Voilà le dernier carton, enfin. Je savais bien que j’aurai du engager des déménageur plutôt que de faire des allez retour de l’auberge à mon nouveau domicile, mais je n’avais pas envie de voir des gens toucher à mes affaires. D’autant que certaines sont des héritages de famille qui ont plusieurs siècles, et les démanageurs ne sont pas connues pour leur délicatesse naturelle. Maintenant que tout est dans ma nouvelle demeure je n’ai plus qu’à tout ranger. j’ai eu le bon goût de choisir un meublé afin de ne pas avoir de frais supplémentaire pour la meubler justement. Après deux heures de lutte acharné j’ai enfin réussi à rendre ma maison vivable, et y ajouté une touche personnelle afin qu’elle soit à mes couleurs. Si je me donne tant de mal c’est dans le seul but de faire illusion, le temps que je remplisse ma mission. J’ai déjà réussi à décrocher un poste de professeur de japonais à l’université ce qui me permet de me couvrir encore un peu plus. Maintenant que ma couverture est parfaite il faut absolument que je rencontre un membre des rebelles qui pourrait m’intégrer au groupe. Même si l’idée de rejoindre le cercle ne m’a pas totalement quitté je pense qu’il serait plus sûr de rejoindre le groupe de tueur, afin de mettre un terme définitif aux agissements du cercle avant de détruire moi-même les rebelles. Bon maintenant que tout est en ordre il ne me reste plus qu’à faire mes exercices du jour. Je me rends dans la salle qui sera plus tard ma future salle de sport, il faudra d’ailleurs que je pense à l’équiper. Corde à sauté, pompes, tractions, puis faire travailler les mollets, le fessier et les abdominaux pour terminer. Après deux nouvelles longues heures je suis totalement en sueur et mes muscles sont endoloris, mais j’apprécie l’effort. je suis obligé de maintenant des exercices de ce genre tous les jours afin de maintenir ce corps d’humain en forme. Je me dirige vers la douche et je laisse l’eau glacé coulé le long de chacun de mes muscles bandés qui se détendent petit à petit. Je me sèche les cheveux et je décide de me rendre au Bouken histoire de savourer une bonne bouteille de saké.

Je sors donc de chez moi et je commence à traverser les rues de l’Avventura. Je passe devant la forêt qui n’est pas loin de ma maison ce qui n’est pas un mal car comme ça je pourrai allez courir tous les matins pour me tenir en forme. Même si je ne fais des exercices physique que tous les deux jours, je vais courir chaque matin en forêt, et je m’arrête souvent en plein milieu afin de faire des exercices de méditation ce qui me permet de préserver l’harmonie en moi et de ne pas céder à mes follies meurtrières. Je suis sorti de mes pensées par les pas pressée d’une personne qui semble paniqué. Une jeune femme blonde cours en direction de la forêt comme si elle fuyait quelqu’un, pourtant il n’y a personne derrière elle. Voilà qui est bien intéressant, je me décide donc à la suivre afin de savoir ce qui se passe. En me camouflant dans les ténèbres je suis la trace de la jeune femme qui après quelques pas s’arrête soudain. J’ai maintenant devant les yeux un spectacle des plus intéressants, le sol s’ouvre sous elle et une créature massive s’échappe des ténèbres. Il prends la femme aux cheveux d’or sur ses épaules puis cette dernière redescent tandis que le trou se referme sous les pieds du monstre. Cette bête se met d’ailleurs à parler :

« Bordel ! C’est que tu réussirais à me garder prisonnier, gamine ! »

Il lève ensuite la pate pour tenter de l’abbatre sur la jeune femme qui esquive sans mal cette attaque maladroite. Mais qu’est-ce que c’est que ce truc, une invocation ? Si c’est le cas elle n’a aucun contrôle sur son démon. La bestiole reprends alors la parole :

« Je veux du sang et de la chaire ! Arrête de trainer ! »

Tiens donc voilà qui devient intéressant. La bête compte tuer ce qui ne fera que me donner plus de force, je vais la suivre afin de me nourrir à la fois du désespoir de la jeune femme tout en profitant du chaos que va infliger le créature. J’éprouve tout de même un peu de pitié devant la jeune femme qui ne semble pas être en mesure de contrôler le monstre devant elle. La créature s’élance alors vers le milieu de la forêt et c’est à ce moment que je vois que la jeune femme est relié à la créature par une chaine magique. Au premier abord on dirait une chaine normal mais quelque chose me dit que tout comme la créature la chaine n’a rien de banal. La femme cour derrière son invocation et finie par trébucher sur une racine qui dépassait du sol. Les monstre n’en tient pas compte et continue de trainer sa Maîtresse derrière lui. Je ne sais pas pourquoi j’interviens, mais je ne peux décemment pas rester la sans rien faire. pourtant je suis loin d’être el chevalier blanc qui va au secour de la veuve et de l’orphelin, mais cette jeune femme dégage quelque chose qui m’attire irrémédiablement et je vais donc à son secours. En accentuant au maximum ma vitesse je me matérialise devant la bête l’obligeant à se stopper.

Nous nous regardons pendant un court instant, chacun jugeant celui qui lui fait face. la tension est maintenant palpable et je sais que ce monstre compte bien s’en prendre à moi, il ne cherche même pas à masquer son agressivité. Il va passer à l’attaque d’une seconde à l’autre pourtant je suis prêt, et toujours aussi impassible. Mon visage affiche un air totalement désintéressé malgré le caractère sérieux de ce qui se passe en ce moment. Et comme je l’avais prédit la créature se lance sur moi mais avant qu’elle n’ai pu m’atteindre je me suis déjà dématérialisé et placé derrière elle. C’est à ce moment là que je m’adresse à la créature :

“C’est donc ainsi que tu traites ta Maîtresse démon ?”

Je me retourne vers la jeune femme afin de l’aider à se relever, quand soudain je croise son regard d’un bleu totalement déstabilisant. Son regard est enpreint à la fois du pureté et de démonisme, c’est à ni rien comprendre. Comme toujours j’affiche mon air ennuyé comme si rien ne venait de se passer, et je temps alors une main secourable à la jeune femme pour l’aider à se relever. Je ne sais toujours pas pourquoi j’agis ainsi mais cette jeune femme m’intrigue au plus haut point.

Je me met sur la trajectoire de la créature démonique afin de stopper sa course. Je ne suis pas sûr qu’elle va s’arrêter mais je compte sur l’effet de surprise de mon apparition pour lui faire stopper sa course. C’est en effectivement ce qui se passe, le démon s’arrête et me toise, et j’en fais autant. Je ne connais rien de mon adversaire, ni ses points forts ni ses points faibles. Mais d’après ce que j’ai pu voir il n’est pas plus rapide que moi si j’augmente ma vitesse primaire. Mais je peux mon tromper donc il faut que je reste prudent. Pour ce qui est de la force au vu de sa taille je ne pense pas pouvoir l’égaler en force, là encore je peux me tromper, il faudra que je pense à évaluer cette dernière. Quand l’agressivité du monstre atteint se paroxysme il bondit sur moi, mais bien trop tard car avant qu’il ne m’atteigne je me suis fondu dans les ténèbres de la nuit qui débute pour réapparaitre ensuite derrière lui. Je fais ensuite savoir au monstre qu’il ne doit pas traiter sa Maîtresse de la sorte. La jeune femme toujours au sol me regarde alors avec les yeux ampli de larme de sang. Est-elle blessée ? Non je ne pense pas. Voilà une particularité des plus bizarres mais soit. Une chose est sûr ses yeux reflettent deux émotions très distincte, la première la supplication comme si elle voulait que je m’en aille, et la seconde plus enfoui mais présente quand même une certaine cruauté. Je n’en tient pas compte car après tout je suis également quelqu’un de cruel, et aussi puissante soit-elle la créature invoque ne m’effrai pas, au contraire, c’est un combat qui pourrait être divertissant. Je tends ma main à la jeune femme pour qu’elle se remette debout mais quand elle allait la saisir la créature reprends alors la parole :

« Maîtresse ? Tu te prends pour qui morveux ? Apprend à rester à ta place. »

Sa voix pourrait donner froid dans le dos à presque n’importe qui, seulement comme je ne suis pas familier avec les émotions ça ne m’atteint pas. La jeune femme par contre perturbée par l’intervention de son monstre renonce à prendre ma main et se remet debout toute seule. La bête dans mon dos se retourne alors et tente une attaque je n’aurai aucun mal à esquiver étant donné la vitesse dont fait preuve la créature, mais c’était sans compter la jeune femme qui me pousse alors hors de porté et la patte du géant ne fait que m’effleurer. Je m’apprête à retourner près de la jeune femme quand celle-ci me crie alors :

« Non ! Fuyez ! Ne restez pas là ! »

Elle retourne ensuite près de son démon. C’est très chevaleresque de sa part mais je n’ai pas l’intention de partir. Elle tente de son côté de distraire le démon sans doute pour me laisser le temps de partir bien que je n’en ai absolument pas l’intention. Le démon la coupe sans la laisser finir, il se fiche complètement des autres proies maintenant que je suis là, et ça tombe plutôt bien, un peu d’exercice supplémentaire ne me fera pas de mal. De plus j’ai toujours adoré combattre, et plus mes adversaires sont puissant plus je prends de plaisir. Toujours aussi neutre et désintéressé mon regard se pose sur la créature qui avec une délicatesse ne lui appartenant pas il prends en main la jeune femme et la dépose sur son épaule. Le démon reporte alors à nouveau son attention sur moi en me disant :

« Aller viens là, gamin. Que je te montre qui est le maître ici. »

Mais avec grand plaisir mon gros, seulement il serait dommage que le combat soit illégal je vais donc me hisser à ton niveau. Non je ne vais pas me transformer tout de suite, je pense que je peux l’avoir en me servant uniquement de Muramasa. Je l’invoque alors comme d’habitude, je tends les mains comme si je portai une épée imaginaire et je m’exprime alors avec, contrairementà d’habitude, une voix plate mais un ton ampli de méchanceté et de cruauté :

"Korosu ... Muramasa"

Ce qui signifie en Français : “Tue Muramasa”. Le sabre se matérialise alors dans mes mains. Muramasa est une épée de 90cm de lame en argent pur. C’est d’ailleurs une arme redoutable contre les lycans. Mais en plus de cette particularité elle est également ensorcellé. En effet Muramasa se nourrit du sang de ses adversaires ce qui la rends quasi incassable et toujours aiguisé à souhait. C’est le jour où elle m’a choisi que j’ai enfin compris l’étendue de ses pouvoirs et que j’ai arrêété de la considéré comme une simple épée, mais comme une alliée à part entière. Et c’est aussi ce jour là que j’ai compris ce que voulait dire ne faire qu’un avec son arme. Ma virtusosité au maniement du sabre déjà excellent avant mon union avec Muramasa est ensuite devenu légendaire par la suite.

Je dégaine mon sabre tout en gardant le fourreau dans la seconde main et je m’élance vers la bête. j’esquive sa première attaque ce qui me laisse une ouverture me permettant de faire une belle entaille relativement profonde sur la patte avant droite. Ce que je n’avais pas prédit par contre c’est avec quelle rapidité elle contre attaque en tentant de me donner un coup de griffe. Je bloque cette attaque avec le fourreau mais sous la force de l’attaque je suis propulsé en arrière. Je réussi à retomber sur mes pieds malgré tout et ceux suite à ma connaissance parfaite des arts martiaux, une chance pour moi. Je ne me suis donc pas trompé cette créature fait preuve d’une force phénoménal, je ne pourrai pas la battre sur ce terrain là. Je vais devoir la prendre de vitesse. Je m’apprête à attaquer une nouvelle fois à pleine vitesse cette fois quand je constate que la jeune femme saigne également du bras. La blessure est identique à celle que j’ai infligé à la créature, je stoppe alors mon attaque tandis que Muramasa se nourrit du sang le recouvrant en l’aspirant en son sein.

J’invoque le sabre maudit afin qu’il m’épaule dans ce combat. Je ne tiens pas à me transformer tout de suite. Je veux d’abord mesurer de quoi est capable mon adversaire. Mais au vu de sa carrure je sais qu’à main nu tant que je ne suis pas transformé je n’ai aucune chance donc je vais combattre avec Muramasa. Au vu des cratères qu’il laisse dans le sol à chacun de ses coups je devine que sa force est supérieure à celle que je peux produire, mais je veux en savoir plus afin de pouvoir anticiper ses mouvements une fois que le combat sera devenu sérieux. Le démon me regarde maintenant que je tiens mon sabre que je dégaine sans attendre. Muramasa tremble d’ailleurs d’excitation, il ressent donc la puissance de se monstre et me fait savoir qu’il est impatient d’en découdre. Nous rentrons en communions tous les deux tandis que la bête s’adresse à moi :

« Et tu comptes faire quoi avec ton cure-dent, gamin ? »

Un cure dent ? Vraiment ? Ces termes me font sourire intérieurement bien que je conserve le masque d’indifférence qui me caractérise. Même si je suis toujours excité par un combat difficile mon cœur ne s’accélère jamais et je conserve un calme hors du commun. Donc le démon en face de moi veux tester les capacités de mon épée, et bien qu’il en soit ainsi. Il ne fait jamais sous-estimé une arme maudite, mais après tout il ne connait sans doute pas la légende des armes Muramasa. Elle s’appelle ainsi car c’est le nom du sorcier qui les a forgé et ensorcelée en leur donnant également une conscience. C’est d’ailleurs parce qu’elles ont une conscience que tout le monde n’est pas capable de les manier. Seul un véritable démon reconnu par la lame sera en mesure de la manipuler avec agilité et de rentrer en communion avec cette dernière pour dépasser le stade du simple virtuose. Il est temps maintenant de montrer à ce petit ce que nous sommes capables de faire. Nous ne pouvons sûrement pas rivaliser avec la force alors usons de la vitesse. Je m’élance alors avec agilité et j’esquive le premier coup de mon adversaire avant de lui asséner un coup de sabre bien placé. Ensuite je vois sa seconde attaque mais plutôt que de l’éviter je la part avec mon fourreau et je suis alors propulsé à plusieurs mètres mais je retombe quand même sur mes pieds.

Notre échange de coup se poursuit alors, je me prends de violent coup car je prends soin de ne pas abuser de mon pouvoir afin de pouvoir l’utiliser si jamais je dois me transformer pour me battre à fond. De fait je ne suis pas toujours en mesure d’esquiver les attaques de mon adversaire. Seulement lui aussi se prends plusieurs coups et notre échange commence à se prolonger. Finalement le monstre commence à se reculer afin de lécher un peu de mon sang qui est sur ses griffes. Tandis que Muramasa se nourrit lui aussi du sang de l’animal. Seulement je me rends compte que chacune de mes attaques atteint la jeune femme que j’étais venu protéger à la base. Ils sont donc liés à l’un à l’autre et ce que je fais au démon se répercute sur la démone. Cela est ennuyeux. Si je passe véritablement aux choses sérieuses je risquerai de la tuer et ce n’est pas véritablement ce que je veux. C’est d’ailleurs à ce moment que la darkness s’adresse à son démon pour lui demander de descendre et je vois alors l’étendu des dégâts. Elle saigne abondamment du bras et est blessée tout comme son démon à chaque endroit ou mon sabre l’a entaillé. Le démon ne semble pas s’en soucier plus que ça même s’il dépose quand même la jeune femme à terre. Tandis qu’il s’éxécute il s’adresse alors à moi :

« Alors, on faiblit gamin ? Cinq minutes de combat et tu n’en peux déjà plus ? T’aurai p’tre dû écouter l’autre sotte. »

Je reporte alors mon regard toujours aussi dénué d’expression et d’intérêt vers le monstre et je le regarde d’un air ennuyé. Je ne réponds pas à sa provocation car elle ne m’atteint absolument pas. Je n’éprouve pas de sentiment et cela est un avantage. Je ne ressens ni peur ni vanité. Je considère mes adversaire avec respect ce qui m’évite de les sous-estimer. Mais la provocation n’a absolument aucun effet sur moi. Et même si j’ai plusieurs blessures je sais que j’ai bien économiser ma capacité et que si je me transforme je pourrai alors en user et en abuser afin de mettre un terme à ce combat. Non ce qui me gène c’est que chacun des mes attaques touche la darkness. Il n’y a donc pas moyen de tuer son démon s’en m’en prendre à elle ? C’est très contraignant. La jeune femme reprends alors la parole en s’adressant une nouvelle fois à son démon :

« Stop... Tu as eu du sang et de la chair... Pars maintenant ! »

Son ton se veut sans doute autoritaire mais il manque singulièrement de fermeté et je doute que le démon lui obéisse. Mais après tout je me trompe peut-être. Mais je sais que moi dans le cas où je serai invoqué par quelqu’un et qu’il me donnerait un ordre ainsi je n’en aurai que faire. Et comme je le pensai le monstre ne semble pas vouloir l’écouter mais contre toute attente il lui répond alors :

« Ce n’est pas ton sang que je veux Lily. »

La bête montre plus de respect envers sa Maîtresse que je ne l’ai pensé au début. Et la jeune femme ne cesse d’être blessée. Je ne peux plus me permettre de combattre se monstre à moitié je dois y aller à pleine puissance, mais si je le fais je risque de les tuer tous les deux et c’est quelque chose je souhaite éviter. La jeune femme me sors une nouvelle fois de mes réflexions :

« Alors arrête de te faire toucher. »

La jeune femme confirme alors ce que je pensai. Elle subit chacune des blessures de son démon. Vu la force qu’il possède il ne doit pas en subir souvent, mais cette fois il se retrouve à l’Avventura et il aura beaucoup d’autres adversaires de ma trempe. Je décide donc de mettre un terme à ce combat pour ne plus blesser la jeune femme. Je regarde toujours le monstre avec désintérêt je m’adresse alors à lui de mon ton habituellement ennuyé et posé :

« Le combat est terminé. Le jour où tu seras en mesure de te battre sans blesser ton invocatrice je serai alors heureux de donner mon maximum en t’affrontant. Mais pour l’instant je ne veux plus la blesser.»

Je fais ainsi comprendre au monstre que je n’ai pas donné le maximum de mes capacités. Je suis également persuadé que lui non plus ne c’est pas battu à fond. Par contre je ne sais pas si il va accepter que le combat s’arrête ainsi. En fait non je suis sûr qu’il ne le voudra pas mais je ne lui laisse pas vraiment le choix. S’il tente de m’attaquer à nouveau je me fondrais dans les ténèbres autant de fois qu’il le faudra pour esquiver ses coups. Je ne pourrai pas lui en porter ainsi mais comme j’ai décidé de ne plus blesser la darkness c’est la meilleure solution. J’accompagne d’ailleurs mes mots en rengainant mon sabre qui s’évapore alors retournant dans les ténèbres. Je me tiens prêt à esquiver toute attaque en disparaissant dans les ténèbres.

Alors que j’annonce au démon que je ne compte pas continuer le combat car je ne souhaite pas blesser d’avantage la jeune femme il émet alors un rire mauvais. Pourquoi je ne souhaite pas blesser la jeune femme ? Je ne saurai le dire, quelque chose en moi me pousse à lui venir en aide mais je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que son caractère me rappelle un peu celui d’elle ? Peut-être en effet que c’est du à cela. Toujours est-il que sans raison particulière j’ai décidé de venir en aide à la Darkness dès que je l’ai vu en mauvaise posture. Je rengaine mon sabre qui comprends alors mes semblants de scrupules et qui accepte de s’en retourner vers les ténèbres. Le monstre n’est vraiment pas content, et une fois de plus il tente de me provoquer vainement. Je le regarde tandis qu’il me parle de mon regard complètement désintéressé. Je lis dans ses yeux qu’il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il me croit vraiment si faible ? Je n’ai pas usé de la moitié de mon potentiel lors de ce combat. Cela dit je ne doute pas que le monstre n’est pas à son maximum non plus. Mais si je me bat alors sérieusement et sous ma véritable forme alors le combat deviendra sérieux et je risque de les tuer tous les deux. Lui ne mérite pas mieux mais la jeune femme le suivrai dans l’autre monde.

Le démon se lance alors sur moi avec plus de vitesse qu’auparavant, seulement il n’est toujours pas en mesure de m’égaler sur ce niveau là. C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de m’en sortir pas trop mal lors de notre combat sous forme humaine. J’ai économisé mon pouvoir au maximum ce qui m’a valu pas mal de blessures mineures. Mais même en augmentant légèrement ma vitesse je peux esquiver aisément ses coups en me fondant dans les ténèbres. Ses coups de griffes et de crocs frappent alors dans le vide. Et plus il me rate plus il s’énerve et plus il frappe fort mais perd en vitesse à chaque fois. A ce rythme là il se fatiguera bien avant moi. Toujours impassible quand je réapparais je le regarde avec ennui ce qui à n’en pas douter ne fait que l’énerver encore plus. Il me traite alors de lâche. C’est amusant comme les créatures qui ne parvienne à prendre l’avantage sur leurs ennemis les traites de lâche quand ces derniers esquivent. N’empêche que j’aurai bien aimé poursuivre ce combat. Si seulement la jeune femme n’était pas physiquement rattaché à cette créature je pense que je sera alors passé aux choses sérieuses histoire d’instaurer un peu la peur dans les yeux de ce monstre alors qu’il serait justement sous le joug de mon katana.

Il frappe encore et encore dans le vide quand soudain la jeune femme s’effondre sur le sol, épuisé non seulement pas les forces que lui puise sans doute le démon mais également les blessures que je lui ai infligé malgré moi. La créature reproche alors à Lily de se montrer trop faible et il disparait s’en retournant dans les ténèbres. Je m’approche alors de la jeune femme en analysant rapidement quelles sont ses blessures les plus grave. Et je la vois se tenir le bras, c’est donc ma première attaque qui lui a causé le plus de dégâts. C’est vrai que comme j’ai pris le démon par surprise il n’a pas eu le temps de se déplacer pour que le coup soit moins grave comme il l’a fait à chaque autre coup de sabre. Je continue de m’approcher d’elle et je m’accroupi alors pour me mettre à sa hauteur et en savoir plus sur son état. C’est alors qu’elle reprend la parole :

« Pourquoi être resté ? Ne pas être parti ? Il aurait pu vous faire bien plus mal... Il n’a fait que jouer avec vous... »

Ca m’avait déjà choqué plus tôt. Une Darkness qui ne voulait pas faire de mal à son prochain. C’est plutôt rare, encore une fois elle s’est inquiétée pour moi. C’est mignon mais je n’ai pas besoin de ce genre de considération je sais très bien me défendre tout seul. Elle attend toutefois une réponse mais l’heure n’est pas à la parlotte. Il faut d’abord s’occuper de son bras. Heureusement pour elle j’ai toujours de quoi soigner de grave blessure sur moi. Un onguent que je fabrique moi-même. Ce dernier fabriqué avec des plantes a la particularité de stopper rapidement les hémorragies et selon les gravité de la blessure il ne laisse pas de cicatrice. Je ne laisse cependant pas le temps à la femme toujours assise par terre de protester. Je lui saisi le bras et commence à étaler un peu de mon produit sur son bras. Je me relève ensuit et me retourne pour enfin lui répondre :

« La douleur ne devrait pas tarder à disparaitre. Pour ce qui des raisons qui m’ont poussé à vous venir en aide je dirai simplement que vous me rappelez quelqu’un. Enfin pour ce qui est du démon, nous étions deux à jouer, lui comme moi étions encore loin de notre maximum. »

Je n’en dis pas plus, je suis de toute façon persuadé qu’il ne sert à rien de raisonner la jeune femme pour lui faire comprendre que je ne risquai pas grand chose à combattre ce monstre. Elle n’en croirait rien, mais elle se rendra rapidement compte qu’à l’Avventura nous sommes tous très fort et que son monstre ne pourra pas se faire autant plaisir qu’ailleurs. Enfin si ça se trouve elle vie là depuis longtemps. Après tout c’est moi qui suis nouveau dans ce coin donc je ne connais pas encore tout le monde. Je me tourne à nouveau vers la jeune femme plongeant mon regard émeraude dans le sien, duquel il restait encore la trace des larmes de sang qu’elle avait émise plus tôt. Je lui tends alors une nouvelle fois une main pour l’aider à se relever. Et cette fois je me présente :

« Ryuku » .

Je saisi, sans lui demander son avis, le bras de la jeune femme, qui au contact fait une petite grimace, toutefois elle n’essai pas de se dégager, elle se laisse simplement faire. Je m’attendais à une protestation, elle est donc naïve au point de faire confiance au premier venu ? En même temps je viens de me battre pour lui venir en aide, donc si j’avais voulu la tuer ce serai déjà fait. Je n’ai pas pour but de lui faire du mal, au contraire si je lui prends le bras c’est simplement pour lui mettre une pommade de ma conception qui non seulement stoppera l’hémorragie mais qui en plus fera en sorte qu’il ne reste aucun trace de la blessure une fois cette dernière cicatrisé. Comme la jeune femme n’est pas sensible à l’argent elle ne risque pas de conservé de marques durables. Je remonte un peu la manche du chemisier ensanglanté de la jeune femme afin de pouvoir atteindre la plaie sans mal. Je sors de ma poche l’onguent dont j’ai le secret et je commence à en appliquer généreusement sur le plaie de la jeune femme. Tandis que j’applique le produit avec douceur la jeune femme m’offre un sourire du coin des lèvres. Une fois la plaie allègrement recouverte de ma mixture aux herbes je bande le bras avec un pansement que j’ai également dans ma poche puis je rabats la manche avant de me relever et de tourner le dos à la jeune Darkness. J’explique alors Lily que sa blessure ne la fera bientôt plus souffrir et à ce moment je n’ai aucune réaction, je poursuis alors afin de lui répondre, je lui explique toujours du même ton plat et ennuyé que je me suis battu pour et contre elle car elle me rappelle quelqu’un. C’est à ce moment là que dans ses émotions se mêle surprise, tristesse et compassion. C’est la première fois que je rencontre un Darkness qui éprouve de la compassion, mais soit. Elle me dit alors :

« Je vois... Alors merci... »

Toujours le dos tourné à la jeune femme j’applique un peu de ma pommade sur mon torse, endroit que Zehel est parvenu à toucher. Il est muni d’une force incroyable équivalente voir supérieur à celle d’un Lycan. Il n’y a qu’un seul lycan qui doit avoir plus de force, il s’agit de Bran qui lui aussi fait preuve d’une force considérable. Mais en plus Bran contrairement à Zehel il est assez rapide. Je ne sais pas lequel des deux est le plus dangereux. Au moins contre Bran j’ai l’avantage de mon Muramasa, alors que Zehel n’y ai pas plus sensible qu’une personne normal. Je me retourne vers la jeune femme et je lui tends une main secourable afin de l’aider à se relever. Elle me regarde un court instant puis ce décide alors à saisir ma main pour se relever doucement. Je l’avais déjà remarqué tout à l’heure mais là c’est encore plus flagrant. Sa peau est très douce, ce qui est totalement contradictoire avec le monstre qui est sorti d’elle il n’y a pas si longtemps. C’est frappant mais pas désagréable. Maintenant qu’elle est debout je lui lâche la main afin de ne pas paraitre impoli. Tout en l’aidant à se relever je lui ai dit mon nom, ou du moins le seul nom qu’il me reste c’est à dire Ryuku, ce qui signifie dragon de la mort dans la langue Française. Elle se présente à son tour :

« Lily. »

Je le savais déjà car j’ai entendu toutes les conversations qu’elle a échangées avec son monstre. Donc ce n’est pas vraiment une surprise. Même si encore une fois ce nom m’évoque bonté et douceur ce qui est en total désaccord avec sa race. Il existe quelques Darkness qui tourne le dos à leur destiné et se mette à faire le bien. Je ne comprends pas vraiment pourquoi car même si nous pouvons survivre d’une alimentation normale il est quand même bien meilleur de se nourrir du chaos et de la peur des gens. Mais la jeune femme me sort de mes pensées en reprenant la parole :

« Qu’est-ce que vous m’avez mit sur le bras ? Ca semble fait maison... »

Il s’agit simplement d’un mélange d’herbe médicinal qui je dois dire sont assez dur à trouver dans le coin. Alors qu’au japon on en trouve presque partout, j’ai du faire pas mal d’herboriste pour pouvoir enfin les dénicher. Je regarde à nouveau la jeune femme en plongeant mes émeraudes dans ses océans :

« Un onguent de ma fabrication, ces corps humains sont si faibles qu’il faut bien quelque chose pour pouvoir les conserver dans un état potable. Vous habitez en ville ?»

Je fais effectivement référence à nos apparences humaines qui sont aussi faible que des humains. Bien sûr quand nous pouvons nous nourrir des pouvoirs de la nuit ou du malheur d’autrui il se renforce un peu mais ne valent toujours pas nos véritables apparence. En tout cas pour moi c’est le cas. Je ne sais pas si la jeune femme à une seconde transformation ou si elle est juste avec Zehel. Je lui demande ensuite si elle est du coin histoire de me faire une idée d'à qui j'ai à faire. Après tout, je me suis posé la question à un moment donc je peux bien le lui demander.

Après un court moment je réponds à la jeune femme. Je lui indique que la pommade que je lui ai passée sur le bras avec douceur est en fait un onguent de ma fabrication. Une méthode médicinale que je tiens de ma mère. En effet après chacun de mes entrainements avec mon père ou mon maitre d’arme ma mère ne cessait de devoir me soigner. Je revenais avec des bleues ou avec des coupures un peu partout sur le corps. Heureusement ma mère bien qu’elle ne pratiquait pas était une grande doctoresse qui pouvait faire en sorte que chacune de mes blessures ne me laisse pas de trace. Quelques années plus tard, une fois que j’eu maitrisé toutes les techniques de combat aussi bien à main nu qu’au sabre ma mère devait cette fois s’occupé de mon père et de mon maitre d’arme. Les rôles étaient inversés. Avant que je ne quitte le seigneur et que je devienne un rônin je suis passé voir ma mère pour lui faire mes adieux et c’est à cet instant qu’elle me donna la recette de cette onguent miracle. Il m’a bien servi dans de nombreux combats, car non seulement il me permettait de me soigné mais également de sauver nombre de mes compagnons d’armes. Bien que je sois un prodige dans les combats je ne peux pas tout faire tout seul, toute aptitude aussi puissante soit-elle à ses limites. Preuves en est d’ailleurs. Le monstre que je viens de combat avait un temps limité au sein de notre monde, et de fait il ne peut tenir un combat trop long avant de devoir s’en retourner vers les enfers. Ma propre capacité me permettant d’intensifier ma vitesse ma force ou chacun de mes autres sens possède également une limite, une limite de temps c’est pourquoi je m’économise lors de chaque combat. Je précise ensuite à la jeune femme que nos enveloppe humaine sont très faible et beaucoup plus fragile que nos nouvelles apparences démonique. Elle me répond alors après une courte réflexion :

« Ces corps, aussi faibles soient-ils sont peut-être là pour que nous nous souvenions de ce que nous fûmes autrefois... »

Je ne suis pas sensiblement différent à celui que j’étais avant de mourir. Je suis peut-être plus fort encore que je ne l’étais en tant qu’humain, c’est même une certitude. Mais pour ce qui est de mes convictions j’ai conservé le nom qu’on m’avait donné. Ryuku, dragon de la mort dans la langue ici pratiqué. Bien que cette fois je ne tue pas par plaisir, contrairement à avant. Maintenant je tue par nécessité, cependant je me délecte avec plaisir de la peur, des pensées noire des mes adversaires. Enfin je parle de nécessité mais je tiens également à exterminer les deux clans qui se mène une guerre sans fin dans cette ville. C’est ma mission en tant que Darkness, et pour ce faire il est évident que je devrais continuer à combattre et à tuer. Il n’y a rien que je regrette de mon ancienne vie, la seule chose que je ferai différemment c’est que je ne quitterai pas la femme que j’aime par peur de devenir faible. Si le monde m’offre à nouveau l’opportunité d’aimer comme je l’ai aimé alors je vouerai ma vie éternelle à la protéger, à l’aimer et à la chérir. Revenons à la conversation.

« Je ne suis pas bien différent de celui que j’étais autrefois. Je dirai peut-être que maintenant que je suis un démon je suis plus humain que jamais. Quelle ironie »

Plus humain car je ne tue plus par plaisir mais par nécessité. Je me demande si cette femme est du coin. Si c’était le cas je pense que quelqu’un aurait déjà du se rendre compte du démon qu’elle abrite et pourtant je n’ai eu vent de cela nulle part. Mais en même temps est-ce que ce monstre laisse des témoins vivants ? J’en doute fortement. Et pour ce qui est de ma présence en ville je suis ce qu’on appelle un nouveau. Cela ne fait que quelques semaines que j’habite ici, il n’est donc pas surprenant que je ne sois pas encore au courant de tout. Je lui pose quand même la question. Elle me répond alors :

« J’ai un appartement en ville. Mais vous avez déjà suffisamment été gentleman avec moi pour me raccompagner ! »

La même intonation et le même sourire taquin. Alors que jusque là je la regardais dans les yeux je détourne mon regard. Je ne peux soutenir le sien si ressemblant à celui qu’elle m’offrait quand elle se moquait de moi. Je m’excuse cependant toujours sur la même intonation que précédemment :

« Pardon, mais vous lui ressemblez tellement. »

Cette jeune femme est pourtant complètement différente de la princesse que j’ai aimé, et tellement ressemblante à la fois. Elle a des expressions que la distingue clairement d’elle, tandis que certaines de ses faciès la fait lui ressembler sans se tromper. Passons car la jeune femme reprends la parole je n’ai pas besoin de penser à cela.

« Vous avez semblé surprit que je prenne votre défense... Est-ce que vous pensez que nous ne pouvons pas faire le bien ? Parce que nous sommes revenus démon ? »

Oui cela ma surprend qu’elle décide de me sauver la vie. Pourtant j’en ai fait autant en l’épargnant à mon tour en quittant pourtant un combat des plus inspirants. Cependant je n’ai pas de réponse toute faite cette fois. Je pèse alors chacun de mes mots dans ma tête avant de lui répondre en conservant toujours ce détachement qui ma caractérise :

« Je pense que le choix nous appartient. Un démon est maléfique par définition, mais alors pourquoi nous avoir laissé notre libre arbitre ? Je pense que la décision nous revient de faire de nos nouvelles capacités bien ou mal. »

Je reporte alors de nouveau mon regard sur la jeune femme qui cette fois à abandonné le sourire taquin que malgré sa beauté je ne pouvais supporter.

Je fais une remarque sur la faiblesse de nos corps et la jeune darkness ne tarde pas à me faire connaitre son point de vue. Elle me dit que ces corps servent peut-être à nous rappeler ce que nous étions quand nous étions vivants, humains. Je ne peux croire cette hypothèse c’est surtout un moyen de passer inaperçu au sein de la société. D’autant que j’étais bien plus démoniaque humain que je ne le suis maintenant. Bien sûr mes capacités ce sont amplifié je suis devenu plus rapide, plus fort, plus agile, mais je ne tue plus seulement par plaisir. J’ai d’autres ambitions. Je fais alors savoir à la jeune femme que je suis bien plus humain maintenant que je ne l’étais de mon vivant. Lily est vraiment très perplexe devant mes propos. Mais en même temps comment pourrait-elle comprendre ce que j’ai vécu par le passé. Même si elle est plus vieille que moi ce que je ne peux savoir, elle n’était certainement pas au japon à cette époque. La vie là bas n’était pas comme partout ailleurs. Nous avons eu tellement de guerre civile. Je suis une nouvelle fois sortie de mes pensées par la jeune femme qui exprime alors son incompréhension :

« Comment pouvez-vous dire ça ? Vous aimez les combats, ça se voit... Alors tuer aussi, je suppose... Comment ça pourrait être plus humain ? »

Comment est-ce que je pourrai lui expliquer ? Si je me montre trop direct je risque de lui faire peur. Elle est si douce et pourtant c’est une darkness. La bonté déborde de son âme et c’est la première fois que je rencontre une femme aussi démonique et gentille à la fois. C’est un total paradoxe mais après tout je peux comprendre que même certains de ma race peuvent changer ce qu’ils sont et préfèrent faire le bien. Je réponds alors :

« C’est quand j’étais humains qu’on m’a nommé le dragon de la mort, Ryuku. J’étais un assassin pour la royauté avant de tuer pour mon plaisir. J’ai été formé à tuer sans distinction de race ou de sexe. Depuis que je suis revenu je ne tue plus que par nécessité, même si comme vous l’avez remarqué j’adore me battre. »

Je ne sais pas comment elle va réagir à mes propos mais après tout ce n’est que la vérité. Maintenant je lui demande où elle vie afin de satisfaire ma curiosité et c’est à ce moment qu’elle me répond sur un ton et en faisant une moue avec son visage qui me font revenir en tête la vision d’un ange. La seule femme que je n’ai durant toute mon existence pu oublier car elle est la seule qui à réussi à me faire éprouver des sentiments. Cela à bien vite cesser mais me rappeler de la jeune femme m’empêche de soutenir plus longtemps le regard de la darkness et je tourne alors la tête. Je lui fais savoir pourquoi je ne peux la regarder et aussi surprenant que cela puisse paraitre la jeune femme s’excuse. Des excuses qui me semblent sincère. Pourquoi donc le fait-elle ? Elle n’est pas fautive, elle n’a pas choisi de lui ressembler. Toutefois je me demande si elle n’est pas de sa famille, mais je pense que non car quelque soit ses ressemblances à certains moments elle n’a aucun trait en commun. Et elle n’a rien d’une asiatique, pas même une once.

Elle se lance dans un autre domaine alors en me faisant part de son ressentie. Elle me fait savoir que j’ai eu l’air surpris qu’elle prenne ma défense. Mais la seconde partie de sa phrase est plus délicat. Elle me demande si parce que nous sommes des démons nous ne pouvons pas faire le bien. C’est une question délicate en effet. Mais si nous ne pouvions plus choisir ce que nous voulons et comment nous voulons agir on ne nous aurait sans doute pas laissé notre libre arbitre. C’est même une certitude et c’est donc en pesant chacun de mes mots que je fais part de cela à la jeune femme qui me sourit alors, d’un sourire totalement différent des précédents. Bizarrement je ressens aussi le soulagement que ces émotions dégagent. Alors comme ça elle avait peur que ce ne soit pas normal pour une darkness de prendre une autre voie que celle qui a été tracé pour elle ? C’est vrai que moi je n’ai pas vraiment cherché à changer ma nature, je suis venu en ville pour détruire les deux clans afin que cette guerre stupide ne cesse mais également pour affronter des adversaires de grande force. Et pour l’instant je dois dire que je n’ai pas été déçu. Cette fois encore la darkness reprend la parole en me disant sur un ton ampli de gratitude :

« Je pensais être encore une difformité dans cette nouvelle vie... Parce que je ne veux pas faire de mal aux autres... Mais entendre de la bouche d’un autre darkness que ce n’est pas si anormal... Merci. »

Je n’ai pas dit que c’est anormal, j’ai juste dis que nous faisons les choix que nous voulons tant que nous possédons notre libre arbitre. Tout en la fixant cependant je perçoit son soulagement et j’ai du mal à comprendre ce qu’elle ressent. C’est une émotion que peu de personne sont capable de ressentir. Elle est donc inquiète de ne pas être comme les autres, d’être différente ? Pourquoi donc cette différence l’effraie ou tout du moins la gêne ? La majeure partie des gens revendiquent leur unicité alors qu’ils ne le sont pas le moins du monde. Elle me dit qu’elle ne veut pas faire de mal aux autres. C’est pourtant ce qui doit arriver souvent quand elle laisse le monstre de tout à l’heure s’exprimer. Je lui réponds alors :

« Je vous en prie, mais ce n’est que mon avis. Pourtant ce ne doit pas être facile de gérer Zehel qui lui ne pense qu’à une chose, tuer, alors que ce n’est pas du tout dans votre caractère. »

Oui j’aimerai bien en savoir plus et surtout savoir comment elle gère la chose.

J’explique à Lily que par le passé j’ai été assassin pour la royauté et que j’aimais tellement combattre que tuer est devenu un besoin. Toutefois ce n’est qu’une partie de la vérité parce que avant de devenir l’assassin du roi j’étais avant tout un samourai de sa garde rapproché. C’est seulement quand il a constaté de mes capacités de furtivité et d’assassinat lors des combats qu’il m’est incombé de devenir son assassin personnalisé. Mais ses idéaux ne me plaisait pas et quand je me suis retourné contre lui je suis alors devenu un ronin. C’est durant cette période que je suis devenu un tueur d’exception et c’est à ce moment que j’ai pris le plus de plaisir dans l’assassinat. La jeune femme semble choqué que je puisse encore tuer de nos jours. En effet je ne le fais plus par simple plaisir mais par nécessité, j’ai besoin de me défendre mais aussi de créer un minimum de chaos afin de me nourrir goulument. Et puis quand on aime le combat comme moi on est souvent à tuer les vaincus. Elle réponds alors à mes propos :

« Nous pouvons pourtant survivre sans tuer. Cette nécessité n’est qu’une excuse que vous vous donnez aujourd’hui... »

Elle a raison ce n’est qu’une excuse que je donne, mais pourquoi est-ce que je me priverai de bon combat ? Et puis je ne suis pas revenu à la vie uniquement pour survivre mais au contraire pour vivre. Même si je risque ma vie durant chacun de mes combats. C’est d’ailleurs ainsi que je considère la vie, risquer ma vie au combat. Et si je dois mourir une seconde fois cette fois je veux que ce soit lors d’un combat épique. Il est vrai cela dit que nombre de Darkness voir même de Lightness sont revenu à la vie par simple peur de la mort. Moi j’estime que pour un esprit équilibré la mort n’est qu’une grande aventure de plus. Si j’ai accepté de revenir c’est parce que l’ombrage qui m’a ramené m’a promis nombre de combat plus difficile les uns que les autres. Et c’est ainsi que je veux vivre, en combattant de puissant adversaire. Je réponds alors à la jeune femme :

“Je ne suis pas revenu sur terre pour survivre, si c’est pour souffrir au quotidien de privation j’aurai préféré affronter la mort”

Je ne sais pas comment elle va interpréter mes propos mais après tout je ne fais que répondre le fond de ma pensé. La mort vaut mieux qu’une vie limité par les lois et la privation. J’en dit beaucoup à une parfaite inconnue, c’est risqué. Mais je ne sais pas pourquoi je me confie ainsi, enfin si je le sais je lui fais confiance parce que elle ressemble énormément par certain faciès à mon seul amour. Je prends des risques mais tant pis après tout maintenant que nous sommes lancé je ne peux pas faire marche arrière. Je lui parle alors des difficultés qu’elle rencontre avec son monstre à elle, Zehel la créature patibulaire que j’ai affronté un peu plus tôt. C’est d’ailleurs dommage quelle prenne les dégats elle aussi car j’aurai adoré l’affronter jusqu’au bout. La jeune femme me fait alors part de ses sentiments :

« Ce n’est pas facile en effet... C’est pour cette raison que je m’éloigne autant que possible de la population... Pour essayer de ne pas faire de victimes. »

Elle marque une pause en regardant le sol comme si elle avait honte de ce qu’elle faisait. Mais je comprends alors pourquoi elle a cette réaction quand elle reprends :

« Mais oui, il arrive parfois que je fasse aussi des victimes... Même si ce n’est pas dans mes intentions. »

Elle est vraiment contre toute forme de violence. Ce n’est pas chose courante chez les Darkness mais comme je lui ai dit tantôt c’est un choix que nous permet notre libre arbitre. De mon côté je ne saurai jamais m’en contenté. Mais après chacun est libre de ses choix, je respecte donc les siens. C’est assez ironique d’ailleurs qu’une femme qui ne veulent pas faire de mal est hérité d’un monstre qui lui ne pense qu’à ça. Si elle avait eu une transformation comme la mienne elle aurait pu choisir de ne pas faire de mal du tout. Elle ferme alors les yeux un court instant avant de les pointer sur moi en m’offrant un sourire qui sonne faux :

« C’est surement ma punition pour avoir accepté de revenir sur Terre... »

Je ne sais pas s’il s’agit d’une punition, mais je pense qu’elle n’a pas la caractère d’une créature des ténèbres et je pense que c’est pour cela que l’ombrage qui lui a donné une seconde chance l’a affublé du monstre sanguinaire Zehel. Pour elle il s’agit plus d’une malédiction qu’autre chose en somme. Elle relance alors la conversation en me demandant ce que je fais dans cette ville. Dois-je répondre la vérité après tout ce que je viens de lui dire ? Encore une fois je lui fais peut-être trop confiance mais allons-y :

“J’enseigne à l’université, et vous ?”

Il est vrai que je l’ai suivi depuis sont entré dans la forêt mais je n’ai pas la moindre idée de sa profession. Je ne sais d’ailleurs pas non plus si elle prends par à la guerre qui fait rage entre les membres du cercle et les rebelles, ou si elle est simplement neutre dans cette dernière.