| par Invité Jeu 26 Juin - 14:13
| Adélaïde se réveilla en sursaut, en proie à un atroce cauchemar comme toutes les nuits depuis maintenant une bonne dizaine d'années. Au départ, elle était épuisée, dorénavant, elle s'en fichait -ou tout du moins essayait-, toutes ses nuits se déroulant dans un monde cauchemardesque, La jeune femme se frotta les yeux un court instant sans se soucier du résultat que cela produirait sur son maquillage. La petite albinos se redressa sur sa chaise et s’étira en grimaçant un instant. Ce serait la dernière fois qu'elle s'endormirait en travaillant ! Le réveil s'avérait un tantinet trop douloureux et trop courbaturé à son goût. Jetant un coup d'oeil à l'horloge murale, la jeune humaine se releva en toute hâte, ramassa les papiers qui avaient glissé sur le sol et déposa tout sur son bureau avant de s'emparer de sa sacoche. Elle partit aussitôt du laboratoire lui ayant été attribué, ferma la porte à clé et se précipita sur le parking. L'albinos prit aussitôt le volant et conduisit jusqu'à se rendre à l'hôtel où elle séjournait actuellement. La route fut semée de queues de poissons, de doublements par la droite, de chevauchements de ligne blanche et autres petites joyeusetés. Une fois parvenue devant l'hôtel, la petite humaine confia sa voiture au voiturier qui la regarda de travers. Oui, elle devait avoir du maquillage étalé sur toute la figure, et alors ?
-Avez-vous bien dormi mademoiselle? Demanda le jeune homme par pure politesse.
En effet, il connaissait parfaitement la réputation de la jeune femme au sein de l'hôtel et savait très bien qu'elle adorait envoyer tout le monde sur les roses. Toutefois, il fallait rester aimable avec elle puisqu'elle était riche et momentanément sans logement dans la ville. Sa question fut accueillie par un splendide regard noir immédiatement suivit d'une réplique cinglante et railleuse.
-Je vous en pose des questions stupides et inutiles ? Non. Alors soyez mignon et laissez-moi en paix un instant si vous ne voulez pas constater une baisse significative de votre espérance de vie.
Mouais. En l’occurrence elle n'avait pas trouvé mieux. Il fallait dire qu'elle avait encore plus mal dormi que d'habitude, qu'elle avait faim et que, pour couronner le tout, elle était courbaturée de partout. Bien évidemment, le voiturier lui servit son plus beau sourire et s'empressa de refermer la portière derrière elle. Quel imbécile et niais en plus de cela. Comme si elle n'était pas capable de refermer une porte de voiture toute seule... Et cet abruti qui la laissait le martyriser, même pas fichu de lui faire remarquer qu'elle se montrait odieuse envers lui. Aucun caractère. Adélaïde entra dans le hall, passablement énervée. Pour l'instant, seule deux personnes avaient réussies à gagner son respect, bien qu'elle ne le leur avouerait jamais. Fallait pas exagérer non plus hein... Repensant à ces deux personnes tout en gravissant les escaliers, l'ascenseur étant conçus pour les flemmards de première classe, elle cherchait sa clé dans son sac. Jilan et Jean Dame. Deux personnes possédant un caractère plus fort que la moyenne. Esquissant un léger sourire qui disparut bien vite, la petite albinos entra dans sa chambre, déposa son sac et sa veste sur le sol et se précipita vers la salle de bain. En apercevant son reflet dans le miroir, elle fit les gros yeux tout en arborant un air moqueur. Ses joues étaient abondamment teintées de noir et toute la partie gauche de son visage possédait encore les marques des feuilles sur lesquelles elle s'était endormie. Passant une main dans ses cheveux opalins totalement emmêlés, elle grimaça.
Une bonne heure plus tard, Adélaïde ressortit de la salle de bain, bien plus propre et convenable qu'elle n'y était entrée. La jeune humaine s'empara de son sac et quitta l'hôtel en bougonnant. Quele plaie ! Il y avait un soleil splendide, il ne pouvait pas y avoir quelques nuages pour une fois ? Son albinisme allait lui causer quelques ennuis. S’abritant un instant à l'ombre, elle sortit ses lunettes d soleil pour protéger ses prunelles ensanglantées du soleil. Sa peau d'albâtre ne supporterait pas les rayons solaires bien longtemps, elle avait tout intérêt à trouver refuge dans une boutique le temps de s'enduire de crème solaire. N'importe quelle boutique ferait l'affaire. L'albinos entra donc dans la première enseigne qu'elle vit et s'arrêta une fois à l'intérieur tout en fouillant dans son sac à la recherche de sa si précieuse crème solaire. Relevant la tête, Adélaïde s'aperçut qu'elle se trouvait dans un magasin haute couture absolument hors de prix. Et zut. La jeune femme faisait très tâche dans ce charmant tableau et tous les regards semblaient braqués sur elle. Il fallait dire qu'avec son jean usé et déchiré de partout, ses vieilles converses sales et son débardeur laissant apparaître la totalité de son dos, elle faisait très désordre. Relevant ses lunettes sur sa tête et dévoilant par la même occasion ses iris rouges -ce qui provoqua un mouvement de recul chez de nombreuses personnes-, l'humaine posa une main sur sa hanche et s'adressa à son auditoire d'un ton moqueur et emprunt de cynisme.
-Navrée de faire saigner vos pauvres jolis petits yeux mais mon albinime me force à me cacher du soleil. Si la vue vous déplaît, baissez les yeux, ça ira mieux. Affirma t-elle d'un air railleur. |
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