| par Invité Ven 15 Avr - 16:37
| Amarra avait finalement sombré peu après Clémentine et quand elle s'était éveillé, la jeune neko se tenait de dos, la porte de la salle de bain ouverte. La louve se releva au moment ou l'enfant se tournait vers elle quand une brusque explosion l'envoya à terre. La jeune humaine se cogna contre le parquet froid et sentit son coude lui faire un mal de chien. Elle se doutait que son corps soignerait ce désagrément et c'est ce qu'il fit alors qu'elle se remettait une nouvelle fois sur ses pieds. Elle rejoignit la jeune neko qui s'approchait des fenêtres quand soudain une forme noire fondit vers elles. Amarra, apeurée, bondit en poussant un cri qui ressembla fort à un aboiement et attrapa Clémentine, la poussant au sol alors que la boule d'énergie frappait la barrière et, par la force de l'impact, fit éclater les fenêtre dans un boucan du diable. La lycane resta un instant immobile, l'hybride dans les bras, la serrant contre elle, tentant de calmer son instinct afin qu'elle ne devienne pas une louve puis elle sentit Clémentine bouger et la relâcha, la laissant aller regarder à la fenêtre. La libraire se releva lentement en se forçant à respirer profondément et en époussetant ses vêtements. Elle vit la jeune hybride regardait par la fenêtre avant de se détourner puis la regarda. Leurs regards se croisèrent et elle revint vers elle.
- Il faut qu'on aide ces gens, ils sont épuisés et affolés. Leurs plainte mentales vont me rendre folle.
La louve haussa un sourcil étonné, comprenant que la jeune neko était probablement télépathe. Elle détourna les yeux, se sentant mal. Elle n'aimait pas les télépathes, non pas en tant que personne mais leur pouvoir la rendait folle... Elle se sentait mise à nue face à eux et cela l'irritait profondément... Elle releva la tête et la hocha silencieusement. Son visage s'était fermé et son regard s'était fait lointain. Sans attendre, elle s'approcha d'une femme et l'aida à se relever avant de la conduire au bord du mur ou elle la fit s'assoir avant de faire de même avec un homme, le soulevant avec aisance malgré sa carrure, le rassurant d'une voix posée. Se tournant vers Clémentine, elle prit la parole :
"Le mieux serait que tu ailles chercher de l'eau, cela pourrait leur faire du bien... Des couvertures aussi ne serait pas mal."
Elle pensait que ce serait plus simple pour l'enfant de l'éloigner des humains, ainsi elle pourrait peut être moins entendre leurs plaintes et ce serait moins physique aussi... La louve continua d'aller de personne en personne, proposant son aide. Au bout d'un moment, elle s'approcha d'un homme afin de lui proposer ses services le voyant immobile et tendit la main vers lui. Ce dernier se retourna soudain et repoussa d'une frappe sec le geste de la jeune femme qui se figea de surprise, découvrant alors son visage déformé par le dégout et la colère.
"Me touche pas, sale monstre !"
Amarra se figea telle une statue, sentant la chaleur quitter son corps et sa peau devenir aussi livide que celle d'un cadavre. L'homme lui, se recula en éructant sa rage.
" Je t'interdis de t'approcher de moi, démone ! Tu ne vaut pas mieux que ses autres monstres avides de sang. Tu aurais mieux fait de rester dehors avec l'autre engeance du Diable, là ! Cette petite chatte aurait mieux fait de crever. Tiens tu aurais du la bouffer comme ça ça aurait fait un monstre de moins !"
La jeune femme se reçu les insultes en pleine figure et chaque phrase se planta dans son âme et lentement une rage sourde monta en elle tandis que l'homme continuait de lâcher des monstruosités sur elle et Clémentine. Soudain l'homme cracha une dernière phrase avant qu'Amarra cède.
"Quand à l'autre bestiole, là... cette lightness, elle n'est bonne qu'à donner des ordres mais je suis sûre qu'elle nous donnerait en pâture aux monstres si ça pouvait la sauvArgh"
Amarra le souleva d'une geste lent, la main enserrant sa gorge comme si ça n'avait été qu'une brindille. Son regard sombre était devenue aussi claire que du miel mais on y décelait clairement un éclat malsain presque animal. Son visage était aussi glaciale que la mort et ses prunelles étaient braqué sur cet homme ventru qui se démener pour échapper à la poigne de fer de la lycane. Un grondement s'échappa de ses lèvres tandis qu'un silence de mort s'était posé dans la pièce. Puis lentement, avec un calme étonnant, la louve parla, détachant chaque syllabe avec lenteur :
"Ne t'avise plus jamais de traiter les miens de cet manière humain où le seul repas que j'aurais ce sera tes tripes baignés dans ton sang tandis que les charognes dévoreront tes yeux exorbités sur ton cadavre. Est-ce clair ?"
L'homme avait viré au rouge puis bleu pour finir au blanc autant par la rage et la poigne de la louve puis par manque d'oxygène et enfin à cause de la peur. Il lâcha un "oui" quasiment inaudible puis la louve le lâcha et observa cette loque humaine qui soufflait comme un boeuf en crachotant.
"Quand aux monstres, ici, il n'y en a que deux et ce sont toi et moi. Moi je n'ai pas de solution pour me soigner mais il semblerait que ta connerie soit aussi un monstre qu'on ne peut soigner. Quelle fatalité n'est-ce pas ?"
Un sourire déchira la froideur de son visage mais il était crispé comme forcé et elle se détourna complètement de l'homme et demanda à la volé :
"D'autres volontaires pour me dire ce qu'ils pensent ? Je suis ouverte à toute remarque quand à mon état. Si vous ne voyez rien à redire, je peux donc reprendre mon activité d'aide ?"
Le silence répondit à ses questions et la jeune femme inspira, repoussant son excès de rage qui avait bien failli coûter la vie à cet abrutis puis son regard vira sur la porte et se posa sur l'hybride qui était revenu. Amarra la fixa un instant puis se détourna. Depuis combien de temps était-elle là ? Avait -elle entendu les propos de l'homme ? Un soupir s'échappa de la bouche de la jeune femme et elle parla alors d'une voix lasse.
"J'ai besoin d'une pause. Veuillez m'excuser."
La libraire retourna d'un pas posé jusqu'à la salle de bain et ferma la porte puis se dirigea vers les lavabos avant de se regarder dans la glace. Ses prunelles d'or étaient toujours là et face à cette vision, elle poussa un cri de rage et frappa la glace d'un geste hargneux, détruisant son reflet et cette image du monstre qui vivait en elle. Le verre tomba au sol en un bruit clair tandis que des morceaux percèrent sa peau, rentrant dans sa chaire. Le mur derrière avait reçu son poing qui s'était planté dans le béton, faisant un cratère. Amarra avait baissé la tête, fermant les yeux, inspirant et expirant profondément afin de maintenir le démon en elle. Pourtant les paroles de l'homme résonnait encore à ses oreilles et elle revoyait son visage écœuré. Lentement son corps se secoua et elle s'écroula à genou en sanglotant. Elle était devenu un monstre... Elle avait pris la vie et elle pouvait le refaire si aisément. Elle en avait eu tellement envie... Elle avait pendant une seconde voulu enserrer cette gorge pour le faire taire. Elle ne voulait plus entendre ses horreurs sur Alissa, sur Clémentine... sur elle. Elle avait eu tort de rester et de se montrer. Elle n'était plus humaine, elle ne valait pas mieux que les créatures qui s’enivraient de sang dehors et c'était cette pensée qui l'excluait de la lumière. Au fond, elle n'était plus Amarra... Plus rien ne le reliait à cette existence révolue... plus rien. Ni Thibault, ni Nargreige, ni personne. Mais après tout elle n'avait qu'à changer de vie non ? Abandonner la librairie, détruire toute trace de son passé comme on souffle une bougie. Était-ce une bonne solution ? Que devait-elle faire ? Au fond même elle l'ignorait.... |
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