Avventura
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Message par Invité Jeu 16 Aoû - 13:45

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Le soleil était d’ores et déjà à son zénith quand le garçon atteignit le parc. Bien que la température fut élevée, suffisamment pour obliger certaines personnes à se réfugier à l’ombre des arbres, il était heureux de pouvoir profiter de son weekend. A la suite de son admission précipitée à l’hôpital, son patron s’était vu contraint de lui accorder quelques jours de repos, risquant une mutinerie générale s’il refusait de lui octroyer un arrêt maladie. Il faut dire que l’étudiant avait suscité la surprise et l’inquiétude en se rendant à la pizzaria, un impressionnant bandage autour de la tête. Il s’était aussitôt excusé auprès de ses collègues pour son absence soudaine due à son hospitalisation, les rassurant du mieux qu’il pouvait à son sujet. S’il se trouvait dehors, c’est uniquement parce que le personnel hospitalier avait jugé son état stable. Il n’y avait donc pas à s’inquiéter. Le jeune homme devait néanmoins y retourner, afin d’y accomplir un bilan sanguin ordinaire et pour qu’on lui ôte ses bandages. Une fois cela fait, il se sentit beaucoup mieux, n’ayant plus à susciter la compassion ou les regards insistants qu’on lui lançait dans la rue. Il n’aurait plus à remettre les pieds à l’hôpital pendant un long moment, du moins, l’espéra t-il. Il quitta prestement l’imposant bâtiment et se surprit à vouloir se balader. Il n’avait que ça depuis que les portes des cuisines de l'établissement répondant au nom de Velocita lui étaient fermées –ses collègues le choyaient un peu trop à son goût- et arpenter les ruelles de l’Avventura commençaient à l’ennuyer. Pour un peu, il aurait regretter de ne pas pouvoir travailler ! Il réfléchit un moment et, à choisir entre son studio et le parc, il trancha rapidement.

Il appréciait beaucoup cet endroit et remerciait intérieurement le Cercle de l’avoir aménagé. Même les cris des enfants jouant à proximité ne le dérangeait pas. Ils faisaient partie intégrante du décors environnant. Sans eux, le parc perdrait de sa vivacité. Natsume ne se lassait pas de les observer courir, chercher à s’attraper, escalader les jeux que l’on avait conçus à leur attention. Lui-même avait été l’un de ses gamins, bien qu’il ne se rappelait pas avoir été aussi turbulent. Un sourire nostalgique flotta sur ses lèvres. Il déambula pendant quelques minutes, se désaltéra à la fontaine sous le regard étonnée d’une petite fille aux yeux d’un bleu également sans peine celui du ciel, avant de s’échouer sur un banc. Celui-ci se trouvait en plein soleil, les rares à l’ombre étant déjà occupés mais il ne s’en plaignit pas. Il n’appréciait pas trop s’installer à même le sol ou même dans l’herbe aussi se contenta t-il de ce banc. L’étudiant n’avait rien de prévu à faire. Il laissa son regard choisir de lui-même ses centres d’intérêt. Ceux-ci allaient d’une chamaillerie de couple à deux pigeons se faisant mutuellement la cour. Rien d’extraordinaire en somme ! Il prit soudain conscience qu’il avait véritablement très chaud. Le soleil lui tapait sur la tête depuis quelques heures déjà, il ferait mieux de rentrer s’il ne voulait pas attraper une vilaine insolation. Il quitta à contre-cœur son siège plutôt confortable et prit la direction de la ville. Il s’était aventuré assez loin dans les allées du parc et il décida de couper à travers l’une des étendues d’herbe, histoire d’atteindre plus rapidement le semblant de fraîcheur que pourrait lui offrir les ruelles de la ville. Il franchit sans difficulté la butte surplombée d’arbres mais ne remarqua pas la forme étendue de l’autre côté. Il buta dedans et passa au-dessus, emporté par son élan que provoquait sa descente et alla s’écraser quelques mètres plus bas.

Il ne comprit pas tout de suite comment il s’était retrouvé le nez dans la poussière. Dans quoi était-il rentré ? Une racine ? Un promeneur assoupi ? La pénombre causée par les épais feuillages l’avait habilement camouflé à sa vue. C’était une bonne excuse. En réalité, il n’avait pas prêté attention à où il mettait les pieds, s’il l’avait fait, pénombre ou pas, il aurait remarqué la forme sur le sol. Un peu sonné, il voulut se remettre debout mais une douleur fulgurante élança la paume de sa main droite. Roulant sur le côté, il attrapa son poignet de sa main intacte et grimaça quand il découvrit la plaie. Il s’était ouvert la paume sur une pierre un peu plus tranchante que les autres lors de sa chute. Il n’avait pas ressenti la douleur jusqu’à ce qu’il presse la paume meurtrie contre le sol afin de se relever. Malgré l’abondance de sang, la blessure n’était pas grave, il n’aurait certainement pas à retourner à l’hôpital. Un peu d’eau et de désinfectant devraient suffire. Il s’efforça de s’en convaincre avant de jeter un œil au-dessus de lui. La forme qu’il avait d’abord pris pour une racine récalcitrante se révélait être une personne. Pourtant, elle ne bougeait pas. Natsume fronça les sourcils. Il avait buté dedans, elle aurait du réagir non ? De là où il se trouvait, il ne pouvait pas distinguer ses traits ou même la couleur de sa peau. Un mauvais pressentiment le traversa et il se rendit auprès d’elle.

« Excusez-moi de vous avoir percuté, je ne vous avais pas vu. Est-ce que vous allez bien ? » osa t-il demander.

ll découvrit une femme d’une vingtaine d’année, à peine plus âgée que lui. La couleur de ses cheveux lui rappela brièvement ceux de Flame mais il oublia bien vite cette idée. Flame ne pouvait pas se trouver ici, il fallait qu’il arrête de penser sans arrêt à elle. Cela devenait de l’obsession ! Il reporta son attention sur l’inconnue allongée. Elle réussit à lui marmonner quelques mots sans trop de cohérence. Est-ce que cette personne avait été victime d’un malaise ? Le chaleur était conséquente et la position dans laquelle elle paraissait dormir était inhabituelle. Elle gisait sur le flanc gauche, les bras étendus nonchalament près de sa tête. Comme si elle s’était laissé tombée ici. Il hésita sur la marche à suivre. Il ne connaissait pas son nom et elle ne semblait pas consciente, n’ayant même pas réagi à la suite du choc. Il posa le revers sa main valide sur son front : elle était brûlante. Une autre victime de l’épidémie ? Il se redressa et chercha quelqu’un du regard. N’importe qui. L’étudiant n’avait pas de téléphone portable pour contacter les secours. Il pouvait aussi bien essayer de porter la jeune femme mais ne sachant rien de son état, son entreprise lui parut risquée. Il ne voulait pas causer plus de tort en essayant de l’aider. Si seulement quelqu’un d’autre se trouvait dans les parages… !

Spoiler:

Message par Invité Jeu 16 Aoû - 14:44

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Le noir. Toujours le noir. Il n’y avait rien d’autre autour. Un peu de chaleur, même peut-être trop à son goût. Mais la vampire ne distinguait rien de plus. Peut-être des bruits par-ci par-là mais trop indescriptible pour que ça lui rappelle quelque chose. Mais bizarrement, son esprit divaguait. Pas dans la réalité, il lui faisait plutôt voir des choses, des situations qu’elle aurait aimé voir, vivre. Elle le revoyait lui. Il était toujours là. Il n’aurait pas dû ! Elle le voyait toujours près d’elle, jouer le rôle qu’il aurait dû avoir dès le départ : celui d’un frère aimant et protecteur. Au lieu de ça, il avait préféré mourir pour cette ville. Elle savait qu’elle le détestait pour ce qu’il avait fait. Et plus encore après être partis une seconde fois, toujours pour la même chose. Pourtant, une partie d’elle était toujours heureuse de savoir qu’elle avait un membre de sa famille. Mais elle était trop petite pour prendre le dessus sur sa colère.
Entre deux périodes de noir, Maria réussissait à ouvrir les yeux. Malheureusement, trop peu de temps pour voir où elle se trouvait. Elle se souvenait vaguement de la jeune femme qu’elle avait prit comme bouc-émissaire, du soleil et de lui.
Bientôt, elle senti quelque chose la toucher. Cela avait été violent, mais son corps n’avait pas réagit. Seul son esprit s’était rendu compte de quelque chose. Ce qui était paradoxale, puisque c’était lui également qui divaguait depuis… Plusieurs minutes, heures. Elle ne savait pas.

La vampire entendit une voix masculine. Est-ce lui ? Il revenait tout compte fais pour l’aider ? Ou simplement pour rester près d’elle comme il lui avait dit. Non, cette voix n’avait pas son intonation, elle n’avait pas cette froideur. Celle-ci se voulait gentille, peut-être même rassurante. Ou seulement non agressive. Elle ne comprit pas ce qu’il disait. Elle ne le voyait pas non plus. Ses yeux commencèrent à cligner réellement lorsque son nez senti une certaine odeur. Une odeur qu’elle appréciait particulièrement : celle du sang. Elle entrevit au départ de l’herbe. Elle ne se souvenait pas de s’être allongée. Elle vit ensuite les arbres la surplomber. Là, elle se souvenait de sa rencontre avec la muette. Est-ce elle qui l’avait mise dans cet état ? Si oui, elle avait bien joué son jeu en passant pour une pauvre humaine sans défense.

Maria se releva lentement. Même trop lentement pour elle. C’était une créature doté de pouvoirs phénoménaux, qui la faisait se mouvoir plus vite qu’un simple mortel, et pourtant, elle bougeait de centimètres en centimètres. Ce n’était pas normal du tout. Mais ça valait toujours mieux que d’être sur le sol à voir des choses imaginaires. Elle prit appuys sur ses bras, ils étaient rosis à des endroits. Peut-être des trous dans les arbres qui permirent au soleil de passer et donc de la bruler. C’était étrange que ça ne l’ait pas ramené à la réalité. Peut-être que ce n’était pas si douloureux que ça. Ou du moins, moins douloureux que son mal de tête.

Elle parvint à se mettre à moitié assise. La tête lui tournait toujours. Mais elle ne lui voyait plus. Ce qui était en soi une bonne chose. Elle commença alors à se retourner, toujours doucement vers l’inconnu qui avait prit la parole.
Quand elle le vit, elle ne vit qu’une seule et unique chose : sa main. Elle était ensanglantée. Et l’hémoglobine continuait de couler. Non à flot mais on pouvait voir son mouvement. Sans crier-gare elle se jeta dessus. Elle attrapa cette main qui s’offrait à elle, plantant ses crocs dans cette chair mole et elle commença à aspirer le liquide. Il était chaud mais il avait un goût bizarre. Il y avait quelque chose dans ce sang. Peut-être est-ce un drogué ou un patient qui prenait des médicaments. Ses pensées la rassuraient. Si elle pouvait partir dans ce genre de supposition, c’était surement que son esprit allait mieux. Peut-être pas encore totalement, quand elle leva les yeux pour regarder enfin en face celui à qui elle prenait son sang, elle se stoppa net après avoir bu de longues gorgées. Lâchant même la main de l’inconnu. En effet, le jeune homme lui ressemblait par deux traits : ses cheveux blanc et ses yeux d’un rouge pénétrant.
La vampire se plaqua les mains sur ses oreilles, puis sur sa tête comme pour faire partir des pensées qui ne devraient pas s’y trouver. Si on la voyait dans cet état, elle devait passer pour une folle. Mais elle ne s’en préoccupa guère. Elle en avait assez de le voir partout où elle posait les yeux. C’était comme si il l’a hantait. Comme pour lui rappeler qu’elle ne devait pas l’oublier.

Cependant, elle senti alors quelque chose de bien étrange. Qu’elle n’avait pas encore senti jusqu’à présent. L’homme avait quelque chose d’anormal. Il dégageait quelque chose d’anormal. Quelque chose de presque familier. L’avait-elle déjà rencontré quelque part ? Non c’était impossible, elle ne connaissait personne dans cette ville et les rares personnes qu’elle a croisé sont soit morte, soit… Non elle ne repenserait pas à ces deux meurtrières.
Elle voulait lui demander qui il était, mais les mots ne voulurent pas quitter sa bouche. Ils s’étaient former dans son esprit mais ils étaient incapable de franchir sa bouche. Elle voulut alors se lever, cet étranger qui aux premiers abords paraissait sans danger dégageait une mauvaise aura. Mais ses jambes ne supportèrent pas son corps, elle retomba alors violemment sur le sol. Ce n’était pas une situation dans lequel les vampires aimaient se sentir. Elle aurait pu utiliser son pouvoir pour se débarrasser de l’homme, mais refusa. Pas avec son crâne qui la faisait toujours souffrir, moins, de moins en moins, mais elle n’était pas si imprudente.

Message par Invité Jeu 16 Aoû - 16:48

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Toujours occupé à quérir de l’aide extérieure, en vain, Natsume ne vit pas le mouvement derrière lui. Celui-ci était trop long et mesuré pour que l’œil humain ne le remarque. Pour l’heure, les pensées de l’étudiant étaient ailleurs. Si personne n’entrait rapidement dans son champ de vision, deux options se présentaient à lui : porter la jeune femme lui-même ou l’abandonner un instant, le temps qu’il aille avertir les secours. Bien sûr, la seconde solution lui parut impossible, d’une, parce qu’il ne pourrait jamais se résoudre à laisser seule cette inconnue tant elle semblait mal en point. De l’autre, il doutait de ses capacités à atteindre l’hôpital d’où il sortait en si peu de temps. Que se passerait-il pendant son absence ? Peut-être que d’autres personnes l’apercevraient mais pouvait-on vraiment compter sur autrui dans de pareilles circonstances ? L’humanité est une chose, l’égoïsme en est une autre. En proie à un débat intérieur grandissant, l’étudiant reprit espoir lorsqu’il aperçut un jeune couple un peu plus loin. Lentement, ils s’apprêtaient à remonter l’allée qui longeait la butte sur laquelle le garçon se trouvait. Parcourir la distance qui le séparait d’eux n’était qu’une question de secondes. Une fois qu’il les aurait averti du problème, sans doute serait-il capable d’entrer en contact avec les secours afin qu’ils prennent en charge la jeune femme. Mais au moment où son cerveau déclencha le signal qui ordonnerait à ses jambes de dévaler la petite butte, quelque chose attrapa son poignet pour le tirer en arrière. Il sentit très nettement deux brûlures à l’endroit où la vampire enfonça ses crocs dans sa chair. Brûlure qui remonta jusqu’à son bras. C’était douloureux, d’autant que sa blessure à la main était récente. Mais ce qui suivi après le fut encore plus. Une sensation de suçon désagréable, la même que celle que vous inflige les sangsues. Natsume n’avait jamais eu affaire à des vampires ou à leurs étreintes sanguinaires mais il détesta immédiatement cette sensation. Le fait qu’on lui vole son bien le plus précieux, à savoir son sang, nécessaire pour vivre, avait sa part d’influence dans son opinion. Passée la surprise, il voulut dégager sa main meurtrie. Cependant, la force de son adversaire demeurait, et ce, malgré l’état de faiblesse qu’elle avait manifesté plus tôt. Jouait-elle la comédie ? Etait-ce façon d’attirer ses futures victimes à elle ? Il songea un instant qu’elle allait peut-être le vider de son sang et cela décupla son énergie à tenter de se libérer. Peine perdue. Contre toutes attentes, ce fut son agresseur qui le relâcha. L’étudiant saisit sa chance et se recula vivement, manquant de peu de faire une nouvelle chute sur le dos cette fois-ci.

« Non mais ça ne va pas la tête ?! » s’exclama t-il avec force.

Le souffle court, encore interloqué par son acte, le jeune homme dévisagea son interlocutrice. Difficile de savoir ce qu’il ressentait à ce moment précis. Un tas d’émotions le submergeait : la surprise, la peur, la colère… Mais celui qui dominait d’entre toutes, fut l’incompréhension totale. Soit, cette femme était une vampire et si elle s’était volontairement infligée de la fièvre pour tromper sa vigilance, alors elle ne devait plus avoir toute sa tête. L’attitude pour le moins étrange de l’inconnue suite à sa morsure lui fournit une preuve supplémentaire concernant la santé mentale de cette dernière. Elle paraissait choquée de le voir. Pourtant cette expression aurait du lui revenir, il venait de se faire sauter dessus par une folle en manque de sang frais ! Tout en maintenant une distance respectable entre lui et la vampire, distance qui n’aurait plus rien signifié si la jeune femme avait été en parfaite santé, le garçon l’observa avec attention. Il ne l’avait jamais vu auparavant, pourquoi Diable le fixait-elle avec autant d’insistance ? Lui rappelait-il quelqu’un ? Si oui, il espérait vraiment que cette personne comptait pour elle et non le contraire… Fort heureusement pour lui, elle n’avait pas eu le temps de lui préléver beaucoup de sang. Sinon, il se serait soudain sentit aussi faible qu’il l’avait été à l’hôpital. Ce désagréable souvenir lui commanda d’être prudent avec la personne en face de lui. Il savait à présent de quoi elle était capable, du moins il pensait le savoir. Elle voulait du sang humain. Un silence s’installa entre eux. Natsume crut qu’elle lui répondrait, qu’elle s’expliquerait au sujet de son attitude agressive même si il ne gardait que peu d’espoir à propos de ça. Si la jeune femme avait pris l’habitude de vider les humains de leur sang, jamais elle n’allait se justifier auprès de l’un d’entre eux. C’était ridicule ! Alors qu’il allait prendre la parole de nouveau –il exigeait des réponses-, l’inconnue tenta de se relever puis retomba lourdement sur le sol. Une autre ruse ? Non, maintenant qu’elle s’était dévoilée, le plus simple aurait été de lui sauter à la gorge pour en finir. Face à un vampire, un humain n’avait aucune chance. Cela signifiait qu’elle était réellement mal en point. Mais comment lui venir en aide sans risquer son sang ?

« Ecoutez, vous semblez mal en point et je voudrais sincèrement vous aider. Je n’y connais strictement rien en vampires alors restez ici, je vais aller chercher du secours. Ne bougez pas et n’agressez personne d’autre. »

Il ne lui était pas venu à l'esprit qu'un vampire avait simplement besoin de sang pour se régénérer. Et même s'il avait pensé à cette éventualité, il ne se serait pas senti capable de le lui offrir. Quelque chose en lui, le mettait en garde contre cette soif de sang. Il avait volontairement insisté sur le sincèrement comme pour se convaincre lui-même de ses propos, avant d’ajouter une dernière phrase qui sonna maladroitement à ses oreilles. Demander à quelqu’un incapable de se lever, de ne pas bouger était comme exiger d’un chien qu’il vous réponde dans votre langue. Il allait sans doute passer pour un idiot mais il voulait être clair dans ses propos. Il avait été honnête avec elle et avec lui-même. Cette femme semblait prête à tout pour du sang et elle risquait fort de faire des victimes innocentes. Et ça, il voulait l’éviter. Son choix aurait pu sembler généreux, naïf ou tout simplement stupide. Elle l’avait agressé et pourtant il cherchait toujours à l’aider. Il chercha son regard et plongea ses yeux couleur rubis dans les siens, qui étaient, remarqua t-il avec une pointe d’amusement , de la même couleur. Décidément, il rencontrait beaucoup d’albinos. Par cet échange visuel, il voulait s’assurer qu’elle avait compris son propos, qu’elle pouvait compter sur lui et réciproquement.

« Je vous promet que je ne serais pas long. » ajouta t-il calmement.

Message par Invité Jeu 16 Aoû - 17:45

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Maria fut surprise de voir la façon dont réagissait l’humain. Il lui avait juste crié dessus avec dureté lorsqu’elle lui avait attrapé la main et lui avait prit du sang pendant quelques secondes. C’était seulement des secondes, mais elle lui avait prélevé de grosses gorgées. Il ne paraissait pas en ressentir les effets. Peut-être aurait-elle dû ne pas se préoccuper de lui, de savoir à quoi il ressemblait et plutôt le vider de son sang. Tout aurait été plus rapide et surtout moins embarrassant. Parce que oui, la vampire ressentait une pointe de honte dans cette situation. Elle, une créature qui avait déjà vécue plus de six cent ans, était en train d’être aider par un humain ! C’était tout bonnement ridicule ! Heureusement que Naome n’était plus là, il n’aurait pas eu à voir l’était pitoyable dans lequel elle se trouvait. Mais en même temps, s’il avait été là, peut-être qu’elle n’aurait pas été sujette à cette situation.

Elle continua de fixer le jeune homme, il pourrait mal le prendre, d’être ainsi dévisager mais elle n’avait que faire. Il lui rappelait quelqu’un. Et ce n’était pas son frère. Mais elle ne chercha pas vraiment. Le fait que cet inconnu et humain lui propose son aide, ou du moins fasse comme s’il allait l’aider l’a perturbait au plus haut point. N’avait-il pas peur qu’elle lui saute une nouvelle fois dessus pour lui prendre les litres de sang qui lui restait ? Peut-être pas après avoir vu sa tentative pour se lever.
La situation était bizarre, outre le fait qu’un étranger veule l’aider, le fait que sa tête allait de mieux en mieux, mais que ses jambes n’aient pas voulu la porter. Peut-être avait-elle simplement besoin de plus de sang. Ca devait être ça. Ce ne pouvait être que ça. Comme s’il avait lu dans ses pensées, le jeune homme recula de quelques pas.

Elle s’énerva devant cette sympathie que dégageait l’humain. Ses paroles restaient en suspend dans l’esprit de la vampire alors qu’il était en train de chercher quelque chose du regard. De l’aide ? Oui mais pour qui ? Il pouvait très bien prétendre vouloir lui donner un coup de main, mais puisqu’elle s’était dévoilée. Il savait que c’était une vampire, mal en point, et il faisait jour ! Le schéma était vite fait. Il pourrait demander de l’aide pour l’exposer à la lumière du jour. Il fallait qu’elle se ressaisisse pour ne pas tomber dans ce piège. Il insista pourtant pour qu’elle comprenne qu’il allait revenir avec de l’aide. Mais cette attention ne lui plaisait pas. On n’aide pas quelqu’un qu’on ne connait pas ! Et encore moins après que ce quelqu’un vous ai sauté dessus et pomper du sang ! C’était totalement illogique. Le seul problème c’est qu’elle ne pouvait pas aller très loin. Seul l’ombre des hauts arbres la protégeait des rayons UV, si elle voulait partir elle allait devoir attendre encore. Que le soleil change de place pour qu’elle puisse se protéger d’autres arbres et rentrer chez elle. Enfin, elle n’avait pas vraiment de chez elle, mais elle trouverait bien un endroit où squatter. Elle n’aurait jamais dû sortir en plein jour ! C’est une erreur qu’elle ne refera pas de si tôt.

Maria sentait le sang de l’inconnu couler dans ses veines, mais elle n’avait pas prit assez de sang pour être guérit. Elle ne savait toujours pas ce qui lui été arrivé mais après ces quelques gorgées, elle savait que le sang était la solution. Le sang est toujours la solution, surtout pour les vampires.
Il ne serait pas long ? Mais que pourrait-il trouver pour l’aider ? A part lui ramener un gentil donneur de sang, il ne pourrait en aucune manière l’aider. Elle se demanda si elle allait lui sauter dessus, du moins essayer et voir ce que ça donnait. Ou si elle allait le laisser faire au risque de perdre une source de nourriture. Elle était curieuse de voir mais en même temps elle était anxieuse que la situation tourne à son désavantage. Après un soupir de résolution, elle opta pour le laisser partir. De toute manière, avec ce temps pourri, elle ne pourrait pas aller bien loin. Et quitte à devoir se défendre s’il ramenait d’autres humains pour la trainer au soleil, autant garder ses forces en ne bougeant pas trop.

« Je n’ai pas l’odorat d’un loup, mais dans cette ville, il me sera facile de vous retrouver. Pensez-y avant de faire une erreur. »

Elle fut étonné d’entendre sa voix, elle était redevenue froide depuis ce jour. Mais c’était surtout le fait que le son sorte de ses cordes vocales qui l’étonnait. C’était une bonne chose, ça voulait donc dire que son organisme allait mieux. Cependant, elle ne prit pas la peine d’essayer de se relever. Avec ce genre de parole, si l’auteur tombe négligemment sur le sol, il perd tout de suite crédibilité.

Spoiler:

Message par Invité Jeu 16 Aoû - 18:46

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« Je n’ai pas l’odorat d’un loup, mais dans cette ville, il me sera facile de vous retrouver. Pensez-y avant de faire une erreur. »

Natsume était sur le point de partir quand son interlocutrice finit par lâcher ces quelques mots. Mots qu’il ne comprenait pas bien d’ailleurs. Il se retourna vers elle, arquant un sourcil. Son visage montrait clairement qu’il ne savait pas où elle voulait en venir. Etait-ce une menace ? Si ça l’était, elle ne mâchait pas ses mots et semblait sérieuse à propos de le retrouver. Cette perspective ne le réjouit guère. En plein jour les vampires n’avaient pas l’avantage, si la jeune femme avait réussit à le mordre, c’était uniquement par un manque d’attention de sa part ainsi que le fait qu’elle se trouvait à l’ombre des arbres, donc relativement protégée par le soleil. Sans eux, elle serait sans aucun doute partie en fumée. Mais s’ils venaient à se croiser dans la soirée ou même pendant la nuit, là ce serait une toute autre histoire. Et qu’entendait-elle par « erreur » ? Essayait-elle de le mettre en garde contre elle-même ? C’était inutile. Il se méfiait déjà d’elle et de sa soif de sang. Alors quoi ? Elle ne voulait pas de son aide ? Cela exaspéra l’étudiant. Soit, il n’était qu’un humain, un être tout bonnement insignifiant à ses yeux, probablement considéré comme du bétail. Mais quand on se retrouvait dans une situation comme la sienne, il fallait savoir mettre sa fierté de côté et accepter l’aide qu’on vous offrait. C’est avec un agacement non dissimulé qu’il lui répondit.

« Les vampires sont donc à ce point si fiers pour refuser l’aide d’autrui ? Vous donnez une bien mauvaise image de ceux de votre race. Cessez donc d’agir ainsi. Je ne vois pas de quoi vous voulez parler par « erreur » mais j’en ai déjà fais auparavant et aider une personne dans le besoin ne s’est jamais révélé en être une. »

Il avait parlé sous le coup de l’impulsion et comprit que ses propos pourraient gâcher ce qu’il cherchait à faire : établir une relation de confiance. Peut-être s’offusquerait-elle de ses mots ? Il n’avait fait que dire le fond de sa pensée, tant pis si elle le lui faisait regretter par la suite. Depuis sa mésaventure dans la forêt maudite, il avait apprit à considérer la mort comme une option. Prétendre qu’il ne la craignait pas serait mentir mais si la vampire pensait le terroriser avec ses menaces, elle faisait fausse route. La seule chose qu’il craignait en réalité, c’était cette horrible sensation de suçon provoquée par sa morsure. Il ne comprenait pas pourquoi elle semblait se méfier autant de lui. Paraissait-il si sournois que ça ? Cette pensée l’abattit un peu et l’amusa en même temps. Il ne lui semblait pas avoir effrayé les gens qu’il avait rencontré jusqu’à présent. En général, c’était l’inverse. Il regretta de ne s’être jamais renseigné sur les vampires. Il ne connaissait que des choses basiques à leur sujet comme le fait qu’ils redoutaient le soleil, avaient besoin de sang… Besoin de sang ? Il observa de nouveau son interlocutrice. Elle n’avait pas réagi à son contact ou à ses mots mais depuis qu’elle lui avait pris un peu de sang, elle semblait reprendre ses esprits. Natsume se mordit la lèvre inférieure. Si le sang était véritablement la solution… Il avait bien sauvé Flame avec mais c’est un tout autre contexte… S’il était assuré des bonnes intentions de la vampire alors oui, il pourrait lui donner un peu du précieux liquide malgré sa répulsion. Sauf que ce n’était pas le cas et la jeune femme venait d’enfoncer le clou avec ses propos. A peine un problème de réglé, qu’un autre surgissait. Son unique autre moyen de lui fournir du sang était de s’en procurer à l’hôpital. On devait sûrement en garder de côté pour des perfusions ou d’autres traitements. Le problème était que l’hôpital se trouvait loin du parc, qu’il ne pouvait pas déplacer la jeune femme et que rien ne lui garantissait qu’elle se trouve toujours ici lorsqu’il reviendrait. A supposer qu’il réussisse son improbable entreprise.

« Que feriez-vous si j’acceptais de vous donner mon sang ? » demanda t-il soudain.

Sa propre témérité le surprit. Il était vraiment fou, plus qu’il ne l’aurait jamais avoué. Il fallait vraiment être cinglé pour proposer son sang à quelqu’un qui venait juste de vous menacer de vous le voler moins gentiment. Du moins, c’est qu’il pensa avoir compris après quelques minutes de réflexion. Mais puisqu’elle ne lui faisait pas confiance, peut-être qu’en lui montrant que lui le faisait, cela changerait la donne entre eux ? Suivant sa réponse, il serait encore temps d’abandonner l’affaire. Rien ne l’obligeait en effet à rester auprès d’elle, à tenter de la raisonner. Elle agissait comme une enfant, l’innocence en moins. Il savait au fond de lui qu’il perdait certainement son temps. Cette femme s’était rangée d’elle-même du côté des ennemis. Il pouvait aussi bien ignorer sa détresse et laisser le soleil se charger d’elle. Mais Natsume n’était pas là pour la juger ou la condamner. Il avait rencontré des personnes prêtes à sacrifier leurs vies pour le sauver lui. Il en avait sauvé d’autres à son tour. Et il voulait que l’existence de cette femme en fasse partie. Quelques soient ses intentions, il voulait la sauver. Même s’il elle lui riait à la figure avec dédain, au moins, il aurait essayé. L’étudiant lui laissait une dernière chance. A elle de la saisir ou non.

Message par Invité Jeu 16 Aoû - 19:48

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Les paroles de Maria arrêtèrent l’humain alors qu’il était sur le point de partir. Il sembla ensuite réfléchir à ce qu’elle venait de lui dire. Et elle fit surprise de le voir comme cherchant la signification de ses dires. Il avait réellement de bonnes intentions ? Il ne cherchait donc pas à lui jouer un tour ? C’était plutôt bizarre comme situation. Elle était tellement sur la défensive que des actes de bontés étaient difficiles à accepter. Ou alors, il jouait tout simplement la comédie et il ne pensait pas un mot de ce qu’il disait.
Elle arqua le sourcil lorsqu’elle entendit sa réplique, ses mots restaient dans l’esprit de la vampire. Il était vrai que la plus part des vampires étaient fiers, et ils le pouvaient compte tenu de leur pouvoir, charisme et tout le bataclan. Mais il avait marqué un petit point de ce coté. Son oncle ne l’avait pas élevé avec des manières si abruptes. Peut-être est-ce la peur de ce qu’il pourrait faire en plein jour qui l’a poussait à être brutale.
Il était vraiment qu’elle ne portait pas une grande estime de la race humaine, mais ils pouvaient se montrer intéressants. Et celui-là l’était. Du point de vue de son mental, lui venir en aide alors qu’elle aurait pu le vider de son sang, qu’elle pouvait surement toujours le faire. Mais également du point de vue de son aura, il avait quelque chose d’anormal dans son être. Il sentait comme une connaissance. Elle n’avait toujours pas mit le doigt dessus. Peut-être qu’elle ne le tuera pas tout de suite. Elle voulait faire souffrir Naome mais ce n’était pas en tuant un humain par-ci par-là que ça allait lui venir aux oreilles.

Maria écouta ce qu’il disait. Alors comme ça, il pensait qu’aider des personnes n’était pas une erreur. Cette pensée la fit divaguer du côté de son frère. Est-ce qu’il pensait lui aussi ? Ce pauvre humain était-il plus apte à comprendre son propre frère qu’elle ? Cette pensée l’attrista. Avait-il senti qu’elle était récalcitrante à l’idée d’aider son prochain ? Est-ce pour cette raison qu’il était parti en prétextant le bien de l’Avventura ? Fallait-il qu’elle laisse cet humain vivre, simplement pour lui montrer qu’elle aussi pouvait faire preuve de bonté ? A quoi bon ? Il était parti et elle ne savait pas s’il reviendrait un jour. Pourtant, cette pensée ne la quittait pas. Bien qu’elle le déteste, il restait une part d’elle qui se préoccupait de ce que pourrait penser Naome. Ce qui était totalement contradictoire, elle voulait détruire la ville pour le faire souffrir, mais le simple fait de tuer un humain comme celui qu’elle avait en face d’elle la chagrinait.

Elle ne répondit pas lorsqu’il émit le fait qu’il ignorait de quoi elle parlait en termes d’erreur. S’il ne voyait pas, c’était tout aussi bien. Elle n’allait pas lui donner des idées pour se débarrasser d’elle. Elle n’était pas encore devenue suicidaire. Le jeune homme parut se perdre dans ses pensées à son tour. Réfléchissait-il au futur de cette rencontre ? Ou à autre chose ? Elle n’aurait pu le dire, et elle ne voulait pas le savoir.

La question de l’inconnu la laissa sans voix. Etait-il sérieux ? Lui proposer son sang ? Sa voix indiquait qu’il ne plaisantait pas. Malgré tout, c’était une proposition très déconcertante. Comment pouvait-il lui proposer quelque chose qu’elle aurait pu prendre par la force ? Est-ce pour lui prouver qu’il ne lui voulait pas de mal ? Qu’il suivait ses convictions malgré le danger ?
Elle lui aurait bien répondu, que s’il acceptait de lui donner son sang, elle le viderait et le laisserait sans vie. Mais autre chose sorti d’entre ses lèvres :

« Pourquoi ? Pourquoi faire une telle proposition alors que vous savez que je pourrais vous le prendre par la force ? »

Cela la perturbait vraiment. C’était la première fois qu’elle voyait quelque se préoccuper de sort d’un être qui n’était pas de sa race. Et ici, c’était encore plus troublant, c’était comme si l’agneau aidait le loup. La situation l’énervait. Elle se sentirait redevable envers le jeune homme s’il lui donnait réellement son sang de plein gré. Elle ne pouvait pas non plus le tuer froidement. Pas que tuer l’a dérange, mais pas dans ces circonstances. C’était peut-être une tueuse sanguinaire, mais elle savait encore voir la valeur des gens. Du moins, quand elle leur en laissait le temps. Elle reprit alors la parole :

« Vous savez que vous jouez avec votre vie ? Rien ne peut vous garantir que j’arrêterais le moment venu. »


Elle était toujours assise sur le sol, ne cherchant toujours pas à se relever. Bien que sa tête lui tournait de moins en moins, elle ne faisait toujours pas confiance à ses jambes pour la supporter.

Message par Invité Jeu 16 Aoû - 21:47

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L’expression de son interlocutrice changea radicalement après qu’il eut fait sa proposition. Bien sûr, les traits de son visage ne se transformèrent pas autant que le feraient ceux d’un humain, plus expressif de nature mais le garçon crut discerner une lueur d’étonnement dans le regard rubis. Avait-il rêvé de ce reflet ? Peut-être que ses convictions prenaient le pas sur sa perception de la réalité. Il était toujours tentant de ne voir que ce que l’on avait envie de voir. Malheureusement, la vérité était loin d’être idéale et il fallait s’y résoudre. Il attendit patiemment que ses propos atteignent l’esprit de la vampire. Malgré une attitude un peu plus vivace de seconde en seconde, elle ne semblait pas remise pour autant. L’espace d’un instant, l’espoir que le peu de sang qu’elle avait réussit à lui soustraire suffirait pour la rétablir, traversa Natsume. Il oublia cependant bien vite cette idée. Il ne savait pas exactement combien de litres elle avait bu mais il pensait comprendre qu’il lui en fallait plus. Et il venait juste de lui en proposer. Les mots de la jeune femme le perturbèrent plus qu’il ne l’aurait cru. Elle lui renvoyait ses craintes en pleine figure, faisant tressaillir son assurance. Elle avait entièrement raison, il jouait avec sa vie et même en connaissance de cause, il poursuivait sa folle entreprise. Il se surprit à penser qu’il aurait sans doute préféré qu’elle lui eut rit au nez, avec ou sans dédain. Sa propre hésitation à accepter le marché que le garçon lui offrait, faisait douter ce dernier. C’était même étonnant qu’elle hésita autant. L’étudiant avait pensé qu’elle n’hésiterait pas une seconde, trop heureuse qu’il la laisse le vider de son sang. Se pourrait-elle qu’elle ne soit pas aussi sanguinaire qu’elle le paraisse ? Un sourire se dessina sur ses lèvres. Sans trop qu’il sache pourquoi, cette réaction totalement décalée du personnage qu’elle s’était bâti, l’amusait.

« Et bien quoi ? Ne me dites pas que vous vous en faites pour moi maintenant ? »

Bon d’accord ce n’était pas vraiment sympathique de sa part de la taquiner de la sorte. Il risquait plus de l’agacer qu’autre chose à poursuivre ainsi avec ses piques. Il s’étonnait de posséder autant d’assurance. Il ne s’en serait jamais cru capable avant, d’autant qu’il se trouvait en présence d’un être capable de le tuer d’une morsure. Les circonstances étaient qu’il conservait l’avantage pour le moment mais n’était nullement hors de danger. Il réfléchit à ce qu’elle lui avait dit. Il avait l’air de l’avoir convaincu de ses bonnes intentions avec sa proposition, restait maintenant à lui en donner les raisons, aussi irrationnelles étaient-elles. L’exercice se révéla plus difficile que prévu. Il n’avait jamais intenté à la vie de quelqu’un, du moins, consciemment et préférait de loin la paix à la guerre. Venir en aide aux autres lui était naturel, bien qu’il ait souvent cherché à s’en empêcher, de peur d’introduire ces mêmes autres dans l’univers qui était le sien. C’était par crainte plus que par véritable choix qu’il s’imposait toute cette distance avec les autres. Malgré tout, certains l’avaient accepté pour ce qu’il était. Ce qu’ils étaient… Sa voix avait perdu en chaleur lorsqu’il reprit finalement la parole.

« Tout ce que vous dites est vrai. J’ai parfaitement conscience des risques que je prend en vous faisant cette offre mais j’ai fais mon choix et je le maintiens. Libre à vous de l’accepter ou de la refuser. »

Au fur et à mesure que les mots quittaient sa bouche, le sourire apparut plus tôt sur son visage se dissipa pour n’être plus qu’une pâle copie de l’original. Natsume ne voulait pas afficher un sourire fataliste à son interlocutrice. Il le retint du mieux qu’il le put. Succès ou échec ? Il ne le saurait probablement jamais. Ses pensées s’emballèrent pour revenir à sa crainte de perdre la vie sous les crocs de cette femme. Il avait choisi de laisser ses peurs de côté jusqu’à ce que tout soit terminé, quelque soit le dénouement de l’histoire. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de redouter l’instant futur. Oui, la mort était la solution, risquée certes mais solution tout de même, à ses problèmes. Oui il l’avait accepté mais il n’avait pas prévu de l’affronter de cette manière. Il essaya de se réconforter en songeant que s’il perdait la vie mais qu’il ne parvenait pas à contrôler le pouvoir d’Elisabeth, au moins il perdrait conscience pour de bon et ne souffrirait plus jamais. Il aurait aimé demander à Danaliel de s’occuper de son cas si jamais il… Il chassa son ami de ses pensées. Ce genre de réflexion ne le mènerait nulle part, si ce n’est à broyer du noir ou à s’angoisser encore plus. Comme il remarqua que son interlocutrice le fixait, hésitante sur la marche à suivre, il lui rendit son regard avant d’ajouter d’un voix un peu plus maitrisée qu’auparavant :

« Je sais que, si vous le désiriez, vous auriez les moyens de prendre mon sang par la force. Cependant, vous avez tort de penser que la violence est nécessaire pour obtenir ce que vous voulez. Vous avez besoin de ce sang et ce serait égoïste de ma part de vous en priver non ? Ce qui ne veut pas dire que je dois vous offrir ma vie par la même occasion. »

Bien, il avait, sans réellement le vouloir, imposé ses conditions à la vampire. Il acceptait de lui offrir son sang mais il attendait d’elle en retour qu’elle ne lui pompe pas tout le précieux liquide, chose qui lui ôterait la vie instantanément. En avait-il trop fait ? Qu’allait-elle décider en fin de compte ?

Message par Invité Ven 17 Aoû - 1:52

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Alors qu’elle se demandait toujours si elle allait le laisser vivre ou si elle allait le vider de son sang. Il répondit de façon désinvolte à sa première remarque. Etait-il, tout compte fait, suicidaire ? Etait-ce pour cela qu’il lui avait proposé ce don ? Il aurait pu s’ouvrir les veines tout seul à ce tarif là. Même si ça aurait gâché du sang. Donc en fin de compte, autant qu’elle lui donne la mort si c’était vraiment ça qu’il cherchait. Mais quelque chose dans sa façon de parler montrait que ce n’était pas le cas. Il avait donc vraiment décidé de l’aider ? Pourquoi ? C’était cette question qui hantait la vampire, il n’avait aucune raison valable pour l’aider. Ce qui semblait également bizarre, peut-être même déplacé, c’était le léger sourire qui commençait à avoir. Jubilait-il devant la vampire ? D’être celui qui pourrait lui venir en aide ? Elle lui aurait bien posé la question, mais il reprit la parole une fois de plus. Cette fois-ci, c’était pour lui répondre. Pour lui donnait une raison de ne pas le tuer, ou plutôt lui faire savoir qu’il parlait en connaissance de cause. Il avait donc conscience qu’il pourrait y laisser la vie, mais pour une drôle de raison, il ne semblait pas avoir peur. Pensait-il pouvoir lui faire confiance ? Avoir qu’il ne la connaissait pas ? C’était très anodin comme situation.

Il sembla se perdre de nouveau dans ses pensées. Etait-ce l’hypothèse d’une mort imminente qui le faisait soudain réfléchir ? Songeait-il à ce qu’il allait laisser derrière lui si jamais la vampire ne se retenait pas ? C’était probablement le cas, bien qu’il ne montrait pas de peur face à la mort, son visage se ferma. Il affichait toujours ce petit sourire bienveillant sur ses lèvres, mais la chaleur qu’on avait pu y lire quelques instants plutôt l’avait déserté. Peut-être qu’il se lançait un défis à lui-même ? Se prouver qu’il pouvait même aider une créature sanguinaire. C’était un pari risqué, mais curieusement ça plaisait à Maria.
Le jeune homme reprit la parole, mais cette fois pour lui dire pourquoi il faisait ça. Par simple altruisme ? Elle ne comprenait décidemment pas ce genre de geste. Elle aurait pu essayer de comprendre, mais sa raison d’agir ainsi l’avait abandonné. Elle n’avait donc plus aucune raison de chercher à les comprendre. Pourtant, ça ne changeait rien au fait, que cet humain l’intriguait. Il aurait dû avoir peur d’elle, même si elle était dans un piteux état, elle restait une créature de la nuit. Etait-il dépourvu d’instinct de survie ? Non, à le voir, même s’il disait ne rien connaitre sur sa race, il donnait l’impression d’avoir assimilé le danger qu’elle pouvait représenter.
Sa première phrase lui revint à l’esprit, non pas pour l’action présente mais elle lui faisait penser à son frère. Après avoir été lâchement abandonné, elle ne cherchait plus qu’à le faire souffrir à son tour. C’était peut-être une réaction puérile de sa part. Pourtant, elle ne pouvait envisager une autre option.
Elle décida alors de se relever. Elle en avait assez de rester sur le sol, à devoir le regarder en levant les yeux. Elle n’avait pas du tout l’habitude, elle était plutôt grande, elle pouvait donc regarder la plus part des gens en face. Ce qui était vraiment plus pratique. Elle dû s’y reprendre à deux fois pour que ses jambes daignent la supporter. Elle se félicita intérieurement de me pas s’être une fois de plus vautrer sur le sol.
Elle s’approcha alors de l’humain. Pas après pas. Elle ne voulait pas en demander trop à son corps. Elle le sentait encore engourdit, un peu de sang saurait donc plus que bienvenu. Elle prit à son tour la parole :

« Mais parfois, la violence est la seule option que vous voyez. »

Elle s’était arrêtée le temps de parler, pas qu’elle ne puisse faire deux choses en même temps, mais elle ne voulait pas lui faire peur. Ce qui était étrange. Elle aurait dû s’en moquer puisqu’elle allait se nourrir de lui. Et oui, seulement se nourrir. Elle avait décidé de ne pas le tuer de suite. Elle n’aimait pas être redevable, mais tuer pour se débarrasser dette, ce n’était pas non plus son style.
Maria lui tendit alors la main, comme pour l’inviter à la prendre et à s’approcher d’elle. Elle lui laissait faire les quelques pas qui les séparaient. Comme pour s’assurer qu’il faisait réellement don de son sang et pas qu’elle se contente de le lui prélever.

« Je m’engage à ne pas vous tuer maintenant. Et en échange de votre sang, je m’engage à vous venir en aide. Une fois. »

C’était plutôt cher payer pour quelques gorgées de plus d’hémoglobine. Mais la réaction de cet homme face à elle l’a poussait à ne pas se montrer ingrate.

« Qu’en dites-vous ? Vous prenez toujours le risque ? »

Spoiler:

Message par Invité Ven 17 Aoû - 20:55

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Tout autour d’eux, la vie du parc continuait son cours. Les cris des enfants persistaient à se faire entendre malgré l’avancée de la journée et leurs rires aigus ne faisaient que renforcer le lourd silence qui s’était de nouveau installé entre les deux interlocuteurs. Chacun s’abimait dans ses réflexions, pesant le pour et le contre de ce qui avait été dit et proposé. Natsume trouvait son marché acceptable, du moins, ce dernier rentrait à la fois dans les intérêts et conditions de l’étudiant mais qu’en pensait la jeune femme ? Leurs existences étaient différentes sous bien des aspects et il ne pouvait nier qu’elle visualisait certainement les choses sous un autre angle. Le visage de la vampire avait retrouvé son impassibilité originelle, si bien que l’étudiant était incapable de deviner à quoi elle songeait. Son absence d’agressivité envers lui, le rassura sur une chose : elle semblait avoir abandonner l’idée de lui sauter dessus. Mais pouvait-il lui faire confiance pour autant ? Ce genre de d’interrogations était inutile, maintenant qu’il avait été aussi loin, allant jusqu’à lui proposer de s’abreuver sur lui, comment pourrait-il lui tourner le dos ? C’était impensable. En y repensant, il jouait véritablement avec sa vie. Il ne pouvait plus faire marche arrière et seule la vampire pouvait décider de la fin de cette entrevue. Il réprima un frisson et se surprit à espérer qu’elle ne le tue pas. Il ne bougea pas quand elle fit mine de se redresser mais se retint de lui porter assistance quand elle vacilla. Même la meilleure volonté du monde serait mal accueillie par un trop plein de fierté. Et cette femme en avait visiblement à revendre !

Il fut soulagée de voir qu’elle parvenait à se tenir debout malgré tout. Son soulagement fut de courte durée quand il la vit s’approcher de lui. Elle n’avait toujours pas encore pris la parole après qu’il eut renouvelé son offre, le garçon ignorait tout de ses intentions et il dut puiser au plus profond de sa volonté pour ne pas reculer. Enfin, il entendit sa voix et si elle ne s’était pas arrêtée en prononçant ces quelques mots, il aurait définitivement perdu le peu de courage qu’il lui restait face à sa périlleuse entreprise. Les mots de la vampire lui firent un effet bizarre. De la compassion ? Il ne comprenait, ni ne pouvait comprendre ces mots. Il en était désolé pour elle. De toute sa vie, il n’avait jamais eu recours à la violence, d’une part parce qu’il en était incapable physiquement mais aussi parce qu’avoir la Darkness en lui, lui avait apprit à annihiler toute violence en lui-même. Quand bien même, il restait humain avant tout et n’était pas à l’abri des sentiments tels que la colère ou le désespoir. Il s’efforçait juste de les contrôler au maximum. Quitte à devoir s’isoler des autres. L’étudiant se mit à réfléchir malgré lui à ce que son interlocutrice lui avait déclaré. Il n’était pas en position pour la questionner davantage mais il aurait bien voulu en savoir plus pour la convaincre d’abandonner cette vision des choses. Dans un sens, elle avait sans doute raison mais il se refusait à se résigner devant cette fatalité qu’elle imposait. La violence n’est jamais la solution et il en avait eu la preuve dans la forêt maudite. Même quand tout semble voler en éclat et que la folie menace, il vous reste la paix. On en était tous capables. Seulement, cela demande parfois de prendre sur soi ou sur sa fierté et certains l’acceptent plus que d’autres.

Toujours aux prises avec ses pensées, il revint brutalement à la réalité mais la jeune femme ne lui laissa pas le temps de répondre, qu’elle enchainait déjà. Il regarda la main tendue pour revenir au visage de son interlocutrice. Il aurait voulu lui répondre qu’il était honoré d’un tel engagement –notamment la dernière partie- mais qu’il n’en exigeait pas autant. Il ne lui venait pas en aide pour qu’elle lui soit redevable par la suite, cela ne lui ressemblait pas. Cependant, il se garda bien de lui faire remarquer, de peur qu’elle ne le prenne mal et ne change ses plans à son égard. L’attitude de la vampire dénotait d’un véritable sens de l’honneur. Au moins, il se sentirait en sûreté pendant un moment, même si le « maintenant » laissait planer une légère et dernière inquiétude. Il plongea ses yeux dans les siens. Son regard ne cillait pas, Natsume avait chassé l’hésitation de ses prunelles rubis. Sa décision était prise depuis longtemps, malgré les nombreux doutes qui l’avaient assailli.

« Bien entendu ! »

Il saisit prudemment la main qu’elle lui tendait toujours et s’avança vers elle, le cœur battant. Le bruit de l’organe pompant et expédiant le sang à travers son corps semblait couvrir tout le reste. Il n’entendait plus le bruit des enfants. Il craignit que le bruit fut trop fort pour que la jeune femme ne contienne ses pulsions. Sa détermination ne parvenait pas à surmonter l’inquiétude qui subsistait devant ce qui l’attendait. S’il n’avait jamais expérimenté la morsure d’un vampire auparavant, peut-être la crainte aurait été moins importante. Mais l’horrible sensation de suçon lui restait en mémoire, gravée à jamais en celle-ci. Une fois qu’il eut parcouru les quelques mètres qui le séparaient d’elle, il ne put retenir la grimace qui caractérisa le sourire qu’il tenta d’afficher en prenant la parole :

« Allez-vous me mordre à la main comme vous l’avez fait avant ou… ? Pardonnez mon indiscrétion mais c’est ma première fois avec une vampire, je suis un peu curieux… »

Curieux ne faisant ici qu'office de remplaçant pour anxieux.

Spoiler:

Message par Invité Ven 17 Aoû - 23:55

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Maria avait vue du coin de l’œil une expression de retenu de la part du jeune homme lorsqu’elle avait voulu se relever. Il ne fit rien, et c’était un bon point pour lui. Il était perspicace pour son jeune âge, s’il ne se faisait pas tuer bêtement, ce petit avait des possibilités d’avenir. Elle savait déjà, depuis quelques instants maintenant, qu’elle ne serait pas son bourreau pour cette fois. Ni pour la fois suivante, puisqu’elle lui en avait fais le serment. Et comme elle avait été dans l’optique que donner sa parole valait plus que de simples mots, elle ne se trahirait pas.
Elle se posa subitement la question du pourquoi s’être engager à lui porter secours ? La réponse fit jour aussitôt : il était en quelque sorte en train de lui sauver la sienne et c’était une raison plus que suffisante. Elle devait lui être redevable, elle ne pourrait pas être tranquille si elle savait, par on-ne-sait quel moyen, qu’il avait perdu la vie alors qu’elle aurait peut-être pu faire quelque chose. Cette pensée lui dérangeait un peu. En soi, le fait de ne pas le tuer sur le champ aurait pu lui servir pour payer sa dette. Pourquoi donc elle lui avait proposé ça ? C’était étrange et elle ne voyait pas de raison apparente, ce qui la dérangeait encore plus. Parler sur un coup de tête, passa encore. Mais là, elle n’était pas énervée, juste affamée, elle avait parlé sous le coup d’une émotion. Ca, elle le savait. Mais elle ne parvenait pas à mettre la main sur laquelle. Ou alors elle ne voulait pas le savoir, et se le cachait à elle-même.

Le visage de l’inconnu se crispa légèrement lorsqu’elle s’approchait de lui et finit par se détendre quand elle lui eut proposé le marché. Croyait-il en ses paroles ? Elle l’avait dit sincèrement, mais il ne pouvait pas le savoir. Elle ne lui avait pas laissé d’indice avec le ton de sa voix ou une quelconque mimique sur son visage. C’était là, qu’on voyait qu’un vampire pouvait devenir véritablement inexpressif. Elle fut surprise de l’entendre répondre de la sorte. Comme s’ils se connaissaient depuis longtemps et qu’elle lui proposait simplement d’aller prendre un verre. Avait-il une réellement confiance dans le genre humain pour appliquer cela à des créatures ? Elle lui poserait surement la question après l’avait mordu. Etrangement, elle ne voulait pas l’effrayer plus qu’il ne devait l’être.
Il prit ensuite sa main. Elle était chaude et légèrement moite, ce qui trahissait une certaine crainte ou appréhension. Ce qui, après tout, était compréhensible.
Maria ne pu réprimer un sourire lorsqu’il posa sa question. Elle trahissait en quelque sorte son innocence dans le monde de l’obscurité. Ca en était presque mignon. Elle l’attira alors contre son corps, le plaquant contre elle, mais pas brutalement comme elle aurait pu le faire.
Elle prit alors la parole tout en prenant la main déjà amochée du jeune homme :

« Les vampires peuvent sécréter une sorte de morphine pour que la victime ne ressente pas la douleur. Mais quand nous sommes affaiblis, nous ne pouvons plus la créer. »


Elle disait ça comme pour s’excuser de lui avoir fait mal. Ce qui ne lui ressemblait pas du tout. Elle n’était pas du genre à s’excuser d’avoir fait du mal à quelqu’un. Enfin, dans son enfance, cela lui était arrivé avec Gawen, mais c’était une autre époque, elle était différente.
Elle approcha alors le poignet de sa bouche et vint planter ses crocs. Comme elle avait reprit un peu de ses forces le liquide dont elle avait parlé plutôt faisait son effet. Mais aussi efficacement qu’il aurait dû, mais il atténuait la douleur considérablement. De sorte qu’il ne ressente que deux pics s’insérer dans sa veine. Elle entendait son cœur battre la chamade. Ce qui faisait affluer le sang plus rapidement, de façon qu’elle n’eu pas vraiment besoin de l’aspirer. Elle laissa l’hémoglobine couler entre ses lèvres, se répandre dans tout son organisme. Elle resta pendant quelques minutes accrochée à son poignet. Les coups d’œil qu’elle jetait aux alentours l’informaient que personne ne leur prêtait attention. C’était très bien ainsi. Même s’il y avait dans la ville des donneurs volontaires, ils étaient parfois regards de travers.

Les crocs se détachèrent alors de la peau, elle passa un coup de langue sur les deux points qu’elle avait fait, histoire d’endormir un peu plus longtemps la douleur. A vue de nez, elle devait lui avoir prit plus ou moins un litre de sang. Sur cinq, il lui en restait encore assez pour vivre. Mais il aurait peut-être des vertiges, elle décida donc de ne pas le lâcher. Au cas où son corps déciderait de lui faire faux-bon. Elle lâcha un léger « merci » du coin des lèvres et se tu. Elle resta alors sans bouger, telle une statue, attendant de voir sa réaction, à cette première expérience. Bien sûr, s’il voulait se débattre pour qu’elle le lâche, elle ne s’y opposerait pas.


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Message par Invité Sam 18 Aoû - 21:37

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Lorsqu’il eut prononcé la question qui le taraudait tant, la vampire esquissa un sourire. Natsume n’en revenait pas. Soit, ce n’était pas l’un de ses sourires chaleureux et francs que l’on vous décoche parfois, il traduisait plutôt l’amusement que suscitait son interrogation chez la jeune femme. Mais… Elle avait sourit ! Peu lui importait qu’elle se moque de lui par la suite, il lui répliquerai que les sourires lui allaient mieux que son attitude défensive avec laquelle elle l’avait accueilli. Le garçon était tellement absorbé par ce petit détail, détail qui pour lui sonnait comme une première victoire, qu’il ne prit pas immédiatement conscience que la vampire l’attirait à elle. En quelques secondes, le voici qui se retrouvait plaqué contre le corps d’une femme attirante malgré sa nature sanguinaire. L’étudiant se sentit gêné, n’ayant pas l’habitude d’une telle proximité. Il aurait préféré qu’elle se contente de le mordre sans en arriver là mais il ne fit aucun commentaire. Ses connaissances en matière de vampires étaient minimes mais il commençait à entrevoir leurs manières pour le moins étranges. Agissaient-ils tous ainsi ? La dénommée Eleonor semblait normale elle. Enfin si tant qu’on pouvait parler de normalité dans le cas présent…

Maintenant que leurs corps se touchaient, l’étudiant pouvait ressentir la peau glacée de la vampire. Le total opposé de la sienne en fait. En comparaison, il donnait l’impression d’être brûlant et cette pensée l’amusa. Si sa température d’humain lui semblait déjà élevée, qu’en serait-il de celle de Djenna ? Il n’osa pas imaginer le contraste que pouvait susciter la température d’un élémentaire de feu face à celle des vampires. Il réfléchit un instant et comprit aussitôt d’où ces derniers tenaient leur température glaciale. Cette réflexion ne le réjouit pas et il l’abandonna. Il sursauta lorsqu’elle saisit sa main meurtrie. La douleur revenait à la charge à chaque contact. Tout comme il avait dissimulé sa gêne d’être collée à elle, il ne lui fournit aucune preuve de la douleur qui lui vrillait la paume sans pitié. Sans doute l’avait-elle déjà deviné car elle prit la parole. Il l’écouta avec intérêt, profitant de ce qu’elle lui disait pour ne plus penser à sa douleur. Ainsi, les vampires avaient ce pouvoir ? Empêcher leurs victimes de ressentir la douleur. Mourir sans en avoir conscience… Natsume ne put réprimer un frisson. Lui racontait-elle ceci afin de le rassurer ? Pour l’heure, cela faisait plutôt l’effet inverse ! Il s’attendit à ce qu’elle lui réponde mais elle n’en fit rien, préférant les gestes aux mots.

Comme il s’y attendait, il ressentit de nouveau les deux pics s’enfoncer dans sa chair. Mais cette fois-ci, la douleur fut supportable. Même la sensation de suçon avait disparu ! Le garçon lui jeta furtivement un regard en biais tandis qu’elle s’abreuvait à son poignet. Le fait qu’elle eut parlé de sa capacité à annihiler la douleur était vrai et il la remercia intérieurement de l’utiliser sur lui. Rassuré, il s’efforça de reprendre un rythme cardiaque normal. En fin de compte, ce n’était pas si terrible que ça… Du moment qu’elle ne le vidait pas de tout son sang. Les secondes puis les minutes défilèrent, lentement, trop lentement aux yeux de l’étudiant. Il ne savait pas combien de temps le don sanguin prendrait. Mais au fur et à mesure qu’il durait, l’envie de la stopper le tenta plusieurs fois. Sa crainte originelle refaisait surface et il dut prendre sur lui pour ne pas la repousser. Pour passer le temps, il reporta son attention sur les passants qui marchaient tranquillement non loin d’eux. Par chance, aucun ne semblait remarquer ce qui ressemblait à un étrange couple sur la butte, ce qui soulagea Natsume. Il comprenait que certains humains auraient pu trouver ce spectacle répugnant voire même effrayant. Il doutait qu’ils puissent se montrer agressifs à leur égard mais cela ne le mettait pas à l’abri d’un éventuel jugement, menant au rejet pur et simple. Le garçon connaissait la solitude, il portait ce fardeau depuis longtemps mais le rejet se révélait toujours douloureux pour quiconque l’endurait. Le regard rubis poursuivit son observation quand soudain la vision du jeune homme se brouilla. Au début, seuls les contours des personnes et des objets alentours devenaient flous par moments puis il ressentit des troubles plus prononcés qui duraient environ plusieurs secondes. La tête ne lui tournait pas encore mais il devina qu’il s’agissait des contre coups de la morsure. Il voulut éviter de se rappeler l’état dans lequel il s’était retrouvé à la suite de son prélévement sanguin à l’hôpital mais son imagination ne lui laissait aucun répit. Malgré tout, il décida de lui faire confiance. Elle lui avait donné sa parole, il la laissait donc prendre le sang dont elle avait besoin. Son interlocutrice devait sûrement mieux savoir que lui, quand elle devrait s’arrêter pour éviter de le tuer.

Finalement, elle enleva lentement ses crocs de son poignet, passant un rapide coup de langue sur les marques de ces derniers, ce qui eut pour effet de limiter le saignement à la suite de la morsure. Ce serait bête en effet de mourir d’une hémorragie alors qu’elle l’avait volontairement épargné. Contrairement à ce qu’il aurait cru, elle ne lâcha pas pour autant. Il arqua un sourcil et envisagea de se dégager lui-même quand la fatigue le terrassa d’un coup sans prévenir. Cela ne lui rappelait que trop bien son expérience passée et il ne dut son équilibre que grâce à elle. Il prit appui sur elle pour ne pas flancher, appréciant de moins en moins la situation. Un humain ordinaire aurait sans doute profité de ce moment « d’intimité » mais pour Natsume, habitué à ne compter que sur lui-même, se reposer sur une femme, même vampire, lui était déplaisant. Non pas qu’elle ne fut pas attirante mais il détestait montrer cette faiblesse qui était la sienne. Mais il n’avait guère le choix, aussi l’accepta t-il. Son interlocutrice ne le repoussait pas non plus, ce qui le détendit. Il entendit vaguement son timide remerciement et sourit.

« Mon sang avait bon goût au moins ? L’idée de vous avoir proposé un nectar de bas de gamme me déplairait. »

Il avait essayé l’humour mais le timbre de sa voix sonna curieusement à ses oreilles, déformant la nuance humoristique qu’il avait tenté d’y glisser. Au fond ce n’était pas si grave, il ne s’attendait pas à ce qu’elle relève son commentaire ou simplement qu’elle s’en amuse. Mais en prenant la parole, il lui fournissait une preuve supplémentaire de son état. Son don sanguin l’avait affaiblit, plus qu’il ne l’aurait imaginé mais après tout, il l’avait choisi et accepté de son plein gré. Maintenant il fallait assumer. Il laissa s’écouler quelques minutes, espérant que sa vision lui revienne plus nette. Ce ne fut pas le cas mais il décida quand même de s’arracher à cette étreinte. Il ne voulait pas la faire culpabiliser de lui avoir pris trop de sang, chose qu’elle ne ferait sans doute jamais. Et puis, elle devait peut-être en avoir marre de devoir le soutenir comme un poids mort ? Jouer la carte de la bonté n’était certainement pas son genre, aussi préféra t-il lui épargner ce dérangement. Natsume se dégagea gentiment des bras qui le maintenaient à elle, lui adressant un sourire qu’il souhaita rassurant avant de se reculer de quelques pas. Son équilibre n’était pas revenu et il tituba. Il dut s’arrêter pour être certain d’éviter une nouvelle chute, chose qui aurait achevé de le rendre ridiculement faible mais il était clair qu’il ne tiendrait pas longtemps debout. Il s’avoua finalement vaincu et s’assit ou plutôt s’écrasa sur le sol, à côté de la vampire avant de s’allonger sur le dos, le bras replié devant ses yeux. Si seulement sa tête arrêtait de tourner par elle-même…

« Est-ce que… Vous vous sentez... Mieux maintenant ? » hasarda t-il, ne sachant même pas si la jeune femme se trouvait toujours à ses côtés ou non.


Spoiler:

Message par Invité Dim 19 Aoû - 16:19

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Maria attendait patiemment de voir si le jeune homme allait se dégager de son étreinte aussitôt ou non. Bien qu’il n’ait montré aucuns signes de douleur alors qu’elle lui prélevait du sang, il ne devait pas être totalement en forme. Pas avec un litre de moins dans son organisme. Alors qu’il ne bougeait pas, elle jeta, une nouvelle fois, un coup d’œil à ce qui se passait autour d’eux. On aurait pu croire qu’ils n’existaient pas, aucunes attentions, aucuns regards dans leur direction. Ce qui était tout aussi bien. Même si maintenant, ils ressemblaient plus à un couple qu’à une vampire se nourrissant d’un humain. Elle regarda ensuite vers le ciel, ce qu’elle pouvait apercevoir à travers les feuilles et branches arbres. Le soleil ne faiblissait toujours pas, à croire qu’il n’allait jamais redescendre pour laisser plus à la lune. Ce qui était totalement absurde. Il faudrait surement encore quelques heures pour que l’on commence à sentir la fraiche arrivée. Quelques heures pendant lesquelles la vampire devra restée sous l’abris des végétaux.

Elle reprit ses esprits lorsqu’elle entendit l’inconnu parler. Il ne devait pas être très mal en point pour arriver à faire des plaisanteries, même si le ton de sa fois était loin d’être aussi maîtriser que plutôt. C’était peut-être la manière qu’il avait pour ne pas montrer ses émotions, la plaisanterie. Elle réfléchit cependant à sa réplique. Le sang était loin d’être mauvais, mais il y avait quand même un petit quelque chose dans sa composition qui se faisait sentir. Tout à l’heure, elle avait pensé à des traces de médicament, elle ne voyait pas grand-chose d’autre à vrai dire. Elle répondit plus à elle-même qu’à son interlocuteur, mais elle parla à haute voix.

« Le sang humain peut être difficilement appelé « bas de gamme ». Même si celui des clochards ou mourants peut faire exception. »


Elle se doutait qu’apprendre qu’il pouvait y avoir des différences de goût dans le sang l’importait guère, mais puisqu’il avait dit ne rien connaitre des vampires. Elle pouvait toujours lui apprendre quelques trucs. Plutôt inutile, histoire qu’il ne le retourne pas contre elle, ou même un des siens.
Maria porta ensuite son regard vers l’étranger. Il avait légèrement pali et le battement de son cœur s’était calmé. Soit elle lui avait prit plus de sang qu’elle aurait pensé. Soit son organisme lui faisait savoir que sa bonté avait un prix. Elle opta pour la deuxième hypothèse. Elle n’avait pas de moyens véritables pour dire combien elle lui avait prit de sang, mais surement pas assez pour qu’il s’évanouisse. Ou bien il était plus fragile qu’il ne voulait le montrer ? Ce qui était une option, personne ne souhaite se montrer plus faible qu’il ne l’ait.
Après quelques minutes où ils étaient restés immobiles, le jeune homme décida de mettre fin à leur étreinte. Soit la froideur de sa peau lui déplaisait, soit elle avait vu juste et il ne souhaitait pas se montrer faible. Elle lui aurait bien dit que de toute manière, contre elle ou non, il ne pesait rien, qu’elle pouvait facilement porter une voiture à bout de bras sans se fatiguer. Mais elle s’abstient. Il devait savoir la différence de force entre eux. Il fit alors quelques pas, mal assurés, titubant. Mais il ne tomba pas. Un bon point pour lui. Il ne descendait pas dans son estime.
Malgré tout, après quelques instants debout sans appuis, ses jambes le lâchèrent. Que le corps peut être traitre parfois. Il tomba alors sur le sol, pas si violemment que ça. Comme s’il avait voulu montrer qu’il se contrôlait un peu quand même. Il s’allongea ensuite et ferma les yeux, près d’elle. Il lui faisait donc assez confiance ? Le contraire aurait été étonnant, il avait accepté de perdre de son liquide si vital. Et peut-être que les paroles de la vampire plutôt sur son serment l’aidait aussi à ne pas penser qu’il avait près de lui une créature sanguinaire.
Elle répondit alors à sa question en s’asseyant à son tour. Elle ne pouvait pas partir d’ici, et rester debout ne l’aurait avancé à rien.

« Bien mieux. Ma tête ne tourne plus et les douleurs ont presque disparues. Quant aux hallucinations. Je pense qu’elles sont passées aussi. Et vous ? Je ne vous ai pas pris tant de sang que ça et pourtant vous sembler être plus affaibli que vous ne devriez. »


Elle s’allongea à son tour. Bien que le sang fasse son effet revigorant il restait encore quelques traces de ce qui lui était arrivée dans l’organisme. Elle devait simplement attendre, même si elle n’avait rien d’autre à faire de toute manière.
Elle reprit la parole, cette fois pour se présenter. C’était quand même la moindre des choses. Elle ne prend jamais la peine de le faire avec ses victimes, mais puisqu’il ne faisait pas encore parti de celles-ci, il avait le droit de savoir.

« Au fait. Je m’appelle Maria Xerxes Ishika. »


Aussitôt avait-elle prononcé ses mots qu’elle se tut. Elle ne savait pas si elle devait continuer à porter ce nom. Le nom d’une famille de menteurs et de traitres. Coupler par celui d’un ex-membre du Cercle. Pour la première partie, personne ne savait, mais il se pouvait que les habitants connaissent le nom des protecteurs de la paix.

« Je suis dans l'obligation de rester sous ces arbres. Donc si vous voulez reprendre vos esprits en vous reposant ici, faites. »

Voila qu'elle se proposait de jouer les nounous maintenant !

Message par Invité Dim 19 Aoû - 17:55

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Les mots de la vampire firent leur chemin dans l’esprit du garçon. A cause des effets secondaires de son don, ils lui parvenaient de manière étouffée, chose étrange quand on était parfaitement réveillé. C’était frustrant de se savoir aussi faible. Cela faisait perdre à son geste tout son charme. Vous en voyez souvent des gens qui font don de leur sang pour s’effondrer dans les minutes qui suivent ? On est loin du statut du héros brave et courageux ! Natsume commençait à comprendre ce que la jeune femme devait ressentir lorsqu’il l’avait rencontré. Elle qui était une créature surpuissante, cela devait l’agacer qu’un humain tel que lui, lui vienne en aide. Il prit conscience qu’elle aurait véritablement pu le tuer, tant par besoin de se nourrir de lui, que par fureur qu’il la découvre dans cet état lamentable qui, d’ordinaire, n’était pas le sien. Cependant, cela lui fit plaisir qu’elle fut restée à ses côtés. Le soleil ne lui permettait pas d’aller bien loin mais absolument rien ne l’obligeait à se montrer courtoise envers lui. Elle aurait aussi bien pu s’écarter ou changer d’endroit, les arbres lui accordaient une certaine possibilité de manœuvre sous leur ombre salvatrice. Au lieu de ça, il l’entendit s’installer près de lui. Elle reprit la parole et ses mots le rassurèrent. Il était content d’avoir pu lui venir en aide, créature sanguinaire ou non. C’était une preuve évidente que les différentes races pouvaient cohabiter ensemble sans s’entretuer. Il y avait un espoir et il comptait bien le concrétiser. Un détail attira cependant son attention. Avait-elle parlé d’hallucinations ? Natsume n’avait que cet indice pour se faire une idée du mal qui rongeait la jeune femme et pourtant, il renforça ses doutes. Et si elle souffrait du même mal que Djenna ? Si c’était le cas, son sang devrait parvenir à la remettre sur pieds, même s’il en payait maintenant le prix fort. Cette épidémie était un sérieux problème. Peut-être devrait-il en informer Eleonor et chercher avec elle un remède ? Ils ne se connaissaient pas spécialement mais elle était la seule personne issue du milieu médical et qu’il avait rencontré. Sa remarque sur son état lui fit faire la moue.

« Pardonnez-moi de n’être qu’un faible humain. » marmonna t-il avec humeur.

Il se calma, conscient qu’elle ne disait pas cela pour se moquer de lui mais peut-être parce qu’elle s’inquiétait un tout petit peu pour lui ? Les chances que cela arrive étaient infimes mais elle avait aborder le sujet d’elle-même, ce qui laissait un espoir. Il hésita à poursuivre le sujet, partagé entre l’envie de ne pas le clore de cette manière et celle de ne pas dévoiler sa vie dans les moindres détails. Elle n’avait rien d’intéressante après tout.

« Même pour un humain, je n’ai jamais été de constitution bien solide. Et puis, j’ai fais un transfert sanguin quelques jours auparavant, peut-être que mon corps ne s’était pas encore totalement remis. »

Voilà qui était dit. Rien de particulièrement joyeux à dévoiler mais elle n’aurait plus à se soucier de son état après cela. Cette pensée lui arracha un sourire. Même face à une vampire, il continuait de s’inquiéter de ce qu’elle pouvait bien penser de lui. Il s’efforçait de ne pas lui causer d’ennuis alors que ça aurait dû être l’inverse ! Cette naïveté allait finir par le tuer un de ces jours. C’était un miracle qu’elle ne l’ait pas condamné aujourd’hui. Et chose encore plus étrange, elle lui donna son nom. Cela surprit tellement le garçon, qu’il ouvrit les yeux et la regarda. Elle était allongée parallèlement à lui, visiblement résignée à attendre ici le coucher du soleil. Maria Xerxes Ishika. Ce n’était pas courant comme nom. Lui-même était étranger, il pouvait comprendre cela. Il ne fit aucune remarque, si ce n’est lui donner son nom.

« Enchanté Maria. Moi, c’est Natsume Kageya. »

Elle le fixa pendant quelques secondes, comme si elle attendait plus que cela. Devait-il ajouter quelque chose ? Ou alors, aurait-il dû réagir à l’annonce de son nom complet ? Il fut désolé que la jeune femme en attende autant de sa part. Le nom Xerxes ne lui disait absolument rien, même dans ses souvenirs d’enfance, jamais ses parents ne l’avaient prononcé. Il faut dire qu’ils n’avaient pas l’habitude de fréquenter beaucoup de vampires, ce qui pouvait expliquer qu’ils ne connaissaient pas ce nom. Natsume le nota dans un coin de sa tête. Interroger son interlocutrice sur sa famille n’était pas très poli, aussi se promit t-il de faire des recherches de son côté. En espérant ne pas découvrir des choses qui pourrait changer son opinion sur la jeune femme. Pour le moment, il se sentait un peu, non, très stupide. L’ignorance est vraiment quelque chose d’exaspérant. A la suite du silence qui s’était installé entre eux, elle reprit la parole. Chose qui arracha un faible rire à l’étudiant.

« Même si je voulais rentrer chez moi, je ne le pourrais pas. Mes jambes sont incapables de me porter donc il semblerait que je vais devoir vous tenir compagnie encore un peu. »

« Et qui sait ? Peut-être vous convaincre d’abandonner le recours à la violence ? » C’est ce qu’il aurait voulu ajouter mais il se retint. Il désirait toujours la convaincre qu’elle pouvait s’en passer mais il ne savait pas vraiment comment amener le sujet. Ce n’était pas ce que l’on pouvait appeler, un sujet anodin. Natsume le voyait presque comme sujet de philosophie lors du bac : « La violence est-elle la solution à nos problèmes ? Vous avez 4h. » Il réfléchit un long moment avant d’ajouter :

« Je peux vous poser une question ? »

Il patienta le temps qu’elle lui donne l’autorisation de poursuivre avant de s’exécuter :

« Accepteriez-vous d’abandonner le recours à la violence si la paix s’installait pour de bon ? »

Message par Invité Dim 19 Aoû - 19:14

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Evidemment sa réflexion sur le fait qu’il soit dans un mauvais état lui fit devenir de mauvaise humeur. C’était parfaitement compréhensible puisqu’elle aurait réagit de la même manière. Peut-être plus violemment même. Elle sourit quand même à sa réplique. Ca montrait qu’il avait encore l’esprit clair, et que même pour un humain aussi faible qu’il l’était, il ne se privait pas pour dire ce qu’il pensait. Evidemment, il vaut mieux savoir à qui on dit certaines choses. Juste au cas où. Pour sa part, la vampire s’amusa plus de le voir essayer de son montrer résistant. Elle lui aurait bien proposé de le transformer, histoire qu’il n’ait pas ce petit souci de faiblesse, mais se retient. Elle n’avait aucune envie de s’occuper d’un nouveau né. Et elle doutait qu’il accepte l’offre, ou même qu’il l’apprécie. Elle fut surprise qu’elle ait ce genre de pensées. Pourquoi se préoccupait-elle de ce qu’il pourrait penser à ce qu’elle dirait ? Peut-être que pour une fois, elle avait une conversation simple avec quelqu’un. Qu’elle ne se contentait pas de faire des rencontres pour s’en faire un dîner. C’était curieux qu’elle n’ait pas envie de partir, et de le laisser seul. Peut-être que c’était égoïste de sa part, et que ce soit elle qui n’ait pas envie d’être seule. C’était étrange comme situation. Depuis la disparition de son meilleur ami, la solitude ne lui avait jamais déplu. Elle était même accueillit à bras ouvert depuis des centaines d’années. Mais à cet instant, elle n’en voulait pas. Du moins, depuis qu’elle avait rencontré Naome, elle n’en voulait plus. Mais avec sa disparition, ça change la donne.

Comme ça il avait accepté de donner son sang, alors qu’à l’endroit il n’y avait pas beaucoup de jours d’intervalles. Elle fut exaspérée de l’apprendre. Hormis le fait qu’elle aurait pu le vider complètement, si elle n’avait pas de parole. Comment un être humain aussi faible pouvait mettre sa vie en jeu de la sorte ? Pour une inconnue ? Altruisme c’est bien beau, mais une fois mort, il est trop tard. A quoi pouvait-il bien penser ?

« Il va falloir m’expliquer pourquoi vous mettez votre vie en jeu comme ça ! Ca n’a aucun sens. »

Maria avait lâché sa phrase sur un ton qui montrait son agacement, pour une fois, elle avait légèrement perdu de sa froideur.
Il ouvrit ensuite les yeux lorsqu’elle lui annonça son nom. Il paraissait même un peu choqué. Quoi ? Il ne s’attendait pas à ce qu’elle soit bien élevée ? S’ils étaient partis pour papoter un peu, le temps que le soleil ne se couche, la moindre des choses était de savoir comment se prénommait l’autre !
Il se présenta à son tour. Un prénom commençant par un « N ». Tsss, décidemment, elle n’allait pas pouvoir mettre son frangin de côté. Etait-ce une bonne idée de rester dans cette ville après tout ? Si la moindre chose la faisait penser à lui ? Malheureusement, oui. Elle ne pourrait pas se venger convenablement si elle quittait la ville. Elle était le point central de sa vengeance.
Natsume rit à sa dernière réplique. Se moquait-il de sa proposition à rester le surveiller pour qu’il se repose tranquillement ? Si c’était le cas, ça ne plaisait pas du tout à la vampire. Elle se montrait bizarrement sociable avec lui. Et c’était dans son intérêt de ne pas la chercher. Avant qu’elle n’ait pu le mettre en garde, il rétorqua. Son corps n’avait donc pas l’intention de lui obéir. Ils allaient donc restés ici, pendant encore quelques heures. Si elle ne décidait pas de se déplacer entre temps.

« Je peux vous poser une question ? »

Elle fut surprise d’entendre cette question. Une multitude d’autres se bousculèrent dans sa tête. Elle se demandait ce qu’il voulait savoir. Etait-ce à son sujet ? Ou plus largement aux sujets de sa race ? Devant tuer le temps comme ils le pouvaient, elle répondit par l’affirmative. Ca ne lui coutait rien d’entendre ce qu’il voulait lui poser comme question.
Cependant, lorsque sa phrase franchi ses lèvres, elle se figea. Bien qu’elle ne bougeait pas beaucoup auparavant. Maintenant, son corps était redevenu aussi immobile qu’une statue.
Abandonner la violence si la paix venait à être installée, durablement ? Mais elle ne voulait pas de cette paix ! Non pas qu’elle souhaitait voir un bain de sang à chaque coins de rues, à chaque pas qu’elle pouvait faire. Mais elle ne voulait pas non plus devoir se nourrir à la bouteille, ou même sur un être consentant. Une fois c’est bien. Mais perdre les sensations de la chasse à chaque repas, ça non. Mais surtout, elle ne voulait pas œuvrer pour ce qu’il voulait voir arriver. Elle avait une telle rancune contre cette ville, qu’elle ne pouvait tolérer la voir se porter bien, alors qu’elle, elle ne l’était pas !
Essayant de prendre son calme, elle s’était subitement énervée, elle lui répondit. Sa voix trahissait cependant sa colère, peut-être mêlée à une pointe de tristesse.

« Si la paix s’installait vraiment dans cette ville, c’est que j’aurai échoué. »

A la fin de sa phrase elle rouvrit les yeux, dont elle ne se souvenait pas d’avoir fermer. Se disant que cet humain ne pourrait pas faire grand-chose contre elle, elle poursuivit. Pour lui apprendre le pourquoi de ces paroles.

« Avventura m’a volé mon frère. Il m’a quitté pour elle, pour cette paix entre race. Je ne souhaite en aucun cas la voir heureuse et paisible. C’est égoïste, je sais. Mais je ne pourrais pas le supporter. Passer des siècles seule en pensant être la dernière descendante d’une famille… Puis, un jour rencontrer une partie de soi… Pour se le faire arracher pour un intérêt commun, pour une paix universelle. Hors de question ! »

Elle se tut aussitôt. Elle avait trop parlé. Elle lui en avait trop dit. Elle n’en avait pas eu l’intention, elle voulait seulement lui dire que « non cette ville ne mérite pas la paix » et au lieu de ça, elle était parti dans un discours, dévoilant une partie de sa vie.



Message par Invité Dim 19 Aoû - 23:53

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Sitôt qu’il se fut présenté à elle, le garçon avait repris sa position initiale, allongé sur le dos. Il gardait ses yeux fixés sur le ciel qui s’étendait à perte de vue au-dessus de lui, bien que camouflé en grande partie par les feuillages des arbres alentours. De bleu, il devenait peu à peu rougeâtre, annonçant par là, la fin de la journée. A vue d’œil, il jugea qu’il devait être environ 17h ou 18h. Encore bien trop tôt pour que son interlocutrice puisse se mouvoir. Il s’était retenu de regarder en face la jeune femme lorsqu’il lui avait posé la question. Il pensait qu’elle n’apprécierait pas d’être observée pendant qu’elle réfléchissait sur ce qu’elle allait lui répondre. C’était une façon de se montrer poli et surtout, pas trop intrusif dans ses sujets de conversation. Ou peut-être craignait-il simplement sa réaction ? Quoiqu’il en soit, sa posture ne lui permit pas de remarquer comment son interlocutrice se raidit lorsqu’il eut posé la question qui se pressait contre ses lèvres. Même si il lui avait jeté un bref coup d’œil, pas sûr qu’il remarqua la différence, tant l’attitude de la vampire était figée naturellement. Un œil expert aurait pu remarquer le changement de posture et les muscles raidis, dénotant une certaine tension, mais pas ceux de Natsume. Ce n’est que lorsqu’elle prit la parole, que l’étudiant y discerna la colère. Ses mots l’interpellèrent et il fit un effort pour se relever et s’installer en position assise. Sa tête lui tournait de moins en moins mais pas suffisamment qu’il entreprenne quoique ce soit d’autre. Il lui faudrait un peu de temps pour se rétablir. Ce qui, pour l’instant, le contraignait à l’écoute plutôt qu’à l’action. Et contre une vampire, ce n’était pas plus mal !

Comprenant par instinct que la jeune femme ne s’était pas préparée à cette question, et donc, à lui répondre, le garçon resta silencieux, attendant de voir si elle allait poursuivre ou non. Et c’est ce qu’elle fit. Il l’écouta patiemment, remarquant qu’elle ne lui prêtait pas attention, trop concentrée sur la confession qu’elle lui faisait. Les premiers mots qu’elle délivra lui serrèrent immédiatement le cœur. Elle avait perdu quelqu’un de cher. Mais pas pour la raison qu’il pensait deviner. Il essaya de mettre une identité sur ce fameux frère disparu. Un vampire qui se range du côté du Cercle, c’était pour le moins surprenant, surtout quand on voyait avec quelle avidité sa sœur chassait les humains. Si en plus, il avait perdu la vie pour une cause qu’elle semblait juger inutile, s’en était que plus tragique. Son regard changea sur la personne installée à ses côtés. Il ne la voyait plus comme une chasseuse, ni tout à fait comme une possible alliée mais comme une victime. Oui, pour beaucoup la paix était un idéal, mais il ne fallait pas oublier les sacrifices qu’elle exigeait. Ces mêmes qui avaient longtemps éloigner le jeune homme des idéaux du Cercle. Ce n’est qu’au contact d’Elisabeth et d’autres personnes qui croyaient encore en cette paix, qu’il avait réussi à changer. Pourrait-il en faire autant pour cette femme ?

Il ne prit pas immédiatement la parole à sa suite. Il laissa le silence s’installer, suffisamment longtemps pour qu’elle comprenne qu’il n’avait pas été insensible à son discours et qu’elle puisse remettre de l’ordre dans ses idées. Mais surtout, pour choisir les mots appropriés. Après le peu d'indices qu'elle lui avait fourni sur son caractère, elle se froisserait s'il la prenait en pitié. Il ne voulait pas se positionner comme quelqu’un capable de la comprendre et pour cause ! Ils n’avaient pas vécu exactement la même chose même s’ils avaient tout deux perdus des êtres chers à cause de cette paix. Il comprenait son ressentiment, lui-même en avait voulu au Cercle. Il se dit soudain que la chose la plus simple à faire, serait de lui livrer à son tour une partie de sa vie. Oui, cela permettrait peut-être à son interlocutrice de reconnaitre qu’il pouvait la comprendre. Un petit peu.

« Vous n’êtes pas la seule à avoir perdu quelqu’un dans cette lutte pour maintenir la paix. Mes parents ont été assassinés parce qu’ils croyaient en cette même paix. N’ayant aucune famille dans la ville, j’ai tout perdu du jour au lendemain. »

Son ton s’était fait plus dur. Il détestait avoir à évoquer ce sombre passage de sa vie. Il ne voulait pas les gens le prennent en pitié ou se permettent de compatir à ses malheurs. Ce qui était arrivé, était arrivé. Rien de ce qu’ils pourraient dire par la suite, ne pourrait changer quoique ce soit au passé. La seule chose que lui, simple humain et étudiant, pouvait faire, était de vivre comme ses parents l’auraient souhaité. Vivre sa propre vie, malgré le chagrin de les avoir perdu plus tôt que prévu.

« Pendant longtemps j’en ai voulu à cette organisation appelée le Cercle, je leur ai reproché la mort de mes parents. Je les trouvais incompétents et inaptes à protéger ce qu’ils proposaient aux habitants. »

Il se tut une nouvelle fois. Oui c’était bien ce qu’il avait ressenti mais…

« Mais depuis j’ai rencontré d’autres personnes. Elles m’ont appris que la paix n’avait pas de prix, justement parce qu’elle s’obtenait à l’aide de sacrifices. Comme celui de mes parents ou peut-être celui de votre frère. De ce fait, je ne peux pas cracher sur ce qu’ils ont voulu protéger au péril de leurs vies. C’est pourquoi je veux y croire et la protéger à mon tour. »

Il s’arrêta ici. S’il poursuivait, il se verrait contraint de lui avouer d’autres choses encore plus désagréables pour lui, comme sa cohabitation forcée avec la Darkness et son choix de la combattre à travers la mort. Malgré tout, la vampire s’interrogeait concernant la façon dont il mettait –régulièrement- sa propre vie en danger. Peut-être que ses explications précédentes ne l’avaient pas convaincue ? Si Natsume avait été l’une de ses créatures à la force incroyable, cela aurait pu sembler convaincant aux oreilles de son interlocutrice. Sauf que ce n’était pas le cas, et qu’un simple humain lui avoue des intentions si honorables avec si peu de force en lui, devait certainement l’amuser. Il se mordit la lèvre. Il en avait dit, beaucoup dit même, à une personne dont il ne savait absolument rien jusqu’à présent, excepté son nom et ce pourquoi, elle détestait cette paix précaire. Il ne pouvait pas lui avouer le combat qu’il menait contre lui-même. Elle finirait par le prendre pour un fou, si ce n’était déjà pas le cas. Il choisit de se taire concernant l’entité malveillante, en priant pour que ce qu’il lui avait raconté suffise à la convaincre. Ou du moins à la calmer.

Message par Invité Lun 20 Aoû - 2:50

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Natsume marqua encore un bon point lorsqu’elle eut terminé de parler et qu’il ne répondit pas aussitôt. Soit il était en train de réfléchir à ce qu’elle lui avait dit. Soit il réfléchissait sur ce qu’il allait lui répondre. Il devait se douter qu’elle n’avait pas voulu lui en dire autant, c’était trop personnel pour en faire part au premier venu. Ca l’énervait un peu, mais elle se disait qu’il valait mieux que ce soit à un humain inoffensif plutôt qu’à une autre créature qui pourrait s’en servir contre elle. Mais le doute s’installa alors. Elle ne le connaissait pas, peut-être qu’il cachait son jeu et qu’il avait une botte secrète pour en fin de compte faire tomber les créatures. Non, mettre sa vie en jeu de la sorte serait très suicidaire pour arriver à son but. Ce n’était peut-être pas totalement farfelu à y repenser. Naome s’était bien suicider une fois pour cette paix, pourquoi ce jeune homme ne le ferait-il pas à sa façon non plus ? Non, il ne montrait pas d’arrière pensées si néfastes. Ou alors il cachait vraiment bien son jeu.

Elle arrêta de faire des hypothèses sur le jeune homme, lorsque celui-ci se releva. Il avait l’air d’être encore perdu dans ses pensées lorsqu’il prit la parole. Il ne dit rien sur ce qu’elle venait de lui avouer. Il ne voulait probablement pas porter de jugement sur une partie d’une histoire sans la connaitre en totalité. Ce petit plaisait bien à Maria dans sa façon d’avoir. Du moins, jusqu’à ce qu’il lui raconte son histoire. Dans un sens, il se livrait à elle, comme elle l’avait fait. Peut-être pour être au même niveau. Elle appréciait volontiers cet échange, mais pas le contenu de ses paroles.

La vampire se rendait compte qu’il lui racontait sa propre histoire pour lui montrer qu’il pouvait comprendre sa peine. Qu’il savait ce que c’était de perdre un être cher pour la paix. Même si le fait qu’il lui relate une partie de sa vie, peut-être la plus difficile, elle ne pouvait pas réprimer la colère qu’elle avait en elle. Si elle n’était pas autant accabler par la disparition de Naome, peut-être qu’elle aurait vécue pour la paix. Mais elle ne pouvait se résoudre à ça. Elle n’était pas comme ce jeune inconnu. Elle ne pouvait pas encore faire le deuil de son frère. Il n’était même pas mort ! Il pourrait revenir du jour au lendemain. Et là, elle voulait lui faire comprendre à quel point elle avait souffert à cause de lui. Elle savait que c’était égoïste, mais elle s’en fichait. Il aurait pu faire le choix de rester avec elle, ou même de l’emmener avec lui, mais non. Il avait préféré se retrouver seul dans cette quête, alors même qu’il lui avait demandé d’être là pour lui !
Elle prit la parole, cette fois, elle ne contenait pas de colère. Elle était redevenue froide et sans émotions.

« J’aurai pu voir les choses sous votre aigle. Le seul hic. C’est que mon frère n’est pas mort. Il a simplement choisi que l’Avventura était plus importante que la sœur qu’il venait de retrouvé. Passer après une population qui est faite pour se détruire. Comment pourrais-je œuvrer plus elle ? »


Elle marqua une pause, le temps de le regarder dans les yeux. Qu’il puisse lire sans ses prunelles à quel point elle ne voulait pas la tranquillité. Qu’elle ferait tout pour mettre la ville en désordre.

« Cette paix mérite des sacrifices ? Et pourquoi faire ? Quel intérêt de vivre dans une ville en paix sans la personne qui compte le plus à vos yeux ? »

Maria savait que ses paroles pouvaient faire mal. Mais elle ne supportait pas les personnes prête à tout pour cette foutue paix ! A croire qu’ils n’avaient que ce mot à la bouche ! Et que feront-ils une fois qu’elle sera installée ? Avec tous leurs sacrifices ? Avec qui vivront-ils leur rêve ?
Elle préférait nettement devoir se battre tous les jours pour rester en vie en ayant Naome près d’elle plutôt que vivre sans problème loin de lui.

« Vous dites vouloir protéger cette paix. Mais mettre votre vie en jeu comme vous le faites avec des étrangers ne l’aidera pas. Mourir ne l’aidera pas à avancer. »


Elle fixait toujours Natsume. Avec ses yeux, elle avait l’impression de voir son frère, de lui parler de ce qu’elle pensait avant qu’il ne parte. Mais elle savait que ce n’était pas lui. Même sans le connaitre vraiment, elle savait qu’elle n’aurait pu le faire changer d’avis. Elle aurait dû travailler pour maintenir l’ordre dans la ville si elle aurait souhaité rester près de lui.


Spoiler:

Message par Invité Lun 20 Aoû - 20:10

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Le fait d’apprendre que son frère était, semblait-il, toujours en vie, prit le jeune homme au dépourvu. Il comprenait de moins en moins ce personnage. Pourquoi avoir abandonné sa sœur, son unique famille, alors qu’il ne désirait qu’une chose : la paix au sein de l’Avventura. L’étudiant se surprit à éprouver de la colère envers ce vampire. D’une certaine façon, c’était de sa faute si son interlocutrice nourrissait désormais une haine profonde envers cette ville, alors qu’on cherchait à la protéger. S’il n’avait pas agis ainsi, peut-être que les choses auraient été autrement. Mais il se contint. Il ne voulait pas le juger pour autant. Qu’un vampire se range du côté du Cercle était suffisamment inattendu pour qu’on lui reproche ses actes. Il devait certainement avoir ses raisons pour avoir agis de cette manière. Sauf qu’il n’avait peut-être pas pris en compte les sentiments de sa sœur. La paix ne tenait vraiment qu’à un fil. Natsume se souhaita mentalement de pouvoir un jour rencontrer cette personne. Si le destin le lui permettait, cette rencontre promettait d’être intéressante, sous bien des aspects, sauf si le frangin avait le même penchant pour le sang humain que sa chère sœur.

Sa conviction diminua au fur et à mesure qu’elle parlait. Que pouvait-il bien répondre à cela ? Il devait reconnaitre qu’elle marquait des points non négligeables. De son point de vue, elle n’avait effectivement aucune raison d’œuvrer pour la paix et Natsume ne pouvait la contredire à ce sujet. Mais il comprit que derrière ces mots, se cachait aussi de la souffrance. C’était elle qui était à l’origine de la prise de position de la jeune femme et non des idéaux sanglants. Si elle n’avait pas chercher son regard et plonger ses prunelles rubis dans les siennes, il n’aurait su dire ce qu’elle ressentait à ce moment précis. Son timbre avait changé, il avait perdu de son agressivité pour retrouver un ton indifférent. Toutefois, il ne fallait pas s’y tromper. La jeune femme devait certainement être mécontente, peut-être furieuse d’avoir à évoquer une partie de son passé à un parfait inconnu comme lui. Pire, il lui rappelait ce frère qu’elle détestait tant ! Natsume ne lisait pas la haine dans ses yeux –chose qui aurait pu être préférable- mais plutôt, quelque chose qui ressemblait à de la détermination. Dommage qu’elle ne soit pas employée à bon escient. La vampire s’affirmait prête à tout pour détruire cette ville. Le fait qu’elle ait récupéré la maitrise de sa voix le rendit mal à l’aise. Parfois, il était plus simple d’avoir en face de soi un interlocuteur qui laissait clairement transparaitre ses émotions dans sa voix, qu’une personne camouflant les siennes, au risque de dissimuler les plus sombres qui soient au monde. Le garçon prenait conscience qu’il s’aventurait sur un terrain glissant avec cette conversation mais il ne voulait pas renoncer pour autant. Sans doute ne pourrait-il pas la convaincre immédiatement, pas en seulement quelques minutes alors qu’il ne savait rien d’elle, si ce n’est que quelques brefs passages de sa vie qui l’avait conduite à cet état d’esprit.

Il se perdit lentement mais sûrement dans ses pensées. Il se décrocha du regard sanglant pour laisser dériver le sien droit devant lui. Bien qu’il n’y eut rien à voir d’intéressant, il ne reporta pas son attention sur elle. Il voulait lui répondre quelque chose mais quoi ? Il n’était pas en position de lui faire des reproches sur son attitude. Bien qu’elle ressemblait beaucoup à une petite fille capricieuse, se vengeant suite à une punition jugée injuste, le fait qu’elle fut abandonnée par quelqu’un en qui elle plaçait tous ses espoirs lui donnait raison sur certains points. Sa rancune était justifiée mais pourquoi chercher à se venger sur des êtres innocents ? Les habitants de l’Avventura n’avaient rien à voir avec leur séparation ? A moins que si… ? Pendant qu’il s’interrogeait sur le meilleur moyen de l’amener vers cette réflexion, réflexion dont il espérait qu’elle lui ferait changer d’avis, elle reprit la parole. Et cette fois, elle avait touché un point sensible. Un peu trop au goût de l’étudiant. Il évita encore plus son regard, conscient qu’elle y découvrirait de nouvelles choses si elle venait à le croiser, ne serait-ce qu’une seconde ou deux.
« Mourir ne l’aidera pas à avancer. » Dans un sens, c’était vrai. Pour bon nombre de personnes, la mort était l’ultime saut. Plus rien ne subsistait au-delà. C’est pourquoi l’on cherchait à profiter sans cesse de la vie, quitte à commettre tous les excès puisqu’une fois terminée, c’était le game over. Sans possibilité de recommencer la partie. Cependant, son cas était différent. Pour lui, la mort ne signifiait pas délivrance mais emprisonnement. Même s’il décédait, cette chose qu’était la Darkness resterait après lui. Il avait longtemps éviter de songer à la mort, en se concentrant pour trouver un moyen de se défaire d’Elisabeth mais maintenant, il savait qu’il allait devoir y remédier par la mort elle-même. D’une façon ou d’une autre, elle lui serait inévitable pour entrevoir l’espoir d’être le seul maitre de son existence.

« Je suis le seul à décider s’il est utile de la mettre en jeu ou non. Pour moi, ça ne fait aucune différence. »

Bien qu’il se montra quelque peu froid sur la première partie de sa prise de parole, il baissa d’un ton pour la seconde. Il ne semblait pas indifférent à ce qu’il pourrait lui arriver, juste… Préparé à affronter le pire ? Il n’avait guère le choix de toutes façons. C’était vaincre ou périr. Bien que dans de telles circonstances, périr se révélait être un doux euphémisme à ce qui attendait le garçon s’il perdait son combat. Il leva son poignet à hauteur de ses yeux, contemplant la trace rougeâtre laissée par les crocs de la vampire. Le sang s’était arrêté de couler, sans doute grâce à son bref coup de langue. Et soudain, il lâcha ce qu’il tentait de retenir plus tôt :

« Je comprend votre ressentiment mais vous en prendre à des innocents ne ramènera pas votre frère à vos côtés. Même s’il venait à réapparaitre, ce serait en tant qu’adversaire. Désirez-vous vraiment ce conflit ? »

Spoiler:

Message par Invité Lun 20 Aoû - 22:57

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Les secondes puis les minutes passèrent sans que Natsume réponde. Quand elle le regardait, on pouvait voir qu’il était perdu dans ses pensées. Il l’avait écouté et devait maintenant réfléchir à ce qu’elle lui avait dit. Aussi bien pour une paix sans personne avec qui la partagée que son état de suicide compulsif. Elle remarqua également qu’il évitait de plus en plus de croiser son regard. Avait-il peur d’y lire quelque chose ? Ou était-ce l’inverse ? Qu’elle découvre ce qu’il pensait ? Dans les deux cas, l’ignorance était de mise. Ca ne dérangeait pas vraiment Maria. Elle savait que parfois la vérité était un trop lourd fardeau et que l’on préférait se voiler la face plutôt que de la regarder.

La vampire était toujours assise à côté du jeune homme, elle ne bougeait toujours pas d’un centimètre, sa respiration soulevait que légèrement sa poitrine. Elle ne chercha pas à savoir ce qu’il allait lui répondre. Peut-être que ses mots l’avaient blessés plus qu’il ne laissait paraitre. Ce qui n’aurait guère était étonnant. S’il avait aussi perdu des êtres chers, il devait déjà avoir pensé à cet avenir seul. Peut-être pas aussi seul que cela, la plus part des gens trouvent des personnes sur qui compter, mais la perte reste toujours là. Ce vide ne peut pas toujours être remplacé.
Elle arqua le sourcil à la réponse de Natsume. Il se montrait agressif, mais pas seulement. Il était presque sur la défensive. Il cachait peut-être quelque chose en fin de compte. Peut-être qu’avec un peu plus de parlotte elle allait le découvrir.

« Si vous le dites. »


Le ciel se faisait de plus en plus rose-oranger à mesure qu’ils parlaient. Elle ne se rendait pas vraiment compte du temps qu’ils mettaient à discuter. Pendant un instant, elle ne se préoccupait même plus de savoir quelle heure il était et si elle allait bientôt pourvoir bouger. Elle n’aimait pas parler d’elle, mais étrangement, tout de suite, ça lui importait peu. C’était bizarre pour elle, se confier à quelqu’un, ou même parler d’une partie de sa vie. Un inconnu qui plus ait et de la pire partie de sa vie.
Le silence s’était de nouveau installer entre les deux protagonistes. Chacun perdu dans ses pensées, dans son passé ou vers un avenir.
Quand il reprit la parole, si elle avait pu blêmir, son corps l’aurai fait. Si elle l’avait précédemment blessé avec ses paroles, il venait de lui enfoncer un couteau dans le cœur. Ce qu’il disait était la simple et seule vérité. Elle en avait conscience. Elle s’était déjà posé ces questions. Elle avait déjà pesé le pour et le contre de ses futures actions, de ce côté de la ville qu’elle voulait rejoindre. Pourquoi le faisait-elle donc ? Parce qu’elle ne voyait pas d’autres moyens de faire revenir Naome. S’il apprenait que sa bien-aimée de ville était en proie aux tourments qu’il voulait lui épargner, il reviendrait. Mais après ? Elle savait qu’il lui en voudrait à jamais pour sa trahison.
Maria ramena alors ses jambes contre sa poitrine en entourant ensuite de ses bras, comme si elle avait froid. Mais ce n’était pas le genre de froid que l’on peut faire disparaitre grâce à une couverture. A vrai dire, étant vampire, le froid n’avait pas d’effet sur elle. Pourtant, à cet instant, elle était glacée jusqu’à l’os.

« Vous ne m’apprenez rien. Mais je ne suis pas assez indulgente pour oublier la haine qui m’habite. J’ai besoin de la renvoyer. Quant aux innocents, ils le sont effectivement. Mais détruire l’Avventura le fera peut-être revenir, il voudra probablement revenir s’il apprenait qu’elle avait besoin de lui. Il me tuera probablement avant qu’un conflit n’éclate. »


Elle pensait plutôt au mot "souffrance" au lieu de "haine", mais elle se trouvait déjà assez faible comme ça pour ne pas montrer ce genre de sentiment.
Elle regarda ensuite le ciel, une nouvelle fois. Le soleil se couchait, les nuages commençaient à perler ça et là. Ils allaient bientôt pouvoir arrêter leur confession.


Message par Invité Mer 22 Aoû - 10:51

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Lui qui s’attendait à ce que la vampire réagisse plus vivement à ses propos, il fut presque déçu qu’elle ne laisse transparaitre aucune agressivité. Ce qui était un brin paradoxal car en même temps, il craignait qu’il ne fut allé trop loin et qu’elle ne s’emporte après lui. Si vraiment il la poussait à bout, Natsume ne donnait pas cher de sa vie. Sa voix avait conservé son timbre habituel, à mi-chemin entre l’indifférence et la froideur. Maria ne pouvait pas être restée aussi indifférente qu’elle le paraissait. Pas après ce que le garçon lui avait dit. Ou alors avait-il visé juste ? Peut-être essayait-elle juste de gagner du temps pour remettre de l’ordre dans ses idées ? C’était un bon point pour l’étudiant. S’il parvenait à ce qu’elle prenne le temps de la réflexion avant de lui répondre, c’est que ses répliques d’humain n’étaient peut être pas aussi stupides et naïves qu’il le pensait ?
Maria replia alors ses jambes contre elle, dans une position qui lui donnait l’air d’une petite fille. Avait-elle froid ? Les vampires étaient-ils véritablement sensibles à la température ambiante ? Le jeune homme n’en savait rien, et, plutôt que de paraitre plus ridicule qu’il l’avait été, il préféra s’abstenir de commentaires. Le fait qu’il n’eut pas de veste à lui proposer pour la protéger du froid qui s’installait, rendit les choses plus aisées. Ce qu’elle lui dit ensuite renforça l’idée qu’il se faisait d’elle. Avec un tel tempérament, ce n’était pas étonnant qu’elle se laisse aller à son désir de vengeance. Peut-être qu’une fois qu’on avait goûté au plaisir de la chasse, on n’y renonçait pas facilement ? Natsume réprima un frisson. Le simple fait de se visualiser en tant que proie vulnérable lui procurait une désagréable sensation. A ce rythme, il finirait paranoïaque. C’est alors que la jeune femme ajouta une ultime phrase à son discours, phrase qui fit rater un battement au garçon. Il se retourna vers elle, interloqué, ne sachant pas comment réagir. Lui-même ne savait pas exactement ce qu’il ressentait vis-à-vis d’elle. Malgré tout ce qu’elle lui avait fourni comme preuves de sa nature sanguinaire, il demeurait désireux de la voir changer. Apprendre qu’elle envisageait son futur sous un angle funeste le déprima. Au fond de lui, il resté convaincu qu’elle méritait mieux que ça. Rares sont ceux qui méritent vraiment la mort ou la destruction. Il se surprit à penser qu’il s’en voudrait si jamais elle perdait la vie du fait de son avis actuel. En un sens, cela voudrait dire qu’il aurait échoué à la faire changer de voie, échoué à sauver une simple vie…

« Vous condamnez mon attitude suicidaire mais vous faites exactement la même chose. »

Il pensait chacun de ses mots. Peu importe la vision qu’elle avait des choses, elle n’en faisait pas moins les mêmes erreurs que lui. Elle ne mettait pas ouvertement sa vie en danger mais elle allait directement provoquer la mort dans son propre camp. Natsume n’arrivait pas à comprendre la vampire. Il s’était toujours efforcé de faire abstraction de ses moindres sentiments négatifs alors qu’elle y laissait libre court. Cette souffrance qu’elle refoulait tant, qu’elle désignait sous le terme de « haine »… Ne pourrait-elle jamais s’en défaire ? Etait-elle condamnée à vivre éternellement avec elle dans la solitude ? L’étudiant se sentait tellement inutile. Rien de ce qu’il disait n’arrivait à la faire changer d’avis. Au contraire, elle s’enfonçait davantage dans ses sombres objectifs.

« Votre colère est légitime, à votre place, j’aurai sans douté réagi de la même manière. Mais pensez-vous vraiment que ce soit la solution ? Vous pourriez vous retrouver à massacrer des innocents par millier sans que cela ne ramène votre frère. Avez-vous vraiment l’intention de sacrifier votre vie dans cette quête incertaine ? »

A vrai dire, il avait déjà deviné qu'à sa manière de formuler ses propos, elle-même doutait que ses actes futurs puissent faire réapparaitre son frère. Le conditionnel en disait long sur ce que la vampire pensait à ce moment. Elle doutait et c’était compréhensible. Qui n’avait jamais douté au cours de son existence ? Natsume lui posait directement la question dans l’unique but de lui faire comprendre que le fait qu’elle se remettait déjà en cause toute seule, prouvait à lui seul, qu’elle faisait fausse route. Qu’en agissant comme ça, elle n’obtiendrait que le statut de criminelle et ses actions demeureraient incomprises. A vouloir tuer pour attirer l’attention de son frère, il risquait simplement sa vie auprès du Cercle. Jamais il ne la laissera faire. Le conflit serait inévitable. Peut-être ne l’entendrait-elle ainsi ? Ou peut-être que si ? Un vent frai les surprit tous les deux. Le garçon se rendit compte qu’il avait froid lui aussi. Le soleil délivrait ses derniers rayons mais ces derniers avaient perdu de leur chaleur passée, ne réchauffant qu’à peine ceux qui osaient encore s’aventurer dehors. De la même façon que son interlocutrice, il replia ses jambes contre sa poitrine, tachant de conserver le peu de chaleur qui lui restait. A force d’être resté assis sans bouger, ses membres s’étaient engourdis, impression renforcée par le froid qui s’emparait de ces derniers. Il ne tarderait pas à rentrer chez lui. L’obscurité grandissante permettrait à Maria de se déplacer de nouveau. Sans doute allaient-ils se séparer ainsi.

« Dans votre cas, mourir ne servirait à rien. Vous valez mieux que ça. » marmonna t-il à lui-même.

Message par Invité Jeu 23 Aoû - 20:26

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L’esprit de la vampire était en train de divaguer alors que le silence s’était de nouveau installer entre les deux individus. La même interrogation lui revenait toujours en tête, depuis qu’elle avait décidé de ne pas être cette gentille petite vampire. Elle aurait pu facilement prendre la place de son frère au Cercle. Peu de personne aurait contredit son choix, elle était liée par le sang à l’ancien membre, on n’aurait pas pu douter de sa bonté et de son envie de voir triompher le bien. Mais non, elle en avait décidé autrement. Elle ne voulait pas être cette gentille petite sœur qui fait ce que son grand frère lui demande. Du moins, pas pendant son absence. Pourquoi devrait-elle jouer la comédie d’une créature docile alors que ce n’était pas son tempérament ? Il lui fallait sa dose de chasse, d’adrénaline pour vivre. Elle ne pourrait pas se contenter de sang en poche, ou prélever sur un donneur volontaire. Ce serait comme enfermé un lion sauvage dans une cage et le nourrir de viande morte : il perdrait son instinct de chasseur. Or, c’est ce qui compose en grande partie les vampires. Evidemment, elle aurait fait un effort s’il était resté à ses côtés, mais ce n’était pas le cas. Et surtout, ça lui donnait une raison faire quelque chose de sa vie.

Maria sourit à la réplique de l’humain. Il avait encore une fois raison. Ce qui commençait légèrement à l’énerver. Il voyait trop juste dans ses dires. En même temps, ici ce n’était pas difficile de faire cette déduction, mais le fait de l’énoncer à haute voix, rendait la chose plus réelle. Ce ne devait qu’être psychologique. Et pourtant c’était bien l’effet que ça produisait sur la vampire. Mais elle l’avait toujours plus ou moins su. Avec le caractère de Naome, elle savait qu’il ne tolérait pas ce genre de conduite. Sœur ou non. Et le fait qu’il parte pour cette ville en la laissant derrière montrait bien qu’elle voyait juste. Mais…

« Mais ça me donne une raison de vivre. »

Elle avait plus parlé pour elle que pour donner une quelconque réponse à Natsume, mais les mots étaient sortis seuls. Et voila qu’elle recommençait à parler sans réfléchir ! C’était là son problème : son frère. Il l’a rendait folle, faible, distraite mais déterminée. L’humain pourrait dire ce qu’il voulait, essayer de la convaincre que le sang, la destruction n’étaient pas le moyen d’arriver à ses fins. Pour elle, si. Comment le faire revenir autrement ? En prenant sa place au Cercle ? Non, s’il voyait que sa tendre ville se portait à merveille sans lui, il était impossible qu’il se pointe. Il fallait la faire souffrir. Ca c’était le moyen de le revoir.
Même si elle avait voulu ajouter quelque chose, son interlocuteur reprit la parole. Il devait vraiment vouloir la faire changer d’avis pour parlementer de la sorte. Il voulait la faire changer d’avis, ça se voyait. Mais même avec les meilleurs arguments du monde, ce serait difficile. Elle pourrait seulement reprendre son ancienne vie, celle faite de voyages, ne sachant où aller, que faire de sa vie d’immortelle. Non, elle ne voulait de retourner à ça : vivre sans but.

« Que je la sacrifie comme ça me parait la meilleure option qui s’offre à moi. J’ai déjà vécue plus de six-cent ans à errer, ne sachant quoi faire. Alors oui, ça me parait la meilleure solution. C’est vrai que ça en devient injuste pour les futures victimes, mais si ce n’est pas par moi, il est probable qu’elles meurent par d’autres créatures.»


Une nouvelle fois le silence fit son apparition. On ne pouvait pas dire qu’ils parlaient beaucoup. Ils disaient ce qu’ils pensaient puis se taisait pour attendre la réponse de l’autre. Parfois en enchainant sur une remarque pour faire réfléchir son interlocuteur. Mais à proprement parler, ils ne débattaient pas vraiment. Ils étaient plutôt en train de s’écouter.
Elle vit Natsume prendre la même position qu’elle. Etait-ce dû à la fraicheur qui faisait son entrée avec la disparition du soleil ? Ou, comme elle, certaines paroles l’atteignaient plus qu’il ne laissa paraitre ? Elle reprit alors la parole. Il ne faisait aucun doute qu’ils allaient bientôt se séparer, pourtant, elle continuait de discuter.

« Vous ne savez pas assez de choses à mon sujet pour savoir si je vaut la peine de vivre. »


Elle se tut quelques secondes. Elle n’allait rien ajouter lorsque le début de phrase de Natsume la tiqua.

« Et pourquoi dans mon cas ? La mort d’un humain servirait davantage que celle d’un montre ? »


Maria ne savait pas vraiment s’il faisait référence à lui, de manière inconsciente lorsqu’il avait dit ça. Mais elle tentait le coup quand même. Peut-être lui dirait-il se qu’il souhaitait cacher ?

Message par Invité Dim 2 Sep - 0:27

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Le froid qui se répandait en lui n’était pas seulement causé par la disparition temporaire de l’astre solaire. Les propos de Maria l’empêchèrent de répliquer quoique ce soit. Et cela l’anéantissait. Elle avait raison. Du moins en partie. Soit, il n’était pas en position de critiquer ses faits car il ne la connaissait pas suffisamment, il ne savait rien d’elle hormis quelques bribes de la relation compliquée qu’elle entretenait avec son frère. Mais sa décision de faire souffrir la ville, choix qu’elle avait dû prendre à juste titre selon elle, ne convenait pas au jeune homme. Natsume aurait pu essayer encore et toujours de la convaincre d’abandonner cette solution à double-tranchant, il ne savait que trop bien le caractère impulsif de la vampire, elle ne renoncerait pas facilement. Une seule personne aurait pu la faire changer d’avis. Malheureusement, elle n’était plus là. Comprenant qu’il n’arriverait pas à ses fins, que pouvait-il bien lui dire désormais ? Qu’elle allait mourir pour rien ? Que la prochaine fois qu’ils se rencontreraient –à supposer qu’ils se revoient un jour- ils seraient certainement ennemis ? Comme si les deux interlocuteurs ne le savaient pas déjà. Humains et vampires… Bien que le garçon ait adhéré aux idéaux du Cercle et de cette paix entre toutes les races, beaucoup s’accrochaient à cette vision des uns chassant les autres. Les vampires se nourrissaient du sang des humains, quoi de plus normal que ces derniers finissent par devenir de vulgaires proies ? Tenter de convaincre Maria avec cet argument ne le mènerait nulle part, sauf peut-être à raccourcir encore un peu plus le sursis qu’elle lui avait accordé. Il soupira. Cette conversation n’aboutirait à rien et puis, pourquoi se souciait-il tant d’une inconnue ? Si elle mourrait, cela éliminerait un danger potentiel pour des humains innocents. Et pourtant, il n’arrivait pas à mettre un terme à cet échange. Le plus simple consistait à se quitter là. Il était trop naïf. Natsume attendit un instant avant de reprendre la parole quand la jeune femme le devança. Sa dernière réplique fit grimacer l’étudiant. Elle l’avait entendu…

« Mourir ne sert à rien mais parfois il y a des... exceptions. »

Là encore les mots lui faisaient défaut. Il n’avait pas envie de dévoiler sa situation à cette femme, ce n’était ni le lieu, ni le moment pour ça. Mais il doutait de pouvoir s’en sortir avec une plaisanterie sur ce coup là, il en avait trop dit. Il espérait simplement que sa réponse serait suffisante pour éviter de nouvelles interrogations. Sinon il se verrait contraint de mettre un terme à leur conversation lui-même. Et pas de la manière la plus correcte qui soit. Il avait mal à la tête…

« Vous vous désignez comme un monstre, pourtant vous n’avez rien de désagréable. A côté d’elle, vous n’avez rien d’un monstre. »

En plus de la question de Maria, ces propos le firent réagir. Qu’est-ce qui lui prenait pour sortir des trucs pareils ?! La fatigue ou la baisse de température ? Peut-être même les deux. Ou bien sa migraine naissante lui faisait dire n’importe quoi ? Lui qui cherchait à éviter les malentendus et les interrogations, voici à présent qui les multipliaient. Il était définitivement stupide. Sans laisser le temps à son interlocutrice de répondre, il se remit debout, subissant un assaut de fourmis dans les jambes et les bras par la même occasion. Sans doute la jeune femme allait-elle comprendre que ce mouvement mettait fin à leur échange. Allait-elle l’accepter ? Il le fallait ou alors il faudrait que l’étudiant s’explique davantage. Il fit quelques pas pour se dégourdir les jambes et éviter une nouvelle chute par mégarde. Natsume n’allait pas l’avouer à la vampire mais il ne voulait pas que cette discussion s’arrête ainsi. Et il allait le lui faire savoir. Une façon détournée de changer de sujet.

« Je sais que je ne réussirai pas à vous faire changer d’avis mais accepteriez-vous qu’on se revoit ? N’oubliez pas mon naturel suicidaire. »

Il ne s’était retourné vers elle qu’à partir de la seconde phrase, un léger sourire sur les lèvres et le timbre mué en une tonalité moqueuse. C’était presque risible de rire de ça puisque lui-même était prêt à en commettre un. Mais il savait aussi que ça l’était que de proposer à la jeune femme de la revoir. Un sursaut de conscience le traversa soudain. Si ses maux de tête apparaissaient avec le coucher du soleil, il y avait de fortes chances pour que ça soit… ! Le garçon prit un air embarrassé avant de descendre lentement la pente en sens inverse. Si ses doutes étaient confirmés alors il devait s’éloigner d’elle au plus vite. Tant qu’il ne contrôlait pas encore les apparitions d’Elisabeth, c’était la seule chose qu’il pouvait faire.

« Prenez le temps de réfléchir à ma proposition, vous saurez me retrouver si besoin. Je suis désolé mais je vais devoir vous laisser, je viens seulement de me rappeler que j’avais rendez-vous avec un ami et… »

Le reste n’était qu’une suite d’excuses les moins crédibles qui puissent exister. Même en y mettant le ton et l’attitude, peu de gens seraient tomber dans le panneau et sûrement pas une vampire âgée de 600 ans. Mais l’angoisse de perdre le contrôle de lui-même -et plus encore- perturbait le jeune homme au point de lui faire perdre ses meilleurs mensonges. Pourvu qu’elle ne découvre pas qui il était en réalité.

Spoiler:

Message par Invité Dim 2 Sep - 16:09

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L’éternel silence après quelques paroles prononcées prenait place. Ca en devenait presque systématique. A chaque phrase qu’ils répondaient, l’autre se taisait. Réfléchissant aux dires de son interlocuteur, à la réplique qu’il allait pouvoir formuler pour maintenir la position qu’il avait depuis le début. Cette discussion prouvait une chose : ils ne parlaient pas sans avoir peser le poids de leurs paroles, en mettant de côté quelques phrases prononcées par la vampire.
Natsume parut quelque peu surpris alors qu’elle disait sa dernière réplique. Il lui répondit quelques instants après, comme pour se justifier. Etait-ce le cas ?
Elle lui aurait bien dit qu’il y avait toujours des exceptions, et qu’elle aimerait bien connaitre ses raisons pour penser de la sorte de sa propre existence, mais elle s’abstient. Bizarrement, elle n’avait pas envie de le forcer à lui dévoiler quoi que ce soit. Elle aurait probablement pu l’obliger par la violence mais avec sa promesse, ça tombait à l’eau. La briser simplement parce qu’elle était curieuse l’aurait fais passer pour une vampire de bas étage. Bref, elle n’ajouta rien sur cette réplique.
Maria arque un sourcil alors qu’il poursuivait dans son discours. A côté d’elle ? A qui fait-il référence ? Avait-il rencontré un être plus sombre et sanguinaire qu’un vampire ? Elle ne voyait qu’une race qui correspondait mais elle ne courait pas assez les rues pour qu’il ait pu en croiser un. La vampire eut un léger frisson en repensant à cette rencontre. Il était difficile voir presque impossible de vaincre un des ces créatures.
Elle répondit pour se changer les idées. Elle n’avait pas la moindre envie de repenser à cette garce.

« C’est dans la génétique vampire d’être attirante… Pour mieux tromper et faire tomber les humains sous notre charme. »


Elle allait lui demander à qui il penser, mais son interlocuteur se leva alors. Vacillant un peu, mais ça aurait pu être pire. Elle ne se leva pas pour lui venir en aide. Premièrement, parce qu’elle n’en avait pas envie. Et deuxièmement, parce qu’elle doutait qu’il le prendrait mal. Même si elle n’aurait pas dû s’en soucier. Elle agissait vraiment bizarrement avec cet humain.

« Il me semble que je vous ai donné ma parole précédemment, donc il est certain que nous nous recroiserons. »

Alors qu’elle se leva enfin à son tour, il déblatéra des excuses pour écourter leur entrevue. Ca ennuyait légèrement Maria de le voir partir sans savoir plus de chose à son sujet mais en même temps, elle commençait à avoir faim. Elle n’avait pas bu assez de sang puisqu’elle en avait prélevé juste assez pour chasser ses vertiges et maux de tête. Elle allait donc prendre une autre direction.


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