, c'était plutôt moi qui venait sauter sur les jeunes hommes qui me faisait des avances... Bon, il ne m'en faisait pas, d'accord, mais c'était quand même bien étrange. Je devais me retenir de me contorsionner à chaque fois que je sentais ses griffes percer à travers ma veste ou mon short, serrant les dents alors que mon cœur ratait des battements : Là, je le haïssais de tout mon être pour me taquiner ainsi, mais pourtant, jamais l'idée de le repousser ne me traversait l'esprit. Je ne sais pas si c'était parce que je considérais qu'il en avait le droit, ou... Parce qu'entre nous, il m'attirait un peu, mais je ne résistais nullement, je ne faisais que subir, ou profiter, selon les points de vu. Reste que lorsqu'il arrêta son petit jeu, je ne pus m'empêcher de soupirer un peu, légèrement déçue par la tournure des choses. Contrainte de plonger mon regard dans le siens, je sentis mon cœur prendre un rythme peu habituel. Sur le moment, je me demandai si c'était fait exprès de me faire frôler l'arrêt cardiaque avant de me mordre... Cette idée me fit frissonner une nouvelle fois, mais ce ne fut pas la seule chose à ce moment là qui me produisit un frisson.
Les mots que Danaliel prononcèrent à ce moment là ajoutèrent un nouveau frisson, parcourant mon échine brutalement. Je savais ce que ces mots signifiaient, et je ne pus que d'instinct fermer les yeux à ceux-ci, attendant une douleur, mais qui ne vint jamais. Ou du moins, pas pour l'instant. Non, je ne sentis que plusieurs pics sur ma peau, que j'assumais être ses crocs, mais qui ne vinrent pas la transpercer. C'est en entendant son rire que j'ouvris de nouveau les yeux, surprise de ce soudain arrêt. C'était... étrange. J'étais certaine que ces crocs allaient me transpercer à cette instant, me laissant un vide dans le cou à ce moment là, dans un geste de stupeur, je bougeai un peu ma main, étant littéralement à deux doigts de toucher son torse, mais me résigna au dernier moment : Je ne devais pas, ou plutôt, n'étais pas dans la position de faire une telle chose. Cela ne m'aurait pas dérangé en temps normal, je ne me serais pas fait prier, mais... Autant que lui avait arrêté ses crocs, je ne pouvais pas le toucher, pas avant que mon destin s'accomplisse. Je dois être honnête, à ce moment, ma tête était réellement en vrac. Je ne savais ni quoi penser, ni quoi faire, ni combien de temps je devais attendre. Le contact de sa langue me ramena légèrement à la réalité, me faisant trembler de tout mon corps, celui-ci devenant hyper sensible à l'attente de la morsure fatidique.
Les mots qu'il m'adressa me désarmèrent. Ce fut... quelque peu étrange. Mon odeur hein... Il l'avait déjà mentionné plus tôt, mais je n'y avais guère prêter attention. Était-ce ce qui l'avait arrêté plus tôt? Qui l'avait fait hésiter la première fois? Je ne pu poursuivre cette pensée bien longtemps toute fois. Fixant ses yeux, je ne pus m'empêcher de détourner le regard, une nouvelle fois. Il fallait vraiment que je planche sur la façon de soutenir un regard... D'habitude j'y arrivais, mais là... Quelque chose m'en empêchait. Pas de la peur non, mais une sorte d'embarras extrême, qui faisait sauter un battement à mon cœur à chaque fois que je croisais le sien... Et qui ne faisait que m'énerver d'avantage. Je ne pus m'empêcher de serrer les dents en pensant à cela : c'était vraiment le moment pour que mes sentiments me fassent tourner en bourrique! Mais, je n'eus pas à m'énerver d'avantage contre eux. Les mots qui résonnèrent à mes oreilles après mirent fin à toute réflexion, en plus de ce qui allait se passer. Ce fut la deuxième fois que j'eus l'impression de mourir de la soirée.
C'est dommage qu'il décida de s'attaquer à ma gorge maintenant, parce que là, j'y étais absolument pas préparée. Je me demandais pourquoi ça ne faisait pas mal au début, mais je n'eus à attendre que... quoi, une seconde et demie, avant de la sentir. Et c'était pas une douleur tendre du tout, mais au final, c'était celle que j'attendais, celle que j'étais impatiente de ressentir... Alors oui, je savais crier, mais malgré l'absurdité du mal qui prenait ma gorge, je ne criais pas, grogne, gémissant, serrant les dents et fermant les yeux. Cette douleur était plus forte que tout ce que j'ai pu ressentir jusque là, et dieu sait que j'ai pu avoir mal pendant toute ma vie... mais encore une fois, je faisais avec. Je le voulais, c'était ce que j'ai choisis, c'était le futur que je m'étais choisis. Rien, ni même la douleur ne me fera douter. C'est à cette pensée que je sentis quelque chose se diffuser dans mon corps, à partir de mon cou. Quelque chose qui c'était répandu entièrement, qui cherchait à occuper chaque parcelle de mon corps, chaque cellule, le modifiant... la dévorant. Je compris après, lorsque cette douleur devenait encore plus forte, que ce n'était pas mon cou seulement qui souffrait, mais mon corps entier : C'était donc là le gros de la transformation en Lycan. Je sentais la moitié de mon être être dévoré, être consumé par cette nouvelle entité qui s'insinuait en moi, par le loup. En sentant cette douleur, je crus devenir folle. Mon instinct me poussa à passer ma main dans le cou de Danaliel, lui plantant mes ongles dans la chair, non pas pour le faire partir, mais au contraire, renforcer sa prise sur moi, tandis que de l'autre, je serrais le sol, plantant mes doigts dans celui-ci. C'était... insupportable. Et pourtant, je souhaitais ressentir cette douleur encore plus puissamment. Peut-être que je devenais réellement folle en fin de compte, mais c'était pour moi la preuve de ce que je devenais. Et cette douleur devint bientôt mon obsession, ma tête se dénuant bientôt de toute pensée...
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La diffusion du poison en son corps atteignit un point où son physique, suite à la disparition de sa partie renarde, se mit à changer. Petit à petit, le rouge flamboyant qui constituait sa chevelure et sa fourrure commença à s'assombrir, encore et encore, jusqu'à prendre une couleur noir, semblable à celui du plumage d'un corbeau, ce qui contrastait assez avec sa couleur précédente. le changement de couleur s'accompagna à l'augmentation de sa force, de la force avec laquelle elle serrait le cou de Danaliel. Évidemment, la douleur toujours grandissante qui lui déchirait le corps à ce moment là ne fit qu'aider à cela, toujours atteignant des hauteurs que Serine ne pensait jamais atteindre. Elle aurait pu s'évanouir, mais sa volonté à résister à la transformation était plus forte que cette douleur. Grimaçant, des gouttes de douleur commençant à se former dans les yeux, elle les rouvrit avec difficulté, ceux-ci étant devenu entièrement rouge, le teinte d'orange qui les caractérisait ayant disparu : c'était là la marque que sa partie renarde venait d'être dévorée par le loup. Progressivement, ce fut sa queue de renarde et ses oreilles qui disparurent, donnant ainsi à Serine sa nouvelle apparence. Toute fois, bien que son apparence fut scellée, son corps était toujours en pleine mutation, et cela se fit vite sentir : la future lycane ne put bientôt plus maintenir son corps son contrôle, se convulsant sous la douleur. Son métabolisme changeait, et visiblement, la douleur l'accompagnait...