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Message par Invité Sam 4 Aoû - 19:00

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La tension était retombée au sein de groupe. L’espace d’une seconde, Natsume avait redouté un afflux de violence. L’action de la jeune femme aurait pu décider de leur sort à tous, transformer cette nuit en un véritable carnage ou bien calmer le jeu en faisant reprendre ses esprits au lycan. Quand il vit l’élémentaire s’approcher de lui et pire, lui tendre la main, il voulut bondir l’en empêcher, au risque d’envenimer les choses. Heureusement pour le l’homme, le brusque contact avec le sol semblait avoir calmé les pulsions animales chez Danaliel. Ses paroles dénuées d’agressivité finirent par soulager entièrement l’étudiant, qui ne put retenir un soupir. Au moins, la situation était revenue à la normale. Il observa du coin de l’œil, le court échange entre lui et la vampire. Aucun des deux ne tentait de provoquer l’autre mais on pouvait sentir une certaine animosité entre eux. Un sentiment qui émanait principalement de la jeune femme. Ce n’était pas seulement du fait qu’elle venait de le fracasser contre le sol. Natsume avait entendu dire que ces deux races ne s’appréciaient pas particulièrement, chacune entretenant une rancune tenace contre l’autre. Il ne savait pas où tout ceci prenait sa source, ni lequel des deux camps était à l’origine de la querelle mais le conflit les opposant avait toujours lieu.
L’étudiant ne savait pas trop comment réagir. Son étrange entrevue avec Danaliel l’avait perturbé. Que devait-il lui dire ? Attendait-il un mot de sa part ? Il ne faisait aucun doute que l’homme se doutait que Natsume aurait des questions à lui poser. Et ce dernier savait qu’il ne pouvait pas laisser les choses dans cet état. Il craignait de perdre l’amitié du lycan, amitié déjà fragilisée par les événements de cette nuit. L’étudiant attendit ou plutôt redouta la fin de la conversation entre la vampire et son ami, avant d’oser chercher son regard. A défaut d’avoir les mots appropriés, peut-être que son regard traduirait pour lui ce qu’il ressentait au fond de son cœur. Mais contre toutes attentes, ce fut Danaliel qui trouva le sien en premier. On pouvait y lire beaucoup de choses mais le garçon put surtout y lire la joie et peut-être… Le soulagement ? Etait-il heureux de le voir encore en vie ? Qui sait ? Il n’eut pas le temps de lui poser la question, le moment était mal venu, ils n’étaient pas seuls et puis le lycan tourna aussitôt les talons, coupant court à l’échange visuel. Natsume laissa son regard dériver sur le dos de l’homme qui s’éloignait silencieusement dans les ténèbres environnantes. Ténèbres qui commençaient justement à s’éclaircir. L’aube n’était pas encore là mais c’était une question de quelques heures. Il s’étonna de constater à quel point la nuit avait défilé. Dans un sens, c’était une bonne chose, l’influence d’Elisabeth allait décroitre avec les premiers rayons du soleil, lui permettant enfin de souffler.

« Hum, Natsume, c’est bien ça ? Alors, puisque maintenant vous êtes manifestement revenu à vous, puis-je vous demander : qui était cette femme qui m’a attaqué ? » demanda soudain la seule femme du groupe.

Ces paroles l’interpellèrent et il releva la tête en direction de son interlocutrice. Ce serait mentir de prétendre qu’il ne s’était jamais attendu à ce qu’on lui pose la question, elle ou cet homme nu d’ailleurs, pas après ce qui s’était produit. Ils étaient tous impliqués, il ne pouvait pas se défiler maintenant. Il leur devait des réponses, lui qui s’était juré d’en finir une bonne fois pour toutes avec cette entité. Mais par où commencer ? Il n’avait pas les matériaux nécessaires sous la main, si seulement ils avaient pu lire l’article du journal qu’Amarra avait soigneusement conservé. Cela lui aurait évité de devoir expliquer bien des détails sordides. Il avait bien une vague idée de comment décrire Elisabeth, il ne serait pas difficile de les convaincre après ce qu’il avait vu et subit mais aurait-il, lui, le courage d’affronter leurs regards. Il les avait tous blessé, prisonnier comme il était de la Darkness. Son interlocutrice poursuivit, visiblement elle tenait à le rassurer. Elle avait bien compris qu’il n’était qu’une victime dans cette histoire, comme eux. Cela le détendit un peu et lui donna le courage de se lancer. Plus question de revenir en arrière.

« Elle est, enfin, elle était une Darkness, maintenant retranchée sous forme d’esprit. Son nom est Elisabeth… C’est la créature à l’origine du soulèvement des Rebelles qui a entrainé les trois jours sombres. »

Il avait marqué une légère pause dans son discours. Il n’avait appris que récemment que l’entité avait guidé les Rebelles lors des jours sombres et, en toute honnêteté, il avait bien du mal à encaisser cette nouvelle. Servir d’hôte n’était pas agréable en temps normal, mais être celui d’un tel monstre, cela en aurait perturbé plus d’un. Natsume savait que personne ne le tiendrait pour responsable de ce que la Darkness avait commis ces jours là, mais il n’était pas à l’abri de la rancune de certaines personnes. Trop de crimes impunis avaient été commis, il était normal que les victimes cherchent à se venger. De quoi est capable un individu aveuglé par la rage ? Du meilleur comme du pire. Mais il l’avait dit. Il se devait d’être honnête, aussi poursuivit-il :

« A vrai dire, je ne sais pas grand-chose d’elle, les souvenirs la concernant sont flous et confus. Mais à voir l’état de cette partie de la forêt, ce doit être le résultat d’une de ses actions. Un véritable désastre. »

Il se tourna vers son autre interlocuteur, qui était demeuré silencieux pendant tout ce temps. Que pensait-il de tout ceci ? Le croyait-il ? Natsume n’avait aucune moyen de le vérifier, il savait seulement que l’élémentaire ne pouvait pas remettre en doute sa parole concernant la présence de la Darkness en lui. L’étudiant hésita un long moment avant de reprendre la parole.

« Voir la forêt dans cet état doit vous causer plus de mal qu’à moi. Je suis désolé. »

Il marqua une nouvelle pause avant de réaliser qu'il s'adressait à un homme entièrement nu ! Il détourna le regard, à la fois gêné et ennuyé de se rappeler que ce même homme l'avait auparavant enlacer dans le seul but de calmer la Darkness rappelons-le ! La tension qui avait suivi l'arrivée de Danaliel et de la vampire avait fait oublié un instant la nudité de l'individu mais il devait savoir que rester en tenue d'Adam devant une femme, ainsi que d'autres personnes, n'était pas spécialement bien vu ou apprécié.

« Excusez-moi, mais pourriez-vous remettre vos vêtements ? Si je vous ai dérangé au milieu d’une promenade nudiste, vous m’en voyez désolé… »

Message par Invité Dim 12 Aoû - 15:19

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Les choses s'arrangeaient et la situation, auparavant critique, reprenait peu à peu des aspects plus rassurants. Une fois debout, le lycan, désormais revêtu de lambeaux, échangea quelques paroles avec la jeune femme qui l'avait bousculé. Bien que la réponse fut neutre et ne laissait transparaître aucune émotion, on sentait comme une certaine animosité de la part de la vampire. Il jeta ensuite un regard rempli de sens à celui qui se nommait Natsume et, après avoir ramassé sa veste, il s'éloigna dans l'obscurité des bois, désormais moins épaisse et annonciatrice de l'apparition imminente d'un soleil que l'être avait senti des milliers de fois et pourtant jamais vu à travers les yeux d'un humain, ce serait la première aube vécue par ce dernier.

Ils étaient désormais trois, même si l'envie venait à l'élémentaire de penser que les personnes présentes ici étaient quatre, il comptait en effet la Darkness dans le groupe. Une discussion s'engagea entre la jeune vampire et l'humain concernant la nature de la "chose" qui vivait en lui. Il écouta sans piper mot, attentif au récit du jeune garçon. La Darkness se nommait Elisabeth et avait dirigé le groupe des rebelles pendant l'attaque qui avait détruit non seulement la forêt mais aussi une partie de la ville.

« Voir la forêt dans cet état doit vous causer plus de mal qu’à moi. Je suis désolé. »

L'élémentaire regarda autour de lui. Les arbres arrachés, les plantes réduites en cendres qui recouvraient chaque parcelle de terrain donnaient à l'endroit un aspect inquiétant. Aux dommages infligés par Elisabeth s'ajoutaient ceux causés par l'incapacité et le manque de contrôle et de discernement de l'être végétal. La terre était boue, les feuilles étaient mortes et la forêt était vide de tout sentiment de vie et de fraîcheur. Les animaux avaient à juste titre déserté cette zone de la forêt pour rejoindre la partie saine, conférant au cadre un aspect encore plus sinistre et faisant revêtir à la nature environnante l'apparence de ce qui était désormais une sorte de tombeau, oublié des Hommes, trop occupés, et c'était compréhensible, à panser leurs blessures et tenter de redonner une seconde vie aux batiments éventrés de la ville.
Oui, voir la forêt dans cet état à travers les yeux d'un être vivant lui causait souffrance et tristesse. Alors que la lueur du jour faisait lentement son apparition, l'être pensa qu'une infinie chance subsistait peut-être et qu'il pouvait tout de même redonner une apparence plus digne aux bois, c'était à ce jour le seul but qu'il avait. Comme le seul but d'un nouveau né était de survivre le sien était de donner une seconde chance à sa "maison".
D'un air gêné, le garçon ajouta:

« Excusez-moi, mais pourriez-vous remettre vos vêtements ? Si je vous ai dérangé au milieu d’une promenade nudiste, vous m’en voyez désolé… »

"Hmm?.."

L'être baissa les yeux pour se regarder. Il était né depuis peu et ne savait que peu de choses concernant les Hommes. Il n'en gardait que quelques traces grâce aux souvenirs flous d'un jeune homme qu'une partie de lui avait jadis été. N'ayant pas eu le temps de découvrir comment était réellement son corps et n'ayant expérimenté que la douleur interne et musculaire de plusieurs zones de celui-ci, il détailla ce qu'il pu à la manière d'un enfant. Le corps humain semblait sensible aux températures, les poils qui se hérissaient sur ses bras et ses jambes en réponse aux courants d'air confirmaient. Il passa la main sur sa tête et experimenta plus en profondeur la sensation du toucher, ses cheveux étaient d'une certaine longueur et étaient sales, à cause de la boue dans laquelle il avait siégé et de l'apparition de sang lors de sa naissance, d'ailleurs son corps était entièrement recouvert de ce liquide dont les hommes avaient besoin pour vivre, la couleur primitive de ces poils sur sa tête semblait le blond. Il baissa encore plus ses yeux et...haussa le sourcils, confronté à une découverte pour le moins surprenante. Entre les jambes de son corps, non irrigué par le sang, pendouillait un muscle mou accompagné d'un sorte de bourse.

*C'est fascinant, le corps humain regorge réellement de surprises, par contre je ne vois pas l'utilité d'un tel membre, c'est encombrant, moins protégé que le reste du corps et..*

Il nota que les deux personnes présentes semblaient tout faire pour éviter de poser le regard sur cette zone du corps.

*Hmm...quoi que ce soit, les humains semblent avoir pour tradition de le cacher. Hou ! c'est peut-être dangereux ! peut-être est-ce une arme des humains !*

Il porta rapidement ses deux mains sur la partie concernée, pensant naïvement qu'il risquait de blesser les personnes à ses côtés.

"Je..je ne voulais pas, désolé je..c'est si dangereux?"

On voyait dans ses yeux l'ignorance qu'il avait des us et coutumes des humains et des autres créatures. Si une partie de lui avait été sage de par son âge millénaire, elle était désormais bien enfouie en lui et ne laissait filtrer que peu d'informations. Il ajouta, comme pour expliquer le fait qu'il n'avait aucune idée du comportement à adopter:

"Je ne connais pas vraiment les habitudes des humains. Celle-ci est une forme que..je ne connais pas vraiment. En fait je..viens de naître.."

Message par Invité Ven 17 Aoû - 3:56

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Eleonor avait écouté avec grand intérêt le jeune possédé, mais ses réponses ne l'avait pas satisfaite. Il faut dire que, puisque la conversation débutait, il ne voulait peut-être pas faire un discours là-dessus. Tout cela lui avait rappelé les trois jours sombres, moment de sa vie où elle avait vu les pires horreurs qu'on puisse infliger à d'honnêtes gens. Sans le vouloir elle revivait ce mauvais moment, la frustration et l'injustice de voir des hommes, des femmes et, plus choquant encore, des enfants mutilés, brisés à jamais tant mentalement que physiquement par une bataille avec laquelle ils n'avaient rien à voir. Ainsi elle se trouvait en face de l'être qui lui avait donné tant de travail et de soucis. Un tas de questions fusaient dans son esprit concernant la Darkness. Comment s'était-elle attaché à cet homme? Qu'est-ce qui déclenchait sa perte de contrôle? Et elle se demandait bien sûr s'il n'y avait pas quelque chose à faire pour la déloger, car manifestement le garçon ne semblait pas avoir choisit d'être l'hôte d'un tel monstre. Mais il lui aurait semblé rude de faire passer un interrogatoire à un homme qui, non seulement n'avait rien à voir avec les terribles actes de son parasite, et qui semblait même gêné d'en être habité, mais surtout qu'elle ne connaissait que depuis peu. Et puis il devait être fatigué par tout ce qui venait de se passer. La nuit avait été longue. La vampire constata d'ailleurs avec déplaisir que le soleil allait se lever d'ici peu. Elle devrait retourner à l'hôpital avant le lever du jour, ou elle ne donnait pas cher de sa peau blanche translucide!

Elle sourit devant l'embarras du jeune homme face à la nudité de l'élémentaire. Il faut dire qu'Eleonor n'était aucunement embarrassée et s'était en quelque sorte habitué à le voir ainsi. Elle tâchait simplement de le regarder dans les yeux autant que possible, mais l'avait déjà vu sous toutes ses coutures de toute façon. Elle était tout de même contente que Natsume lance le sujet, car elle-même n'aurait probablement pas osé. Il était en effet préférable qu'il s'habille, ne serait-ce que par respect des conventions sociales. L'élémentaire crasseux, en réponse au précédent commentaire, commença alors à s'observer, comme s'il n'avait pas remarqué qu'il était nu. Puis il toucha ses cheveux avec curiosité, cette fois comme s'il les découvraient pour la première fois. Il avait une façon d'être qui surpris Eleonor. Elle s'attendait plutôt à ce que cet homme cherche à se couvrir au plus vite ou bien refuse de s'habiller, au lieu de quoi il s'observait naïvement sans dire un mot, mais finit par couvrir de ses mains l'endroit le plus intime. Elle comprit l'origine de ses comportements en l'entendant parler. Le pauvre semblait croire qu'il devait cacher certains endroits parce qu'ils étaient dangereux. Mais d'où sortait-il pour croire ça? Au fond c'était comique. Devant l'embarras manifeste de Natsume, Eleonor se dit que le mieux serait qu'elle parle en premier, et choisit de répondre à sa question en espérant que ça ne soit pas une mauvaise blague. Mais en regardant cet homme, elle vit dans son regard qu'il ne plaisantait pas, et il semblait trop confus, voir enfantin dans ses manières, pour que ça ne soit pas sérieux. La vampire dit d'un ton à la fois intrigué et amusé:

-Ce n'est pas dangereux. Sauf qu'en société, les gens portent des vêtements pour couvrir leur nudité, c'est une coutume si vous voulez. Vous ne pourrez pas aller en ville sans ça.

Elle regarda alors au ciel une nouvelle fois et se dit que, bien qu'elle soit capable de courir à très grande vitesse, il vaudrait mieux ne pas tenter le diable. Même les tout premiers rayons de l'aurore ont des effets dévastateurs sur sa peau. Elle était donc prise entre l'envie d'en savoir plus sur ses deux interlocuteurs, et celle de ne pas risquer sa peau. Il ne lui restait pas beaucoup de temps. La vampire entendit l'élémentaire ajouter qu'il venait de naitre. Elle comprit alors ce qui l'avait poussé à s'observer. Ce n'était pas qu'il ignorait être nu, mais plutôt qu'il ne connaissait pas encore son corps et le découvrait à la manière d'un enfant. Au moins il savait parler, ce qui voulait dire qu'il n'avait pas tout à apprendre. Restait à savoir les informations qui lui manquait. Elle se trouvait donc sur le lieu de naissance de cet homme. C'était inouïe, et même surprenant, mais pour elle pas trop déroutant. Heureusement, elle avait déjà lu sur la naissance des élémentaires lors de mises à niveau dans le cadre de son travail et savait que certaines d'entre elles étaient très étranges. Elle ne pu cependant s'empêcher de dire avec étonnement:

-Alors…vous êtes né ici, dans cette forêt? Ce qui veut dire que vous n'avez toujours ni nom, ni identité?

C'était le premier commentaire qui lui était venu en tête. Il était un homme adulte sortit de nul part en quelque sorte, sans nom, sans rien, et l'intégrer à la société allait être un long processus. Il souhaiterait sûrement sortir de cette forêt au plus vite d'ailleurs. Après tout, cela devait le rendre triste de voir son élément si décrépit autour de lui. Et d'ailleurs qui voudrait rester dans un tel endroit? En y pensant, c'était paradoxale qu'un élémentaire contrôlant les végétaux soit né dans une forêt en ruine comme celle-ci, et qui semblait sans avenir qui plus est. Il faut dire que la cendre est un excellent engrais, et que souvent d'une forêt victime d'un incendie en nait une autre quelques pluies après. Pourtant, et c'était là une chose qui laissait la vampire perplexe, la forêt était dévasté depuis longtemps et n'avait toujours pas repris du mieux. C'est peut-être cette Elisabeth qui en a voulu ainsi. Après tout, elle semblait doté de pouvoirs phénoménaux. À cause d'elle, l'élémentaire n'était pas né dans les meilleures circonstances, il arrivait peu après un désastre. Cela ne devait pas être très réjouissant de naitre dans une forêt si lugubre en plein milieu de la nuit. Eleonor se rendit soudain compte qu'elle avait parlé de nom, mais n'avait pas donné le sien.

-À ce propos, je m'appelle Eleonor. Eleonor Doherty, et comme vous l'avez peut-être remarqué je suis une vampire. C'est toujours plus agréable de savoir à qui on s'adresse.

Message par Invité Dim 19 Aoû - 16:55

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Le jeune homme se demanda s’il avait volontairement et consciemment détourné le sujet de conversation. Ses deux interlocuteurs pourraient très bien comprendre qu’il n’était pas à l’aise en évoquant cette chose qui l’habitait contre sa volonté mais d’un autre côté, elle avait bien failli les tuer, ils étaient donc en droit d’obtenir les réponses à leurs interrogations. A son grand soulagement, la vampire ne poursuivit pas ce qui aurait pu devenir un interrogatoire pur et simple et sembla se contenter de ses réponses évasives. Natsume lui en fut reconnaissant. Il se promit de lui fournir plus d’explications une autre fois. Le contexte actuel ne lui permettait pas. En effet, toute l’attention s’était reporté sur l’élémentaire, jusque là peu bavard. L’étudiant s’attendit à ce qu’il réagisse de manière plus normale, comme en s’excusant et en allant se rhabiller –ses vêtements ne devaient certainement pas être loin- au lieu de ça, l’homme se mit à se détailler avec curiosité. Le garçon l’épia furtivement du coin de l’œil, ne voulant pas que son interlocuteur ne se sente observé et ne devienne mal à l’aise. Enfin, au vue de son attitude, l’embarras semblait bien la dernière chose qu’il pourrait éprouver à leurs égards. Il finit par comprendre le problème que suscitait sa tenue d’Adam mais sortit une phrase qui acheva de faire perdre tout le sérieux de cette situation.

Dangereux ? Depuis quand la nudité était-elle dangereuse ? Soit, les exhibitionnistes n’avaient pas tous de bonnes intentions et leur comportement égoïste pouvait entrainer de graves séquelles psychologiques. Or ce individu ne semblait pas enclin à imposer sa nudité comme le ferait un exhibitionniste, on dirait plutôt qu’il n’en avait pas conscience. Sa seconde phrase acheva de convaincre Natsume. S’il venait véritablement de naitre alors… Il ne devait sans aucun doute ne rien connaitre de la vie, du point de vue civilisation. Il ne savait pas trop comment le lui expliquer, aussi fut-il reconnaissant que la jeune femme s’en charge d’elle-même. Dans un sens, elle comblait l’absence de mère lors de la naissance de l’élémentaire. Etant l’unique femme ici, ce rôle lui revenait de droit. Tandis qu’elle s’exprimait, l’étudiant ne put empêcher son imagination de dériver. Comment un élémentaire naissait-il ? Dans son élément, c’était un fait indéniable mais comment ? Il était curieux d’en apprendre plus mais encore une fois, ce n’était pas le moment propice pour satisfaire la curiosité de chacun.

C’est alors que la vampire dit ce qu’il pensait tout bas. Il fut surpris qu’elle lui balance ça à la figure. Peut-être aurait-elle dû faire preuve d’un peu plus de tact que ça. Mais le fait qu’elle aborde le sujet de l’identité, tout en leur communiquant son nom à elle, lui convint. Comme elle le faisait si bien remarquer, c’était toujours plus agréable de savoir à qui on avait affaire. Qui sait, cela pouvait nous servir un jour ? Il se promit de retenir son nom complet. Il la fixa après qu’elle eut révélé sa nature vampirique. Même possédé, il avait deviné qu’elle n’était pas qu’une simple humaine. Aucun être humain n’aurait pu survivre à la blessure que la Darkness lui avait infligé et la jeune femme avait retrouvé ses forces rapidement, trop même. Non pas qu’il se méfiait d’elle, elle n’avait aucune mauvaise intention mais cela l’intrigua. C’était la première fois qu’il rencontrait un vampire dans cette ville. Maintenant qu’il y repensait, elle semblait épier le ciel avec une lueur d’inquiétude dans le regard. L’aube était proche, sans doute craignait-elle les premiers rayons du soleil ? D’un autre côté, il comprenait son envie d’aider l’élémentaire, le pauvre devait se sentir un peu perdu devant tant de découvertes.
« Vous devriez plutôt vous soucier de vous non ? Le soleil ne va pas tarder à apparaitre et vous risquez gros à vous attarder ici. » lui dit-il.

Il dévisagea tour à tour l’homme nu et la vampire dévoilée, se demandant quoi faire. Elle devrait bientôt les quitter contre son gré visiblement mais il ne pouvait pas laisser cet homme seul. Il allait devoir prendre une décision. Une décision qui devrait contenter normalement tout le monde. Il jugea que l’élémentaire devait être un tantinet plus grand que lui mais qu’il parviendrait sans doute à porter les vêtements du garçon. En attendant qu’il trouve mieux.

« Je ne cherche pas à vous éloigner. » reprit-il après un bref silence. « Mais je pense que nous aurons tout le loisir d’apprécier cette discussion une autre fois maintenant que la tension est retombée. Le plus urgent pour vous est de vous mettre à l’abri et pour moi, de trouver de quoi vêtir cet homme. Mon studio n’est pas très loin d’ici, avec un peu de chance, on ne croisera personne sur le chemin et il trouvera de quoi s’habiller chez moi. »

Prenant conscience qu’il venait de parler plus qu’à son habitude, il se tut. Son offre était loin d’être illogique mais il redoutait que les deux autres le prennent comme un ordre. Son ton s’était naturellement fait un peu plus ferme, sachant qu’il leur fallait agir vite, d’une part pour éviter que la vampire ne se brûle au contact du soleil et aussi, s’ils acceptaient sa proposition, d’éviter de croiser quelqu’un quand ils se rendraient en ville. A cette heure, il n’y avait probablement personne hormis quelques ivrognes terminant une nuit alcoolisées mais il ne fallait pas tenter le Diable. Il se rendit compte qu’il prenait les choses en main, lui qui n’avait pas cessé de leur causer des problèmes. C’est un paradoxe dont il se serait bien passé. Il ne voulait plus être faible. Il se permit de leur demander leur avis, histoire de ne pas s’engager tout seul.

« Qu’en dites-vous ? »

Message par Invité Mar 28 Aoû - 15:49

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Silencieux, l'élémentaire attendait une réponse. le garçon semblait être devenu muet suite à son interrogation, la jeune femme semblait elle sujette à un mélange d'étonnement et d'amusement. Contrairement au garçon, elle ne semblait pas gênée.

"Ce n'est pas dangereux. Sauf qu'en société, les gens portent des vêtements pour couvrir leur nudité, c'est une coutume si vous voulez. Vous ne pourrez pas aller en ville sans ça."

Une coutume? ainsi lycans, vampires et humains avaient ce point commun: celui de couvrir leurs corps de vêtements pour les cacher au reste du monde. Les mains toujours posées sur ce qui semblait la partie la plus importante à dissimuler de son corps il s'observa à nouveau pour ensuite porter son regard sur ses interlocuteurs, les yeux vides de tout expression indiquant la gêne, il était curieux, intéressé par les traditions étranges de ces êtres.
Il regardait la jeune femme, elle semblait pensive et levait la tête vers le ciel avec inquiétude. Lentement, la couleur de celui-ci auparavant sombre et parsemée de points lumineux se changeait et se colorait. Le jour ne tarderait pas à se lever et les vampires le craignait.
Pendant que la jeune femme était occupée il baissa les yeux à terre et passa en revue ce qu'il savait faire et quelles étaient ses connaissances. De l'humain il avait hérité le langage, le corps et quelques souvenirs enfouis, il sentait aussi quelques capacités encore à éveiller en lui, des choses que Calions savait faire de son vivant. Concernant les habitudes des humains il n'avait pas gardé grand chose. De l'esprit de la nature, il avait reçu l'instinct, la capacité de contrôler les plantes et de se connecter à elles, la sensibilité aux âmes et quelques souvenirs plus ou moins refoulés concernant des choses "vues" par sa partie naturelle au cours des siècles. Il avait reçu un lien fragile avec une zone de la forêt de laquelle dépendait son existence, une zone qui était ce qu'il était avant et de laquelle émanait une grande partie de sa puissance et probablement de son état de santé, il devrait prendre soin de ce lopin de terre sur lequel il était né, plus loin dans la forêt.

*Heureusement que je me suis éloigné, si j'avais rencontré Elisabeth là-bas..*

Il était né de l'union de deux choses conceptuellement éloignées et pourtant proches. La partie dominante de son être étant cependant celle de la nature, il résultait de cette fusion un corps humain relativement faible mais aux capacités mentales élevées.

Il reporta son attention sur la vampire, elle le regardait, intriguée par ses derniers propos.

"Alors…vous êtes né ici, dans cette forêt? Ce qui veut dire que vous n'avez toujours ni nom, ni identité?"

Un nom, une identité?
Il se frottait à un nouveau concept. Celui de l'être. Sa conscience était faite de deux entités ayant chacune une histoire, il avait des résidus de souvenirs, des parties de lui avaient déjà vécu le fait d'être, d'exister. N'était-ce pas suffisant? d'être? les humains devaient probablement se servir de signes pour se reconnaître, pour se prouver qu'ils étaient bien, les noms étaient cela? des mots pour s'attribuer la preuve de leur existence?

*Avoir un nom, c'est être à travers ce nom, c'est exister, sans lui on est personne, sans nom on existe pas? si c'est le cas..*

Si c'était le cas, alors l'élémentaire, concrètement né du néant, n'avait ni nom, ni identité. Il n'avait pas de passé. Il était juste là, animé par un but primitif déjà corrompu par des idéaux de liberté imposés par sa conscience d'humain. Était-il seulement capable de redonner vie à la forêt?

"À ce propos, je m'appelle Eleonor. Eleonor Doherty, et comme vous l'avez peut-être remarqué je suis une vampire. C'est toujours plus agréable de savoir à qui on s'adresse."

Il entendait mais ruminait encore ses sombres pensées concernant son identité.

"Je n'ai.."

...


La Nature était, sans notions de bien ou de mal. Elle était, sans se préoccuper de son existence ou de sa non-existence. Elle évoluait, s'adaptait, n'ayant besoin que d'elle même, elle était composée de tout, d'hommes, de vampires, d'éléments. Elle était au passé, au présent et au futur. La Nature était tout et chaque chose était la Nature. Tout existait en elle, et elle même existait en tout. Chaque chose s'organisait dans un cycle harmonieux. Au sein d'elle, une chose était née, un de ses "enfants" était venu au monde d'un manière non habituelle, il était une nouvelle création, une de ces choses que certains considèrent comme des mutations et d'autres comme des évolutions. Et cette chose, bien qu'elle existait, n'était pas encore. Parce qu'exister et être sont des choses différentes il fallait lui donner une identité, une chose qui prouverait que sa création était quelqu'un, et par conséquent que ce quelqu'un existait.

Dans la forêt, les branches furent secouées par un vent frais, qui se dirigeait tel un messager vers le petit groupe.


...


"Je n'ai.."

* N A T U S *


L'élémentaire frissonna. Une sensation étrange le parcourait. Ses pupilles s'élargirent l'espace d'un instant et ses yeux prirent un vert plus clair. Le tout dura un fraction de seconde.

"Je suis.."

* V E G E O *


*Mère?*


* V E G E O _ N A T U S *


"Je suis..Vegeo Natus...et..je ne sais pas exactement ce que je suis donc..peut-être qu'il vous sera difficile de savoir à qui vous vous adressez actuellement".

Bien que n'ayant aucune idéé de ce qu'il était précisement, il se sentait tout de même soulagé, sa Mère lui avait donné la preuve qu'il n'était pas une erreur, qu'il n'était pas sans identité. Il était Vegeo Natus et il était né de l'union de deux âmes radicalement opposées, dans le but de sauver les bois qui s'écroulaient.

« Vous devriez plutôt vous soucier de vous non ? Le soleil ne va pas tarder à apparaitre et vous risquez gros à vous attarder ici. »


Vegeo reporta son attention vers Natsume, le jeune humain. Il avait raison, si le soleil se levait les choses iraient mal pour la jeune femme. EIle devait rapidement trouver un refuge. Le ciel était de plus en plus lumineux.

« Je ne cherche pas à vous éloigner, mais je pense que nous aurons tout le loisir d’apprécier cette discussion une autre fois maintenant que la tension est retombée. Le plus urgent pour vous est de vous mettre à l’abri et pour moi, de trouver de quoi vêtir cet homme. Mon studio n’est pas très loin d’ici, avec un peu de chance, on ne croisera personne sur le chemin et il trouvera de quoi s’habiller chez moi. »


Bien que l'envie de rester et de se mettre tout de suite au travail pour remettre la forêt dans un bon état était présente il avait indéniablement besoin de repos, il était dans un état de fatigue assez avancé. D'une autre part, il mourrait d'envie de découvrir les humains et autres créatures à travers son nouvel état.

« Qu’en dites-vous ? »

Il regarda tour à tour les deux et acquiesça. Puis, se tournant vers le jeune possédé.

"D'accord. Je vais vous suivre."

Message par Invité Mar 4 Sep - 17:54

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Ses deux interlocuteurs avaient remarqué les regards insistants que la vampire portait vers le ciel. Quoi de plus normal pour elle, le jour allait poindre bientôt. Natsume avait compris qu'il lui fallait partir, et comptait s'occuper de Vegeo. Un instant elle aurait voulu ne pas être une vampire, car elle voulait voir la suite des choses. Rencontrer un élémentaire qui vient de naître et un jeune homme possédé d'une Darkness, ça n'arrive pas tous les jours! Il y avait d'abord ses interrogations dévorantes au sujet de la Darkness, et celle concernant l'élémentaire. On n'avait que rarement assisté à des naissances d'élémentaires. Quant aux Darkness, elle en ignorait le nom jusqu'à aujourd'hui. Elle aurait eue des tas de questions à leur poser, d'abord dans le but personnel de satisfaire sa curiosité sans fin, puis dans le but plus professionnel de se renseigner sur le fonctionnement de ces espèces. Il y avait également le fait que cet élémentaire, seul et nu au creux de cette forêt macabre, lui inspirait de l'attendrissement. Il était démuni face à un monde dont il ignorait le fonctionnement et elle ne voulait pas l'abandonner ainsi. Pas qu'elle ne faisait pas confiance à Natsume, mais cela semblait un lourd fardeau pour un humain seul et possédé d'une Darkness qui plus est. Était-ce vraiment sécuritaire de laisser ces deux-là ensemble? Si la Darkness reprenait le dessus, elle pourrait faire des ravages. Et puisqu'Eleonor ignorait que, maintenant que le jour était levé, le danger que la Darkness se réveille était passé, elle aurait préféré se trouver avec eux.

Ces pensées lui traversait l'esprit alors qu'elle continuait de scruter le ciel, inquiète. Elle devait prendre la décision de partir, maintenant, sans quoi elle se ferait brûler à mort. Bien sûr, il lui était déjà arrivé de rester piégé dehors sous un arbre durant le jour et elle n'en était jamais morte. Elle restait simplement à l'ombre, immobile toute la journée, brûlé de temps à autre par les rayons qui passaient entre les feuilles et les branches. Elle se couvrait alors de ses vêtements, mais aussitôt avait-elle déplacé le tissu pour couvrir une partie vulnérable qu'une autre était à découvert et se faisait brûler à son tour. C'était une torture qu'elle ne voulait pas revivre, de plus ce type de forêt n'abritait que des arbres rachitiques sans feuilles, menaçant de s'écrouler à tout instant. Aucun ne semblait apte à lui prodiguer suffisamment d'ombre. Ainsi elle ne pouvait même pas raccompagner les deux hommes jusqu'au studio, car elle n'avait pas de plan de secours si le soleil se montrait avant qu'elle ne se soit réfugié. Et ces deux-là marcheraient probablement à vitesse humaine. Non, définitivement, elle ne pouvait pas les attendre, mais une chose était clair; si elle devait faire un choix maintenant, elle préférait s'occuper de cet homme elle-même. Après tout elle avait la formation nécessaire pour s'assurer qu'il allait bien du moins physiquement, et si elle allait à l'hôpital, il serait sûr de recevoir tous les soins adéquats. Il lui fallait maintenant couper court à la conversation, donner des indications rapides, et s'enfuir, vite. À la couleur du ciel, elle se doutait qu'elle n'avait pas plus de quelques minutes pour s'expliquer.

-Non, vous allez me suivre, moi.

Sa voix avait été autoritaire, d'instinct. Désormais, elle prenait la situation en main, car elle croyait savoir ce qui était le mieux pour Vegeo. Peut-être aurait-elle prit le temps de discuter des possibilités qui s'offrait à lui en d'autre circonstances. Pour l'instant, elle comptait plutôt donner des indications comme si elle était en charge de l'élémentaire, espérant qu'on l'écoute.

-Nous irons à l'hôpital, il n'y a que là-bas que vous serez en sécurité et que nous pourrons nous occupé de vous adéquatement. Le temps presse Natsume. Tout comme vous plus tôt, je ne tiens pas à vous éloigner, mais il faut laisser cet homme à des professionnels et ce, bien que je ne doute pas de votre bonne volonté. Je travaille là-bas et je vous promet qu'il y sera bien traité.

La vampire jetait toujours des regards anxieux au ciel, et vit apparaître les premiers nuages clairs. Le soleil était en train de se lever. Catastrophe! Elle avait trop attendu. Ses pupilles se rétrécirent. Elle déglutit, et bien qu'elle semblait calme, on pouvait sentir une légère panique dans sa voix.

-Je n'ai plus le temps de m'expliquer. Je dois partir tout de suite. Si vous me faîtes confiance, emmenez-le à l'hôpital, je vous y attendrais.

Sur ces mots Eleonor partit vers la ville à une vitesse foudroyante, elle courait comme rarement dans sa vie, à un point où on aurait pu croire qu'elle s'était momentanément volatilisé, si ce n'était des traces de poussière laissés sur son passage. La vampire regrettait d'avoir du quitter de façon si abrupte, elle aurait voulu prendre le temps d'en discuter, car présentement elle avait l'impression d'avoir été rude, de ne pas avoir écouté ce qu'ils avaient à dire. Elle repensa à sa dernière phrase. Pourquoi Natsume lui ferait-il confiance? Il n'avait aucune raison de croire ce qu'elle disait. Elle avait débité son charabia en quelques secondes, puis s'était sauvé comme une voleuse, et elle espérait qu'on fasse ce qu'elle demande!

Elle s'arrêta alors d'un coup sec dans la rue menant à l'hôpital. Celle-ci était positionné de tel sorte que le soleil, si elle se tenait du côté droit de la rue, ne l'affecte pas avant un long moment à cause de l'ombre des immeubles à côté d'elle. Elle était passé à un cheveux de se faire incinérer sur place, mais maintenant le danger était passé. La vampire s'était arrêté pour une bonne raison: elle venait de penser au fait que Vegeo n'avait toujours pas de vêtements. Bien que ça ne dérangerait certainement pas le personnel, il était déjà assez tard dans la nuit (ou tôt le matin) pour que des patients matinaux le voient et s'en trouvent scandalisés. Elle ne pouvait pas prévoir non-plus que Natsume allait lui en prêter, surtout qu'elle ne lui avait pas demandé de faire ça. L'option la plus simple aurait été d'acheter dans un magasin, mais tout était fermé. Eleonor, qui avait désormais un peu plus de temps pour réfléchir, se mit à examiner les possibilités, lorsque son regard rencontra un homme chancelant, qui se promenait en sens opposé. Dans cette ville, il était rare de voir des gens se promener la nuit, et même aux petites heures du matin, car ils étaient des proies faciles. Pourtant, et c'était le plus étonnant, il avant bien une odeur humaine. Ses vêtements étaient en bonne condition, l'homme en question n'avait pas l'air d'un sdf, mais plutôt d'un gars qui rentrait chez lui après une longue nuit dans les bars. Ainsi la vampire se décida à l'aborder.

-Excusez-moi monsieur, cela va vous sembler étrange, mais j'aurais besoin de vos vêtements.

-Quoi?

L'homme leva un sourcil puis continua son chemin comme s'il n'avait rien entendu. La vampire le retint par la manche et réitéra sa demande.

-…Mais…pas question, j'en ai besoin!

Eleonor le regarda un instant fixement et constata le faible équilibre avec lequel il parvenait à rester debout. Sans compter son haleine. Il est un peu ivre, je m'en doutait. Comme elle n'avait ni le temps, ni l'envie de lui expliquer les raisons qui la motivait à agir ainsi, elle sortit une liasse de billets et la mit dans la main de l'homme.

-Je comprends. Alors j'imagine qu'il vous faudra aller en acheter d'autres. Vos vêtements. Et tout de suite, je n'ai pas beaucoup de temps.

L'homme reçu le montant la bouche à demi-ouverte, sans trop comprendre. Lorsqu'il y vit la somme, il sourit bêtement.

Il sembla à la vampire, une fois arrivée dans le pavillon de l'hôpital, les vêtements en main, que la situation était quelque peu étrange, mais pas insurmontable. Elle fit décaler ses rendez-vous prévus. Ce n'était pas une très grosse journée, et s'il le fallait elle avait toute la nuit suivante pour s'acquitter de ses tâches. Grâce à ce nouvel horaire, elle bénéficiait d'une bonne marge de manoeuvre pour s'occuper du jeune homme.

Message par Invité Mar 4 Sep - 23:18

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Il regardait ces deux personnes avec lesquelles il avait passé une nuit emplie de dangers. Quand on connaissait la situation initiale on pouvait aisément affirmer que leur survie relevait du miracle, les choses auraient pu se dérouler de façon beaucoup plus tragique. À ces morbides pensées l'élémentaire baissa les yeux, pensif, les choses se déroulaient-elles souvent de cette façon dans ce monde? les dangers étaient-ils réellement à chaque coin et recoin de n'importe quel paysage? il avait beau chercher il ne trouvait aucun souvenir qui puisse l'aider dans sa quête de réponse.

*Après tout* pensa-t-il *Bien que je sois né de deux êtres différents j'en suis un à part entière désormais, je suppose que je devrais apprendre ces choses là seul*.

Bien que ces néfastes idées occupaient son esprit il nota que la jeune femme, Eleonor, semblait occuper ses pensées avec une autre priorité que le soleil qui ne tarderait pas à se lever. Alors qu'il relevait les yeux, prêt à suivre Natsume, la vampire intervint.

"Non, vous allez me suivre, moi".

Les deux jeunes hommes levèrent les yeux vers la jeune femme, son ton avait changé, il était passé de la forme de courtoisie à la forme autoritaire. Elle semblait bien décidée à faire un choix et regardait fixement les deux mâles en présence.

"Nous irons à l'hôpital, il n'y a que là-bas que vous serez en sécurité et que nous pourrons nous occupé de vous adéquatement. Le temps presse Natsume. Tout comme vous plus tôt, je ne tiens pas à vous éloigner, mais il faut laisser cet homme à des professionnels et ce, bien que je ne doute pas de votre bonne volonté. Je travaille là-bas et je vous promet qu'il y sera bien traité".

Le silence s'installa dans le petit groupe et Vegeo observait ses accompagnateurs, indécis, il ne savait pas vraiment quoi faire. De plus il se sentait faible et fatigué, et encore le mot était un euphémisme, mobiliser autant d'efforts sans prendre le temps de découvrir son corps, de façon purement instinctive, l'avait littéralement vidé de ses forces, spécialement lors de sa transformation.
L'élémentaire replongea dans ses pensées, tout en prêtant oreille attentive à la vampire qui semblait vouloir s'occuper de lui, la curiosité peut-être? ou l'empathie alors? les vivants avaient de telles absurdités en tête qu'il lui semblait impossible d'être capable de les comprendre un jour et, par la même occasion, de se comprendre, après tout il était humain lui aussi, d'une certaine façon. Il ne savait pas trop ce qu'il était exactement. Il pensait encore à la nuit qui venait de se dérouler, tout était allé si vite, il avait la sensation d'être passé par énormément d'étapes en très peu de temps, avait-il tout assimilé? était-il rodé?

Il sentit comme une sensation sur sa nuque, la température changeait. Il se tourna pour voir que le soleil se levait, offrant un spectacle à la fois beau, parce que c'était la première fois qu'il voyait l'aube et terrifiant, parce qu'il risquait d'ôter la vie de la jeune femme.

"Je n'ai plus le temps de m'expliquer. Je dois partir tout de suite. Si vous me faîtes confiance, emmenez-le à l'hôpital, je vous y attendrais".

Et elle disparut. Comme plus tôt, lorsqu'elle l'avait éloigné de la zone de conflit, elle courait à une vitesse hallucinante. Natsume et lui étaient désormais seuls dans les bois, ils devaient faire quelque chose. Le jeune humain n'avait pas eu le temps de retorquer quoi que ce soit et semblait à présent considérer la proposition de la vampire, silencieux. Vegeo, lui, ne pipait mot, occupé qu'il était à puiser dans ses dernières ressources pour rester debout, un sommeil pesant le gagnait progressivement, l'empêchant de penser correctement. Il se fixèrent un instant puis Natsume proposa de l'accompagner à l'hôpital, étant donné l'état de l'élémentaire il était préférable et plus sûr de s'assurer que tout allait bien chez lui. Il accepta et ils se mirent en chemin, droit vers la ville.

...


Les rayons du soleil s'infiltraient sinueusement dans les bois et donnaient au cadre un aspect de lieu de méditation. Alors que la lumière naissait progressivement, deux personnes marchaient en direction de la ville, silencieuses, chacune probablement préoccupée par les aventures que la forêt sombre avait accueillies en cette nuit.

L'une était un jeune homme dont la nature était double, au passé gravé de souvenirs douloureux et à l'avenir incertain, marchant en tête il regardait souvent derrière lui, inquiet de cette personne qu'il avait rencontrée et pas encore bien cernée. L'autre était le nouveau-né, élémentaire ne sachant pas qu'il l'était, naïf, enfantin, ignorant de la façon dont les choses se passaient dans le monde des Vivants. La seule chose qu'il savait c'était qu'il était l'union de deux âmes, l'une naturelle et l'autre humaine et qu'il avait hérité de la volonté de sauver les bois qui se mourraient. Animé de bonnes intentions, il enjambait les branches en faisant attention à ne rien endommager autour de lui, il semblait ne vouloir piétiner aucune fleur qui aurait pu survivre, aucune racine qui aurait pu être encore intacte. Les mains posées sur ses parties intimes, parce que cela était coutume chez les humains de les cacher, il se mouvait légèrement, comme glissant au dessus des cendres de son royaume. Tel un aigle survolant les plaines et libre dans les airs il marchait le pas calme, les yeux attentifs à chaque chose de sa demeure, inquiet de la santé de ses enfants qu'étaient les plantes et les arbres. Sa démarche calme et son regard serein bien que triste contrastaient avec son apparence. Il était couvert de sang sec et de sueur, les cheveux crasseux et le corps boueux, sur son corps la fine cicatrice laissée par le coup d'Elisabeth, allant de l'épaule droite jusqu'à la hanche opposée. Les arbres et le sol autour d'eux étaient mousseux et les oiseaux du matin chantonnaient leurs petits airs, perchés sur les branches des carcasses végétales.

Quelques instants plus tard ils étaient à la lisière de la forêt, la ville n'était plus loin. Alors qu'ils s'éloignaient, pressant le pas pour éviter de tomber sur des personnes matinales, Vegeo s'arrêta puis se tourna vers ses bois, désormais illuminés par le soleil naissant, il les regarda un instant, chagriné, puis s'éloigna pour rattraper son guide. Plus ils avançaient, plus l'élémentaire tournait la tête, il se sentait coupable de laisser les choses telles qu'elles étaient, là-bas, il était déboussolé devant l'immensité du monde qui s'étendait devant lui. Avec au coeur la sensation douloureuse de laisser une Mère dans le besoin, Vegeo Natus quittait sa maison.


...


Fin du Rp

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