Avventura
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Message par Invité Mer 10 Juin - 19:46

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Comment en sommes-nous arrivé à qu'une femme se retrouve chez moi ? Bah en fait c'est simple, tout à commencé ce matin même.

Dût aux récents événements, j'étais retourné à l'hôpital comme il le fallait. A vrai dire, c'est plus parce que mes blessures me faisaient souffrir et réduisait ma dextérité plutôt que par soucis de bonnes manières que j'y étais. Après avoir été légèrement sermonnée sur le fait inconsidéré de sortir de l'établissement. L'infirmière à l'accueil m'avait proposé de retrouver ma chambre. J'en fus soulagé.
« trois semaines. 
-hein ?
-trois semaines, c'est le temps qu'il vous faudra séjourner ici. »
Je ne pouvais pas, trois semaines ? Trois semaines ?! C'était bien trop long, j'avais tant de choses à faire, tant de choses à changer.
« Vous ne pouvez rien faire pour raccourcir ce délai ?
-Non
-Je suis prêt à tout pour que ce soit le moins long possible, une intervention douloureuse, un traitement expérimental, quelque chose ?!
-Nous sommes dans un hôpital monsieur Paliakov, nous nous occupons des patients comme il se faut et le temps qu'il le faut. »
Mes épaules baissèrent. Il n'y avait donc rien à faire, j'allais rester enfermé ici trois longues et éprouvantes semaines ? Je devais bien m'y résigner mais toute mon ardeur le refusait. Peut-être qu'en quittant la ville je pourrais trouver un médecin plus rapide, l'argent ne manquait pas à cette fin.
Je me retournais puis fut arrêter par une jeune femme. Plus petite d'environ une tête, ayant l'air d'avoir mon âge, pas de signes apparemment notables. Ah si, une belle chevelure. L'infirmière semblait la connaître, une collègue ? Non, probablement une supérieure vu l'attitude de la première.

Ensuite, elle m'avait proposé ses services et m'assura qu'elle pourrait me soigner plus rapidement. Je n'en revenais pas, avais-je une bonne étoile ? J'étais probablement un peu trop exalté à cette nouvelle. Je la remerciais. Voyant que d'autres clients attendaient, elle me conseilla qu'on s'écarte de la file et je la suivis sur une dizaine de mètres. Elle m'expliqua brièvement qu'elle avait les « aptitudes » nécessaire et adapté à ma demande. Elle me demanda alors de retourner dans ma chambre mais je lui fit part poliment de ma réclamation. Je n'avais rien à y perdre de toute façon et elle me semblait compréhensive. Je ne pouvais rester ici, j'étais requis à l'atelier et, pour dire vrai, ce genre d'endroits aseptisé m'était profondément inconfortable (un comble quand on avait connaissance de mon salon) et je ne me sentais réellement pas capable de tenir ici ne serait-ce quelques minutes de plus.

Contre toute attente, elle compatit. Elle me proposa de passer chez elle pour les soins mais je refusa : je ne pouvais pas ainsi, seul, m'inviter dans la demeure d'une dame. Je lui proposa alors de venir chez moi, si elle le voulait bien. Elle accepta de nouveau. C'est ainsi qu'elle m'accompagna jusqu'à ma demeure. A vrai dire, je m'étonnais de ma mystérieusement conciliante interlocutrice.
« Tomhas Paliakov » lui dis-je.
« C'est mon nom, Tomhas Paliakov. Et vous ? »
Elle s'appelait donc Nina, Nina Pavois. C'était comme je l'avais supposé un médecin. Ma demeure n'était plus loin …

Elle était donc rentrée et, une nouvelle fois, elle constata probablement l'affreuse insensibilité de mon salon. Je l'invita à s'asseoir, lui proposa un café tout en en faisant couler un second puis m'excusa un instant. J’entrais dans ma chambre et déposa mon manteau ainsi que ma cravate sur le lit. Après ce court instant, je rejoins mon invité qui avait pris place sur le canapé tout en lui apportant son café et en mettant sa disposition le sucre. Installé dans le fauteuil, j'étais interloqué par les moyens qu'allait employer ce médecin afin me venir en aide. Après avoir regardé plus attentivement, elle me semblait jolie. Jolie, pas belle comme Cathie ou ne serait-ce comme la « femme en bleu » mais jolie.


« Pouvons-nous commencer ? » lui demandais-je. Cette femme m'intriguait.

HRP:

Message par Invité Mer 10 Juin - 20:40

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Alors qu'elle suivait le jeune homme chez lui, elle se perdit dans ses pensées, ne sentant pas l'envie ni le besoin de combler le silence avec une conversation superficielle. Parfois les personnes étaient inconscientes du danger auquel elles s'exposaient en refusant des soins. Les soins n'étant pas du genre intensifs on les négligeait, rien que le repos nécessaire après une intervention pouvait se révéler d'une nécessité capitale, mais la société voulait que l'on soit fort, prompt à guérir et à se remettre au travail, la vie, quitte à se négliger. Trop de fois elle voyait des patients revenir parce qu'ils avaient négligé le calmant, n'avaient pas respecté le protocole de repos suite à leur sortie, ou autres  et leur état s'était donc dégradé.
Il y avait cependant des niveaux différents quant aux soins liés à l'état de santé, des blessures, etc. Et même si elle n'avait pas suivi ce patient, elle avait surpris le "trois semaines" de l'infirmière. Il lui fallait donc faire son possible pour ne pas le voir revenir quand il serait trop tard et qu'une opération lourde serait obligatoire pour réparer les dégâts.


* Inconscient. *

Il avait vraiment eu l'air déterminé de ne pas respecter le temps et trois semaines c'était beaucoup, il en avait donc sûrement besoin, ce n'était pas le jour de surveillance prescrit aux hypocondriaques. Elle l'avait donc abordé et n'obtint pas gain de cause, du moins pas dans le sens qu'elle le voulait, mais au moins il se laisserait surveiller. Elle jeta un regard en coin afin d'évaluer la personne, essayer de capter des différences autres que celles que laissaient transparaître son apparence. Elle se demandait si la rigidité de son épaule était lié aux soins dont il avait besoin.
Il lui donna son nom, elle lui donna le sien. Un échange normal dans leur situation. Elle en profita pour l'évaluer de nouveau. Ce n'était pas un regard scrutateur, ni interrogateur, mais simple et honnête, qui ne dura pas bien longtemps, juste le temps d'accrocher ses yeux et de voir la détermination qui émanait du bonhomme. Il avait clairement un point d'ancrage, quelque chose qui le motivait. Il lui désigna la porte lorsqu'ils arrivaient chez lui et elle pénétra pour la première fois depuis longtemps dans une habitation qui lui était inconnue. Son regard se promena rapidement autour d'elle. Ce salon lui rappelait vaguement le sien alors qu'il n'était en rien similaire. Elle ne s'attarda pas sur la pensée et accepta l'invitation de s'asseoir. Elle se glissa hors de sa veste beige et la replia sur elle-même avant de la poser à côté d'elle. Elle hocha la tête brièvement un léger sourire aux lèvres lorsqu'il lui proposa un café et lui prévint qu'il revenait. Elle en profita alors pour regarder avec plus d'attention autour d'elle. Et elle comprit. Tout était propre, les meubles récents, le salon était parfait, mais impersonnel. Comme le sien. Elle ne laissait pas souvent paraître ses sentiments, être docteur lui avait appris cela. Mais elle laissa ses lèvres s'ourler légèrement vers le haut en un fin sourire. Cela signifiait qu'il avait soit un emploi prenant, soit une activité prenante. Voire même les deux, comme elle.

Le bruit des pas sur le sol lui apprit qu'il revenait. Et l'odeur lui indiquait qu'il avait les cafés avec lui. Elle appréciait ce geste d'hospitalité, même si c'était normal pour elle d'accueillir ses invités, il s'avérait que lorsqu'elle l'était - et c'était rare - on ne l'accueillait pas toujours comme elle le faisait. Elle avait trouvé cela choquant de prime abord, mais elle s'y était faite à la longue.

« - Merci Monsieur Paliakov.»

L'habitude avait la vie dure. Elle était docteure et elle ne s'impliquait pas personnellement lorsqu'elle avait affaire à un patient. Simple déontologie. Il lui avait donné son nom, elle l'employait donc. Elle prit le café et laissa le sucre où il était, elle ne sucrait pas. Lorsqu'elle voulait adoucir son café elle mettait un peu de lait dedans, mais c'était rare. Elle sortait d'une journée de travail et elle appréciait le café noir à sa juste valeur, celle d'une boisson énergisante avec sa caféine.

« - Pouvons-nous commencer ?
- Bien entendu. J'aimerai cependant un récapitulatif de votre état de santé. Pourquoi vous avez été hospitalisé : si vous avez plusieurs blessures laquelle est celle qui vous gêne le plus. Et j'insiste qui vous gêne le plus, pas la plus grave, vous avez déjà reçu des soins, le tout est de vous reposer et d'avoir un suivi. Vous aurez au moins le suivi, pour le repos... j'y veillerai, même si j'ai peur que vous en fassiez un peu trop à votre tête. Donc la blessure qui vous gêne le plus. »

Pas besoin de broder, il était allé droit au but. Tant mieux, elle n'était pas venue faire causette. Elle fallait qu'elle soit au top car elle allait sortir de cette maison épuisée. Elle restait le dos droit, la tasse de café à la main le temps de sa tirade. Son ton était autoritaire, mais pas agressif, elle savait de quoi elle parlait, elle voulait aller droit au but aussi. Alors qu'il lui répondit, elle prit une première gorgée de café et acquiesça pour montrer qu'elle avait comprit.

« Je vais me montrer tout à fait honnête avec vous. Je peux écourter le séjour de l'hôpital, mais uniquement car j'ai ... des capacités un peu new age... si vous voyez ce que je veux dire. Cependant, cela ne veut pas dire que vous serez entièrement guéri lorsque j'aurai fini et ça ne durera pas cinq minutes non plus. Il va falloir que l'on se voie plusieurs fois et que vous évitiez de trop vous dépenser. Vous le comprenez et êtes d'accord de suivre mes règles ? »

Elle le fixait maintenant, plongeant son regard dans ses yeux gris. Elle avait beau lui apporter une aide spéciale, elle n'était pas si simple que cela et cela ne se ferait pas dans un claquement de doigts. Elle voulait être sûre qu'il le comprenait et l'acceptait, car elle n'allait pas s'épuiser pour rien.

Message par Invité Jeu 11 Juin - 11:05

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Elle commença sans plus attendre, avais-je été vexant par mégarde ?
« Bien entendu. J'aimerai cependant un récapitulatif de votre état de santé. Pourquoi vous avez été hospitalisé : si vous avez plusieurs blessures laquelle est celle qui vous gêne le plus. Et j'insiste qui vous gêne le plus, pas la plus grave, vous avez déjà reçu des soins, le tout est de vous reposer et d'avoir un suivi. Vous aurez au moins le suivi, pour le repos... j'y veillerai, même si j'ai peur que vous en fassiez un peu trop à votre tête. Donc la blessure qui vous gêne le plus. »
Celle qui me gêne le plus ? Je ne put m'empêcher de brièvement regardé mon épaule droite. Après tout, cela n'avait pas été un grand maux ? Constamment obligé de le cacher et cette fichue marque qui ne disparaissait pas, pourquoi donc ? De la magie sûrement. Néanmoins, le moment n'était pas d'y penser.
« Divers hématomes, léger traumatisme crânien, brûlure au troisième degré entre chacune de mes omoplates et ma colonne vertébrale, fracture au bras. C'est ce que m'ont dit les médecins. Je pense que le plus dérangeant est les brûlures mais ce n'est pas douloureux la plupart du temps. »
Je remarquais que j'avais répondu avec une voix manichéenne et je souris légèrement. Après tout, c'était toujours ça pas vrai ? Quand on parle avec un supérieur, avec un client, avec quelqu'un de qui on dépend en somme.
Tiens, enfin un invité qui buvait de mon café.
« Je vais me montrer tout à fait honnête avec vous. Je peux écourter le séjour de l'hôpital, mais uniquement car j'ai ... des capacités un peu new age... si vous voyez ce que je veux dire. Cependant, cela ne veut pas dire que vous serez entièrement guéri lorsque j'aurai fini et ça ne durera pas cinq minutes non plus. Il va falloir que l'on se voie plusieurs fois et que vous évitiez de trop vous dépenser. Vous le comprenez et êtes d'accord de suivre mes règles ? »
Des capacités ? Des pouvoirs ? Mais alors, elle pouvait probablement soigner cela !
Elle en était probablement capable. Après tant d'années, mon cou ne serait plus marqué par cette indélicatesse. Néanmoins, je l'avais eut la plupart de ma vie et, finalement, elle m'avait même sauvée la vie, cette marque. C'est aussi par elle que je put encore plus me rapprocher de celle que j'aimais. Je pourrais au moins peut-être savoir pourquoi elle est toujours là ou encore si elle représente un danger.
Je me calma peu à peu. Non, finalement elle faisait partie de moi et j'avais déjà les réponses à mes questions. Il me faudrait juste éviter ce sujet si c'était possible, c'est le genre de choses dont on n'a pas à cœur d'en parler.
Mon interlocutrice attendait probablement.
« D'accord, je vois. Quel genre de « capacités » avez vous, exactement ? De toutes façons, je pense que vous êtes la meilleure alternative qui me soit donné. En plus, cette rencontre, n'était-ce pas un signe ? » lui dis-je avec un sourire amical.
« De toutes façons, je n'ai pas prévu de nouveau de tels événements et j'ai un métier plutôt calme. J'ai juste besoin d'être précis. » continuais-je.
« Si vous devez revenir plusieurs fois, mettons-nous d'accord maintenant » dis-je avec un ton sérieux.
« Un ou deux sucres ? »
Je remarquais quelques instants plus tard que j'avais conservé un air grave et souris finalement avec plusieurs secondes de retard. Il n'y a pas à dire, je n'ai jamais été bon pour l'humour.
« Dans ce cas, que diriez-vous que l'on se retrouve ici ? Cette pièce est impersonnelle, cela vous rappellera votre lieu de travail, non ? » Lui adressais-je avec un ton sarcastique. Mes compagnons lycans ne m'avaient-ils donc pas apprit qu'il fallait que j'arrête avec mon humour ?
J’essayai de rattraper maladroitement ma malencontreuse impolitesse envers mon invité.
« Ce n'est pas ce que je voulais dire, je voulais m'excuser pour la décoration, je ne me suis pas encore réellement occupé de cette pièce. En réalité, je n'y passe que très peu de temps. »
En y regardant de plus près, elle avait un beau teint.
« Bon, pouvez-vous commencer dès aujourd'hui ? » lui demandais-je en enlevant ma chemise.
Cette situation paraissait sûrement indélicate mais je ne sais si c'est par désir de vite en finir ou par stupidité que je l'avais fait. Il était trop tard maintenant et j'en profita pour me tourner afin de lui montrer la cause de mes soucis. Elle était docteure après tout, c'était le genre de situations qu'on trouvait normal à leurs égards. Quand on y réfléchissait, c'est incroyable ce qu'ils pouvaient nous faire faire.

Message par Invité Jeu 11 Juin - 15:44

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« Divers hématomes, léger traumatisme crânien, brûlure au troisième degré entre chacune de mes omoplates et ma colonne vertébrale, fracture au bras. C'est ce que m'ont dit les médecins. Je pense que le plus dérangeant est les brûlures mais ce n'est pas douloureux la plupart du temps. »

Il lui répondit machinalement, lui rapportant simplement et clairement les informations dont elle avait besoin. Elle enregistra les informations et marmonna un «  Les brûlures ont cet effet, oui. » pour montrer qu'elle avait compris ce que Mr. Paliakov lui disait, qu'elle accompagna d'un sourire professionnel, mais qui la rendait surtout plus sociable.

Elle souffla brièvement sur le café, elle aimait cette odeur caractéristique et l'amertume que cela laissait en bouche. Ayant l'habitude de faire des consultations et d'étudier le comportement des personnes elle observa son hôte. Elle ne s'avançait pas en pendant qu'elle avait son attention, c'était évident. Il avait pris juste un instant de trop lorsqu'il lui avait listé ses blessures, il y avait donc réfléchi, avait évalué, même s'il les connaissait. Et à l'instant, alors qu'elle lui avait fait part de ses exigences il l'avait écoutée et semblait accuser le coup. Bon, elle n'était pas du genre à étaler ses capacités, mais elle ne voulait pas perdre de temps, il fallait qu'elle sache à quel point elle avait progressé, car elle avait besoin de faire mieux, plus vite. Il reprit la parole, un sourire aux lèvres.

« D'accord, je vois. Quel genre de « capacités » avez-vous, exactement ? De toutes façons, je pense que vous êtes la meilleure alternative qui me soit donnée. En plus, cette rencontre, n'était-ce pas un signe ? De toutes façons, je n'ai pas prévu de nouveau de tels événements et j'ai un métier plutôt calme. J'ai juste besoin d'être précis. »

Le silence est d'or dit l'adage. Mais dans ce cas précis, le fait que l'homme face à elle soit du genre à aller droit au but l'était pour l'Hybride car le temps est précieux et cela lui horripilait d'en gaspiller. Elle baissa ses bras et posa ses mains sur ses genoux, son dos demeurait droit. Son yeux ne quittait pas le jeune homme et elle entreprit de lui répondre sur le ton le plus cordial qu'elle adoptait avec les patients, le sourire aux lèvres. Il n'y avait pas de danger présumé, il avait besoin de son aide et même s'il ne le saurait pas, elle avait besoin de la sienne.

« Je tiens d'abord à préciser que je ne révèle jamais que j'ai ces capacités, j'en ai pris la liberté car vous avez l'air obstiné et me sembliez prêt à quitter l'hôpital si rien n'était fait pour écourter votre séjour là-bas. Donc, j'apprécierai que mon secret en reste un... »

Elle se rendait compte qu'elle venait peut-être de faire quelque chose de peu intelligent, elle venait après tout de dévoiler un secret à un parfait inconnu. Être trop pressé pouvait mener à prendre des décisions bien bêtes, elle le savait et pourtant elle s'était stupidement faite avoir. Elle se donna une tape sur la tête mentalement, se promettant dans la foulée de ne pas recommencer.

« ...S'il vous plaît. » finit-elle tout de même par ajouter avant de ne faire un blanc. Être en position de faiblesse l'incommodait mais elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. Puis elle continua : « Donc pour répondre à votre question, j'ai appris à canaliser mon énergie, afin de la répartir dans un corps autre que mien pour le guérir. Je peux interférer sur tout le corps. »

Elle marqua une légère pause, afin qu'il puisse assimiler ce qu'elle lui disait et elle reprit :

« Puisqu'il s'agit de mon énergie que j'emploie, je ne peux donc trop en faire car cela draine mon énergie, mais je n'en ressens les effets qu'une fois que j'ai interrompu le processus. C'est pour cela que je vous demandais quelle blessure vous gênait le plus, afin de savoir par où commencer. Je gère le flux que j'envoie dans votre corps, donc si je décide d'envoyer de quoi guérir un simple hématome à un endroit, je le ferai sans trop de mal. Si je veux par contre ressouder un os brisé cela me demander plus que de réparer une simple fêlure, la quantité d'énergie à fournir sera donc plus conséquente et le procédé sera aussi plus long. »

Elle se tut. Elle n'avait pas besoin de lui demande s'il avait compris, elle était presque tentée de lui demander s'il avait des questions, mais il avait l'air de savoir se débrouiller tout seul et de lui demander une explication s'il en avait besoin. Elle parlait beaucoup, mais elle voulait être claire quant à ses capacités, d'autant plus qu'il avait demandé à les comprendre.

« Si vous devez revenir plusieurs fois, mettons-nous d'accord maintenant »  

Il avait reprit un ton sérieux. Elle hocha la tête peut-être trop gravement, mais elle préférait peut-être surfaire la gravité de la situation après tout il était sensé être alité et non pas en train de lui servir un café.
« Un ou deux sucres ? »

Surprise, elle eut l'impression pendant presque un instant qu'il avait lu ses pensées, mais lorsqu'elle le regarda, son air était encore tellement sérieux qu'elle dut réprimer un sourire. Le voyant alors sourire avec retard, elle tenta de réprimer un rire. Elle ne faisait pas étalage de ses émotions, ce n'était pas son genre. Mais le corps n'écoutait pas toujours cette voix que l'on a dans la tête et elle ne put réprimer le sourire en coin qui dénotait l'amusement qu'elle éprouvait.

« Dans ce cas, que diriez-vous que l'on se retrouve ici ? Cette pièce est impersonnelle, cela vous rappellera votre lieu de travail, non ? »

Le sarcasme transpirait dans cette remarque. Elle resserra légèrement les dents et ses épaules se raidirent imperceptiblement. Il avait remarqué le sourire en coin et en avait été vexé à tous les coups. Elle mit de côté cette réflexion, elle lui était inutile dans sa situation, elle allait traiter un patient, les émotions n'y avaient pas leur place, elle n'était pas venue faire ami-amie. Elle ne savait si c'était agressif ou défensif de toutes manières. Les gens réagissaient différemment. Elle n'était pas là pour le juger.

« Ce n'est pas ce que je voulais dire, je voulais m'excuser pour la décoration, je ne me suis pas encore réellement occupé de cette pièce. En réalité, je n'y passe que très peu de temps. »

Elle leva la main et lui répondit, reprenant son ton professionnel, mais employant une nuance plus douce, pas besoin de lui dire qu'elle voyait qu'il s'était repris après avoir été un poil cassant, elle-même utilisait un ton qui pouvait être qualifié de froid depuis son arrivée.

« - Non merci, c'est aimable mais je le bois noir. Pour ce qui est de déterminer combien de fois je reviendrai, je ne peux vraiment le prévoir. Tout ne dépend pas de moi, chaque métabolisme a aussi des capacités qui lui sont propres. Avez-vous déjà entendu un docteur dire que vous cicatrisiez bien ou non ? Car si c'est le cas, cela ira peut-être plus vite car votre corps vous le permettra.
- Bon, pouvez-vous commencer dès aujourd'hui ?
« - Le plus tôt, le mieux. Une dernière précision cependant, il me faudra poser mes mains près de vos blessures, le contact est nécessaire pour la transmission d'énergie. Le traumatisme crânien bien que léger serait peut-être à privilégier, mais vous parlez de la douleur de vos brûlures, peut-être voudriez-vous que je commence par là ? »

Il commença à ôter sa chemise alors qu'elle rajoutait ce dernier détail qui lui sortait toujours de la tête tout en prenant son sac-à-main. Il était large, de la gamme de ceux qui permettaient à une femme de déménager un quart de sa maison avec elle lorsqu'elle sortait. Elle en sortit un élastique, puis elle noua rapidement ses cheveux. Elle aimait les porter détachés, mais ce n'était guère pratique lorsqu'elle était penchée sur quelqu'un. Alors qu'elle posa ses yeux de nouveau sur l'homme elle flancha un bref instant, troublée par cette plaque. Elle fronça légèrement les sourcils, pas sûre de quoi en penser.
Les secrets étaient monnaie courante à Avventura depuis un moment. Elle désigna la plaque.

« Est-ce d'une quelconque importance, ce n'est pas lié à vos blessures récentes ? »

Elle avait été tentée de demander ce que c'était, mais on avait tous le droit à notre espace vital, nos petits secrets. Elle lui fit signe de s'asseoir et s'approcha de lui, elle commença à manipuler ses bras, les levant, les faisant bouger légèrement. Elle ôta les bandages qui préservaient les brûlures et se rapprocha pour les regarder, ce n'était pas bien beau à voir, mais elle avait vu pire. Elle fit le tour, examinant les hématomes, lui demandant de regarder dans différentes directions. Elle évaluait le tout.

« Je préfère ne pas m'avancer, mais il me semble que les brûlures sont les plus gênantes. C'était la raison des trois semaines. Je vais travailler dessus, peut-être les faire régresser jusqu'au stade du premier degré, cela étant, je négligerai donc le traumatisme crânien qui n'a pas l'air de vous faire souffrir. »

Elle s'éloigna d'un pas ou deux, cherchant une réaction, attendant un refus ou au contraire un accord.

Message par Invité Jeu 11 Juin - 19:43

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 Elle pointait du bout de son doigt la plaque. Cela aurait été sot de penser que ça aurait put se passer autrement après tout.
« Est-ce d'une quelconque importance, ce n'est pas lié à vos blessures récentes ? »  me demanda-t-elle.
« Oh ça ? Non ce n'est d'aucune importance, ce n'est pas une blessure … récente » lui répondis-je, ma voix s'atténuant au fur et à mesure jusqu'à être presque éteinte sur le dernier mot. Cela ne la regarde pas. Je remarquais néanmoins son professionnalisme en ne faisant que demander par soucis . Elle utilise son énergie pour guérir ? N'est-ce pas dangereux ? Son pouvoir était parfaitement inutile en combat et semblait déjà partir de fortes failles. Et elle comptait l'utiliser sur moi, un inconnu ? J'étais touché par ce geste, on ne pouvait qu'être touché par ce geste.
Mon regard avait été fuyant, je me repris et reposa mes yeux sur mon interlocutrice. Je remarqua qu'elle s'était malheureusement attaché les cheveux.
Elle me fit signe de m'asseoir ce que je fis évidemment. Tout comme un médecin, elle étudiait dorénavant mon corps comme un objet et non plus un sujet. C'était la première fois que j'y réfléchissais à vrai dire. Cette sensation de n'être plus vu comme je suis mais plutôt comme un être inanimé, une poupée de cire.
Elle m'avait demandé si on m'avait déjà dit que je guérissais vite. Devais-je lui dire qu'aussi loin que remontent mes souvenirs, je n'avais jamais été blessé si ce n'est cette fois là? Se pouvait-il que ce soit moi qui ne cicatrisais tout simplement pas ? Je replongea ces pensées au plus profond de moi : je m'étais déjà piqué avec une aiguille et je ne devais tout simplement pas me souvenir.
Elle avait finit son inspection.
« Je préfère ne pas m'avancer, mais il me semble que les brûlures sont les plus gênantes. C'était la raison des trois semaines. Je vais travailler dessus, peut-être les faire régresser jusqu'au stade du premier degré, cela étant, je négligerai donc le traumatisme crânien qui n'a pas l'air de vous faire souffrir. » 
Cela me semblait être une bonne idée, en effet. Mes brûlures étaient-elles si importantes ? Je devais bien avouer que je n'y avais prêté que peu d'attentions comme elles ne me faisaient que rarement mal et qu'elles se situaient dans mon dos.
Elle recula à ce moment là, comme en quête d'un quelconque accord.
« Bien, ça me conviens. » lui répondis-je inutilement.
Elle passa alors dans mon dos et semblait bouger ses mains. Avait-elle commencé ? Je ne sentais rien au niveau de mes marques, comment savoir si elle rencontrait un problème ?
Finalement, je sentis un flux me transpercer la poitrine. Il était doux mais avait éveillé mes sens, les mettant à l'erte (en alerte). Je sentis finalement mon cœur réconforté. Était-ce l'énergie dont elle m'avait parlé ? Son énergie vitale ? Elle déversait sa vie ainsi en moi ? Je pensais y être prêt mais je paniqua soudainement. Mon cœur s'emballa. Ressentirais-t-elle de la douleur ? Elle ne ressentait les effets qu'une fois le processus finit, pas vrai ? Et si elle se surestimait ?
Non, elle devait probablement savoir ses limites, il fallait que je me calme. Se changer l'esprit, se changer l'esprit ? Cathie, morsure, plaque.
« Ce n'est qu'un souvenir. » Lui fis-je part.
« Quand j'étais enfant, j'avais une unique amie et elle m'a laissé cette marque, indélébile, intacte et intemporelle. » lui fis-je part tout en l'enlevant de ma main gauche. Fichue plaque, trop serrée. Elle se détacha à la fin de ma phrase et je soupira. Je vis là la marque de cette plaque blanchissant la peau à cause de la compression. Finalement, j'eus une plaque rougeâtre recouvrant mon épaule jusqu'à mon cou et la marque que m'avait laissé Cathie. A l'époque on avait si peur. On a toujours peur. Mais on ne savait encore rien sur ce monde.
Ma réflexion avait laissé lieu à un dialogue muet. Elle cherchait probablement à comprendre le contexte. N'était-ce pas la nature humaine que d'être curieux ?
« Vous m'avez dit un secret pas vrai ? Je vous fait part du mien. » lui dis-je, souriant. Je sentis sur mon épaule des sensations que je n'avais pas éprouvé depuis longtemps. Je pouvais y lire mon sourire. Bien qu'elle fût derrière moi, avait-elle remarqué ce sourire qui lui était adressé ?
Peu à peu, je sentis quelques légers picotements vers mes omoplates. D'abord rares et semblant illusoires et ensuite fréquent et bien réels. J’émettais ainsi de petits spasmes nerveux que je ne put réprimander.
Il n'y avait plus à douter, le toucher m'était bien revenu, je sentais ma peau brûlait mais le sentiment de bien-être que je ressentait compensait parfaitement la douleur. Je sentis alors quelque chose d'étrange. Une chose était collé à mes blessures. Qu'est-ce que cela pouvait être ? Quelque chose de duveteux ? Peut-être bi... Ça bouge ! Remarquais-je alors. Je frissonna. Je devina la forme d'une paume et de doigts. Étaient-ce ses mains ? Je leva et tourna légèrement la tête, interloqué, afin de voir ma bienfaitrice. Je vis son visage. Malheureusement, l'angle ne permettait pas à mes lunettes de me venir en aide. Je me concentra, plissa les yeux. Qu'est-ce que c'est ? Indécelable, je voyais un léger détail. Ce n'était pas de la peau. Enfin, ça n'en avait pas l'air. J’adressai un regard interrogatif à la doctoresse.
Je ne sais pas pourquoi mais j'avais confiance en elle. Ainsi, je n’éprouvais pas de la peur mais uniquement de la curiosité. Était-ce son pouvoir ? Sa « peau » ? Son caractère ? Je n'en avais pas la moindre idée.
Je remarqua, au fur et à mesure que la douleur commençait à se dissiper que ces mains étaient réconfortantes, la sensation était agréable malgré ma peau rugueuse.  

Message par Invité Jeu 11 Juin - 22:03

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« Oh ça ? Non ce n'est d'aucune importance, ce n'est pas une blessure … récente. »

Bien qu'il lui y eut répondu de suite, sa voix sembla flancher le plus il avançait dans la phrase. Le dernier mot fut prononcé dans un souffle. Elle respecta le silence qui s'ensuivit, mais avait tout de même l'emploi du mot blessure. Il avait peut-être plus de secret qu'il n'y paraissait de prime abord. Elle faisait tellement attention au corps qu'elle avait sous les yeux qu'elle ne remarqua pas le regard fuyant. Et si elle l'avait remarqué, elle n'y aurait pas fait cas. Elle avait été confrontée à bien des gens, malgré son jeune âge et donc le fait qu'elle n'avait pas exercé aussi longtemps que certains de ses collègues.

Il lui donna son accord pour procéder à la guérison et elle lui sourit sincèrement, elle était soulagée. Soulagée qu'un inconnue prête au jeu, qu'il lui fasse confiance. Alors qu'elle repassa dans son dos, elle posa ses mains sur sa peau, pas directement sur la brûlure au début, cela lui aurait juste fait très mal. La peau était à vif, lorsqu'il en restait, même si ce n'était pas infecté ça suintait légèrement et s'il n'était pas retourné à l'hôpital il aurait risqué non seulement une infection, mais bien pire après aussi.
Elle promena très lentement ses mains les rapprochant à la limite de la première brûlure qu'elle voulait traiter. Elle avait focalisée toute son attention sur la plaie, oubliant presque qu'elle soignait non pas une blessure mais bien un être humain. Alors qu'elle se concentrait sur ce qu'elle voyait elle relâcha petit à petit son pouvoir. Elle pouvait sentir les tissus déchirés par la chaleur, la chaire à vif souffrir d'être ainsi exposée sans sa couche de peau protectrice. Elle fronça légèrement les sourcils, révélant un petit pli sur le front et elle plissait légèrement les yeux. Une mèche blonde lui tomba le long de la tempe. Elle l'ignora, habituée à ce que cette mèche rebelle se manifeste ainsi pendant qu'elle travaillait.

« Ce n'est qu'un souvenir. Quand j'étais enfant, j'avais une unique amie et elle m'a laissé cette marque, indélébile, intacte et intemporelle. »

Nina ne jugeait jamais de manière personnelle ses patients ou leur caractère, mais des elle ne pouvait se refréner des les évaluer car cela faisait partie du travail d'évaluer le côté physique et elle aimait élargir le tableau et y ajouter le moral. Sauf que l'on ne pouvait pas gagnerà tous les coups. Ce jeune homme qui lui avait semblé têtu et donc inconscient, qui avait bien provoqué quelque chose ou quelqu'un vu ses blessures semblait finalement ne pas être celui qu'elle s'était imaginée. Il faisait partie de ces personnes qui s'ouvraient. Elle ne l'aurait pas cru de par sa tenue excentrique. Porter des gants par exemple, ne pas montrer des appendices aussi communs dénotait parfois d'un égo surdimensionné, mais il lui parlait non seulement de souvenirs personnels, mais de son enfance et d'une blessure qu'il se cache à lui-même.
C'était étonnant comme un docteur pouvait amener les confessions et témoignages. C'était une manière personnelle que les personnes avaient de les remercier, de les payer. Et elle le respectait totalement, elle demeura silencieuse, afin de le laisser poursuivre s'il en avait envie, elle n'allais certes pas s’immiscer dans ses souvenirs, surtout s'il les taisait, comme elle le pensait.

Hybride ou non, sa nature était quand même féminine et quand elle le sentit bouger, elle s'arrêta de prodiguer ses soins pour voir ce qu'il allait faire. Elle allait donc déjà évaluer... Sa main gauche trembla légèrement, heureusement elle ne touchait plus son dos lorsqu'elle avait arrêté. Elle s'était redressée afin de retrouver une position droite, qui convenait mieux à son dos.

* Léger tremblement dans la main gauche. Simple fatigue passagère. Une minute et quinze secondes. *

Elle avait gardé les yeux près de sa montre pendant qu'elle travaillait, elle se chronométrait car elle voulait prendre en compte tous les détails. Elle avait réussi à faire réduire le degré de brûlure entre les omoplates, mais elle l'estimait toujours comme étant une brûlure au troisième degré, non loin du deuxième, mais ce n'était toujours pas ça.

Ses yeux glissèrent de la plaie à l'épaule libérée de la plaque. Elle se rapprocha de nouveau et tendit spontanément sa main dans un geste assuré, mais ravisa au dernier moment, se rappelant qu'elle n'était pas là pour cela. Mais la curiosité médicale y était toujours. Comment une blessure d'enfance pouvait-elle toujours être là ? S'il y avait eu infection il aurait été traité et n'aurait qu'une vilaine cicatrice. D'ailleurs s'il n'y avait pas eu infection il aurait simplement une cicatrice. Mais cela avait-il un ascendant quelconque sur le travail qu'elle comptait effectué ce soir ? Il aurait aimé y regarder de plus près, ses yeux s'attardèrent encore sur son épaule.
Sa peau qui n'avait sûrement pas vu le soleil et n'avait pas respiré à l'air libre était bien pâle. On voyait clairement la démarcation de là où les bords de la plaque appuyaient sur sa peau, elle devait être un peu trop petite, s'il l'avait depuis longtemps, il s'était peut-être musclé. Elle se mordit l'intérieur de la joue, il avait été assez gentil pour lui en montrer déjà autant, il ne lui avait pas demandé son avis, elle allait respecter cela, en fait elle en était même touchée de cette preuve de confiance. S'il venait à lui en reparler, elle lui dirait alors.

« Vous m'avez dit un secret pas vrai ? Je vous fait part du mien. »

Envolé le ton sarcastique qu'il avait eu plus tôt, ça en était même l'opposé. Elle fit alors ce qu'elle ne faisait que quand elle était seule, quand il n'y avait personne la voir : elle sourit. Ses yeux eurent cet éclat fugace exprimant le bonheur qu'elle ressentait, ses pommettes se révélèrent elle secoua la tête pour que cette saleté de mèche se replace plus en arrière.

« Nous avons tous des secrets. »

Elle le remerciait à sa manière en le rassurant quand au fait qu'il avait gardé son secret, qu'elle comprenait qu'il le fasse. Elle se replaça dans son dos, penchant son visage vers lui et reposant ses mains de part et d'autre de ses blessures. Ses yeux survolèrent la montre, elle attendait un léger moment, le temps que l'aiguille de secondes se place de manière pratique et elle fit abstraction de ce qui l'entourait, et pénétra mentalement dans la brûlure. Elle plissa les yeux une fois de plus et son front sa barra de ce même pli sous l'effort et la concentration. Elle avait beau regarder fixement la plaie, elle ne cherchait pas à voir la réparation se faire sous ses yeux, elle préférait la sentir s'activer à travers cette transmission d'énergie. Elle la sentait qui s'écoulait dans la plaie, elle était généreuse, mais gardait le débit régulier, voulait maîtriser la situation. Une fois qu'elle avait fait parvenir son énergie en lui, elle la sentait qui la coulait, prête à s'engouffrer dans la moindre brèche et c'était là le plus difficile, il fallait encore qu'elle garde le contrôle de son énergie, pour la diriger où elle le voulait. C'était ça le plus épuisant, maintenant le contrôle sur quelque chose qu'elle avait déjà transmis et qui ne lui appartenait déjà plus. Elle pouvait peut-être aller plus vite dans le processus et laisser l'énergie couler comme elle le voulait, mais elle savait qu'elle était plus efficace comme elle le faisait, car elle pouvait perdre de son potentiel de guérison en laissant l'énergie se loger dans la moindre parcelle du corps étranger.

Sentant plus que voyant la guérison se faire, elle appuya un peu plus sur la peau du jeune homme, absorbée par les soins qu'elle prodiguait. Elle sentait que son rythme cardiaque s'était légèrement élevé, ou était-ce le sien ? Elle fut légèrement troublée car il frissonna. Elle raffermit sa concentration et continua. Elle le sentit se tourner vers elle, mais resta déterminée à faire son travail et son regard restait sur son dos. Elle réduit le flux, et regarda vraiment ce qu'elle avait fait. C'était bien mieux ! Plus de suintement, c'était très bien. Malheureusement, elle avait passé de l'énergie pour stopper ce suintement au lieu de guérir la brûlure en soi. Elle avait sous les yeux une brûlure de premier degré. Moche. Mais premier degré.

La docteur sentit la fatigue s'emparait s'elle, son pouls continuait de s'accélérer. Cinq minutes passées. Premier degré. Elle pouvait continuer, mais elle allait prendre une pause. Elle surprit le regard interrogateur et elle mit une fraction de seconde pour comprendre, il regardait ses mains. Elle étira ses doigts, les bougea, comme si elle avait eu des fourmis dedans. C'était un peu ça, mais différent, elle se crispait beaucoup et utilisait ses mains, donc lorsqu'elle appuyait sans discontinuer sans bouger la main, à la longue ses mains faisaient des siennes.
Elle tendit alors sa main, paume ouverte vers lui pour qu'il voie, sans avoir à se tordre le cou au-dessus de ses lunettes, le fin duvet.

« Des secrets, j'en ai plus d'un. Je suis amatrice inconditionnelle de café par exemple. Et le vôtre était très bon, puis-je en avoir un autre s'il vous plaît. Je récupérerai ainsi un peu et je m'attaquerai à la brûlure qui longe votre colonne vertébrale. »

Elle secoua une fois de plus sa tête, cette mèche l'agaçait décidément. Elle fronça les sourcils et ce geste lui rappela ce qu'elle venait de faire et ce qu'elle avait oublié de faire. Elle se redressa d'un coup les joues très légèrement teintées de rose, elle n'avait pas pour habitude de délaisser le bilan d'un patient pour en plus lui demander un café.

« J'aime tellement le café que j'en oublie mes manières, navrée. Donc, je vous ai soigné la blessure entre les omoplates. Elle suintait légèrement, ce n'était pas une infection, mais je l'ai éradiqué. Cela m'a demandé un peu plus d'énergie, mais rien de bien dramatique. Je pense pouvoir résorber la brûlure mais pas au delà du deuxième degré, car j'aimerai tout de même m'assurer que le traumatisme crânien est léger.»

Message par Invité Lun 15 Juin - 13:46

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 Elle s'arrêta de nouveau. Elle me tendis sa main droite, arrivant ainsi face à moi. Je le voyais distinctement, dorénavant, elle avait une légère couche enveloppant son corps. Inconsciemment, je leva ma main pour saisir la sienne et caressa sa paume avec mon pouce, pour tester ce duvet inconnu. Son pouls semblait avoir augmenté, la gêne ou bien la fatigue ?
Je me ressaisis et lui lâcha la main. Elle me confia alors : « Des secrets, j'en ai plus d'un. Je suis amatrice inconditionnelle de café par exemple. Et le vôtre était très bon, puis-je en avoir un autre s'il vous plaît. Je récupérerai ainsi un peu et je m'attaquerai à la brûlure qui longe votre colonne vertébrale. »
J'étais heureux, simplement heureux. Il n'est donc pas si mauvais. Me dis-je, satisfait. C'est incroyable comment les choses les plus simples peuvent être si importantes. Elle se redressa. Je me leva alors prestement et me dirigea de nouveau vers la cuisine, emmenant les deux tasses avec moi. Je lavais les tasses quand elle continua :
« J'aime tellement le café que j'en oublie mes manières, navrée. Donc, je vous ai soigné la blessure entre les omoplates. Elle suintait légèrement, ce n'était pas une infection, mais je l'ai éradiqué. »
J’essuyai les tâches puis continua la conception du café.
« Cela m'a demandé un peu plus d'énergie, mais rien de bien dramatique. Je pense pouvoir résorber la brûlure mais pas au delà du deuxième degré, car j'aimerai tout de même m'assurer que le traumatisme crânien est léger.»
C'était bel et bien de la fatigue alors. Tantôt elle me semblait proche, me demandant amicalement un café, tantôt elle me semblait distante et professionnelle, me cachant la vérité. J'avais bien deviné qu'un tel pouvoir devait user une quantité faramineuse d'énergie. Sinon, toute la ville serait déjà soigné sans le moindre problème.
Peut-être me faisais-je des idées mais cette distance était bien présente. Elle était peut-être tout simplement nerveuse, autant que moi.
Je ramenais les cafés.
« Voilà votre café, j'espère qu'il sera à la mesure du précédant. » lui dis-je avec un léger sourire bienveillant. Une fois qu'elle l'eut pris, je bus une gorgée. C'est amer. Je grimaçais légèrement et ajouta un sucre avant de me rasseoir.
Je m'installa confortablement dans mon fauteuil puis grimaça de plus belle : les brûlures ne semblaient pas apprécier le contact. Je me redressa vivement et manqua de peu de renverser du café. Je souris finalement et rigola légèrement. Quel maladroit ! Je déposa mon café sur la table et m'adressa à mon invité.
« Ne vous malmenez pas trop. Je vous suis déjà reconnaissant de bien vouloir vous occuper d'un imbécile tel que moi. Je serais terriblement gêné si par ma faute il vous arrivait quelque chose. » J'avais peut-être pris un tôt plus confident que je ne l'avais espéré mais, à vrai dire, j'étais bien plus inquiet que je n'osais le montrer. Elle était si calme.
Je bus rapidement mon café et le déposa. Je regardais autour de moi, espérant trouver un quelconque objet et m'arrêta finalement sur feuillet de dessin. Pourquoi pas ? Je le saisis, me rassis, déchira une page et me mit à dessiner le croquis du visage de mon invité. Machinalement, je fis tout d'abord un visage neutre, méthodiquement, afin d'avoir un premier croquis précis m'apportant les principales informations de son visage. J'étudiais désormais un objet et non plus une personne. En décomposant ainsi son visage, je vis des détails qui m'avaient échappés. Elle avait en fait un beau visage, bien proportionné. La forme de son visage ainsi que son teint montrait de la sérénité et je m'attachais vivement à retranscrire se sentiment. J'écrivais sur le côté les couleurs, les nuances, les mesures, les jeux d'ombres et marquait déjà mes idées quant à une mise en scène. Neutre, enjouée ?
Finalement, je vis qu'elle avait finit son café, depuis longtemps même peut-être. Je déposa gêné mon croquis, ayant pris soin de le retourner contre le table pour qu'elle ne puisse le voir.
Je regardais l'horloge, cela ne faisait que sept minutes qu'elle s'était arrêté ? Cela n'allait pas, je me mis en tête d'ainsi gagner quelques minutes pour qu'elle se repose légèrement.
« Aimez-vous la peinture ? »
La voyant intrigué, je continua.
« Je suis peintre à mes heures perdues. Si on peut le dire ainsi. Mon atelier est juste à côté de ma chambre. Si vous me le permettez, j'aimerais bien vous montrez mes quelques modestes peintures. Je n'ai, à vrai dire, eu aucun retour dessus. »
Je n'avais pas menti : je n'avais eu aucun retour dessus ! En effet, le fait que je ne les ai montré à personne devait avoir joué dans le processus mais ce n'était pas un mensonge.
Elle semblait agréer à l'idée, je me fis alors un plaisir de l'y inviter et, après avoir traversé ma chambre, nous arrivions dans mon atelier. Les peintures les plus réussis étaient exposé. Elles représentaient pour la plupart des paysages de mes différents voyages. J'aimais bien la beauté dans toutes choses et je me donnais pour rôle de la faire ressortir aux yeux de tous. Dans le fond trônait un portrait de Cathie, mon œuvre la plus réussie à mes yeux : j'avais parfaitement réussi à faire ressortir sa beauté à l'aide de ce bleu, ce bleu que je travaillais tant. Simplement rentrer dans cette salle m'emplissait de joie. Je remarquais que j'avais toujours, à côté du portrait, le sien qu'elle avait fait de moi quand nous étions jeune. Il devait lui apparaître horriblement moche mais à vrai dire, c'est un enfant qui l'a fait.
Je m'étais inconsciemment rapproché de ce tableau et me retourna pour m'adresser à celle qui se tenait encore sur le pas de la porte.
« Alors, qu'en dîtes-vous ? » lui demandais-je avec un sourire sincère.

Message par Invité Mer 17 Juin - 13:39

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Il fut une époque où elle aurait eu des sueurs froides rien qu'à l'idée que l'on ne lui fasse ne serait-ce qu'une réflexion sur sa nature, une allusion sur sa peu alors que les gens ne pouvaient même soupçonner le fait qu'elle était une Hybride. Elle avait beau ne pas avoir vécu trente ans qu'elle pouvait aisément parler d'une autre époque car c'en était bel et bien une autre. Les Humains ne se doutaient pas du tout que ces êtres fantastiques qu'ils dépeignaient dans leurs livres et qui peuplaient bons nombres de films et de séries existaient bel et bien. Cette autre époque avait débutée il y avait à peine une décennie de cela. Ses parents lui disaient souvent que même si cela pouvait être difficile, ou s' avérer compliqué au niveau relationnel, ils avaient beaucoup de chance d'être témoins d'un tel changement, d'un tel bouleversement dans l'Histoire Humaine. Qu'il leur fallait tendre la main, leur montrer qu'ils n'avaient rien à craindre. Et c'était ce qu'elle faisait quand l'occasion s'en présentait : elle tendait littéralement sa main pour montrer que sous ses airs humains, elle ne l'était nullement, puis que sous ses airs d'être fantastique, elle n'en avait que les apparences et ces apparences n'étaient que bien peu visibles, qu'au fond elle était une humaniste et défendait le droit à tout être peu importe sa race de bénéficier de soins.
Elle perçut la curiosité de son  hôte d'un bon œil. Les rares fois où quelqu'un osait relever son anormalité ils semblaient gênés qu'elle leur tende la main pour qu'ils y regardent de plus près. Il était d'autant plus rare que quelqu'un en vienne à saisir sa main. Elle profita du fait qu'il l'inspectait pour en faire de même, pas de jaloux donc. Il lui rendit sa main assez vite, vraisemblablement il avait vu ce qu'il voulait voir. Et maintenant que c'était fait il se leva avec elle pour se rendre de nouveau dans la cuisine où elle le suivit alors qu'elle lui faisait son petit bilan. Elle sentait encore la chaleur de la main inconnue sur la sienne, elle serra et desserra le poing alors qu'ils marchaient pour se défaire de la sensation de fourmis dans les doigts et la main. Peut être aussi car elle n'avait pas tellement l'habitude de se laisser toucher la main. Elle n'était ni gênée,  ni troublée,  mais elle oubliait souvent qu'elle n'avait que peu de vie sociale, de vrai contact. C'était elle qui allait au contact des ses patients et non l'inverse.

《 - Voilà votre café, j'espère qu'il sera à la mesure du précédent.
- Merci.》Murmura-t elle.

Elle se rendait compte qu'elle avait dépensé plus qu'elle ne le souhaitait et se sentait légèrement faible. Un café,  aussi fort fût-il ne lui rendrait pas l'énergie nécessaire. Elle s'installa sur le canapé qui jouxtait le fauteuil de son Tomhas Paliakov, faisant attention à ne pas renverser la moindre goutte du breuvage revigorant qu'il lui avait gentiment préparé.  Elle aurait souhaité continuer de lui prodiguer des soins, mais maintenant qu'elle se voyait obligée de contrôler un tremblement dans sa main gauche et qu'elle sentait la fatigue lui engourdir l'esprit elle était bien contente d'avoir ce court moment de répit. À peine sa pensée lui traversait l'esprit qu'elle le vit se redresser vivement, son visage était un masque de douleur et elle eut un pincement au cœur, elle n'en avait pas fait assez. Quand est ce qu'elle y arriverait ? Quand est ce qu'elle serait à la hauteur et arrêterait de laisser les personnes autour d'elle souffrir et périr ?
Elle se redressa, mais plus lentement que lui, son visage à elle montrait une légère inquiétude vis-à-vis de son patient. Elle avait dépensé son énergie sur la brûlure entre les omoplates et avait donc gardé la brûlure le long de la colonne vertébrale pour plus tard. Erreur de jugement. S'il souffrait en ce moment c'était sa faute, il se pensait assez guéri pour s' appuyer sur le dossier et sa confiance en elle le menait simplement à ressentir de la souffrance. Elle serra les dents, frustrée de son inefficacité, elle ravala cependant tout indice quant à son mécontentement car elle ne montrait jamais en public ce qu'elle ressentait, surtout lorsqu'il en venait à l'exercice de ses fonctions.

《 - Je suis désolée, Monsieur Paliakov, laissez moi au moins refaire vos pansements.
- Ne vous malmenez pas trop. Je vous suis déjà reconnaissant de bien vouloir vous occuper d'un imbécile tel que moi. Je serai terriblement gêné si par ma faute il vous arrivait quelque chose.
- Je ne vous ferai que vos bandages, promis. 》

Elle connaissait son métier et ne mit guère longtemps pour lui refaire ses bandages. Elle prit soin d'utiliser des compresses stériles, avait aussi un bon désinfectant, n'hésita pas à appliquer de la bétadine autour des plaies également. Lorsqu'elle se rassit elle vit qu'il avait déjà englouti son café et qu'il se levait déjà pour aller chercher une feuille qu'il avait arrachée à un calepin de dessin. Elle le suivit du regard en buvant son café tranquillement, non seulement il fallait qu'elle reprenne ses forces, mais en plus il avait l'air inspiré, car quand il se rassit il avait également un crayon à la main et commença à donner des coups de crayons assurés. Sa simple ébauche devint vite un croquis, une esquisse. Elle regardait les mouvements fluides de sa main parcourir le papier, c'est à peine si elle sentait son regard sur elle tant ses mouvements se suivaient sans hésiter.  Lorsqu'il marquait une pause c'était pour la regarder, car c'était bien son visage qu'il lui semblait voir apparaître petit à petit.
Elle aimait l'art et était impressionnée par la vitesse à laquelle il exerçait le sien. Son métier devait être en rapport avec le dessin à tous les coups car il lui avait dit exercer un métier qui n'était pas mouvementé. C'était donc ce que l'on ressentait lorsque l'on était l'objet de l'attention d'un artiste ? Il la regardait, l'analysant, puis la représentait. C'était plaisant, elle le prenait comme un compliment d'être ainsi l'objet de son attention. Elle réalisa à un moment donné qu'elle retenait sa respiration tant elle était absorbée par les gestes réguliers de la main qui transformait le croquis à chaque coup de crayon. Elle soupira doucement et porta la tasse à ses lèvres. Quand l'avait-elle fini, elle n'aurait su le dire. Elle posa donc doucement la dite tasse sur la table basse, cherchant à faire le moins de bruit possible pour ne pas briser la concentration de son jeune hôte. Elle ne savait que trop bien à quel point être déconcentré pouvait briser un bon élan lorsque l'on était en plein travail. Sa curiosité la titilla pour la deuxième fois de la soirée. Intriguant personne que cet homme. On ne l'intriguait pas aussi facilement et surtout pas deux fois en l'espace d'à peine une demi-heure.  

Aussi vite qu'il avait plongé dans son travail, aussi vite il s'arrêta.  Elle le regardait fixement depuis trop longtemps peut-être, elle n'aurait su le dire elle s'était encore laissée distraire par ses pensées. Il la fixa et semblait gêné,  il n'était pas assez proche d'elle pour se douter que les silences prolongés ne la dérangeant nullement. Elle ressentit une pointe de déception lorsqu'elle le vit tourner le feuillet face à la table, sa curiosité ne serait pas satisfaite ce soir apparemment. Cherchant vraisemblablement à ne pas laisser un silence gênant s'installer il prit la parole :

《 - Aimez-vous la peinture ? 》

Un simple hochement de tête et son regard suffit à l'inviter à poursuivre.

《 - Je suis peintre à mes heures perdues. Si on peut le dire ainsi. Mon atelier est juste à côté de ma chambre. Si vous me le permettez, j'aimerais bien vous montrer mes quelques modestes peintures. Je n'ai, à vrai dire, eu aucun retour dessus.
- Vous m'en verriez ravie. J'ai du mal à croire que quelqu'un qui fasse de son art un métier n'ait pas cherché à avoir de retour sur ce qu'il faisait sur le côté pour lui-même. 》Son sourire était légèrement taquin, son ton de voix lui l'était un peu plus. La glace brisait au fur et à mesure que le temps s'écoulait et qu'elle le passait en sa compagnie. Encore une preuve de son humanité. Elle n'avait pas eu recours à son don de guérison depuis un moment et bien qu'elle était toujours déçue par ses capacités, il lui proposait une pause dont elle avait besoin et qu'elle allait user de manière bien agréable, elle en était persuadée.

Elle le suivit donc à travers sa chambre et s'arrêta avant de pénétrer dans une nouvelle pièce de son habitation. Cette pièce lui fit immédiatement penser à sa chambre, pas celle de Tomhas, non, à la sienne à elle. Toute sa personnalité y était investie, on voyait nettement qu'il passait le plus clair de son temps ici-même. Du moins c'est ce qu'elle supposa. Elle était restée sur le seuil de la porte, ébahie par les différentes peintures, alors qu'elle n'était pas encore entrée,  il en avait du talent. Les couleurs étaient très travaillées.  Les paysages étaient tous plus beaux les uns que les autres. Comment avait-il pu ne pas demander à quelqu'un pour un retour, un avis, une critique ?

* Ah les secrets... *

Ne sachant par où commencer,  elle chercha d'abord son hôte qui était allé droit vers un portrait, comme s'il avait été irrésistiblement attiré par lui. Son regard accrocha le plus petit des deux portraits et elle ne sut réprimer un sourire. Lui, souriait de manière bien sincère,  il lui montrait vraiment quelque chose qui lui tenait à cœur, c'était évident. Elle tenta de regagner du sérieux,  elle ne voulait pas le vexer.

" - Alors, qu'en dites vous ?
- Le nez est un peu disproportionné je dirai. 》

Elle ne parvint pas à contenir un petit rire aussi taquin que le ton qu'elle avait employé tantôt, c'était plus fort qu'elle. Ce portrait d'enfant était adorable et elle en avait bien des similaires chez elle. Les enfants qu'elle soignait à l'hôpital la remerciait parfois avec un beau dessin de ce genre : fait de tout leur cœur, mais loin d'être de véritables œuvres d'art pour les fins connaisseurs et amateurs d'art. Pourtant ces dessins faisaient partis de ses dessins favoris. Il ne faut pas négliger la puissance que peuvent avoir les sentiments et les souvenirs.
Elle s'éclaircit la gorge et pénétra alors dans l'atelier car elle se tenait encore sur le pas de la porte. Elle voulait se rapprocher afin de voir le portrait de près et de lui faire l'honneur d'un vrai jugement. Oublié le ton taquin et le dessin d'elle fait. Elle ne dit rien de prime abord, étudiant sérieusement le tableau. Elle n'avait jamais eu à jouer le rôle du critique et voulait être honnête, ce qu'elle fit :

《 Elle est magnifique. 》

C'était bateau comme réponse,  mais c'était ce qu'elle pensait. La toile était belle et cette femme l'était aussi. Comment pouvait-on détacher ses yeux de ce portrait ? Elle le laisserait deviner si elle parlait justement de la toile ou de la femme, cetait un des plaisirs de l'art, ne pas savoir, interpréter. Son regard coulissa légèrement en coin vers Tomha, un sourire entendu sur les lèvres.

《 L'amour de votre vie non ? Vous lui avez fait grand honneur. Les couleurs sont vives, son expression si réelle.  Je ne sais pas comment vous vous y êtes pris, mais on dirait presque qu'elle est vivante, qu'elle nous regarde.》

Ce tableau était sublime, il n'y avait pas le moindre doute là-dessus, l'Hybride se sentit légèrement mal à l'aise. Plus elle voyait cette peinture, plus ce portrait lui faisait penser au roman Dorian Grey. Ce jeune homme dont l'âme avait été capturée par le peintre qui lui vouait une passion sans pareil. Elle secoua ce sentiment d'un geste souple de la tête, balayant ses cheveux blonds au dessus de ses épaules. Elle n'allait pas insulter son hôte en lui disant que son magnifique tableau lui faisait penser à un objet qui avait causé la chute d'un jeune homme vertueux et ce dans une œuvre fictive.
Elle se détourna légèrement du portrait pour faire face à l'homme. Elle dut lever les yeux pour le regarder, mais une fois de plus elle y était habituée et cela ne la dérangeait guère.  Elle fit le tour de l'homme avant que leur proximité ne soit dérangeante,  elle avait beau ne pas en être troublée,  elle ne pouvait savoir comment il interprétait ses mouvements et après tout elle était venue en adulte consentante, elle ne voulait pas lui envoyer le mauvais message. Elle se rapprocha d'un paysage aux couleurs chatoyant. Les couleurs orangées, jaune et dorées lui plaisaient énormément.  

《 L'automne, ma saison préférée. Où était ce ? ça ne me dit rien.》

Bien qu'il y avait plusieurs tableaux à regarder, celui-ci avait capté presque toute son attention. Elle jeta de nouveau un regard scrutateur au portrait de la jeune femme le bleu était compliqué à chaque fois, mais ce n'était pas le même pour autant. Elle se tourna sans prévenir d'un coup vers son interlocuteur, sans vraiment faire attention, ni crier gare, attendant sa réponse.

Message par Invité Jeu 18 Juin - 20:19

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- Le nez est un peu disproportionné je dirai.
Cette réflexion me fit sourire. Elle n'a pas tord. Me dis-je avec humour.
Elle resta quelques instant à le regarder, j'étais sûrement le seul à comprendre la beauté de ce dessin, la véritable beauté de cette œuvre. Elle décida à se rapprocher des portraits. Elle resta quelques secondes face au portrait de Cathie et je pus à cette instant lire une véritable attention dans son regard.
Elle est magnifique.
Ces mots m'allèrent droit au cœur. C'était donc ça l'impression que mon chef d’œuvre donnait ? Pas d'ironie, pas de demi-mots, elle avait dit ce qu'elle pensait réellement. Les mots n'étaient pas pompeux et semblaient exactement refléter ce qu'elle pensait. Elle disait que Cathie était magnifique, je l'avais donc réussi. Je souriais.
L'amour de votre vie non ? Vous lui avez fait grand honneur. Les couleurs sont vives, son expression si réelle.  Je ne sais pas comment vous vous y êtes pris, mais on dirait presque qu'elle est vivante, qu'elle nous regarde.
Elle était perspicace. Elle resta de longues secondes face à mon œuvre et chaque seconde doublait le bonheur que je ressentais. Mes blessures s'étaient envolés, je n'étais plus que béat devant la joie de transmettre mes sentiments par mes créations. Là n'était pas l'aboutissement de tout artiste ? Avait-elle remarqué ce bleu si spéciale ? Probablement que non mais j'espérais qu'il l'ai marqué inconsciemment.
Elle se tourna vers moi, me regarda dans les yeux puis me contourna, continuant à explorer ma galerie. Elle s'arrêta devant l'un de mes paysages. Je me rapprocha d'elle et me tenait dans son dos. Je me souvenais exactement de ce jour où je l'avais peint. J'étais en extérieur, comme souvent pour mes paysages, le vent était agréable et malgré le froid caractéristique de novembre, il faisait étonnement doux. On entendait au loin le début des festivités du carnaval. Le onzième jour du onzième mois, le jour des fous.
L'automne, ma saison préférée. Où était ce ? Il ne me dit rien.
J'étais agréablement surpris qu'elle retrouva ainsi la saison, sans même hésiter. Elle se retourna brusquement et me fit ainsi face, quelques centimètres nous séparant à peine. Mon cœur s'emballa. Ce n'était pas de l'amour, c'était plutôt une sensation qu'on subissait parfois en tant qu'artiste : celle de vivre un moment qui restera dans notre mémoire, un moment magique, un moment émouvant, un moment vivant. C'était cela la Beauté. J'espère ne pas avoir rougi.
Je m’empressai de lui répondre.
« C'est normal, je l'ai peint à Düsseldorf, en Allemagne. C'était pour le jour des fous. Je voyageais beaucoup, avant. La majorité de ces paysages viennent de mes voyages. Je les ai tous peint pour Cathie : son corps fragile ne lui a jamais permis de voyager, j'ai donc peint chaque lieu que je visitais. J'ai voulu lui transmettre la joie de ce jour heureux mais, finalement, je n'ai peint qu'un paysage alors que les citadins s'activaient plus loin. J'espère quand même qu'il lui plaira. »
Elle m'adressa un sourire confortant.
Après quelques secondes, je remarqua. « Je ne vous ai pas dit son nom au fait ! » dis-je en reculant. « Voici Cathie. » annonçais-je en désignant le portrait. « Vous avez vu juste, c'est bel et bien la femme que j'aime. Nous sommes amis d'enfance et c'est un souvenir d'elle que je conserve, ce vieux portrait » dis-je en désignant le second portrait.
« Je ne sais pas si vous y avez prêté attention mais ce bleu est très spécial. Il s'agit d'un bleu qu'on ne trouve que chez les maîtres orientaux. Je dis ce bleu mais à vrai dire celui-ci est encore un bien pâle copie, il faut au minimum dix ans d'intense pratique pour le réussir parfaitement. C'est le mieux que j'ai put faire jusqu'à maintenant et je lui ai consacré. Néanmoins, il est loin d'être parfait. » Je lui saisis délicatement la main et la rapprocha du tableau, je le fit l’effleurer tout en passant ma main gauche sur le tableau pour mieux le décrire. « Il souffre toujours d'imperfections. On le remarque notamment au toucher, il n'est absolument pas lisse. » Je lui adressa un nouveau regard avant de reprendre. « Mon rêve est de le maîtriser à la perfection, ce jour-là je pourrais en être fier et le dévoiler sans honte à ma tendre. » Je lui lâcha la main.
Un silence long mais paisible tomba.
Je le rompis enfin. « Je ne veux pas être impoli mais je pense qu'il est tant que je vous raccompagne. » Elle sembla refuser mais j’insistai. « Je vous le demande, au moins vous raccompagner jusqu'à l'hôpital, j'insiste. » Elle accepta finalement.
Je lui demanda quelques secondes et la laissa dans l'atelier pendant que je réunissais mes affaires et remis en place ma plaque. Je vis l'une de mes cartes de visites. Il y était inscrit. « Tomhas Paliakov, mécanicien en tout genres, contactez moi au 06 ** ** ** ** **. Au plaisir de vous rencontrer ! » Il est grand temps que je change de design... Je retrouva mon invité et lui annonça que j'étais prêt. On se dirigea vers le salon et je lui tendis ma carte.
« N'hésiter pas à me contacter dès que vous êtes de passage, je vous préparais un café » lui annonçais-je avec un sourire bienveillant. Je pris la feuille arrachée de mon calepin, la plia puis la glissa dans la poche de ma veste ainsi que le crayon. Elle était aussi prête. J'ouvris la porte, l'invita à passer devant et la referma derrière elle.
Le grand air, je pris une grande bouffée. Elle se tenait à ma droite et la beauté du coucher de soleil animait notre ballade.
« Pour être honnête, je n'ai pas tout à fait été franc tout à l'heure. C'est bel et bien la première fois qu'on me donne un retour sur ces tableaux mais vous êtes aussi la première personne que j'autorise à pénétrer dans mon jardin secret. » lui confessais-je avec un sourire gêné. Pourquoi l'avais-je fait ? Sûrement une façon de la remercier. En tout cas, je ne le regrettais aucunement.
Je la vis légèrement sourire. Le soleil était derrière elle, légèrement sur le côté. Étant légèrement en surplomb, on voyait la ville s'étendre en bas. Je m'arrêta et elle fit de même quelques pas plus tard.
J'admirais ce paysage. A vrai dire, je n'avais pas encore dessiné le moindre paysage à Avventura, l'inspiration me venait. Je ne pouvais néanmoins pas me le permettre maintenant. Je fis un cadre avec mes doigts. Le cadre était parfait : saisi entre deux arbres, le soleil se décalait légèrement sur la gauche et laissait au centre la place d'admirer la ville dans toute sa splendeur. Les toits étaient orangés, probablement grâce au soleil. Je retins deux secondes ma respiration et cet instant me sembla en durer mille. Je fis un grand geste vers l'horizon qui s'étendait face à moi.
« Voilà pour moi ce qu'est la Beauté avec un grand B, c'est ce moment auquel on ne prête pas nécessairement attention mais qui pourtant ravis nos yeux. Il dépend du temps et du cadre, évidemment, mais aussi de la température, du vent, de nos humeurs et, évidemment, de notre compagnie » lui dis-je avec un regard complice. « C'est cela que tous veulent représenter : la Beauté d'un instant dans son ensemble, au-delà de ce que l'on peut simplement voir. C'est immortaliser un moment dans le temps et avoir l'envie de le transmettre ! » Ma voix était pleine de conviction et de gaieté. Je remarquais, tardivement, que je m'étais emporté et en fut légèrement gêner. C'était une habitude, aujourd'hui. J’adressai un léger « désolé » à peine audible avant de reprendre la route. Elle me suivait.
On arriva finalement à l'hôpital et, après les salutations conventionnelles, nous nous séparions.
Quelle journée !
On se reverrait très bientôt mais j'avais un dessin à continuer, moi.
Je m'endormis finalement sur mon canapé, encore habillé, le crayon à la main. Le croquis était sur la table et à côté trônait ma première ébauche. Je l'avais naturellement fait les cheveux détachés et affichant le sourire qui m'avait tant marqué. Demain aux aurores, il retournerait voir ce paysage.

Message par Invité Jeu 18 Juin - 21:12

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Tantôt il parlait, tantôt elle parlait. Il la laissa faire le tour de son atelier, la laissa regarder les tableaux un à un. Elle marquait une pause devant chaque tableau, mais parfois elle hésitait ou au contraire elle passait au prochain avec aisance. L'art était quelque chose de personnel, même si l'on y représentait quelque chose d'aussi universel qu'un paysage les tons employés allaient parfois interpeller quelqu'un au plus profond de son être. Düsseldorf, en Allemagne ? Elle hocha la tête consciencieusement, elle en avait déjà entendu parler, elle voyait vaguement où la ville se situait. Il lui avait répondu rapidement, intérieurement elle sourit, elle s'était délibérément retournée de manière vive et avait espéré un contact, rapproché. C'était plaisant de voir qu'elle pouvait faire de l'effet. Mais elle ne comptait certainement pas aller plus loin que cela.

Il mentionna Cathie, il prononçait son prénom avec douceur, déclarant ainsi son amour rien qu'en le disant, mais dévoilant aussi ce côté fragile qu'il lui voyait. Son teint était bien pâle dans son portrait. Souvent on prenait les femmes pour de faibles créatures, mais parfois elles étaient plus fortes qu'il n'y paraissait. Nina dévoila alors un sourire confortant, un jour il serai en mesure de constater qu'elle n'était pas si faible. Elle pouvait être malade physiquement, mais mentalement elle avait sûrement plus de poigne que le plus fort des hommes. Les malades menaient une lutte perpétuelle et se trouvaient des forces là où leur corps était dépassé par des faiblesses.

« Je ne vous ai pas dit son nom au fait ! Voici Cathie. »

Elle ne dit rien et regarda de nouveau le portrait. Il ne s'était donc pas rendu compte qu'il lui avait déjà donné le nom de sa dulcinée ? Sa fougue, sa détermination d'artiste mêlés à  la passion qu'il ressentait. Oui, c'était mignon. Pas comme les jeunes enfants de l'hôpital, mais cela le rendait attachant.

« Je ne sais pas si vous y avez prêté attention mais ce bleu est très spécial. Il s'agit d'un bleu qu'on ne trouve que chez les maîtres orientaux. Je dis ce bleu mais à vrai dire celui-ci est encore un bien pâle copie, il faut au minimum dix ans d'intense pratique pour le réussir parfaitement. C'est le mieux que j'ai put faire jusqu'à maintenant et je lui ai consacré. Néanmoins, il est loin d'être parfait.   
- Je ... »
« Il souffre toujours d'imperfections. On le remarque notamment au toucher, il n'est absolument pas lisse. »

Une fois de plus leurs mains se touchaient. Cette soirée était des plus inattendues. Non seulement elle se retrouvait invitée chez un homme, elle s'était fait le plaisir de le faire réagir, le trouvait même attachant d'une certaine manière, mais tout cela ne restait que des faits. Elle n'avait toujours pas envie de quoique ce soit de plus. La peinture était clairement la passion du jeune homme. Non, Cathie et la peinture. Elle avait beau ne plus être une adolescente elle voulait pouvoir ressentir des émotions avec passion. Et il pouvait donc lui prendre la main tant qu'il le voulait il ne déclenchait pas ce feu intérieur qu'elle voulait sentir.

« - Mon rêve est de le maîtriser à la perfection, ce jour-là je pourrais en être fier et le dévoiler sans honte à ma tendre. »
- Il n'y a aucune raison d'en avoir honte maintenant, mais je comprends votre envie. J'espère juste que vous vous rendez compte que vous la faites attendre peut-être plus de temps qu'elle ne veut ou peut vous en accorder. »

Il n'y avait aucun sous-entendu dans sa phrase, elle souhaitait simplement qu'il se rende compte que parfois, la femme idéale n'existait pas. Il idéalisait tellement sa Cathie, qu'il la grandissait trop et peut-être qu'elle n'avait ou n'aurait pas la patience de l'attendre. Autant le jeune peintre pouvait être attachant à s'emballer à parler de quelque chose qui lui tenait tant à cœur, autant il lui fallait rester sur terre, sous peine de partir à la dérive.

Lorsqu'il propose de la raccompagner, elle fut légèrement vexée. Elle aurait souhaité continuer à lui administrer des soins et elle se sentait parfaitement capable de retrouver la route seule, mais elle voyait bien qu'il ne lui proposait que parce que son éducation lui dictait de la accompagner et elle ne pouvait s'offusquer de bonnes manières. Lorsqu'il lui tendit sa carte de visite elle l'accepta sans la moindre hésitation et fouilla dans son sac-à-main pour sortir une petite boîte métallique qui contenait ses cartes de visites également.

« N'hésitez pas à me contacter dès que vous êtes de passage, je vous préparerai un café. »
« Merci, voici mon numéro, si jamais vous avez un problème quelconque appelez-moi. Prenez bien les médicaments qui vous ont été prescrits aussi, sinon je me verrai dans l'obligation de vous harceler. »

Elle sortit et inspira profondément, l'automne était sa saison préférée et le coucher de soleil était son moment favori de la journée. Les mêmes couleurs chaleureuses. Un moment fugace qui changeait bien vite, l'obscurité embrassant la lumière, l'englobant, la changeant. Elle appréciait la chaleur des derniers rayons de soleil sur sa chevelure. Il lui confia n'avoir jamais montré son atelier à qui que ce fût avant et elle sourit. Simplement.

« Il vous faudra montrer cet atelier à Cathie. Ou le lui peindre si elle ne peut pas venir à Avventura. »

Ils marchaient tranquillement, c'était dû à la magie du coucher de soleil. Personne n'était pressé à ce moment là de la journée. A part les Vampires peut-être. Mais elle n'en connaissait pas, donc ne pouvait dire si c'était juste un cliché. Tomhas Paliakov s'arrêta soudain, inspiré par ce qu'il voyait et il lui récita une tirade. Elle ne s'aperçut qu'après quelques mots qu'il ne récitait rien du tout, il s'exprimait avec toute son ardeur. C'était beau de voir quelqu'un de passionnée. C'était pour cela qu'elle le trouvait attachant.
Lorsqu'il s'excuse elle secoua la tête de droite à gauche pour indiquer qu'il n'avait nul besoin de s'excuser. Au contraire côtoyer quelqu'un qui disait ce qu'il pensait, qui verbalisait ses émotions au moment où il les ressentait, cela lui faisait du bien.

* Nous pourrions êtes de vrais amis si j'en avais le temps... et l'envie. *

Après une dernière salutation, elle s'en alla. Bifurquant en route, finalement elle pouvait finir ses papiers le lendemain, là, elle avait juste envie de rentrer chez elle et boire une autre tasse de café.

Message par Invité Ven 19 Juin - 19:27

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La nuit porte conseil.
Le soleil se levait à peine et les premiers rayons me réveillèrent. Il était encore tôt. Je constatais que j'avais eu l'indélicatesse de m'endormir habillé, dans le salon, que penserait-on de moi si on me voyait ainsi ? Malgré les récents événements, il était toujours rare que je ne me réveille pas dans ma chambre. Ainsi, je ne voyais pas mon visage à l'instant même où je me levais. Cela ne me déplut pas. La nuit portait conseil, dis-t-on. Je me dirigea vers la salle de bain et commença ma douche.
Une touche latente de déception se faisait ressentir quand au mots de mon invité, hier. Je faisais attendre Cathie ? Mais si je faisais ainsi, c'était par peur qu'elle soit dans une situation délicate. Cela faisait que quelques semaines tout au plus que j'étais arrivé à Avventura et on avait déjà attenté à ma vie. Néanmoins, ce lieu me semblait toujours être celui qu'on avait tant cherché, le lieu où nous pourrions vivre pleinement. Je sortis de la douche, me sécha, m'enveloppa dans ma serviette et me dirigea dans ma chambre pour m'habiller. La tenue jaune, aujourd'hui. Pensais-je heureux. Je pris ensuite mon chevalet, ma peinture et mes croquis, me dirigeant vers ce paysage. A vrai dire, j'avais toujours remarqué l'envie de Cathie quant à me rejoindre mais j'avais toujours refusé : les temps étaient violent et elle encore trop fragile. Son état ne s'était toujours pas améliorer, peut-être que ce médecin y pourrait quelque chose. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Il fallait que j'en sache plus. Elle devait passer, aujourd'hui encore. J'espérais pouvoir le lui demander.
Faudrait-il que Cathie me rejoigne ? Dans l'absolu, c'était possible : j'avais trouvé une maison, je m'étais établis et cette ville semblait pouvoir nous accueillir. Pourquoi hésitais-je alors ? Je n'en avais aucune idée : le danger me semblait omniprésent et j'avais l'art de m'attirer les ennuis, elle ne se ferait que toujours plus de soucis. Déjà que ces policiers l'avaient inquiété... J'avais aussi l'impression que les problèmes ne faisaient que commencer. A vrai dire, je n'avais pas encore revendiqué mon camp mais il fallait bien que ça arrive, bientôt. Je me devais de changer cette ville le plus rapidement possible. J'avais l'impression que ceux qui la dirigeait ne comprenait pas l'ampleur des faits. Des citoyens étaient chaque jours inquiété par cette opposition entre le cercle et les rebelles. Chaque jour qui passait voyait une nouvelle victime, il était grand temps qu'un camp prenne l'ascendant, définitivement.
Ne m'éloignais-je pas du sujet ? Cathie. Ah, Cathie. Elle était certes faible physiquement mais c'est elle qui eut l'idée de toutes mes armes, je me rappelais que cela m'avait étonné tout d'abord mais n'est-ce pas ça son caractère, après tout ? Elle se débrouillerait peut-être mieux ici que moi !
J'étais arrivé.
Je disposa le chevalet, déposa la peinture et installa la toile. Le soleil n'était plus là. Cependant, je désirais quand même dessiner la scène que j'avais vu hier. Je commença alors par dessiner le cadre : le soleil à gauche, les deux arbres, le haut de la rambarde protégeant de la chute. Plus bas se trouvait des maisons, enfin, on ne voyait principalement que les toits. Ce paysage s'étendait sur des kilomètres, quelques édifices plus imposait brisait la monotonie. Les bords furent ainsi dessiné et peint, les couleurs étaient chatoyantes et les jeux d'ombres rehaussaient le tableau, le dorée et l'orangé trônait mais le centre du tableau restait désespéramment vide. J'aurais effectivement put me contenter de peindre ce que je voyais, mais cela n'était pas représentatif de mes émotions, je cherchais autre chose. Je cherchais un peu de vie et fut finalement inspiré. Après tout, j'ai un autre croquis en attente. C'était une évidence, j'aurais dût commencer par là. Cela était fluide et les coups de pinceaux se succédèrent.
Étonnement, peu de personnes passaient dans la rue alors qu'on approchait des onze heures. Il n'y avait que quelques courts regards curieux mais je n'avais pas à m'en plaindre : je pouvais m'exercer dans la plus grande tranquillité. Le vent était doux et il faisait légèrement froid. Maintenant que j'y pensais, le temps était toujours de mon côté quand me venait l'inspiration. Lequel dépendait de l'autre ? La réponse semblait logique mais je n'en cherchait aucune. Je finis finalement de peindre cette femme. Je lui avais fait le sourire radieux, les cheveux légèrement porté sur la droite du tableau par un doux vent. Je finissais les détails : quelques feuilles emportées par le vent passaient au premier plan, sept oiseaux passaient au fond avec la formation qui leur était propre. J'avais utilisé un orange plus nuancé, tendant sur blanc, pour sa peau et j’utilisai le même procédé pour ses cheveux. Il ne restait plus qu'à le faire sécher puis à appliquer un vernis pour l'achever. Je le regardais satisfait et une personne s'arrêta quelques pieds derrière moi, je me retourna et vis un vieil homme observer ce tableau, il me sourit et continua sa route. Précautionneusement, je ramena le tableau à l'atelier. Il serait sec dans quelques heures.
Midi sonnait. Mon ventre gronda. Je n'avais même pas pensé à prendre un petit déjeuner. Je me dirigea à la cuisine et me prépara une assiette de spaghettis que j'accompagnais d’œufs. Les spaghettis, mon pêché mignon. Peu le comprenait et les scènes étaient parfois comiques.
Midi et demi, mon téléphone vibra, un message : Nina m'avertit qu'elle se dirigeait chez moi, pour les soins. Je répondis inutilement un « ok » puis alla m'habiller. J'ouvris ma buanderie : décidément, j'avais beaucoup de bleu. J'en sortis une tenue identique à la veille puis me ravisa : un jean, un T-shirt noir et une veste blanche serait sûrement de meilleur goût. Comme à son habitude, la plaque décida de me gêner alors que j'enfilais le T-shirt. Si elle avait une personnalité, j'aurais dit qu'elle était taquine.
Cela me donna une idée : j'eus le mauvais goût de cacher ma dernière peinture derrière un rideau. C'était plus par taquinerie que par peur qu'il soit abîme. Si elle me demandait, je lui dirais que je ne désire pas montrer un tableau non finit mais qu'elle sera la première à le voir, une fois vernis.
Satisfait, je me dirigea vers la cuisine préparer deux cafés.
On toqua à la porte. J’accueillis mon invité.
« Belle journée n'est-ce pas ? Bonjour, comment allez-vous ? »
Elle me retourna mes usages.
« Je vais bien aussi. » Je marqua une légère pause. « Installons-nous, les cafés sont prêts ». Je l'invita à entrer d'un geste ample puis ferma la porte derrière elle. Nous nous installions à la même place qu'hier et je pris soin de ne pas m'affaler dans mon fauteuil : hier m'avait déjà servi d'exemples et la nuit avait été particulièrement douloureuse mais c'était ma faut : j'avais été assez stupide pour m'endormir sur mon canapé à la place de dormir sur le ventre dans mon lit. Les bandages avaient quand même permis de trouver le sommeil. Je devrais la remercier pour toute cette attention. Mais je remarqua qu'un blanc avait duré et je voulus donc animer la conversation. Néanmoins, je vis que cela ne semblait pas gêner mon interlocutrice. Quelques minutes passèrent alors avant que je mette fin à ce silence. « Merci bien pour vos soins, j'aurais sûrement mis de longs jours à autant guérir. » dis-je.
J’écoutai consciencieusement sa réponse puis continua.
« Je viens de me rappeler d'une question que je me suis posé : quelles sont vos limites ? Je veux dire, je vois que vous pouvez guérir des blessures physiques, qu'en est-il des maladies ou de la maladie ? Pouvez-vous par exemple guérir du vampirisme ou encore ça ? » lui dis-je en faisant un léger signe du menton vers mon épaule droite. J'avais sûrement été un peu trop directe et indélicat. J'espérais qu'elle ne m'en tienne pas rigueur. Mais, après tout, j'ai toujours été quelqu'un de curieux.
J'écoutais attentivement sa réponse, hochant de la tête parfois pour lui signifier que je comprenais.
Je remarquais, tardivement, que je n'avais pas été assez explicite : je ne voulais pas qu'elle me soigne ça. La nuit avait porté conseil.

Message par Invité Dim 21 Juin - 8:38

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Nina se réveilla de bonne heure comme il en était d’habitude. Elle n’avait pas besoin de réveil, cela faisait trop d’années qu’elle y était habituée, d’abord les cours de médecine, puis le travail qui le voulait. Et ces jours où elle pensait pouvoir récupérer elle était généralement appelée en urgence à l’hôpital ou alors elle se rendait au bâtiment dédié au Cercle car elle ne pouvait négliger le rôle qu’elle jouer ai sein de ce groupe. Elle était donc reposée, fraîche et prête alors qu’il n’était que sept heures du matin.
Ne sachant quelles étaient les habitudes de son patient spécial de la journée elle prit son temps, chose qu’elle ne faisait que trop rarement à son goût. Elle coiffa sa cascade de cheveux blonds pâles en une queue de cheval haute. Simple, mais efficace. Non seulement sa mèche rebelle ne lui tomberait pas devant le visage cette fois, elle était donc parée pour se lancer au travail, même si cela  lui donnait un air de « bosseuse sévère » comme lui avait une fois dit un collègue, cela lui dégageait le cou et la nuque, qu’elle adorait avoir à l’air libre. De plus elle portait un haut noir semi-transparent qui lui laissait les épaules à nu et même si elle n’était pas un canon ou un top-modèle, elle demeurait une femme et savait comment se mettre en valeur. Elle adorait dévoiler les courbes de ses épaules et de sa gorge. Ce même collègue appelait ça sa tenue « péripatéticienne à vampires ». Elle sourit en coin, heureusement qu’il était là car il lui avait permis de ne pas sombrer en arrivant à l’hôpital. Bien que son travail soit gratifiant, il était dur ; au début elle avait été confrontée à beaucoup de choses bien moches et elle était encore souvent témoin de la méchanceté, la bestialité, la vengeance et de bien d’autres choses dont elle aurait aimé ne pas connaître l’existence.
Elle enfila un jean près du corps bleu foncé. Il était encore neuf. Elle s’admira sous toutes les coutures. Contente de pouvoir se prêter à ce jeu pour une fois, ne se souciant pas de la moindre minute qui s’écoulait. Vint ensuite le tour du maquillage, elle en appliquait tous les jours, mais il restait toujours minimaliste car elle n’était pas une grande adepte des pots de peinture sur pattes que l’on voyait dehors ou à la télévision. Aujourd’hui ne dérogea pas à la règle, mais elle en appliqua un peu plus et avec plus de soin, faisant un vrai trait de liner pour sculpter la forme de son œil, mettant trois nuances différentes de fards à paupières au lieu des deux basiques. D’ailleurs elle opta pour sa palette des grands jours, car elle avait seulement le temps de se maquiller les grands jours. La qualité du maquillage faisait une nette différence, même si elle employait la même technique et même si les couleurs restaient neutres. Son rouge à lèvres était rose pâle, elle hésita une fraction de seconde avant d’appliquer un gloss, mais se rétracta. Elle n’allait pas à un rendez-vous galant, ce n’était pas une journée exceptionnelle où elle fêtait quelque chose. Elle préférait rester naturelle.
Elle avait presque fini il ne lui manquait plus que les quelques touches : son parfum du moment qu’elle mit dans le creux du cou et à l’intérieur de ses poignets, rituel qu’elle exerçait chaque jour avant de partir et après sa pause déjeuner. Elle se choisit des chaussures à talons, ils n’en faisaient que cinq centimètres car il lui fallait tenir toute la journée et des talons trop hauts étaient insupportables. Elle profita du fait d’avoir ses chaussures bleu roi pour prendre son sac-à-main en toile vert qui arborait ce même bleu, du vert émeraude du noir et du blanc. Puis la touche finale : sa broche en forme de cygne. Elle ne la quittait que la nuit. Elle l’épingla avec délicatesse et noua son foulard autour de son cou, ne voulant s’enrouer si l’air était encore trop frais.

Elle sortait de chez elle, petit-déjeuner de pris, parée pour la journée, il était huit heures moins le quart. Elle ne ressentait pas de fatigue, malgré les soins donnés la veille. Une bonne nuit de sommeil lui avait permis de récupérer. Sachant cela, elle partait à l’hôpital le sourire aux lèvres. Finalement, elle allait s’acquitter de quelques tâches là-bas avant d’aller revoir son hôte de la veille. Elle avait pourtant la journée de libre, mais son travail passait avant tout et elle avait toujours un tas de dossiers qui demandaient à être traités même une fois qu’elle avait vu tous les patients.
Le temps passa plus vite qu’elle ne l’aurait pensé. Elle fut tirée de sa paperasse par le son de ses collègues s’en allant manger. Midi. Elle engloutit un sandwich en vitesse, croqua une pomme sur la route et s’en fut vers sa voiture dès qu’elle eut fini. Avant de démarrer la voiture elle envoya à Tomhas Paliakov un texto et elle reçut sa réponse presque aussitôt. C’était pratique les patients qui travaillaient à domicile, on pouvait les joindre presque toujours et ils étaient plus agréables.
Avant de sortir de sa voiture elle jeta un coup d’œil au rétroviseur. Elle passa rapidement son rouge-à-lèvres, resserra la queue de cheval dont sa mèche rebelle avait quand même eu l’audace de se retirer et elle se ravisa avant d’appliquer de nouveau du parfum, même si elle ne s’en aspergeait pas, elle trouvait cela malvenu d’arriver sentant le parfum quand elle était supposée prodiguer des soins, c’était peu recommandable. Elle laissa le foulard dans la voiture et attrapa dans son coffre un sac supplémentaire, car son sac-à-main n’était pas aussi grand que celui de la veille et elle n’avait donc pas pu y fourrer le nécessaire médical qu’elle avait tout de même pris soin de prendre avec elle.

Il ouvrit la porte peu de temps après qu’elle eut frappé. Elle tendit de suite sa main pour lui serrer la sienne, la sourire aux lèvres. Des banalités dont ils s’acquittèrent tous deux avec brio et il continuait à exceller car il lui proposait un café d’entrée. Elle lui suivit et, comme lui, s’installa là où elle s’était assise le jour précédent, sirotant son café noir avec plaisir. Même si le silence prolongé ne la gênait toujours pas, il prit la parole, lançant la conversation.

« - Merci bien pour vos soins, j'aurais sûrement mis de longs jours à autant guérir.
- Je serai bien piètre docteur si je ne faisais tout de même pas le minimum vital. Enfin… vous avez eu de la chance, j’étais juste passée là au bon moment quand vous étiez à l’hôpital hier.
« Je viens de me rappeler d'une question que je me suis posé : quelles sont vos limites ? Je veux dire, je vois que vous pouvez guérir des blessures physiques, qu'en est-il des maladies ou de la maladie ? Pouvez-vous par exemple guérir du vampirisme ou encore ça ?
- C’est plutôt compliqué. »

Elle soupira et posa la tasse de café qu’elle avait déjà vidé, prête à se lancer dans une explication longue. Elle le regarda droit dans les yeux, pour lui montrer qu’elle n’allait pas se dérober et esquiver sa question. Il venait un point où on lui posait ce genre de questions et elle se les était posées, c’était naturel. Dans le cas de l’homme qu’elle avait face à elle, elle savait très bien que le sujet du portrait y était pour quelque chose. Elle s’humecta la lèvre supérieure avant de reprendre la parole :

« Avec ce don tout peut-être guéri du moment qu’il s’agit réellement d’une maladie. Je m’explique. »

Elle avait légèrement insisté sur le réellement, le détachant. Elle parlait aussi un peu lentement, mais d’une voix claire et posée. Et elle poursuivit son explication avant qu’il ne puisse intervenir, car elle le lui devait.

« J’use de mon don comme bon me semble, sur qui je le souhaite. Je ne l’ai jamais utilisé que sur des personnes qui étaient en grand état de souffrance, ou qui luttaient contre des maladies incurables, prolongeant leur espérance de vie et tuant parfois petit à petit ce qui les rongeait de l’intérieur. Cependant, je n’ai jamais utilisé et n’utiliserai jamais mon don sur un hypocondriaque par exemple. Faire usage de ce pouvoir de guérison draine mon énergie et les hypocondriaques, malades imaginaires, font cela rien qu’en nous racontant les grands maux qu’ils sont toujours persuadés d’avoir. Je pourrais essayer de les guérir, je n’aurai rien à guérir, c’est psychologique dans leur cas. Ce qui m’amène au fait que je suis dans l’incapacité totale d’avoir une influence quelconque sur le mental, le psychique. Certains soutiennent qu’être violent, pervers, ou même gai est inscrit dans le code génétique, je ne saurai vous dire si c’est vrai car c’est bien trop pointilleux pour moi, je me contente de raviver le corps, pas de changer le caractère, jouer sur le moral. »

Elle s’arrêta quelques instants. Il avait peut-être envie de réagir sur ces premières paroles qui ne répondaient pas encore entièrement à sa question, mais qui commençaient à l’amener à sa réponse. Il était intelligent, il devait sûrement déjà savoir où elle allait en venir, elle le lisait dans son regard qu’elle fixait toujours. Ses lèvres ébauchèrent un sourire et elle reprit la parole :

« Donc, comme vous l’avez compris une maladie, je peux la contenir, puis lutter contre elle, faire en sorte qu’elle se résorbe. Plus elle sera grave, plus elle me demandera d’énergie et donc de temps et de soins, que je palie toujours avec des soins médicaux avérés et des médicaments. Mais l’état vampirique n’est malheureusement pas une maladie je le crains, même si cela a été présenté de la sorte. On ne devient pas vampire comme on tombe malade. Un changement profond affecte le corps et il est sort totalement transformé, l’ADN en est bouleversé au point qu’un vampire ne peut être considéré de la race humaine. Cet état je ne peux donc le traiter. Pour ce qui est de cette étrange marque, je dois dire qu’elle a piqué ma curiosité hier. Vous dites l’avoir depuis des années, cependant on dirait presque que c’est récent, je ne comprends pas pourquoi cela n’a pas l’air cicatrisé, mais ça n’est clairement pas infecté, si ça l’avait été, vous l’auriez vite compris. »

Une partie peut-être un peu sadique s’était manifestée car elle rit doucement à la fin de sa phrase.
Alors qu’elle avait commencé à parler de cette marque et qu’elle avait exprimé son intérêt, elle s’était levée et s’était rapprochée, car elle se demandait vraiment de quoi il s’agissait, de quoi il en retournait. Elle tendit sa main vers le cou de son hôte et posa ses doigts à côté, le regard fixé sur la marque, l’examinant. Elle se redressa et ramena son sac en bandoulière avec ses affaires professionnelles à ses pieds, puis sortit une paire de gants qu’elle enfila. Elle expliqua qu’elle allait seulement regarder la marque, l’examiner, car il n’avait pas été question – pour le moment du moins – qu’elle traite cette marque.
Le reste de son corps avait besoin de soins dans l’immédiat, il allait sûrement pouvoir se débrouiller à rester quelques jours de plus avec cet étrange souvenir du passé. Son examen ne dura pas bien longtemps, elle se redressa de nouveau et communiqua le peu qu’elle avait constaté. Ce qui revenait sûrement à lui dire ce qu’il savait déjà au fond de lui :

« La morsure d’un vampire, pas de débat sur la question. Cependant, il me semble que ces plaies étaient à soigner avec attention car elles ne guérissaient pas aisément, si le vampire en question vous a laissé en vie. Vous risqueriez une infection et il n’y en a pas eu, la chaire autour de la plaie est propre et la morsure en elle-même l’est. Comme on ne peut ni parler de cicatrice, nu de plaie ouverte ou récente… Je suppose que vous vous êtes lié à cette marque et qu’elle reste car vous vous y accrochez, psychologiquement. Après, certaines personnes sont investies de dons ou pouvoirs. Le vampire qui vous a mordu a peut-être un don en particulier ? Peut-être qu’elle a secrété un produit, une hormone dans votre cou au moment de la morsure. »

Elle s’emballait peut-être un peu trop sur ses suppositions et se tut se rendant compte qu’elle dépassait peut-être les bornes. Elle se redressa lentement et ôta ses gants, qu’elle jeta dans un sac poubelle jaune. Elle se mordit l’intérieur de la joue et se donna une claque mentalement, elle avait même fait référence à une vampire et pas un vampire. Mais à part Cathie, qui cela pouvait-il bien être ? Il la connaissait depuis qu’il était enfant, rien que ce portrait en témoignait.
Elle fronça les sourcils cela lui rappelait ce dessin qu’il avait commencé hier. Elle tourna légèrement la tête, le cherchant des yeux, mais elle ne vit nulle part le feuillet retourné. L’avait-il gardé ? Ce n’était peut-être pas le meilleur des moments pour la lui demander. Son regard coulissa de nouveau vers son hôte, elle espérait sincèrement ne pas l’avoir vexé, ou pire, l’avoir mis en colère. Ce genre de réflexion pouvait blesser, car si on refoulait quelque chose ce n’était généralement pas pour rien.

Message par Invité Dim 21 Juin - 12:25

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« - C’est plutôt compliqué. »
Elle prit le temps de formuler ses idées dans sa tête.
« Avec ce don tout peut-être guéri du moment qu’il s’agit réellement d’une maladie. Je m’explique. J’use de mon don comme bon me semble, sur qui je le souhaite. Je ne l’ai jamais utilisé que sur des personnes qui étaient en grand état de souffrance, ou qui luttaient contre des maladies incurables, prolongeant leur espérance de vie et tuant parfois petit à petit ce qui les rongeait de l’intérieur. Cependant, je n’ai jamais utilisé et n’utiliserai jamais mon don sur un hypocondriaque par exemple. Faire usage de ce pouvoir de guérison draine mon énergie et les hypocondriaques, malades imaginaires, font cela rien qu’en nous racontant les grands maux qu’ils sont toujours persuadés d’avoir. Je pourrais essayer de les guérir, je n’aurai rien à guérir, c’est psychologique dans leur cas. Ce qui m’amène au fait que je suis dans l’incapacité totale d’avoir une influence quelconque sur le mental, le psychique. Certains soutiennent qu’être violent, pervers, ou même gai est inscrit dans le code génétique, je ne saurai vous dire si c’est vrai car c’est bien trop pointilleux pour moi, je me contente de raviver le corps, pas de changer le caractère, jouer sur le moral. »
Je craignais ce qui allait suivre.
« Donc, comme vous l’avez compris une maladie, je peux la contenir, puis lutter contre elle, faire en sorte qu’elle se résorbe. Plus elle sera grave, plus elle me demandera d’énergie et donc de temps et de soins, que je pallie toujours avec des soins médicaux avérés et des médicaments. Mais l’état vampirique n’est malheureusement pas une maladie je le crains, même si cela a été présenté de la sorte. On ne devient pas vampire comme on tombe malade. Un changement profond affecte le corps et il est sort totalement transformé, l’ADN en est bouleversé au point qu’un vampire ne peut être considéré de la race humaine. Cet état je ne peux donc le traiter. Pour ce qui est de cette étrange marque, je dois dire qu’elle a piqué ma curiosité hier. Vous dites l’avoir depuis des années, cependant on dirait presque que c’est récent, je ne comprends pas pourquoi cela n’a pas l’air cicatrisé, mais ça n’est clairement pas infecté, si ça l’avait été, vous l’auriez vite compris. »
Elle se rapprocha de moi afin d'étudier la marque.
« Un vampire ne peut être considéré de la race humaine. » ces mots résonnaient dans ma tête, ils additionnaient et formait un brouhaha insoutenable. Je ne réfléchissais plus.
Je me contentais d'entendre les mots qui suivirent.
« La morsure d’un vampire, pas de débat sur la question. Cependant, il me semble que ces plaies étaient à soigner avec attention car elles ne guérissaient pas aisément, si le vampire en question vous a laissé en vie. Vous risqueriez une infection et il n’y en a pas eu, la chaire autour de la plaie est propre et la morsure en elle-même l’est. Comme on ne peut ni parler de cicatrice, nu de plaie ouverte ou récente… Je suppose que vous vous êtes lié à cette marque et qu’elle reste car vous vous y accrochez, psychologiquement. Après, certaines personnes sont investies de dons ou pouvoirs. Le vampire qui vous a mordu a peut-être un don en particulier ? Peut-être qu’elle a secrété un produit, une hormone dans votre cou au moment de la morsure. »
Je me surpris moi-même de cet état second, je n'analysais plus rien, mon esprit était embrouillé, mais je continuais d'analyser et d'écouter sans m'en rendre compte : les idées et remarques marquaient directement mon esprit. Un détail auquel je n'aurais peut-être pas fait attention me transperça directement alors. « Elle », elle avait dit « elle » … Que savait-elle de Cathie, exactement ?
Quelques longues secondes passèrent. Je ne supportais plus ces voix.
« Excusez-moi quelques minutes. » dis-je sèchement avant de disparaître dans la salle d'eau et de fermer le verrou de la porte.
« Un vampire ne peut être considéré de la race humaine. »
« Un vampire ne peut être de la race humaine. »
« Un vampire ne peut être humain. »
« Vampire pas humain. »
« Cathie pas humaine. »
Elle le savait en plus, que nous parlions d'elle ! Comment ose-t-elle le savoir et faire comme de rien n'était, comme si elle est devenue l'un de ces monstres ! C'est faux, Cathie n'est pas une vampire, elle est humaine !
J'avais envie d'éclater le lavabo devant lequel je me tenais me cela n'aurait comme seul effet que d'attirer cette femme. Je ne pouvais ni me défouler sur le mobilier, ni sur moi-même au risque qu'elle en fasse la remarque. Je me contenta de laisser couler l'eau.
Sous le chagrin, je m’écroulai lourdement sur le sol et pleura à chaudes larmes. Mon regard était désespéré. Quelle pathétique scène. Le vampirisme ne s'attrape pas comme un rhume ! Elle n'avait jamais été mordu et elle était humaine. Si un humain n'est pas mordu, ça reste un humain, pas vrai ? Son teint pâle n'est dût qu'au fait qu'elle ne sorte pas souvent. Sa peau n'est pas froide, j'ai juste toujours été le plus sanguin ! Elle ne pouvait pas être l'un des leurs. Si elle l'était, qui était à mes côtés ?
Je sortis mon MP3 de ma poche et chercha dans la bibliothèque du journal audio. Cela doit bien être quelque part par là ! Je trouva enfin ce qui m'intéressait, j’augmentai le son de mes amplis et les appliqua directement sur mes oreilles.
« Ah, c'est toi Tomhas ? » elle avait 10 ans.
« Tomhas, c'est magnifique ! » 10 encore
« Tomhas, tu restera toujours à mes côtés ? » 14 ans
« Tomhas, quelle belle journée, que ferons-nous demain ? » 17 ans
« Imbécile, que serais-je devenue sans toi ? Je me fiche bien que tu ai tué mais promets-moi de ne plus jamais risquer ta vie aussi inutilement. » 21 ans
« Ceci est une promesse, nous nous retrouverons et vivrons heureux. » cette année même
« Cathie n'est pas humaine. » Ces mots résonnèrent une nouvelle fois dans ma tête. Dans un excès de colère, je jeta violemment le MP3 sur le mur à ma gauche. Il éclata.
Je prie alors conscience de ce que je venais de faire. Je rampa à quatre pattes jusqu'au débris.
Il est fichu.
Je fus emplis d'une grande tristesse et de remords.
J'entendais qu'on m’appelait, de l'autre côté de la porte. C'était mon invité.
« Oui, désolé, j'arrive. » dis-je en me reprenant.
Je ramassa les débris, me leva, ferma le robinet et me vit dans la glace. Ce n'était pas beau à voir, je me dépêcha alors de faire une toilette sommaire et me dirigea au salon.
Alors que j'allais m'asseoir, je remarqua que mes gants ne m'étaient plus d'aucunes utilités. Je les enleva et les déposa sur le meuble de la télévision.
J'affichais un grand sourire.
« Oui, alors ... »
J'essayais de me rappeler de la discussion précédente.
« En effet, j'ai déjà entendu parlé de cas où des traumatismes physiques apparaissaient suite à une forte croyance en son existence, une sorte d'effet placebo. Mais je vous avouerais que je n'y ai jamais pris attention : mes sources n'étaient pas fiable et le sujet ne me passionnait pas. »
J’essayai de lui adresser un sourire mais ne le put, pas encore.
« Cathie, vous l'aurez deviné, n'avait aucun don connu, elle est suivi médicalement... » Attends, comment est-ce possible ? Les premiers jours, le médecin n'aurait peut-être pas compris que le vampirisme mais maintenant, comment cela se faisait-il qu'ils n'aient pas tous compris ?! « Néanmoins son cas est atypique : pas la moindre trace de morsure et elle était, quelques jours plus tôt, une humaine tout ce qui il y a de plus normal. » Un élément stabilisant ?
J'attaquais le sujet facheux.
« Alors, d'après vous, Cathie est bel et bien un vampire ? Ça se tient. » dis-je difficilement. « On ne peut pas la soigner. » Je marqua une pause pour avaler mes propres réflexions. A ce moment là, j'avais besoin de réconfort et c'est sans aucun doute pour cela que je continua :
« Nous en reparlerons plus tard, pouvons-nous commencer, je vous en prie ? »
Elle acquiesça.
Je m'approcha, enleva mon haut, pris un tabouret que j'avais préparé et me posa devant elle pour simplifier sa tâche. Avant qu'elle ne commence, je saisis sa main et la posa sur la morsure, dans un geste purement égoïste. J'en avais besoin. Pourquoi ? Je ne le savais pas.
Elle commença à m'enlever les bandages et, quand elle eut commencé les soins, je profita de sa concentration pour réfléchir, moi aussi. Ce n'était finalement pas grave que Cathie soit une vampire, l'important n'était-il pas plutôt les moments passé ensemble ? J'avais juste peur, peur qu'elle ne soit pas fragile et qu'elle n'eut plus besoin de moi sûrement.
J'entendis un grondement, je ne saurais dit s'il provenait de moi ou de mon invité mais il m'extirpa de mes pensées.
« Avez-vous mangé ? » Je n'entendis pas de réponse, la question était mal posé assurément.
« Après que vous ayez finit, que diriez-vous que nous allions à un restaurant ? Mon estomac semble crier famine. » Lui dis-je, souriant et cherchant son regard des yeux. Voilà une occasion de remercier ma bienfaitrice et de lui parler d'autres choses que de peintures. Je ne savais même pas si elle aimait réellement la peinture ou si elle désirait juste ne pas paraître impolie. De plus, un restaurant en bonne compagnie et un plat de nouilles, voilà ce qu'il me manquait !

Message par Invité Lun 22 Juin - 10:20

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Nina demeura coite. Elle savait que ce qu’elle dirait allait le troubler, elle ne pouvait rien dire de plus car elle l’avait brusqué, le tout était de savoir comment il allait réagir. Il fut sommes toutes assez gentleman, après être resté interdit un bref moment il s’excusa et s’en fut dans ce qu’elle pensait être la salle de bain. Elle entendit l’eau qui s’écoulait bruyamment du robinet, cela devait donc bien être cela.
Elle l’avait mis au pied du mur. Elle l’avait déjà fait auparavant avec d’autres patients. C’était une partie de son travail qu’elle n’aimait pas. En fait c’était plus supportable lorsque les gens s’énervaient car elle pouvait leur demander de se calmer.

* J’aurai pu être plus délicate… *

Mais ce qui était fait, était fait, elle ne pouvait revenir en arrière et ne perdrait pas son temps à se demande « si », « ou », ni quoique ce soit d’autre du même genre. Elle avait jeté un coup d’œil à la pièce la veille et ne voulait pas s’adonner de nouveau à la même activité. Elle pouvait éventuellement préparer les solutions diverses pour apaiser les brûlures, sortir des bandages dans la foulée, mais elle préférait le faire quand elle avait la blessure à portée de main et que tout serait encore aussi stérile que possible.
La journée avait si bien commencé, c’était dommage. Il lui semblait encore entendre l’eau couler. Elle n’était pas inquiète pour autant, chacun réagissait de manière différente, après tout elle venait de lui dire ce qu’il ne voulait pas entendre, il fallait qu’il le digère et il ne pouvait même pas profiter de l’intimité de sa demeure pour ce faire. Elle se rappela que le portrait de la veille avait disparu. Elle fit une petite moue, maintenant qu’elle s’en rappelait, elle allait vouloir faire la curieuse une fois de plus. Elle tourna la tête à gauche et à droite, se replaça comme l’avait été la veille, mima le geste qu’il avait fait quand il avait plié sur lui-même le feuillet. Il l’avait ensuite posé…

Un bruit la fit sursauter. Elle fit volteface vers la porte derrière laquelle Tomhas avait disparu, frappa dessus quelques fois et lui demanda si tout allait bien. La question était des plus bêtes, mais elle devait être sûre qu’il ne faisait rien qui ne lui nuisait. Il lui répondit qu’il ne tarderait plus. Le cœur de l’Hybride battait encore un peu vite, elle s’éloigna lentement de la porte, elle avait complètement oubliée cette idée de retrouver ce croquis de la soirée précédente. Ses yeux ne quittaient plus la porte, elle entendit l’eau qui s’arrêtait, elle inspira et se para de ses défenses professionnelles habituelles. Pas d’émotions, pas de regrets.
Il se dirigea vers elle, puis bifurqua pour poser ses gants sur le meuble télévision. Il vint ensuite se rasseoir et agit comme si les dernières minutes ne s’étaient pas écoulées, comme si elle ne lui avait pas fracassé le monde dans lequel il vivait. Elle saluait le geste, l’appréciait, car cela demandait de puiser dans des ressources d’agir de la sorte, elle ne le savait que trop bien.

« Oui, alors ... En effet, j'ai déjà entendu parler de cas où des traumatismes physiques apparaissaient suite à une forte croyance en son existence, une sorte d'effet placebo. Mais je vous avouerais que je n'y ai jamais pris attention : mes sources n'étaient pas fiables et le sujet ne me passionnait pas. »

Sa lèvre trembla légèrement, il essayait de rester maître de lui-même. Elle lui répondit donc par un sourire, faible. Elle n’était pas là pour le mettre plus mal à l’aise qu’il ne l’était, ni pour le juger de sa réaction. En fait, elle se demandait presque pourquoi elle était là, vue la tournure des événements elle allait le guérir physiquement certes, mais elle venait de lui faire subir bien pire peut-être en remettant en cause des années d’existence et d’habitudes. Il poursuivit :

« Cathie, vous l'aurez deviné, n'avait aucun don connu, elle est suivi médicalement... Néanmoins son cas est atypique : pas la moindre trace de morsure et elle était, quelques jours plus tôt, une humaine tout ce qui il y a de plus normal. »

Nina redressa la tête, ses yeux s’étaient légèrement plissés. Cela ne collait pas. Pas du tout. Elle ne comprenait pas. Elle voulut prendre la parole, mais ne voulut pas le couper, il avait peut-être plus d’éléments à lui donner, elle n’allait pas se contredire sans même l’avoir entendu. Alors qu’elle débattait intérieurement, tantôt agacée contre elle-même d’avoir dit quelque chose de faux, tantôt gênée car elle avait peut-être l’air bien ridicule, mais elle venait de lui faire traverser une épreuve difficile pour rien, il poursuivit. Ce qui arrangea la femme cygne, car elle pouvait se concentrer sur autre chose que la voix de sa conscience qui lui faisait passer un très mauvais quart d’heure.

« Alors, d'après vous, Cathie est bel et bien un vampire ? Ça se tient. On ne peut pas la soigner. »

Vraisemblablement les mots sortaient avec difficulté, comme s’ils restaient en travers de la gorge. Ce n’était pas étonnant, mais Nina ressentit ce qu’un non-Humain avait ressenti trop de fois dans sa vie : le rejet dû à une nature différente, être considérée pour un monstre alors qu’elle n’en était pas un. C’était à son tour de sentir une marée d’émotions la submerger. Mais elle savait se contenir, une vie d’entraînement aidant. Elle ne réagit pas, ne dit rien. Non, elle allait juste redresser la barrière de glace qui était là lors de leur rencontre hier. Elle resterait strictement professionnelle. Comme ça, tout irait bien, pour elle au moins.
Mais une part d’elle restait furieuse. C’était trop facile ça ! Elle avait intégré le Cercle car elle croyait sincèrement que la Paix était la solution. Toutes les races devaient être capables de vivre ensemble, pas nécessairement de s’aimer, mais au moins de pouvoir cohabiter ensemble, sans pour autant vouloir s’égorger.
Elle ouvrit alors la bouche cette fois, elle n’allait pas se taire ! Mais une fois de plus, le temps qu’elle débatte, qu’elle décide de prendre la parole, un léger temps s’était écoulé et elle prit la parole en même temps que son hôte. Vu qu’elle venait déjà de le blesser, qu’il était aussi chez lui, elle s’interrompit et le laissa poursuivre.

« - Je ne …
- « Nous en reparlerons plus tard, pouvons-nous commencer, je vous en prie ? »

Que pouvait-elle faire, si ce n’est acquiescer ? Elle ravala sa fierté, ce n’était peut-être pas plus mal qu’il soit intervenu, cela lui évitait de faire une autre bêtise. Ce n’était pas son genre de s’emporter, elle avait toujours su se maîtriser et comptait bien rester telle quelle.
Il se déshabilla, elle nota qu’il s’était préparé pour sa visite, le tabouret allait drôlement leur simplifier la donne. Alors qu’elle allait faire le tour de son hôte, qui s’était posé devant elle, afin de faire le bilan de son état, il lui saisit la main. Le geste était tellement inattendu qu’elle ne l’avait pas le moins du monde vu venir et se laissa faire. Il lui posa la main sur la marque. Elle n’ôta pas sa main immédiatement, elle n’avait pas remis les gants chirurgicaux, car pour son don elle n’en mettait pas. D’ailleurs, quand il lui avait attrapé la main la veille, il portait des gants, c’était peut-être cela qui l’avait surprise ? Le contact peau à peau réel ? Elle sentait le relief de la marque et elle retira sa main un peu trop lentement, son duvet donnant l’impression d’une sorte de légère caresse, qui chatouillait parfois certaines personnes. Ses yeux glissèrent de la marque, au visage de l’homme.

« Je ne peux guérir cette marque dans l’immédiat, je me dois de me concentrer d’abord sur votre condition physique. Comme vous le disiez, nous en reparlerons, car cela a l’air d’être bien moins simple que je ne le pensais et votre état de santé me préoccupe d’avantage. »

Son ton était professionnel peut-être, mais restait un peu trop doux. Elle s’en voulait toujours de ce qu’elle lui avait dit, d’autant plus s’il s’avérait qu’elle lui avait dit quelque chose de faux. Il allait peut-être insister, mais elle voulait se montrer ferme.
Ne voulant montrer la moindre faiblesse, elle sourit, de manière assurée. Pour faire preuve de cette assurance, elle se pencha et commença son examen avec l’état de son crâne, le regardant dans les yeux, comme elle l’avait fait la veille, lui demandant de regarde d’un côté puis de l’autre. Elle attendit d’être rassurée au niveau du traumatisme pour faire le tour et examiner son dos.  Lorsqu’elle commença à ôter les bandages et elle n’oublia pas de faire le bilan :

« La brûlure que j’ai traité hier reste pareille. Je vais plutôt travailler celle qui longe votre colonne vertébrale du coup. Comme elle ne suintait pas, je pourrais donc plus travailler dessus, mais comme elle est bien plus conséquente que celle entre vos omoplates je pense que je n’arriverai pas à faire bien mieux que de la ramener au deuxième degré. »

Alors qu’elle lui parlait, elle l’enduisait d’une pommade, sur la brûlure sur les épaules. Insufflant une très légère quantité d’énergie, juste de quoi stimuler l’activité du corps de l’homme qui lutterait plus activement contre les dégâts, stimulant donc la guérison. Pas de fatigue réelle pour elle, pas plus que celle de monter un étage.
Elle reposa les bandages. Elle avait beau ne pas encore avoir vraiment commencé son travail, car une fois le petit stimulus lancé elle s’était arrêtée, elle restait silencieuse. Car elle était consciencieuse, car elle devait lui laisser le temps d’ingérer ce qu’elle avait dit. Car elle devait encore se fouetter mentalement pour lui avoir dit quelque chose de bouleversant et peut-être de totalement faux. Elle avait horreur de se tromper, elle détestait cela, mais encore plus lorsque cela influençait quelqu’un d’autre. Elle était docteur pour aider, soigner, soulager, pas pour enfoncer et blesser.
Elle inspira lentement, chassant les idées négatives de ses pensées. Elle voulait être dans un certain état d’esprit pour user de son don spécial. Elle se concentrait sur ses mouvements, ignorant et bloquant les pensées nocives et inutiles. Déroulant avec douceur les bandages cachant la plus grande et moche des brûlures. Elle avait son matériel non loin et appliqua tout de même un de ses produits.

Elle était prête. Elle inspira une fois de plus. Elle ramena ses mains autour des la brûlure et se concentra dessus. Elle se concentra alors, parvint à ressentir le flux de son énergie et puisa dedans, pour aller en projeter une partie vers Mr. Paliakov. Elle pouvait sentir le flux, elle serra légèrement sa mâchoire, elle avait chassé les pensées négatives et était heureuse, elle savait qu’elle guérissait avec son énergie et s’était toujours demandée quelles seraient les conséquences d’envoyer de la négativité avec son flux. Elle ne voulait pas avoir à le constater, elle était curieuse simplement. Savoir quelles étaient ses vraies limites.
Elle ferma les yeux, ne voulant dévier dans ses pensées non plus. Elle raffermit son esprit et se concentra de plus belle, suivant le cours de l’énergie qu’elle ressentait. Elle l’envoya se répandre le long de la colonne vertébrale, mais se rendit compte que cela était une mauvaise idée, elle stoppa le processus d’un coup. Et se fut comme si elle venait d’avoir fait un jogging autour d’un grand stade de rugby. Elle accusa le choc en silence. Elle semblait vouée à se réprimander intérieurement pas mal dernièrement. Elle venait de faire quelque chose qui aurait pu lui coûter cher. La colonne vertébrale était une zone à laquelle beaucoup du corps était attaché. Il fallait qu’elle soit plus précise.

Elle calma sa respiration et reprit, consciente qu’elle avait gaspillé inutilement une grande partie de son énergie. Devait-elle l’avouer le temps de reprendre son souffle ? Non, sa fierté en avait assez pris pour la journée, elle devait déjà avouer son erreur. Elle constata une légère amélioration de la brûlure, mais vit par la même occasion que les quelques hématomes apparents étaient aussi résorbés. Elle ne ferma pas les yeux, calma sa respiration autant qu’elle le put et envoya alors un filet d’énergie pour commencer, tâtonnant à la recherche d’indications que donnerait le corps de l’Humain. Puis elle sentit cette veine de souffrance, elle s’engouffra dans la brèche, et ouvrit légèrement les vannes de son énergie, laissant son métabolisme guérir celui qu’elle avait meurtri tantôt.
Elle ne regarda pas sa montre. Elle voulait faire de son mieux, sans contrainte de temps. Elle le lui devait. Comme le silence ne la dérangeait pas, elle ne se rendait pas compte du temps qui passait. Comme elle ne ressentait un contrecoup que lorsqu’elle arrêtait, elle n’était pas prête de se rendre compte de la quantité d’énergie qu’elle avait donnée. Elle avait beau avoir les yeux rivés sur son dos, et ils avaient beau capter un changement d’apparence, elle n’était pas focalisé dessus et n’y faisait donc pas cas.
Heureusement pour elle, des mots la tirèrent de cet état second dans lequel elle s’était plongée.

« Avez-vous mangé ? »

Elle s’interrompit. Ce fut comme si elle avait pilé alors qu’elle était à vitesse maximale sur autoroute. Son corps accusa le choc qu’il n’avait pas vu venir avec un hoquet. Sa respiration se bloqua, comme si elle avait reçu un violent coup dans les côtes ou le ventre. Sa gorge se resserra, cherchant en vain de l’air qu’elle ne trouvait pas. Elle ne saisit pas du tout ce qu’il venait de dire. C’était une question, mais que lui avait-il demandé ?
Son cerveau marchait au ralentit. Elle avait le tournis, sa main se raccrocha au premier support qu’elle trouva : l’épaule droite. Il se tourna vers elle. Tout n’était plus qu’instinct chez elle.

* Regarder. Yeux. Bien. Sourire. Sourire. Respirer !! Yeux. *

Elle garda le contact de ses yeux, bien qu’elle les cligna une ou deux fois de trop. Elle se massa la tempe gauche de sa main gauche. Ne se rendant pas compte du tout qu’elle avait gardé sa main droite sur son épaule. Elle espérait bien que son sourire ne reflétait pas trop sa fatigue. Elle était épuisée. Il reformula sa question, elle était prête cette fois et tendit l’oreille :

« - Après que vous ayez finit, que diriez-vous que nous allions à un restaurant ? Mon estomac semble crier famine.
- C’est gênant, mais je crois que je vais devoir m’arrêter dès à présent. J’ai… mal calculé. Enfin, la colonne vertébrale est liée à tellement de muscles, d’os. C’est un carrefour important… Je crains que vous alliez devoir supporter des brûlures de second degré. Le bon côté c’est que vos hématomes sont très bien résorbés et peut-être que les contours de la peau autour des brûlures qui étaient encore flétris et amochés sont retendus. Je vais juste m’asseoir un peu. Vous avez une voiture ? Car je ne vais pas pouvoir marcher je le crains. Heureusement qu’on reste assis pour manger au restaurant. Je n’en connais pas de bon, je sors trop peu. »

Elle ne parvenait pas à arrêter le flot de paroles qui sortait de sa bouche. Elle s’était assise sur le tabouret, ne tenant pas compte du fait s’il était encore assis dessus ou non. Elle ne pensait plus vraiment, tout tournait autour d’elle. Elle avait été très imprudente, mais ne parvenait pas encore à penser assez droit pour se réprimander. Elle ne l’avait pas lâché, elle sentait sa peau encore. Elle avait les yeux fermés, elle ne savait plus très bien ce qu’elle voulait faire ou dire.
Au fond d’elle, elle savait que la fatigue y était pour beaucoup, son pouls avait encore augmenté. Mais la fatigue n’en était pas la cause unique. Elle était troublée. Les conventions sociales elle y était habituée, la gentillesse aussi lorsqu’elle était professionnelle. Mais elle s’était peut-être un peu trop ouverte, elle avait trop souvent pensé dernièrement qu’elle n’avait pas la moindre relation amicale et maintenant qu’on lui tendait la main, elle ne savait comment réagir. C’était comme avoir quinze ans de nouveau.
La pensée qui la hantait le plus, c’était qu’elle avait sûrement été hautement incohérente et qu’elle s’était terriblement ridiculisée avec son flot de paroles où elle sautait du coq à l’âne. Les liens et la logique y étaient… dans sa tête à elle. Elle se racla la gorge, ouvrit les yeux. Ils étaient fermés depuis combien de temps ? Et sourit aussi bien qu’elle le put, même si c’était encore faible.

« J’adore aller manger au restaurant, mais je n’en ai guère le temps. Je pense que je vais avoir besoin de récupérer toute l’énergie possible, donc manger en étant en bonne compagnie serait sûrement une très bonne idée… Et je crains n’avoir fait une terrible erreur. »

Elle avait déjà la voix bien faible lorsqu’elle avait commencé à avouer sa faute, mais sa voix se brisa à la fin de la dernière phrase. Elle voulait s’excuser avant qu’il n’aille passer plus de temps en sa compagnie. Elle avait peut-être totalement tort sur toute la ligne quant à la nature de Cathie, cela ne collait pas elle n’était pas née vampire, car elle ne craignait pas le soleil. Mais elle ne pouvait l’être devenue sans morsure et puis elle avait continué de grandir non ? Le corps stagnait en quelque sorte quand il subissait la transformation d’humaine à vampire. Et s’il comprenait qu’elle avait tort, peut-être qu’il allait penser qu’elle jouait à un jeu malsain, ou qu’il allait détester car il allait peut-être revivre le même bouleversement mais en sens inverse ? Ce dont elle ne se rendait pas compte dans son état c’est qu’elle avait omis de préciser qu’elle parlait de la conversation qu’ils avaient eue plus tôt.

Message par Invité Lun 22 Juin - 21:32

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« - C’est gênant, mais je crois que je vais devoir m’arrêter dès à présent. J’ai… mal calculé. Enfin, la colonne vertébrale est liée à tellement de muscles, d’os. C’est un carrefour important… »
On pouvait sentir la fatigue dans sa voix et la main cherchant appui sur mon épaule en était bel et bien une preuve. Je me leva afin de la soutenir et lui céder ma place.
« Je crains que vous alliez devoir supporter des brûlures de second degré. »
Au diable les brûlures !
« Le bon côté c’est que vos hématomes sont très bien résorbés et peut-être que les contours de la peau autour des brûlures qui étaient encore flétris et amochés sont retendus. Je vais juste m’asseoir un peu. Vous avez une voiture ? Car je ne vais pas pouvoir marcher je le crains. Heureusement qu’on reste assis pour manger au restaurant. Je n’en connais pas de bon, je sors trop peu. »
Je l'écoutais d'une oreille distraite, cherchant plus à lui porter assistance. Certes, de façon anarchique, je n'étais pas médecin et ne savait pas comment m'y prendre.
Elle s'était assise sur le tabouret et je la suivi dans son geste pour qu'elle ai un appui continu sur moi. Elle ferma un long moment les yeux, je m'étais agenouillé afin de mieux me tenir à sa taille, me demandant si je devais la coucher, la laisser ainsi ou appeler quelqu'un de compétent. Ses questions se bousculant dans ma tête, elle ouvra finalement les yeux. Je tenais désormais fermement sa main gauche avec mes deux mains, comme si ce geste pouvait la revigorer d'une quelconque façon.
« J’adore aller manger au restaurant, mais je n’en ai guère le temps. Je pense que je vais avoir besoin de récupérer toute l’énergie possible, donc manger en étant en bonne compagnie serait sûrement une très bonne idée… »
Je commença alors à me relever, nous allons au restaurant. Pensais-je avec ma plus forte conviction, comme si ma vie en dépendait. A vrai dire, une vie en dépendait peut-être bien.
« Et je crains n’avoir fait une terrible erreur. » continua-t-elle.
Comment ça une erreur ? Son pouvoir m'était encore assez obscure, en avait-elle abusé, était-ce de ma faute qu'elle se trouva dans cet état ? Bien sûr que oui, c'était ma faute ! Tout ça pour ne pas avoir accepté d'attendre quelques semaines, quel pathétique !
Sa voix était faible et je paniquais de plus en plus, bredouillant des choses incompréhensibles.
« Ne bougez pas d'ici ! » lui dis-je en la portant dans le canapé afin qu'elle soit installé confortablement et qu'elle ne puisse pas tomber.
Je courais dans la maison afin d'enfiler mon T-shirt, douloureusement, ainsi que ma veste. Je prie les clés de la voiture et alla la garer juste devant la porte de sorte que le siège passager soit le plus proche possible.
Je rentra toujours au pas de course à l'intérieur et aida Nina a enfilé sa veste. Je me rapprocha et passa son bras gauche par dessus mon épaule pour lui servir d'appui. Étant légèrement plus grand et ne voulant pas lui faire souffrir d'efforts inutiles, je me courba afin d'être à son niveau. Je passa mon bras droite sous le sien pour mieux la soutenir et nous dirigea ainsi vers la voiture. J'ouvris la porte de ma main gauche puis la déposa délicatement, bouclant aussi sa ceinture.
Toutes ces précautions auraient peut-être pût sembler exagéré mais je n'y prêta pas la moins attention, chaque efforts économisé étaient autant de réussites.
Je pris place dans la voiture et nous dirigea vers le restaurant le plus proche que je connaissais. J'y allais souvent, ils faisaient de très bonnes nouilles et cela me parut à l'instant suffisant, je n'avais néanmoins pas goûter d'autres plats.
Après cinq minutes de trajets, nous arrivions. « La vaubyessard » ornait l'entrée du deux étoiles. Je sortis de la voiture, en fit le tour, ouvris la porte à Nina et lui tendis la main afin de l'aider à se relever.
Je ne remarquai qu'alors la tenue de mon invité. Elle était habillée élégamment d'un haut noir et d'escarpins, si cela en était vraiment, je n'étais pas au courant des modes féminines. Je sentis aussi le délicat parfum qui l'embaumait. Autant de détails auxquels je n'avais pas fait attention, j'étais décidément un piètre hôte de ne pas voir que mon invitée s'était ainsi préparé. J'aurais put lui faire quelques remarques flatteuses.
Je la pris par la taille afin de la soutenir et remarqua que cette posture pouvait donner l'image d'un couple. Cela ne me gêna pas. Un garçon nous approcha et je fis savoir que je désirais une table à deux, il nous y conduisit rapidement. Je décala la chaise de mon invité puis la repoussa une fois qu'elle fut assise tout en vérifiant qu'elle étais à son aise. Etais-je trop stressé ? Sûrement.
Je m'installa et le garçon revint prendre notre commande. Il m'adressa un regard complice et je lui répondis. « Comme d'habitude ». Comme d'habitude convenait à « une salade puis un plat de nouille du chef accompagné d'un morceau d'agneau, du vin rouge et une glace quelconque en dessert.» mais il le savait bien.
Je regardais ensuite, interrogatif, mon invité. J'avais évidemment pris soin de demander une carte sans les prix.
Une fois qu'elle eut prit sa commande, le garçon s'absenta, ça prendrait environ 10 minutes avant que la commande nous parvienne, j’engageai donc la conversation.
« Il me semblait vous avoir demandé de prendre soin de vous. Allez-vous bien au moins ? L'hôpital n'est pas loin vous savez. » ma voix avait tout d'abord été ferme mais, inconsciemment, je devins plus tendre à cause de l'inquiétude. « Je ne pourrais pas me pardonner s'il vous arrivait quelque chose, n'hésitez pas à me faire part de la moindre demande. » lui confiais-je, souriant.
Je remarqua, trop tard, que mon épaule était découverte, peut-être certains l'avaient vu. J'étais terriblement gêné et releva sans doute excessivement mon col. J'observais autour de moi, cherchant des regards jugeurs. En voyant mon invité m'observer, j'essayais de retenir un rire mais rit finalement de bon cœur. Deux ou trois personnes se retournèrent mais cela n'avait pas la moindre importance à cet instant.

Message par Invité Mar 23 Juin - 7:06

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Elle sentait sa présence, la chaleur de sa peau contre sa main, mais c’était loin. Elle avait besoin de reprendre ses esprits. A défaut d’avoir du mal, au moins elle était déjà plus apte à lui répondre. Elle n’était pas allée trop loin, mais peu s’en était fallu, elle avait bien de la chance qu’il lui avait adressé la parole.

« Ne bougez pas d'ici ! »Lui ordonna-t-il.

Si elle en avait eu la force, elle aurait souri, c’était elle qui donnait ce genre d’ordres d’habitude. Elle sentait le mouvement, le changement de position et l’appui plus solide du canapé. Il disparut. Elle l’entendait courir, s’affairer. Elle ne se posait pas de question, mais en profita pour de nouveau fermer les yeux et récupérer ses forces. Bon, elle n’allait vraisemblablement pas retrouver sa forme en fermant les yeux sur le canapé d’une personne qu’elle avait rencontré la veille, mais à défaut elle se reposait et n’était pas en train de s’épuiser. Il revint du même pas de course que celui qu’il avait pris quand parti et lui enfilait sa veste. Elle aurait eu les forces nécessaires, mais elle se laissa faire.
En partie flemmarde, mais surtout touchée par tant d’attentions. C’était agréable d’être prise en charge de la sorte. Il la prit dans ses bras. Elle ne s’y attendait pas tellement, mais se laissa faire. Cela serait sûrement gênant pour eux deux si d’un coup elle voulait descendre et elle aurait de toutes manières besoin d’un appui pour le moment, donc autant profiter de cet élan de tendresse. Peu habituée à être portée et encore moins habituée à accorder autant sa confiance en quelqu’un elle resserra légèrement l’étreinte de ses bras, voulant être sûre de ne pas tomber, mais il parvint assez vite à sa voiture et la mit en place délicatement. Elle n’aurait pu trouver quelque chose à lui reprocher si elle l’avait voulu, il venait même de boucler sa ceinture de sécurité pour elle. C'était mignon.

* Ce n’est pas la première fois que tu trouves ce qu’il fait adorable. *

Oh et puis en voilà une nouvelle chose, elle était épuisée et elle arrivait quand même à se parler à elle-même, et de manière ironique de surcroît.
Le trajet se déroula dans un silence bienfaiteur, elle ne somnola pas, mais profita du mouvement régulier du véhicule pour continuer à se vider la tête et regarder par la fenêtre. La voiture s’arrêta et il en fit le tour très vite car elle venait à peine d’ouvrir la portière et mettait à peine le premier pied par terre. Elle saisit la main qu’il tendait avec assurance, elle se sentait légèrement plus revigorée et il était hors de question de jouer à la loque en public. Enfin, le moins possible en tout cas. Elle sentit l’autre main de s’enrouler autour de sa taille. Et elle réprima un petit rire nerveux. La posture et les apparences elle n’en avait rien à faire, cependant dépendre autant de quelqu’un qu’elle était supposée soigner la mettait mal à l’aise, il lui revint alors le flot de souvenirs, de pensées, de la conversation et elle se passa la langue sur les lèvres, se préparant au mauvais. Elle ne serait pas malhonnête !

Elle ne fit plus vraiment attention à tous les détails, elle était occupée à faire le tri des choses à dire, comment les amener sans ruiner ce moment dont elle souhaitait profiter car pour une fois elle pouvait prendre son temps et apprécier sa journée. Elle suivit, guidée par un garçon et son… Son quoi ? Elle ne sortait jamais, ne nouait jamais avec les patients. Mais il n’était pas son ami, il n’était même pas une connaissance. Ce serait donc Tomhas et non plus Mr. Paliakov, ce serait plus simple pour essayer de se lier un tant soit peu.
Elle était assise, il était face à elle. Elle tenait une carte qu’elle avait ouverte et fixait, mais qu’elle ne lisait pas. Il fallait qu’elle réponde.

« Ce sera la même chose pour moi. Sauf s’il y a du poisson, vous le remplacerez par un blanc de poulet. »

Oui ce n’était guère original, beaucoup de personnes jugeaient les autres sur ce qu’elles mangeaient ou si elles décidaient bêtement de faire le mouton. Et en plus c’était spécifique. Elle adorait dire ce genre de choses aux garçons, cherchant à quel point ils allaient interagir, rester professionnel. Celui-ci sourit et lui assura qu’il n’y avait pas de poisson, puis se retira avec un signe de tête. Tomhas prit les choses en main de manière spontanée à partir de là :

« Il me semblait vous avoir demandé de prendre soin de vous. Allez-vous bien au moins ? L'hôpital n'est pas loin vous savez. Je ne pourrais pas me pardonner s'il vous arrivait quelque chose, n'hésitez pas à me faire part de la moindre demande. »

Nina sourit, elle saurait tenir cette conversation, elle ne faisait qu’y penser depuis tout à l’heure, mais il commençait tout en douceur, même s’il avait voulu la réprimander comme on réprimande une gamine. Peut-être que c’était comme ça le sentiment d’avoir un grand frère protecteur ? L’idée lui plut sur le coup. L’amitié c’était peut-être mieux, non ? Elle était sur le point de lui répondre lorsqu’elle surprit son geste vif et exagéré, sa réaction était tellement inattendue, elle était si stressée qu’elle n’y tint plus et voyant le sourire se transformer en rire, elle le rejoint en un rire franc.
Elle se lança alors à l’eau, il fallait bien qu’elle décide de baisser ses barrières et d’accepter de briser la glace à un moment donné, malgré cette peur et ce manque de confiance :

« Tomhas… » Elle inspira, elle pouvait parler et le regarder, mais rire de la sorte la fatiguait plus qu’elle ne l’aurait pensé et elle dû prendre son souffle. Elle eut ainsi l’occasion de tester l’utilisation de son prénom, elle ne lui en demanda pas la permission, c’était contre toute bienséance, mais au diable la bienséance on était tout de même au vingt-et-unième siècle après tout. « Je refuse de mettre les pieds à l’hôpital, j’y vais presque tous les jours déjà et ils ne sauraient même pas comment me traiter. Il m’est arrivé de tomber dans le coma en faisant ça la première fois. Je ne savais même pas que je le pouvais… Et je me suis simplement réveillée deux semaines plus tard. Il suffit que je me repose et le tour sera joué. Pas besoin de vous inquiéter pour moi. »

Elle se sentait égoïste, car elle se sentait bien, venait de rire et ne voulais pas éclater cette petite bulle de bonheur. Mais elle s’était promis de rester honnête et si elle comptait réellement envisager de se lier un tant soit peu avec lui, il valait mieux commencer cette relation dans l’honnêteté sinon elle pouvait se dire que c’était perdu d’avance. Elle soupira, son expression redevenant sérieuse, elle était désolée et on pouvait le dire. Elle meubla le silence, car avec cette tête il allait pour une fois devenir gênant, elle commença par détailler ce qu’il l’entourait et se rendit compte qu’elle n’était pas dans un pub obscur, mais dans un beau restaurant :

« J’aime beaucoup ce décor. Et j’apprécié beaucoup tout ce que vous venez de faire pour moi. » Son visage bien qu’aux airs encore un peu triste s’orna d’un faible sourire et son regarde se porta sur son interlocuteur alors qu’elle poursuivit : « Mais je préfère être honnête avec vous malgré tout, ça me travaille depuis tout à l’heure. Je ne comprends pas l’absence de morsure. »

Elle poursuivait la conversation qu’elle avait voulu avoir après son malaise, conversation qu’elle avait voulu poursuivre tout de suite. Maintenant. Elle ne cherchait pas à gâcher ce bon moment, elle préférait le préserver en évitant de passer un très bon moment et de le gâcher plus tard. Elle refusait de gâcher le futur probable. Typique d’une femme qui se projette, imagine, prévoit. Elle prit la serviette posée devant elle, la déplia et joua avec le bord, gardant les yeux baissés dessus. Elle ne voulait pas voir son regard accusateur.

Message par Invité Mar 23 Juin - 21:34

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« Tomhas… »
C'était la première fois qu'elle me nommait ainsi. Le repos qu'elle prit signifiait probablement un sujet sérieux mais je ne put m'enlever ce léger sourire du visage. J'étais heureux de se rapprochement soudain.
« Je refuse de mettre les pieds à l’hôpital, j’y vais presque tous les jours déjà et ils ne sauraient même pas comment me traiter. Il m’est arrivé de tomber dans le coma en faisant ça la première fois. Je ne savais même pas que je le pouvais… Et je me suis simplement réveillée deux semaines plus tard. Il suffit que je me repose et le tour sera joué. Pas besoin de vous inquiéter pour moi. »
Un médecin ne voulant pas aller à l'hôpital ? Un comble ! La situation me faisait intérieurement rire. Néanmoins, je pris très aux sérieux les risques dont elle me parlait. Deux semaines … Elle risquait presque la durée même de ma convalescence pour me guérir. J'avais été stupide. Si cela arrivait, ce serait une bien triste nouvelle. En tant qu'humain tout d'abord mais aussi au niveau de la société. Je ne voulais attendre trois semaines pour pouvoir agir et espérer aider le plus de personnes possibles. Il fallait que je sois reconnu de tous pour enfin avoir un quelconque pouvoir. Néanmoins, ceci n'était que divagation là où elle soignait réellement des gens. Comment pourrais-je ne pas m'inquiéter ?!
Elle continua : « J’aime beaucoup ce décor. Et j’apprécie beaucoup tout ce que vous venez de faire pour moi. Mais je préfère être honnête avec vous malgré tout, ça me travaille depuis tout à l’heure. Je ne comprends pas l’absence de morsure. »
J'étais tout d'abord heureux qu'elle appréciait ce restaurant, j'avais fait un bon choix alors.
« Heureux que vous appréciez ce restaurant, j'y viens souvent. Pour parler plus sérieusement : malgré mes nombreux voyages, je n'ai pas encore ouvertement rencontré de vampire, ou, du moins, je n'ai pas put leur parler. Je n'en sais pas plus que ça sur le vampirisme mais j'ai conjecturé le fait qu'il puisse se développer avec l'âge peut-être ou suite à un facteur extérieur comme un choc physique ou psychique. » J'avais parlé d'une seule traite et prit le temps de reprendre ma respiration avant de continuer. « Néanmoins, ne vous inquiétez pas, cela fait partie de ma liste de mystères à résoudre. J'ai juste eu … d'autres préoccupations récemment. » Comme être suspecté ou agressé, notamment. Je remarqua qu'elle jouait avec sa serviette, à moins qu'elle ne refasse les bords ? Non, elle jouait bel et bien. Je prie sa main droite avec ma main gauche afin d'attirer son regard. Le but escompté se présenta. « Ne vous inquiétez pas pour ce sujet, je suis sûr que vous avez bien d'autres problèmes à résoudre avant. Je suis néanmoins heureux que vous y attachiez autant d'importance. De façon générale, je suis heureux que vous ayez accepté de me soigner, heureux de vous avoir montré mes peintures, heureux de votre investissement personnel et heureux de partager ce repas avec vous. » Je lui fis un regard des plus doux pour la réconforter.
« Je tenais aussi à présenter mes excuses. » Je marqua une pause pour réfléchir à la formulation. « Je suis désolé si j'ai été d'une quelconque façon blessant par rapport à vos secrets. Je deviens vite un imbécile, à fortiori quand je suis curieux. Ces dons sont fabuleux et très intéressants. Je n'ai juste pas encore le tact nécessaire ni le recul pour m'adresser à des personnes comme vous comme à des personnes plus « normales ». Un comble quand on pense que j'ai vécu avec une vampire à mes côtés ! Vous êtes juste l'inconnu. Certes l'inconnu peut faire peur mais par dessus tout, l'inconnu fascine. »
Je remarqua que je tenais sa main depuis bien trop longtemps et la relâcha promptement. Un léger silence eu lieu. Le garçon arriva avec les salades. « Voilà monsieur, dame, bonne appétit et régalez-vous. Appelez-moi si vous avez la moindre demande. »
Je le remercia d'un signe de tête.
Néanmoins, je ne commença pas encore mais invita mon interlocutrice à manger d'un « Bon appétit, ne vous gênez pas. »
Je pris une courte pause pour savourer l'instant. N'étais-je pas au restaurant en bonne compagnie ? Cela faisait bien trop longtemps que ça n'avait pas été le cas.
« Bon, quel sujet aborde-t-on en premier ? » lui demandais-je avec un grand sourire emplie d'humour. Là se décidait une partie importante de cette sortie : allait-on parler peinture, cuisine, métier, amours ou encore tant d'autres sujets. De toutes façons, on aurait bien le temps de tous les évoquer. Je commença ma salade. Le plat principal n'allait probablement pas trop tarder. J'espérais qu'elle ne serait pas trop étonné par ce qui s'annonçait. Avec de la chance, j'arriverais peut-être à lui décrocher quelques sourires.

Message par Invité Mer 24 Juin - 10:29

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Elle n’était que surprise. Il balaya le décor du restaurant disant qu’il était content et il semblait l’être d’après son ton de voix. Mais la suite arrivait et elle se concentrait vraiment très fort sur les détails des bords de sa serviette. Ce qui suivit la surprit encore plus, n’était-il donc pas en colère ? Non il avait des idées, des pistes, commencé ses recherches. Donc il ne s’était donc pas caché la vérité tant qu’elle l’avait cru plus tôt ? Elle ne lui avait pas fait mal et à présent il semblait enjoué ? Elle avait raté un truc… Ou alors il cachait sa colère sous un masque de sourires.
Elle vit la main de l’homme rentrer dans son champ de vision et se poser sur sa main. Elle arrêta de triturer sa serviette, c’est vrai que ce genre de manies avaient le don d’irriter les autres. Elle leva doucement ses yeux elle ne pouvait continuer à se cacher, il la fixait et il reprit la parole une fois de plus :

« Ne vous inquiétez pas pour ce sujet, je suis sûr que vous avez bien d'autres problèmes à résoudre avant. Je suis néanmoins heureux que vous y attachiez autant d'importance. De façon générale, je suis heureux que vous ayez accepté de me soigner, heureux de vous avoir montré mes peintures, heureux de votre investissement personnel et heureux de partager ce repas avec vous. »

Elle sourit, touchée par ses paroles. Elle avait beaucoup d’idées de réponses, mais c’était toujours compliqué de répondre correctement à quelqu’un qui vous remerciait de manière aussi chaleureuse. Elle eut une pensée pour le père de cette charmante enfant qui ne cessait de lui envoyer des bouquets. Etrangement, elle n’avait pas cherché à se lier avec lui, elle avait laissé le mur de glace en place avec lui, malgré le verre occasionnel qu’ils allaient boire ensemble.
Tomhas avait l’air de réfléchir donc elle ne prit pas la parole tout de suite, cela lui permettait aussi de dire autre chose qui lui avait grandement pesé, ce n’était pas par rapport à elle personnellement, mais les personnes dans son cas globalement parlant.

« Je suis désolé si j'ai été d'une quelconque façon blessant par rapport à vos secrets. Je deviens vite un imbécile, a fortiori quand je suis curieux. Ces dons sont fabuleux et très intéressants. Je n'ai juste pas encore le tact nécessaire ni le recul pour m'adresser à des personnes comme vous comme à des personnes plus « normales ». Un comble quand on pense que j'ai vécu avec un vampire à mes côtés ! Vous êtes juste l'inconnu. Certes l'inconnu peut faire peur mais par-dessus tout, l'inconnu fascine. »

Elle sourit, il venait au point tout seul, c’était parfait pour elle : « Vous ne m’avez pas blessé, ne vous inquiétez pas. J’étais blessée… mais pour Cathie. J’ai craint que de par ma faute vous ne la rejetiez, ne supportant pas sa véritable nature. »

Elle se déplaça légèrement et se rendit compte en même temps que lui que la main de son interlocuteur était encore enroulée autour de la sienne. Il ôta sa main d’un geste brusque. Son sourire s’élargit en coin, elle était d’humeur bien taquine maintenant qu’elle avait pu constater qu’il ne lui en voulait nullement. Mais elle était aussi gênée, elle espérait ne pas envoyer le mauvais message, si elle abaissait ses barrières, c’est parce qu’elle l’avait apprécié, car elle savait qu’elle serait amené à le revoir vu l’étendue de ses blessures et parce qu’elle avait juste envie de pouvoir parler normalement avec quelqu’un. Cela lui manquant de ne pas avoir de relation sociale autre que celles du travail. Elle ne cherchait ni quelqu’un en qui se confier, ni quelqu’un à aimer. Le garçon arriva à point, mettant un terme au silence, présentant les salades.

« Bon, quel sujet aborde-t-on en premier ? »

Nina ne sut honnêtement pas quoi lui répondre. Elle n’avait jamais été une grande bavarde, le seul sujet qui la faisait parler était son domaine professionnel. Elle jeta un coup d’œil rapide à sa montre, elle allait quand même devoir faire attention à l’heure, elle était de nouveau attendue en début d’après-midi, mais pas à son travail. On lui avait fait savoir que quelqu’un s’était blessé lors de son entraînement dans les Bâtiments du Cercle.

« Votre métier ou la manière dont vous êtes venu à avoir ces blessures. Quelque chose me dit que vous opterez pour le premier, ce que je comprendrais entièrement. »

Elle allait commencer par quelque chose de simple, en relation avec ce qu’elle savait déjà en partie de lui. C’était plus simple pour apprendre à le connaître mieux et pas de risque d’avoir à répondre « Moi aussi ! » sur un ton enthousiaste ou au contraire à se trouver à être en désaccord total et jeter un froid sur la conversation.
Elle ne réalisa que tardivement qu’elle ne mangeait déjà plus. Elle s’en voulut, elle n’avait pas l’habitude de prendre son temps pour manger, elle mangeait souvent sur le pouce entre deux rendez-vous. Mais son voisin avait lui aussi fini. D’ailleurs leurs assiettes furent emportées. C’était ce genre de restaurant qui prenait en compte qu’à midi les personnes étaient souvent pressées car devaient rejoindre leur lieu de travail. Parfait, les plats suivraient aussi vite alors.

Message par Invité Mer 24 Juin - 19:55

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« Votre métier ou la manière dont vous êtes venu à avoir ces blessures. Quelque chose me dit que vous opterez pour le premier, ce que je comprendrais entièrement. »
Je m'attendais à qu'elle hésite et ne sache pas quoi répondre, c'était le genre de question que personne ne posait jamais mais elle avait sût clairement y répondre. Elle m'impressionnait à chaque fois plus. Sa réponse était orientée, on parlerait donc d'abord de mon métier.
« Je suis mécanicien. C'est un peu vulgarisé mais c'est comme ça que je me décris. Au fond de moi, je me vois plus comme un artiste, même si c'est prétentieux. Je recherche toujours le renouveau, la beauté, même dans mon travail. Je suis un mécanicien peu orthodoxe en effet. »
Les plats arrivèrent. Je me mordillai légèrement la lèvre en voyant le plat de nouilles me faisant de l’œil.
« Ma motivation dépend des défis que je reçois et, à ce sens, j'accepte beaucoup de demandes incongrus. Vous voulez un petit secret ? » lui demandais-je en me rapprochant légèrement, elle en fit instinctivement de même, je lui confia sur un ton confident exagéré. « Mes gants, ce sont des écouteurs », je recula et ria légèrement. « On me prends parfois pour un homme sérieux mais, finalement, je ne suis qu'un grand enfant. C'est l'une de mes inventions mais, malheureusement, ce n'est pas moi qui ai eut cette brillante idée : elle vient de Cathie. » Je ne pus réprimer l'envie de me saisir de ma fourchette et de gaiement prendre une bouchée du plat.
Ah les nouilles, quel bonheur exaltant en ce monde ! Je regardais mon interlocutrice, je m'étais interrompu.
« Excusez-moi. Je disais donc … ah oui, ce sont des armes, n'est-ce pas peu commun comme moyen de défense ? En ce moment, je cherche quelques variantes, les applications que permettent le son sont juste hallucinante ! » Je pris une légère pause et remarqua que je m'emportais, je pris une seconde bouchée puis conclus.
« Voilà, si un jour vous avez une quelconque réclamation, pensez à moi, je me ferais un plaisir de vous apportez toute l'aide possible. »
« Néanmoins, pour ne rien vous cacher, mes appareils sont toujours fait maison et possèdent toujours quelques défauts que je ne peux pas corriger. Par exemple, les gants que je portais m'ont déjà joué des tours. J'ai un peu honte de le dire mais c'est en grande partie de ma faute ces marques. Je ne peux pas trop en dire mais j'ai été impliqué dans une étrange affaire et me suis fait agresser par l'un de mes clients. Pour l’assommer j'ai voulu utiliser mes gants mais un mauvais coup a provoqué un court-circuit qui s'est directement logé dans mon dos. L'impact à la tête est dût à un coup de mon agresseur. »
Je m'arrêta quelques instants pour laisser à mon interlocutrice de bien comprendre.
« Je dois vous paraître pour un brigand engagé dans de sinistres affaires dorénavant. »
Je souris légèrement.
« Mais bon, trêve de parler de moi, vous me passionnez et je meurs de savoir l'origine de ceci. » Dis-je en pointant discrètement la paume de main, pour éviter que d'autres clients hasardeux nous écoutent. « Je veux aussi en savoir plus sur votre métier. Quels sont les moments marquants et heureux que vous y avez eu ? »
Je posais beaucoup de question mais cela était dans ma nature.
Je me rendis compte que, dorénavant, mes mots ne se mettraient plus au travers de ma bouche et de ces délicieuses nouilles. Avidement, j'en pris une nouvelle bouchée, la première d'une longue série. Il était étonnant que je n'eus pas encore dessiné ce fabuleux plat !
Je me concentra de nouveau et écouta les propos de Nina.

Message par Invité Jeu 25 Juin - 10:04

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Il était donc mécanicien, c’était un peu vague. Comme lorsqu’on parle d’ingénieur, ingénieur en quoi précisément. Mécanicien qui savait peindre. Drôle de titre. Nina était quelque peu distraite, elle ne venait que rarement en des lieux publics avec tant de gens à proximité. Non, l’hôpital ne comptait pas car c’était son lieu de travail. Elle avait tendance à regarder autour d’elle, son regard se promenait de ça, de là. Demandes incongrues ? Tomhas avait de nouveau toute son attention. Elle n’arrivait pas à comprendre en quoi un mécanicien pouvait faire des choses spéciales car elle n’y connaissait strictement rien en mécanique. Elle ne connaissait à vrai dire que de rares domaines : celui de la médecine et d’autres qui ne lui venaient pas à l’esprit dans l’immédiat.

« Vous voulez un petit secret ? »

Naturellement elle se pencha vers lui, le mot secret avait cet effet. Quelle femme n’aimait pas être mise dans la confidence d’un secret ? Nina ne savait y résister, sa nature profonde de femme étant plus forte que celle de docteur à cet instant précis. Et c’était sans compter le fait qu’il se penchait vers elle en baissant son ton, parodiant la scène, elle ne pouvait que le rejoindre dans son jeu. Elle fronça les yeux, comment était-ce possible. Il n’était pas mécanicien, il était inventeur plutôt non ? Quoiqu’un inventeur ne savait pas nécessairement fabriquer ce dont il avait eu l’idée. L’Hybride réfléchit, quel pouvait être l’intérêt d’avoir des écouteurs à ses mains ? C’était pour enregistrer ce qu’il se passait ou au contraire envoyer du son ?
Elle avait commencé son plat. Des nouilles c’était parfait. Rapide à faire, rapide à manger. Le serviteur ayant décliné la nature de la viande, elle savait qu’elle avait affaire à de l’agneau. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’en avait pas mangé. Elle n’était pas très viande, mais de temps en temps elle aimait se faire plaisir et cela semblait un bon moment pour ce faire. Alors qu’il parlait – et prenait lui aussi une bouchée de temps à autres de son plat – elle entama le plat qui se laissait manger tout seul. Elle n’en restait pas moins attentive à ce qu’il lui disait. Alors qu’il expliquait que le son pouvait avoir diverses propriétés cela lui sembla logique, néanmoins dangereux. Elle profita de sa deuxième pause pour le lui faire savoir :

« Mais il n’y a pas une histoire de retour de son ? Enfin, même si vous projetez le son devant vous et que l’onde va dans ce sens, vous êtes juste derrière et les tympans sont bien fragiles. »

Il reprit la parole, l’invitant à le contacter en cas d’idée particulière ou saugrenue. Elle lui sourit et hocha la tête, acceptant l’invitation, mais doutant sincèrement de ses capacités à avoir un éclair de génie quant à un appareil dont elle aurait besoin. Il enchaîna lui expliquant que ses gants s’étaient retournés contre lui, que ses inventions à des défauts et une part de la jeune femme qui était intriguée fut remplacée par une autre qui s’inquiétait, ses blessures n’étaient pas bénignes. Elle voulut le mettre en garde, mais ne savait pas si c’était sa place, ni comment faire, donc elle n’intervint pas le laissant continuer. Elle se garda ses mises-en-garde dans un coin de la tête et lui en parlerait peut-être ultérieurement.

« Je dois vous paraître pour un brigand engagé dans de sinistres affaires dorénavant. »

Elle retint un petit rire et secoua légèrement la tête, il n’avait aucune idée après tout de qui elle était et de ce qu’elle pouvait voir. Elle préféra ne pas relever car ne voulait pas le vexer. Elle était encore peu sûre de la manière dont il pouvait réagir et même si ce repas ne pouvait durer éternellement elle préférait ne pas tout gaspiller. Il lui fit alors part de son envie d’en savoir plus sur elle. Elle savait que ce moment arriverait, mais elle ne l’aima tout de même pas. Parler d’elle, c’était lâcher une bribe d’informations ou deux au hasard d’une conversation. Mais là, il lui avait posé directement plusieurs questions et elle ne pouvait se rétracter si facilement.
Elle lui lança un regard en coin et le regarda s’attaquer avec ferveur à son plat. Le sien était déjà fini, comme quoi ça se laissait vraiment manger tout seul. Le terme de brigand engagé retentit dans sa mémoire, lui tirant un sourire, elle n’y tint plus et commença par sa pensée plutôt que de répondre tout de suite à la question qui lui avait été d’abord posée.

«  Vous savez, j’emploie le terme de brigand engagé quand je réfère aux Rebelles avec certains de mes collègues au Cercle. »

Elle leva sa main et la regarda. Parlait-il du fin duvet blanc ou de son don de guérison ? Peut-être qu’il pensait que l’un n’allait pas sans l’autre, ou peut-être qu’elle avait mal interprété sa question.

« Mon don est indépendant de ma nature Hybride. Notre forme humaine n’est pas parfaite, certains gènes de nature animale gardent le dessus, chez moi c’est ce fin duvet qui recouvre ma peau qui me trahit. Ainsi qui mon teint exceptionnellement clair. Pour mon don, je ne sais pas d’où ça vient. Je l’ai… déclenché sans même me rendre compte, je voulais sauver quelqu’un et c’est arrivé. Il n’y avait pas eu de cas précédent dans ma famille donc je suppose que j’avais une prédisposition ou un gène latent. »

Elle haussa ses épaules, il n’y avait vraiment rien de plus à dire. Elle ne tenait pas à rentrer dans les détails de la perte de sa grand-mère, ça c’était passé il y a des années de cela, mais c’était un détail qu’elle chérissait et gardait secret. Elle ne partageait sa grand-mère qu’avec ses parents et maintenant qu’ils n’étaient plus là non plus, elle gardait tout ça au frais, rien que pour elle.

« Pour ce qui est de mon métier c’est malheureusement très simple : on reste professionnel, on traite du cas par cas. On ne peut pas faire autrement sinon on ne peut pas le pratiquer sans trop en souffrir et donc perdre en capacité à exercer. Quand une fillette condamnée par la leucémie habite à l’hôpital on ne peut pas s’empêcher de ressentir des choses. Je préfère taire mes moments marquants car ils sont généralement pénibles et donc synonymes d’une incapacité à aider mon patient. » Tous les docteurs n’étaient pas comme elle fort heureusement. Elle pinçait légèrement ses lèvres, ses parents idéalisaient son envie de faire de la médecine, mais elle était contente qu’ils ne soient pas là pour voir la catastrophe qu’elle était peu de temps après avoir débuté. Nina, réfléchissait à une expérience heureuse qu’elle pouvait partager alors qu’elle s’exprimait et elle eut bien quelques idées, mais une fois de plus elle ne voyait pas en quoi cela pouvait le toucher lui, ce n’était qu’une question d’expérience personnelle liée à des sentiments éprouvés. Néanmoins, il lui avait posé une question et elle s’attelait à y répondre : « Je suppose que les expériences heureuses sont celles qui m’ont permis d’assister au rétablissement presque miraculeux de certains patients. Le souci, c’est qu’étant docteur on ne passe pas beaucoup de temps avec les patients, même s’ils sont hospitalisés, ce sont les infirmières et les aides-soignantes qui s’occupent du côté humain, qui voient les patients, leurs familles. Nous sommes là pour essayer d’éradiquer le problème, on voit plus les dossiers, les images et j’en passe. »

Elle prit une gorgée du vin, elle avait parlé plus qu’elle ne pensait qu’elle le ferait. Cela lui permettait de faire une pause en attendant la suite du repas et de la conversation, car leurs assiettes étaient désormais toutes deux vides. Son regard se tourna de nouveau vers la salle, elle cherchait des yeux l'homme qui les servait depuis le début. Il venait vers eux justement, il venait retirer leurs assiettes, leur demandant si ça avait été. Nina sourit et hocha la tête, elle n'en attendait pas moins d'un plat de nouilles et de viande. Son verre encore à la main elle tourna son regard sur Tomhas :

« J'oubliais que vous n'étiez pas originaire d'Avventura, vous avez déjà entendu parler de ces deux organisations que son le Cercle et les Rebelles ? »

Il y avait de fortes chances qu'il ait entendu parler des Rebelles, ils menaient régulièrement des offensives ou clamaient être auteurs d'attaques vicieuses, souvent meurtrières dans la ville et ses alentours.

Message par Invité Jeu 25 Juin - 10:56

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 Une hybride ? J'en avais déjà vu quelques un mais ils étaient généralement plus marquant. Avec des oreilles de chien, une queue de chat, … Un duvet ? Quel animal cela pourrait-il bien être ? J'eus deux secondes de rire en imaginant un hybride crevette ou axolotl puis je me repris. Ce don n'était pas héréditaire et elle n'en avais même pas eu initialement conscience. Et si tous avaient un don mais qu'on ne le découvrait jamais ? Il faudrait que j'essaie de respirer sous l'eau ou de voler moi … N'est-ce pas le rêve de tous que d'avoir des super-pouvoirs ?
Je testa le vin et en but légèrement. Je ne connaissais pas son nom mais avoir un nom ne m'empêcherait-il pas de me concentrer sur l'essentiel ?
Je la vis oser les épaules et mon côté d'écrivain pris le dessus : et si elle me cachait des choses ? C'était en quelque sorte une discussion à demi-mots, où les deux partis ennemis partageaient un repas et essayaient de tester et découvrir l'autre sans que l'autre fasse de même. Ces scènes sont particulièrement aimé au cinéma. Je m'imaginais déjà bien la scène et nous imagina en tenue mafieuse des années 30, c'était comique.
Je repris mon sérieux. C'était dommage qu'elle soit privée du côté humain, c'était de belles expériences qu'elle ne verrait jamais. Se pourrait-il que je sois l'un des seuls avec qui elle eut l'occasion de tenir une discussion ? Pour elle, la joie passait au travers de la guérison et la tristesse au travers de la mort. Si elle avait put côtoyer ses patients, je suis certain qu'au moins un serait parti, le sourire au lèvres, la remerciant de ses soins et lui demandant de ne garder qu'un joyeux souvenir de ces moments passés.
Mais bon, elle était dans l'action elle, au moins.
Le garçon arriva et nous retira nos assiettes.
« J'oubliais que vous n'étiez pas originaire d'Avventura, vous avez déjà entendu parler de ces deux organisations que son le Cercle et les Rebelles ? »
Après quelques secondes, je rigola légèrement.
« Oui, en effet, je les connais. J'ai eu le loisir d'être au premier dans … un argumentaire. » J’usai d'ironie, lui dire les faits n'auraient été ni plaisant ni utile.
« Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas lequel côté est le plus terrifiant. » Me rappelant de l'affiliation de mon interlocutrice, je nuança mes propos : « Néanmoins, c'est vrai que le cercle m'a aidé et, après tout, ils désirent protéger les citoyens malgré leurs méthodes parfois … rustres. »
Le garçon arriva, servit une dame blanche aux fraises à mon invité et me servit une religieuse. Il me regarda avec un léger sourire. Après tout, je lui avait demandé une glace quelconque, il avait donc eu le loisir d'en choisir deux différentes. Il était taquin et je lui souris légèrement en retour.
Une religieuse, coup de chance ou intuition ?
L'occasion s'y prêtant bien, je me décida à lui faire part de mes projets. Je baissa légèrement de ton afin que les voisins ne nous entendent pas. « Je suis d'avis que cette ville doit être sauvé. Je pourrais faire comme je l'ai toujours fait : changer de ville à la quête d'un endroit meilleur mais je pense que c'est ici que se trouve ce que j'ai tant recherché : une ville où tous pourraient cohabiter. »
Je marqua une légère pause.
« Néanmoins, cette guerre ne profite qu'aux croques-morts et aux trafiquants, il faut qu'elle cesse ! J'espère pouvoir faire pencher la balance, de façon définitive. »
Voyant que j'étais devenu trop sérieux, je me redressa et continua avec un air plus enjoué.
« Évidemment, j'aimerais que le cercle sorte vainqueur. Ne vous trompez pas, je ne suis pas du côté du cercle, je suis du côté des habitants de cette ville et, à cette fin, je compte gravir les échelons du cercle. Seuls les hommes politiques ont le pouvoir de changer les choses en ce monde. »
« Et vous, quels sont vos buts ? »
J'écoutais attentivement ma réponse et acquiesçais par moments. Je saisis cette occasion pour manger mon dessert.
Finalement, ce repas ne durerait pas une éternité. Pensais-je tristement. Que ferions-nous après ? Irions-nous dans un café, promènerions-nous ? Il y avait des dizaines de possibilités et elle était peut-être occupé. Son métier n'était pas comme le mien : je pouvais me permettre les horaires que je voulais. De toute façon, il n'était pas l'heure de penser au futur alors que nous étions en train de partager le moment présent.  

Message par Invité Jeu 25 Juin - 13:22

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Le rire la détendit. Elle n’aimait pas parler d’elle, mais cela ne l’empêchait pas d’apprécier de passer du temps en bonne compagnie. Le rire fit suivit très rapidement d’une réponse, sur un ton dont le sarcasme transpirait lourdement :

« Oui, en effet, je les connais. J'ai eu le loisir d'être au premier dans … un argumentaire. Pour être tout à fait honnête, je ne sais pas lequel côté est le plus terrifiant. »

Elle ne souriait plus, espérant sincèrement que la suite ne serait pas celle qu’elle craignait d’entendre. Et la suite vint sans tarder, cette fois-ci elle nota l’hésitation :

:« Néanmoins, c'est vrai que le cercle m'a aidé et, après tout, ils désirent protéger les citoyens malgré leurs méthodes parfois … rustres. »

Elle ferma les yeux et secoua légèrement la tête. C'était obligé ! Des fois elle leur botterait bien l'arrière-train. Enfin c'était ce qu'elle se disait, mais quand elle se retrouvait face à une des ces armoires-à-glace, elle n'arrivait qu'à se faire plus petite, s'écrasait contre un mur et les laissait passer. Certains avaient ce don d'être intimidants. Et encore, elle était loin de les avoir tous rencontrés.
L'homme s’interrompit le temps que le garçon leur serve leurs glaces. Une dame blanche ! Elle en raffolait et sous toutes ses formes et déclinaisons imaginables, que ce soir au chocolat et classique ou à la fraise comme elle l’avait maintenant. Elle en oublia presque ce que son interlocuteur venait de lui dire. Presque. Elle prit la parole, sur un ton sérieux :

« Malheureusement je ne sais que trop bien ce dont vous me faites part. Certaines personnes sont persuadées que les forces militaires sont les seules aptes à protéger et défendre les citoyens, mais ils oublient bien des corps de métiers capables d’intervenir et d’aider. La force est trop souvent la solution qu’ils emploient. Mais d’un autre côté, sans ses forces, je ne crains que la ville n’ait déjà été mise à sac. »

Elle saisit sa cuillère à glace et la fit lentement tourner autour de la crème chantilly, la recueillant dans son couvert. Elle était pensive, il y avait tant de choses bonnes dans l’idée même du Cercle, mais la contradiction venait ternir tout ça. Elle soupira légèrement et regarda Tomhas qui reprenait alors la parole.
Elle hochait la tête au fur et à mesure qu’il parlait, sur le papier il décrivait ce à quoi s’engageaient les membres rejoignant le Cercle. Il avait vraiment avoir dû être tombé sur une opération spécifique dédiée à une équipe militaire, elle ne voyait rien d’autre. D’ailleurs, elle n’allait pas se contenter de le penser, mais allait le lui dire :

« Je suis navrée de votre expérience avec le Cercle, sachez que nous ne sommes pas tous tortionnaires. A vrai dire, je suis un bon exemple, je suis incapable de me battre, je n’ai même aucune connaissance sur la défense. » Elle y pensait depuis longtemps déjà à ce petit problème, il fallait qu’elle sache au grand minimum se défendre. Mais comment trouver le temps de s’entraîner entre tout ? C’était un souci auquel elle songerait le moment venu. Elle ramena son attention à ce qu’elle disait : « Ce que vous décrivez, ramener la paix à Avventura, non pas gagner contre un autre groupe, mais donner pour la ville et ses citoyens, voilà deux choses qui caractérisent le Cercle. Après, comme je le disais plus tôt on ne peut faire abstraction de forces armées car nous nous ferions écrasés. Nous, citoyens d’Avventura et pas nous le Cercle. »

Que pouvait-elle dire de plus ? Elle continuait de faire tourner se cuillère lentement autour de la glace, récoltant et sculptant la chantilly. N’y tenant plus vraiment, elle planta la cuillère et dégusta la glace et les différents éléments la composant. Elle n’avait toujours pas répondu à sa question, enfin, elle y répondait en partie, elle faisait partie du Cercle, elle n’allait pas faire bande à part, cela ne servirait à rien, ses capacités médicinales avérés étaient nécessaires au Cercle. Elle n’était pas non plus une machine magique et beaucoup mourraient lors des combats, mais le peu qu’elle pouvait aider, elle le ferait, elle devait le faire. Pas pour elle, pas uniquement pour la ville, mais pour ses parents qui avaient cru en tout ça. La Paix.

« Mon but est simple : soigner. J’ai pris parti certes, parti pour celui qui pense pouvoir aider ses habitants le plus car c’est ce que je veux faire de ma vie. Mais je soigne qui vient me voir. Donc je ferme aussi les yeux par moments...  Ce qui complique d’avantage ma situation vis-à-vis de certains ces collègues plus rustres comme vous le disiez. La vie est la chose qui a le plus de valeur dans ce monde et si je peux la préserver, je le ferai. Une nouvelle bataille a commencé et je me tiens prête à aider. Je ne suis pas sur le front, mais je fais ce que je peux avec les moyens que j’ai à disposition. »

Elle n’était peut-être pas militaire, mais la conviction et la foi y étaient. Elle n’avait pas besoin de savoir manier une arme à feu, une arme blanche ni même ses poings. Elle n’était pas une Hybride dont la forme animale lui donnait cet instinct bestial et meurtrier. Elle n’était qu’un cygne et savait soigner. Aussi futile que cela pouvait paraître, elle se savait utile et acceptait son rôle avec plaisir, tout le monde n’avait pas la chance d’avoir un don en plus de savoir exercer son métier.
L’Hybride prit une nouvelle bouchée de sa glace s’étonnant une fois de plus de sa capacité à faire des monologues. Elle sourit, gênée, espérant qu’il ne lui en voudrait pas de s’emballer de la sorte. Certains sujets tenaient plus à cœur qu’on ne le croyait. Son métier, sa vocation, voilà ce qui lui tenait à cœur à elle.

Message par Invité Jeu 25 Juin - 14:44

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Elle semblait prendre à cœur chacun de ses mots, est-ce à ça que je ressemblais quand je parlais d'art ?
"Votre but est noble, il n'y a aucun doute. Néanmoins, est-ce que soigner les deux camps n'est pas un problème ? Je veux dire, vous savez qu'en soignant un rebelle, il voudra tuer des membres du cercle et vice-versa. N'est-ce pas repousser le problème hors de votre vue ?"
Je remarqua, trop tard, que j'avais été vexant.
"Désolé, ce n'est pas ce que je voulais dire ... Je cherche juste à comprendre votre point de vue. A mes yeux, il faut qu'un des camps disparaissent pour que l'autre prospère mais votre point de m'intrigue. Je ne pense pas qu'il y ai de bonnes solutions si ce n'est un miracle. Même ma vision a ses limites : quand l'un des deux camps ne sera plus, le camp restant se scindera, l'Homme est comme ça, après tout."
J'avais jeté un froid sur la discussion, j'en étais certain. Pourquoi ne pouvais-je pas avoir une attitude correct et simple ? Pourtant, mon éducation avait été irréprochable. Il faut croire que ce n'est pas dans mes gênes.
Le silence et les secondes étaient pesants : je ne savais plus quoi dire pour changer de sujets subtilement mais je mangeais lentement ma glace, ne voulant pas finir ce repas. Malgré mes indélicatesses, j'aimais la compagnie de cette femme. La religieuse ne me satisfaisait même pas. Son goût me semblait incroyablement fade et je ne put me résigner à la finir, finalement.
Je continua finalement sur ma lancée.
"Prenons un exemple concret, vous avez eu la générosité d'accepter de me soigner. Néanmoins, j'ai déjà fait du mal, et pas seulement à des rebelles. Il y a longtemps, j'ai dût tuer un lycan." Enfin, on a jamais retrouvé son corps. "En soignant des personnes telles que moi, n'avez-vous pas peur de finir inévitablement avec encore plus de blessés sur les bras ?"
J'écouta consciencieusement sa réponse et sourit légèrement une fois qu'elle eut finit.
"Je vous avoue que j'ai bien du mal à vous cerner, vous êtes bien trop gentille. Je sais que le mot peut faire enfantin mais aucun autre ne me vient à l'esprit pour vous définir. Toutes personnes à sa part d'ombre mais vous me semblez d'un blanc immaculé."
Nous avions tous deux finit, je donna ma carte au garçon pour qu'il s'occupe de la note.
Je repris la parole: "Je pense avoir abusé de votre temps, aujourd'hui. Je vais vous raccompagner." Je me leva et aida mon invité à faire de même. Je me rappela douloureusement pourquoi nous étions là.
"Allez-vous mieux ? Si vous avez la moindre demande, n'hésitez pas."
Elle me répondit.
Je la supporta de la même façon que nous étions arrivé, peut-être que je l'étouffais moins. Une fois dans la voiture, je ferma sa porte et m’assis de nouveau pour conduire. En avant. Néanmoins, j'avais été naïf, c'était l'heure de pointe et la circulation en fut inévitablement ralentie.
Je décida alors de faire la discussion.
"N'est-ce pas peu commun ? Vous êtes venue chez moi, nous avons partagé un repas mais je n'ai toujours pas eu la politesse d'apprendre qu'elle était votre couleur préféré ou si vous préfériez le chocolat à la vanille." Lui dis-je en souriant. Néanmoins, je ne pouvais pas observer ses réactions en conduisant.
"Pour corriger cela, il faudra que je vous invite de nouveau." dis-je, souriant toujours.
Je semblais probablement présomptueux ou collant mais j'avais décidé de jouer cartes sur tables. Je ne savais pas pourquoi mais j'avais confiance en cette femme et je pensais pouvoir être tout à fait honnête. Est-ce parce que j'avais ressenti cette sensation ? cette douce sensation d'être soigné de ses mains.
J'arrêta de rêvasser. Nous sommes arrivés.

hrp:

Message par Invité Jeu 25 Juin - 21:23

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Il lui répondit en toute honnêteté après sa longue tirade, elle lui fit donc la même politesse de l’écouter et de ne pas l’interrompre. Il soulevait l’éternel problème qu’on signalait aux docteurs : pourquoi soigner des criminels ? Elle avait étudié bien des années et avait eu bien des dissertations à faire sur le sujet, cependant, elle choisit de ne pas répondre, trouvant que ce n’était ni le lieu ni le moment de lancer un débat presque aussi vieux que le monde. Elle avait beau ne pas avoir le même point de vue que lui, elle le comprenait et respectait le fait qu’il ait une autre opinion.
Elle sourit et le laissait poursuivre, nullement vexée par ses remarques, il n’était pas le premier à partager ce point de vue et ne serait pas le dernier. L’Hybride pencha légèrement la tête de côté, continuant de jouer par moments avec sa glace par moments, prenant des bouchées à d’autres. Même fondue elle aimait la glace. Pour la première fois du repas il ne semblait pas apprécier ce qu’il avait à manger. Elle le regarder titiller sa nourriture sans la manger et il décida de reprendre la conversation où il l’avait laissée.

« - En soignant des personnes telles que moi, n'avez-vous pas peur de finir inévitablement avec encore plus de blessés sur les bras ?
- Je suis docteur et la vie étant en cadeau inestimable on traite la personne de manière égale, peu importe qui elle est et ce qu’elle a pu faire au cours de sa vie. Qui suis-je pour juger que quelqu’un mérite de vivre ou de mourir ? Si quelqu’un a été blessé accidentellement ou non, il est de mon devoir d’y remédier. Il n’est pas question de mes sentiments, ni de mon jugement, je ne suis personne pour juger car dans ces cas-là, personne ne mériterait de soins si ce n’est les plus purs de tous : les nourrissons. »

Elle avait simplement énuméré les faits de son point de vue. Simple. Neutre. Ce qu’il dit ensuite la fit sourire. Elle était réellement amusée, il ne se rendait pas compte à quel point cela pouvait être drôle qu’il lui dise de la trouver d’un blanc immaculé car oui, il avait raison, mais pas dans le sens qu’il pensait. Elle ne lui avait pas dévoilé quel est l’animal qu’elle incarnait, l’animal qu’elle était. C’était contradictoire dans le contexte de cette ville et de la société actuelle que ce soit son côté animal qui soit en réalité le côté blanc immaculé, elle aimait cette contradiction :

«Je ne suis pas blanche comme vous le dites. J’en ai l’air, et peut-être plus que vous ne le pensez,  cependant je suis grise. Neutre et impartiale. Entre le noir est le blanc. J’aspire au blanc car je suis jeune, idéaliste mais je ne le devrais pas. »

Elle racla autant qu’elle pouvait se le permettre de le faire en public à un restaurant la coupe, on ne pouvait jamais trop avoir de glace, mais quand il n’y en avait plus, c’était malheureusement fini. Elle s’était tue, mais réfléchissait encore. Il n’y avait rien qu’elle ne puisse dire qui le ferait changer de toutes manières et ce n’était pas ce qu’elle cherchait, elle partageait simplement son point de vue de manière aussi brève et concentrée que possible, car des débats il y en avait sur ce sujet. Philosophiques, religieux, humanistes, avec des variantes et des degrés différents, des subtilités de plus ou de moins, des textes obscurs ou connus à l’appui pour étayer les arguments. Elle soupira d’aise. Elle avait bien mangé et parlé. Trop parlé à son goût, mais c’était une base nécessaire dans la confection d’un lien social, c’était comme ça.
Elle voulut protester lorsqu’elle le vit tendre sa carte au serveur. Elle voulait payer sa part, mais elle se ravisa, elle n’allait pas non plus lancer un débat stérile, elle remercia sincèrement de ce geste qui n’était pas obligatoire. Elle se leva prudemment, sa tête ne lui tournait pas c’était déjà un bon point. Elle hocha la tête de manière affirmative lorsqu’il lui demanda si elle allait bien, elle appréciait le fait qu’il s’inquiète d’elle, mais elle ne voulait pas se faire plaindre non plus. Elle accepta le soutien de ses bras et ils se dirigèrent lentement, mais sûrement à la voiture du jeune homme.

L’Hybride ne fit pas tellement attention à la circulation, elle était accoudée à la portière et regardait par la fenêtre, regardant les passants, imaginant où ils se rendaient et pourquoi. Elle levait parfois les yeux pour détailler un bâtiment ou fixait la vitrine d’une boutique qui avait l’air intéressante, la suivant des yeux aussi longtemps qu’elle le pouvait. Eventuellement elle remarqua qu’elle regardait la même vitrine depuis un peu trop longtemps et elle tourna le regard vers le pare-brise. Ils n’avançaient plus. Tomhas relança la conversation su un ton enjoué et amical :

« J’aime le violet pastel en ce moment. La suite, au prochain épisode. »

Elle savait qu’il ne lui avait pas posé la question pour qu’elle réponde de suite. Ou alors il l’avait fait pour qu’elle y répondu quand même ? Hum, sujet à débat, mais elle n’allait pas perdre son temps là-dessus. Ils étaient finalement repartis et arrivaient en plus, c’était pratique d’être allé à un restaurant si proche de sa demeure. La voiture s’arrêta, elle se pencha pour ramasser son sac-à-main et ouvrit la portière, puis se glissa hors de la voiture.

« Merci pour cet agréable moment et à bientôt alors. N’oubliez pas, vous avez mon numéro si jamais vous vous retrouvez dans la nécessite de plus de soins. »

Elle se dirigea vers sa voiture qui était garée non loin. Elle marchait d’un pas tranquille car elle n’en avait pas le choix. Lorsqu’elle arriva à la portière de sa voiture elle s’appuya dessus une fraction de seconde, elle allait y arriver, elle avait vu pire. Elle lança son sac à l’arrière une fois qu’elle fut installée. Sortit son téléphone, elle soupira en voyant le nombre de messages et de mails non lus, elle les tria, les lut ou les survola dépendant de qui ils étaient. Elle devait se rendre au bâtiment du Cercle, mais elle ne serait bonne à rien là-bas. Et il était hors de question qu’on lui colle des travaux de paperasse. Elle démarra la voiture et prit quand même le chemin pour le Cercle, peut-être qu’elle pouvait juste faire un petit coucou à ses quelques connaissances, elle d’humeur bien sociable aujourd’hui.

HRP : Ceci clos le RP pour moi. Merci à toi.

Message par Invité Jeu 25 Juin - 22:57

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 Après nos salutations, on se sépara. Je rentra chez moi. Ce lieu impersonnel. Une fois la porte franchit et fermée, je me précipita pour enlever douloureusement mon T-shirt. Je me dirigea dans la salle d'eau et m'appliqua soigneusement des pansements. Ce serait dangereux de négliger ses efforts. Pensais-je en souriant. Je pris un instant pour constater les avancées et effectuer un bilan de ces derniers jours. Tout d'abord, j'étais débarrassé de ses ennuyantes blessures, en grande partie. Ensuite, j'avais eu un retour sur mes peintures, positif en plus ! Et, finalement, le plus important, j'ai eu l'occasion de me faire une nouvelle amie. C'était peut-être un peu trop s'avancer que de la déclarer comme une amie mais c'était comment je m'en souviendrais. De plus, en quelques mots, elle m'avait grandit, elle ne s'était pas contenté de soigner mes blessures physiques, elle avait aussi soigner mon cœur. Désormais, je me sentais prêt à avancer, il était peut-être temps que je franchisse le pas. Comment pourrais-je lui montrer ma reconnaissance ? Je n'en avais pas la moindre idée. J'espérais que ce ne serait pas notre dernière rencontre.
Je rentra dans mon atelier. Ah tien, un habitué. Un papier avait été glissé sous la porte avec le nom, la demande et l'offre. Les affaires reprenaient de plus belle !
Le soir, exténué mais heureux, je me posa et écrivait ma lettre à Cathie. Je devais lui parler de cette nouvelle rencontre, elle serait sûrement heureuse d'apprendre que je faisais des rencontres. Des rencontres qui n'essayaient pas d'attenter à ma vie. Cela me rappela une vieux souvenir. Décidément, il semblait que j'aimais me faire soigner par des femmes.
Une fois finis, je me dirigea dans mon atelier pour me revigorer. C'est ça !
Le lendemain, peu après les 6 coups, je déposa la lettre et me dirigea vers l'hôpital. Après de courts échanges insistants avec la réceptionniste, je me dirigea vers une charmante petite maison. Je pris un cadeau emballé sur la banquette arrière de la voiture, sortis et le déposa sur le seuil de la porte.
En espérant que cela lui plaira.
C'était la première œuvre où j'apposai ma marque, une étoile suivi du mot « Lysthan », derrière, en bas, sur le cadre. J'étais satisfait de cette peinture et ce n'était pas dans mon atelier que résidait sa place.
Avec toute cette histoire, je devais trouver un autre paysage à peindre pour Cathie...
Toujours en quête de nouvelles aventures !

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