A première vue...

Loin de la ville, loin du bruit, loin du béton se trouve un quartier bien plus silencieux et bien plus riche en couleurs et en matières. Au bout d'une des rues vastes et propres vous trouverez une villa aux proportions généreuses, faite de pierre grise, montrant un goût prononcé pour ce qui est grandiose et ancien.
Pas de grande grille pour la séparer du reste du monde, mais une simple haie d'un mètre trente entretenue avec soin pour la démarquer du reste de la rue. Le portail en bois, à l'image de la haie, n'est pas haut, il est d'ailleurs de la taille même de cette haie touffue et bien verte. Tout en passant cette première barrière vous menant au monde de Laëllyra vous passez sous une arche de lierre, qui finalise cette entrée.

Le long du petit chemin pavé de pierres blanches, de petits rosiers vous font voir les rares couleurs chaleureuse dans ce monde constitué de gris et de vert, couleurs qui semblent prédominer partout où vous pouvez poser les yeux. La villa est du même ton que les montagnes que l'on voit au fond, l'herbe, partout, est rase et verte. Élégante, droite et froide, la demeure est bien à l'image de sa maîtresse, qui la trouve parfaite.

La villa est assez longue et a un étage, une grande porte en bois vous sépare désormais de l'intérieur de ce chez soi que la fée a pris soin à cultiver. Aucune sonnette en vue, ni d'interphone. Seule une cloche qu'il faut faire sonner, comme à l'ancienne se trouve juste sur le pas de la porte.

Sonne qui veut,
Rentre qui veut.

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Le pas de la porte franchi, vous entrez désormais dans un monde où tout est léger. Bien que les murs restent ces mêmes murs de pierres gris, vous pénétrez dans une grande pièce ouverte, le vestibule n'est autre qu'une sorte de grande salle d'attente, voire un salon. Sur votre droite vous trouverez un porte-manteau, vous avez moins d'un mètre à parcourir et vous avez quelques marches à descendre. Vous êtes arrivé dans le domaine de la jeune femme, la lumière pénètre de tout endroit possible et imaginable. Une table basse et quelques poufs vous invitent à vous asseoir et à vous mettre à l'aise. Tous les meubles sont en bois et ce patio est entouré de fines colonnes. Si vous préférez rester debout et admirer ce qui vous entoure, n'hésitez pas, si on pousse sur la gauche, on va arriver du côté de la bibliothèque.

Pour le moment à part les quatre murs porteurs, vous n'avez encore aucun autre mur dans cette vaste demeure, mis à part ces rideaux de soie qui se laissent porter par la brise. Eh oui, si le temps le permet la maîtresse des lieux garde tout ouvert car elle aime sentir le vent parcourir les pièces, car elle aime voir ces fins rideaux rouge, à l'image des poufs et de ces roses qui vous ont accueillies, voleter de ça et de là.

Lorsque ce fin rideau a été délicatement repoussé, vous pénétrez dans une vaste pièce remplie de vieilles étagères ou reposent des collections entières de livres. Une grande partie de ces livres sont des livres que nul ne lira, de vieux livres à reliure de cuir, de vieilles collections. Poésie, philosophie, fiction, intrigues policières, il y en a pour tous les goûts.

Rentre qui veut.
Visite qui veut.

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Le patio reste toujours en vue, peu importe les pièces que vous visiterez ou traversez. Si vous le perdez de vue, sachez que vous n'êtes plus la bienvenue. Il se dresse bien un mur de pierre dans la maison, mais c'était ce mur qui était sur votre droite en rentrant, un long mur avec une petite porte en bois qui mène vers la cuisine, la cuisine est vaste et très bien équipée, c'est une des rares pièces où l'on trouve beaucoup de neuf et de moderne. Dans cette même cuisine il y a une sorte d'établi, qui sert d'un grand garde-manger.

Même Laëllyra n'y rentre guère souvent dans ces lieux. Et oui, si une jeune femme de vingt ans peut se permettre telle villa, croyez bien qu'elle a aussi les moyens pour femme de ménage et cuisinière. Elle aurait pu prendre un jardinier, mais c'est elle qui s'occupe de son jardin et de son patio, qui au final est une sorte de cour intérieure. Il faut croire que les fées ont la main verte.

Donc, ce patio. Imaginez une petite cour intérieure, de dix mètres sur dix mètres. Un carré vert? Non! Oh combien organisé, coloré et choyé est ce petit carré. De vieilles colonnes font le tour de ce carré, un petit banc est lové dans son coin inférieur gauche, un grand buisson de roses grimpantes aux fleurs on ne peut plus rouge tapisse les colonnes derrière ce banc. Du rose, du jaune, du orange, du violet et du blanc. Toutes sortes de couleurs, toutes sortes de fleurs. A toute époque ce lieu est symbole de vie.
Même si elle n'est pas douée pour les relations humaines, la jeune fée sait y faire avec ses fleurs, qu'elle soigne, à qui elle parle parfois et ce des heures durant.

Visite qui veut.
Admire qui veut.

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L'étage du bas est donc fait pour la visite, mis à art ce coin cuisine. Il y a bien ces toilettes tout en carrelage bleu et blanc qui sont aussi vastes que bien entretenus, mais ce n'est qu'un passage pour les rares visiteurs qui mettent le pied chez elle. Vient alors, le deuxième étage, l'étage du haut, celui où elle vit, si elle n'est pas dehors avec ses fleurs ou en ville en train de faire du shopping.

Si vous étiez passé à côté de ce petit escalier en colimaçon fait de pierre, il est l'heure de le trouver dans le coin du salon et d'y monter. Vous y verrez de nouvelles pièces et un peu plus de ce château fort que la belle dame froide s'est faite construire.

Une maison,
Un repère.

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Tout comme à l'étage du bas le sol est fait de vieux plancher, le palier est vaste et lumineux, en effet, le patio étant à ciel ouvert, la lumière pénètre aussi bien, si ce n'est plus à cet étage puisqu'aucune colonne, aucun rideau, aucune verdure ne prend de place. Une grande baie vitrée entoure ce qui serait un trou béant et forme une sorte de couloir.

Des poufs et des sofas traînent ici et là, tout comme en bas, toujours pour mettre à son aise, le moindre visiteur. Mais il y a un détail de plus sur ce palier, une longue table jonchée d'instruments, il faut se rapprocher pour voir des pinceaux, des tubes de pentures, un coffret avec fusains et crayons. Sur le bureau on peut toujours trouver le dernier dessin, la dernière peinture, à laquelle elle a consacré son temps.

Un repère,
Un secret

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Dépassez le palier et vous aurez une porte, une porte dévoilant ce lieu que personne n'a partagé avec elle et qu'elle garde pour elle. Vous imaginez une chambre de princesse peut-être? De ce violet qu'elle aime tant?

Détrompez-vous.

La pièce est certes vaste, mais elle est noir et blanche. Le lit est large et confortable, mais la soie dans cette chambre n'est encore une fois que pour les rideaux. Les meuble ne sont pas de vieux meubles en bois, mais bien des meubles flambants neufs et emprunts de toute la modernité possible. Arrivez-vous à visualiser la chambre?

Sûrement pas.

La pièce a beau être faite de noir et de blanc, elle est lumineuse, et non seulement parce qu'elle est vaste, mais parce que le mur qui donne vers l'extérieur est fait de deux longues baies vitrées. Avancez donc et bougez ces rideau de soie. Que voyez-vous? Une large terrasse! Une petite table et une petite chaise, une chaise longue aussi pour faire des bains de soleil quand mademoiselle en a envie.

Un secret,
Une prison.

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Grand, ensoleillé, plein de richesses, de vieux comme de nouveau.
Et pourtant vous n'avez pas tout vu, vous n'avez pas vu l'essentiel. Retournez-vous, pas besoin de passer la baie vitrée, pas besoin d'aller voir cette large piscine abritée pour les jours de mauvais temps. Oubliez le vaste terrain dignes de longues promenades.

Dirigez-vous vers la salle de bain attenante à la chambre. La baignoire qui fait angle est bien elle non? Elle a même une petite marche qui permet de s'asseoir. Dans les murs, en hauteur il y a de petites enceintes qui ont été emménagés et oui, mademoiselle a même pensé à faire en sorte d'avoir de la musique quand elle veut prendre un bain d'une bonne heure. D'ailleurs, dans une petite armoire elle a moult sels, savons et autres pour agrémenter l'eau du bain à son humeur.

Qui ne voudrait pas de cela?

Vous l'avez vu maintenant? Là, sur l'évier ... oui enfin à l'évier dont elle se sert. Une unique brosse à dents. Vous comprenez maintenant? Partout où elle va, il n'y a rien qu'un exemplaire de tout.

Qui voudrait de cela...

Elle s'est convaincue qu'elle le voulait. Elle est persuadée que c'est son rêve qu'elle s'est faite construire. Elle refuse de voir que son rêve s'est envolé depuis longtemps et qu'elle la perdu. Sa demeure, à son image est belle, élégante, mais froide et seule.