| par Invité Lun 22 Déc - 0:51
| Elle quittait la ville, l'aube illuminait son visage esquinté, laissant les premiers rayons frapper durement son épiderme noircit par la misère de la honte. Son corps n'avait pu tout régénérer, son cœur non plus d'ailleurs. Un sentiment d'abandon, ainsi qu'une impression de déjà vue pesaient de plus en plus lourdement sur ses épaules. Sans comprendre réellement pourquoi, elle aurait aimée se loger entre les bras solides de quelqu'un. Elle aurait aimée qu'on la réconforte, qu'on lui dise que rien n'était grave, que la vie ne cessait jamais d'avancer et qu'il fallait faire avec. Pourtant, l'idée que ce genre d'échappatoire ne lui était plus accessible ne cessait de la renvoyer dans l'ombre de sa culpabilité. Il l'avait torturé, humilié, interrogé il se montrait de plus en plus violent. Sans oublier qu'elle avait vue cette lueur dont peu pouvaient témoigner. Ce regard dénué de bonté, cette haine sans raisonnement, cette soif qui le poussait à éliminer l’insupportable. Allait-elle lui survivre la nuit prochaine? Pouvait-elle réellement le renvoyer à la poussière avant qu'il n'accomplisse ce qu'il désirait? Jamais encore, une créature de la nuit n'avaient réussit à lui poser autant de problème. Sa volonté était inégalée, les morts l'ayant précédés n'avaient jamais à ce point désiré. Ressasser tout ça, sur cette route froide, aux cailloux tranchants fit naître un amer sourire au coin de ses lèvres. Elle n'avait rien comprit, ni à lui, ni aux autres.
Fatiguée et blessée, l'ombre des arbres ponctuant le chemin menant aux vastes plaines encerclant la ville fut une aide précieuse contre laquelle elle alla se réfugier. Reprenant son souffle, en essayant de redonner un peu de cohérence au flot incertains de pensées qui la hantaient. C'est sans peine ni joie qu'elle s'adossa contre le tronc le plus épais s'offrant à elle, restant dans la continuité de l'ombre, préservé un faibles instants des rayons maudits de cet astre insensé. Elle ne cessait de penser à lui, chaque journée, chaque soir, chaque matin et après midi, rien non rien n'arrivait à lui chasser ce visage emplis d’incohérence. Ce caractère, bourru, avisé, malin et violent dénué de délicatesse. Se sourire qui en soit, n'allait qu'à lui. Pourquoi? Comment s'était-elle laissé dépasser à ce point par ce monstre? C'est ce qu'elle voulait pourtant, quelqu'un de puissant, quelqu'un dénué de mœurs sensibles. Elle voulait être protégée, accompagnée, elle voulait pouvoir redécouvrir ce monde à l'abri de toutes violences. Alors pourquoi s'acharnait-il? Ne lui avait-elle pas dit qu'il risquait de 'autodétruire à courir après ce passé? Maudit temps, maudites secondes, maudites heures composées de minutes qui s'écoulent sans relâche.
Les mains liées l'une à l'autre dans le bas de son dos, c'est alerte, qu'elle entendit des bruits de pas. Une silhouette aussi charmante que commune passa prêt d'elle sans qu'il ne remarque rien. Sans réfléchir, elle attendit qu'il fasse plusieurs pas avant de s'engager dans une filature sauvage. Mettant consciencieusement la plus grande discrétion entre chaque bond, elle échappa aux feuilles mortes, ainsi qu'aux branches cassantes. Les enjambant avec une délicatesse qu'elle seule se connaissait. Une brève heure passa, lorsque les arbres commencèrent à manquer elle dû abandonner l'idée de discrétion, se contentant de suivre son dos, ainsi que la direction du vent. Ce dernier semblait être venu en ce lieu pour pique niquer, malheureusement elle voyait bien qu'il lui manquait un atout indéniable pour complémenter sa cause. Ses lèvres laissèrent un ton narquois décorer son visage, pointant sournoisement le bout des oreilles. Après s'être suffisamment rapprochée, elle sut qu'il l'avait remarqué par son absence de concentration. Que pouvait-il bien arrêter de lire pour se contenter de la regarder? Elle ne devait ressembler à rien en plus! Qu'il baisse les yeux, il l'avait suffisamment reluqué maintenant! Quoi que? Puis ce qu'il insistait, elle allait lui donner une simple révérence, malgré ses cheveux ébouriffé, sa tenues de prisonnière en lambeau, ainsi que le petit coquard qui cernait son oeil gauche.
"Bonjour. Vous ... vous avez besoin quelque chose ?" lança l'élémentaire avec un air surpris."
Lui demanda-il après avoir lorgné sur ses pieds nues, se redressant promptement sans rougir elle se contenta de réfléchir puis haussa les épaules en gagnant sans la moindre gêne les côtés de l'inconnu. Pouvant finalement se reposer à l'ombre d'un des seuls arbres composant l'intérieur des plaines. Elle se sentit revivre, l'aube n'était pas le point le plus culminant du soleil, mais il savait faire son petit effet:
-Un peu de charmante compagnie m'ira bien et vous? Que puis-je faire pour un si bel homme?
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