| par Invité Lun 5 Sep - 0:40
| Le jeu de Kira commençait à devenir lourd, surtout pour le cuir chevelu de la jeune elfe. Elle a compris que ses plaintes ne vont pas loin, et qu'il ne les prend même pas en compte. Ca a même l'air de l'amuser, pense t-elle... Encore un des indénombrables imbéciles qu'elle rencontre dans cette ville. Et voilà qu'il l'a lâche et la retire... Kira pense faire régner sa loi? Pourquoi lui dit-il qu'il va la laisser tranquille alors qu'il la reprend par les cheveux? C'est une attitude qui la laisse perplexe, sceptique. Peut -être tout simplement que cet individu réflechit. La chose qu'elle ne comprend pas c'est pourquoi lui faire du mal? Et ses cheveux alors? Il y a pensé lui? Il tire comme un bourreau, il a surement du lui en arracher. "Ca me fait mal... Tu me fais mal..."Amy ne pense qu'à une seule chose: avoir la paix pour se masser le crâne. Le savon qu'il lui passait commençait à prendre une trop grande ampleur pour elle. Elle sentait des cheveux se décoller de sa tête. Et lui qui lui dit qu'elle semble apprécier ce moment, justement elle en avait horreur! elle était dans l'incapacité de ne rien faire. Ne pas bouger, ne pas se mouvoir, sentir la douleur... Pas moyen d'y échapper. Trop faible, pour le moment. Et ensuite qu'allait-il se passer? Qu'allait-il faire d'elle? C'est vrai il avait tous pouvoirs. Amy en bon dramaturge s'imageait des scènes affreuses qui allaient sans doute marquer son esprit. Est-ce qu'elle devrait crier à l'aide, ou tenter la fuite?"NYAAAH!" Elle ne prit pas le temps d'écouter ses paroles, elle était trop occupée à organiser le plan d'évasion, la moitié de ses mots lui parvenait aux oreilles, entre temps trois quart se virent défaits avant d'arriver au cerveau. Alors quand Kira lâcha prise elle se recula et lui cracha au visage, sans pour avoir autant réalisé ce qu'il venait de dire. Quand ils furent éloignés, elle brandit ses poings, et se préparait à lui coller la raclée de sa vie. Elle avait les larmes aux yeux, les nefs voulaient couler, c'était une humiliation pour elle, il doit payer."Et alors? T'as pas le droit de faire ça! C'est pas parce que t'es le mioche d'Eiliell que tu.. !" C'est là qu'elle se met à réaliser ce que Kira vient de déclarer... "Le mioche d'Eiliell que tu... Le... Que Eiliell le mioche..." (♪ 'faut cliquer pour se mettre dans l'ambiance.) Elle le scrute profondément, c'était comme la redécouverte de l'essence. La renaissance. Forcément, les souvenirs remontent, embaumés dans le doux son d'une valse entraînante. La mélancolie des jours heureux refait surface et flotte docilement dans une mer déchaînée. Kira. Il y a Kira. Absent tout ce temps... *Absence dont j'ai souffert, tu oses te repointer comme ça devant moi, quel culot...* Elle sentit son coeur se froisser, ou peut-être se défroisser. "Okay, okay..." Elle se met à reculer calmement mais prudemment comme si elle se trouvait contre un chien enragé, face à Kira désemparé. Son pas était singulier, il semblait dansant et gracieux. Au milieu de cette fanfare de souvenirs gueulards, de ces cris, de ces coups de ces pleurs, de ces paris stupides, Amy ne suivait pas le rythme. Pourtant c'est elle qui doit battre la mesure, l'orchestre est parti trop tôt, elle agit trop tard. La maestra abandonne. Faut-il continuer à faire pleurer les violons? Marre des pleurnicheries burlesques des tubas! Le point d'orgue? Ils l'avaient placé trop tôt, ô, bien trop tôt. La tristesse du motif ne cesse de geindre mélodieusement et opiniâtrement dans son âme. C'est les parois de son cœur qui isolent encore la musique de leurs souvenirs. Plusieurs fois elle a pensé à crever cette isolation. Au moins pour en sortir l'orchestre. L’orchestre qui prend le dessus. Elle se mit à sourire, et la mélodie dans son coeur s'élança, jusqu'au soleil."Je ne te souris pas par plaisir, c'est pour voir si la musique vit encore. Tu sais moi, MOI, j'aurai pu danser pour toi pour la vie entière. Et toi, ô, TOI, tu as changé de disque, NOTRE disque. Moi je l'entends souvent cette mélodie, j'ai voulu tellement de fois la faire taire. Mais elle revient! Et à chaque fois! J'ai voulu alors casser la machine, mais je n'ai pas pu, trop lâche. On était deux à savoir comment elle marchait, mais toi tu as démissionné, tu as jeté le pupitre. Le soir de la grande première. Eh oui tous les jours c'était la grande première. Tu as fuit comme un voleur, tu n'es pas revenu, jamais. Et maintenant on se croise, heureusement ou malheureusement, je n'en sais rien. De toutes façons je ne veux PAS savoir. Je ne veux RIEN savoir. Même si tu t'es marié, et quand t'as 35 bambins, je m'en fiche. Je... Je ne sais même pas pourquoi, je te regarde. Je ne sais même pas pourquoi je te cause. Sale rat d'opéra. Tu ne dis plus rien? Tu ne me prends plus par les cheveux? Espèce de... Je n'ai même plus le mot pour te dire ce que je ressens. Mais maintenant qu'on s'est revu, c'est bien, tu vas pouvoir souffrir. Chacun son tour, la roue tourne. Je tire ma révérence. De toutes façons il n'y a plus rien. Plus de cavalier, plus de badinerie, plus de fête, plus d'accoutrements d’apparat, plus de rire. Plus de boissons à volonté. Plus de richesse. Plus d'âme non plus! Il reste seulement cette FOUTUE MUSIQUE! Celle qui m'a fait pensé à toi pendant DES ANNEES. Tu as bien traduit la lâcheté des mâles. Quel dégoût. Quel gâchis."Alors en le dévisageant, elle se met à faire le saut du chat, sans aucune grâce. Elle marche fermement vers lui et lui colle une baffe, ce qui fait couler ses larmes. "Ne m'adresse pas la parole. Oh non. Jamais. Pendant 6 ans tu ne m'as donné aucune nouvelle! Tu sais dans quelle état j'étais?! Tu entends? Ta valse, macabre et boiteuse, oh et puis, j'arrête de te causer. Maintenant pleure. Toi et tes foutus violons du souvenir. Toi et ton opéra de l'enfance. Regarde ce qu'on a composé: un chef d’œuvre, Regarde ce qu'il en reste. Pleurez, pleurez. Oh mais... Pas si fort que ça, le pupitre fort." Elle tire élégamment sa révérence, et s'enfonce dans les rues rapidement. Ses larmes déferlent le long de ses joues. Elle se sent vulnérable. Elle ne sait plus. Même la faim ne la touche plus. On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve. |
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