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Message par Invité Lun 25 Fév - 2:33

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C'était une soirée somme toute assez fraîche, même pour cette saison. En ville la chute soudaine de température avait causé un ralentissement des activités, et l'on retrouvait moins de gens dans les rues qu'à l'ordinaire. Les étoiles étaient ce soir comme des milliers de petites perles gelées et cristallines, accrochées au firmament, toujours là, toujours aussi lumineuses qu'en les tous premiers jours où l'homme les a aperçu. Sous ce ciel scintillant, de la buée épaisse se dégageait des bâtiments industriels jusque dans la rue, ou encore dans le ciel, car dirigé par une haute cheminée, et au sol le frimas opaque, quelque fois balayé par les vents polaires qui rendaient toute sortie hostile, témoignait de la mauvaise température. Tout semblait tourner au ralentit en cette nuit inhospitalière, dans les maisons on montait le chauffage et on se faisait des tasses de chocolat chaud, grelottant à la simple pensée d'aller dehors.

Dans la forêt pourtant, impossible d'échapper à l'étreinte glacé, à la morsure froide de mère Nature. C'est dans cette même forêt, d'ordinaire si calme, qu'on entendait quatre sabots battre la terre vigoureusement. Une biche se sauvait agilement, passant sous des troncs d'arbres, sautant par-dessus des racines et des pierres sans même avoir à y penser. On voyait là le résultat de milliers d'années d'évolution. L'animal, véritable prodige de la nature, était une coureuse redoutable, et ne comptait pas se laisser prendre sans tout donner. Elle courait à en perdre haleine, son instinct lui dictant de fuir, bien que depuis un petit moment déjà ses longues oreilles n'avaient plus capté aucun bruit suspect. On vit alors la pauvre bête être projeté durement sur le côté, et son flanc heurta violemment un tronc d'arbre. Mais quoi qu'encore sonné la proie n'avait pas dit son dernier mot et allait se relever, lorsque deux mains plaquèrent son cou et son épaule au sol. Le haut de son corps complètement bloqué, la biche s'était mise à agiter frénétiquement ses longues pattes en désespoir de cause. Un visage s'approcha alors de sa tête, et prononça quelques mots rassurant que l'animal n'était pas en mesure de comprendre. Eleonor ne comptait pas lui faire de mal, mais depuis son procès et les affreuses conséquences qui en découlèrent, elle n'avait plus le moyens de s'offrir du sang humain, et elle devait s'abaisser à boire du sang d'animaux, dont le goût lui plaisait moins. Son visage était effrayant, et son souffle, court. Depuis une semaine elle n'avait pas bu de sang et elle éprouvait ses instincts de prédateurs comme rarement dans sa vie. Elle se sentait toute puissante face à sa proie, et l'idée de la faire souffrir, où encore de la relâcher pour l'attraper de nouveau, à la manière de certains prédateurs du monde animal, lui traversa l'esprit. Mais bien qu'en cet instant précis sa conduite était embrouillé par la proximité de tout ce sang, Eleonor n'était pas entièrement déconnecté de sa propre personne, et l'oeil paniqué de la biche, sa bouche ouverte tentant de reprendre son souffle, la panique totale qui se dégageait de son corps qui s'agitait par vagues saccadées, tout cela avait contribué à la faire revenir à la réalité, et pour cette raison elle s'était permit de prononcer quelques paroles rassurantes au fragile animal, comme s'il allait la comprendre. Elle ne comptait pas réellement lui faire de mal, seulement boire quelques gorgées et la laisser partir. C'était là un projet qu'elle avait déjà eue, mais qu'elle n'avait pas pu concrétiser, parce qu'elle avait alors fait la rencontre d'un élémentaire avec lequel elle avait eue une conversation fort intéressante.

Deux gorgées et ensuite c'est fini. Seulement deux gorgées, juste deux… Et alors le moment fatidique survint: elle planta ses crocs dans le cou de l'animal. Celui-ci, dû au temps qu'Eleonor avait prit pour revenir au calme, avait fini par cesser de se débattre avec autant de force, et ne faisait plus que tenter de se relever par vagues d'efforts vigoureux. Maintenant, il s'agitait plus nerveusement que jamais, cherchant à tout prix à échapper à l'étreinte de la vampire. Celle-ci prit une première gorgée, et d'un seul coup ses pensées la quittèrent. Le plaisir délirant qu'elle éprouvait l'empêchait tout bon raisonnement, et elle continuait de boire bien qu'elle eut dépasser les deux gorgées qu'elle s'était permise. Sitôt que la biche se relevait un peu, la main d'Eleonor la plaquait contre la terre, et à cause de ces gestes répétés, plusieurs gouttes de sang furent projetés sur sa veste (qui bien sûr était d'un blanc immaculé). En peu de temps la biche fut vidée de son sang, et Eleonor se releva, le regard vague, essuyant le sang aux commissures de ses lèvres. Il lui fallu quelques instants avant de saisir la gravité de la situation: elle venait d'échouer lamentablement. Oh non, qu'est-ce que j'ai fait? La biche gisait au sol, sans vie, son oeil éternellement figé dans une expression de panique, toujours ouvert. Alors, profondément déçue d'elle-même, elle regagna la ville en marchant lentement, ou plutôt en titubant, l'air hagard. Ce n'était pas le fait d'avoir tué un animal (après tout mêmes les humains faisait cela), mais plutôt de n'avoir pas su se contrôler qui la rendait si honteuse. Elle n'avait eue aucune maîtrise d'elle-même et, plus elle y réfléchissait, moins elle était porté à juger ses semblables sur leurs comportements sadiques. Lorsqu'on a pas les moyens de s'acheter du sang humain et qu'on passe des jours sans boire une seule goutte de sang, il est franchement difficile de résister à ces pulsions d'une force indicible. Elle s'était rendu dans le parc de la ville, décidé à profiter des nombreux sentiers pour marcher un bon moment pouvoir réfléchir un peu plus à ce qui venait de se passer. Sa veste toute blanche était toujours maculée de sang, mais comme dit plutôt, il n'y avait personne dans les environs étant donné l'heure et la température. Eleonor commençait d'ailleurs à avoir froid, mais une sombre envie de se punir la poussait à continuer sa progression, et elle continuait de marcher entre les arbres et les bancs disposés de part et d'autre du chemin de copeaux de bois. Elle contourna une fontaine se retrouva en face à face avec trois silhouettes. La vampire s'arrêta net. Trois hommes la fixait du regard, et elle pu déceler qu'ils appartenaient à la race humaine. L'un d'eux lui adressa un sourire sardonique, et la vampire effrayé fit un pas en arrière.

-Pas si vite ma jolie, tu ne vas tout de même pas nous quitter si tôt, on vient à peine de se rencontrer.

Les deux autres hommes se mirent à rire. Bien qu'elle tentait de reculer, les trois hommes réussirent à l'encercler, et elle se retrouvait alors cerné. Elle songea un instant que ces hommes pouvaient avoir des intentions profane envers sa personne, après tout elle était une femme seule au beau milieu de la nuit. Puis elle réalisa que ses crocs ne s'étaient pas naturellement rétractés après qu'elle ait quitté la forêt. En plus de ses yeux écarlates et du sang sur sa veste, ces preuves ne laissaient aucun doute quant à la race à laquelle elle appartenait.

-C'est quoi ces taches sur ton chandail? Du sang hein? Toi et tes semblables vous me donnez la nausée. Ces rues ne seront que plus sûres si tu n'y est plus…

-Pardon? Comment osez-vous parler ainsi à une citoyenne de la ville, vous n'avez aucun droit de...

L'homme avait sorti de sous son lourd paletot noir un fusil à canon scié, et la surprise d'une menace si directe avait fait taire Eleonor. D'ordinaire, elle comptait beaucoup sur le dialogue pour se sortir de pétrins de ce genre, mais elle avait affaire là à des chasseurs de vampires professionnels, c'était manifeste. L'homme au paletot parlait dans un petit émetteur-récepteur radio, disant qu'il venait de trouver une vampire et demandant ce qu'il devait faire d'elle. Durant ce temps, elle était sur le qui-vive, mais n'osait pas bouger. Quoi faire en de pareil circonstances? Oui car elle n'était pas décidé à les attaquer, et puisqu'on l'entourait, se sauver se solderait probablement par des tirs de projectile dans sa direction. Ces réflexions traversaient son esprit à une vitesse folle, son cerveau étant en état d'alerte, mais elle n'eut pas le temps de trouver la meilleur tac-tic à adopter que l'homme derrière elle lui tira dans le dos. Elle ne l'avait pas vu sortir d'arme et n'avait donc pas tenté d'éviter la balle d'argent qui s'enfonça dans sa chair un peu en-dessous du rein droit.

-Imbécile! Il fallait attendre les ordres! Et puis c'est une vampire! Sort tes balles en bois merde!

Cette gaffe de l'autre homme avait permit à Eleonor, prise de panique, de se frayer un chemin entre les hommes alors qu'ils tentaient de la viser pour lui tirer ne nouveau dessus; mais cette fois-ci avec des balles en bois, bien sûr. Courant très rapidement, elle avait eue la chance de n'être touché par aucune autre balle. Elle s'était réfugié derrière un arbre, sa main droite posé sur la blessure dans son dos. En temps normal sa grande vitesse lui aurait permit de les distancer rapidement, mais le sang coulait abondamment de sa blessure et cela l'avait affaiblit. Elle se doutait que les traces de ce liquide rouge laissées sur son passage indiqueraient aux chasseurs où elle se trouvait, ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'elle ne se fasse débusquer.

Message par Invité Lun 25 Fév - 3:34

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Ses pensées, allaient et revenaient sans réel but. Le lycan était simplement perdu, pourquoi? Lui même n'en était pas vraiment sûre. Les jours avaient filés trop vite, laissant place aux mois et aux années depuis la mort de ses parents. Il ne les pleurait pas bien au contraire, ça le faisait plus rire qu'autre chose. Il était un prédateur, un tueur, un loup solitaire lâché dans une ville qui allait devenir son territoire. C'était ce qu'il était, c'était ce qu'il avait toujours voulu être! Un lycan puissant, un guerrier aux dons extraordinaire craint et respecté par les forts. Pourtant, tout ça lui semblait désormais lointain, du moins c'est ce que le disait le fond de bouteille qu'il regardait attentivement dans son bureau. La boite avait fermée plus tôt ce soir là, Danaliel n'était pas motivé pour la tenir toute la nuit ouverte, il avait fichu tout le monde dehors en exigeant d'être seul. Il avait besoin de réfléchir, le loup aurait sûrement pu essayer de réfléchir sans couler son stock de bourbon mais qu'importe. La nuit portait conseil, et l'alcool lui apportait ... bien des choses... indescriptible et inimaginable! La question de sa liberté n'arrêtait pas de revenir le hanter, avait-il sacrifié cette dernière pour atteindre ce stade? Avait-il tué la vrai bête en lui simplement pour pouvoir s'approcher du pouvoir? Lui qui aurait sûrement pu devenir le criminel numéro un de cette fichue ville, il en était devenu l'un des représentants. Forcé de se cacher aux yeux de la population qu'il était censé protéger et servir pour ne pas se faire poignarder par cette dernière. Ironie du sort il restait un pariât, mais contrairement à l'époque ou il vagabondait ses mains étaient désormais liées. Impossible pour lui d'agir réellement à sa guise sans risquer de vraiment tout perdre. Soupirant désespéré par la misère qu'était sa vie à ses yeux, comme d'habitude l'image de Leann débarqua de nul part éclairant ses songes, chassant ses craintes et ses hontes. Elle pourrait devenir son nouvel et unique objectif finalement, un territoire moins grand, une arme moins puissante, mais sûrement la chose qui valait le plus la peine de mettre sa vie en jeu non?

Le loup dans une plainte saccadé par le mal de tête que lui causait l'ivresse, s'écrasa sur son bureau. Le choc de son corps s'écrasant sur le meuble brisa le silence dans un bruit sourd, ramenant quelque peu le lycan à la réalité. Il était minable, pitoyable, sans intérêt, jamais il ne s'était trouvé aussi pathétique après une cuite. Danaliel ne pouvait s'empêcher de bouillir intérieurement, il se rappelait d'une haine immense qui le rongeait autre fois, elle n'était en rien semblable à celle qu'il éprouvait à l'instant. Mais tout de même, qu'est ce qu'il en avait fait de ce sentiment de colère noir ? Ce moteur qui avait généré tant de massacre, tant d'idées, de convictions, de gestes. Elle ne pouvait pas simplement s'être envolée, elle devait bien reposer quelque part non? Le loup la cherchait intérieurement, mais même en y mettant toute sa volonté, la colère qu'il éprouvait autre fois ne refit pas surface. Laissant simplement place à une tristesse qui le rongeait petit à petit. Ses lèvres remuèrent lentement, laissant s'échapper quelques mots visant à le bouger:

-Faut que je me bouge ... c'est pas en décuvant dans ce bureau que je vais retrouver tout ça!

Une nouvelle force envahit son corps, laissant le loup se relever en grognant tapant du poing contre la table il était finalement décidé et prêt à sortir d'ici. Il dormirait plus tard, pour l'instant une promenade nocturne lui ferait le plus grand bien. Fallait bien décuver d'une façon ou d'une autre non? Enfilant un simple manteau, il déposa une cigarette entre ses lèvres quittant son bureau retrouvant un sourire sadique qu'il n'avait pas eu depuis longtemps. Il n'était pas aussi intense, et puissant que les sourires du Danaliel de la sale époque, mais il restait tout de même intimidant. Cette nuit serait rouge! Après avoir fais quelques pas dans la rue, il pensa à Natsume, l'envie de retourner là ou il l'avait rencontré pour la première fois lui traversa l'esprit. C'était une destination comme une autre après tout! La fraîcheur nocturne faisait du bien au loup qui commençait à retrouver des couleurs, ses yeux parvenaient à distinguer plus de choses plus rapidement. Son instinct de prédateur était aux aguets, après tout il était à la recherche d'ancienne sensations. Il ne put s'empêcher de rire en repensant à al journée qu'il avait passé avec le jeune humain. Natsume était vraiment quelqu'un de très amusant, cette petite chose avait gagné en importance au fil du temps dans le coeur morcelés du loup. C'était ce qui se rapprochait sûrement le plus d'un ami pour lui, mais alors qu'il dévalait la rue d'autres souvenirs l'attaquèrent. Lui faisant l'effet de flammes volante, s'écrasant en lui pour ensuite le brûler vivement. La jeune femme élémentaire qui vivait dans une caravane, il avait toujours sa fleur accroché à la manche de son manteau. Cette dernière était désormais fanée, et dégarnit mais il avait oublié son existence. C'était triste dans un certain sens, il aurait réellement voulut le retrouver, ce jour là aussi il l'avait rencontré dans le parc!

Se passant la main sur la figure crachant un fin nuage de fumée, il commença à rire seul de sa propre mémoire défectueuse. Comment avait-il pu devenir aussi bête, il n'avait jamais fais autant de rencontre aussi sympathique sous son nouveau jour. Mais alors qu'il commençait à se remettre en question, une odeur particulièrement alléchante taquina son flaire, d'ailleurs celui-là ne se manifestait plus ou presque. Bref, il n'allait pas lâcher cette dernière piste, ho non surtout que ça l'amenait droit là ou il le désirait. Une proie? Ou un cadavre? Peut être même un ennemi blessé prêt à en découdre encore plus! Sa langue caressa ses lèvres, il jeta sa cigarette plus loin laissant sa demie forme prendre le dessus. Sa peau s'obscurcit de façon étrange alors que des crocs fins et acérés faisaient surface, accompagné d'une paire de griffes encore plus sombre que son épiderme.

Il escalada l'un des murs du lieu, puis avança en restant sur ses gardes entre les plantes et les arbres du parc. L'odeur devenait de plus en plus net, de plus en plus alléchante. Les pas du loup se faisaient pressant, quand il débarqua après de brève recherche devant un arbre avec les traces du liquide à l'odeur si agréable. Quand ses yeux se posèrent sur la créature logé derrière ils s'écarquillèrent, il connaissait cette femme. Oui il en était certain il l'avait déjà vue quelque part. Alors qu'il cherchait ou il avait déjà vue cette vampire il sentit un balle en bois siffler juste au dessus de sa tête. Son visage se détourna de la jeune femme blessée, portant son regard sur les trois chasseurs humains. Ils étaient sûrement à l’origine du sang qui imbibait la vampire. Son visage fut littéralement déchiré par un sourire horriblement animal, il était ravis d'avance au vue de sa nouvelle position et duc rime qu'ils commettaient il pouvait déchirer cette bande d'abrutis en tout bien tout honneur.

Il fit un bref clin d'oeil à la vampire puis jeta son manteau aux pieds de cette dernière. Lâchant quelques mots à peine audible tellement ils furent rapide:

-Garde ça je reviens ...

Danaliel s'élança chargeant les trois humains qui devaient être un peu consternés de passer de la position de prédateur à proie. Le combat fut bref, mais pas sans dommages. Les trois hommes savaient se défendre, et le lycan sous sa seconde forme et en ayant cessé de se battre tout les soirs avait vraiment perdu ses réflexes. Ils n'avaient pas eu le temps d'utiliser des balles en argent, en revanche le nombre de balle régulières et de bois qui avaient traversées son corps était conséquent. Au lieu de revenir avec une démarche de vainqueur comme il l'aurait espéré, il tituba jusqu'à la vampire ne remettant toujours pas son visage. Le bras droit salement amoché, et l'épaule gauche ayant une balle en bois logé dedans c'est le visage crispé qu'il tomba à genoux prêt de la créature blessée:

-Je cicatrise, je récupère, et je devrais par la suite me rappeler de vous ...

Message par Invité Mar 26 Fév - 4:00

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Ça ne pouvait pas déjà être la fin, pas si vite! Elle allait se réveillé, ça ne pouvait être qu'un cauchemar! Les choses avaient dérapées d'une façon inimaginable, elle voulait une autre chance. Comment une balade si innocente dans un parc pouvait se terminer ainsi, en massacre? Pourtant, alors qu'une douleur lancinante irradiait dans tout son corps, Eleonor, qui perdait de plus en plus de sang, ne voyait pas d'autre issu possible à un tel affrontement. Sauf si elle trouvait en elle la force de recommencer à courir tout de suite, il était certain que ce soir était celui de sa mort. Au fond c'est peut-être mieux comme ça, se dit-elle, le visage déchiré par la tristesse. Si elle était resté chirurgienne à l'hôpital de l'Avventura, rien de tout cela ne se serait produit, mais voilà il avait fallu qu'elle commette l'irréparable il y avait de cela quatre ans, et aujourd'hui elle en goûtait l'amère conséquence. Elle entendait les voix des trois hommes qui s'approchaient, suivant probablement les traces de sang qu'elle avait laissé sur son passage. Elle entendait des coups de feu, ces idiots tiraient dans tous les sens dans l'espoir qu'une balle perdue l'atteigne. Le souffle court, terrorisé, Eleonor réfléchissait à toute vitesse dans l'espoir de trouver un ultime plan qui puisse la sortir de cette fatale situation. Si elle n'était pas en mesure de se sauver, alors elle allait leur faire face, il n'y avait pas d'autre option. Ce serait son dernier combat, et il se solderait par sa mort. Puisqu'elle allait mourir de toute façon, autant qu'elle emporte avec elle cette bande de salauds. Les cris s'approchaient toujours d'elle, et Eleonor faisait le vide dans son esprit, tentant d'accepter son funeste destin.

C'est alors qu'un miracle se produit. Un ange gardien, descendu du ciel était venu à son secours. Enfin, d'une certaine façon. Un homme-loup patibulaire aux crocs acérés, aux griffes puissantes et au pelage foncé la détaillait de ses deux yeux jaunes à l'allure fauve. C'était bien là la dernière chose à laquelle elle se serait attendu. Mais dans cette foutue ville on est jamais à l'abri de retournements singuliers de ce genre. Toujours en proie à de fortes douleurs et incapable de bouger, elle regardait la bête terrible qui se dressait devant elle, et qui par ses airs terrifiants imposait sa toute puissance à quiconque pouvait l'apercevoir. Les chasseurs avaient eu un mouvement de recule en l'apercevant, puis s'étaient mis à tirer dans sa direction. La vampire lui aurait bien crié de fuir, car elle comptait se charger des hommes suffisamment longtemps pour qu'il en ait le temps. Mais l'air vainqueur, lui adressant même un bref clin d'oeil, celui-ci se jeta sur les chasseurs en toute confiance. Elle se pencha de façon à pouvoir observer ce qui se passait, incrédule, son corps toujours caché derrière l'arbre. Les quatre combattants recevaient de durs coups, le sang des chasseurs giclait, ce n'était pas beau à voir. Pourtant le loup avait réussit son entreprise, et ce fût bien amoché qu'il revint auprès de la vampire. La façon dont il avait lancé son manteau à ses pieds plus tôt, et celle avec laquelle il se laissait à présent tomber à genoux près d'elle lui laissa comprendre qu'il n'avait aucune intention de lui nuire. C'était à ce moment, dans le silence morbide qui avait regagné les lieux, les yeux écarquillés rivés sur le blessé, qu'Eleonor constatait l'affreuse vérité. Elle venait d'être sauvé par un lycan. Cet homme, ce parfait inconnu qui aurait du n'en avoir rien à faire de ses problème s'était jeté à corps perdu dans une bataille à trois contre un juste pour la sauver, alors qu'il lui aurait été si facile de passer son chemin. Sa vie durant, et bien qu'elle avait toujours cherché à se débarrasser de telles pensées, elle avait toujours été porté à croire les lycans incapable de tels gestes. C'était une vraie gifle qu'elle recevait en plein visage. Il fallait absolument qu'elle le remercie.

-Je cicatrise, je récupère, et je devrais par la suite me rappeler de vous ...

La rapidité des évènements combiné à l'horrible douleur qui l'accablait ne l'avait pas porté à s'attarder à l'apparence de son sauveur. Maintenant, elle le détaillait, attentive à chacun de ses traits, se rappelant l'avoir déjà vu quelque part. Elle connaissait des tas d'humains, d'élémentaires et d'hybrides, mais très peu de lycans. Les possibilités n'étaient donc pas très grandes, et elle ne mit pas beaucoup de temps à l'identifier. Il s'agissait du lycan qu'elle avait rencontré dans la forêt corrompue le jour de la naissance de Vegeo. Ce même lycan qu'elle avait eue l'audace d'encastrer dans le sol en prêchant qu'il ne fallait jamais avoir recours à la violence…Et cet homme s'était relevé sans lui faire le moindre mal, sans répondre aucunement à une telle agression. Ce souvenir ne fit qu'augmenter son sentiment de honte face à la conduite qu'elle avait eue avec les membres de son espèce, et qui se frayait une place de plus en plus importante dans sa conscience. Peut-être s'était-elle trompé toute sa vie à leur sujet?

-Moi je vous reconnais, mais je ne connais pas votre nom. Vous souvenez-vous de cette nuit où Elisabeth a prit le contrôle de Natsume dans la forêt corrompu? Il y avait aussi un élémentaire nu qui, nous ne l'avons su que par la suite, venait de naître.

Elle se souvenait parfaitement de cette nuit d'effroi et doutait que le lycan ait pu l'oublier. Tant de choses s'étaient produites alors. Elle avait revu chacun des protagoniste de cette histoire, excepté le lycan. C'était maintenant chose faite. Eleonor s'accroupit tout près de lui, ce qui lui arracha une grimace. La douleur était toujours aussi persistante dans son dos. Il faut dire qu'elle s'était grandement affaibli car, comme dit plus tôt, cela faisait une semaine qu'elle n'avait pas bu de sang, et cela se voyait dans la façon fragile dont elle se mouvait. Elle était dans un bien piètre état. La vampire examina attentivement les blessures de son interlocuteur. Afin d'éviter de sa part tout mouvement de recule, elle dit:

-Laissez-moi faire, je suis…je sais ce que je fais.

Son premier réflexe aurait été de dire qu'elle était médecin, mais ce n'était désormais plus le cas, et elle n'aurait pas voulu avoir à l'informer des raisons pour lesquelles elle ne pratiquait plus. L'homme avait une balle en bois qui s'était logé dans son bras, et le reste des blessures étaient pour lui bien mineures. Puisqu'il était un lycan, l'ensemble de son corps allait guérir très rapidement, mais il allait bien falloir retirer la balle qui s'était logé dans sa chair.

-Je crois que le mieux serait d'extirper le morceau de bois que j'aperçois juste ici. Ça va être un peu douloureux, mais si vous me faîtes confiance, je vous jure que vous guérirez plus vite.

En un sens la chance avait été de leur côté: c'était la vampire qui avait eue la balle d'argent, et le loup la balle en bois. Peut-être que si les chasseurs avaient été en mesure d'utiliser leurs armes plus adéquatement, les deux créatures ne s'en seraient pas si bien tiré.

Message par Invité Jeu 28 Fév - 19:18

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Danaliel pouvait finalement la remettre, il l'aurait bien remercié pour lui avoir rafraîchit la mémoire. Mais l’accumulation de chocs, physiques et mentaux, était trop important pour ce laisser aller à ce genre de conventions. Il avait oublié cette nuit, cette dernière appartenait à son passé, même si il pensait tout ce qu'il avait dit, et croyait en tout ce qu'il avait fait. Un sourire blasé écorcha ses lèvres, il n'aurait jamais imaginé que la vampire se tenant face à lui puisse se retrouver dans un état pareil. Le buste ensanglanté, qui à l'odeur devait appartenir à un cervidé, les yeux cernés, la peur semblait émaner de son être. Enfin c'était l'impression que le loup avait, elle venait lui apprendre que le jeune élémentaire venait de naître, ce qui pour lui était un détail vraiment peu important. Ses membres lui faisaient mal, la cicatrisation était gênée par la fatigue du loup, et en même temps, quand on avait une épine de cette taille dans le bras, en générale lycan ou non on la sentait passer. Elle semblait rassurée en sachant ses adversaires morts, mais qui lui disait qu'une fois de nouveau fonctionnel, elle ne deviendrait pas sa proie à lui? Danaliel ne put s'empêcher d'élargir son sourire, lui donnant un aire moins agréable, plus sombre dans un certain sens. La pensée d'arracher le visage de la vampire d'un coup e griffes lui traversa l'esprit, un élan bestiale semblait refaire surface, mais il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à finir comme ça.

Beaucoup de lycans vivaient en laissant leur bête s'exprimer, oubliant leur "humanité", se demandant qui de la face animale ou humaine représentait vraiment le lycan. Encore une question sans réponse. L'homme est-il un monstre ou le monstre un homme?, une réplique qu'il avait lu quelque part étant enfant. Il y avait toujours des dualités sanglante, aucun être vivant n'était entier. Le lycan était simplement la crature qui représentait le mieux cette vérité qui tenait vraiment aux tripes de Danaliel. Serrant les dents, la remarque de la jeune femme dont il ne connaissait le nom le fit rire. Répondant sur un ton poison:

-Non ça serait mieux de retirer ce truc de mon bras? Je ne l'aurais jamais deviné...

Il appliqua sa main sur la balle de bois, laissant ses griffes sous sa forme secondaire percer une partie de sa chaire pour extirper la source de la souffrance du lycan. Son visage crispé par la douleur fut très vite détendu et soulagé, elle ne s'était pas cassé à l'intérieur de son bras, elle n'avait pas déchirer l'un de ses muscles à première vue ce qui relevait d'une chance phénoménale. Soupirant pour évacuer la pression, il braqua ses yeux dans ceux de la vampire, examinant son attitude. Elle aurait voulue le toucher et faire ça d'elle même ? Pourquoi? Bon certes il venait de la sauver, mais ça restait une femme avec qui il avait eu un conflit par le passé non? Ou peut être l'avait-elle simplement propulser contre le sol par mégarde? Non sûrement pas, les pacifistes faisaient rarement ce genre de choses. D'ailleurs, les pacifistes se prenaient rarement des balles en argent dans le dos, et ne puait pas le sang animal. Le sang chimique ne faisait-il plus effet ? Avait-elle besoin d'adrénaline, d'action, de proie, de larme, de vie s'effaçant ? Besoin naturel inexplicable, mais que le loup comprenait parfaitement. Il se releva lentement, regardant sa blessure se fermer petit à petit, le sang avait aussi bien coulé sur Danaliel. C'était en partie le siens, mais celui des trois autres manches couvraient ses mains et se retrouvait à divers endroits de son visage.

Il s'alluma une cigarette puis crachant un long nuage de fumée demanda à la jeune vampire, plus par curiosité que part réel intérêt:

-Je ne pensais pas que vous étiez du genre à chasser des animaux? Vous avez voulu reproduire ça sur des humains à cette heure tardive et vous êtes tombée sur des coriaces? Ou vous passez simplement une période peu agréable ?

Danaliel garda ses blagues sur les règles, et autres saloperies dans le genre bien qu'elles lui brûlaient les lèvres. Pourquoi? Par ce qu'il n'avait pas envie de finalement devoir revenir sur sa parole et se battre avec cette vampire pour finalement la tuer. Oui en générale les blagues sur ce domaine étaient très peu apprécié de la gente féminine, et d'ailleurs en générale rarement apprécié tout court du au fait que /SBAF/.Le lycan guettait la réponse de la vampire, devinant rapidement quel type de caractère elle pouvait aborder, son comportement risquait d'être plein de surprises. De plus, il était d'humeur à chercher la petite bête chez tout le monde ce soir. Il avait des problèmes, il souffrait, il avait mal, pas de raisons qu'il soit seul à en prendre plein la face ici bas!

Message par Invité Lun 11 Mar - 1:51

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Le regard sauvage qu'il lui adressa laissa Eleonor perplexe. À quoi était-il en train de penser? S'en suivit une réplique cinglante. La vampire écarquilla les yeux, bouche-bée. La rudesse soudaine avec laquelle il s'adressait à elle l'avait remise dans la réalité. L'homme devant lequel elle se trouvait semblait belliqueux, il faudrait faire attention. ll retira lui-même la balle de son bras. Eleonor s'était proposé de le faire parce qu'elle avait l'habitude de ce genre d'opération, mais en voyant le lycan procéder, elle ne pu s'empêcher de penser que ce devait également être son cas. La rapidité avec laquelle il avait déchiqueté ses adversaires, sa façon de secouer leurs membres dans sa gueule comme s'il s'agissait de vulgaires poupées de chiffon, tout cela ne trompait pas: il avait forcément l'habitude du combat. Et son attitude hostile devait en être en partie responsable. Mais malgré l'attitude inquiétante de son interlocuteur, la vampire avait cessé d'avoir peur. Peu importe devant qui elle se trouvait, plus question qu'elle s'inquiète de son sort. Certes l'homme pourrait la mettre en pièce s'il le voulait, mais il y avait à peine quelques secondes elle s'apprêtait à faire face à la mort, et c'était lui qui l'avait sauvé, alors quelle différence? Et puis rien ne sert de trembler comme une feuille. Le prédateur a toujours tendance à adopter un comportement de prédateur face à ce qui adopte un comportement de proie. Et elle ne voulait pas en être une. Mais allez savoir pourquoi, la carence très forte en hémoglobine qu'elle s'était imposé avait eue des répercussions grave sur sa santé, et sa blessure se refermait bien lentement. Elle se trouvait pathétique. Dans la forêt corrompue, le bras d'Elisabeth était passé de bord en bord de son flanc et il ne lui avait pas fallu plus de quelques secondes avant que la plaie ne cesse de saigner, et quelques minutes pour que la blessure soit entièrement guérit. Oui, mais à cette époque il ne lui arrivait que rarement de se passer de sang durant plus de 8 heures. Elle se gardait bien nourrit et buvait bien parfois 10 litres de sang par jour, soit l'équivalent de ce qui se trouve dans le corps de deux humains. Maintenant elle avait les yeux caves, le teint livide et elle avait une constante faiblesse dans les muscles. La pauvreté était une chose bien difficile. Pourtant, elle aurait les moyen de se payer une quantité décente de sang par jour pour quelques temps si elle le voulait vraiment, mais les bouleversements qui avaient virés sa vie à l'envers ne lui donnaient guère d'appétit. Elle se laissait donc dépérir, et ce soir elle venait de toucher le fond en échouant à l'épreuve qu'elle s'était imposé avec la biche. Alors qu'elle constatait son piètre état et ses chances très minces de victoires si elle affrontait son interlocuteur en combat singulier, celui-ci s'adressa à elle, la laissant interdite.

-Je…

Il y avait d'abord l'étonnement: comment avait-il pu déceler que c'était du sang d'animaux? Son flair était impressionnant. Et elle avait un moment oublié que sa veste était maculée de sang. Ils en étaient d'ailleurs tous deux couvert. Elle était honteuse d'être prise dans une pareille situation: ce n'était pas elle, elle-même ne se reconnaissait plus. En temps normal elle aurait été bien plus concerné par son sort, et aurait affiché un comportement bien plus âpre envers le lycan qui semblait vraiment chercher à la mettre en colère. Mais depuis plusieurs jours elle se sentait léthargique, triste, faible et pitoyable. Elle tenta d'enlever la balle d'argent coincé dans son dos. Celle-ci était logé au milieu tout près de sa colonne vertébrale, ainsi elle ne pouvait que difficilement l'atteindre, et elle doutait de pouvoir la retirer sans l'aide d'une paire de pince.

-Je n'aurais jamais du me retrouver en pareille situation…D'habitude j'ai de quoi m'acheter du sang en bouteille. J'ai peut-être bu du sang animal ce soir, mais je n'ai jamais tenté d'attaquer ces hommes. Ils ont simplement cherché à m'éliminer parce que je suis une vampire.

Voulant couper court à une réplique sarcastique du genre ''Non sans blague?'' Eleonor s'empressa d'ajouter:

-Oui je sais c'est évident!

Son ton manquait d'agressivité et était plutôt défensif comme il l'aurait été dans un débat. Ses quelques tentatives d'extraction de la balle prise dans son dos ayant échoué, elle retira sa main. Tant pis, elle l'enlèverait une fois rentré chez elle. Le silence qui s'installa suite à sa réplique amer la mit quelque peu mal à l'aise et, fixant le sol, appuyant sa paume contre son front, la vampire poussa un soupire et ajouta:

-Sans vous je serais peut-être morte à l'heure actuelle alors…merci.

Elle se doutait qu'il se ficherait bien d'entendre ça de sa part, n'empêche qu'elle tenait, ne serait-ce que par principe, à le lui dire. Le regard maintenant porté sur les cadavres humains, Eleonor se demandait ce qu'il allait advenir d'eux. La police débarquerait probablement dès qu'un témoin signalerait cette scène horrible. D'ici là la vampire n'arrivait plus à détacher son regard de tout ce sang, ce délicieux spectacle captait toute son attention. Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle? Elle venait d'engloutir le sang d'une biche entière, et elle avait toujours faim? Mais le plus étonnant était qu'elle songeait sérieusement à s'abreuver de ce sang humain. Elle, Eleonor Doherty, chirurgienne de renom, donatrice généreuse aux oeuvres de charité et fervente partisante du Cercle qui, durant les quarante dernières années de sa vie n'avait jamais bu autre chose que du sang humain en bouteille était sérieusement en train de songer à boire le sang de ces cadavres déchiquetés. Mais après un moment elle se rappela qu'elle était trop civilisée pour faire une telle chose, et du faire un effort violent pour détourner les yeux de ces loques de chair. Elle vit plutôt, dans une poubelle, un vieux journal sur lequel était imprimé l'article qui décrivait son procès. On voyait la photo de la vampire abasourdie, et le titre était clair: ''Un dénouement appréciable pour le procès du Dr Doherty: finit le droit de pratiquer''. Le lycan y jeta également un coup d'oeil.

-Ça va, vous pouvez vous moquer de ma déchéance. De toute façon qu'est-ce que vous en avez à foutre de la pauvreté ou de la misère des autres?

Message par Invité Lun 11 Mar - 17:09

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Danaliel écoutait la vampire, content de voir que ses remarques sarcastiques n'étaient pas tombées dans les oreilles d'une abrutie. Elle avait parfaitement compris le second degrés dont il faisait preuve, et en cela elle montait progressivement dans ce qu'on pouvait décrire comme l'estime qu'il avait des gens. Plus important encore, elle n'avait pas attaquée les humains, ou tentée de les provoquer pour justifier son acte. Rien ne prouvait ses dires, pourtant le lycan avait sincèrement du mal à penser qu'elle puisse mentir. Son état était bien trop cadavérique pour qu'elle puisse réellement réfléchir à ce qu'elle disait, ou encore même penser à mentir. Il ne put s'empêcher de sourire en la voyant abandonner face au retrait de la balle logé dans son dos, épongeant la sueur qu'il avait sur le front d'un revers de la main il se mit à doucement rire. Analysant la situation méticuleusement, comme le ferait un chirurgien face au corps d'un patient. Il était seul avec une vampire dans les parcs couvert de sang, à genoux au pied d'un arbre, à quelques mètres de trois corps que le lycan avait lui même déchiqueter. Ses forces revenaient peu à peu, bon ce n'était pas la grande forme non plus, la douleur persistait toujours et la fièvre ne devrait pas tarder à le foudroyer si il ne se mettait rien sous la dent d'ici une heure ou moins. Alors qu'il était en pleine réflexion son regard s'arrêta sur un bout de journal dépassant de la poubelle se trouvant à côté d'eux, les yeux de la vampire ne tardèrent pas à le rejoindre. Son visage décomposé et son nom, figuraient sur le papier imprimé. Contrairement à ce qu'elle pouvait croire le loup ne fut pas insensible à ce qu'il venait de lire, rire de la situation probablement merdique de l'ex docteur n'avait pas traversé l'esprit de Danaliel. A la question de madame Doherty il répondit simplement:

-Comme tous le monde rien, tant qu'elle ne se trouve pas concrètement devant moi, hors ce n'est pas le cas ce soir.

Ses yeux se plantèrent dans les siens, et dans un soupir voyant qu'elle souffrait un peu de la balle qu'elle avait dans le dos décida d'agir. Il n'était pas chirurgien, il n'avait pas d'équipe derrière lui, ni de livres pour l'informer mais il était sûre d'une chose. La cicatrisation des vampires comme celle des lycans étaient rapide, et laisser un corps étranger se faire emprisonner dans l'épiderme n'était jamais bon. Il se leva lentement, puis passa derrière elle, se doutant sans même voir sa tête qu'elle devait être intriguée le loup voulut la rassurer:

-Ne bougez pas, je ne vais pas vous laissez avec une balle dans le dos sans rien faire. Ca va faire mal, mais ça devrait être rapide si vous me laissez faire...

Sa peau se remit à noircir doucement, ce n'était pas sa forme de loup, mais sa demie forme, lui permettant d'accéder plus aisément à la balle grâce aux petites griffes remplaçant ses ongles. Il espérait que la vampire ne détecte pas trop rapidement qu'il était sous une autre forme que son apparence humaine, car les autres espèces avaient tendances à craindre toute mutation provenant d'un être lupin. D'ailleurs, les lycans aussi n'aiment pas voir d'autres créatures muter, ou faire appel à divers pouvoirs magiques. L'instinct de conservation, naturel, efficace, mais aussi encombrant en certaine circonstance. Se rapprochant de la balle avec ses griffes juste avant de pénétrer l'épiderme il demanda pour la distraire:

-Vous cherchez du boulot?

Immédiatement après sa question la vampire devait pouvoir sentir les griffes du loup se faire un bref passage dans son dos, c'était une zone se trouvant juste à côté de la colonne vertébrale. Ne voulant pas abîmer cette dernière Danaliel y alla un peu moins rapidement que prévu. Une fois la balle entre les deux griffes du lycan il l'arracha au corps de l'ex chirurgien, lâchant sur un ton satisfait:

-Si oui, je peux vous en donnez je suis le gérant de la nouvelle boite de nuit, bien sûre je n'imagine pas faire de vous une danseuse, trop rabaissant pour vous je pense. Mais j'imagine que n'importe qui, où presque peut prendre des commandes, servir des clients après avoir été chirurgien n'est ce pas?

Il passa devant elle, retrouvant sa forme humaine en souriant balle entre les doigts. Il tendit cette dernière à la vampire, qui devait tout de même avoir mal. Enfin il n'était pas à sa place il n'en savait rien, mais il s'imaginait très bien à sa place. Opérer par un sombre inconnu appartenant à une espèce réputé pour sa violence, et ses pulsions incontrôlable. Ses lèvres s'élargirent de nouveau, il ne savait pas trop quoi dire de plus. Proposer son aide aux gens n'était pas dans ses principes élémentaires. Il était même sortit pour éviter de sombrer dans ce genre de choses, essayant de retrouver son côté ordure, tueur sans sentiments. Mais rien n'y faisait, il fallait croire que le loup avait vraiment changé. Ses yeux se posèrent un instant sur la balle, il en avait déjà vue plus d'une, et bien que résistant face aux autres armes. Cette petite chose enrobé dans une fine pellicule d'argent pouvait le mettre à genou en une fraction de secondes, le sourire qui s'était dessiné sur son visage disparut de nouveau. Il lâcha la petite chose aux pieds de la vampire, puis reprit la parole:

-Vous savez ou aller maintenant, où vous allez encore rôder dans le coin en espérant que le soleil vous trouve avant la police?

Message par Invité Mar 19 Mar - 1:37

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Peut-être était-ce la perte de sang qui faisait grelotter Eleonor. D'habitude elle n'était pas tellement sensible à la température, mais le froid intense qui sévissait ce soir lui faisait presque claquer des dents. Évidemment le lycan rit doucement d'elle, comment résister au spectacle ridicule d'une vampire souillé de son propre sang qui, après être passé à un cheveu de se faire massacrer, n'arrivait même pas à retirer un petit obus de son corps? Il lui semblait que plus le temps passait et moins elle avait de forces. Elle avait abandonné tout espoir de dégager un tant soit peu de prestance en permettant à son interlocuteur de se moquer de son récent licenciement. Il n'y avait pas grand chose d'autre à faire en de telles circonstances, elle ne pouvait pas cacher quelque chose d'aussi gros, surtout qu'une bonne partie de la ville avait du lire cet article et voir sa photo. De toute façon il la surprenait déjà dans ce qui était en train de devenir l'une des pires périodes de sa vie, ainsi elle voyait sa fierté se morceler et disparaître au fil des secondes interminables de cette rencontre sans pouvoir rien faire de plus que de se résigner. Pourtant l'homme ne chercha pas à se moquer, et même il admettait que sa situation ne le laissait pas indifférent puisqu'elle se retrouvait juste devant lui. La façon franche avec laquelle il abordait la vampire lui indiquait qu'il ne s'agissait pas d'une simple brute comme elle aurait été porté à le croire de prime abord. Ses mots avaient du sens. Et il avait raison: la plupart des gens se fichent du malheur s'il est loin de chez eux. Eleonor, bien qu'elle avait du mal à se l'avouer, était consciente qu'elle faisait des dons en argent par devoir, cela faisait taire en elle son sentiment de culpabilité et la soulageait. D'ailleurs elle ne s'impliquait jamais émotionnellement envers quiconque. Elle n'avait même pas été en mesure d'assurer un avenir stable à Vegeo, cet élémentaire qui s'était pourtant montré si gentil envers tout le monde. Elle l'avait traité comme un simple patient et mis à la porte de l'hôpital alors qu'il n'avait personne en ce monde. C'était une leçon d'humilité pour elle de constater qu'au fond elle n'était pas mieux que les autres, et que le lycan devant lequel elle se tenait n'était pas la bête sanguinaire à laquelle elle associait chaque membre de cette espèce. Il ne mâchait pas ses mots, mais elle préférait cette honnêteté rugueuse à toutes les fausses politesses du monde.

D'un coup son interlocuteur se leva et tenta de passer derrière elle. Le premier réflexe de l'ex-chirurgienne fut un mouvement de recule, mais il s'empressa de la rassurer sur ses intentions. Elle n'avait pas vraiment envie de le laisser faire, déjà qu'elle lui devait la vie. Mais elle n'était pas en position d'argumenter et franchement cette balle la faisait souffrir. La vampire aurait répondu sur le champ à la question du lycan qu'elle ne savait pas trop ce qu'elle allait faire, mais elle n'en eût pas le temps. Elle émit une plainte qui mêlait douleur et stupeur lorsque, sans prévenir, il enfonça ses griffes dans son dos tout près de sa colonne vertébrale. Il allait étrangement lentement et, d'un seul coup, retira la balle. Elle n'avait pas été en mesure de prononcer le moindre mot durant ce laps de temps, trop angoissé à l'idée d'une nouvelle douleur déchirante qui pourrait se répandre dans tout son être. Et il y avait aussi sa colonne vertébrale qui était tout près. Il lui suffisait de sectionner la moelle épinière entre deux vertèbres et la vampire était paralysée du bas du corps pour le reste de ses jours. Mais rien d'aussi dramatique ne survint et de toute façon ce n'était pas un endroit si facile à endommager. Il aurait fallu qu'il le fasse exprès. Elle finit de s'inquiéter dès l'instant ou le morceau d'argent fut hors de son corps. La douleur se dissipa d'ailleurs très vite. Elle se demanda si la balle d'argent ne risquait pas de brûler la peau du lycan un peu comme le soleil pouvait brûler la sienne. Mais cela ne semblait pas être le cas. Eleonor s'assombrie lorsque son interlocuteur lui proposa un poste comme serveuse dans son bar.

-Danseuse?

Ce mot l'avait rebuté, et avait laissé un goût amer dans sa bouche. Elle faisait donc pitié à ce point? Pitié au point où un parfait étranger venait lui proposer un job à temps partiel dans un bar de danseuse. C'en était trop. Elle appuya sa main contre son visage et sa poitrine eut un violent soubresaut. Sous sa main on voyait une larme rouler sur sa joue. Elle ne songea pas un instant à la charitabilité dont il faisait preuve. Le seul point sur lequel elle se concentrait était la perspective qu'elle pourrait ne pas être en mesure de refuser une telle offre. C'était donc à cela qu'elle était réduite? À travailler au salaire minimum? Un sentiment de honte diffusait en elle, oubliant que cet homme ne cherchait qu'à lui venir en aide. Elle tenta de reprendre contenance et ses larmes cessèrent. Ses maigres économies lui avaient permit de payer les factures d'électricité et d'eau chaude, mais pour combien de temps? Elle ne pouvait pas vivre sans salaire et franchement après deux semaines passer à errer dans les rues comme un fantôme à déprimer sur sa situation, il était peut-être temps qu'elle se relève. Elle n'avait pas d'autre formation que celle de médecin et ne pourrait donc pas se trouver de meilleur emploi. Sans compter que l'idée de faire des demandes d'emploi la rendait nerveuse étant donné l'article qui avait paru dans le journal et la façon dont certaines personnes pourraient désormais la regarder. Le loup se tenait devant elle et jeta la balle par-terre. Sa réplique témoignait de nouveau de son style franc. Elle renifla et enleva sa main de son visage, regardant le lycan. Elle rit, les yeux encore un peu rouge. C'est vrai qu'elle devait être déprimante à regarder. Cet homme la taraudait. Il avait une façon d'être qui la poussait à être honnête, elle ne sentait plus le besoin de mentir ou de prendre des airs stoïques comme elle l'avait longtemps fait.

-C'est vrai qu'il vaudrait mieux ne pas s'attarder ici. Je vous remercie de votre offre. Pardon de ma réaction excessive, le manque de sang me rend émotive. Croyez-vous...

On entendit alors l'émetteur-récepteur portatif que portait l'homme au lourd paletot noir grésiller. Une voix se faisait entendre, entremêlé de grésillements:

-Alex? Répond-moi maint[coupure] c'est plus drôle!...Alex je [grésillements]...je savais qu'on aurait pas du te laisser seul avec ces deux novic[grésillements]...je t'envoi tout de suite des...

La communication s'interrompit. La vampire fixait le cadavre et son petit émetteur-récepteur endommagé qui heureusement fonctionnait toujours, leur permettant d'éviter une nouvelle confrontation. Espérant que le lycan ne tienne pas à rester pour affronter ces malades, la vampire dit:

-Si je dois travailler pour vous je voudrais d'abord voir l'endroit. Croyez-vous pouvoir me montrer?

Message par Invité Ven 22 Mar - 16:33

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Danaliel fut déçu par la réaction du vampire, il lui proposait un emploi et elle se mettait à larmoyer. Cela s'expliquait sûrement par la fatigue, la perte de sang, la douleur et tout les autres facteurs qu'elle seule pouvait nommer. Mais tout de même, danser pour un publique était-il réellement un travail si honteux? Le lycan ne s'en rendait pas vraiment compte, on l'avait posé à la place de patron pour l'entretenir, et lui fournir une couverture. Pas forcément l'emploi ni la position la plus discrète, mais au moins il avait quelque chose. Un vague soupir s'échappa de ses lèvres, suivit par un fin souvenir en voyant Doherty reprendre contenance. Elle alla même jusqu'à s'excuser, justifiant son comportement par des points qu'il avait deviné, en même temps il ne fallait pas être très malin pour ne pas voir ce qu'elle vivait. Alors qu'il s'apprêtait à lui dire que des excuses n'étaient pas nécessaires, le grésillement de la radio le coupa. La voix était hachurée et le son de mauvaise qualité. Pourtant le peu de choses audible laissa un frisson d'excitation glacée traverser sa colonne vertébrale, d'autres adversaires encore plus fort allaient arriver d'ici peu de temps. Son regard ne quitta pas les cadavres pendant un bref moment, ses yeux n'exprimaient plus qu'une seule chose. Un sentiment indéfinissable qui habitait tout prédateur, tueur, ou chasseur cette petite étincelle naissant quand ils sentaient un combat approcher.

Soudainement la voix de la jeune vampire l'arracha à ses visions sanglantes, ses yeux étaient redevenu de simple perles curieuses et attentionnées. Le loup soupçonnait une tentative d'éloignement de la vampire des cadavres pour empêcher la lutte que Danaliel envisageait déjà. Soupirant brièvement, il était forcé de refouler son côté animal, comprenant parfaitement qu'elle avait raison de l'écarter du danger. Le lycan venait à peine de ressortir d'un combat, se lancer dans un autre avec des blessures aussi fraîches relevait du suicide ou de la folie. Essuyant instinctivement l'une des larmes perlant encore sur la joue de la vampire, il se releva aidant la vampire à en faire de même:

-Je peux essayer de vous le montrez ce soir, mais j'ai peur que le soleil ne vous contraigne à restez dormir là bas après être arrivé...

Ceci étant dit il fallait tout de même bouger, il n'aimait pas voir les femmes pleurer quand il ne leur avait rien fait. Le loup savourait les larmes uniquement sur ses victimes, car en générale bien évidement ils l'avaient cherché et mérité. En bref, il allait devoir lui changer les idées, pour commencer quitter ce parc semblait être une idée à creuser, en espérant qu'ils ne tomberaient pas sur les chasseurs censés venir sauver leurs collègues défunts. Marchant d'un pas vif dans l'obscurité, il aimait cet air frais, ça lui redonnait envie de courir et s'évader. En générale ce même air avait pour but de le dégriser lorsque qu'il abusait de la bouteille, mais pouvoir se délecter de ce dernier sans avoir à vomir entre deux caresses était un moment agréable. N'oubliant pas qu'il avait à faire, Danaliel retrouva rapidement ses esprits, tombant nez à nez avec l'un des murs encadrant le parc, après avoir escaladé ce dernier ils devraient pouvoir atteindre la rue principale. Le duo n'aurait plus qu'à suivre cette dernière pour retrouver la boite de nuit si Eleonor le désirait toujours.

L'ascension du mur fut aisée pour le loup, qui une fois en haut de ce dernier proposa son aide à la vampire lui tendant la main en lâchant quelques mots:

-Je ne sais pas ce que vous allez décider mais une chose est sûre. Il ne faut pas s'attarder ici, montez.

Message par Invité Dim 24 Mar - 3:05

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La vampire redoutait, à cause du regard sauvage qu'avait adopté le lycan, qu'il ne veuille se battre contre la nouvelle horde de chasseurs qui allait se pointer d'ici peu. Qu'il fasse ce qu'il voulait, la vampire ne comptait pas rester une minute de plus ici et, s'il y tenait, alors elle le laisserait affronter ces criminels sans pitié seul. Mais sa requête avait porté ses fruits, et le loup considéra qu'il valait mieux ne pas tenter le diable et partir avant qu'il ne soit trop tard. Il acceptait de lui montrer sa boîte de nuit, mais la mettait en garde qu'elle devrait alors passer la nuit dans l'endroit. Elle regarda l'horizon et constata en effet que le soleil allait bientôt se lever. Ce n'était cependant pas un problème en autant qu'il puisse lui prêter une couverture ou une étoffe quelconque avec laquelle elle pouvait se protéger des rayons meurtriers de l'astre solaire. Avec cela elle pourrait sans problème regagner sa demeure, l'intolérance aux UVs n'étaient pas si grand que ça chez sa personne. L'homme se mit en marche, Eleonor à ses trousses. Elle le suivait sans broncher bien que son dos l'élançait. La vampire appuyait d'une main sur sa plaie qui tardait à se refermer. Il n'y avait plus de sang liquide, mais plutôt une plaie d'hémoglobine séché qui se faisait remplacer très lentement par de la peau neuve. Franchement, elle s'était fait abîmé au mauvais moment, alors qu'elle se sentait depuis un bout de temps atrocement affaibli. Le vent glacial soufflait avec autant de colère que plus tôt dans la soirée, donnant par moment des frissons à Eleonor qui continuait de marcher d'un pas vif malgré tout, constatant avec stupeur que le loup semblait en apprécier le contact. Ils avaient marchés trop vite pour que la vampire n'en prenne conscience, mais ils se dirigeaient vers l'un des murs qui cernait l'endroit. Ils auraient pu rejoindre l'entrée tout de même!… Mais ils auraient alors risqué de tomber nez-à-nez avec les chasseurs. Futé, ce lycan, se dit-elle. Elle avait pour lui une forme de plus en plus grande de respect qui s'affinait au fil des minutes qu'elle passait en sa compagnie, lui garantissant d'en savoir plus à son sujet. De plus en plus, excepté son nom. C'était une formalité par laquelle ils n'étaient pas passés, mais quoi de plus normal étant donné les circonstances qui les avaient réuni? Le loup grimpa au mur habilement. Eleonor aurait bien voulu le suivre, mais ses mains étaient dépourvus de griffes et elle n'était pas au meilleur de ses capacités physiques.

Elle considérait toujours le loup qui s'était montré de plus en plus attentionné envers elle. Peut-être faisait-il tout pour éviter de la voir pleurer de nouveau? Elle savait bien qu'elle l'avait mis mal à l'aise plus tôt, et aurait compris qu'il décide de partir face au maelström instable d'émotions qu'elle était un instant devenu. Pourtant l'homme était allé jusqu'à essuyer une larme sur sa joue, et ne semblait pas lui tenir rigueur de son précédent comportement. Elle avait craqué, mais ça ne se reproduirait plus, il faut dire qu'elle n'était pas vraiment du genre à pleurer, surtout pas devant un inconnu, et s'était surprise ce soir à laisser échapper quelques larmes. Ce devait être l'accumulation de stress et de déprime qui s'était relâché un court instant sans qu'elle ne puisse le retenir, car d'habitude elle se maîtrisait bien. Elle avait même constaté, en faisant le point sur sa personne - car depuis son licenciement elle en avait eu amplement le temps - que son métier l'avait rendue très insensible. Voir des patients dépérir de leur maladie, et parfois même mourir l'avait endurcie, ces spectacles faisaient partie de son quotidien, alors comment faire autrement que de se créer une carapace?

Soudainement les mots du lycan ramenèrent Eleonor à la réalité, et elle considéra bêtement sa main tendue vers elle l'espace d'un instant. Fronçant les sourcils, elle recula d'un pas, puis sauta précautionneusement jusqu'au sommet du mur. Pourquoi précautionneusement? Parce qu'elle avait l'impression absurde, pourquoi, elle l'ignorait, qu'elle était une complice de meurtre qui s'évadait de prison et que, forcément, il ne pouvait y avoir que des barbelés en haut du mur. Inconsciemment, elle se sentait un peu coupable du sort que ces hommes avaient connus. C'était stupide, mais même au moment où ils l'avaient cerné plus tôt et menacé de leurs armes, elle avait été incapable de les attaquer, ou plutôt de se défendre, ce qui était pourtant légitime. Son caractère était fondamentalement doux, elle était peureuse et faible, mais au moins elle en était consciente. Heureusement qu'elle était tombé sur quelqu'un de suffisamment courageux pour se salir les mains et lui venir en aide. N'avoir aucun meurtre à son actif n'était pas nécessairement une chose dont elle devrait être fière, car le lycan avait bien agit dans cet affrontement, et que dans certains cas extrêmes, bien que cela lui faisait mal de l'admettre, la violence était la seule solution. Sur ces pensées quelque peu sombre, la vampire atterrit sur ses pieds au sommet du mur en grimaçant, mettant la main de nouveau sur sa blessure qui heureusement lui faisait de moins en moins mal. Évidemment, il n'y avait aucun barbelé. Nos deux protagonistes descendirent le mur pour se retrouver dans la rue principale, et alors que le loup s'était mis à marcher avec confiance en direction de sa boîte de nuit, la jeune femme perçu des pas et des voix masculines émaner d'un coin de rue très proche. Instinctivement, elle prit l'homme par le bras pour le placer sans délicatesse contre un des murs du parc, celui qui faisait un angle de 90 degrés avec celui par-dessus lequel ils étaient passés plus tôt. Un martèlement sourd, ricochetant de dizaines de pieds qui marchaient à plus vive allure encore que ne l'avaient fait nos protagonistes dans le parc un peu plus tôt, retentissait dans l'air. Eleonor écoutaient les pas tourner le coin et s'éloigner. Elle s'autorisa un soupire si léger qu'il ne pouvait qu'être imperceptible à l'oreille humaine.

-Regardez les gars, là-bas, du sang! Cette ordure de vampire est encore dans les parages, j'en suis sûr!

C'était les dernières paroles distinctes que la vampire avait perçue, car elle et son complice s'étaient éloignés au plus vite. Et l'escadron sans peur, et bien trop nombreux pour n'affronter qu'une seule vampire s'engouffra dans les allées de copeaux de bois du parc jusqu'à rejoindre les taches de sang qu'un petit malin avait repéré à plusieurs dizaines de mètres d'eux. Bien entendu, pendant ce laps de temps les deux créatures occultes avaient filés à l'anglaise, et à pas de loup. Mais bien qu'ils furent rendu loin, très loin du résultat de leur combat, ils entendirent tout de même, déchirant l'air glacé de la nuit, le cri inhumain de plusieurs hommes qui constataient que leurs frères d'armes étaient désormais des cadavres en lambeaux. La vampire avait senti son coeur se serrer dans sa poitrine, mais ne l'avait pas laissé paraître et avait continué à marcher, toujours aussi vite. Il ne fallait pas oublier que ces hommes avaient une famille et des amis, ils avaient seulement des convictions qui entraient en conflit avec le Cercle, et ce soir ils venaient d'en payer le prix. Le silence s'installa entre la vampire et le lycan. Eleonor se sentait sur le coup incapable de parler, mais après quelques instants elle fut capable d'articuler:

-Puis-je savoir votre nom? Mon prénom est Eleonor, je ne sais plus si c'était écrit sur l'article ou non… Enfin, sinon vous le savez.

Elle se tut. Tous deux arrivèrent alors devant la boîte de nuit, et la vampire resta planté devant l'établissement sans bouger. Elle avait eue le temps de songer à la possibilité d'être embaucher par le loup durant le trajet. Elle appréciait sincèrement son offre, mais ne pouvait pas l'accepter.

-Je… je dois décliner votre offre, vraiment désoler. Ce n'est pas le fait de travailler dans un bar de danseuses, bien que ça m'ait rebuté au début. C'est juste que je ne me sens pas tout à fait prête à reprendre le travail je crois. Et il me reste de quoi vivre décemment pendant un petit moment si je fais attention, alors… encore merci pour votre offre, et pardon de vous avoir fait marcher jusqu'ici pour rien.

Eleonor regarda le sol un petit moment, puis l'homme. Ses yeux étaient tristes. Enfin elle se décida à tourner les talons, et s'éloigna lentement dans la nuit qui bientôt ferait place au jour.

Spoiler:

Message par Invité Dim 24 Mar - 18:45

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Après s'être échappé du parc, le lycan se sentait soulagé comme libéré d'un terrible fardeau. En l’occurrence ce dernier portait le nom de bête. Elle avait envie de s'échapper, cette face cachée voulait aussi pouvoir s'exprimer d'avantage. Plus de sang, plus de combats, de traques, de haine. Ce désir ardent de destruction n'avait en rien quelque chose de naturel, Danaliel pensait avoir simplement dénaturé sa propre nature en errant pendant des années. Les loups n'avaient rien à voir avec lui, ils vivaient en meute, il vivait seul, ils chassaient pour se nourri et subvenir au besoin des autres, il tuait plus par plaisir que par réel intérêt. Ses pensées continuaient de l'envahir progressivement, lui rongeant l'esprit et l'empêchant de réfléchir à la situation. Le vent froid continuait de mordre vivement sa peau, ce qui lui permettait de ne pas entièrement être déconnecté de la réalité. Mais même sans le vent qui continuait de le préserver de son esprit déviant, un nouveau facteur l'avait brutalement obligé à ne plus penser à ses problèmes. Sentant la main de la vampire saisir son bras pour finalement le tirer contre le mur eu pour effet de le surprendre, sans réellement comprendre pourquoi elle faisait cela il s'apprêtait à l'envoyer balader. Quand les pas d'un groupe de personne se firent entendre les intentions du loup furent beaucoup plus sage, la garder fermer, et rester coller au mur sans bouger en attendant qu'ils s'en aillent. La jeune femme était restée alerte malgré tout, contrairement à Danaliel qui bouffé d’orgueil s'était déjà permis de relâcher la pression. En l'entendant soupirer le lycan ne put s'empêcher de sourire, comprenant qu'il ne fallait absolument pas rester là il reprit la route, gardant un oeil sur ses arrières au cas où.

Le sort de ses barbares aux idéaux poussés par la peur ne faisait aucun doute pour le lycan. Aujourd'hui il pleurerait leurs frères morts, demain ils tenteraient à tout prix de les venger. Le sang appelait le sang, entraînant avec lui la haine, la vengeance, et bien d'autres sentiments désagréable. Leurs cris laissèrent un frisson glacé remonter le long de sa colonne vertébrale, peut être par ce qu'il était en présence de quelqu'un, ou le fait que le temps soit loin d'être chaud. Mais un certain sentiment de culpabilité naquit, ce genre de sensations qu'il ne laissait jamais paraître, et qu'il ne connaissait que très peu. Il sentait la tension qui venait de naître entre lui et la vampire, se sentait-elle coupable de quoi que ce soit ? Si c'était le cas ça pouvait se comprendre, avoir causé même indirectement la mort de plusieurs personnes ne devait pas être très réjouissant.

Il s'alluma une cigarette tentant de rassembler ses idées, l'envie de reprendre la conversation était présente mais. Il n'en avait pas le courage, Danaliel n'arrivait pas à reprendre la parole. Pourtant il en avait déjà tué des gens, des créatures, des innocents, il en avait même torturés! Et là, il fallait que cette nuit il se sente mal, pour avoir ôté la vie à trois abrutis raciste et dangereux. Ses doigts massèrent sa tempe gauche, lui permettant d'atténuer la douleur qu'il éprouvait à l’intérieur de son crâne. Alors qu'elle ouvrit finalement la bouche, il se surprit à avoir une brève convulsion. Stoppant sa marche une petite seconde il reprit son souffle, l’intérieur de son abdomen le brûlait, ses muscles étaient en train de tirer sur ses nerfs de façon lancinante. Essyant de reprendre un peu de contenance devant Eleonor il répondit brièvement:

-Moi c'est Danaliel.

Quand ils arrivèrent devant le bar elle vida son sac. La boîte était fermée, trois heure du matin passée il y avait peu de chance que ses employés acceptent de faire des heures supplémentaire sans lui. Il haussa les épaules sentant de nouvelles bouffées de chaleur l'envahir, il souffrait horriblement, son corps semblait se métamorphoser sans son accord Pourtant le loup parvenait à rester debout et fier devant elle, souriant à moitié en répondant sur un ton étant plus rocailleux qu'à l'accoutumé:

-Pas de problèmes, je vous souhaites bien du courage pour la suite Eleonor faîtes attention à vous. Et que je ne retrouve pas vos cendres en contre bas de chez moi demain matin c'est clair?

L'aire triste qu'elle arbora à la fin le perturba, mais il avait un autre problèmes à régler. Les convulsions auquel il était sujet lui rappelait l'époque ou il ne contrôlait pas sa bête. Il en était persuadée, c'était elle, sa deuxième facette voulait s'exprimer pleinement et finir ce qu'elle avait commencée au parc. Cela devait bien faire des années que Danaliel n'avait pas perdu face à son second être, n'appelant ce dernier qu'en cas d'urgence. Après que la vampire ait disparue dans la nuit, un loup apparut sortant d'une longue sieste à laquelle Danaliel l'avait condamné. L'être qui avançait sautant de toit en toit n'étant pas le patron second du cercle, c'était simplement une créature assoiffée de carnage et de sang qui comptait bel et bien soulager la peine de quelques humains à sa façon.

Le lycan se réveilla en sursaut dans son bureau ouvrant les yeux lentement, il puait le sang, il était nu, et son corps était recouvert de sang séché. Mais outre le fait qu'il ait une salle mine, le fait que Zéro se tienne devant lui une pile de dossier dans la main, les lunettes fixées sur ses yeux qui mitraillaient le loup du regard. Un soupir suivit d'un:

-T'as massacré une dizaine d'humains faisant partit d'un mouvement terroriste anti-monstres. Le problème c'est que tu t'es endormis à poil sur place crétin ... j'explique ça comment à nos supérieurs ?

Danaliel voulut se lever pour cacher ses attributs avec un jogging plié sur le bureau, mais il sentit une puissant douleur le clouer sur le canapé. Une profonde plaie venant à peine de cicatriser dans son bas ventre. Les yeux du tueur allèrent à la rencontre des verres teinté du vampire qui s'en alla claquant la porte sans rien dire. Comme d'habitude...

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