Avventura
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Message par Invité Mer 5 Sep - 19:36

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Sur la ville d'Avventura le jour se levait peu à peu, les rayons de lumière se faisaient chemin dans le ciel à une vitesse de plus en plus croissante. Dans les rues encore inanimées se trouvait un duo, avançant comme il le pouvait tout en évitant soigneusement les ruelles commerçantes, où les vendeurs étaient généralement matinaux.
Soutenant l'élémentaire comme il le pouvait, Natsume, lui aussi blessé, traînait le pas. En cours de route les choses s'étaient compliquées: alors qu'ils étaient sur le point d'entrer en ville, Vegeo, visiblement épuisé, s'était effondré, l'humain avait dû se donner du courage et le porter à travers la ville, chose délicate sachant que celui-ci était en tenue d'Adam. Évitant les grandes rues, ils s'étaient cachés à plusieurs reprises dans les recoins de certaines allées pour éviter ce qu'ils croyaient être des personnes qui approchaient. Ils découvrirent ainsi, en croisant une personne munie d'une liasse de billets, que la nudité semblait être à l'ordre du jour, à cette heure-ci les ivrognes, rois de la nuit, rentraient chez eux pour cuver.

Quelques instants plus tard, ils arrivèrent devant l'hôpital en traversant une petite voie passant à côté d'une mare, probablement ici pour occuper les yeux des patients, fatigués de subir les mêmes décors à longueur de journée. L'élémentaire, trébuchant et à moitié propulsé dans le sommeil, faisait de son mieux pour alléger son poids en tentant d'avancer de son propre chef. Une fois arrivés devant les portes de l'hôpital, incapable de faire plus d'efforts, il tomba dans le sommeil. Par chance, des brancardiers étaient en train de sortir et secoururent les deux jeunes hommes. L'accoutrement de Vegeo, ou plutôt son absence d'accoutrement, avait surpris les deux internes, mais les questions étaient pour plus tard, ils s'occupèrent de le porter à l'intérieur, vers une destination inconnue. Après avoir bandé son bras, qui en avait bien besoin suite à la blessure infligée par Elisabeth, ils demandèrent à Natsume d'aller à l'accueil pour demander de l'aide et expliquer la situation. Arrivé devant celui-ci, en prenant soin d'inventer une fable pour éviter les questions trop gênantes, il demanda aux secrétaires de prévenir une certaine Eleonor Doherty, travaillant semblait-il dans l'établissement. Il s'éloigna quelques temps plus tard, après avoir été soigné, oubliant de laisser nom et numéro de téléphone, épuisé lui aussi de cette longue nuit. Sans doute reviendrait-il plus tard pour s'assurer que tout allait bien.

Plongé dans le monde des rêves, l'élémentaire ne savait rien de ce qu'il se passait autour de lui, ni où il allait. En plein cauchemar, il voyait ses bois brûler et s'agitait dans son sommeil. La fièvre le gagnait.

Message par Invité Lun 10 Sep - 6:26

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Eleonor n'avait même pas eue à se déplacer: des brancardiers lui avait apporté son jeune protégé, toujours nu et de plus inconscient et tremblant de fièvre. C'est en le voyant si mal en point que la chirurgienne se dit que, vraiment, elle avait prit la bonne décision en voulant l'emmener ici. Elle était contente que Natsume ait accepté de lui déléguer cette tâche. Apparemment, c'est lui qui avait donné l'information nécessaire aux brancardiers afin qu'ils sachent où emmener l'élémentaire. Notre vampire fit installer le patient dans son cabinet, enfila son habituel sarrau blanc et prit le matériel nécessaire; elle était prête à commencer. Et c'est repartit, se dit-elle en souriant. Encore une belle journée à pouvoir exercer son métier. L'élémentaire était allongé sur le lit, toujours aussi crasseux et nu. Il aurait bien besoin de se laver, mais le plus urgent pour l'instant était de vérifier que sa santé n'était pas en danger. Bien que le jeune homme transpirait, s'agitait, et était parfois même secoué de spasmes, signe qu'il faisait probablement un mauvais rêve, côté santé il semblait seulement souffrir d'épuisement. La nuit avait été longue pour lui, surtout sachant que c'était sa première. N'empêche qu'il s'en était sacrément bien tiré, surtout étant donné ce qui s'était passé: pas de fracture, pas d'hémorragie, rien. Sauf peut-être la cicatrice de la blessure que lui avait infligé Elisabeth, mais le jeune homme s'en était très bien remit.

Même s'il avait certainement besoin de sommeil, Eleonor se devrait de le réveiller une fois son examen terminé. Elle n'avait pas beaucoup de temps avant de devoir reprendre le travail et comptait l'investir au maximum pour enseigner quelques bases à l'élémentaire. Après quoi elle devrait le mettre dehors, espérant qu'il s'en tire bien dans la société. Elle n'en avait pas vraiment envie, car elle se doutait, même avec le peu qu'elle connaissait de sa personnalité, que cet homme allait très certainement souffrir dans ses débuts. Les gens profiteront de lui, de sa naïveté et de son inexpérience, et puisqu'il ne connaitra pas bien les règles en société, il lui arrivera souvent de se rendre ridicule sans comprendre pourquoi. L'apprentissage de la vie sera plus difficile pour lui que pour quiconque. Ainsi était la vie des élémentaires, dont la naissance restait incomprise. Le pauvre tremblait et était toujours agité dans son sommeil alors qu'Eleonor terminait son examen, perdue dans ses pensées. Ce qu'il venait de vivre l'avait peut-être bien traumatisé, même si sur le coup, à la fin de la bataille avec le lycan, il avait semblé très calme, voire confiant. Les séquelles d'un traumatisme ne se manifestent parfois que bien plus tard.

Ayant terminé de l'examiner, Eleonor réveilla le jeune homme. Elle ne fit que le secouer légèrement que celui-ci, toujours prisonnier d'un cauchemar qui semblait horrible, se réveilla en sursaut, hagard. Alors l'élémentaire, ayant toujours en tête le cauchemar qu'il venait de faire, et surtout ne sachant pas exactement où il était, eut à cet instant dans le regard une peur, une incompréhension face à ce qu'il vivait, que la vampire détecta et comprit. Voulant le rassurer, et connaissant les effets calmants d'un tel geste, la vampire étreint alors le jeune homme.

-Ça va aller, c'était juste un mauvais rêve.

Mais les effets qu'elle estimait bénéfiques de son étreinte ne durèrent pas longtemps, car très vite elle se rendit compte de ce qu'elle était en train de faire et lâcha Vegeo. Un tel geste était tout sauf professionnel, elle n'avait pas à toucher ses patients pour des raisons autres que médicales. Qu'est-ce qui pouvait bien lui avoir prit? Elle se racla alors la gorge pour se donner contenance et enchaîna:

-Nous avons beaucoup à accomplir et peu de temps. Mais d'abord, vous allez vous laver.

Eleonor jeta alors au jeune homme une blouse d'hôpital et mit un sarrau neuf, le sang et la terre ayant taché l'ancien lors de leur courte étreinte. C'est ainsi que Vegeo fut emmené dans les douches de l'hôpital. Eleonor lui apprit ce qu'il y avait à savoir sur le fonctionnement des appareils et l'hygiène en elle même, après quoi, de retour dans le cabinet de la vampire, le jeune homme propre pu enfiler les vêtements qu'Eleonor avait acheté plus tôt.

Spoiler:

Message par Invité Lun 10 Sep - 20:15

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Les arbres étaient les proies des flammes et sous ses yeux la forêt criait sa rage et sa terreur, les plantes se tordaient sous l'effet de la chaleur pour ensuite finir en cendres, l'écorce des bois craquait, se fissurait. Et au milieu de tout cet enfer, lui. Ses yeux verts éclairés par la lumière du feu, à la fois ébahi et horrifié, il reculait, lentement. L'odeur du bois brûlé omniprésente sonnait l'alerte, il fallait faire quelque chose, vite, vite !
Il courait, se perdait dans les sentiers, se jetant sur les bras des flammes qui empoignaient chaque parcelle de sa maison.

"NON ! NON !" criait-il. "NON ! IL NE FAUT PAS ! ELLE NE DOIT PAS !"


Ses mains rouges de sang, enflammées, tentaient par tous les moyens de stopper l'incendie, il tapait sur chaque flammèche en tentant de l'éteindre. Voyant que ses efforts étaient vains, il s'échappa, les larmes ruisselant sur ses joues.

"Non, non, pourquoi, non.."

Alors qu'il était aux abords des bois, une chose le saisit, le secouant, il se retourna. Le feu s'enroulait autour de ses jambes, remontant tel un serpent il immobilisait l'élémentaire. Enchaîné par les flammes, son corps se consumait, et la langue vicieuse des flammes le secouait, le secouait, le secouait...


...


Il ouvrit les yeux, effaré, paniqué, ne réussissant plus à respirer. Il prit une grande inspiration et tenta de se calmer. Ses yeux révulsés cherchaient dans tous les sens, semblant chercher une sortie de secours au cauchemar qui encore agitait son âme. Après avoir parcouru les alentours du regard, il porta son attention sur une personne qui se tenait devant lui.

*El..El..Eleonor* pensa-t-il *C'est Eleonor Doherty, la jeune femme de cette nuit*.

Encore sous le choc, il la regardait, perdu. Elle sembla lire un instant dans son regard puis l'enlaça.

"Ça va aller, c'était juste un mauvais rêve".

Les tremblements de son corps se calmèrent et il reprit contenance, se détendant autant qu'on pouvait se détendre après avoir vu des choses aussi horribles. Pour une raison qui lui était inconnue, cette soudaine chaleur humaine l'apaisa, mais encore troublé, il ne rendit pas l'étreinte, se contentant de rester immobile.

"Nous avons beaucoup à accomplir et peu de temps. Mais d'abord, vous allez vous laver".

Toujours silencieux, désormais calme, il pendait aux lèvres d'Eleonor, buvant chaque parole et tentant de comprendre chaque explication, comment enfiler la tenue qu'elle venait de lui jeter, comment actionner les robinets en faisant attention à bien ajuster pour éviter de se brûler ou au contraire de subir l'étreinte glaciale d'une eau trop froide, comment utiliser shampoing et savon. Il écoutait, un regard maintenant serein rivé sur la jeune vampire qui prenait soin de tout expliquer, dans les moindres détails.
Le temps de la conversation ils s'étaient dirigés vers les douches, où il se retrouvait à présent seul. Il se dirigea vers l'une d'elles et ferma la porte pour "préserver son intimité" avait dit Eleonor, les humains ne se lavaient pas ensemble généralement. Il était dans une grande salle de bain, équipée d'un toilette, d'un lavabo et d'une douche, séparée du reste de la salle par un rideau.

*Les humains tiennent réellement à la discretion, une porte fermée ne suffit même pas, ils ont aussi besoin d'un rideau*. pensa-t-il au début.

Il se déshabilla. Alors qu'il se rendait vers la douche il sursauta, il y avait une autre personne dans la salle ! il recula et se retrouva dos au mur, devant lui se trouvait une autre personne, nue aussi. Vegeo la regarda de haut en bas, pourquoi était-elle ici? les humains étaient pourtant réticents à ce genre de pratique. L'inconnu en face de lui semblait tout aussi étonné de voir quelqu'un d'autre dans la salle.

"Qui-êtes vous?"

Il ne répondait pas. Prit d'un doute étrange, il leva la main droite, l'autre fit de même. Il fit deux pas à gauche et trois à droite, il fut imité. Il fronça les sourcils et s'approcha de l'étranger qui semblait singer avec une étrange précision tous ses mouvements. Il leva sa main et la posa contre celle de l'autre, qui continuait son oeuvre, et il réalisa. L'autre était lui, c'était ce à quoi il ressemblait qui se tenait devant lui. C'était un miroir. L'élémentaire, interdit, se fixa, découvrant son visage pour la première fois de sa vie. Après quelques minutes, toujours la tête en direction du miroir, il se dirigea vers le douche et tira le rideau.
L'eau tiède courait sur son corps, partant du sommet de son crâne en allant jusqu'aux pieds, elle le recouvrait entièrement. Il passa sa main dans ses cheveux d'abord, puis sur le reste de son corps, frottant à l'aide d'un gant les restes de sang et de boue, se savonnant. Une fois savonné et entièrement propre, après s'être soigneusement lavé, il resta sous le jet, les yeux clos, le souffle relaxé, il ne pensait à rien, faisait le vide dans son esprit, il se sentait revigoré. En sortant de la douche il nettoya l'eau qui s'était déversée sur le sol, pensant aux règles d'hygiène expliquées par la vampire. Il enfila une nouvelle blouse, pliée sur la chaise, et retourna d'où il était venu pour s'enfermer dans une pièce adjacente avec des vêtements achetés par la jeune femme pour les enfiler.

Les habits semblaient propres, tout juste sortis d'un lavage intensif. Il enfila d'abord le caleçon puis les chaussettes, ensuite vint un jean, d'une couleur bleue foncée et une chemise, blanche et qu'il ne boutonna pas entièrement, laissant apparaître le sommet de son torse pour ensuiter remonter les manches, il enfila les chaussures de ville noires qui accompagnaient le tout et se présenta à Eleonor.
Éclairés par la lumière de la fenêtre ses cheveux, châtains aux nombreux reflets blonds, semblaient briller. Il regarda la vampire puis lui-même, et écarta les bras, attendant l'avis de la jeune femme ainsi que la suite du programme, toujours équipé de ce silence serein dont font preuve les étudiants avides de connaissance.


Spoiler:

Message par Invité Sam 22 Sep - 7:10

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Eleonor ouvrit grand les yeux d'étonnement en voyant l'élémentaire se présenter devant elle. Son élève avait fière allure dans ces vêtements. En fait, ils lui allaient mieux à lui qu'à l'ivrogne à qui ils appartenaient et qu'elle avait vu marcher en titubant dans la rue plus tôt ce matin. Avec une telle apparence, il se fondrait facilement dans la masse, il était méconnaissable. Et blond, curieuse constatation qui la fit sourire, car elle ne l'avait pas remarqué dans la forêt tant ses cheveux étaient couvert de boue et de saleté. Elle joignit les mains.

-Bien, très bien. Maintenant, nous devons discuter de choses sérieuses. Mais avant, vous devez avoir faim.

Vegeo devait en effet avoir faim. À quand pouvait bien remonter son dernier repas? À jamais probablement! La vampire elle-même avait d'ailleurs besoin de sang. Voilà pourquoi elle l'emmena à la cafétéria de l'hôpital. C'était une grande pièce peinte en blanc, éclairée par des néons dans laquelle les patients qui pouvaient quitter leur chambre venaient souvent prendre leur repas. Eleonor avait demandé à la cuisinière le plat du jour et une poche de sang frais, ce à quoi celle-ci, qui la connaissait bien, avait rétorqué:

-C'est encore pour voir si t'aimes la nourriture? Toi et tes expériences bizarres! Quand apprendras-tu ma petite (elle disait cela en la pointant avec une louche) que les vampires, c'est fait pour boire du sang.

Cette femme faisait sourire Eleonor à tout coup. C'était une humaine dans la soixantaine qui avait pris l'habitude d'appeler Eleonor ma petite, et ce bien qu'elle savait parfaitement qu'elle était plus jeune que la vampire. Elle était corpulente, franche et sympathique, et savait très bien ce que valait ses talents en cuisine.

-Voilà, la même chose qu'hier. Essai de ne pas t'étouffer, c'est plein d'os.

Elle avait dit sa phrase en lui donnant un plateau sur lequel était posé de la dinde gélatineuse, des pommes de terre en purée si sèches que la boule qu'on avait tenté de faire avec s'était complètement fissurée et un traditionnel jello vert. Eleonor avait regardé l'élémentaire prise entre l'envie de rire et celle de s'excuser. Elle n'avait pas le temps de lui trouver quelque chose de meilleur. C'est pour ce genre de chose qu'Eleonor comprenait parfaitement que beaucoup de gens n'aimaient pas les hôpitaux. Même elle, qui connaissait mal la gastronomie humaine, comprenait que le repas qu'elle tenait dans ses mains, et posait sur l'une des tables de la cafétéria, devait avoir un goût qui pousserait n'importe quel patient à guérir au plus vite. Si ça ne les achève pas, se dit-elle ricaneuse. Elle remarquait alors que Vegeo, qui n'avait pas placé un mot, observait attentivement (qu'est-ce qu'il était curieux ce jeune homme!) son environnement et les gens autour de lui qui mangeait sans réel appétit.

-Mangez, vous n'aurez peut-être pas l'occasion de prendre un autre repas avant longtemps.

Elle ne voulait pas paraître pessimiste, mais il y avait tant de bases qui lui manquait, qu'il devrait savoir. Comment pourrait-il se débrouiller sans cela? Il fallait pourtant faire un choix et n'enseigner que le plus urgent et de façon concise, car le temps fuyait. Pour ce qui était de l'apparence, c'était réglé. Le prochain point, c'était de lui expliquer brièvement le fonctionnement de la société. Eleonor se tint le menton un instant, le coude appuyé sur la table. Elle essayait de rassembler ses mots, de bien mettre ses idées en place avant de parler. La vampire lui expliqua d'abord l'importance d'être présentable en ville, ni nu, ni sale, puis lui fit un bref discours sur ce qu'était l'argent, le logement et le travail, comment tous ces concepts étaient liés et permettait le bon fonctionnement de la société et comment, s'il voulait en faire partie, il pouvait s'intégrer. Elle lui conseillait d'ailleurs fortement de s'intégrer, puisqu'il devrait obtenir de la nourriture quotidiennement et avoir un logement pour se protéger du froid l'hiver s'il voulait survivre, et qu'il était difficile de se les procurer sans avoir à dépendre de ses semblables. Elle termina en exposant les diverses races qu'on retrouvait dans l'Avventura et expliqua à quel point certaines pouvaient être dangereuses, tout en lui rappelant Elisabeth, sans omettre de préciser que les rues de la ville, bien que très sécuritaires le jour, n'étaient pas sûres la nuit, même pour un élémentaire. Elle disait tout cela en parlant aussi clairement et lentement que possible, car sûrement elle lui apprenait de nouveaux termes, et cela faisait beaucoup à assimiler en peu de temps. Elle ajouta après un court silence au cours duquel elle s'était mentalement assurée d'avoir tout dit:

-Si un jour vous tombez malade, c'est ici que vous venez, d'accord? Vous demandez à me voir et je m'occuperais de vous. Pour quoi que ce soit d'ailleurs.

Elle le regardait dans les yeux l'air sérieux. Elle le pensait. Eleonor voulait qu'il s'en tire, qu'il ait au moins la chance de pouvoir agir sur sa propre vie comme tout le monde. Après, à lui de voir ce qui lui convenait.

Message par Invité Dim 23 Sep - 16:28

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Dehors le soleil continuait sa course dans le ciel, rendant la température ambiante plus tiède et propice au repos. Il avait présenté son nouvel aspect à sa guide qui semblait surprise par autant de changement. Lui se sentait mieux, sa douche l'avait rendu plus léger et il notait la différence entre un corps propre et un corps qui ne l'était pas seulement aux sensations ressenties en marchant, en respirant.

Tout en souriant, la jeune vampire l'enjoignit à la suivre pour converser de choses importantes, lui faisant remarquer qu'il devait avoir faim. En effet il sentait en lui une envie profonde de regagner de l'énergie, il se sentait vide et encore un peu faiblard de la veille.
En route vers son premier repas, Vegeo observait curieusement les gens qui se déplacaient dans les couloirs et qui lui rendaient par ailleurs son regard curieux, habitués qu'ils étaient à ce que personne ne les regarde d'une façon si peu commune. On trouvait de tout et sous toutes les formes dans les corridors de l'hôpital: des gens en blouses blanches et d'autres qui n'en avaient pas, ceux qui se déplaçaient en chaises roulantes avec une poche de perfusion en bonus et ceux qui marchaient normalement, l'un marchait vite soucieux d'atteindre une destination inconnue et son voisin profitait de son vieil âge et de la lenteur de ses pas pour réfléchir calmement tout en mettant un pied devant l'autre, on voyait des gens qui semblaient normaux et certains un peu moins.

Arrivé à la cafétéria du bâtiment, il s'arrêta un instant pendant qu'Eleonor commandait, tout en écoutant les remarques de la personne qui servait. Dans la pièce de nombreuses tables étaient alignées et l'activité était tout autant foisonnante que dans le chemin qu'ils avaient emprunté. Chacun semblait avoir quelque chose à faire. Une fois le plat commandé ils se dirigèrent vers une table, non sans que la femme qui avait bénie de quelques-unes de ses remarques la jeune vampire ne le regarda, amusée par son air perdu.
Sur la courte distance qui menait à l'endroit où ils se poseraient, l'élémentaire regardait avec de grands yeux le plateau que sa guide tenait entre les mains, la nourriture humaine avait un aspect des plus étranges et imposait au jeune garçon ce qui était probablement un peu d'appréhension. Désormais installés, il continuait de regarder autour de lui, ne disant rien et se demandant si la jeune femme qui venait de passer à coté de lui avait vraiment des oreilles de chat ou si la fièvre l'emportait.


"Mangez, vous n'aurez peut-être pas l'occasion de prendre un autre repas avant longtemps."

"Hm? ho..oui bien sûr" répondit-il en souriant.

Il prit sa fourchette dans les mains et la tourna pour l'observer sous tous les angles. Il avait gardé de son côté humain les souvenirs de la manière dont s'utilisaient les ustensils mais n'en était pas moins étonné par tout ce qu'il voyait. Il planta sa fourchette dans la dinde gelatineuse et enfourna sa toute première bouchée en se disant que la chasse faisait partie du monde des humains et qu'il devait bien manger de la viande s'il voulait s'habituer aux habitudes de ces derniers, c'était le cycle de la vie, certains étaient les chasseurs et d'autres étaient les proies. S'attendant à un goût relativement normal, il fut étonné et quelque peu atteint de dégoût quand la gelée se posa sur sa langue, il macha lentement puis avala chaque bouchée de celle-ci. Malgré son écoeurement il avait besoin de forces et ce n'était pas l'heure de faire la fine bouche. Il passa ensuite à la purée qui était plus pâteuse qu'autre chose et termina par le jello vert, qui avait un goût si amer qu'il lui arracha une de ces grimaces que font les enfants et qui amusent tellement les adultes.

Et, pendant qu'il mangeait, le cours commença. Les règles de courtoisie et de tenue s'additionnaient les unes aux autres et se fixaient peu à peu dans l'esprit de l'élémentaire qui, ayant soif de savoir, retenait chaque parole, chaque phrase prononcée par son enseignante. Puis elle passa à l'argent, au travail, aux devoirs, à la survie dans le monde de tous les jours. Pendant qu'elle parlait il se disait que la vie quotidienne des vivants était bien remplie et il en venait petit à petit à comprendre pourquoi dans les couloirs, quelques instants plus tôt, les gens s'activaient de la sorte. Il couraient, pour gagner du temps, ne jamais en perdre, pour gagner de l'argent et le dépenser. Ils payaient un véritable impôt sur la vie, dédiant chaque seconde de celle-ci au travail, qui procurait dans un premier temps de quoi se nourrir. Les gens vivaient à pleine vitesse sans réellement prendre le temps de se poser. Alors que les explications s'enchaînaient le visage de l'élémentaire se fit un peu moins enthousiaste. Vivaient-ils vraiment?
Puis elle parla des différentes races qui existaient dans la ville ravivant l'intérêt du jeune élémentaire et lui confirmant que la jeune femme qu'il avait croisée n'était vraiment pas une hallucination causée par une hausse de température. Même si le mode de vie lui semblait bien vide, il était tout de même décidé à tenter de s'intégrer dans la société petit à petit, c'était la seule chose qui pouvait lui permettre de survivre, ce qui était essentiel s'il voulait sauver ses bois. Et puis il pouvait de cette manière apprendre de nouvelles choses, après tout la culture humaine était vaste.

"Si un jour vous tombez malade, c'est ici que vous venez, d'accord? Vous demandez à me voir et je m'occuperais de vous. Pour quoi que ce soit d'ailleurs."

Il la regarda, reconnaissant de sa gentillesse. Si l'existence des vivants semblaient bien agitée, certaines personnes valaient réellement le détour.

"Je garderais ça en tête, merci. C'est vraiment très aimable à vous de prendre soin de moi de cette façon."

Alors qu'il achevait sa phrase la jeune Neko, ayant terminé son repas et se dirigeant vers la sortie, repassa en le regardant, les oreilles relevées, le gratifiant d'un sourire qu'il rendit.

Toujours radieux, il se retourna vers Eleonor.

"J'espère que je ne vous dérange pas dans votre journée de travail au moins."

Message par Invité Ven 28 Sep - 3:44

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Les grimaces de Vegeo ne laissait aucun doute: la nourriture qu'elle lui avait fournit était dégoutante. Elle s'en trouvait bien navré et continua pourtant son monologue, amusé par sa façon toujours enfantine de découvrir le monde qui l'entourait et la nourriture. Son élève s'était montré attentif, ce qui avait encouragé la vampire à continuer. Une fois son discours fait, elle cherchait à savoir si elle n'avait rien oublié et surpris du coin de l'oeil l'échange de regard entre l'élémentaire et une jeune patiente Néko. Cela lui fit songer au fait que son discours ne s'était concentré que sur les aspects matériel de la vie et qu'elle n'avait aucunement touché aux relations humaines. Elle pensa à lui en toucher mot, ne serait-ce que superficiellement, mais en même temps ce n'était pas une nécessité et c'était le genre de savoir qui ne pouvait être acquis que par l'expérience, et qu'aucune théorie ne pouvait remplacer. L'élémentaire allait devoir affronter ces aspects de la vie seul. Elle qui était si vieille pourtant lui aurait bien donné une part de cette expérience. La différence entre eux était presque abyssale. La vampire avait perdu depuis bien longtemps cette naïveté, cette candeur face à la vie, et elle trouvait agréable de les retrouver chez son protégé en vieille femme qu'elle était devenu, quoi qu'en dise son apparence. La seule chose qui n'avait pas changé en elle, c'était sa curiosité sans fin. Elle avait été, dès son plus jeune âge, fasciné par les possibilités et par la grandeur du monde qui s'offrait à elle, puis un jour elle avait trouvé ce domaine de recherche dans lequel elle avait réellement l'impression de s'accomplir, de faire une différence et de changer les choses, la médecine, et toutes ces années s'étaient écoulées si vite sans qu'elle ne s'en rende compte. Son travail n'était pas un une corvée, c'était une passion, et elle souhaitait la même chose à l'élémentaire.

-J'espère que je ne vous dérange pas dans votre journée de travail au moins.

Eleonor sortit de ses méditations. Elle avait cessé de regarder l'heure à peu près au moment où elle avait commencé son monologue.

-Mais non, ne vous en faites pas, cer…Oh zut!

En regardant l'heure sur l'horloge de la cafétéria, la vampire se rendit compte qu'elle avait une chirurgie mineure dans peu de temps. Un amygdalectomie sur un garçon de dix ans à qui elle avait promit de rendre visite avant l'opération histoire de le rassurer, car l'enfant était terrorisé.

-Le temps, toujours le temps! Nous allons devoir couper court à cette discussion, j'en ai peur.

La chirurgienne se leva d'un bond, débarrassa l'élémentaire de son plateau et lui dit de la suivre. Il ne lui était jamais arrivé de rester si longtemps dans la cafétéria. Il lui fallait habituellement quelques secondes à peine pour engloutir une poche de sang, puis elle retournait à ses recherches ou voir ses patients. Pourtant cette fois-ci, elle n'avait même pas touché au sang qu'elle avait acheté. Eleonor mena comme elle le devait Vegeo vers l'entrée de l'hôpital par laquelle il était passé plus tôt, inconscient, fiévreux et couvert de boue. La vampire lui adressa encore quelques conseils sur comment soigner sa fièvre, lui rappela de ne pas faire trop d'effort et lui indiqua les médicaments à acheter si le besoin se faisait sentir. Leur échange n'avait pas été très long, cependant elle avait eue le temps de lui prodiguer l'essentiel.

-Oh! J'allais oublier…

Elle fouilla dans sa poche, lui prit la main et y mit quelques billets. L'ardeur de son geste permettait mal le refus de cette somme qui allait lui être nécessaire, et qui ne représentait pour elle qu'un très maigre sacrifice. Elle tenta par la suite de rassembler ses mots comme elle l'avait fait plus tôt et termina en disant:

-Le travail, l'argent, c'est bien, mais…gardez en tête qu'il n'y a pas que cela. Si je peux me permettre un conseil que mes propre parents m'avaient souvent adressé: trouvez-vous quelqu'un ou quelque chose à aimer. Avoir un but dans la vie, c'est ce qui lui donne son sens. Et surtout ne cessez jamais d'apprendre, cette soif de connaissance enrichira votre existence et vous servira à long terme, croyez-moi.

Sur le coup, elle avait l'impression de tendre des paroles naïves et mièvres auxquelles les cyniques cessent de croire très tôt. Néanmoins, cela faisait partit de son héritage, il s'agissait des quelques paroles de ses parents dont elle se souvenait encore, et elle ne comptait pas les oublier. Eleonor jeta un dernier coup d'oeil sur cet homme, lui souhaita le meilleur, puis s'éloigna à regret, car le devoir l'appelait.

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