Message par Invité Dim 8 Nov - 16:13

Depuis déjà un petit moment ses réserves monétaires ne cessaient de décroître dans son compte et sa situation actuelle ne lui permettait pas de changer la donne. Ce matin après avoir quitté son appartement, ses pensées étaient rivées sur le bar où il allait jouer ses parties de poker. Jusqu’ici, il avait réussi à falsifier son âge sans que personne ne puisse constater que ses cartes d’identité n’étaient pas valides et le pourquoi de sa présence dans un lieu où il avait été mineur. Son assurance et sa manière de se comporter en public, lui avait donner un coups de main à paraitre plus mature de plus. Un emploi était disponible à cet établissement ou deux plutôt. Être videur ne lui plaisait guère, mais le jeune homme savait qu’il lui manquait encore certaines connaissances en la matière. Cependant un autre problème lui avait traversé l’esprit durant le trajet. Serait-il capable de faire face à madame Delacroix sans rougir? En temps normal, c’est lui qui tentait de charmer les dames avant de se faire charmer, par contre cette femme n’avait même pas eu besoin de le faire. Il l’avait à l’oeil depuis un bon moment déjà, mais ce n’était ni son apparence, ni sa manière de se déhancher qui l’avait fait succomber. Le regard de cette femme n’avait rien d’une sainte, on aurait dit celui d’un prédateur. À la fois effrayé et fasciné il avait eu ce sentiment de déjà vu quelque part. Un regard aussi intense, un sourire énigmatique accroché aux lèvres, jamais il n’aurait cru voir l’acharnement qu’il avait prodigué à ses dessins pouvoir être comparer à la réalité. Pouvait-il vraiment le faire ? Pouvait-il demander à travailler au même endroit que cette femme ?

Son voyage arrivait enfin à son terme lorsqu’il était devant les portes menant au bar. Le rouquin voulait tout de même s’assurer que tout était en ordre sur lui avant de se présenter et revoyait tout ce qu’il portait sur lui : Une chemise d’un teint sombre qui s’accompagnait d’un pantalon de la même couleur avec des rayure grise tout deux passé au fer à repasser. Des gants troués pour les doigts qu’il gardait dans sa poche arrière, ses cheveux légèrement coiffés, mais qu’il aime laissé quelques mèches tombés sur son visage, il avait ôter ses boucles d’oreilles de risque que cela ne soit pas bien vu durant la rencontre et s’était parfumé un peu. Pourquoi s’était-il parfumé déjà? Il était là pour une recherche d’emploi et non pas un rendez-vous galant? Pourtant il n’avait pas pu s’empêcher de sourire, le regard vers le ciel, les pommettes qui prenaient déjà un teint rougeâtre. Qu’il se trouvait stupide ces temps-ci. Jamais il ne cessait de ce poser la question sur comment ne pas tout faire foirer, juste parce qu’il aimerait travailler au même endroit que la demoiselle qui lui avait aspiré son âme sans le savoir. Il devait avoir un côté masochiste pour prendre autant de risques, surtout qu’il ne pensait pas qu’elle lui donnerai la moindre chance. Chasser une prédatrice alors qu’il se trouvait sur son territoire était pire qu’une partie de carte, dont il ne serait aucunement prêt à miser le moindre euro. Était-ce la raison pourquoi il trouvait cela amusant ? Il avait complètement perdu la tête et il aimait la sensation que cela lui procurait.

« Putain! Jamais on ne t’as vu sur ton 31 pour l’une de tes parties ! Est-ce qu’il y aurait quelqu’un qui t’as tapé dans l’oeil Freddy ? »

« Ce qui m’a tapé dans l’oeil depuis que je suis arrivé est le potentiel de cet établissement Paolo et son personnel dédié à son bon fonctionnent. Et arrête de m’appeler Freddy ce n’est pas professionnel ! » Avait-il répliqué, sourire en coin alors que tout le monde aux alentour purent entendre le claquement de leur paume l’une contre l’autre pour se serrer la main.

Paolo était le seul portier qui savait que le secret de Fred, mais l’avait tout de même laissé passé. Le jeune homme était reconnu pour ne jamais faire d’embrouilles à qui que soit et connaissait ses limites à propos de l’alcool. Être responsable et discipliné était pour le portier plus important que le simple fait d’avoir l’âge pour rentrer dans ce genre d’endroit et Fred s’était bien distingué de beaucoup d’autres. Même que parfois, tout deux restait ensemble à parler de tout et de rien et Paolo ne pouvait s’empêcher maintenant de croire qu’il avait à faire à un bon gars. Le grand costaud lui présenta l’entrée pour lui permettre de traversé la barrière entre le monde normal et celui des jeux, du désir et de l’alcool.

Dès le moment où il avait posés les pieds dans le bâtiment, Fréderic avait penché sa tête vers l’arrière, pris une grande bouffée d’air avant de tout expulser sans se presser. Les paupières fermés, il écoutait toutes les conversations sans en comprendre une seule. L’odeur du cigare vint lui jouer dans les narines et le bruit des verres qui s’entrechoque le faisait rire, mais quand il ouvrit les yeux, sa vision s’était aussitôt tournée vers la table de poker la plus proche, alors que Jé était entrain de perdre sa manche. Un sourire mesquin au visage, il aurait été tentait de se refaire un peu en prenant tout ce que le gagnant avait accumulé, mais quelqu’un l’avait légèrement bousculer pour le sortir de ses songes et sans surprise, il se mit à faire la grimace à Nin, qui lui avait renvoyé en retour. Puis vint lui dire avant de monter les marches à côté du rêveur :

« Encore à savourer le moment pour la centième fois ? »

« Je n’y peut rien ! J’ai l’impression d’être chez moi ici ! » Lui dit-il en avant de rire.

Il s’était enfin décidé à traverser les tables devant lui en saluant tous ceux qu’il était habitué et répondre par un sourire énigmatique à chacun qui demandait pourquoi il était aussi bien habillé. Arrivé devant le bar, les présentations n’étaient pas nécessaire, mais il avait tout de même prévenu de la raison de sa présence aujourd’hui et qu’il allait attendre qu’on appel pour se présenter où il le devrait. Pendant ce temps, il regardait en direction des tables, où les parties de cartes étaient les plus payantes et tentait de se mettre dans la peau du joueur dont il voyait le jeu.

Invité

Message par Invité Lun 9 Nov - 19:45

Toute journée a son rituel. Certains l’entamaient par un footing matinal, tandis que d’autres préféraient un petit moment d’intimité sous les couettes, à peine le soleil pointait-ils le bout de son nez. Mais si de nombreuses races s’éveillaient avec les chauds rayons de l’astre solaire, ce n’était pas le cas de toutes. Sans aller jusqu’à faire dans le stéréotype du vampire appréciant un bon bain de sang tandis que le soleil laissait doucement la place à la lune dans le ciel, Morganne se plaisait à demeurer une petite heure dans sa baignoire, se languissant, le corps presque entièrement enveloppé d’eau chaude, laquelle tiédissait au fur et à mesure que s’étiraient les minutes. Une fois détendue et plus sereine, la jeune femme se laissait vêtir, complimentant ou réprimant ses domestiques lorsque la situation l’exigeait. Alors seulement, habillée, maquillée, pomponnée, en un mot, prête, la vampire se faisait conduire aux portes de son établissement. Dire qu’elle ignorait la réputation et le déroulement des soirées organisées au sein du Bouken avant qu’elle n’en fasse l’acquisition. Seulement, elle ne pouvait qu’apprécier de voir autant d’animation, chaque nouveau soir, qu’importe le jour de la semaine. Sans doute que l’annonce de la défaite de ceux que l’on regroupait sous le terme de rebelles, y était sensiblement pour quelque chose. Rassurée, la population sortait plus volontiers, arpentant les rues. Plus tard aussi. Ignoraient-ils que c’était à leurs risques et périls en dépit des efforts du Cercle pour garantir la paix à ses citoyens ? Plusieurs crimes ou agressions avaient été commis. Il n’en fallait pas plus pour alimenter les rumeurs.

Derrière ses lunettes teintées, la gérante balaya la vaste salle d’un regard attentif. Elle ne fut pas longue à repérer les visages familiers de ceux qui l’étaient un peu moins en revanche. Peu lui importait : tout le monde était le bienvenu ici, à condition de respecter les règles de l’établissement. En croisant le regard furtif et silencieux de Nin, la vampire se dirigea souplement vers elle. Sans le bruit significatif de ses talons résonnant sur le sol du Bouken, on aurait pu croire qu’elle glissait littéralement entre les tables. Vampire ou non, il ne fallait pas exagérer la vitesse et l’aisance de mouvements des créatures de la nuit. Un vampire volant, ça ne s’était encore jamais vu ! Sauf dans les films, que peu de leurs congénères appréciaient étant donné le peu de réalisme qu’ils mettaient en lumière concernant leur race. Et on ne pouvait pas les blâmer pour cela. Il suffisait d’avoir entendu parler de Twilight pour se faire une idée sur le sujet. Ce soir-là, Morganne portait une robe noire asymétrique contrastant à merveille avec sa chevelure de feu : de face, elle lui arrive au-dessus des genoux, à la manière d’une jupe, ce qui lui permettait de porter des bas élégants par la même occasion. En revanche, le vêtement descendait plus en aval dans le dos, atteignant presque les mollets de l’intéressée. Le tout épousant bien évidemment ses formes généreuses. Même si cette robe ci était moins appréciée de la vampire pour son décolleté, jugé à juste titre comme étant moins plongeant sur ce modèle ci comparé aux autres robes qu’elle portait d’ordinaire, formant un simple losange de tissu ouvert au niveau de la poitrine de la jeune femme, dévoilant uniquement la partie supérieure de ses seins. Et pour cause : un entretien d’embauche l’attendait ce soir-là.

Enfin, tout dépendrait de l’attitude du jeune homme qu’elle devait rencontrer. Ses filles prétendaient l’avoir aperçu à plusieurs reprises au Bouken, de même que les videurs qui se relayaient à tour de rôle dans la semaine. Ainsi, l’intéressé était un habitué des lieux. Intéressant. Jusqu’où pourrait-il l’être en face d’elle ? Avant d’entamer sa tournée habituelle, la vampire s’autorisa une brève visite du côté des loges de ses filles, pour s’assurer que tout allait bien, que personne ne se crêpait le chignon pour des broutilles et tous les tracas que pouvaient connaître de jeunes demoiselles dans la fleur de l’âge entre elles. Chacune avait ses clients et il n’était pas question d’aller empiéter sur les plates bornes de sa voisine de loge. Là-dessus, Morganne était intraitable. Cela fait, elle revint dans la salle principale de l’établissement, disposée à saluer certains de ces mêmes visages qu’elle avait reconnus plus tôt. Seulement, elle aperçut soudain la silhouette qu’on lui avait décrite, accoudée près du bar. Esquissant un sourire, la jeune femme se décida de bousculer ses habitudes. Il serait toujours temps de cajoler tous ces mâles faussement indignés d’être ainsi délaissés pour les beaux yeux d’un petit nouveau. Arrivée à sa hauteur, la gérante entama la conversation le plus naturellement du monde.

« Il est bien triste de rester ainsi, accoudé au bar, sans même un verre à la main vous ne trouvez pas ? »

Sans réellement attendre de réponse de la part de son interlocuteur pris de court, la vampire se tourna en direction du barman dans la foulée.

« Joshua, un Bloody Mary pour moi. Et ce qu’il prendra. » ajouta-t-elle en désignant fugacement l’humain d’un mouvement imperceptible de la tête.

Le barman en question hocha la tête, marquant par là qu’il avait entendu la requête de sa patronne pour s’acquitter aussitôt de sa tâche, sous les yeux des deux interlocuteurs. Morganne l’observa faire quelques instants puis reporta son entière attention sur la personne de l’humain.

« Vous me paraissez plus jeune que dans les descriptions que l’on m’a faites de vous, Monsieur… ? »

Ecoutant la réponse de son interlocuteur, la vampire bénéficia du temps nécessaire au dénommé Joshua pour leur préparer leurs boissons respectives. Sans jamais manquer de respect à l’humain, elle remercia l’intéressé au passage et porta son verre à ses lèvres, laissant libre court aux éventuelles justifications de son interlocuteur, si toutefois ce dernier se lançait là-dedans. Soudain, elle reposa le verre à peine entamé et descendit ses lunettes teintées pour planter son regard aux reflets sanglants dans celui de Frédéric.

« Vous paraissiez désireux de disputer une partie de poker. En accepteriez-vous une contre moi ? »

Bien entendu, si le concerné acceptait, il leur faudrait définir les règles de cette partie. Ou plutôt les enjeux pour être exact. Car il existait différents types de poker, à commencer par le strip-poker... A moins que son interlocuteur ne la défie de l'engager s'il venait à gagner contre elle ? Pour le coup, Morganne était réellement curieuse d'entendre ce qu'il allait lui répondre. Est-ce l'humain allait se dégonfler ou au contraire, relever le défi ? La partie pourrait se révéler plus risquée qu'elle ne le laissait présager aux premiers abords.

Invité

Message par Invité Mer 18 Nov - 1:55

Il pointait à la dame à ses côté le joueur qu’il fixait de dos et avait commencé à lui expliquer d’une voix excitée :

« Ce gars-là possède trois dames et une paire de rois. Ce qui est vraiment pas mal et il est sûr de son coup. La personne en avant de lui...J’ai l’impression qu’il essai de se la jouer un peu trop décontracté, je n’aime pas ça. Je miserai un peu plus pour faire monter la pression dans la limite où je ne me mettrai pas en danger si tôt. »

Frédéric n’avait même pas pris la peine de se retourner pour savoir qui se trouvait vraiment à ses côtés! Si cela avait été le cas, jamais il n’aurait commencer son entrevu de cette façon. La surprise finie par arriver au moment où il s’était retourné vers le barman, pour lui commander un Vendetta. Elle était là, sous ses yeux, celle qu’il lui avait volé son cœur ! Comment avait-il osé lui parler de partie de carte dans une telle situation ? Son visage se mit à rougir et il se cramponnait légèrement sur sa chaise. Fred tentait en vain d’apaiser le tambour dans son ventre, qui frappait de plus en plus fort, jusqu’à donner l’impression de vouloir sortir. Tant pis! Il allait devoir se montrer de taille, même si son corps le suppliait de faire autrement. Une remarque sur son apparence ainsi que son nom pour commencer. Ce n’est pas si mal non ? Il pouvait au moins faire ça non ?

« Je m’appelle Frédéric Morel, originaire de Lyon. Nous sommes arrivés ici moi et mes parents durant les Trois Jours Sombre et depuis peu, je vis seul et tente de le faire du mieux qu’il m’est possible. J’aime beaucoup cette endroit, (J’ai trop parlé ! Merde ! Le sujet principal vite !) j’aimerai aussi devenir barman dans cet endroit. Je ne connais pas touts les cocktails les plus populaires, mais je suis quelqu’un de très sociable, toujours à l’heure et qui apprend vite. Je sais que je risque d’avoir un peu peur au départ pour m’attacher à des non-humains, mais je crois en la solidarité et je veux la partager avec tout le monde à l’avenir !...Ais-je été trop long sur le sujet ? »

Il avait écartillés les yeux lorsqu’il se rendit compte ne pas avoir répondu par rapport à son âge. Devait-il lui avouer ou non ? Cela pourrait mériter son renvoi immédiat sans pouvoir revenir ici et par la même occasion. Il n’aurait plus jamais la chance de la voir. C’est avec donc un sourire d’ange qu’il allait répondre.

« Je me suis beaucoup attaché aux personnels de cet établissement et fais très attention de ne pas les nuire durant leur séance de travail. Le fait de se montrer responsable nous donne une chance de paraître plus vieux qu’on ne l’est vraiment n’est-ce pas ? Possible que cela ait joué dans la façon que l’on me percevait lorsque vous l’avez demandez. »

Continuer à discuter ainsi ne ferai que rajouter des soupçons à son sujet et avait préféré s’en tenir à ça. Par contre, jamais il n’aurai pu s’attendre à ce que la femme qu’il désirait ne lui balance l’idée de la vaincre au poker. Des pensées obscènes vinrent l’assaillirent aussitôt tandis que, tissu par tissu, il l’a dénudé peu à peu dans sa tête. Cet endroit commençait à l’étouffé ou la température avait grimpé en flèche ?

Attendez un instant...

C’était quoi se reflet dans les yeux de cette si belle demoiselle? Ce détail le fit sortir de ses rêves pour tenter de comprendre ce qu’il venait de percevoir. Aucune réponse ne semblait lui sourire mieux que ce qu’il craignait : Elle n’était pas humaine. Mais bon, peut-être que c’était aussi les effets de lumière dans la salle ou bien la couleur écarlate de ses lunettes, dont son reflet s’était retrouvé dans les yeux de Morganne. Oui ! Il y avait tant d’explications possibles qu’il pouvait mettre de côté le surnaturelle ! Mais pourquoi refusait-il qu’elle soit différente? N’avait-il pas signifier à quel point il voulait...Ah ! Changement de sujet, ou bien il va finir par ennuyer celle qui pourrait l’engager ici. Fred se secoua la tête un moment avant de répondre.

« Jamais je ne dis non à un duel de carte. En ce qui concerne mon gain par contre, je veux quelque chose de très spécial. Je ne le dirai que lorsque l’on aura fait davantage connaissance et j’utiliserai mon atout quand le bon moment sera choisie. De votre côté ? Vous aussi vous avez droit à quelque chose de ma part si je perds. Ne croyez pas que je vais jouer le poste que je désire sur table. Je préfère vous le montrez à la place. Donc qu’est ce que cela sera si vous deviez l’emporter ? Demandez moi n’importe quoi et je verrai comment je pourrai m’y plier avec ce que je possède. »

Il jouait à un jeu dangereux. Bref, comme tout les fois qu’il avait joué ici, mais quelque chose lui disait que cette partie pourrait lui donner un jour la chance qu’il attendait...De se rapprocher, pas à pas, de ce désire qui faisait de lui un martyr.

Invité

Message par Invité Mer 18 Nov - 18:31

Quel délice de voir le rouge monter aux joues de son interlocuteur ! Les battements de son cœur s’affolaient à l’intérieur de sa cage thoracique, tel celui de la proie qui vient enfin de réaliser la présence du chasseur à proximité. Pour un peu, Morganne se serait passée la langue sur ses lèvres, en un pur plaisir carnassier visant à instiller un sursaut de peur chez le jeune humain. Car non, l’autre ne la craignait pas pour ce qu’elle était. Sans doute que le mythe faisant des vampires, des créatures capables d’ensorceler l’âme humaine n’était pas totalement dénué de vérité en fin de comptes. L’envie de planter ses crocs dans le cou de son interlocuteur, pour laisser venir naturellement le sang jusqu’à ses lèvres, tant les battements du cœur de ce dernier étaient rapides, passa brièvement dans son esprit. La soif était une chose, le plaisir de s’y adonner en public en était une autre. Heureusement, elle trouva rapidement à s’occuper à la fois les lèvres et la gorge grâce au Bloody Mary que le barman venait de pousser dans sa direction. Tout en se doutant qu’elle faisait preuve d’impolitesse en portant son verre à ses lèvres sans attendre que le jeune humain en fasse de même, Morganne savait que ce dernier lui pardonnerait volontiers cet affront. L’heure était à d’autres préoccupations. Derrière son air détaché, la gérante écoutait les propos du dénommé Frédéric Morel avec attention. Une candidature spontanée pour devenir barman ? Comme c’était attendrissant.

« Et pourtant, à en croire vos paroles, depuis le temps que vous mettez les pieds aussi, vous n’aviez pas remarqué la présence d’un barman en la personne de Joshua ? » attaqua-t-elle soudain, sur un ton tranquille.

L’intéressé releva brièvement les yeux de son travail en entendant son prénom, avant de jeter un coup d’œil aux deux interlocuteurs, l’air soudain embêté. Cela n’avait jamais été dans ses intentions de causer du tort à qui que ce soit dans l’histoire, aussi fut-il en partie rassuré de voir que la vampire n’attendait pas de commentaire de sa part pour reprendre son travail en s’occupant de nouvelles commandes. Pourtant, dans l’esprit de Morganne, les choses n’étaient pas si mauvaises en perspective. Certes, son établissement comportait déjà un barman – et étant donné l’activité principale du Bouken, cela valait mieux en effet – mais le succès du bar imposait de longues journées. En son for intérieure, la gérante se doutait que Joshua, aussi dévoué et qualifié était-il, ne pourrait pas tenir le rythme tout seul sur le long terme. Avoir deux barmans était un luxe qu’elle pouvait se permettre, pourquoi s’en priver dans ce cas ? Un roulement serait le bienvenu pour chacune des parties concernées elle le savait. Il restait simplement un dernier point à régler et Morganne se félicita de trouver comment y remédier au travers de la partie de cartes qui s’annonçait. Elle écouta poliment la réponse puis les conditions de son interlocuteur. Lorsque vint l’évocation du gain du jeune ambitieux, la vampire arqua un sourcil avant de laisser échapper un rire.

« Vous me faites des cachoteries maintenant ? Ce n’est pas très gentil de votre part, j’aime savoir dans quoi je m’engage Monsieur Morel. Mais puisque je n’ai aucune intention de vous laisser remporter cette partie, je suppose que je peux bien prendre ce risque… Quand à ce que je désire si effectivement je l’emporte… Hum, que diriez-vous d’une entrevue en tête-à-tête ? »

Douce illusion parfaitement maîtrisée. Peut-être que cela venait rebondir sur le propre désir de son interlocuteur qui sait ? Ce n’était pas pour rien que les vampires étaient réputés pour être de talentueux chasseurs. Et en ce qui concernait Frédéric, la gérante se voyait bien déposer un baiser sanguin dans son cou… Une fois satisfaite du petit effet que suscita sa réponse sur la personne du jeune humain, Morganne vint s’installer à une table où se disputait habituellement des parties de cartes. En voyant le duel qui se profilait, les quelques joueurs leur cédèrent volontiers la place. D’un commun accord, il fut décidé de régler l’affaire par le biais d’une partie de poker. Tandis qu’on leur distribuait les cartes, la vampire darda son regard aux reflets sanglants, pourtant habilement masqué derrière ses lunettes.

« Puis-je vous inviter à goûter chacun des cocktails de cet établissement au cours de cette partie Monsieur Morel ? Cela me permettrait de tester l’étendue de vos connaissances en matière de boissons. Vous comprenez qu’il nous faut un barman qualifié pour ce poste et ce, même si vous apprenez vite. »

Les deux adversaires purent enfin découvrir leurs cartes puis celles placées au milieu de la table, au fur et à mesure que les tours se succédaient. Bientôt, viendrait le moment de dévoiler les mains de chacun des deux intervenants. Alors, bluff ou coup de chance ?

[HRP : Je lance le dé pour savoir qui de nous deux emportera la première manche ; tu dois utiliser l'action spéciale avec les dés. A toi de me dire combien de manches tu veux faire et si, on s’oriente vers un strippoker XD dans ce cas-là, ils ne poursuivront pas longtemps dans la grande salle tu t’en doutes. En revanche si on rate tous les deux, on dira qu'ils ont bluffé au même moment.
EDIT : Sauf que j'ai réussi mon coup donc je suppose que tu as perdu ? C'est nul... Tu auras la main au prochain tour du coup ^^"]

Invité

Message par Invité Mer 18 Nov - 18:31

Le membre 'Morganne Delacroix' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Action spéciale' :
Mon futur boss est une beauté ! ( pv Morganne ) [Terminé] 04ix

Invité

Message par Invité Mar 24 Nov - 4:15

Il n’était pas sûr s’il avait été convaincant dans son discours. Cependant, il est vrai qu’il n’avait pas fait attention à la présence du barman, présent et prêt à lui servir son vendetta, qui occupait déjà la même fonction qu’il désirait prendre. Toute son attention était rivé sur une femme dont il ne trouvera jamais son égal et cela avait joué sur son jugement. Frédéric cherchait rapidement un moyen de corriger son erreur et le Bloody Mary lui donnait un peu plus de temps, mais en vain. La seule réponse qu’il pourrait donner et logiquement celle à laquelle son interlocutrice aurait déjà songé peut-être : Un barman ne pouvait faire tout le travail à lui seul ou du moins pas éternellement.

Il se mordit un peu la lèvre en songeant qu’il commençait mal l’entrevu. Par contre, la voir rire de son petit manège avec le mystérieux gain qu’il voulait obtenir le surprit davantage. Fred avait réussi à la faire rire, on pouvait toujours considérer cela comme un début, mais il se sentait trop vulnérable contre elle, comme s’il allait exécuter tous les désires de cette femme et en faire ses priorités. Ce comportement n’attire pas vraiment les gens ou le fait de manière très bref. Morganne avait été directe avec lui en l’informant qu’elle n’irait pas de mains morte contre le jeune homme et c’est ainsi qu’il fallait que ça se passe. Mais ce sentiment d’abandon était revenu le chercher aussitôt quand elle lui avait fait mention d’un entrevu...En tête à tête. Une scène de plus dans laquelle il se perdait tout en prononçant, la tête toujours dans les nuages :

« Ce désire serait partagé en effet madame. »

Ce désire...Ce désire...Ce désire ? Venait-il d’employer ce terme pour lui répondre ? Venait-il de tout gâcher sur un coup de tête ? Là, il se sentait complétement idiot. Il devait se ressaisir au plus vite ou bien même avec une flush royale, Freddy allait certainement perdre juste pour voir la dame satisfaite de l’avoir emporté. Hors de question ! Il allait gagner et lui demander, quand le temps sera bien choisi, de permettre à son vœu de se réaliser. Cependant voilà : La première manche c’était soldée par un échec. Ça s’est passé si vite ! Du coup il était au bar encore avec elle et il était si bien dans sa bulle qu’il avait posés ses fesses sur sa chaise, prit les cartes en main et avait joué sans même sans rendre compte !? Qu’est ce qui c’était passé ? Avait-elle bluffée et il avait couchés ses cartes ou bien tous deux avaient-il montrés leur jeu, alors qu’elle avait la meilleure combine ? Non, cela n’avait plus d’importance. Trois manches pour décider qui allait remporter la partie et il ne devait pas manquer la deuxième ou c’était la défaite assurée. Ses gants avaient gardés la sueur de ses mains et son veston empêchait l’air de circuler sous ses vêtements. Les enlevés fut sa première initiative avant de redemander ses cartes, de nouveau prêt à jouer.

« Heureusement que le strip-poker ne faisait partie du jeu Madame Delacroix. Sinon je me sentirai nu comme un vers, si la chance continue de tourner en votre faveur. » On lui avait déposé un verre tout près et sans attendre ou regarder, avait commencé à en boire le contenu. Il passa sa langue sur ses lèvres avant de laisser tomber : « Daiquiri. »

La deuxième manche arriver déjà à sa fin et le temps était venu de dévoiler le jeu des deux adversaires. Est-ce que sa victoire allait lui échappé à peine avait-il commencé ?

Invité

Message par Invité Mar 24 Nov - 4:15

Le membre 'Fréderic Morel' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Action spéciale' :
Mon futur boss est une beauté ! ( pv Morganne ) [Terminé] 3ci9

Invité

Message par Invité Mer 2 Déc - 21:38

Son petit coup de bluff allait-il fonctionner ? Tenter un tel pari dès la première manche n’était pas conseillé, surtout que c’était également la première fois qu’elle s’adonnait à ce jeu en présence d’autant de personnes, connues comme inconnues. La vampire étouffa un grondement à l’idée qu’on puisse lui coller l’étiquette de menteuse sur le front. Bien que dans le fond, c’était ce qu’elle demeurait. Et contre toute attente, son entreprise fonctionna. En voyant son interlocuteur se coucher devant l’assurance qu’elle manifestait, Morganne lui sourit de plus belle. Si ce dernier était sous son charme comme elle en avait l’intuition – et dont elle usait avec plaisir – la partie prenait un tour moins excitant en définitive. Heureusement pour elle, l’humain n’avait pas la langue dans sa poche et sa remarque l’amusa au plus haut point.

« Dites plutôt que vous n’avez pas eu l’audace de me le proposer directement Monsieur Morel. » répliqua-t-elle du tac au tac.

Et s’il avait en réalité osé ? La gérante se surprit à imaginer son expression, les joues rougies par le culot tandis que la requête franchissait ses lèvres hésitantes. Curieusement, elle se le représentait plutôt bien, à croire que le vampire avait commencé à cerner l’animal. Si elle aurait accepté ? Ne connaissant pas encore sa chance en matière de poker mais gardant en tête la réputation qu’elle s’évertuait à entretenir au sein du Bouken comme à l’extérieur, il y avait peu de chance que Morganne relève le défi en présence d’autant de visages avides de poser leurs yeux sur le corps du perdant. Néanmoins, peut-être aurait-elle apprécié une partie en tête-à-tête… En voyant du coin de l’œil les cartes leur être distribuées de nouveau, la jeune femme se força à sortir de ses pensées pour se concentrer de nouveau. La partie n’était pas terminée pour autant, il restait deux manches. Deux nouvelles chances pour son adversaire de remporter le défi et la récompense qui allait avec. Dommage pour lui, elle récupéra une paire d’as, ce qui lui permet de remporter le second tour.

« Serait-ce qu’on appelle la chance du débutant ? A moins que vous ne soyez plus doué pour reconnaître le nom des cocktails que pour obtenir une bonne main ? »

La moquerie était perceptible dans le timbre de sa voix, tout comme certains rires se firent entendre autour d’eux. Mais loin d’elle, l’intention de l’humilier publiquement. Au contraire, elle appréciait la compagnie de ce jeune humain à la langue bien pendue, moins que ces bestiaux de lycans tout de même, juste assez pour ne pas l’ennuyer en se contentant de rester à sa place. Le bout de la chaîne alimentaire en quelques sortes. Morganne fit signe au barman de préparer un second cocktail – puisque cela faisait aussi partie de son test pour être recruté ou non - pendant que l’intéressé savourait ce qui restait du premier verre.

« J’espère ne pas vous rendre saoul avant la fin de la soirée… Si vous connaissez notre carte, vous devez savoir que nous possédons bon nombre de cocktails, devrions-nous repasser à ceux sans alcool ? » ajouta-t-elle avec un semblant de bonne foi.

Tout en guettant la réponse de son interlocuteur, la vampire attendit que les cartes soient distribuées, une ultime fois. Les jeux étaient faits mais qui sait ? Si son adversaire voyait la chance lui sourire ce tour ci, peut-être lui en accorderait-elle une nouvelle ? Pourtant, ses pensées se concentrèrent rapidement sur autre chose que son jeu : toujours cachées sous la table, l’une de ses jambes s’échappa gracieusement et sans bruit de sa chaussure – même pas en verre – pour venir caresser sensuellement la cuisse de Frédéric. Une simple envie de la principale intéressée. Quelque chose pour pimenter un peu plus la partie, trop facile à ses yeux jusqu’à présent. Et bien évidemment, son visage ne laissait rien voir de ce qui se tramait de l’autre côté des iris à la couleur du sang, pas plus que sous la table en question.

Invité

Message par Invité Mer 2 Déc - 21:38

Le membre 'Morganne Delacroix' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Action spéciale' :
Mon futur boss est une beauté ! ( pv Morganne ) [Terminé] 04ix

Invité

Message par Invité Mar 29 Déc - 2:23

Plus qu’une partie pour décider du gagnant. La chance ne l’avait pas abandonné, du moins il ne pensait que ses défaites avaient pour seule cause les statistiques. Son cœur ne cessait de battre contre ses côtes, comme s’il tentait de s’échapper de sa cage. Ses pensée était seulement rivé sur cette femme qu’il considérait d’une beauté sans égale. Non, il ne perdait pas parce que sa bonne étoile avait disparu. Inconsciemment, il ne voulait pas gagner contre elle, lui appartenir était son souhait le plus chers. Mais c’était une femme de droiture, disciplinée et joueuse toute à la fois. Quelques seconde lui suffire pour se rendre compte de son erreur : Pourquoi serait-elle intéressée par un homme dont la volonté à déjà succombé ? Une marionnette avec laquelle s’amuser pour ensuite la jeter sans une dernière pensée pour lui peut-être ?

Elle parlait, mais il ne comprenait plus ce que la vampire tentait de lui dire. Sa voix avait le même effet qu’un calmant, aucune barrière pour empêcher le charme de s’opérer. Ses pensées avaient cessées toutes réticences et il se voyait avec elle. Tout deux, seul dans un endroit tranquille, personne pour les déranger, ni aucun vêtement pour les arrêter. Coucher sur le dos tandis qu’elle le dominait par dessus, leur peau qui avait prit contact et la sensation de toucher à quelque chose de plus doux encore que tout ce qu’il avait connu. Les mots coquasses murmurer à son oreille, cette épaule qui voulait tant embrasser, cette nuit qui ne voulait jamais voir s’envoler. Des rires se firent entendre autour d’eux et son imagination avait cédé la place à la confusion. Il était toujours à cette table, face à son adversaire, sur le point de perdre la partie sans aucun point et sa confiance en lui-même remis en doute.

Perdre tout de suite le mènerai t-il au même résultat ? Savourer un instant de folie avec cette déesse, qui l’aurait écrasé à son jeu avec une telle aisance? Il fallait devenir sérieux, ne serait-ce que pour cette fois. Un adversaire qui s’avoue vaincu aussi facilement ne mérite pas qu’on le respecte...ou même le prendre en pitié. Quelque chose lui caressait la jambe, pas besoin de pensé davantage. Son cœur palpitait à nouveau et il y a peu, le jeune homme n’aurait pas hésité une seconde l’inviter la belle dans un endroit plus discret, où ils pourraient se laisser aller, danser tout deux sous une mélodie que seul les deux complices connaitrait la chanson. À son propre émerveillement, il avait glissé l’une de ses mains en dessous de la table et pris un court instant pour déposer le bout de ses doigts sur le genou de la dame et avec toute la précaution dont il était capable, se mit à lui caresser en traçant des vagues jusqu’à arriver à son pied où il appuya doucement avec sa paume pour remettre le pied au sol.

« Désolé, jouer avec une telle beauté me fait perdre tout mes moyens et je croyais avoir perdu une carte en dessous de la table. » Un sourire en coin de sa part semblait signifier autre chose. « Vous avez remporté deux manches Mme Morganne et jouer au strip pocker dans ces conditions ne me semble plus très intéressant, surtout avec autant de pervers dans la foule. » Des protestations se firent entendre et le rouquin fut légèrement bousculé de gauche à droite par ses voisins, mais il ne perdait pas le sourire, toujours le regard posé sur la vampire. « Je doute que vous soyez celle qui se déshabille, mais il est vrai que j’aurai rêvé de ce moment et même après encore. » Toujours pas convaincu d’en avoir fait assez, il se leva de son siège pour finir son verre et fit signe à la servante la plus proche de se rapprocher de lui pour commander. Un cocktail ne suffisait plus, mais quatre risquerait de l’achever durant la nuit. Donc il lui fallait trancher, même s’il aimait mieux avec alcool. « Quatre cocktails dont trois sans alcool je te prie et ne me dis pas les noms de chacun ou bien ma compétitrice serait déçu. »

Elle partit de suite chercher ce qu’il avait demandé et alors que dans les même temps il prit ses cartes en main, déterminé à l’emporter d’un point du moins pour la soirée. Cette fois, il se savait calme et l’esprit moins embrumé par ses fantasmes, qu’il avait écarté pour ce tour. Un tambour jouait frénétiquement entre ses côtes, mais cette fois c’était les cartes sur le point de se manifester qui lui causait cet effet. Allait-il pouvoir poursuivre sa confrontation avec elle ou bien ses espoirs étaient vains ?

« J’espère que cette entrevue ne sera pas porteur de mauvaises nouvelles à mon encontre.»

Invité

Message par Invité Mar 29 Déc - 2:23

Le membre 'Fréderic Morel' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Action spéciale' :
Mon futur boss est une beauté ! ( pv Morganne ) [Terminé] 3ci9

Invité

Message par Invité Ven 1 Jan - 16:53

A quel genre de réaction s’était-elle attendue de la part de son partenaire de jeu ? Certainement pas à celle-ci en tout cas. La gérante ressentit un mélange de surprise, de frustration puis d’amusement devant la discrétion et la douceur avec laquelle Fréderic repoussa son pied entreprenant, même si au fond, Morganne s’amusait plus qu’autre chose. Elle pouvait lire sur le visage de son interlocuteur comme dans un livre ouvert et cela se valait également pour ce qui se tramait au fond de son esprit. Ce désir ardent, elle l’avait déjà maintes et maintes fois connus sur de nombreux visages. A tel point que la vampire en était arrivée à le reconnaître entre les centaines d’expressions possibles et imaginables. Sauf qu’elle ignorait encore la cause d’autant d’émoi chez l’humain, émoi dont elle était la cause. La jeune femme se sortit de ses pensées pour écouter les propos de Fréderic. Son tact l’amusa un peu plus encore, si c’était possible. L’espace d’une fraction de secondes, elle songea à lui proposer d’aller la récupérer sous la table, cette fameuse carte. Mais par la suite, elle comprit où voulait en venir son interlocuteur : trop de monde se pressait autour de cette même table. Et si Morganne n’était pas contre l’envie de pimenter un peu les choses, l’idée même de se faire surprendre à s’adonner à un jeu pareil, en présence d’autant de personnes, dont certaines étaient devenues plus que de simples clients avec le temps, la dissuada de relever le défi. Elle avait une réputation à tenir, plus que le commun des mortels de surcroît.

« Je me dois de rejoindre votre avis sur ce point Monsieur Morel. Nous venons de monopoliser légèrement l’attention sur nous. »

Contrairement aux réactions qu’avaient suscitées la gentille pique de l’humain, les affirmations de la propriétaire des lieux furent moins prononcées. Elle était dans son fief ici et malheur à celui ou celle qui irait à l’encontre de ses propos.

« Veuillez apprendre à tenir votre langue Monsieur Morel. Nous ne sommes pas seuls. »

Malgré son sourire, son ton s’était fait plus tranchant et sec avant qu’elle ne le réalise. Certes, la vampire ne voulait pas afficher la moindre de ses petites relations ou même de simples flirts à la vue de tous mais elle regrettait d’avoir conservé ce semblant de pudeur si caractéristique des femmes d’une époque révolue. Celle où montrer ses chevilles était le comble de la perversité aux yeux de la société. Elle observa de son regard couleur sang, Fréderic quitter brièvement la table pour rattraper la serveuse chargée par Morganne d’apporter un nouveau cocktail à son partenaire de jeu. La jeune femme ne perdit pas une miette de l’échange – merci l’ouïe vampirique – et elle s’apprêtait à lui répondre que le résultat de l’entrevue amplement méritée dépendait seulement de lui, quand Nin s’approcha discrètement de sa patronne. Elle lui chuchota quelques mots, sans que le moindre indice ne filtre sur le visage de la gérante. Quand elle se retourna vers l’humain, son sourire demeurait.

« Nous allons devoir reporter notre entrevue à plus tard Monsieur Morel. Ne vous en faites pas, je n’oublie jamais quelque chose qui me revient de droit. »

Tout en s’exprimant, la vampire s’était levée, reculant doucement sa chaise, sans le moindre bruit. Si elle afficha un semblant de remord à abandonner ainsi lâchement son auditoire, ainsi que son principal interlocuteur, ce fut à travers son sourire, courbe imperceptible.

« Félicitations Monsieur Morel, ou devrais-je dire, Frédéric, vous travaillerez ici à partir de maintenant. Joshua se chargera de vous expliquer le fonctionnement de notre établissement. Si vous avez une question, voyez avec lui pour le moment. »

L’intéressé releva les yeux du verre qu’il était en train d’essuyer quand son prénom franchit les lèvres de sa patronne et adressa aussitôt un petit signe en direction de l’humain, signifiant par là sa bonne volonté à accomplir cette tâche. Morganne salua son interlocuteur, espérant le revoir prochainement ainsi que son auditoire, avant de finalement prendre congé. Le devoir l'appelait ailleurs.

Contenu sponsorisé

Message par Contenu sponsorisé

Sujets similaires

Sauter vers:

Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum