| par Invité Mer 20 Jan - 17:20
| La ville était devenue plutôt calme depuis l'intervention du Cercle sur la base des Rebelles. Cela semblait avoir calmer les ardeurs de ces derniers, diminuant considérablement l'activité de leur membres. En effet, avec un chef dans le coma et la seconde qui avait subitement disparu de la ville, il aurait été difficile de faire autrement. A la pensée de Leann, je ressentis un pincement au cœur à l'idée qu'elle était partie sans me dire au revoir. Les paroles de Natsume me trottaient toujours dans la tête... Mais peu importait, je me mettrait à sa recherche éventuellement un jour. D'un autre côté, tous les rebelles avaient été mis en fuite, et la plus part s'étaient cachés pour échapper aux autorités. Ceux qui n'étaient ni morts, ni en prison bien sur. Étant le troisième dans la hiérarchie de l'organisation, j'aurais pu chercher les membres, les rassembler et reconstituer le groupe. Mais je n'avais aucun intérêt à faire cela. J'étais connu et recherché des forces de l'ordre et diriger une si grande organisation dans ces conditions nous mettrait, moi et les miens, dans une situation fort dangereuse. Si je voulais faire quelque chose, il me fallait opérer avec un groupe bien plus petit. J'avais déjà regroupé un darkness mystérieux qui semblait en savoir pas mal sur cette ville, une vampire voyante qui aimait les explosions, et un humain possédé qui avait de la rancœur à en revendre. Si je trouvais d'autres partisans en route, ce ne serait que plus intéressant, mais attendant j'avais déjà un bon petit groupe. La seule chose qui me manquait, c'était un endroit où réunir cette petite équipe. Mais j'avais déjà mon idée là-dessus...
Peu de membres avaient entendu parler de cet endroit. C'était le manoir d'un ancien membre des Rebelles, que ceux-ci avaient décidé de reprendre et d'en faire leur seconde base générale. Ce n'était alors que l'ébauche d'un projet dont Leann m'avait fugacement parlé, avant que le Cercle ne nous prenne par surprise. En repensant à l'attaque, un grondement manqua de m'échapper, mais je me calmai rapidement. Parce qu'en effet, j'étais en ville et je ne désirais pas attirer l'attention sur moi. Comme à mon habitude, à chaque fois que je sortais en ville, je prenais un sweet-shirt à capuche afin de dissimuler au maximum mon visage. Cette fois-ci cependant, je ne faisais que la traverser, rejoignant un pan de forêt où se trouvait le manoir de l'ancien membre de l'organisation. Le temps un peu frais en cette période de l'année rendait d'avantage crédible ma tenue, même si en l'occurrence je n'avais aucun besoin de me protéger des basses températures. Mais alors que je me dirigeais vers la forêt, un picotement dans mon cou hérissa les poils de ma nuque. Faisant confiance à mon instinct, je m'arrêtai brièvement avec la sensation d'être suivi, je humai discrètement l'air...Et je souris. Ces derniers temps j'avais ressenti à plusieurs reprises ce désagréable picotement dans ma nuque, et à moins que ce soit une coïncidence -ce à quoi je ne croyais pas-, j'avais un admirateur secret très doué. Jusqu'à présent, je n'avais jamais réussi à déterminer qui me suivait. Je doutais que ce soit un humain car peu d'humains pouvaient ainsi me filer sans que je les repère. Mais celui qui m'épiait devait soit me suivre à grande distance, soit en hauteur. Dans le cas contraire, je l'aurais démasqué à force. Mais il fallait que je sois sur, et j'allais faire quelque chose d'assez risquer pour en avoir le coeur net.
-Suis-moi mon petit, murmurais-je.
Pénétrant dans la forêt, je me dirigeai tout de même en direction du manoir. Si mon fileur était doté d'un odorat développé, il aurait ainsi plus de faciliter à me suivre dans la forêt plutôt que dans une foule de personne. Mais ce serait plus facile pour moi aussi. Intentionnellement, je retirai ma capuche et pris un chemin plus long que nécessaire, commençant par être face au vent pour ainsi faciliter la tâche à mon admirateur. Après avoir marché pendant quelques temps, je bifurquai progressivement jusqu'à ce que le vent ne soit ni en ma faveur ou en ma défaveur. Une fois de plus je humai l'air, et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je ne flairai l'odeur que d'une chatte. Fronçant les sourcils, je fermai les yeux et me concentrant tout en posant une de mes mains sur un arbre pour dissimuler mon geste. Elle était seule, et n'était certainement pas uniquement une chatte. Pourquoi me filerait-elle sinon ? Les chats et les loups ne faisaient pas très bon ménage dans la nature. Une hybride donc ? Sous leur forme animale, il était plus difficile voir quasi-impossible de les distinguer de l'animal dont ils prenaient l'apparence. Sauf si on connaissait leur odeur au préalable. Elle était seule, et me suivait depuis déjà plusieurs minutes. Si c'était une partisane du Cercle et que les membres de ce foutu groupe ne m'étaient pas encore tombés dessus, peut-être me filait-elle pour connaître ma planque ainsi que l'emplacement d'éventuels autres rebelles. Auquel cas, je la traquerais et la tuerais sur le champ. Autrement, cette hybride présumée devait me vouloir quelque chose. Je pénétrai alors dans le manoir et refermai la porte derrière moi, me dirigeant vers une des seules pièces que je connaissais bien : le bureau. Je laissai intentionnellement la porte du bureau entrebâillée. J'y attendis quelques minutes, le temps de savoir si elle me suivrait ou irait chercher des renforts, et je comptais ressortir pour la traquer dans ce cas. Sauf qu'au moment où je me levai pour se faire, j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et je perçus les battements du coeur de la chatte qui me suivait.
Son odeur s'était faite un instant plus humaine, avant de recouvrer une saveur plus animale à nouveau. Elle avait du se Changer pour ouvrir la porte, et se dirigeait à présent vers moi. Elle arriva enfin à la porte du bureau, où elle se posta en attendant que je la remarque. Je levai les yeux vers elle, puis me redressai du bureau en croisant les bras. Avoir une conversation avec une chatte n'était pas très pratique en l'occurrence. Elle sembla comprendre le message implicite car elle reprit forme humaine et j'eus face à moi une ravissante femme nue tout en forme. Bien que les bras croisés, une certaine tension dans mes épaules indiquait que j'étais prêt à lui déchiqueté la gorge si jamais c'était nécessaire. Elle semblait s'approcher de la trentaine, et de sa forme animale persistaient ses oreilles et sa queue de chatte, noire comme la nuit. Elle s'adossa au mur du bureau, semblant aussi à l'aise que si elle était chez elle. Mon loup grogna de mécontentement et je faillis faire de même. Mais elle avait le mérite d'avoir remarqué que je l'avais repéré et laissé me suivre. Mais semblant ressentir l'atmosphère de méfiance qui m'entourait, elle leva les mains comme un gage d'innocence et prit une nouvelle fois la parole.
-Des rumeurs ? dis-je d'une voix mortellement calme.
Elle pénétra dans la pièce avec une assurance qui me dérangeait tout autant, et jeta un coup d'oeil aux documents sur le bureau. J'étais partagé entre l'agacement et le respect. Cela n'aurait pas été crédible si elle était arrivée tremblante comme une feuille de papier. Cette fois-ci cependant, je ne pus retenir un grondement d'avertissement, mes yeux virant au doré immédiatement. "Ancien Rebelle". Nous n'étions plus depuis un moment, mais elle connaissait ma condition et ne semblait pas surprise, sans pour autant être complètement affirmative. Tous les membres du Cercle me connaissaient au préalable et me reconnaitrait sans trop de peine, sans avoir à regarder des documents. Je devais remercier Natsume pour cela. Ce qui renforçait mon intuition qu'elle ne faisait pas parti de ces imbéciles heureux. Avec sa queue, elle poussa quelques documents que j'avais rassemblé sur de potentiels anciens membres intéressants, et quelques actions que nous avions fait, et se justifia de sa connaissance de toute cette histoire par un fait tout simple : peu de gens en effet s'occupaient de chat de gouttières. Mais à son assurance et à sa démarche, aussi arrogante et gracieuse que celle de l'animal qu'elle représentait, je devinais qu'elle était loin d'être sans abri. Ça ne changeait rien au fait que je n'aimais pas cela. Usant des avantages propre à mon espèce, je parcourus la distance qui nous séparait en une fraction de seconde et la plaquai contre le mur le plus proche en poussant un grondement menaçant. Ma main entourait son cou sans pour autant que cette prise soit réellement douloureuse ou gênante pour l'hybride. Cependant, sans que je ne m'en aperçoive, mes griffes étaient sorties et avaient éraflé le cou de la demoiselle. Une coupure tout à fait superficielle, qui fit cependant ruisseler une goutte de sang sur la clavicule de la femme.
-Vous devriez savoir que suivre et pénétrer sur le territoire d'un loup est dangereux. Audacieux, certes, mais dangereux néanmoins. Mais vous ne semblez pas avoir peur de mourir. Qui êtes vous ? Et pourquoi me suivez-vous déjà depuis un certain temps ? dis-je, descendant d'un octave. |
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