Alors que j'étais perdu dans mes pensées, Alias reprit la parole.
« Je souhaite que le Cercle devienne votre maison Tomhas, tout comme il est devenu la mienne. » Mon cœur s'emballa. J'étais reconnu comme digne de rejoindre le Cercle par cette fabuleuse personne.
Une maison. Ces mots résonnèrent dans ma tête. Je n'avais jamais réellement trouvé ma « maison ». Durant mon enfance, j'étais le plus souvent chez Cathie mais cela ne faisait pas de cet endroit ma maison et je ne voyais ma demeure que comme un lieu où je pouvais dormir que comme une réelle maison. Bien que je m'étais installé, cet endroit austère et vide ne me semblait pas être ma maison. Peut-être que c'était ici, « ma maison ». Avait-elle saisit ce désir au plus profond de moi ou était-ce une coïncidence ? La réponse m'échapperait probablement pour toujours. C'était devenu « sa maison », j'aurais tant aimé avoir son pouvoir pour savoir toute sa vie et les pensées derrière ces mots.
Mais bon, après tout, la voix là pour ça, n'est-ce pas ?« Mais je dois vous mettre en garde : » Je repris un air un peu plus solennel et sérieux.
« la décision que vous allez prendre pourrait remettre en question ce que vous êtes réellement. Vous connaîtrez des déceptions, des pertes, des désillusions… » A ce moment là, et sûrement dans un excès de zèle, je me fis la promesse de toujours me battre pour ce que je considérais de juste. Peu importe ce que j'allais traverser, les changements qui m'arriveraient, je me battrais pour eux.
« Des déceptions, des pertes, des désillusions » n'était-ce pas ça la vie, en fait ? L'important étant de toujours se relever et pour ça, quoi de mieux qu'un but ?
« Alors ne soyez pas trop durs avec certains de nos membres. Tous ici n’ont pas eu la chance de choisir leur destin. Moi la première. » Parlait-elle de
ce membre en particulier ? C'était bien possible. Néanmoins, il était vrai que je voyais la majorité des rebelles comme des victimes du sort, peut-être en était-il autant des membres du Cercle. Je devrais faire attention à leur montrer une profonde compassion, à eux aussi. Je me questionnais d'autant plus sur le passé de mon interlocutrice. C'était aussi pour des personnes pour elle que j'avancerais, après tout.
« Cependant, si vous êtes toujours déterminé à vous lancer dans cette voie, je ne peux que vous apporter mon soutien le plus sincère. » Ces mots me firent retrouver le sourire que j'avais perdu sans m'en rendre compte. C'était une formulation bien commune mais je voulais croire en son authenticité. Je me sentais bien auprès de cette personne. Ce sentiment s'apparentait peut-être au don de Nina.
« Et peut-être même vous conseiller de rappeler Cathie auprès de vous. » Je ne m'attendais pas à ces mots. Cette femme avait le don de changer rapidement de sujet sans ne rien laisser paraître.
Heureusement que je ne buvais pas, pensais-je en souriant.
Soyons sérieux. Pourquoi une telle intervention ? C'était la seconde fois. J'admettais volontiers qu'elle s'inquiétait pour ceux partageant « sa maison » mais n'était-ce pas trop ?
« Vous ne vous le pardonnerez pas s’il lui arrivait quelque chose, à plus forte raison, loin de vous. » Ces mots me brusquèrent et mon rythme cardiaque s'emballa de nouveau. Que ferais-je si une telle chose arrivait ? C'était possible et je l'avais déjà envisagé même. Quelle serait ma réaction ? Arriverais-je à rester fort et à trouver la Paix qu'elle souhaitait ou deviendrais-je fou de rage ? J'avouai être pour le moins incertain de ma potentielle réaction. Alias avait touché un point important. J'avais peur de perde Cathie à mes côtés, à cause de mon incompétence ou de ma faiblesse, mais que ferais-je si la perdais à cause de cette peur ? S'ils l'attaquaient, ce serait ma faute ! Tout ce temps, je pensais qu'elle voulait me protéger mais peut-être me voulait-elle à ses côtés car c'est elle qui était en danger. Quel imbécile faisais-je ! Toujours à me préoccuper de ma petite personne.
Je me déteste ! Je releva mon regard jusqu'à celui de mon interlocutrice. Comment cela se faisait-il qu'elle voie plus que moi ? Qu'elle comprenne ma compagne plus que moi ? Qu'elle vivait ma vie mieux que moi-même ? Dans cette salle, c'était moi l'aveugle.
Imaginer la mort d'une personne proche est l'une des choses les plus horribles qui soit. Imaginer cette impuissance. Imaginer les funérailles. Imaginer ce vide. Je tenta vainement de serrer mon corps dans ma poitrine. Ce constat était violent mais je remerciais intérieurement Alias pour son aide : il fallait bien me faire ouvrir mes yeux perpétuellement clos.
« Je me trompe ? » Non, en effet, vous avez totalement raison. Je soupira légèrement. Les mains d'Alias étaient soulevées, au-dessus du bureau. Je me leva et les saisit.
« Je souhaite vous rejoindre. » Je me mordis légèrement la lèvre inférieure. Ces mots m'avaient échappés. Je souhaitais rejoindre le Cercle.
Je serra légèrement plus les mains d'Alias et reprit.
« Je souhaite rejoindre le Cercle et le soutenir de toutes mes forces. Je souhaite aussi aider le peuple et la Paix. »Je relâcha doucement les mains de mon interlocutrice.
La conversation continua légèrement, principalement pour échanger quelques politesses et je me retira. Avant de clore la porte, je m'inclina et déclara un simple
« merci » à Alias. Elle ne pouvait pas me voir et ce n'était qu'un simple mot mais, à mes yeux, ce n'était pas qu'un simple « merci » c'était l'un de ces « merci » quand on a aucun mot qui ne convient. Que tous mots supplémentaires seraient superflu et que toutes formules plus pompeuses rendraient moins authentique. C'était un « merci » venant de l'âme.
Je quitta le bâtiment l'âme légère et prit même le loisir de me retourner, une fois à la sortie, vers l’accueil pour lui souhaiter un
« bonne journée » bien trop enthousiaste. Au dessus de l’accueil trônait une grande affiche.
« La police et le Cercle recrute ... » On y voyait un homme se tenant droit dans un geste de salut. Il portait une tenue entièrement bleue, semblable à la mienne.
C'est donc pour ça ! Pensais-je avant d'éclater d'un rire franc et de sortir.
Une fois rentré, je m’empressai d'écrire une lettre à Cathie, racontant comme habituellement ma journée. Néanmoins, à contrario de mes habitudes, j'y laissa une seconde partie détaillant une demande.
Demande ? Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pensé à un mot si solennel.
C'est comme cette fois-là. Pensais-je, la tête dans mes pensées.
« Ne voudrais-tu pas me rejoindre à Avventura ? Je suis sûre que tu t'y plairas. De plus, j'ai un certain bleu à te montrer ! [...] »« Inventeur » ? C'était un titre bien trop noble. De plus, il nécessitait que je ne m'occupe plus que deux ayant le pouvoir et l'argent. Un mécanicien s'occupait de tous.
Puis je m'absenta pour déposer la lettre.
Une journée bien remplie ma foi. Que me réserve demain ?- HRP:
Désolé pour le temps de réponse, je n'ai aucune excuse valable, je m'en excuse sincèrement et humblement.
Je pense en avoir finit là pour ma part, à part si tu as de quoi relancer
En tout cas merci pour ce RP. En dire plus serait de trop, n'est-ce pas ?