| par Invité Mer 15 Avr - 23:25
| Une réaction épidermique, c’était pourtant prévisible, mais j’avais espéré autre chose. Mon sourire bienveillant ne s’effaça pas pour autant, et alors que Natsume prenait la poudre d’escampette en râlant, je me disais qu’il était plutôt bon pour comprendre quand il s’agissait de laisser les autres travailler. Et immédiatement après la disparition de ce dernier, le vampire semblait vouloir négocier, et il prit la parole et un vampire m’offrit un nom, mais qu’importait, son sort était entre mes mains, et si je n’avais aucun moyen de savoir si ce qu’il allait me dire, lui n’avait aucune garanti de pouvoir un jour cesser d’être dans ma prison. Elena Rockfield, eh bien nous verrions plus tard, pour l’instant je m’en moquais, un nom que j’offrirais à Natsume, au mieux. Il s’emporta pour obtenir mon sérum. Le fou, croyait-il vraiment que cinq minutes après le début de son calvaire ce dernier allait s’arrêter ? Erreur, et d’un geste assuré je lui enfonçais l’aiguille dans le cou et la vidait en lui adressant la parole, le forçant d’une main dans les cheveux à me regarder dans les yeux.
« Tu crois franchement que je vais arrêter de m’amuser ? Je te l’ai dit non ? Je vais t’offrir des douleurs inédites… Tout ce que tu as gagné c’est du sérum physiologique dans les veines, autrement-dit rien. Maintenant enfonce toi dans les abîmes du désespoir. »
Mes yeux virèrent au rouge, je le savais, et mon œuvre se fit alors, rien ne changeait, ses sens partaient loin, comme si la simple présence de l’eau dans son corps agissait comme un catalyseur, des délires sans sens aucuns. D’abord une vive douleur au crâne, puis des voix, trop de voix, des ombres indistinctes, des odeurs contradictoires. Des bouffées de chaleurs et des crises de tremblements de froid. Oui, comme était-ce possible qu’une simple dose d’eau puisse faire tout ça ? Il devait mentir ce drôle d’humain, mais comment faisait-il ? Je jouissais de le savoir aussi perdu, et d’un seul clignement d’œil je cessais le jeu. Je n’allais pas rester avec lui, je n’en avais pas envie, mais prenant chaque seringues, je les lui injectais lentement alors qu’il était encore sous le choc, forcément, comment pouvait-il avoir vécu tant de chose ? Mais je m’en moquais éperdument, bientôt la réalité et le cauchemar ne feront qu’un. Après avoir fini, je pris la porte tout comme Natsume, après avoir laissé échapper un petit rire. Il me questionna évidement, et je lui offris un magnifique sourire.
« Oui, j’ai mes informations, mais pas les vôtres. Enfin enquêtez tout de même sur une Elena Rockfield, il a attendu une poignée de seconde avant de répondre, il devait mentir, enfin peut-être pas sur toute la ligne. Un bar près du parc, mal fréquenté, et seulement la nuit. Trop de détails en une fois. Je pense qu’une des données pourrait être vraie, pourrait. Je ne saurais pas trop dire laquelle, mais je le saurais dans quelques jours. Un mensonge peut se tenir, mais pas en plein délirium, je le confronterais encore et encore, et vu la dose qu’il vient de prendre, son trip va durer un moment s’il ne tombe pas dans l’inconscience pour quelques heures. Un vampire est un sujet de choix, je ne saurais lui donner une dose létale. Désolé, je peux rien faire d’autre après cinq minutes. Mais bon, c’est mieux que rien, on sait qu’il ment, et que donc il a de l’espoir, c’est cet espoir que je dois détruire. »
Un léger sourire, un rire étouffé dans ma voix, je savais que je faisais preuve de trop d’enthousiasme. Pendant tout mon discours je désignais la pièce que je venais de quitter. S’il voulait aller voir son colis, il pouvait toujours. Et même s’il voulait essayer de l’interroger, il pouvait, tant qu’il n’influait pas sur son état mental. |
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