| par Invité Ven 8 Jan - 23:34
| Une nouvelle fois, on vota. Une fois redescendu, la tension était à son comble. Nous ne disions mots mais nous nous étions tous fait à ce même constat : l’un de nous au moins tomberait dans les prochains instants. Finalement, ce fut Pyro. Je l’avais aussi condamné, à quoi bon nier ? A mes yeux, elle n’était pas coupable cependant. C’était juste un élément qui gênait la cohésion du groupe, rien de bon ne pouvait malheureusement en résulter. Enfin, tout ça n’avait plus d’importance. J’arrive. Je fermais les yeux, tentant de détendre chaque fibre de mon corps.
La lumière disparut une nouvelle fois. Je reculai de quelques pas en sortant ma clé, la tenant, fébrilement, de mes deux mains. J’essayais futilement de voir dans la pénombre. Si seulement j’arrive à le toucher … Les secondes semblaient des minutes. La lumière revint, me faisant sursauter. Je pris quelques instants pour me rendre compte que j’étais en vie. Est-il mort ? Je remarquai alors le cadavre, pendouillant devant moi. A cet instant, se mélangea tristesse, joie et doute.
Joyeux car j’étais en vie. Triste à la vue du corps de Raphaëlle. Dans le doute car si j’étais encore en vie, c’était probablement que je n’étais pas un danger pour l’assassin. Était-ce cela ou peut-être avait-il peur de se trahir ? J’allais le lui faire regretter …
Bran prit ensuite la parole. Bien que son raisonnement eut été plausible et qu’il m’avait ouvertement provoqué, ce n’était pas ça qui me faisait fulminer de rage. Cinq morts ?! Silencieux, lui lançant un regard noir, je continuai de suivre son développement. Lorsqu’il monta dans la chambre, je profitais du fait que tous semblait le suivre pour vérifier une chose.
C’était probablement stupide et tiré de ce livre auquel je me rattachais depuis le début mais je devais le faire. Il y avait 11 couverts, ce qui convenait au 6 survivants et 5 morts, d’après Bran. Néanmoins, on était initialement 12. C’était le seul que l’on n’avait pas vu vivant, cela faisait-il longtemps qu’il était là, mort ? Après tout, son cadavre aurait put être déposé. Pourquoi 11 couverts pour 12 participants sinon ?!
J’arrivai finalement devant son corps, pris le temps d’adresser une prière sincère à l’homme allongé puis, m’appuyant sur son buste, je vérifiais son pouls. Aucun pouls, je m’en doutais, néanmoins, il était facile de bluffer. Je fis glisser mes mains autour de sa gorge avant de les resserrer fortement. Au fur et à mesure que les secondes passèrent, je sentais la tristesse remplacer peu à peu la colère. Une trentaine de seconde passèrent puis je retirai finalement mes mains, les laissant glisser le long de mon corps ainsi que quelques larmes. Je me relevai, pris quelques instants pour me ressaisir puis montai en direction de la chambre.
L’hybride venait à première vue d’achever son speech. « Six » dis-je dans un soufflement. Je me dirigeai vers Bran, le regard noir. Je l’attrapai vivement par le col de la main gauche. « Six » dis-je avec plus de hargne. « Six de nos camarades sont morts ! Comment as-tu put oublier ? » Ma main droite s’était instinctivement posée sur ma clé. Je le relâchais. Seuls ceux qu’il avait connu avaient une importante, pour lui ? « Peut-on croire les dires d’un meurtrier ? » Lâchais-je avant de partir de nouveau. Peut-être voulait-il nous faire croire que le meurtrier avait bel et bien perdu ses pouvoirs. Après tout, ces meurtres nécessitaient agilité, vitesse, force et son odorat aurait put l’aider dans le noir. Il accumulait toutes les capacités nécessaires !
Je m’installai à table, dans la salle à manger. Était-ce de la vraie argenterie ? Cela représentait notre seule chance de survie peut-être. La seule ? Non. J’avais emmené ma clé, en argent. Je doutais du fait que la maison tuerait le meurtrier même si on l’accusait tous. Le cas échéant, il faudrait être capable d’en finir nous-mêmes. Le meurtrier était-il seulement parmi-nous 5 ? Ils pouvaient nous mentir, nous laissant nous entretuer. Il pouvait feindre la mort ou se cacher même.
Si j’étais le seul debout, j’en aurais le cœur net.
Si le meurtrier s’en prenait au dernier survivant, tétanisé par l’horreur de sa solitude et la vue des cadavres, il gagnerait. Il fallait dès lors se préparer à être le dernier. Même en étant le dernier, cela ne serait peut-être pas finit.
Peut-être allais-je faire une chose insensée au prochain vote … |
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