Message par Invité Ven 24 Mai - 21:58

Les mots qu'il prononça semblèrent résonner dans l'air, comme pour lui souligner le fait qu'il avait parlé sans réfléchir. En avait-il trop dit ? N'avait-il pas choisi de n'impliquer personne dans ses problèmes ? Certes, Saphira lui avait assuré qu'il pourrait s'ouvrir à elle en cas de besoin mais Maria ? Etait-elle réellement la mieux placée pour rester à son écoute ? Le garçon n'avait pas oublié la haine que la jeune femme semblait nourrir à l'encontre de l'entité. Comment pouvait-il lui faire part de sa détresse dans un moment comme celui-ci, sans savoir ce que la vampire nourrissait envers Elisabeth ? Il vit bien son interlocutrice s'avancer vers lui et l'étudiant n'eut d'autre envie que celle de se reculer encore plus ou de prendre ses jambes à son cou. Mais celles-ci refusaient de bouger comme pour l'obliger à assumer les propos qu'il avait tenu, ainsi que la réaction de la jeune femme. Etant réduit à choisir, il pria pour que le sol l'engloutisse avant qu'il ne se mette encore plus dans l'embarras. Même s'il avait pu battre en retraite, ou simplement disparaître, cela reviendrait à fuir la compagnie de Maria. A coups sûrs, elle penserait qu'il ne voudrait plus d'elle, que sa compagnie lui déplaisait ou qu'il avait peur de ce qu'elle pourrait penser de lui. Ce qui était plus ou moins vrai... Le regard toujours fuyant, il fut surpris de sentir une main dans ses cheveux tandis que la vampire venait de combler la distance qui les séparait encore. Il repoussa sa main, tentant par tous les moyens de paraître déterminé à ce qu'elle ne se mette pas en danger par sa faute, comme cela avait déjà été le cas. Elle avait beau dire qu'il n'était pas un poids pour elle, que sinon, jamais elle n'accepterait de rester avec lui, Natsume ne pouvait pas s'empêcher de se voir comme tel. Certes, il avait essayé de se rendre utile, l'apparition de cette sorte de pouvoir les avait sorti de la situation délicate dans laquelle ils se trouvaient face aux chasseurs. Mais, s'il n'était pas rentré dans le jeu de ces derniers ou s'il n'avait tout simplement pas baissé sa garde, l'étudiant n'aurait jamais eu à devoir utiliser cette étrange capacité. Peut-être même que la jeune femme n'aurait pas eu à mordre un ivrogne en plein parc, au risque de s'attirer des ennuis, dans le seul but de se soigner puisque le garçon s'était opposé à ce qu'elle s'en prenne à leurs agresseurs présumés.

Alors qu'il ruminait en boucle des pensées similaires dans sa tête, la voix de Maria se fit soudain entendre de nouveau, lui faisant relever la tête cette fois-ci. Elle le prit au dépourvu par ces propos, si bien qu'il ne broncha pas lorsqu'elle se remit à lui caresser les cheveux. Non pas qu'il ne l'avait pas écouté plus tôt ou qu'il se moquait de ce qu'elle pourrait lui dire. Mais il se retrouvait dans les propos de la vampire. N'était-ce pas ce qu'il lui avait dis plus tôt dans la soirée ? Qu'il avait confiance en elle et en sa capacité à se retenir si elle devait le mordre. Sur le coup, Natsume en resta muet. De surprise ou de gratitude ? Peut-être bien un mélange des deux. Lui disait-elle cela pour le rassurer et qu'il se calme pour remettre de l'ordre dans ses pensées ? Probablement. Et contre toute attente, cela fonctionnait. Jusqu'à ce que la voix de l'autre homme se fasse de nouveau entendre, toujours aussi haineuse que lors de ces précédentes prises de parole. Le garçon détacha son regard de celui de la jeune femme pour reporter son attention sur l'ivrogne. Il ne se sentait pas encore capable d'encaisser sans broncher l'expression de l'individu ou même ces propos mais il venait d'en dire de trop. Les monstres ? Interdits d'éprouver des sentiments ? Mais qui étaient les vrais monstres ? Ceux qui prélevaient du sang dans le but de survivre ou ceux qui traquaient et assassinaient sans se poser de questions ? C'était ce qu'il s'apprêtait à lui rétorquer, quand Maria le devança pour s'approcher de l'homme. Avant même qu'il ait le temps de faire ou dire quoique ce soit pour l'arrêter dans son entreprise, la vampire avait parcouru les quelques mètres qui le séparait du duo l'albinos pour saisir l'homme à la gorge. Etrangement, Natsume lui faisait confiance pour ne pas le blesser, pas après tout ce qu'il avait tenté afin qu'elle ne morde pas l'un des chasseurs. Il préféra ne pas se souvenir de comment cette histoire s'était terminée, puisqu'il considérait son dénouement comme étant à moitié un échec de sa part. Mais dans quel but la jeune femme s'était-elle rapprochée de l'humain ? L'étudiant la vit se pencher vers lui. Cela fut bref et l'expression de l'homme changea lorsque son regard alla de Maria au garçon. Etait-elle en train de lui susurrer quelques mots ? Probablement mais de là où il se trouvait, l'étudiant n'entendit rien. Quoiqu'elle ait pu dire, cela eut un effet sur leur interlocuteur car ce dernier ne se fit pas prier pour tourner les talons et quitter prestement le parc, abandonnant dans le même temps, celui pour qui il s'était mis en danger jusqu'alors.

« Qu'est-ce que tu... ? » commença t-il en voyant la jeune femme revenir vers lui après le départ de l'homme.

Il n'eut pas l'occasion de finir sa question quand la vampire le prit dans ses bras. Que se passait-il au juste ? Elle qui n'avait jamais fais preuve de tendresse -plus que nécessaire- envers lui, l'enlaçait soudain ? Sans explication aucune ? L'avait-il inquiétée à ce point ? Il semblait que oui... Natsume n'eut pas spécialement envie de fuir cette étreinte mais son esprit était en pleine ébullition. Il connaissait la haine que la jeune femme nourrissait pour la ville et ses habitants. En particulier les humains. Il ne faisait aucun doute que si elle n'avait rencontré que des personnes ayant les mêmes impressions que l'individu qu'ils venaient de rencontre, Maria avait de quoi prendre de haut les humains et les détester. Se forçait-elle avec lui ? Etait-ce là son dernier moyen pour le calmer ? L'étudiant se demanda quelle aurait été la réaction de la vampire si c'était lui qui avait fais le premier pas pour la prendre dans ses bras. Mais il chasse rapidement les hypothèses qui lui vinrent à l'esprit car il doutait qu'elle aurait apprécié ce geste. Et l'imaginer en colère contre lui ne lui plaisait pas. Conscient qu'elle le faisait en partie pour apaiser ses angoisses dues à son comportement passé, Natsume n'osa plus bouger et encore moins se dégager. Il attendit patiemment que la jeune femme reprenne la parole, ce qu'elle fit. Une fois encore, elle le prit de court avec sa proposition mais il n'eut pas à chercher loin pour se rendre compte qu'il n'avait aucune raison de refuser son offre. S'ils s'étaient séparés à l'instant pour rentrer chacun de leur côté, il allait méditer sur ce qui s'était passé, voir inquiéter ses colocataires avec sa drôle de mine. Et au moins, chez elle, ils n'auraient pas à se soucier de qui ils pouvaient croiser ou justifier leur race respective comme cela avait été le cas à chacune des rencontres qu'ils avaient fait tout au long de la soirée. Ne trouvant rien de spécial à lui répondre, il se contenta d'acquiescer d'un mouvement de la tête avant de lui emboîter le pas. Il était encore un peu perdu suite à ce qu'il avait tenté de faire. Cela combiné à la soudaine tendresse de Maria, c'était à ne plus rien y comprendre. Natsume espérait simplement qu'elle ne se méprenne pas au sujet de son silence. Il était simplement aux prises avec ses pensées mais nullement gêné vis-à-vis d'elle.

Au bout de plusieurs minutes de marche, toujours en silence, ils s'arrêtèrent devant une maison parmi tant d'autres. Un rapide regard dans la direction de la jeune femme, apprit au garçon qu'il s'agissait de sa demeure et il la suivit à l'intérieur. Il ne fut pas surpris de voir que les volets, aussi bien ceux du rez-de-chaussé que ceux à l'étage, étaient en grande partie fermés. Il aurait été inconscient de la part d'une vampire, de vivre avec des volets ouverts. Une seule des fenêtres du salon était ouverte, juste assez pour laisser passer les rayons lunaires, éclairant le canapé en répandant une lueur blafard dans la salle à manger. L'étudiant fit quelques pas dans le couloir, ne sachant pas où il pourrait se mettre et étant de moins en moins à son aise. Il n'en était pas au point de regretter la proposition de Maria mais... presque. Et vu que cette dernière n'avait pas reprit la parole, pour lui indiquer un coin où se mettre, Natsume commença donc à visiter les lieux. N'allez pas imaginer en train de fouiller partout pour découvrir son nouvel environnement mais il n'allait pas rester droit comme un piquet de parc, immobile en travers du hall d'entrée. Quand son interlocutrice le dépassa pour aller s'installer dans le canapé, l'invitant à faire de même au passage, le garçon fut soulagé intérieurement. Il semblait évident qu'il n'aurait pas pris la décision de le faire de lui-même si la propriétaire légitime des lieux ne lui avait pas proposé. Mais alors qu'il faisait quelques pas dans la direction du canapé pour s'y asseoir également, les mots qui franchirent les lèvres de la vampire, le stoppèrent net. Sur le coup, il n'était pas certain de comprendre où elle voulait en venir. Il n'avait pas eu l'impression que les liens d'ombre étaient quelque chose de mal. Cette simple pensée le fit frémir. Non, le problème ne venait pas de cette capacité mais de lui et de ce qu'il comptait en faire. Souhaitait-elle l'aider à y voir plus clair ? Elle en avait déjà fais assez, plus qu'assez même. Il n'avait pas eu besoin d'elle pour accepter ses idéaux, aussi difficiles soient-ils et tout tenter pour leur donner un sens concret. Il ne restait qu'une seule autre explication quant à la phrase de Maria : l'existence d'Elisabeth. L'étudiant espérait ne pas se tromper à ce sujet, sinon il allait avoir l'air stupide, en plus de s'en vouloir pour avoir convergé le début de conversation autour de l'entité. Natsume n'avait pas fait un pas de plus vers le canapé quand il répondit à son interlocutrice, une expression désolée sur le visage.

« Tu as fais beaucoup pour moi et je ne parle pas seulement de ce soir ou de cette fois dans la ruelle. Tu sais bien que j'accepterai ton aide mais j'ai bien peur qu'il n'y ait qu'une seule solution pour m'aider de ce point de vue là... Je ne peux pas te demander de me tuer de tes propres mains Maria. »

Invité

Message par Invité Dim 26 Mai - 16:24

Maria remarqua sans mal que ses paroles avaient atteint -d’une façon ou d’une autre- l’étudiant. Qu’il s’arrête en plein mouvement ne disait rien qui vaille, même sans savoir à quoi il pensait. Elle songea un instant à reprendre la parole pour lui dire d’oublier ses paroles mais elle ne pu s’y résoudre. Premièrement, parce qu’elle n’en avait aucune envie. Deuxièmement, parce que ce serait lui mentir. Et étrangement -sans vraiment savoir pourquoi- la vampire n’avait pas envie d’agir de la sorte avec Natsume. La situation devenait de plus en plus risible si on la regardait de loin. La vampire du dernier représentant vampirique au Cercle qui s’était jurée de détruire la ville et ses habitants, était en train de s’attacher à un humain. Si on lui avait dit que les choses se passeraient de la sorte, elle aurait certainement éclaté de rire en se moquant de celui ou celle qui lui aurait dit ce truc. Et pourtant, assise sur son canapé, Maria n’avait aucunement envie de rire. Elle trouvait la situation même très sérieuse. Tout comme le blanc qui commençait à s’installer entre les deux interlocuteurs. Pour sa part, elle ne reprendrait la parole qu’après l’étudiant. Elle n’avait rien à ajouter pour le moment et s’il lui fallait du temps pour trouver ses mots -ou même la force de tourner les talons et quitter la demeure- elle le lui laisserait. Ce n’était pas comme si elle était pressée par l’horloge, surtout maintenant qu’elle était en sécurité chez elle, elle n’avait plus à se préoccuper du levé de soleil. Elle pouvait donc laisser à Natsume le loisir de ne pas lui répondre sur le champ, s’il avait quelque chose à lui répondre... Alors qu’elle avait le regard posé sur le visage de l’étudiant, elle su qu’il allait lui prendre la parole avant que le moindre son ne sorte de sa bouche. L’expression de son visage avait changé et quelque chose disait à la vampire qu’elle n’allait pas forcément aimer ce qu’il allait lui dire. Mais elle ne fit rien qui pourrait renseigner le jeune homme de cette remarque intérieure, restant toujours droite dans son canapé à le regarder. Quand elle entendit ces premiers mots, elle fut obligée d’avouer qu’elle ne voyait pas où il voulait en venir. S’il ne faisait référence ni à ce soir, ni à cette fois contre ce duo, quand avait-elle pu lui venir en aide ? Parce qu’à part lui faire voir que le monde n’était pas aussi utopique qu’il pouvait le penser, ou que tout n’était pas toujours tout blanc et tout noir... Elle n’avait rien fait de spécial, du moins de son point de vue. Elle le laissa poursuivre sans lui montrer qu’elle était déjà partie dans des réflexions intérieures dues à sa première phrase. Pour la suite de ses paroles, c’était bien ce que pensait la vampire : elle n’aimait pas. Une seule solution ? Vu la tête qu’il faisait ça ne voulait dire qu’une seule et unique chose : la mort. Et elle ne pouvait pas croire qu’il veuille réellement une chose pareille. Cependant, il ne s’arrêta pas là et sa dernière phrase finit par achever la vampire. Il confirmait ce qu’elle s’était dit plus tôt, mais pas que... Bien sur qu’il ne le lui demandait pas, mais qu’il lui fasse part de tels propos, ce n’était pas pour rien non plus. Etait-ce sa manière à lui de lui dire que c’est ce qu’il souhaitait sans oser le lui demander aussi abruptement ? Depuis combien de temps pensait-il à mettre fin à ses jours ? A voir son expression, elle avait plus l’impression qu’il était désolé de le lui annoncer plutôt qu’autre chose. Ainsi donc, elle avait sa réponse : il ne lui disait pas cela sur un coup de tête mais il y avait bel et bien déjà réfléchit. Depuis combien de temps ? Avait-il déjà essayé de mettre fin à ses jours ? Elle le savait déterminé et s’il avait cette idée dans la tête depuis un moment, ça ne faisait presque aucun doute que la réponse était oui. Lui poserait-elle la question ? Pour en avoir le cœur net ? Au risque de ne pas savoir comment prendre sa réponse, si celle-ci était positive ? Si c’était effectivement le cas, allait-elle se mettre en colère, contre lui ? C’était fortement possible. Elle ne pourrait pas rester de marbre en entendant cette nouvelle. Elle qui le considérait comme son protégé, savoir que ce dernier n’ai voulu se suicider... Maria serra les poings sur le canapé. Elle était déjà en train de s’énerver, alors qu’elle était simplement en train de faire une montagne de supposition. Il fallait qu’elle se calme. Ferme un instant les yeux, elle les rouvrit et passa à la suite de sa réflexion. S’il le lui demandait vraiment ? Serait-elle capable d’agir ainsi ? Alors même qu’elle était en train de se mettre en colère en supposant qu’il ait déjà essayé. La première réponse qui lui venait tout naturellement était : non. Ca irait contre ce qu’elle essayait de faire pour lui. Et même si elle ne comprenait pas pourquoi cela lui posait problème, elle savait que s’il devait venir à mourir, la haine qui s’était légèrement calmée envers la ville -grâce ou à cause de sa présence-, reviendrait à la charge et elle ne chercherait pas à la taire. Elle deviendrait une Elisabeth et elle ne se poserait pas de questions sur ses agissements. Alors que cette réflexion germait dans son esprit, elle la trouva choquante. Non pas parce qu’elle restait froide devant mais parce qu’elle était plus tôt en train de réfléchir à l’effet qu’aurait la disparition de Natsume sur elle, au lieu de penser à ce dernier avant tout. Comment pouvait-il penser que ce soit la meilleure solution à ce problème ? Avait-il essayé d’en trouver d’autres ? La réponse était presque évidente : Oui. Du moins, c’est ce qu’elle pensait et espérait. Maria n’avait pas détaché son regard de celui de l’étudiant pendant tout ce temps, temps qui s’était mué en silence pesant entre les deux interlocuteurs. Le jeune homme ne semblait pas vouloir reprendre la parole et pour le moment la vampire ne voyait pas quoi lui répondre. Essayer de comprendre pourquoi il ne voyait que cette option ? Ou renier sa présence pour ce qu’il allait faire ? Elle ne le pourrait pas.

« Effectivement tu ne peux pas. Te tuer alors que j’ai refusé de te mordre ? ... Penses-tu vraiment que ce soit la seule solution ? Tu vas arrêter de te battre contre cette salope ? »

Sa voix n’avait plus rien de chaleureuse, elle était redevenue simplement froide. Mais c’était plus un moyen pour lui cacher ce qu’elle ressentait vraiment. Peut-être qu’il le prendrait mal ? Il venait de faire un effort pour lui parler et elle lui répondait simplement froidement. Et puis, comment pouvait-elle lui reprocher le fait qu’il abandonne face à l’entité ? Elle n’avait aucune idée de ce qu’il devait vivre depuis qu’elle était en lui. Rien qu’à essayer d’imaginer, elle pouvait se rendre compte que ça devait être épuisant, surtout mentalement. Elle soupira faiblement en se disant qu’elle devrait reprendre la parole avant qu’il ne quitte la maison, surement vexé par ses paroles.

« Désolée, je n’aurais pas dû dire ça... Mais, t’entendre dire que c’est le seul moyen que tu as trouvé... Et que je ne pourrais pas t’aider... Ca ne me laisse pas indifférente. »

Cette fois, sa voix avait légèrement perdu de son froideur, une pointe de ce qui s’approchait de la tristesse pouvait peut-être même se faire entendre. Et pour ce qui était de ses yeux, la vampire avait arrêté de le regarder au milieu de sa phrase, préférant se concentrer sur l’astre lunaire qu’elle apercevait à travers la fenêtre. Oui, elle fuyait volontairement son regard. Elle ne voulait tout simplement pas qu’il voit que ça la touchait plus qu’elle ne semblait le lui dire.

Invité

Message par Invité Lun 27 Mai - 17:33

Aucun des deux interlocuteurs n'avait repris la parole pendant les quelques minutes qui s'écoulèrent à la manière d'une éternité. Ils se toisaient mutuellement mais on ne lisait pas les mêmes émotions dans l'un ou l'autre des deux regards rubis. Si celui de l'étudiant affichait un semblant de culpabilité dans le fait d'avouer cette sombre révélation, les iris de la vampire n'exprimaient probablement pas ce qu'elle ressentait. C'est à dire, rien. Natsume ne s'en offusqua pas, il la savait capable de cacher ses sentiments ou états d'âme. Il était un peu déçu qu'elle chercha toujours à se protéger en agissant de la sorte. Car c'était bien ce qu'elle faisait non ? Elle ne voulait pas lui révéler ce qu'elle pensait, dans le but de se protéger elle-même. Le garçon soupira intérieurement. En dépit de tout ce qu'il avait pu dire ou faire, malgré l'étreinte soudaine de la jeune femme alors qu'ils se trouvaient toujours dans le parc, il semblait que des barrières subsistaient toujours entre eux. Tomberaient-elles un jour ? Il l'ignorait. La confiance réciproque entre vampire et humain, était quelque chose de difficile. L'étudiant ne pouvait pas le nier, lui qui avait eu du mal à accorder sa confiance à la chirurgienne, même après ce qu'elle avait fait pour Djenna. Et pourtant, il se savait confiant en les agissements de son interlocutrice. Il avait conscience qu'elle pourrait le tuer d'un mouvement si l'envie lui prenait ou si elle décidait simplement que ce début de relation n'avait plus lieu d'être. Même en dépit de cela, il resterait. Car au fond d'elle-même, Maria demeurait aussi vulnérable que lui l'était. Bien entendu, jamais le garçon ne lui dirait à haute voix, sauf en cas de situation particulière car il devinait que cela froisserait l'égo de la jeune femme. Et il n'avait pas envie de la voir se mettre en colère contre lui, sauf si cela devait survenir alors qu'il tentait de protéger ses idéaux. Sur ce point, il ne savait pas encore s'ils parviendraient à joindre leur vision des choses ou non. Peut-être même qu'ils finiraient par se retrouver dans deux camps différents. Le risque était là mais Natsume prit la décision de faire son possible pour éviter que cela n'arrive.

Tandis que le silence s'intensifiait, il se demanda alors s'il devait reprendre la parole ou non. Après tout, ce qu'il venait de lui avouer n'était pas anodin. Surtout pour quelqu'un qui lui avait promis de le protéger. Quitte à se mettre elle-même en danger. Mais il n'eut pas à le faire, car son interlocutrice reprit la parole. Le timbre de sa voix lui fit mal. Pourquoi ? Parce qu'il avait effectivement déjà éprouvé ce sentiment d'abandon. Celui-là même qui l'avait poussé à se jeter sous les roues d'un camion. Il avait l'impression de retrouver Saphira dans ces paroles. Probablement parce que la jeune serveuse penserait la même chose que Maria, sans toutefois, le dire avec ces termes là. Il baissa les yeux, plus honteux qu'autre chose. Oui, il avait déjà songé au suicide. Il se rappela les paroles de la vampire alors qu'elle lui avait fait peur dans les bois. Elle semblait réellement se soucier de lui. Comment réagirait-elle si elle apprenait pour sa tentative ? Vu son attitude présente, nul doute qu'elle le prendrait mal. Très mal. Mais pouvait-elle seulement comprendre ce qu'il vivait au quotidien depuis que l'entité le possédait ? Ce qu'il avait vécu avant que cela n'arrive ? Le meurtre de ses parents, le coma, la solitude... Bon, sur ce dernier point, Maria pouvait le comprendre, elle qui avait été abandonnée par son frère. Les pensées s'accumulaient dans son esprit quand la voix de son interlocutrice résonna de nouveau dans le salon, lui faisant jeter un bref regard à cette dernière. Il ne savait plus trop comment il devait prendre le fait que la jeune femme sembla se soucier autant de lui. D'un côté, il la trouvait attachante mais il lui semblait aussi qu'elle-même ne savait pas comment se comporter vis-à-vis de lui. Et Natsume doutait d'être en mesure de lui donner des conseils, lui qui avait évité de s'attacher aux gens à cause de la Darkness.

« Je suis désolé... J'ai cherché pourtant mais je n'ai pas trouvé de moyen qui puisse me garantir une chance de réussir. Un exorcisme ? J'en doute... Mais... En faisant des recherches, j'ai appris de quelle manière « naissent » les Darkness. Si je pouvais mourir et revenir en tant que tel, quitte à faire face à Elisabeth en personne... Honnêtement, c'est l'unique solution que j'entrevois, même si elle comporte des risques aussi... »

Cela lui avait échappé plus qu'il ne l'aurait souhaité. L'idée de devenir un être similaire à ce qu'était l'entité de son vivant, ne le réjouissait pas. Mais quelles autres options lui restait-il ? Prier ? Espérer ? Sa rencontre avec Saphira et la relation qu'ils avaient entamé lui avait redonné de l'espoir. Ses idéaux, en lesquels il croyait à juste titre, aussi. Cependant, de simples mots ne pourraient pas venir à bout de la Darkness. Tout en réfléchissant aux conséquences qu'entraîneraient forcément ses propos, le garçon se surprit à penser qu'il ignorait toujours la raison qui poussait Maria à haïr autant l'entité. Non pas qu'il pensa qu'elle ait besoin d'un prétexte particulier pour le faire, la démone devait certainement avoir beaucoup d'ennemis de son vivant. Voyez où cela l'avait menée ? Natsume pensait -naïvement sans doute- qu'avoir un adversaire commun pourrait les rapprocher, la vampire et lui. Mais peut-être que la situation était tout autre aux yeux de la jeune femme. Cette dernière fuyait le regard de son interlocuteur, sans que l'étudiant ne chercha à retrouver un contact visuel. Il n'était pas du genre à s'imposer aux autres et il commençait à comprendre comment la vampire fonctionnait. Il lui laissait la liberté de le dévisager ou non, suivant la manière qu'avait la jeune femme d'appréhender la situation. Car elle était loin d'être agréable pour les deux. Heureusement, il n'y avait pas encore de tension, comparées aux deux autres qu'ils venaient de vivre, d'abord sur les berges du lac puis dans le parc. Mais le garçon savait que le ton pourrait monter très vite s'il s'y prenait mal. Il réfléchit encore une fois et décida d'ajouter quelque chose avant que son interlocutrice ne reprenne la parole. Histoire d'être le plus clair possible avec elle.

« Je comprend que tu puisses refuser cette idée mais actuellement, je ne vois que cela. Je... J'ai déjà baissé les bras contre elle mais je me suis loupé comme tu peux le voir. Je n'ai pas l'intention de perdre une nouvelle fois contre elle. »

Il avait mis toute sa détermination dans ses derniers mots, sans que cela lui semble très convaincant. La raison ? Parce qu'il venait juste avant d'avouer qu'il avait déjà songé -voir tenté- le pire. Natsume redoutait la réaction de la vampire mais il ne voulait pas lui cacher sa situation. Maintenant qu'elle était l'une des rares à connaître l'existence de l'entité, pourquoi lui cachait que cela était difficile au quotidien ? Que la moindre émotion négative pouvait basculer en tuerie ? Qu'il devait à la fois protéger les autres de lui-même tout en se protégeant d'eux ? L'étudiant se mordit la lèvre inférieure, voyant que la jeune femme ne se tournait toujours pas vers lui. En avait-il trop dit ? Ou pas assez ? Avait-elle besoin de réfléchir à ce qu'il venait de lui dire avant de lui fournir une réponse ? Peut-être bien qu'elle allait se mettre en colère finalement et lui demander de partir, vu qu'il ne tenait pas suffisamment à sa vie, cette existence que la vampire s'efforçait de protéger. Mais si jamais ces retrouvailles devaient se terminer de la sorte, le garçon voulait au moins qu'elle ne s'en veuille pas pour ce qu'il avait traversé jusqu'à maintenant et même ce qu'il avait tenté de faire. C'est dans un murmure à peine audible, qu'il ajouta ces quelques mots :

« Ce n'est pas de ta faute, tu n'as pas à te reprocher quoique ce soit. A la rigueur, je préférerai que tu m'en veuilles pour m'être montré si faible... »

Invité

Message par Invité Mer 29 Mai - 16:21

La vampire s’était perdue dans ses pensées alors qu’un nouveau long silence s’installait entre les deux albinos. Son regard était toujours rivé vers la lune, préférant se concentrer sur les trous noirs que l’on pouvait apercevoir plutôt que sur le regard rubis de l’étudiant. Elle savait que si elle le regardait maintenant, il pourrait voir que cette conversation la rendait cruellement triste. A cette pensée, elle se dit que s’il comptait réellement mourir, pourquoi persistait-elle à lui cacher ses sentiments qui étaient en elle ? Avait-elle simplement peur de voir sa réaction ? Comment réagirait-il en voyant qu’une vampire s’était attachée à lui ? Avec une pointe de regret, elle se dit que même s’il le savait, cela ne changerait pas ses projets. Naome était parti en sachant pertinemment ce qu’il représentait pour elle, pourquoi Natsume serait-il différent ? Ils faisaient tous deux les choix qui leur paraissaient les plus appropriés, sans se préoccuper de ceux qui tenaient à eux. Elle secoua légèrement la tête en se rendant compte qu’elle était presque en train de les excuser, tout deux. Et elle ne savait pas quoi penser de ça. Excuser Natsume était normal, puisque même si un lien d’amitié semblait naitre entre eux, elle n’avait aucun droit de lui demander de rester. Son frère, c’était quelque chose de différent... Même si elle commençait à en douter. A cause de ses pensées, elle se rendit compte qu’elle n’était pas aussi forte qu’elle semblait le faire croire. En fin de compte, depuis l’apparition de son frère dans sa vie, elle avait fait un trait sur la solitude qui l’habitait...Et elle avait maintenant peur de se retrouver de nouveau seule. Vous parlez d’une vampire. Devait-elle lui en faire part ? Ou l’avait-il déjà comprit ? Etait-ce pour cela qu’il ne cherchait pas à mettre de la distance entre eux ? Alors même qu’il pensait à mettre fin à ses jours ? Si c’était effectivement le cas, elle le remerciait mentalement de ne pas lui en avoir fait part. C’était déjà assez perturbant de le reconnaitre, alors s’il le lui avait dit, elle n’aurait surement pas voulu le reconnaitre. Alors qu’elle allait reprendre le cours de ses pensées, l’étudiant reprit la parole. Elle tourna rapidement son attention sur lui lorsqu’elle l’entendit s’excuser. Sans savoir pourquoi, le fait qu’il lui présente des excuses serra le cœur de Maria. Il se rendait donc compte que ce qu’il lui disait était en train de la touchait ? Elle ne lui posa pas de question et le laissa poursuivre, sans rien dire et en le regardant. Tant pis, s’il voyait ses états d’âme à travers ses prunelles. Elle voulait voir ce qu’il affichait sur son visage. Elle pu donc voir -mais aussi grâce à ses paroles- que même s’il était déterminé à se donner la mort, il avait conscience qu’il n’y avait peut-être pas de retour possible. C’était donc réellement la dernière solution qu’il avait trouvé pour se débarrasser de cette entité noire ? Cela attrista la vampire, qui n’avait pas d’autres alternatives à lui proposer. S’il disait savoir comment les darkness naissaient, c’était déjà plus qu’elle n’en savait à leur sujet. Maria replia alors ses jambes contre sa poitrine et les entoura de ses bras avant de répondre d’une voix qui avait perdue toute froideur :

« Et si tu prenais plutôt le risque d’être transformer en vampire ? Au lieu de simplement te suicider ? Même s’il y a aussi des risques de mourir pendant la transformation... »

Pourquoi il proposer une telle chose ? Sachant ce qu’était la vie de vampire ? Le besoin de sang quasi perpétuel ? Et ce que cela pouvait signifier pour lui s’il avait des amis, proches mortels ? Il les verrait mourir les un après les autres sans que lui ne change physiquement ? Etait-ce vraiment une bonne chose ? Même s’il y avait de nombreux points négatifs, Maria était d’un égoïsme sans précédemment à cet instant. Préférant le transformer plutôt que le savoir parti pour toujours. Avec ce genre de pensées, elle ne pouvait pas continuer à nier qu’elle tenait à lui. Elle avait même abandonné le fait de penser que c’était absurde et avait fini par accepter ces sentiments. Malheureusement, en s’étant ainsi attaché à lui, elle s’exposait à de nouvelles souffrances en apprenant qu’il allait disparaitre. Quel utilité de créer des liens avec autrui si ces derniers sont voués à ne pas durer ? Conditions de vampire ? Probable et elle allait devoir continuer de vivre ainsi... Se souvenant alors de ce qu’il avait dit au sujet de revenir en tant qu’être des ténèbres, Maria y répondit enfin :

« Le principal est que tu reviennes. Même en tant que darkness... Si ne pense pas que tu puisses devenir comme Elisabeth. Tu n’es pas quelqu’un de méchant, je ne peux pas croire que tu le deviennes. »

Disait-elle cela pour le rassurer lui ? Ou plutôt se rassurer elle-même ? Après un petit temps de réflexion, elle se dit que c’était pour lui. S’il devenait comme cette entité qui l’habitait, Maria n’aurait pas son mot à dire. Mais elle pensait sincèrement qu’il ne pouvait pas se laisser aller à de telles pulsions. Oui, elle comparait les pulsions des darkness à celles des vampires et leur soif de sang, et elle ne pouvait donc pas penser qu’il agisse ainsi sans remord. Elle se souvient de leur première conversation dans le parc, il lui avait avoué qu’on avait assassiné ses parents et pourtant il était devenu un humain voulant aider son prochain -de sa race ou non- au lieu de se faire submerger par la haine. Ca montrait son potentiel à ne pas sombrer totalement dans les ténèbres. Dans un sens, il était plus fort mentalement qu’elle. Elle qui ne s’était pas posé trente-six milles questions et avait préféré laisser place à la haine. C’en était presque risible en y pensant mais étrangement, ça ne mettait pas en colère ni ne vexait la vampire. Cependant, Natsume décida de reprendre la parole et ce qu’elle entendit eu l’effet d’un électrochoc et elle le dévisagea sans se cacher. Ainsi donc il avait déjà intenté à sa vie ? Même si elle s’était déjà rendu à cette évidence l’entendre le lui avoué fit mal à Maria. Elle qui voulait le protéger, elle ne le pouvait pas et ce parce qu’elle ne pouvait pas le protéger contre lui-même. Le fait qu’il continue de mettre de la détermination dans ses propos, commençait à plaire de moins en moins à la vampire. Mais que pouvait-elle y faire ? Il avait déjà prit sa décision et elle devait surement se montrer reconnaissante qu’il lui avoue cela, plutôt que le faire dans son coin et qu’elle n’ait plus de nouvelle de lui. Ca aurait surement été plus dur à supporter comme situation. Mais un arrière gout de déception restait sur sa langue, elle avait finalement échoué dans ce qu’elle avait entreprit. Comme pour répondre à ses pensées, Natsume reprit la parole. Elle ne pu réprimer un sourire triste à ses mots. Sans dire un seul mot, elle se leva et se dirigea vers lui doucement. Arrivée à sa hauteur, elle le prit de nouveau dans ses bras. Ces gestes aussi familiers étaient étranges pour la vampire, mais elle en avait envie et s’il mourait bientôt, elle s’en voudrait surement de ne pas avoir agit ainsi.

« Je ne te reproche pas d’être faible, je peux imaginer que tu n’as pas pris cette décision de gaité de cœur... Mais je t’en aurais voulu si tu avais réussi ta première entreprise, et de ne rien m’avoir dis. » Elle marqua une courte pause avant de murmurer : « Je me suis attachée à toi. »

Pourquoi lui avoir dis cela ? Parce que c’était la vérité et qu’une partie d’elle n’avait plus envie de se cacher. S’il mourait vraiment, elle voulait qu’il sache qu’elle n’était pas qu’une simple vampire haineuse et sanguinaire. Devait-elle ajouter que s’il était resté plus longtemps en sa compagnie, peut-être, qu’avec du temps, elle aurait pu oublier ses projets concernant la ville ? Non. Cela revenait à essayer de lui donner une raison de rester et même si elle le voulait, devait-elle le lui dire ? Est-ce que ça n’allait pas être plus dur pour lui ? De se tenir à ce qu’il avait décidé ? Mais si c’était le cas, devait-elle justement insister pour qu’il change d’avis ? Qu’il continue de vivre continuellement avec cette démone en lui ? Qui devait certainement l’user de plus en plus ? Elle ne savait pas quoi faire ni quoi dire, aussi resta-t-elle sans bouger. Attendant qu’il lui dise de le lâcher ou qu’il reprenne la parole.

Invité

Message par Invité Mer 29 Mai - 23:54

Comment Maria allait-elle prendre ses paroles ? Devait-il s'attendre à ce qu'elle s'emporte contre lui pour avoir déjà attenté à sa vie alors qu'elle semblait déterminée à le protéger ? Compte tenu de la fierté de son interlocutrice, il doutait qu'elle apprécia ce genre de révélations. Ou pire encore, qu'elle lui reproche de se contenter de devenir un être de ténèbres dans le seul but d'en fuir un autre ? Après tout, ce n'étaient que des hypothèses, des éventualités qui pouvaient très bien ne jamais se réaliser. Peut-être que la conscience de l'entité surpasserait la sienne et qu'il perdrait à tout jamais l'usage de son corps. Cela, l'étudiant n'en avait pas touché un mot à la jeune femme. Et il osait encore moins le faire avant de voir quelle serait la réaction de cette dernière suite à ses propos. Quant bien même, cette théorie pourrait fonctionner, rien ne lui garantissait qu'il demeura le même après la transformation. Si toutefois, on pouvait évoquer le terme de « transformation ». D'un point de vue externe, cela consistait plus à ressusciter qu'à se transformer en autre chose. Natsume eut soudain du mal à se représenter l'idée et craignit d'en avoir trop dit à ce sujet. Il avait parlé d'un seul coup, peut-être dans l'espoir de rassurer la vampire. Pourtant, il lui avait dit plus tôt dans la soirée, qu'il était déterminé à aller jusqu'au bout de ses idéaux. Cela ne consistait pas à se donner la mort afin de mettre un terme à ses problèmes personnels. Les événements passés lui avaient probablement rappelé qu'il était sujet au moindre dérapage du fait de la présence d'Elisabeth, qu'il était aussi bien un danger pour les autres que pour lui même. Du mouvement en provenance du canapé attira son attention et il observa la manière qu'eut Maria, de changer de position. Plus que jamais, il redoutait ce qu'elle allait lui dire. Et au risque de se répéter, il préférait cent fois qu'elle soit en colère après lui que d'apercevoir la moindre trace de tristesse dans ses iris rubis, semblables aux siens. Pourtant, il fut surpris de l'entendre lui proposer une chose pareille. Il n'y avait jamais songé auparavant et pendant un moment, aucune réponse ne lui vint à l'esprit. Accepter d'être changé en vampire ? Là encore, il ne connaissait que peur de choses à ce sujet, n'ayant que de vagues et confuses informations à travers les films ou romans qu'il avait pu voir jusqu'à présent. Et surtout, pourquoi lui proposer cela ? Le garçon fixa un long moment son interlocutrice qui n'avait pas repris la parole entre temps. Désirait-elle à ce point qu'il vive ? Certes, la question ne se posait plus, pas après tout ce qu'elle avait fait pour lui. Mais... Se changer en vampire ne ferait pas disparaître Elisabeth. Il ignorait encore si un moyen pour y parvenir existait réellement mais il doutait que l'offre de Maria soit le bon. Au fond de lui, il savait qu'il allait devoir faire face à la Darkness s'il voulait retrouver sa liberté. Alors qu'il se perdait un peu plus dans ses pensées, il songea à toutes ces fois pendant la soirée où l'on avait pris pour un vampire. Avant même de le devenir, il endurait la discrimination à leur encontre. S'il comprenait parfaitement la crainte des humains envers ces créatures de la nuit, l'étudiant ne se sentait pas prêt d'en devenir un. Par peur d'être rejeté à son tour ? D'être véritablement considéré comme un monstre avide de sang ? Non, car il ne voyait pas la jeune femme comme tel. Cependant, tout ce qui s'était passé autour de ce sujet, l'avait légèrement refroidi, il devait bien le reconnaître et pour le moment, il préférait ne plus y penser. Sachant qu'il se devait de lui donner une réponse concernant sa proposition -à supposer qu'elle se soit indirectement désignée pour s'en charger car il ne pouvait pas le lui demander ouvertement-, Natsume voulut lui répondre quand la vampire reprit la parole. Contre toute attente, ses propos lui firent plus plaisir qu'il ne s'y serait attendu, compte tenu de la tournure que prenait la conversation. D'abord on évoque la possibilité de se suicider, de devenir autre chose et maintenant quoi ? Elle tentait de le rassurer -et le garçon l'aurait volontiers crue sur paroles s'il avait pu !- en lui rappelant qu'elle tenait à lui ? Un moyen assez particulier de lui demander de palier à ses problèmes en restant en vie. Sauf qu'il ne pourrait pas lui reprocher cette pointe d'égoïsme.

« Même si je me transformais en vampire, je ne pense pas que cela suffirait à détruire Elisabeth... La mort devrait me mettre face à elle et seul l'un de nous pourra exister à la fin de ce duel. Je te l'ai dis, je n'ai pas l'intention de la fuir encore. Mais... »

La fin de sa phrase resta au fond de sa gorge, bloquée par la conscience des conséquences qu'elle allait entraîner avec elle. Pouvait-il seulement lui dire que le risque de disparaître au profit de la renaissance de la Darkness existait ? Ou bien Maria en était-elle consciente, au point de lui proposer l'option vampirisation ? Etait-il ému par ce qu'elle venait de lui dire ? Certainement, ce qui l'empêchait de briser ses convictions avec ce qu'il avait à lui avouer en bloc. En proie au doute, Natsume laissa dévier son regard, plutôt que de dévisager la vampire. Il sentait toujours les iris rubis posés sur lui, dans l'attente probable qu'il termina sa phrase mais il n'en fit rien. Il ne savait pas comment tourner celle-ci pour qu'elle soit acceptable aux yeux de son interlocutrice. Si jamais elle apprenait l'autre fin possible de l'histoire, il était certain qu'elle refuserait qu'il mette son plan à exécution. D'une, parce que cela signifierait sa disparition pure et simple et elle ne pourrait rien faire pour l'en empêcher. Ensuite, parce qu'elle devrait probablement le combattre, enfin, affronter Elisabeth dans le corps de l'étudiant, au détriment de celui-ci, si sa conscience subsistait dans un recoin de son esprit. Une situation que se refusait le garçon. Et la raison pour laquelle il avait demandé de l'aide à Danaliel, pour le tuer si jamais cela dérapait. Il le savait capable de le faire. Etait-ce égoïste de le choisir lui plutôt que la jeune femme ? Parce qu'il préférait la protéger contrairement à lui ? Cette idée le fit soupirer intérieurement. Qu'il demande à l'un ou à l'autre, le résultat sera le même : il blessera son interlocuteur en lui imposant cette situation. Cependant, en l'absence de nouvelles du lycan, Natsume préférait oublier le fait qu'il ne l'avait pas revu depuis un bon moment et surtout, ce que cela avait entraîné ce fameux jour... Sans doute avait-il pris trop de temps pour arriver à cette conclusion, que cela avait poussé la vampire à agir. Voyant du coin de l'oeil qu'elle avait quitté sa position initiale pour se lever, le garçon dirigea automatiquement son regard vers elle. Il s'attendait à lire de la colère sur son visage. Un sentiment qui aurait eu pour origine, différentes raisons. Mais il était loin de s'imaginer voir un sourire aussi triste, étirer les lèvres de son interlocutrice. Cette vision l'empêcha de dire ou faire quoique ce soit avant que les bras de Maria ne l'enlacent, une nouvelle fois. Ce qui suivit ensuite, ne fit que renforcer le début du culpabilité qu'il nourrissait en silence. Oui, il n'était pas fier de ce qu'il avait commis ce jour là, même si cela lui avait permis de rencontrer Saphira, il regrettait son acte. Mais que la vampire lui dise ouvertement que sa disparition l'aurait peinée, au point qu'elle lui en veuille sans même ressentir ce qu'il avait enduré, sans même comprendre pourquoi il avait agi de la sorte, l'effondra. Lentement, il passa ses mains autour de la taille de son interlocutrice et posa sa tête auprès du cou de cette dernière. Il ne voulait pas qu'elle le voit pleurer. Car c'était effectivement ce qu'il était en train de faire. C'était pathétique. Lui qui avait toujours souhaité se rapprocher d'elle, pour mieux la comprendre, en espérant qu'elle apprécie autant sa compagnie autant que lui l'appréciait, en dépit du fait qu'il n'était qu'un humain, voilà qu'il regrettait qu'elle se soit attachée à lui ? Parce qu'il savait qu'il la faisait souffrir. Malgré toutes ses belles paroles, il devait en arriver là et entraîner ceux qu'il aimait avec lui. Qu'aurait-il fait s'il s'était retrouvé à la place de la vampire et vis versa ? Il s'en serait certainement voulu terriblement de ne rien pouvoir faire pour l'aider. Et le désespoir que cela aurait entraîné, l'aurait anéanti lui aussi. Pourtant, Maria faisait de son mieux pour lui dissimuler sa tristesse ou son désarroi face à ce que l'étudiant lui avouait. Comment pouvait-elle... ?

« Je te demande pardon Maria... Sans l'intervention d'une passante, j'aurai probablement réussi mon coup, sans que tu n'en saches rien... Je ne veux pas te faire de mal mais je ne t'apporte que des ennuis. Soit en m'attirant des problèmes, soit en te blessant en voulant me montrer honnête avec toi... Je voulais partager plus de choses avec toi, qu'on devienne amis et pas seulement pour que tu changes tes intentions concernant la ville, mais je me rend compte que mon dilemme ne t'apportera que plus de souffrances, que si tu ne m'avais jamais rencontré... Le suicide d'un humain ne t'aurait jamais atteint avant non ? Je m'en veux de t'imposer ça... » lâcha t-il d'une traite avant de marquer une courte pause et de reprendre, dans un murmure. « J'aurai peut-être mieux fais de ne pas m'attacher tout court... »

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Message par Invité Ven 31 Mai - 13:18

Comme elle s’y était préparé, ce fut sans surprise qu’il lui annonça que sa proposition à son suicide n’était pas une bonne idée. Comment avait-elle pu penser une seule seconde qu’il pourrait choisir cette option, c’était puéril de sa part. Elle écouta cependant attentivement ce qu’il lui répondit, même si son expression à l’annonce de cette idée avait indiqué à Maria qu’il n’y avait pas pensé -du moins c’est ce qu’elle pensait en voyant sa tête-, il lui répondait comme s’il avait bien bossé son sujet. Mais c’est seulement maintenant qu’elle se rendait compte d’un point qu’elle semblait ne pas avoir comprit, même si elle n’avait pas cherché à comprendre pour le moment. Mais... Un seul des deux occupants du corps pourra rester, c’est bien ce qu’il disait ? Il voulait mourir pour faire face -dans un autre monde ?- à la démone ? Mais sur quel plan allaient-ils devoir se battre ? Même si elle croyait en sa détermination, Elisabeth n’était pas non plus à sous-estimer, surtout après être resté enfermée dans le corps d’un humain pendant x temps. Mais ça ne s’arrêtait pas là et les mauvaises nouvelles s’enchainaient... S’il perdait face à elle, cela voulait dire qu’elle récupérerait l’enveloppe corporelle de Natsume ? Qu’elle pourrait être enfin la maitresse de cet organisme ? Et lui, il disparaitre ? Personne n’aurait que quoi dire s’il s’agissait de la darkness ou de l’étudiant avant qu’il ne prenne la parole ou n’agisse ? Si elle gagnait réellement ? La vampire ne pourrait pas la laisser en paix, d’une part pour le meurtre de son frère. Elle nourrissait toujours de la rancœur envers l’entité pour ce qu’elle avait fait ce jour là, puisque c’était depuis ce jour qu’il avait changé. Et d’autre part, pour Natsume. Peut-être que d’autres personnes voudront également se faire Elisabeth pour se venger ? C’était probable. Mais Maria -toujours dans son égoïsme du moment- voulait être la première. Le seul problème : le pourrait-elle ? S’il s’agissait vraiment d’un simple retour à la vie, le gagnant hériterait du corps ? Donc : pourrait-elle réellement se battre en ayant Natsume devant elle ? Le côté prétentieux de son être était persuadé qu’il n’y aurait pas de problème, prétextant qu’elle serait remplie par la haine et ne se préoccuperait pas de ce détail. Même si ce détail avait de l’importance. Mais une autre partie d’elle, doutait de ses capacités mentales. Elle était donc finalement faible, même dans l’optique de venger une personne à laquelle elle tenait, elle ne savait pas si elle y parviendrait. Elle soupira intérieurement en se disant qu’elle n’avait peut-être pas besoin de se poser toutes ces questions. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire.

Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, Maria ne remarqua pas immédiatement les bras de l’étudiant qui l’avaient entouré. Il lui rendait son étreinte ? Elle en fut surprise sur l’instant mais ce sentiment se volatilisa rapidement. Ils avaient dépassé le stade de la distance n’est-ce pas ? Depuis que la vampire s’était autorisée à ne plus se cacher derrière son masque de neutralité. Ce n’était pas si terrible que cela en fin de compte, si on retirait le fait que ce genre de moment n’allait plus se produire dans un certain moment. Allait-elle redevenir cette vampire froide à sa disparition ? Elle serra les poings discrètement, elle était en train de douter de lui ! Et ce n’était pas le moment. Pour elle mais surtout pour Natsume. Elle ne pouvait pas lui laisser voir qu’elle craignait -maintenant qu’elle l’avait comprit- qu’il avait peu de chances. Une pointe de honte était en train de naitre dans l’esprit de la vampire, en fin de compte, elle ne croyait pas en la détermination de son protéger ? Ou essayait-elle simplement de se protéger en se préparant au pire scénario ? Peut-être que la douleur serait moins grande si elle y était préparée ? Foutaises ! C’était strictement impossible. Elle se souvient de Gawen, son ami d’enfance, ils avaient su qu’il allait mourir et même préparée ça n’avait atténué en rien le chagrin de la vampire. Pourquoi cela serait-il différent pour Natsume ? Mais encore une fois, elle préférait se protéger elle plutôt que s’exposer à la douleur en espérant. Comment l’étudiant avait-il pu se prendre d’affection pour elle ? Alors qu’elle se posait la question, elle sentie quelque chose de chaud et d’humide lui glisser dans le creux du cou. Elle ne comprit pas immédiatement de quoi il s’agissait mais lorsque la lumière se fit dans son esprit, cela figea Maria sur place. Il ne faisait aucun bruit et pourtant, il pleurait ? Cette réflexion serra douloureusement le cœur de la vampire et elle resserra son étreinte autour de Natsume. A ce geste, elle eu la pensée stupide qu’ils pourraient peut-être rester comme ça, ainsi elle serait toujours là pour essayer de canaliser la darkness lors de ses sorties. Oui, elle n’avait toujours pas accepté qu’il mette fin à sa vie. Elle savait qu’elle le devait, pas pour elle mais au moins pour l’étudiant. Allait-elle devoir cacher une dernière fois ce qu’elle ressentait ? Elle ne voulait pas mais en même temps, elle ne voulait pas non plus lui faire plus de peine. Elle avait oublié tout cela, ce qu’était le fait de se préoccuper d’un être et de ses attentes. Avec une pointe de regrets, elle se dit qu’elle aurait aimé réapprendre tout cela en la personne de Natsume. S’il survivait -et elle l’espérait de tout cœur- et qu’il n’ait pas trop changé -parce que c’était également là un risque-, elle le lui demanderait peut-être. Ou alors, elle n’oserait pas. Perdue dans ses pensées -une fois encore- elle fut surprise d’entendre le son de sa voix. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas prit la parole, qu’un blanc s’était installé entre eux ? Elle n’en savait rien. Pour une fois depuis très longtemps, elle avait baissé assez sa garde pour ne pas rester en alerte avec ce qui se passait autour d’elle. On aurait très bien pu rentrer dans sa maison qu’elle ne l’aurait pas remarqué immédiatement. Chassant ces dernières bribes de pensées, elle écouta les paroles de l’étudiant. Pendant toute sa prise de parole, le cœur de Maria lui fit mal -c’était une sensation qu’elle commençait sérieusement à ne pas aimer-. Le fait qu’il ne devait sa survie qu’à une inconnue, qu’il s’en voulait de lui imposer de la douleur et qu’il aurait préféré ne pas s’attacher... Tout cela noua la gorge de la vampire. Qu’il se préoccupe de ce qu’elle pouvait ressentir alors que c’était lui qui risquait sa vie toucha énormément la jeune femme et encore plus depuis qu’elle s’était dit ne plus vouloir cacher ses sentiments à l’égard de Natsume. Elle sentit alors quelque chose de froid couler le long de ses joues et avant qu’elle ne s’en rende compte, des larmes perlaient sur son visage. Elle dû les essuyer à l’aide du dos de sa main, non pas pour les cacher à l’étudiant, mais pour lui éviter de recevoir du sang sur lui. Oui, puisque l’alimentation de base -et quasi unique- du vampire est le sang, leurs larmes ne sont pas faite d’eau. Inspirant pour essayer de se calmer, elle ne se souvenait même pas d’avoir verser autant de larmes pour la mort et le départ de Naome, elle décida de lui répondre.

« Je t’en veux... Mais seulement pour ton geste solitaire. Pour le reste, je te remercie. »

Maria marqua une pause, le temps pour elle de trouver les mots pour ce qui allait suivre mais également pour s’écarter légèrement de Natsume et le regarder dans les yeux, en espérant qu’il ne prête pas beaucoup d’attention aux traces de sang sur son visage.

« Les ennuis, je pourrais très bien me les attirer toute seule, alors en avoir en essayant de t’aider, ça n’a pas d’importance. La souffrance, est là parce que je risque de te perdre. Elle n’est jamais venue avant. » Marquant une pause, elle se rendit compte qu’elle ne lui avait pas expliqué pourquoi elle le remerciait, elle reprit donc. « Merci de m’avoir fait oublier ma haine. Sans toi, je serais toujours que cette vampire haineuse ne cherchant que la vengeance... Mais tu m’as fais réfléchir, je me suis rendue compte que je ne voulais pas devenir comme Elisabeth... J’aurai aimé que tu m’aides. J’aurais aimé t’aider ton projet insensé de paix... » Elle marqua une nouvelle pause, cette fois pour le serrer de nouveau dans ses bras et lui murmurer. « Alors revient... S’il te plait. »

Maria se tut alors, elle venait de lui avouer qu’elle aurait pu abandonner ses projets de détruire la ville pour lui. Qu’elle aurait accepté son aide, qu’elle aurait voulu son aide, alors même qu’elle se montrait supérieure aux humains depuis leur rencontre. Mais s’il ne revenait pas, allait-elle de nouveau sombrer dans la colère de la perte d’un proche ? Oui, elle considérait Natsume comme un proche désormais. Mais serait-elle assez forte pour faire face à une potentielle disparition du jeune homme ?

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Message par Invité Mer 5 Juin - 18:09

Les larmes continuaient de ruisseler le long de ses joues, sans qu'il ne parvienne à les retenir. Pourquoi devait-il craquer à cet instant précis ? Alors qu'il avait enduré les apparitions de l'entité bien avant qu'il ne rencontre et apprenne à connaître Maria ? Parce que, même s'il savait que sa mort ne laisserait pas Saphira indifférente, qu'ils s'étaient fait la promesse mutuelle de tenir en échec les êtres malveillants qui les habitaient réciproquement, il avait conscience de porter seul ce fardeau. D'avoir à faire face à la Darkness, de devoir l'affronter y compris dans la mort, sans promesse de parvenir à lui échapper pour bon. La simple idée que sa disparition puisse passer inaperçue alors qu'il avait tant lutté, le désespérait. Continuer d'endurer la présent d'Elisabeth, en espérant trouver le moyen de l'effacer à jamais ? C'était une possibilité mais la propriétaire du Chat Noir avait été formelle à ce point. L'existence de l'entité était néfaste sur son corps -et aussi sur sa santé mentale, reconnaissons-le, mettant ses nerfs à rude épreuve-, l'étudiant ne savait pas combien de temps il allait encore pouvoir supporter les interventions de la démone. N'était-il pas plus courageux -ou désespéré de sa part- de tenter le tout pour le tout, plutôt que d'attendre pour obtenir le même résultat au final ? La renaissance de la Darkness... Sentir les bras de la vampire autour de lui, finit néanmoins par l'apaiser en partie. Il se sentait mieux d'avoir pu en parler avec quelqu'un, se doutant que la réaction de la jeune serveuse à cette annonce aurait été toute autre. Alors qu'il cherchait quelque chose à ajouter pour meubler le silence embarrassant qu'il avait l'impression coupable d'avoir provoqué, il perçut du mouvement du côté de son interlocutrice. Qu'avait-elle ? L'avait-il blessée, plus qu'il ne l'aurait cru ? Il s'en voulu encore plus, si c'était possible... Le garçon était soulagé d'avoir partagé ce qu'il avait sur la conscience -sans jeu de mots- mais, il avait aussi conscience de ce qu'il imposait à la jeune femme. Cependant, lorsque cette dernière prit la parole, c'était pour lui reprocher une nouvelle fois son geste mais aussi pour... le remercier ? L'interrogation s'empara de Natsume. De quoi pouvait-elle bien se sentir redevable ? Il n'avait fait que lui attirer des ennuis, hormis lors de leur rencontre dans le parc où il lui était venu en aide. L'étudiant avait beau réfléchir à ce qu'il venait d'entendre, il ne comprenait pas la raison de cette gratitude. Il eut l'envie de lui poser la question mais elle ne lui en laissa pas le temps et se recula pour lui faire face. Les deux regards rubis se dévisagèrent mais l'un parut surpris de découvrir les traces rougeâtres sur les joues de l'autre. Si le garçon faisait bien de se fier à ce qu'il avait vu et lu des créatures de la nuit, il voyait juste en songeant qu'elle avait pleuré tout comme lui. A cela, les yeux de Natsume se remplirent de tristesse et de désarroi, ne sachant pas quoi faire pour lui rendre le sourire. Il aurait été stupide ou niais de penser que Maria pourrait retrouver sa bonne humeur dans la demi-heure suivant les sombres révélations de son invité mais ce dernier n'envisageait pas de la quitter sur une conversation aussi déprimante. Il ouvrit la bouche, pour lui demander des précisions sur sa précédente phrase ou simplement pour s'excuser à nouveau, on ne le saura jamais car la vampire reprit aussitôt la parole. Et contre toute attente, elle répondit aux interrogations silencieuses de son interlocuteur. Sauf qu'elle le toucha en plein cœur, au fur et à mesure qu'elle lui livrait son ressenti. Les yeux du garçon étaient toujours humides et les larmes menaçaient de ressurgir. Il connaissait cette sensation, la crainte de perdre un être cher. C'était d'ailleurs la raison qui l'avait encouragé à fuir tout contact, de peur de blesser et d'être blessé en retour. Il eut envie de tourner les talons en y repensant. Fuir pour qu'elle ne s'attache plus à lui et l'oublie. Il se savait lâche, il n'avait pas besoin de chercher à le cacher... Mais la suite des propos de la jeune femme le prit de court. Lui qui commençait à désespérer de la voir changer d'opinion à l'encontre de la ville et de ses habitants, surtout après ce qui venait de se passer cette nuit, il n'en croyait pas ses oreilles. Ainsi, il avait réussi à la faire changer, ne serait-ce qu'un tout petit peu ? Conscient que cela lui permettrait d'être de nouveau heureuse malgré l'absence de son frère ? Cela le toucha qu'elle avoua accepter son aide future ou même, de l'aider dans son projet de paix, ce dont elle n'était en aucun cas, contrainte de faire. Un timide sourire apparut sur les lèvres de l'étudiant à cette idée. Son cœur se gonfla de gratitude pour la personne qui se trouvait en face de lui. Par ces simples mots, qui, s'ils n'avaient pas été alignés dans cet ordre, les uns derrière les autres, n'auraient rien signifié de particulier à ses oreilles. Mais, sans le savoir, Maria venait de lui redonner un peu d'espoir. Apprendre qu'il ne s'était pas battu en vain, même si cela ne concernait qu'une personne parmi toutes celles qui vivaient au sein de l'Avventura, c'était déjà un premier pas pour cette paix qu'il désirait défendre. Cependant, il commençait réellement à s'inquiéter d'un potentiel échec face à l'entité. S'il se souciait des atrocités qu'elle pourrait commettre en revenant à la vie, il s'inquiétait davantage de ce que la vampire penserait de la situation. Il était impensable qu'il lui demande de l'éliminer si jamais le pire scénario survenait. Mais elle ? Parviendrait-elle à vivre comme si de rien n'était ? Sans chercher à se venger et à le venger lui ? Il ne voulait pas qu'elle se remette à tuer et encore moins pour ou à cause de lui...

« Maria, je... »

Le reste de sa phrase se perdit dans sa gorge. Celle-ci était décidément trop nouée pour laisser passer quoique ce soit. Natsume dut s'y reprendre à plusieurs fois pour finalement réussir à dire ce qu'il avait sur le cœur. Tout en enlaçant la vampire -chose impensable quelques mois en arrière-, il osa s'exprimer ce qu'il venait d'entendre et surtout, tenter de rassurer comme il le pouvait, son interlocutrice.

« Je suis presque à court de mots pour tout te dire... Je suis malheureux et heureux à la fois. Malheureux de te faire souffrir mais heureux d'apprendre que tu as essayé de me comprendre. Et le projet de défendre cette ville à travers moi. Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir. En cela, tu me redonnes espoir... Et c'est ce dont j'avais besoin. Merci Maria. Du fond du cœur. »

Il l'avait dit, enfin ! Aucun des deux ne pouvait savoir ce que l'avenir leur réservait mais une chose était certaine : le garçon ferait son possible pour triompher de la Darkness, quitte à devoir y laisser son âme. La vampire le lui avait bien fait comprendre : il devait revenir, sinon, il avait peur que sa disparition ne laisse un autre vide dans le cœur de cette dernière. L'étudiant était le mieux placé pour savoir de quelle manière la jeune femme réagirait à la nouvelle de sa mort. Et il voulait l'éviter. Devait-il le lui dire ? Ou plutôt, le lui demander ? Qu'elle ne chercha pas à le venger ou passer sa colère et son désespoir sur d'autres ? Mais et elle ? Qu'allait-elle lui répondre en retour ? Allait-elle le questionner sur la marche à suivre si jamais Elisabeth prenait possession du corps ? Cela ne ressemblait pas à Maria, qui avait l'air de suivre ses propres intuitions que les conseils d'autrui. Sauf qu'en cet instant, elle n'avait plus rien de la vampire fière et sûre d'elle. Même si Natsume avait toujours soupçonné sa vulnérabilité enfouie, du fait de la disparition de son frère, il doutait qu'elle se laissa influencer par qui que ce soit et encore moins lui s'il venait à mourir. Toujours dans les bras de son interlocutrice, le garçon commençait à se sentir légèrement mal à l'aise. Non pas que cette soudaine tendresse que lui portait Maria, l'embarrassait mais ni l'un ni l'autre ne reprenait la parole suite à sa longue réplique. Allaient-ils subir un nouveau silence ? Une sorte de pause pour calmer la tension et l'afflux d'émotions provoquées par cet entretien ? Probablement. Mais il avait l'impression que l'étreinte de la jeune femme s'était resserrait autour de lui, au point d'en être presque désagréable. Lorsqu'il tenta de se dégager, la pression se fit plus ferme. Quelque chose clochait, jamais Maria n'essayerait de le retenir de la sorte. A chaque fois qu'il y avait eu un contact physique entre eux, elle s'assurait qu'il ait la possibilité de se dégager d'elle s'il le souhaitait. Alors pourquoi ? Puis il y eut cette peur impossible à décrire qui l'envahi. Comme une sorte de sixième sens, son esprit lui commandait de fuir cette étreinte. Ce à quoi sa conscience s'opposait. Pourquoi devrait-il fuir Maria ? A moins que... Sans perdre une seconde de plus, l'étudiant se dégagea violemment des bras qui l'entouraient. Tant pis si la vampire devait mal prendre son comportement, il devait s'assurer de quelque chose. Avait-il toujours affaire à la même personne... ? Il réussit à faire quelques pas en arrière mais la chose lui attrapa le poignet droit, l'empêchant de s'éloigner davantage d'elle. L'ombre d'un rire mauvais monta du fond de la gorge d'Elisabeth quand elle découvrit l'expression horrifiée de son hôte. Il croyait peut-être lui échapper de la sorte ? Alors qu'il n'avait même pas été capable d'aller jusqu'au bout de son entreprise avec l'ivrogne dans le parc ? La Darkness s'amusa devant les efforts du garçon pour libérer son membre puis elle serra sa prise au point de le faire grimacer de douleur. Un rictus odieux s'installa sur ses lèvres tandis qu'elle prenait la parole.

« Pathétique vermine. Alors comme ça tu penses parvenir à te débarrasser de moi ? Dans tes rêves les plus fous peut-être. Ton esprit est déjà mien, ton corps le sera bientôt. Je vais en informer ta petite copine. La nourrir d'espoirs comme tu l'as fais, ne servira qu'à rendre encore plus grand son désespoir. »

Sans prêter attention aux paroles qui sortirent de la bouche de son interlocuteur, l'entité passa à l'action. Il lui tardait de revoir cette petite sotte de Maria. Avait-elle compris la leçon depuis leur rencontre dans la ruelle ? Certainement que non. Jamais cette vampire ne comprendrait qu'il était inutile de lui tenir tête. Elle avait pris son frère une fois, elle finirait par avoir cet étudiant aussi. Décidément, le destin semblait s'acharner sur elle. Mais cela fit sourire encore plus cruellement Elisabeth. Dans la réalité, la situation n'avait pas changé d'un pouce. La Darkness entendit vaguement les quelques mots que la jeune femme prononça à son encontre. Probablement en réponse à ce que lui avait dit le garçon plus tôt. Ou alors elle arrivait en plein monologue ? Possible également. Sauf que Maria n'avait pas encore compris qu'elle ne s'adressait plus à la même personne dorénavant. Elle allait bientôt l'apprendre à ses dépends. L'entité attendit patiemment qu'elle termine sa réplique et que le silence revienne s'installer dans le salon avant de s'éloigner de son interlocutrice, juste ce qu'il fallait pour la saisir à la gorge pour ensuite la soulever légèrement du sol. Tant d'indices qui alerteraient la vampire mais Elisabeth n'avait pas l'intention de lui laisser le temps d'agir. Dans un sourire cruel, elle envoya voler la jeune femme au bout de la pièce, lui laissant le soin de se réceptionner ou non. Peu lui importait qu'elle évite une mauvaise chute. Affronter un adversaire déjà mal en point n'avait aucun intérêt aux yeux de la Darkness. Quand elle fut certaine que toute l'attention de Maria était dirigée vers elle, l'entité se mit à répéter les dernières mots de cette dernière, non sans sarcasmes dans la voix. Oui, elle se moquait d'elle ouvertement et surtout de ses futiles espoirs. S'attacher à un humain alors qu'elle allait vivre éternellement ? Il n'y avait pas plus stupide pour Elisabeth, sauf peut-être, le fait de s'attacher tout court. Elle cessa enfin ses railleries pour revenir à un sujet plus sérieux : détruire les espoirs de son interlocutrice. Et si elle pouvait encore la tourmenter un peu au passage, elle s'en ferait une joie mauvaise.

« Pauvre sotte. Tu penses sincèrement qu'il va revenir ? Que je serais assez faible pour le laisser revenir ? Accepte plutôt l'idée que bientôt, seule cette conscience existera. Tu ne feras que t'épargner d'autres souffrances. »

Le timbre de sa voix avait ironisé les termes de « faible » et « laisser » car jamais la Darkness ne se voyait comme telle. Elle prenait ce qu'elle voulait, à commencer par ce corps, aussi chétif était-il. Elle en avait les moyens et n'allait pas s'en priver. Quitte à changer d'hôte si la possibilité lui était donnée. Elle n'avait jamais cru pouvoir revenir d'entre les morts suite à cette garce de Lightness qui avait jugé bon de se mêler de ses affaires. La simple idée qu'elle, Elisabeth, avait survécu malgré tout à cet affrontement, remplissait l'entité de joie. Elle tenait sa revanche sur ceux et celles qui pensaient s'être débarrassé d'elle. Elle le ferait payer, lentement. Pour que jamais ils n'oublient son rictus satisfait étiré sur ses lèvres, même au fin fond des enfers où elle allait les envoyer. La Darkness se mit alors à jouer nonchalamment avec l'une des mèches qui retombaient sur le front du garçon.

« Alors c'est sur lui que tu as jeté ton dévolu ? Un vulgaire humain ? Je te pensais plus intelligente que ça. Ou alors... C'est parce qu'il ressemble à ton frère ? Tu as vraiment des idées tordues ma pauvre fille. » déclara t-elle en affichant un sourire carnassier.

Invité

Message par Invité Jeu 6 Juin - 16:30

Après qu’elle lui ait dévoilé tout le fond de ses pensées, la vampire commençait à craindre qu’il ne parte. Par peur de ce qu’elle venait de lui dire, du fait qu’elle lui avoue qu’elle tenait réellement à lui. Il lui avait dit qu’il aurait voulu ne pas trop s’attacher, peut-être que ces paroles allaient le faire fuir ? Parce qu’elle, elle s’était attachée à lui ? Elle le craignait mais en même temps, elle doutait qu’il agisse ainsi. Ou alors, c’était simplement parce qu’elle l’espérait... Quoi qu’il en soit, elle vit qu’il remarqua les traces sur son visage, avait-elle était assez stupide pour penser qu’il n’y ferait pas attention ? Il aurait surement fallut être aveugle pour ne pas voir le contraste entre sa peau blanche et les traces que ses larmes avaient laissé dessus. Elle le remercia cependant mentalement de ne faire aucune remarque là dessus. En même temps, elle ne le voyait pas se m’occuper d’elle, surtout sur ce sujet. Il devait savoir qu’elle n’apprécierait pas, malgré leur soudaine proximité. C’est donc avec une certaine gratitude qu’elle le regardait maintenant. Ce qui contrastait entre les deux regards rubis des deux interlocuteurs, qui même presque similaire ne disaient pas la même chose. Cela attrista de voir ce que les yeux de Natsume lui disaient mais elle ne lui montra pas. Ce n’était pas pour se cacher ici, mais elle ne voyait pas l’utilité de lui faire part d’une telle pensée. Elle était prête à l’écouter lui répondre, mais seuls deux mots parvinrent à sortir de la bouche de l’étudiant. Elle voulait savoir ce qu’il comptait lui dire, mais elle ne chercha pas à le pousser pour poursuivre. Comme elle précédemment, il lui faudrait peut-être du temps pour prendre la parole et dire certaines choses. Maria fut tout de même surprise de le voir venir l’enlacer. Ce geste lui faisait plaisir et la rassurait également. Il n’avait donc pas l’intention de quitter la maison maintenant ? Ou alors c’était un enlacement d’adieu ? La vampire chasse rapidement cette pensée, si c’était le cas, elle le verrait bien assez tôt, inutile d’y songer. Natsume reprit alors la parole, elle pouvait entendre dans sa voix, qu’il avait du mal à parler, l’émotion ? Probable.... Apprendre qu’elle lui avait redonné espoir sembla étrange à la jeune femme. Elle n’avait pas voulu lui faire savoir qu’elle avait des doutes sur sa renaissance mais elle n’avait pas envisagé qu’elle puisse lui redonner un semblant d’espoir. Et espoir de quoi ? Dans le fait que se battre valait toujours le coup ? Qu’il n’avait rien à perdre en agissant ainsi mais justement tout à y gagner ? Elle n’aurait pas pensé le lui faire part et le fait qu’il le prenne comme tel était plutôt une bonne chose. Parce que ça ne pourrait se jouer que là dessus lors de son affrontement contre la démone ? Et si, tout se passerait sur un plan mental ? Savoir simplement qui serait plus fort mentalement, que la détermination jouera un rôle important ? Si c’était le cas, Natsume ne devrait pas douter un seul instant de lui. Mais le pourrait-il ? Pour l’avoir déjà rencontré, elle pouvait savoir que la darkness savait parler et installer le doute dans le cœur des gens. L’étudiant allait devoir être plus fort que cela. Maria ne doutait pas vraiment de sa détermination, mais si Elisabeth venait à parler des personnes proches de lui, peut-être que la donne allait chercher. La vampire aurait aimé pouvoir en apprendre plus sur le fonctionnement de ce s’apprêtait à faire le jeune humain. Elle pensa rapidement à interroger Albiel là dessus mais ça faisait déjà un long moment qu’elle ne l’avait pas vu, c’était donc une idée à oublier. Se renseigner dans les livres ? Elle doutait pouvoir parvenir à trouver quelque chose. Si Natsume avait déjà fait des recherches de ce côté, il était certain qu’il se montrerait plus sur de lui quant à son avenir. Hors, ce n’était pas du tout le cas. Elle allait donc devoir se résoudre à attendre son retour. Alors qu’elle se rendait compte qu’un blanc s’était de nouveau installé entre eux, Maria se dit qu’elle devrait lui répondre. Mais elle ne voyait pas quoi ajouter à ses paroles. Lui dire « de rien » lui semblait d’une banalité absurde mais ne rien répondre alors qu’il venait de lui dire qu’il n’abandonnera pas face à Elisabeth n’était pas faisable non plus. Alors quoi ? Lui assurer qu’elle croyait en lui et en ses chances de revenir ? Elle l’espérait réellement mais pouvait-elle le dire à haute voix ? Elle en doutait de plus en plus. Mais il le faudrait n’est-ce pas ? Pour continuer à lui montrer qu’il ne faisait pas tout cela pour rien. Qu’elle pensait qu’il avait une chance de prendre le dessus sur la darkness.

« Tu ne dois pas douter de toi Natsume... S’il y a bien une chose que je pourrais t’envier c’est ta détermination et ton désir de vaincre. »

C’était pour le rassurer qu’elle prononça ces paroles mais elle les pensait également. Elle voulait lui faire comprendre qu’elle avait confiance en sa force d’esprit, et là dessus, elle ne se permettrait pas de lui mentir. Alors qu’elle attendit de voir sa réaction, lui laissant ainsi le loisir de clore là la discussion ou non, la vampire commença à se sentir mal. Un certain malaise s’empara d’elle, elle ne comprit pas immédiatement d’où cela venait et ça lui coûta. Elle vit Natsume s’écarter d’elle, chose qu’elle ne chercha pas à éviter mais l’expression de ses yeux avait changé. Quelque chose était en train de se passer et elle ne parvenait pas à en identifier la cause. Ce n’est que lorsque les mains chaudes de l’étudiant l’attrapèrent à la gorge et qu’il le souleva de quelques centimètres du sol, qu’elle comprit ce qu’il était en train de se passer. Malheureusement, loin de lui laisser le temps de réagir sur le champ, Elisabeth décida de l’envoyer voler à travers la pièce. Même si elle avait conscience de ce qui était en train de se passer, l’esprit de la vampire ne se synchronisa pas avec son corps et elle ne pu se réceptionner convenablement. Elle s’écrasa donc contre le mur derrière elle mais ça n’était pas aussi violent que ça aurait pu l’être. La vampire se releva pour faire face à cette saloperie de démone. Même s’il s’agissait du corps de Natsume, ses yeux avaient perdus de leur humanité et il ne restait plus rien. Simplement le vide semblable aux prunelles d’Elisabeth de son vivant. Et ce sourire sur ces lèvres ! Maria senti sa haine à l’encontre de la darkness revenir à la charge malgré le physique différent qu’elle avait sous les yeux. Elle savait qu’elle ne devrait pas se battre avec elle maintenant, de peur de blesser l’étudiant, mais sa colère se fichait de ça. La partie d’elle qui reportait toutes les fautes sur Elisabeth également. Cette dernière devait payer d’une façon ou d’une autre pour ce qu’elle avait fait, pour ce qu’elle lui avait fait ! La vampire serra les poings lorsqu’elle entendit dans la voix de Natsume le sarcasme de l’entité alors qu’elle répétait ses dernières paroles. Elle se fichait ouvertement d’elle, probablement pour ne faire qu’accentuer sa haine à son encontre. Même morte et dans un autre corps, elle n’avait en rien changé. S’amusant toujours avec ce que pourrait penser son adversaire. En cela, elle avait de quoi faire avec la vampire. Elle avait déjà pu la torturer mentalement -en plus de physiquement- suite au meurtre de son frère. Il ne faisait aucun doute qu’elle allait revenir sur ce passé, elle ne pourrait pas passer devant une telle provocation, Maria le savait. Elle allait devoir y faire face en gardant à l’esprit que Natsume était toujours là quelque part dans ce corps. Qu’elle n’allait pas pouvoir s’en prendre totalement à elle. Une pointe de frustration monta en elle en même temps que croisait sa colère. Elle avait le don pour bien réussir ses coups celle-là ! Quand elle prit la parole, ce ne fut pas son ton qui la toucha le plus, mais plutôt ce qu’elle lui dit. Et pour cause, elle avait eu le même genre de pensées quelques instants plus tôt. Mais la vampire n’allait pas lui laisser le loisir de voir que ça l’avait touché, c’est donc d’une voix qui était redevenue arrogante qu’elle lui répondit aussitôt :

« Je le pense effectivement. Vous êtes morte et n’êtes pas la propriétaire légitime de ce corps. Quelle chance avez-vous ? Votre volonté de tout détruit ne prendra pas le dessus sur la détermination de Natsume. »

Ses paroles se voulaient sur d’elles et convaincantes. La vampire les pensait réellement et elle voulait le faire comprendre à son interlocutrice. Ca ne servirait surement pas à grand chose, peut-être simplement à la dissuader de poursuivre sur ce sujet ? Et encore, elle en doutait légèrement mais ça ne faisait rien. Si dans le fond, l’étudiant pouvait encore entendre ses paroles, ça ne serait que plus bénéfique pour eux. Ses mots l’avaient en partie calmé, se souvenir de la présence de Natsume et la probabilité qu’il pourrait être débarrassé définitivement d’elle, l’aidait à ne pas perdre la face devant sa haine. Malheureusement, c’était sans compter sur la présence et le parler de l’entité. Lorsqu’elle reprit la parole, en jouant avec ce qui ne lui appartenait pas la vampire dû serrer les poings pour ne pas se mettre à crier. Qu’elle insinue qu’elle « jetait son dévolu » sur Natsume ne lui fit pas grand chose. Elle n’avait pas ce genre de pensées concernant l’étudiant, elle n’en avait jamais eu et doutait que ça arrive un jour. Cependant, qu’elle le compare à Naome la fit sortir de ses gonds. Non pas parce qu’elle voyait juste, elle doutait que ça joue là dessus sur elle, même si c’était en partie perturbant. Mais le fait qu’elle pense de la sorte allait jouer en la défaveur de la vampire. Si Elisabeth avait conscience que Maria tenait réellement à l’étudiant, elle ne se priverait pas pour jouer avec ça. Elle se ferait un plaisir à la torturer mentalement plus que physiquement. Elle était bonne là dedans et elle le savait.

« Un vulgaire humain ? Et pourtant vous voulez posséder son corps, c’est tout aussi pathétique que l’attention que je lui porte ! »

Elle espérait que Natsume ne prenne pas au sérieux ses paroles, mais tant pis, elle n’avait pas le temps de se préoccuper de ce genre de détails. Disant ses mots, Maria activa son pouvoir pour obliger son adversaire à ne plus bouger les jambes, de sorte que son corps reste sur place. Elle se rua ensuite vers sa cible, visant à son tour la cou de cette dernière. Mais au lieu de le lui serrer avec la main, elle mit son bras en travers de sa gorge et la poussa en arrière, avec force, pour l’emmener se plaquer contre le mur. Ce n’est qu’ensuite qu’elle annula son pouvoir mais en maintenant son bras contre la gorge de Natsume. Toutes traces de bienveillances avaient quitté les prunelles rougeâtres de la vampire et ce n’était pas une comédie visant à tromper la darkness. Tout en restant son bras plaqué contre elle, elle reprit la parole.

« Retournez moisir en Enfers avant que je ne vous y envoie. Natsume est prêt à mourir, je n’hésiterais pas à le tuer ici. »

Invité

Message par Invité Jeu 6 Juin - 22:56

Un sourire satisfait étira les lèvres de la Darkness lorsqu'elle vit la jeune femme percuter le mur de plein fouet. Peut-être qu'elle aurait dû mettre davantage de force dans son geste si elle avait su que cette sotte ne se serait pas repris à temps. L'entité savait que son contrôle sur l'étudiant, bien que de plus en plus aisé au fur et à mesure qu'elle étendait son influence néfaste sur sa personne, n'en était pas moins limité. Tant que la conscience du garçon existait toujours, chaque seconde, chaque action, chaque utilisation de ses pouvoirs antérieurs coûteraient à Elisabeth. Si bien qu'elle devait mesure l'énergie qu'elle employait en agissant avec ce corps. Autrement, elle n'irait pas jusqu'au bout de ses manœuvres. La situation était trop belle pour être écourtée. Il n'était pas question que la vampire ait vent de cette information. Peut-être qu'elle s'en doutait compte tenu de ce qui s'était produit dans la ruelle. Ou peut-être que non, si elle ne s'était pas suffisamment montrée observatrice. La démone n'allait quand même pas s'attrister de ce détail si ? La Darkness n'eut pas à attendre longtemps pour sentir la haine de son interlocutrice s'intensifier à son encontre. Cela ne fit que renforcer son sourire. Elle allait peut-être pouvoir jouer plus longtemps avec cette réserve attendue d'animosité à son égard. Alors que Maria était la mieux placée pour connaître la force de l'entité, voici qu'elle abreuvait d'énergie en ne maintenant aucun contrôle sur ses émotions. Pauvre sotte. Elisabeth toisa la jeune femme depuis l'endroit où elle se trouvait. Comment la situation allait-elle évoluer ? L'affrontement semblait inévitable, compte tenu du ressentiment que nourrissait son la jeune femme pour la démone. Mais cette dernière avait un atout non négligeable en main : Natsume. La Darkness se moquait bien de la survie de son porteur mais jouer avec la vie de l'étudiant, simplement pour provoquer et faire souffrir la vampire, était quelque chose qui la tentait bien. Elle n'avait pas eu à jouer là-dessus lors de leur brève rencontre dans la ruelle, la surprise de la jeune femme et la présence d'autres personnes, avaient écourté leurs retrouvailles. Mais à présent qu'elles se retrouvaient seules, en tête à tête, Elisabeth comptait bien en profiter. Non pas pour rendre ce moment heureux, bien au contraire... La démone écouta d'une oreille distraite ce que son interlocutrice lui répondit. Elle lui disait qu'elle croyait en la détermination du garçon, que celle-ci viendrait à bout de l'influence néfaste de la Darkness ? Elle était naïve en plus d'être sotte ou quoi ? Si elle pensait son protégé aussi fort que cela, pourquoi laissait-il l'entité prendre le pas aussi facilement sur lui ? C'était lamentable cette façon de penser et ses espoirs vains... La démone s'autorisa un petit rire, glacial, qui ne fit qu'exacerber la tension, palpable entre les deux adversaires.

« Morte ? As-tu l'impression de parler à un fantôme peut-être ? Ne me sous estimes pas... Ce corps sera mien, avec ou sans votre bénédiction à tous les deux. » rétorqua t-elle, son même sourire étiré sur les lèvres.

La mèche de cheveux retrouva sa place initiale. Elisabeth en avait assez de parler. Devait-elle passer à l'action ? Certainement. Mais où commencer ? Neutraliser la vampire pour ensuite mutiler l'étudiant devant elle, tandis qu'elle assisterait, impuissante, à ce spectacle ? A cette idée, la Darkness sentit un frisson d'excitation la parcourir. Il lui tardait de retrouver cette expression de désespoir sur le visage de son interlocutrice. Cette dernière osait lui répliquer ? Elle le payerait, cher. La démone avait toujours pensé qu'elle récupérerait ce corps par la force des choses, l'esprit humain lui résistant de moins en moins jusqu'à capituler entièrement devant elle, marquant le début de son retour parmi les vivants. Mais, ne pouvait-elle pas précipiter les choses en le tuant elle-même ? Elle ne reculerait pas contre le projet de s'enfoncer un poignard dans le cœur. Cependant, peut-être que l'instinct de survie ou le restant de conscience de son hôte s'y opposerait ? C'était possible et l'entité n'avait nulle envie de perdre la possession du corps du garçon à cause d'une bête erreur d'estimation. Contre toute attente, le sourire qui ornait les lèvres de la démone, s'estompa aussi rapidement qu'il était apparu plus tôt. Un masque d'impassibilité s'installa sur son visage, ce qui pouvait surprendre la vampire dans le premier temps. En réalité, cela annonçait que la Darkness s'apprêtait à passer aux choses sérieuses. Si elle ne pouvait pas tuer elle-même le garçon, elle pouvait au moins faire souffrir ce corps devant les yeux de la jeune femme. Au final, son masque lui servit davantage qu'elle ne l'avait cru car la seconde réplique de son interlocutrice la fit tiquer malgré elle. La colère s'immisça progressivement en elle, alimentant du même coup, son énergie combative. Elle s'était déjà fait plusieurs fois cette réflexion silencieuse : pourquoi n'avoir pas choisi un corps plus robuste que celui de cet humain chétif ? La réponse lui paraissait évidente, sans pour autant réussir à la contenter. Elle aurait dû périr ce jour là mais son esprit errant avait rencontré celui de l'étudiant, aux portes de la mort. Elisabeth avait purement et simplement, sauté sur l'occasion, sans même se douter des contraintes et avantages que cette situation allait engendrer par la suite. Sauf que l'entendre de la part de son adversaire, achever de l'agacer même si rien ne se montrait sur son visage. Seuls ses yeux, brillants de colère, pouvaient laisser passer quelques émotions qui parleraient d'elles-mêmes sur l'humeur déclinante de leur propriétaire. Mais à présent que la vampire livrait ses impressions, peut-être qu'elle pourrait en tirer partie pour la tourmenter ? Quelle serait sa réaction si Natsume l'entendait parler de la sorte ? La démone ouvrit la bouche pour répliquer quand elle sentit une raideur inhabituelle dans le bas de son corps. Les faiblesses de son hôte se manifestaient déjà ? Non... Cela n'avait aucun rapport. C'est ce que son esprit lui confirma quand elle vit Maria se ruer sur elle. Ainsi, cette sotte avait quelques atouts en main elle aussi ? Allait-elle seulement oser porter la main sur son protégé ? Ce fut avec cette pensée que la démone se vit plaquer contre le mur derrière elle, en écho à l'accueil qu'elle avait réservé à la jeune femme. Elisabeth l'écouta en silence, lâcha un bruit qui ressemblait à un son moqueur puis éclata franchement de rire, au nez de son adversaire.

« Prêt à mourir, ça je le sais. Cet imbécile n'a même pas été fichu de se jeter correctement sous les roues de ce camion. Lamentable, mais pas autant que toi qui continue de penser qu'il reviendra de cet affrontement. Tues le donc et condamnes le dans le même temps, cela ne me ferait pas plus plaisir ! » lui cracha t-elle dans une joie mauvaise.

Au fond d'elle-même, l'entité doutait que la vampire mit ses menaces à exécution. Trop faible. Elle tenait tellement à cet étudiant, que jamais, elle ne porterait la main sur lui. Peut-être que s'ils n'avaient pas tissé ce résidu d'amitié, les choses auraient été différentes et que la jeune femme n'aurait pas hésité un seul instant avant de plonger son bras dans le cœur de la Darkness. Et cette relation futile allait jouer en la faveur de la démone. Qu'elle meurt ou qu'elle vive, le résultat serait le même. Elle continuerait de faire face à Maria et à la provoquer dans le corps de son protégé. Elle estimait la jeune femme stupide mais pas à ce point si ? Cette dernière devait probablement avoir conscience du risque qu'elle prenait en décidant de tuer son adversaire moqueuse. Elisabeth aperçut du coin de l'oeil, la lèvre supérieure de la vampire, trembler. Avait-elle touché juste, une fois encore ? Décidément, cette petite était tellement facile à manipuler et à blesser. C'était d'un ennui ! Ignorant la pression contre sa gorge, la démone prit appui sur le mur derrière elle, pour repousser, lentement mais sûrement, le bras de son adversaire, rapprochant son visage du sien dans le même temps avant de lui murmurer sur un ton aussi sournois que ne l'était son être tout entier.

« Mais j'oubliais... Es-tu prête, toi, à assumer les conséquences de ton acte ? Avoir la mort de cet innocent sur la conscience ? Je demande à voir... »

A la suite de cette réplique, glissée avec autant de malice qu'il était possible, un court silence s'installa sur la décision de la Darkness. Seuls les bruits de leurs respirations respectives se faisaient entendre dans le silence pensant de la pièce. Si l'on tendait bien l'oreille, peut-être aurait-on perçu le bruit des battements des cœurs de chacune des deux adversaires mais l'entité n'avait pas le temps de se préoccuper de ce genre de sonorité. Elle laissait le privilège à son interlocutrice, à l'ouïe plus fine que la sienne, d'apprécier cette harmonie auditive. Puis, sans un second avertissement, Elisabeth se saisit des cheveux de la jeune femme pour la tirer sur le côté, l'obligeant dans le même temps, à relâcher sa prise sur la gorge du garçon dans lequel elle se trouvait. Un violent coup de genou dans l'estomac de son adversaire, suivit ce geste. Profitant de la douleur de Maria, la démone s'éloigna du mur contre lequel elle se tenait tout au long de l'échange et vient lui fracasser la tête contre ce même support. Elle finit enfin par la lâcher, la toisant avec un dédain, mêlé d'amusement.

« Allons, ne retiens pas tes coups petite sotte. Tu en meures d'envie n'est-ce pas ? Fais donc souffrir ce corps ! Si tu ne le fais pas... » lâcha t-elle avec un ton où se faisait entendre une menace bien réelle.

Laissant volontairement sa phrase en suspens, la Darkness tourna alors les talons, ignorant ce que pourrait être la réaction de son adversaire sur le moment. Réfugiée dans ce corps, elle craignait davantage que la conscience de l'étudiant mette fin à son jeu que les coups de la vampire. Elle n'avait jamais mis les pieds dans la demeure auparavant mais grâce au repérage du garçon lors de son arrivée, l'entité trouva facilement le chemin vers la cuisine. Cela ne faisait aucun doute qu'elle trouverait ce dont elle avait besoin dans cette pièce. Un couteau de cuisine, le plus simple du monde, ferait l'affaire. Elle l'avait pensé, elle allait le faire. Natsume payerait l'affront de son interlocutrice et s'il devait mourir ce soir, ce n'était pas la démone qui s'en attristerait !

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Message par Invité Sam 8 Juin - 15:31

Les premières paroles d’Elisabeth en réponse à celles de la vampire, ne la firent pas tiquer. Maria n’était pas tout à fait stupide et il serait inconscient de sa part de sous-estimer la force de caractère de la darkness. Après tout, pour être revenue et avoir posséder le corps de l’étudiant, cela montrait à quel point elle voulait survivre et qu’elle ne reculerait devant rien pour y parvenir. Elle le savait et cela ne faisait que renforcer le malaise naissant dans l’esprit de la jeune femme. Qu’avait-elle prévue de faire maintenant qu’elle avait prit la possession du corps de Natsume ? Sortir et se mettre à tuer pour torturer l’étudiant ? Ou rester en la compagnie de Maria pour s’amuser avec elle ? Ce qu’elle avait -semble-t-il- apprécié la fois précédente ? Alors qu’elle se posait la question, quelque chose dans ses précédentes pensées, la fit tiquer. Elisabeth avait prit possession de son corps, ici et maintenant, pourquoi ? Comment Natsume avait-il pu la laisser faire ? Etait-ce à cause de la conversation qu’ils étaient en train d’avoir, qui lui avait fait baisser sa vigilance ? Devait-il à ce point lutté continuellement contre la démone pour rester maître de ses mouvements ? Elle aurait aimé le savoir, pour mieux comprendre, mais ce n’était pas le moment. Maria ne devait pas relâcher son attention lorsqu’il s’agissait de la darkness. Même dans le corps d’un humain, elle redoutait ce qu’elle pourrait faire et elle avait confiance en elle pour savoir que ça n’allait pas être agréable à vivre. Elle sortie alors rapidement de ses pensées, à l’instant même où son adversaire reprit la parole. Qu’elle lui reparle de la tentative de suicide de Natsume n’aurait pas pu être pire qu’un coup bien porté. Elle regrettait ouvertement qu’il se soit loupé ! Qu’elle n’ait pas encore eu la possibilité de l’affronter ! Lorsque ses dernières paroles lui parvinrent, même si elle venait de dire qu’elle pourrait le tuer sans hésiter, elle se rendit compte que ça ne pouvait pas être le cas. Elle ne pouvait pas tuer l’étudiant ici et maintenant. Pas avec ces yeux remplis devant elle, encadrés par le visage de son protégé. Et puis, Elisabeth n’aurait-elle pas un avantage si elle était déjà celle qui manipulait le corps ? Une sorte de supériorité compte tenu de la situation ? Maria ne savait pas si cela pouvait changer quelque chose, mais si elle devait le tuer, elle voulait attendre que ce soit Natsume en face d’elle. Bien que cela risque d’être davantage douloureux si c’était le cas. Elle se retient de se mordre la lèvre inférieure devant ce flot de pensées et elle fut presque persuadée que le début de son geste n’avait pas échappé à son adversaire. Elle ne parvenait pas à cacher suffisamment ses sentiments pour l’étudiant et elle savait que cela allait se retourner contre elle, si ce n’est pas également contre l’étudiant lui-même. Pouvoir faire souffrir deux personnes pour le prix d’une, pourquoi la darkness s’en priverait-elle ? Elle n’allait tout de même pas gâcher un tel plaisir ? Quand elle reprit la parole, Maria sentit son corps louper un battement. Etait-elle prête ? Le fait de tuer ne la dérangeait plus depuis des années, mais là, c’était différent, c’était une connaissance et à plus forte raison quelqu’un qu’elle appréciait qu’elle allait tuer. C’était comme lui demander de tuer son frère, elle se savait incapable d’une telle chose. Faible ? Oui c’était bien le mot que l’on pourrait employer pour qualifier la vampire. Elle le savait mais étrangement, ça ne lui faisait rien. S’attacher à Natsume l’avait rendu faible ? Tant pis, elle en paierait le prix. Elle espérait cependant que l’étudiant ne soit pas comprit dedans. Restait encore la question : s’il lui demandait de mettre fins à ses jours parce qu’il avait déjà échoué une fois et ne voulait pas subir un nouvel échec ? Après avoir réfléchir rapidement à la question, même si ça devait lui en couter, elle savait qu’elle le ferait. C’était contradictoire avec les pensées précédentes, mais un détail changeait : la demande. Elle ne le ferait pas de gaité de cœur, elle aurait toujours des remords, mais ce serait différent s’il le lui en faisait la demande. Maria ne s’était pas aperçu que son adversaire l’avoir légèrement éloigné d’elle, de telle sorte que son bras ne faisait plus appuie sur la gorge de l’étudiant. Même en sachant qu’elle devait se montrer prudente avec Elisabeth, elle trouvait encore le moyen d’être distraite... Par ses pensées. Puis, tout se passa relativement vite, étrangement rapidement compte tenu de sa vitesse de réaction. Les cheveux attrapés et tirés violemment, le coup de genou qui lui coupa le souffle quelques instants et la rencontre avec le mur. Heureusement pour ce dernier point, la main de la vampire amorti le choc alors qu’elle prenait appuie sur la surface dure. Mais ça n’empêcha pas sa tête de taper violemment le mur. Elle devait se ressaisir et vite, sinon la darkness allait jouer avec elle comme la dernière fois. Et même si elle savait qu’elle ne voulait pas faire de mal à l’étudiant, elle ne pourrait pas non plus rester sans réagir trop longtemps. Mais... De nouvelles paroles lui parvinrent aux oreilles alors qu’elle se relevait. Elle mourait d’envie de la frapper ? Oui mais pas seulement, elle désirait voir le dernier souffle s’échapper des lèvres d’Elisabeth. Mais... Pas de la bouche de Natsume. Maria ne quitta le corps de l’étudiant marché à travers la pièce. Lorsqu’elle vit la direction qu’il prit, couplé avec les dernières paroles de la darkness, la vampire s’attendit au pire. Et elle n’attendit pas de savoir si son pressentiment était juste ou non pour agir. Elle ne doutait pas de son adversaire pour se montrer imaginative quant à la torture qu’elle pourrait infliger à Natsume. Mais est-ce qu’elle ressentait elle aussi la douleur ? Puisqu’elle était celle qui commandait l’organisme ? Ou alors ce simple détail ne l’empêcherait pas de mettre à exécution ses menaces sous-jacentes ? Ca ne faisait presqu’aucun doute que ce serait le cas. Elle aimait faire souffrir alors souffrir en retour ne devait pas être grand chose à côté de la joie qu’elle pourrait ressentir en songeant à ce qu’elle faisait. Maria se dirigea alors rapidement vers Elisabeth, alors que cette dernière tenait déjà dans sa main un couteau. Elle ne pu s’empêcher de se demander ce que ça faisait là. Elle n’utilisait jamais rien dans cette cuisine, peut-être était-ce qu’avait aménagé son frère ? La vampire stoppa le geste de la démone à l’aide de son pouvoir, cela commençait à être plus difficile. Son adversaire commençait à résister davantage à son pouvoir et elle doutait pouvoir l’utiliser encore beaucoup de fois, ou alors simplement pour ce genre de situation : simplement entraver ses mouvements. Elle se rua alors vers l’étudiant et l’obligea à lâcher l’ustensile. Chose qu’elle arriva à faire seulement après avoir cassé les doigts qui le retenait, en accusant plusieurs coups que son adversaire lui envoyait pour l’en empêcher. Sur le coup, ça ne lui avait rien fait, puis savoir que Natsume aurait a se faire soigner cette blessure par sa faute la perturba. Comment pouvait-elle agir si elle avait peur de lui faire plus de mal ? Elle détestait cette situation. Proposer à Elisabeth de s’amuser avec elle ? Physiquement ? En sachant que ses propres blessures seraient plus rapidement guéries que celle de l’étudiant ? C’était une idée parfaitement acceptable. Cependant, elle savait que la démone n’accepterait pas. Et pour cause : Elle n’y prendrait aucun plaisir à infliger des blessures qui étaient voulues. C’était plus divertissant pour elle de torturer le corps de Natsume sous les yeux de la vampire, comme elle avait fait précédemment avec le corps de Naome. Elle s’étonna alors de ne plus ressentir de colère. Cette dernière l’avait quitté alors que son interlocutrice lui avait fait prendre conscience qu’elle ne pourrait pas tuer l’étudiant de sang froid. En même temps qu’elle était en train d’être envahit par ce flot de pensées, Maria ne perdit pas un instant après qu’elle ait réussit à lui faire lâcher l’arme et ceintura le corps de l’humain. Ses bras passés par dessus les siens et se collant à lui pour avoir une meilleure prise. Si la darkness voulait se libérer, elle allait devoir y mettre toutes ses forces compte tenue de la position. Et Maria pourrait toujours user de son don pour l’entraver davantage. Elle songea alors qu’elle pourrait essayer de la mordre pour essayer de se défaire de cette prise. Tant pis, des dents humaines ne devaient pas faire si mal que cela... Si toute fois elle agissait de la sorte. Mais étrangement, la vampire sentait que son adversaire avait d’autres atouts dans son sac. Elle ne sous-estimait pas Elisabeth là dedans.

« Je vous empêcherais de lui faire plus de mal que vous lui en faites déjà. »

Sa voix était froide mais trahissait cependant un certain doute. En effet, elle doutait de parvenir à l’en empêcher continuellement. Elle devrait attendre de voir comment contre-attaquait la démone pour avoir une meilleure vue d’ensemble. Mais après ? Allait-elle réellement devoir utiliser plus de force pour l’empêcher d’agir ? Elle se demanda alors si en l’assommant, cela permettrait à Natsume de revenir ? Ou c’était impossible et elle essayait simplement de trouver des solutions de facilité ? Ne quittant pas les yeux glaciaux de Natsume, elle reprit.

« Natsume finira par revenir. C’est juste une question de temps, je n’ai juste qu’à vous empêcher de bouger. »

Pour le coup du « Natsume va revenir », Maria n’en était pas sûre du tout. Elle ne savait pas s’il y avait une durée maximale à l’emprise de la darkness sur l’esprit de l’étudiant. Ou si son corps la repousserait de lui-même compte tenu de la dangerosité que représentait l’entité ? Tant de questions auxquelles elle n’avait aucunes réponses.

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Message par Invité Dim 9 Juin - 23:03

Un nombre impressionnant et inquiétant d'idées, assaillait l'esprit de l'entité. Elle n'aurait pas pu mieux tomber en prenant possession de l'étudiant alors qu'il se trouvait en compagnie de cette sotte. A coups sûrs, le mutiler devant les yeux impuissants de la jeune femme promettait d'être jouissif. Par quoi pourrait-elle commencer ? Elle ne devait pas s'y prendre trop rapidement, même si l'envie de tuer son porteur immédiatement était atrocement tentante pour Elisabeth. Chacune des blessures qu'elle lui infligerait, elle les ressentirait également dans sa chair à elle. Si sa résistance à la douleur était en partie augmentée grâce à l'adrénaline du moment, la Darkness savait qu'il ne lui fallait pas endommager ce corps de manière irréversible. Déjà qu'elle était suffisamment exaspérée de constater à quel point celui-ci était faible physiquement, si en plus elle lui ôtait un œil ou plusieurs doigts... Autant chercher un autre hôte dans ce cas ! Elle trouva rapidement ce qu'elle cherchait dans l'un des tiroirs du mobilier de la cuisine : un couteau, ni trop ni pas assez aiguisé, de quoi s'entailler convenablement la peau. Un nouveau sourire étira les lèvres de l'entité. Comment ce sot d'élémentaire avait pu songer un seul instant, qu'il restait du bon en elle ? Cela faisait bien longtemps qu'elle avait cédé aux plaisirs que lui procuraient la violence et la souffrance. Rien ne pouvait égaler cette satisfaction de répandre la douleur et la destruction autour d'elle. S'il ne comprenait pas cela lui non plus, alors il n'aurait qu'à disparaître, retourner dans ce tas de cendres qui fut le lieu de sa naissance. Pourquoi diable se mettait-elle à repenser à ce jeune homme ? La Darkness n'avait pas eu toutes les réponses à ses questions, notamment pour comprendre ce qui le poussait à la défendre, à la protéger ? Gentillesse ? Naïveté ? Stupidité ? Elle ne connaissait plus rien de tout ceci. Elisabeth sentit alors du mouvement derrière elle et pesta en se retournant pour faire face à la vampire. A trop réfléchir et se perdre dans ses pensées, elle avait perdu une fraction de secondes, suffisante en tout cas pour permettre à son adversaire de la rattraper. Elle comprit très vite que l'inquiétude de Maria concernait l'arme et ce qu'elle pourrait en faire. Mais loin de vouloir la lâcher pour lui faire ce plaisir, l'entité se mit à frapper de manière répétée son adversaire avec sa main valide : l'estomac, les côtés, les tempes... La jeune femme lui imposa une nouvelle fois son don, ce qui fit rager de plus belle Elisabeth. Elle commençait sérieusement à la gonfler cette salope avec son satané pouvoir ! Sans lui, elle ne serait qu'une loque de plus ! Cependant, elle n'eut pas le temps de lui transmettre le fond de ses pensées concernant la capacité de la vampire que cette dernière lui brisa les doigts, la faisant hurler de douleur. Un ou deux doigts passaient encore mais là, c'était carrément les cinq doigts de la main qu'elle venait de lui casser cette salope ! Malgré la douleur, la Darkness conserva un horrible rictus sur les lèvres. Enfin, son adversaire décidait de passer aux choses sérieuses. Venait-elle de comprendre que protéger le corps du garçon ne lui permettrait pas de revenir ? A croire qu'elle avait autre chose en tête que son pouvoir cette petite. Il était temps qu'elle le remarque ! L'entité se serait rapidement lassée de ce jeu à sens unique. En un instant, les bras de la vampire se refermèrent sur elle, bloquant ses bras. Elisabeth arqua un sourcil devant cette manœuvre qui semblait O combien désespérée de la part de son adversaire ? Elle cherchait à l'empêcher d'agir ? Les paroles de l'intéressée confirmèrent son hypothèse. La Darkness eut soudain une envie de rire à gorge déployée et elle se retint à grand peine de laisser libre court à son hilarité.

« Ma parole, c'est décidément tout ce que tu as trouvé pour m'affronter ? Moi qui pensais que tu étais enfin passée aux choses sérieuses... Quelle déception... Peut-être que j'en attendais trop d'une faible comme toi. »

Plantant ses iris sanglants dans ceux de son interlocutrice, l'entité lui adressa son plus beau sourire. Sans l'apparence carnassière de celui-ci et l'absence de chaleur dans le regard de l'étudiant, ce sourire aurait presque paru amical. Ce qui, vous vous en douterez bien, était loin d'être le cas. Elisabeth ne sentait plus la douleur atroce de ses os brisés au bout de la main qui tenait auparavant le couteau. Si elle devait se blesser un peu plus pour se sortir de cette situation, elle ne lésinerait pas sur les moyens. Elle songea un instant à revêtir son armure pour tenter de se défaire de l'étreinte de la vampire puis oublia cette idée aussi rapidement que celle-ci était apparue dans son esprit. Elle ne savait que trop bien qu'invoquer son équipement passé lui coûtait cher en énergie et elle redoutait de perdre son contrôle sur le garçon. Les événements prenaient une tournure bien trop amusante pour qu'elle y coupe court. Sans laisser le temps à son interlocutrice de répliquer quoique ce soit, la Darkness lui mit un violent coup de boule sur la figure, axant la portée de son attaque sur le nez de Maria, lui brisant ce dernier dans le même temps qu'elle brisait celui du garçon. Un partout. Match nul. Sauf que les prolongations n'étaient pas encore jouées... L'arrête du nez de Natsume vira au violet, preuve concrète qu'il était dans le même état que les doigts de sa main droite. Un liquide sombre s'en échappa pour venir couler jusqu'aux lèvres d'Elisabeth, qui passa sa langue dessus avec délices semble t-il. Le goût du sang vint agiter ses pulsions meurtrières. Elle eut plus que jamais envie de tuer cet humain devant les yeux de son... amie ? Collègue ? Vampire ? La relation qu'ils entretenaient, demeurait un mystère aux yeux de l'entité. Avaient-ils ce genre de rapports ? L'un devenant de la nourriture pour l'autre ? C'était possible, mais elle s'en occuperait plus tard, si toutefois elle y repensait entre temps. C'était le cadet de ses soucis -et de ses intérêts- que de savoir ce qu'était l'étudiant pour la jeune femme. Stupide comme elle était, elle s'était probablement prise d'affection pour lui en raison de sa ressemblance avec son frère disparu. La Darkness ne voyait pas d'autres explications, elle qui avait rejeté toute forme d'amour ou de compassion en dehors de son être. Elle avait une raison de vivre et elle s'en contentait. Nul besoin de ces choses que l'on appelait « ami » ou « compagnon ». L'entité sentit que son adversaire resserrait sa prise, certainement pour ne pas céder à la douleur du coup qu'on venait de lui porter. Tenace cette garce mais comme tous ceux et celles de sa race. Les sangsues étaient connues pour leur acharnement. Tant pis pour elle, elle aurait moins souffert en abandonnant la partie pour fuir cet endroit. Elle n'aurait pas vu ce qu'il allait advenir de l'humain envers qui elle s'était -bêtement- attachée. Cette pensée renforça les convictions d'Elisabeth : ce genre de liens n'avait aucune utilité, sinon vous rendre faible et stupide. Elle n'en avait pas besoin. La Darkness ôta enfin sa tête de celle de son interlocutrice pour se reculer, remarquant en même temps, qu'elle l'avait laissé appuyée sur celle de Maria pendant un bon moment, avant de songer à ce que serait sa prochaine action. Il ne faisait aucune doute qu'un simple coup de boule, même bien placé, ne ferait pas lâcher prise à la vampire. C'est alors que cette dernière reprit la parole. Cette fois-ci, l'entité ne put contenir un rire glacial et sonore, qui résonna dans le silence de la maison vide. Car, hormis eux deux, qui d'autres se trouvaient dans la demeure ? Elisabeth n'avait perçu aucune autre présence, ce qui rajoutait à sa satisfaction personnelle que de savoir que cette sotte vivait seule. La pauvre petite ne s'était toujours pas remise de la perte tragique de son frère ? S'en était presque émouvant... Ou tout simplement affligeant à souhait. La Darkness se calma enfin et rapprocha de nouveau sa tête de son adversaire mais doucement cette fois. Elle prit un malin plaisir à venir mordre les nerfs qui se dressaient sur la route de ses dents avant de remonter jusqu'à l'oreille de la jeune femme. Elle se saisit du lobe et tira violemment dessus. Est-ce Maria la laisserait lui arracher l'oreille ? Peut-être... Dans le but de sauver le garçon ? Très certainement. Pathétiques créatures. Mais cédant à une dernière envie de tourmenter ses victimes, Elisabeth lâcha soudain ce petit bout de cher -au grand soulagement de la vampire probablement- et vint lui susurre ces quelques mots au creux de l'oreille :

« Une question de temps tu dis ? En es-tu sûre ? Quelle mignonne petite fille... Si naïve... Mais, désires-tu vraiment qu'il revienne ?... »

Sa voix avait revêtit un calme sournois, qui n'annonçait rien de bon quant à ses nouvelles intentions. Maria ignorait encore ce que la Darkness lui réservait mais elle était certaine que le spectacle lui plairait. Cela atténua un peu la frustration qui l'envahissait à l'idée de devoir rendre ce corps, dont elle guettait chaque moment de faiblesse avec impatience. Conservant sa position actuelle, l'entité laissa à son interlocutrice, le temps d'encaisser ses propos, d'y réfléchir et d'y répondre, si elle trouvait quelque chose à lui répliquer. Elle ferma les yeux et replongea dans sa conscience, celle-là même qui maintenait celle du garçon. Elle reprit place en face de ce dernier, lui serrant toujours le poignet sans qu'il ne puisse s'en dégager. La terreur et la colère étaient perceptibles chez lui et pour cause ! Elisabeth avait conscience des sentiments qu'elle lui inspirait et elle comprenait à quel point il pouvait se reprocher de lui avoir laissé pénétré son esprit aussi facilement. Et ce, depuis ce fameux jour où il gisait, inconscient sur un lit d'hôpital. Les remords qu'il éprouvait à propos de ce qui s'était passé ce jour n'avaient jamais entièrement disparus de son esprit. Elle se mit à sourire, tant à Natsume lui-même, que devant les efforts qu'il faisait pour se libérer. Bientôt, il regretterait d'avoir cherché à se débattre...

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Message par Invité Lun 10 Juin - 13:35

A part un semblant de surprise qui passa furtivement dans les yeux de Natsume, la vampire savait que son action n’allait pas plaire à Elisabeth. L’empêcher de la sorte de bouger, simplement parce qu’elle ne voulait plus blesser l’étudiant, elle trouverait ça risible à souhait à tous les coups. Et Maria n’aurait rien à lui rétorquer. Dans d’autres circonstances, elle aurait certainement essayé de mettre KO son adversaire par la force. Mais là, utiliser ce moyen pour affronter la darkness revenait ensuite à faire souffrir Natsume. La vampire détestait de plus en plus cette situation. S’être attachée à un humain avait déjà été dur à accepter en soi, mais voila qu’à cause de cette attachement, elle n’agissait plus comme elle aurait dû. Sa faiblesse était-elle à ce point énorme ? Elle ne pu empêcher une pensée vagabonder du côté de son frère. Et ce n’était pas pour l’Avventura qu’il était parti, mais parce qu’il s’était aperçu qu’elle ne lui serait d’aucune utilité ? Que cela ne lui servait à rien de rester en la compagnie d’une sœur qui ne serait qu’un poids pour lui ? Maria serra les crocs pour chasser ce flot de pensées. Ce n’était ni le moment ni même l’endroit pour songer à ce genre de chose. Et puis, il y avait d’autres données à ne pas oublier. Elle sortie de ses pensées -ça devenait une habitude inquiétante- lorsqu’Elisabeth reprit la parole. La vampire pouvait entendre au son de sa voix qu’elle se contenait, de quoi ? Elle en avait une petite idée et ça ne l’aurait pas étonné de la part de l’entité. Pourtant, ça ne vient pas et elle en fut surprise. Ses mots en eux-mêmes ne touchèrent pas la jeune femme. Elle la voyait comme faible ? Pouvait-elle l’en dissuader ? Elle n’avait pas réussit à l’affronter la fois précédente, alors qu’elle n’avait plus rien à perdre. Et là, elle n’arrivait pas à être supérieure alors qu’elle était face à l’entité enfermée dans le corps de Natsume. Maria avait conscience que tout cela était pitoyable et à mourir de rire. Elle aurait probablement éclaté de rire, se moquant ouvertement de son adversaire, si les rôles avaient été échangés. Mais ce n’était pas le cas et elle devait l’accepter, puisqu’elle avait accepté cet étrange lien qui la reliait à l’étudiant. Etait-ce le moment de faire demi-tour ? De tourner les talons pour prouver à la darkness qu’elle ne s’était pas réellement attachée à lui ? Qu’elle pouvait la laisser faire ce qu’elle voulait de ce corps ? En dépit de toute sa volonté, la vampire savait que ce ne serait pas possible et qu’elle ne pourrait agir de la sorte. Sentiment d’attachement ? De culpabilité ? Probablement les deux. Ce qui rendait certainement la situation que plus navrante. C’était tellement étrange. Elle avait conscience de comment elle pourrait se voir si elle était à la place d’Elisabeth et ne s’en cachait pas et pourtant, elle ne voulait pas laisser tomber Natsume et ce lien. Etait-ce simplement comme l’entité lui avait si aimablement suggérer ? Qu’elle s’attachait uniquement à lui parce qu’il avait des similitudes avec Naome ? Tant physique que mentale. Sur ce dernier point, nous parlons évidement du frère avant qu’il ne soit tué par la darkness. Mais avait-elle raison ? Est-ce qu’elle s’était cachée cet élément inconsciemment pour que cela ne la perturbe pas plus ? Est-ce que dans le fond, elle n’était pas tout simplement devenue une vampire qui avait besoin d’un lien, depuis qu’elle en avait tissé un avec son frère ? Est-ce qu’elle ne pouvait donc plus apprécier -et vouloir- cette solitude qui l’avait si longtemps accompagné ? Elle aurait probablement continué comme ça pendant un moment si un violent coup ne l’avait pas atteinte. Elle pesta de douleur en sentant une forte douleur lui parcourir le nez. Cette salope venait certainement de le lui casser ! Mais un rapide coup d’œil à la tête de Natsume lui apprit qu’elle n’était pas la seule à avoir subit des dégâts. L’odeur de sang ne mit pas longtemps à se faire sentir, ce qui énerva légèrement la vampire en plus de lui donner faim. Elle allait devoir également lutter pour ne pas lui sauter à la gorge ? Avait-elle prévu que ce coup pourtant si basique, était en train de perturber Maria ? Elle maudit Elisabeth pour son action, parce qu’elle le sache ou non, le résultat était le même. Ou était-ce encore un signe de sa faiblesse ? Elle serra de nouveau les crocs à cette pensée, elle allait devoir faire quelque chose contre ça, y réfléchir sérieusement. Elle stoppa net ses pensées à celle-ci. Elle n’aurait peut-être même pas à le faire, s’il ne survivait pas, il n’y aurait plus de raison d’être faible. La vampire ne pu s’empêcher de sursauter en entendant le rire glacial provenant de la bouche de Natsume. C’en était presque le plus perturbant. Qu’Elisabeth se fiche ouvertement d’elle ne lui faisait pas grand chose, elle commençait à comprendre quel genre de personne s’était et elle ne pouvait pas lui en vouloir d’être hilare dans cette situation. Maria ne bougea pas -elle ne le pouvait pas, sinon elle aurait dû la lâcher- et la regarda du coin de l’œil s’approcher d’elle. Sans être effrayée, la vampire ne pressentait rien qui vaille. Devait-elle l’empêcher d’avancer plus à l’aide de son pouvoir ? Alors que l’odeur de sang se rapprochait de plus en plus de sa bouche et qu’elle ne voulait qu’une chose : lécher ce liquide ? Elle dû se faire violence pour chasser ce genre de penser de son esprit, et pour le coup, elle remercie Elisabeth de lui faire mal, cela l’aida également. Mais quand elle la senti se saisir de son lobe, Maria se dit qu’elle allait le lui arracher. Le violent coup que l’entité lui infligea ne faisant que confirmer ce qu’elle craignait. Mais si ça pouvait l’éloigner de son envie de faire du mal physiquement à l’étudiant, c’était une douleur que la vampire pouvait accepter. Pourtant, ça ne se passa pas comme cela, ce qui surprit davantage la jeune femme avant de se dire que la darkness lui préparait un autre coup. C’était à parier. Cependant, elle ne fit que prendre la parole. De simple parole que Maria aurait certainement préféré changer en coup, non pas pour le début de sa phrase, mais pour la fin. Voulait-elle qu’il revienne ? Evidemment ! Elisabeth n’avait rien à faire ici à contrôler ce corps ! Cependant... Quelle serait la réaction de Natsume en sentant tous les doigts de sa main cassés ? Son nez dans le même état ? Et pour seul adversaire : la vampire qui lui avait dit qu’elle le protégerait ? Regardant les yeux de l’étudiant se fermer et le sourire si caractéristique d’Elisabeth se perdre, la vampire desserra sa prise. Si c’était une ruse de l’entité pour baisser sa garde, cette dernière avait réussit et pourrait facilement l’attaquer. La jeune femme garda ses yeux sur le visage de son protéger -si toutefois elle pouvait continuer à l’appeler ainsi- en se demandant ce qui était en train de se passer. Bien qu’elle ait desserra sa prise, elle reste néanmoins contre lui, ne sachant pas vraiment s’il aurait besoin d’un appuie lorsqu’il reprendrait possession légitime de son corps. Et s’il voulait la repousser, elle se laisserait faire. Elle appréhendait de plus en plus de voir revenir l’étudiant en ne pouvant s’empêcher de se dire qu’il quitterait probablement la maison dans l’instant d’après. Et qu’avec des regrets, elle ne pourrait pas le suivre à cause du lever de soleil qui ne tarderait pas à arriver. Les derniers mots de la darkness ne cessaient de lui revenir en mémoire. Savait-elle ce qui allait se passer ensuite ? Quelle serait la réaction de l’étudiant à son égard ? Etait-ce pour cette raison qu’elle semblait lui laisser la place ? Maria fut obligée de reconnaitre que cela collait. Après tout, l’entité partageait le corps de l’étudiant depuis un moment -même si elle ignorait depuis quand exactement- mais elle avait certainement eu le temps d’apprendre les réactions de ce dernier. Etait-ce encore une nouvelle torture qu’elle allait lui infliger ? Après tout, elle était bien meilleure dans les coups psychologiques que physique, sachant parfaitement où frapper pour que cela fasse le plus mal. Saleté d’Elisabeth ! Son regard toujours porté sur le visage de l’étudiant dériva jusqu’à son nez, endroit où du sang frais était toujours visible. Maria ferma les yeux quelques instants pour se contrôler devant sa faim. Malheureusement, elle sentit sa main se lever et venir à la rencontre du visage de Natsume. Elle lui caressa délicatement la joue droite avant de tremper le bout de son pouce dans ce liquide qui l’attirait tant. Il était chaud malgré qu’il ne soit plus dans l’organisme de l’étudiant. La vampire regarda quelques instants le bout de son pouce avant de détacher sa main du visage chaud de son protéger et porta son pouce à sa bouche. Savourant le goût délicat de ce sang qui vient lui titiller le palet. Si seulement elle pouvait en avoir plus, plongé ses crocs dans le cou de cette source de vie. Elle secoua vivement la tête pour chasser cette envie atroce qui montait en elle et elle se recula immédiatement pour ne plus toucher Natsume. S’il tombait, ce n’était pas grave, c’était toujours moins grave que ce qu’elle pourrait lui faire si elle restait si près de lui. Elle n’osait pas prendre la parole. Et si l’entité était encore là ? Non, la réelle raison de son mutisme était la peur que son envie de sang s’entende dans sa voix.

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Message par Invité Lun 10 Juin - 17:21

Tout en observant les efforts vains de son hôte pour se libérer de son emprise, Elisabeth se demanda soudain si son plan allait fonctionner. En rendant son corps à l'étudiant, elle ne doutait pas de s'amuser du spectacle qu'elle promettait à la vampire mais serait-elle en mesure de reprendre le contrôle du corps de son porteur ? Elle n'aimait pas le reconnaître mais elle l'avait obtenu presque par chance ce soir, simplement parce qu'il faisait sombre, que le cœur de Natsume était agité par des sentiments contraires et que la frustration de l'entité pour n'avoir pas eu mort d'hommes au cours de la soirée, avait permis à cette dernière de s'imposer sur l'autre conscience. Elle n'aurait pas un contrôle indéfini sur le garçon, elle le savait. Tant que l'esprit de sa victime existerait en tant que tel, la Darkness n'aurait pas la main mise sur son corps. Mais vu comment se déroulaient les événements, avec un peu de chance, elle l'obtiendrait ce même soir, en tuant de ses mains -ou les siennes- l'étudiant. A moins qu'elle ne poussa à bout son adversaire pour qu'elle prenne la vie de son protégé ? Ce serait amusant, elle qui se disait prête à commettre l'irréparable dans le seul but de le sauver. Toujours appuyée -de force- contre le corps de la jeune femme, Elisabeth sentit celui-ci se raidir légèrement. A cause des paroles qu'elle venait de prononcer à son encontre ? Elle en doutait. Maria était faible et facile à troubler avec simplement quelques mots choisis avec soin. En proie à l'interrogation, l'entité ne bougea pas, ni ne fit mine d'ouvrir les yeux pour passer à l'action qu'elle avait promis sous peu. Elle voulait comprendre ce qui se passait dans la tête de son adversaire. Et en tirer profit si elle le pouvait. La Darkness réprima un sursaut au contact de la main glacée de la vampire. Non pas qu'elle redoutait à présent les blessures que cette dernière pouvaient lui infliger dans l'espoir de ramener Natsume mais elle ne s'attendait pas à un contact aussi doux de sa part. En cela, elle sentit également la prise de la jeune femme se relâcher autour du corps du garçon. Se retenant à grand peine de sourire -ce qui aurait pu alerter Maria au sujet de l'identité de la personne aux commandes du corps qu'elle serrait dans ses bras-, Elisabeth la laissa faire... Et comprit rapidement ce qui tiraillait son adversaire. Le sang. S'en voulait-elle ne n'avoir pas pu éviter à son protégé de se retrouver blessé au cours de leur affrontement ? Probablement. Mais en tant que vampire, le précieux liquide sombre devait certainement lui faire envie. Bien plus que celle de faire la peau à la Darkness. Quoique, les deux se valaient peut-être aux yeux de Maria. Sauf que l'entité se fichait royalement de laquelle de ces deux optiques attirait le plus son adversaire. Elle venait de dénicher une nouvelle faille à exploiter. La même que celle à laquelle elle avait songé au tout début de son apparition : mutiler l'étudiant. Oui mais, à présent, il y avait un autre but que celui de faire souffrir la vampire. Et si son envie de sang prenait le pas sur l'affection qu'elle portait au garçon ? Elisabeth ne pouvait pas croire que ce dernier n'avait jamais tenté d'offrir son sang à la première ? C'était probablement ce qui les reliait au fond : un simple don du sang. La Darkness en aurait mis sa main à couper, enfin, quitte à choisir laquelle, plutôt celle aux doigts cassés de préférence, devenue inutile pour ce qui allait suivre.

Alors qu'elle s'apprêtait à passer à l'action, ayant retrouvé suffisamment de liberté pour riposter et porter de nouveaux coups à Maria, cette dernière prit de court l'entité en s'éloignant brutalement d'elle. Elisabeth eut tout juste le temps de prendre appui avec ses paumes -qui n'étaient pas les siennes- pour éviter de s'étaler par-terre. L'inconvénient de posséder un corps humain : une faiblesse sans pareille combinée à un manque de réflexes désespérant à souhait ! Avis aux potentiels intéressés ! Possédez plutôt un lycan, conseil de Darkness ! Sa main droite ne l'épargna pas et une douleur fulgurante l'assaillit à cet endroit. L'entité pesta. Sans même le faire exprès, Maria parvenait à la faire souffrir en retour, en s'en prenant indirectement aux points sensibles. Elisabeth doutait qu'elle l'ait fait consciemment mais elle reconnaissait qu'elle avait bien agi pour le coup. Sauf qu'elle se retrouvait donc à quatre pattes, au milieu d'une cuisine qu'elle ne connaissait pas, devant une adversaire qu'elle s'était promise d'humilier et de faire souffrir. La situation ne lui plaisait pas mais elle ne pouvait que se blâmer en silence. Si elle ne s'était pas en partie retirée dans sa propre conscience pour préparer son action future, peut-être qu'elle aurait pu anticiper la chute. Qu'importe ! Cette sotte lui donnait l'opportunité de passer à l'action, sans même à avoir à se dégager d'elle. L'entité n'allait pas laisser passer cette chance. Elle prit appui sur l'un de ses genoux au sol, pour se redresser et faire face à la jeune femme, le regard mauvais. Elle avait retrouvé son rictus déplaisant, ce qui permettrait certainement à Maria de savoir ce qui se passait dans le corps de l'étudiant mais la Darkness ne lui laisserait pas le temps de réagir pour l'empêcher d'agir à sa guise. Sa chute l'avait rapproché du couteau que la vampire lui avait contrait de lâcher. De sa main valide, Elisabeth s'en empara, rayonnant d'une joie malsaine quand elle vit l'expression de son adversaire quant à ce geste. Et oui, elle l'avait sous estimé une fois de plus. Serait-ce celle de trop ? Pourtant, l'entité ne se servit pas immédiatement de l'arme. Pendant une fraction de secondes, elle réfléchit à ce qu'elle devrait faire pour assurer son coup. Le besoin en sang des vampires, bien que naturel et vital pour leur survie, devenait incontrôlable dès lors qu'ils étaient sérieusement blessés. Pourrait-elle toucher Maria avec le couteau pour stimuler son envie de sang avant de retourner l'arme contre elle pour faire en sorte que son adversaire cède devant l'afflux de sang ? C'était un plan idéal mais pas forcément réalisable compte tenu de la situation. De part sa position au sol, la Darkness était désavantagée si jamais elle décidait de passer à l'assaut. Son adversaire était rapide et -presque- déterminée à l'affronter. Elle ne pouvait pas se risquer à perdre le couteau une seconde fois, quitte à devoir passer à son plan B. Tant pis, elle allait devoir improviser. Plongeant ses iris sanglants dans ceux de son interlocutrice, l'entité plongea l'arme dans sa main blessée, le même sourire étiré sur les lèvres. Celui-ci se tordit quelque peu à cause de la douleur que lui coûtait son geste. Mais la satisfaction primait sur tout le reste. Elle ôta le couteau, lentement, de la plaie béant qu'elle venait de s'infliger. Elisabeth se releva ensuite, doucement, mais prête à réagir si jamais la vampire lui sautait dessus au passage. Elle porta l'arme ensanglanté à sa bouche, faisant courir sa langue sur la lame. Elle adorait faire croire à Maria qu'elle pouvait tout aussi bien se trancher la langue, condamnant ainsi son hôte mais ce serait trop rapide à son goût. Il fallait faire durer ce jeu...

« Difficile de résister à la tentation n'est-ce pas ? Surtout quand on est face à un sang aussi délicieux que le sien... Mais je vais t'aider à retourner à ta vraie nature... » laissa t-elle échapper du bout des lèvres, dans un sourire odieux.

Seul le bruit du sang s'écoulant de sa plaie pour se répandre sur le sol pouvait se faire entendre dans la maison. La Darkness jaugeait son adversaire, laissant son geste et ses mots l'atteindre de plein fouet pour se faire leur chemin dans son esprit. Si elle tentait de se ruer sur elle pour lui faire lâcher l'arme une seconde fois, l'entité lui ferait goûter à sa lame avant son sang. Elle se tenait prête cette fois et si la jeune femme était suffisamment stupide pour se jeter sur elle, se faire -bêtement- blesser pour ensuite ne plus parvenir à se contrôler, qu'il en soit ainsi. N'était-ce pas ce qu'Elisabeth désirait ? Puis, cette dernière décida que le temps du tour de la vampire était écoulé. Subitement. Telles étaient les règles de la Darkness. Cruelles, radicales et imprévisibles. L'espace d'un bref instant, le couteau se changea en un petit éclair blanc, tandis que les rayons déclinants de l'astre lunaire se reflétaient dessus. Le but de la manœuvre n'étant pas d'éblouir son adversaire. Sans un mot -son sourire exprimait à lui seul, ce qu'elle pensait à propos de son acte-, elle porta l'arme au cou du garçon mais ne trancha pas ce dernier sur toute la longueur, comme on aurait pu s'y attendre. Non, elle enfonça la lame dans la chair molle et entreprit de lui entailler le cou, d'abord sur quelques centimètres puis de plus en plus...

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Message par Invité Mar 11 Juin - 2:59

Quand la vampire vit le corps de l’étudiant s’étaler sur le sol suite à son recul, elle voulu s’approcher de lui pour l’aider à se remettre debout, mais elle savait qu’elle ne le pouvait pas. Pas avec le goût du sang de Natsume qu’elle avait maintenant dans la bouche et son envie toujours présente de planter ses crocs dans son cou. Elle dû fermer les yeux et compter lentement jusqu’à dix pour maintenir un rythme cardiaque normal et ne pas s’emporter. Pourquoi fallait-il que cela arrive maintenant ? Elle venait pourtant de se nourrir d’un homme après l’utilisation de son pouvoir et encore un autre pour sa blessure à l’estomac. Etait-ce parce que cette dite-blessure l’avait plus affaiblie qu’elle ne le pensait, puisque c’était du bois ? Et que quelques litres de sang -même frais et humain- ne lui seraient pas suffisants ? Couplé à cela le fait qu’elle ait utilisé de nouveau -et à plusieurs reprises- son don sur la personne qui se trouvait à face d’elle ? Alors même que ça n’avait rien de très pousser comme utilisation ? Ou était simplement un mélange de tout ce qui s’était passé ce soir -blessures et sentiments- qui la perturbaient assez pour qu’elle perde plus facilement le contrôle sur sa faim ? Maria serra les poings assez fort pour sentir ses ongles pénétrer dans la paume de ses mains. Elle se devait de rester calme mais malgré les yeux fermés et le souffle normal, l’odeur de sang à chaque inspiration était comme une invitation à venir se délecter de ce nectar en train de couler dans les veines de son protégé. A cette pensée, la soif recula légèrement. Oui ! Elle ne pouvait pas s’autoriser à boire le sang de celui qu’elle voulait protéger ! Elle l’avait refusé alors qu’il le lui avait proposé de son plein gré, elle ne pouvait tout bonnement pas le lui prendre par la force... En ouvrant les yeux et en les posant sur le corps chétif sur le sol, une partie d’elle -celle qui aimait la chasse par dessus tout- ne pu s’empêcher de se dire qu’elle le pouvait. Qu’il n’était pas assez fort physiquement pour la repousser, darkness en lui ou non. Elle n’avait qu’à s’avancer de quelques pas, réduire la distance misérable qui les séparait et se jeter sur lui, tel l’animal qu’elle pouvait être à cause de cette envie de sang. Maria secoua la tête pour chasser cette pensée de son esprit et préféra porter son regard sur un autre point que Natsume. Elle avait toujours l’odeur, mais plus l’image. C’était toujours ça de gagné. Cependant, cela fut une grave erreur. Et pour cause : Elisabeth était toujours la maitresse du corps. Comment le savait-elle ? Son regard et son sourire ne laissaient nulle place au doute. La vampire vit la scène au ralenti -bien que cela ne soit pas le cas dans la réalité- mais c’était comme si son cerveau voulait qu’elle grave dans son esprit chaque instant pour s’en souvenir éternellement. Qu’elle se torture en se rappelant de quelle manière elle n’avait pu aider Natsume face à son ennemie. Qu’elle aurait pu le sauver si elle avait été plus forte à garder son contrôle et ainsi ne pas s’écarter de ce corps. Elle vit les doigts valides de l’étudiant se refermer sur le manche du couteau et elle eut la rapide pensée qu’elle aurait dû lui casser les doigts des deux mains pour plus de sécurité. Pensée horrible qui ne la toucha guère, tellement sa peur de ce qui allait se passer ensuite lui tiraillait l’estomac. Si l’entité décidait de se planter le couteau en plein cœur pour affronter immédiatement le propriétaire du corps, elle devrait rester impuissante devant ce spectacle. Ou alors, se ruer sur son adversaire pour lui arracher de nouveau le couteau de force ? Elle se savait rapide mais pour cette fois, elle doutait d’arriver à temps. La vampire resta donc, sans bougée et horrifiée devant ce qui allait se passer. Mais elle senti un certain soulagement lorsqu’elle vit la lame se planter dans la main -déjà pas mal amochée- de l’étudiant. Il aurait mal et ça aurait certainement du mal à cicatriser, certes mais au moins, il était toujours vivant. Et c’est ce qui était, aux yeux de Maria, le plus important. Oui, elle était -plus ou moins- prête à le voir mourir, mais elle voulait que ce soit ces yeux à lui qu’elle verrait en dernier et non pas avec l’expression de la darkness. Lorsque la lame se retira de la plaie, le sang coula immédiatement et l’estomac ainsi que la gorge de la vampire se serrèrent. Elle arrivait de moins en moins à contrôler cette faim et seule sa volonté faisait encore barrage à ce que son corps tentait de faire. Elle ne fit donc pas attention à son adversaire qui se relevait, toute son attention étant portée sur cette plaie si alléchante ! Serrant davantage ses poings pour s’obliger à quitter des yeux cette main, sa gorge se noua de nouveau lorsqu’elle vit la langue de Natsume se balader sur la lame. Mais toute peur et appréhension l’avaient déserté, elle ne voyait que ce liquide être prit par un autre si impunément et en y prenant plaisir ! Elle recula encore davantage, pour finir par toucher le meuble derrière elle. Elle se mit à le tenir frénétiquement tout en ne pouvant détacher son regard du sang qu’elle avait en face d’elle. Elle senti le bois du meuble craquer sous la force de ses doigts et elle se rendit compte qu’elle ne tiendrait plus très longtemps avant de se laisser aller. Ce qu’elle ne voulait pourtant pas. Mais sa conscience se faisait de plus en plus petite à côté de sa faim grandissante. Peut-être qu’elle aurait réussit à mieux se contrôler si elle n’avait pas devant elle le sourire carnassier d’Elisabeth mais plutôt celui de Natsume. Oui, ce n’était qu’un détail et pourtant ça avait beaucoup d’importance pour la vampire, savoir qui elle avait en face d’elle. Sa volonté de lutter s’affaiblissant au fur et à mesure qu’elle savait qu’elle allait le mordre et faire ressentir de la douleur à l’entité. Elle se maudissait de ne pas être plus forte que ça, quelle belle vampire désireuse de protéger un humain elle faisait, si cette même vampire lui prenait du sang par la force !

Maria vit alors les lèvres de l’étudiant bouger -surement pour lui dire quelque chose- mais elle ne comprit pas. A vrai dire, elle n’entendit même pas un seul son s’échapper d’entre ces lèvres. Seul le bruit du sang qui coulait dans ses veines et hors de ses dernières étaient perceptibles aux oreilles de la jeune femme. Il aurait très bien pu s’agir de Natsume qui avait reprit le contrôle de son corps. Elle ne savait pas et ne voulait pas savoir. Sa seule et unique envie à cet instant était de se ruer sur lui et lui prélever du sang. Il ne lui restait qu’un semblant de conscience propre, pas encore submergé par la faim et cela lui permit de voir la lame se diriger vers le cou de l’étudiant. Un râle sorti de la bouche de la vampire quand elle vit le couteau se planter de la chair et laisser ainsi le loisir à ce liquide vital de s’échapper. Ce dernier point fini par avoir raison de Maria et elle se rua vers l’étudiant. Elle ne prêta pas attention au couteau qui avait quitté le cou du jeune homme pour se diriger vers elle. Elle se retrouva alors avec l’arme qui se planta entre ses côtes mais loin de s’en préoccuper, elle saisit les poignets de son adversaire et les lui cloua au sol. Rapidement, elle vient se mettre à califourchon sur le corps de l’étudiant et s’en attendre une seconde de plus, elle lui planta les crocs dans le cou, à l’ opposé de la blessure qui venait tout juste d’être faite. La vampire fut frustrée de ne pas sentir de mouvements de contestation. Aucune excitation supplémentaire de prélever du sang par la force. Elle ferma les yeux, savourant ce délicat nectar lui couler entre les lèvres et descendre le long de sa gorge. Pourquoi Diable s’était retenue ? Pourquoi n’avoir pas plus tôt agit ainsi ? C’était ce qu’elle était dans le fond non ? Elle aurait surement contre dit cette pensée si toutefois elle en était consciente. Or, pour le moment, elle ne s’occupait que de chaque gorgée qu’elle pompait. De longues et savoureuses gorgées directement tirées à la source. Un vrai régal, un festin. Chaque gorgées étaient délectées et savourées comme il se doit.

Ce n’est seulement après plusieurs longues minutes que Maria reprit ses esprits et se rendit compte de ce qu’elle était en train de faire. Elle s’écarta alors aussitôt du cou -arrachant sans mal un morceau de peau au passage- et se poussa de ce corps. Elle se recula vivement, horrifiée par ce qu’elle venait de faire et vient heurter le meuble derrière elle. Sa respiration était rapide et saccadée à cause de la peur. L’avait-elle tué ? Elle ne le voyait pas bouger beaucoup. Mais après avoir plus attentivement regardé son thorax, elle vit qu’il respirait encore. Un soupire de soulagement s’échappa de ses lèvres. Mais elle fut également inquiète de son état réel. Lui avait-elle prit trop de sang ? En plus de celui qu’il perdait de sa main et de l’autre côté de son cou ? Elle se détacha alors du meuble et fut prise d’une douleur dans les côtes. A sa grande surprise, elle vit le couteau toujours planté. Elle avait été tellement submergée par sa faim qu’elle n’y avait pas prêté attention. Elle le retira violemment et le jeta à l’autre bout de la cuisine alors qu’elle quittait la pièce. Elle monta, aussi rapidement qu’elle le pouvait, ses escaliers et se dirigea vers sa salle de bain. Endroit dans lequel elle prit plusieurs serviettes avant de redescendre aussi rapidement qu’elle était monté. Natsume était toujours allongé sur le sol et son angoisse grandit. Elle s’agenouilla à côté de lui et entreprit de lui entourer la main blessée dans une serviette qu’elle venait de couper. Elle serra le linge autour de la main de l’étudiant avant de s’approcher doucement de sa tête, elle appuya une serviette sur la plaie que la darkness lui avait faite. Il continuait à perdre pas mal de sang et cela inquiétait terriblement la vampire. Elle posa son front contre celui de Natsume et se mit à murmure, la voix remplie de regrets :

« Pardonne-moi... »

Spoiler:

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Message par Invité Mer 12 Juin - 17:49

Plus que son attitude, basée sur la défensive, la lueur dans les iris sanglants de la vampire parlait d'elle-même. Sa faim revenait à la charge, de manière violente et insoutenable. Ainsi donc, ils n'avaient pas ce genre de relation avec le garçon ? Ce dernier ne lui servait pas de nourriture ? Voilà qui expliquerait les efforts que son adversaire mettait en œuvre pour ne pas lui sauter dessus et lui pomper tout le précieux liquide rouge. Elisabeth continua donc de s'entailler le cou. Qu'importe le choix à venir de son interlocutrice, l'étudiant risquait bien d'y passer pour de bon. Si elle tardait trop à passer à l'action, la lame achèverait le sinistre travail qu'elle avait commencé, tranchant la gorge du malheureux sur toute sa longueur. Et si jamais Maria laissait libre court à sa soif de sang, qui pourrait prédire avec certitude qu'elle parviendrait à s'arrêter à temps avant de lui prélever jusqu'à la dernière goutte du précieux liquide ? A noter également, que si la jeune femme tentait une fois encore, de lui faire lâcher le couteau, la Darkness n'avait pas l'intention de se laisser faire. Elle était prête à se défendre contre l'assaut de Maria même si le but de ses manœuvres était avant tout de faire céder psychologique la vampire. A en juger par ce qu'elle lisait dans les yeux de cette dernière, le seuil de la rupture semblait proche. Avant même que son adversaire ne soit sur elle, l'entité comprit qu'elle allait passer à l'action, n'y tenant plus. La vitesse de Maria fut à la hauteur des estimations de la démone, qui eut, malgré tout, le temps de lui planter la lame dans les côtes. Futile action en effet mais qui permettrait peut-être d'augmenter la faim de son adversaire, si celle-ci n'avait pas déjà atteint le seuil critique. Contrairement à ce qu'elle aurait cru, la vampire ne se préoccupa aucunement de la menace que représentait l'arme. Cependant, elle saisit les poignets de l'étudiant avec fermeté, si bien que sa prise fit lâcher le couteau à la Darkness. De toutes évidences, elle était moins à l'aise avec sa main gauche que celle de droite, blessée à deux reprises. Pas étonnant qu'elle n'eut pas la force de résister à la poigne de la jeune femme. Elisabeth se retrouva projetée sur le dos, la violence du choc lui coupant le souffle un bref instant. Elle rageait intérieurement de se retrouver ainsi en position de faiblesse face à son interlocutrice, celle-là même qui se trouvait à présent à califourchon sur elle. Si Maria avait eu un semblant de contrôle sur sa faim à cet instant, peut-être qu'elle aurait pu neutraliser la démone pour de bon, sans avoir à mordre le garçon. Mais l'entité avait eu raison de ses pulsions et elle laissa échapper un rire glacial lorsque les crocs de la vampire s'enfoncèrent dans sa gorge, sans aucune délicatesse. Voulait-elle la blesser plus qu'assouvir sa soif en la traitant ainsi ? C'est ce que pensa d'abord la Darkness avant de se rendre compte que la jeune femme lui prélevait de longues gorgées de sang. Cela ne fit que renforcer sa joie malsaine. Elle avait atteint son objectif. Cette sotte, incapable de faire taire le monstre enfoui en elle, allait tout bonnement tuer l'humain qu'elle avait décidé de protéger ? C'était un spectacle pathétique et tellement jouissif à la fois que l'entité fut légèrement déçue en sentant ses forces diminuer. Dire qu'elle ne pourrait même pas voir l'expression de son interlocutrice dès que cette dernière s'apercevra de son erreur. Elle aurait donné n'importe quoi pour lire cette terreur, ce désespoir, une fois encore sur les traits de Maria. Mais elle se consolait en disant qu'elle allait sceller le sort de Natsume plus rapidement que la démone ne l'avait prévu.

Aussi rapidement qu'elle s'était emparée de ce corps qui n'était pas -encore- le sien, Elisabeth sentit sa conscience s'estomper peu à peu au fur et à mesure que ses forces l'abandonnaient, pour permettre à celle du garçon de refaire surface. Le pauvre serait certainement sonné de découvrir quand quel état il se trouvait et surtout ce qui était en train de se passer. Sentir sa vie s'échapper de lui pour passer dans la gorge de celle qui considérait comme une amie. En effet, lorsque que l'étudiant reprit ses esprits, c'était pour sentir qu'on lui maintenait fermement les poignets au sol, tandis qu'une sensation désagréablement familière se situait au niveau de son cou. Il mit du temps à comprendre ce qui se passait et comment il s'était retrouvé dans cette situation. Son cerveau comprenait que quelque chose s'était produit pendant le temps où sa conscience n'avait plus le dessus sur celle de l'entité. Mais qu'avait-elle fait pendant ces longues minutes ? Avait-elle affronté Maria ? Et pourquoi cette dernière était en train de le mordre ? Plus inquiétant encore, pourquoi ne cessait-elle pas de lui prélever des gorgées de sang toujours plus importantes en dépit de la faiblesse qui s'emparait de lui ? Ne voyait-elle pas qu'elle allait le tuer si elle continuait de la sorte ? Il ouvrit la bouche pour prononcer quelques mots. En vain. Il tenta alors de se dégager de la prise de la vampire. Peine perdue. Cette dernière accentua sa poigne pour le maintenir au sol, sans lui permettre de se libérer d'elle. L'idée qu'il allait soudain mourir de la sorte, surgit dans l'esprit de Natsume. Non pas qu'il avait peur de mourir. Sa décision était prise depuis un moment et il s'y était résolu. De plus, sa conversation avec la jeune femme, riche en émotions, lui avait rappelé qu'il n'était pas seul pour affronter la Darkness. Mais... Et s'il perdait ? S'il ne revenait pas ? Si ses théories étaient complètements fausses et irréalisables ? Comment la vampire pourrait-elle se pardonner cette mort ? Non... Il ne voulait pas... Rien qu'imaginer qu'elle dut supporter une nouvelle disparition d'un être cher à ses yeux. Pas après la perte de son frère... Et les efforts qu'elle avait fait pour ne pas s'attacher à lui à cause de cet événement... Il voulut se débattre contre elle, se rappelant dans le même temps, la remarque de la jeune femme concernant le fait qu'elle le considérait incapable de la blesser si jamais ils en arrivaient à une telle situation. Ce n'était pas la volonté qui lui manquait à ce moment là mais la force pour parvenir. Elle lui avait pris trop de sang pour qu'il puisse lui opposer une quelconque résistance. Même s'il avait été en parfaite santé, la force de Maria lui était supérieure de toutes façons. La peur lui noua l'estomac, se disant qu'il allait bel et bien mourir là. Il ferma les yeux de résignation. Etait-il prêt ? Pas vraiment... Mais contre toute attente, la mort ne vint pas et la pression sur ses poignets disparut brutalement, de même que la sensation désagréable, non sans entraîner une vive douleur au niveau du cou. Il sentit du mouvement au-dessus de lui mais ne réagit pas. L'état dans lequel le prélèvement sanguin l'avait plongé, lui permettait déjà à peine de sentir la douleur qui lui irradiait la main droite ainsi que le cou. Maintenant qu'il prenait le temps de s'y intéresser, il respirait difficilement aussi. Son nez était bizarre. Il allait devoir prendre le temps de se pencher sur ce détail, si toutefois, il survivait à cette épreuve. Un silence troublant et dérangeant s'était installé dans la cuisine. Natsume aurait cru qu'il entendrait la voix inquiète de la vampire mais il n'en fut rien. Etait-elle même toujours à ses côtés ? Il n'aurait su le dire, tellement le calme était oppressant. Il finit néanmoins par ouvrir les yeux, pour découvrir un plafond sombre, comme les murs qui le rejoignaient ci et là. Où se trouvait-il déjà ? Chez Maria oui mais où exactement ? Toutes les pièces se ressemblaient... Combien de temps était-il resté allongé sur le sol, comme un mort ? Il n'en avait aucune idée. Peut-être même qu'il était déjà mort sans s'en apercevoir ? Il ne se sentait pas bien, tant au niveau des douleurs à différents endroits sur son corps, qu'à cause de la faiblesse occasionnée par la morsure de la jeune femme. Il ne prit même pas la peine d'essayer de se redresser, en position assise, conscient qu'il n'y arriverait pas. Le manque de volonté avait sa part de responsabilité là-dedans...

C'est alors qu'un visage familier entra subitement dans son champs de vision. Rien qu'à voir l'expression de la vampire, l'étudiant en conclut qu'il était dans un état alarmant. Oui mais à quel point ? C'est ce qu'il aurait aimé lui demander, si les mots avaient bien voulu franchir ses lèvres. Il sentit qu'elle lui bandait la main droite, non sans le faire gémir de douleur au passage, réveillant les fractures de ses un, deux, trois, quatre... cinq doigts au passage. Le faible râle qu'il émit sembla la rassurer brièvement comme si elle le pensait déjà mort. Cela ne dura pas. Elle appliqua ensuite ce qui ressemblait être une serviette au contact, sur son cou mais à l'opposé de l'endroit où elle l'avait mordu. Sur le moment, le garçon ne comprit pas pourquoi et eut envie de lui répliquer qu'elle se trompait de côté. Mais il ressentit une légère brûlure lorsque la serviette entra en contact avec son cou. La peur de ne pas savoir ce qui lui était arrivé, refit surface. Il doutait qu'il puisse mourir d'une fracture ou deux, voir d'une petite coupure mais avec la quantité de sang qu'elle lui avait pris, ses craintes avaient de quoi être légitimes. Le regard rubis observa la silhouette se rapprocher de lui et ne sursauta même pas en sentant le front glacé de la jeune femme contre le sien, qui aurait presque semblé brûlant en comparaison. Il ne dit pas un mot, conscient que ce n'était pas le moment -même si ses interrogations et inquiétudes allaient bon train- mais il ne comprit pas pourquoi elle s'excusait auprès de lui. Pour l'avoir mordu ? N'avait-il pas insisté pour qu'elle le fasse plus tôt dans la soirée ? Pensait-elle encore qu'il puisse lui reprocher un acte pareil, alors qu'il s'agissait pour elle de l'unique moyen de survivre en tant que créature de la nuit ? Ou alors, elle s'excusait pour lui avoir prélevé autant de sang ? Oui, c'était possible. Cependant, Natsume ne pouvait pas lui en vouloir. Il comprenait à présent, l'hésitation qu'avait eu son interlocutrice lorsqu'il lui avait proposé de le mordre à la place des hommes rencontrés au cours de la nuit. Parce que le risque qu'elle ne puisse pas s'arrêter à temps, demeurait. Même si elle mordait un être cher, sa conscience vampirique pouvait prendre le pas et effacer toute considération pour la personne jusqu'à commettre l'irréparable. Mais n'était-ce pas ce qui pouvait se passer si jamais le vampire était blessé au point d'avoir un besoin urgent de sang ? Pour un représentant de son espèce en pleine possession de ses moyens comme l'était Maria au moment de leur conversation, il était possible pour eux de se contrôler suffisamment non ? A moins qu'elle n'ait affronté la Darkness... Un sentiment de culpabilité s'empara de lui. L'entité avait encore réussi à faire souffrir quelqu'un à travers lui. Tout ça parce qu'il n'était pas parvenu à la canaliser au fond de son être... Lentement et avec précaution, il leva son bras gauche, le seul qui semblait avoir été épargné sur les deux qu'il possédait et vint apposer sa main sur la joue de la jeune femme.

« Pas...ta faute... » murmura t-il faiblement.

Retrouver un début de parole le réjouissait un peu mais c'était insuffisant compte tenu de la situation. Il savait qu'il ne pourrait pas poser toutes les questions dont les réponses le préoccupaient. Il n'était pas en état pour ça, pas plus qu'il ne pourrait subir celles de la vampire en retour. L'étudiant se sentait horriblement faible, pire encore que la fois où il avait fait don de son sang pour sauver la jeune élémentaire de feu. Et ce n'était pas pour le rassurer au contraire, c'était tout juste si cela ne lui rappelait pas de mauvais souvenirs. Rassemblant ses forces, il se résolut à poser l'unique question qui le tourmentait plus que toutes les autres, en espérant que Maria ne lui ferait pas gaspiller ses forces en lui mentant sur son état réel. Tant pis si cela devait le faire passer pour un égoïste au seuil de la mort mais il savait qu'il ne pourrait plus s'occuper d'elle par la suite ou même s'excuser pour ce qui s'était passé s'il venait à décéder de ses blessures.

« Me sens mal... Je vais... mourir ? »

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Message par Invité Dim 16 Juin - 12:27

Toujours agenouillée à côté de l’étudiant, le front contre le sien et les yeux fermés, la vampire resta ainsi pendant quelques instants. Elle ne pouvait s’empêcher de repenser à tout ce qui venait de se dérouler. La supériorité de la darkness sur elle -alors que cette dernière n’était pas dans son corps d’origine-, sa provocation à faire du mal à Natsume et pour finir son succès. Pour le moment, elle rejetait encore la faute sur l’entité. Elle la maudissait d’avoir réussit à la manipuler pour parvenir à ses fins et voir Maria se jeter sur son protéger. Malheureusement, ce reproche ne dura pas si longtemps et elle en vient maintenant à se maudire elle-même devant son impuissance et sa faiblesse. Pourquoi avait-il fallut qu’elle se laisse dominer par ses émotions dès l’instant où Elisabeth était apparue ? Elle avait déjà pu voir comment celle-ci fonctionnait et comment elle savait jouer avec le ressenti de ses adversaires et surtout avec elle et son point faible : l’attachement. Devait-elle simplement essayer d’oublier ce que la darkness avait fait dans le passé pour pouvoir garder son sang froid ? Peut-être. Mais elle ne le voulait pas. Ce serait comme oublier une partie de son passé qui était en rapport à son frère et même si elle semblait le détester, elle ne pouvait pas tirer un trait dessus. Devait-elle alors simplement apprendre à se contrôler ? Elle aurait bien rit à cette réflexion si la situation était autre. Même si elle se reprochait son emportement, elle préférait s’énerver et s’emporter lorsqu’elle voyait ou pensait à la darkness, pour la simple et bonne raison qu’elle ne voulait pas ressentir d’autres sentiments. Le chagrin par exemple, comment surmonter ? Pleurer ? Très peu pour la vampire. Oui, elle avait versé des larmes pour Natsume et quel état le résultat ? Rien n’avait changé. Conclusion : pleurer ne sert pas à grand chose, si ce n’est lâcher prise. Or, Maria n’avait pas réellement envie de ça. Enfin, peut-être que si... Elle ne savait pas elle-même comment gérer ce flot de sentiment. C’est alors qu’elle senti un léger mouvement venant de la direction de l’étudiant. Elle aurait dû ouvrir les yeux pour s’assurer que ce soit bien lui et non pas la darkness qui était de nouveau là, mais elle n’en fit rien. Vu la lenteur du mouvement, si on voulait l’attaquer, elle sentir la douleur rapidement et pourrait agir en conséquence. Mais aucune douleur ne vient. Il venait de poser sa main chaude presque brulante en comparaison à la froideur de sa peau, sur sa joue. Est-ce parce qu’il était mal en point qu’une si grande différence de température était flagrante entre eux ? Elle n’y connaissait pas grand chose en comportement organique des humains mais elle ne se souvenait pas qu’il ait déjà été aussi chaud. Maria leva alors l’une de ses mains pour venir la poser sur celle de l’étudiant, mais elle se stoppa net en cours de route en entendant ses paroles. Sa voix était si faible et si peu rassurante qu’elle serra le cœur de la vampire avant même qu’elle ne comprenne le sens de ses paroles. Quand son esprit lui fit comprendre ce qu’il venait de dire, elle serra les dents. Comment pouvait-il dire que ce n’était pas sa faute ? Oui, Elisabeth avait commencé à lui ouvrir la gorge et il avait commencé à perdre son sang par cette plaie. Mais le plus gros de cette perte était due purement et simplement à elle ! Elle aurait surement pu neutraliser l’entité pour l’empêcher de continuer son acte malsain, mais non. Elle lui avait sauté dessus et elle n’arrivait plus à penser à autre chose que le sang qui coulait dans ces veines. Elle posa alors sa main sur celle de Natsume en se jurant de ne plus porter les crocs sur lui de cette manière. Elle apprendrait à mieux se contrôler, quitte à se mettre à consommer du sang humain en bouteille. La jeune femme sentie alors une larme couler le long de sa joue, elle sentait le remord à plein nez. La culpabilité de ne pas avoir pensé à prendre plus de précaution en l’invitant chez elle. Elle n’osait pas ouvrir ses yeux, elle fuyait. Pourrait-elle supporter le poids de son regard ? Même s’il ne lui montrait aucune haine, il serait peut-être désolé pour ce qui venait de se passer et elle ne pourrait pas le supporter. Elle avait beau vouloir se montrer forte, plus le temps passait, plus elle se rendait compte que ce n’était pas le cas en présence de l’étudiant. L’attachement ne mènerait-il alors qu’à la faiblesse ? Pourquoi alors les gens se liaient entre eux ? Par simple peur de la solitude ? Elle chasse ses pensées de sa tête en sentant sa larme quitter son visage et probablement tomber sur celui de Natsume. Mais elle ne prit pas la peine de confirmer en ouvrant un œil. A quoi bon ? Si c’était effectivement le cas, ça ne changerait rien qu’elle le sache. Mais c’était à ce moment qu’il décida de reprendre la parole et ces mots la convainquirent de le regarder. Allait-il mourir ? Elle ne voulait pas répondre à cette question à voix haute. Elle pouvait entendre son pouls battre faiblement, comme s’il luttait pour faire circuler le sang qui lui restait dans les veines et qui ne continuaient pas de s’échapper par ses blessures. Il avait la peau blanche depuis qu’elle l’avait rencontré mais là c’était encore pire. Etaient-ce des signes avant coureurs de ce qui était en train de se passer ? Même si c’était le cas, la vampire ne pouvait pas laisser passer ça. Que faire dans ce cas ? L’emmener à l’hôpital ? Serait-elle assez rapide pour atteindre le bâtiment sans qu’il ne meure dans ses bras ? Appeler du secours ne lui paraissait pas non plus une bonne idée. Ils mettraient surement pas mal de temps à arriver et il ne faisait aucun doute qu’il l’enfermerait sans qu’elle ne puisse expliquer sa version des faits. Un humain aux portes de la mort dans la demeure d’une vampire, et cette même vampire présente avec encore le goût du sang dans la bouche. Les conclusions pouvaient être hâtives et rien ne pourrait les contre dire. C’est à ce moment là, en pensant au sang, que Maria eu une idée qui pourrait sauver son protéger. Elle secoua légèrement la tête, il ne faisait presqu’aucun doute qu’elle ne pouvait plus l’appeler de la sorte après ce qui venait de se passer. Elle n’en avait plus les droits. Mais les avait-elle déjà eus ? Elle se redressa alors, lâchant la main de Natsume qui se trouvait sur sa joue. Elle lui caressa le haut du front, remettant en place une ou deux mèches de cheveux qui n’avaient rien à faire là. Elle lui sourit pour le rassurer mais sa voix trahissait son appréhension :

« Je vais essayer que non... »

Disant ses mots, elle fit glisser un de ses bras sous le dos de l’étudiant et l’obligea à se redresser légèrement. A vrai dire, il n’avait rien à faire, simplement se laisser guider par la vampire. Elle plaça alors sa tête dans son giron, légèrement surélevée. Elle lui caressa tendrement la joue avec la main qui ne le tenait pas et elle se demanda comment il allait prendre ce qui allait suivre. Refuserait-il catégoriquement ? Devrait-elle -une fois de plus- utiliser la force sur lui ce soir ? Elle espérait que non mais elle savait que si elle n’avait pas d’autre choix, elle le ferait. Elle avait peut-être un moyen de le soigner, ou du moins de le sauver pour le moment, elle ne laisserait pas passer cette occasion. Toujours en lui souriant elle commença à approcher son propre poignet de ses lèvres mais se stoppa avant de mordre dedans :

« Tu m’as dis avoir confiance en moi... Alors ne te pose pas trop de question et aies confiance. »

Sur ses mots, elle planta ses crocs dans son poignet, elle ne prit pas la peine d’y aller doucement, sachant qu’elle avait connu pire. Elle laissa perler quelques gouttes de son sang en dehors de sa peau, et finit par approcher son poignet du visage de Natsume. Elle s’arrêta à quelques centimètres, faisant couler du sang sur le tee-shirt de l’étudiant, avant de lui dire :

« Je sais que c’est mon truc le sang mais... Boit le mien et tu te sentiras moins... Je te le promets. » Elle marqua une petite pause, approchant centimètres par centimètres son poignet de la bouche de l’étudiant : « Arrête de réfléchir et aies confiance en moi... Je... Ne veux pas que tu meures... Pas comme ça... »

Maria allait attendre encore un instant ou deux pour voir sa réaction et s’il le faisait de lui même. Elle pouvait comprendre que ça le répugne de boire son sang, après tout, il était humain et ils n’avaient pas ce genre de procédés. Mais elle ne laisserait pas non plus la conscience de l’étudiant se mettre en travers de cette chance de survis, il en était hors de question.

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Message par Invité Lun 17 Juin - 19:08

Sa voix résonna de manière encore plus faible qu'il ne l'aurait cru. Il ne pouvait pas espérer cacher plus longtemps,aux yeux et oreilles de son interlocutrice, l'état dans lequel il se trouvait. Mal en point. Faible. Malgré tout, Natsume ne voulait pas que la jeune femme s'inquiéta pour lui. Il avait déjà connu des états similaires à celui-ci. N'avait-elle pas été celle à qui il avait donné son sang juste après avoir quitté l'hôpital en ayant sauvé Djenna à l'aide d'un autre don sanguin ? Les prises de sang, il commençait à connaître sans que cela rende agréable l'expérience pour autant. C'était ce que que pensait l'étudiant mais quelque chose clochait. Pourquoi Maria appuyait t-elle ce bout de serviette contre son cou ? Elle ne pouvait pas l'avoir mordu à deux endroits si ? S'il avait pu, le garçon aurait secoué la tête. Cette théorie n'était pas crédible. La vampire était bien trop habituée à chasser pour se permettre de mordre une première fois sa victime, lui laisser l'espoir pour ensuite lui fondre dessus à nouveau. Alors pourquoi ? Il n'avait que des souvenirs vagues et flous de ce qui s'était passé alors que la Darkness avait pris possession de son corps. Qu'avait-elle fait pour que la jeune femme lui saute dessus et le morde de la sorte ? Pire encore, que lui avait-elle fait ? Si Natsume avait eu plus de force pour parler, il aurait posé la question à la jeune femme, toujours penchée sur lui, quitte à ce qu'elle lui livre la réponse à travers ses iris sanglants, non ses paroles. Rien que le fait de lever la main jusqu'à la joue -pourtant proche- de Maria, lui coûta. Il nota du coin de l'oeil, le lent mouvement de son interlocutrice. Allait-elle repousser sa main ? Jugeant qu'elle n'avait pas le droit à une attention pareille de la part du garçon ? Plus après ce qu'elle lui avait fait ? Cette idée noua la gorge de Natsume. Il pouvait comprendre ce que la vampire devait ressentir en cet instant. Le remord, la culpabilité, la colère... Tout cela, il l'avait déjà éprouvé lorsqu'ils avaient le sang d'inconnus ou non, sur les mains, à cause de l'entité. Mais il pouvait se consoler en se disant qu'il n'était pas entièrement responsable de ces actes. La jeune femme, en revanche, était la seule à n'avoir pas eu le contrôle espéré sur sa soif de sang. Se le reprochait-elle ? Sans savoir qu'il aurait bientôt la réponse à sa question, l'étudiant finit par sentir la main de son interlocutrice se poser sur la sienne. Contre toute attente, elle ne l'avait pas rejeté et cela ôta un poids invisible du cœur de Natsume. Il remercia mentalement la vampire pour avoir eu cette entreprise. Car il doutait d'être en mesure de maintenir longtemps sa main sur la joue de cette dernière. Soulagement qui fut de courte durée. A peine eut-elle apposé sa main sur celle du garçon, qu'une larme se détacha de ses paupières closes, pour rouler le long de sa joue, en silence. L'étudiant comprit que son interlocutrice s'en voulait énormément. Notamment après ses refus répétés de prendre le sang de Natsume au cours de la soirée. Comment aurait-elle pu ne pas réagir autrement en découvrant son acte ? Pourquoi accepter de lui sauter dessus pour le mordre sans retenue alors que peu de temps auparavant, elle se faisait une règle de ne pas lui prélever la moindre goutte de sang, même avec l'accord de l'intéressé ? Cela n'aurait pas eu de sens. Il ouvrit la bouche de nouveau, dans l'espoir qu'il puisse parler. Peine perdue. Aucun mot ne franchit ses lèvres à ce moment là. Le garçon pesta en silence d'être aussi faible. Il ne put qu'observer le mouvement, tantôt rapide, tantôt lent de la larme sanglante avant qu'elle ne s'écrase sur sa propre joue, lui faisant brièvement fermer une paupière par pur réflexe. Il ne fut même pas intrigué par le fait que les créatures de la nuit pleuraient des larmes de sang. Les traces sur le visage de Maria le lui avaient déjà appris mais il n'avait pas eu le temps, ni l'occasion de s'interroger à ce sujet. Et il doutait de l'avoir un jour, compte tenu de la tournure que prenaient les événements. Il bougea légèrement le pouce de sa main gauche, toujours collé à la joue froide de son interlocutrice, comme pour tenter de la consoler.

Ne pleure pas...

L'étudiant cherchait le regard de la jeune femme, guettant l'instant où elle oserait le regarder pour de bon. A défaut de pouvoir exprimer à haute voix ce qu'il voulait qu'elle sache, il pouvait toujours le lui faire comprendre à travers ses yeux. Et à cet instant, c'était ce qu'on pouvait y lire. Natsume avait conscience de la gravité de la situation, de ce qui s'était passé après qu'il eut cédé momentanément le contrôle de ce corps à la démone. Mais, le plus dur était passé non ? C'était le moment de retrouver le sourire, de prendre l'autre dans ses bras ? Il voulait la rassurer, lui rendre le sourire -même s'il ne se rappelait pas l'avoir déjà fait sourire plus que nécessaire auparavant, et ce, depuis leur rencontre dans le parc- plutôt que de la voir avec cette expression dévastée sur le visage. Pourquoi diable n'était-il pas capable de la rendre heureuse ? Parce qu'il n'était pas son frère ? Non, il était persuadé que l'attachement qu'éprouvait Maria à son égard, ne venait pas du fait qu'elle cherchait désespérément à combler l'absence de son parent disparu. Qu'elle souffrait de la solitude était un fait, qu'elle veuille retrouver son frère à travers l'étudiant, en était un autre. Mais... En tant qu'humain, que pourrait-il faire au final ? Tôt ou tard, il finirait pas mourir, la laissant seule avec ses déceptions et ses espoirs. N'avait-il pas commis une erreur en tentant de la changer, sans prévoir qu'elle finirait par l'apprécier ? L'ombre d'un sourire passa furtivement sur les lèvres du garçon. A force de penser de la sorte, il retrouvait le lui d'avant, toujours à éviter les relations, par peur de blesser et d'être blessé. N'était-ce pas ce que Maria avait dû faire elle aussi ? A une échelle différente de la sien bien entendu, puisqu'elle avait élargi sa défiance à l'ensemble de la ville et de ses habitants. C'est alors que la sensation sur sa main gauche disparut. Reportant son attention sur le visage de la jeune femme, Natsume la vit ouvrir les yeux pour prendre la parole. Il ne s'occupa pas de sa main s'activant sur son front mais uniquement sur les mots qu'elle prononça. L'appréhension dans sa voix ne rassura pas l'étudiant. Il lui faisait confiance pour la suite mais... Et si jamais elle lui avait pris trop de sang ? Qu'elle ne pourrait pas l'empêcher de mourir ? Devait-il puiser dans ses dernière forces pour lui dire de ne pas s'en faire, autrement qu'avec ses yeux ? Qu'avec la conversation qu'ils avaient eu, la vampire pouvait comprendre qu'il était prêt à mourir ici ou demain. Mais l'accepterait-elle seulement ? En ayant sa mort sur la conscience alors qu'elle cherchait à le protéger ? Cependant, il n'eut pas le temps de se poser davantage de questions, qu'il se vit redressé par son interlocutrice. Etant bien incapable de l'aider dans son entreprise ou simplement de lui résister, le garçon se laissa faire, s'autorisant un faible sourire quand il sentit de nouveau la main de la vampire s'activer sur son visage. Décidément, il avait bien du mal à la reconnaître. Disparue la personne froide et antipathique qu'il avait croisée au parc. Il chercha encore à prendre la parole car il ne voulait pas la laisser croire qu'elle était responsable de ce qui s'était passé. Il ne pourrait pas changer le passé ou même affirmer qu'une autre l'avait mordu. Mais Natsume savait que la jeune femme n'aurait jamais agi comme elle l'avait fait, à moins d'avoir une bonne raison. Et qui d'autre sinon Elisabeth pouvait en être la responsable ? Cela ne pouvait être que ça ! Que Maria le confirma ou non, c'était du moins la version que le garçon voulait avoir de l'incident. Sauf qu'il cessa ses efforts quand il la vit approcher son poignet de sa bouche. Que cherchait-elle à faire ? Il en comprenait pas. Avait-elle eu une idée pour le sauver ? Si toutefois c'était possible dans l'état dans lequel il se trouvait. Une chance pour lui qui ne pouvait pas parler aisément, Maria lui apporta un début de réponse quant à ce qu'elle projetait de faire. Avoir confiance en elle ? Oui, ça il le pouvait mais il aurait préféré connaître ce qu'elle avait en tête. Surtout après qu'il la vit se mordre violemment le poignet, faisant ruisseler son propre sang sur le sol. Il ne pouvait plus détacher ses yeux de cette morsure et il écouta presque distraitement les paroles de son interlocutrice en voyant le poignet ensanglanté se rapprocher lentement mais sûrement de lui. Natsume déglutit avec difficultés en comprenant ce qu'elle attendait de lui.

« Je te fais confiance mais... » commença t-il doucement.

Mais quoi d'abord ? La vue du sang le répugnait ? Avait-il besoin de le lui préciser compte tenu des événements de cette nuit ? De la part de quelqu'un qui s'amusait à offrir le précieux liquide au premier venu qui en aurait besoin, cela pouvait sonner risible comme excuse. Mais avait-il besoin de s'excuser pour ne pas boire le liquide sombre qui s'écoulait du poignet de la vampire ? Il savait qu'elle faisait ça en pensant bien faire, à juste titre ou non, seul l'avenir leur permettrait de savoir si c'était là une bonne idée ou non. L'étudiant ne connaissait rien sur le sang vampirique. Il avait de vagues souvenirs comme quoi celui-ci possédait quelques vertus. Mais où se terminait le mensonge et où commençait la vérité ? Il repensa à la conversation qu'ils avaient eu plus tôt. Maria lui avait directement proposé de le transformer en vampire pour l'aider à se débarrasser de l'entité. Et plus que tout, elle ne voulait pas le voir mourir. Natsume n'en doutait plus puisqu'elle venait de le lui dire. Etait-ce là l'unique solution qu'elle avait trouvé ? Lui faire boire son sang et le changer en vampire pour lui éviter une mort presque certaine ? A cette idée, le garçon pâlit davantage si cela était possible. Vu comment il réagissait à la simple vue du sang, il doutait de pouvoir devenir l'une de ses créatures de la nuit. S'il devait mourir pour ensuite se tuer, faute de pouvoir supporter la nouvelle existence que lui imposerait la transformation, où était l'intérêt ? Les mots de la jeune femme lui serrèrent le cœur mais il ne pouvait se résoudre à tremper ses lèvres dans ce sang si gentiment offert. Alors que le poignet arrivait à la hauteur de sa bouche, il détourna cette dernière, se doutant que Maria n'allait pas apprécier ce refus sans qu'il lui fournisse un semblant d'explication.

« Je ne peux pas boire ton sang... »

Parce que j'ai les boules de finir en vampire ? C'était, en gros, l'unique réflexion qui s'inscrivit dans l'esprit du garçon à ce moment précis mais il ne pouvait pas le lui dire ainsi. D'une, parce qu'il froisserait son interlocutrice, de l'autre, parce qu'il n'était pas certain que c'était là l'intention de cette dernière. Il se sentirait encore plus mal de l'avoir accuser à tort alors qu'elle ne cherchait qu'à le sauver. Alors quoi faire ? Laisser le doute planer en espérant que la jeune femme s'en contente et n'insiste pas ? Oui car à part réclamer l'eau -il était conscient qu'il ne trouverait rien à se mettre sous la dent dans la demeure d'une créature de la nuit- pour espérer améliorer son état, Natsume ne voyait pas quoi faire. Contrairement à la vampire, il n'avait pas totalement conscience de la blessure à son cou, si bien qu'il pensait naïvement pouvoir s'en tirer avec seulement un peu de repos. Or, il continuait à perdre du sang et s'il persistait, il allait réellement finir par mourir...

Spoiler:

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Message par Invité Mer 19 Juin - 12:31

L’attente lui parut presqu’interminable alors qu’elle gardait en suspend son poignet si près de la bouche de Natsume. Dans lé réalité, l’action de ce dernier fut presque rapide mais pour la vampire, c’était comme si elle la voyait au ralenti. Voyant nettement la couleur de son visage virer davantage au blanc lorsqu’il comprit réellement ce qu’elle voulait qu’il sache. Elle crut lire dans ses yeux une marque de dégout et même si ça lui faisait mal de le voir, elle ne pouvait pas non le lui reprocher. Il était humain après tout et n’avait pas l’air d’être branché là dessus, malgré le fait qu’il propose de manière si désinvolte son sang à qui en aura besoin. Maria stoppa son mouvement lorsqu’il finit par avoir la tête sur le côté. Comment avait-elle pu imaginer qu’il accepterait aussi facilement de faire ça ? Parce qu’il aurait dû savoir qu’elle ne voulait qu’une chose : le sauver ? Mais pourquoi ne pouvait-il pas dépasser le stade du dégout si c’était pour sauver sa vie ? Y avait-il une autre raison qu’elle ignorait qui le faisait douter de son action ? Elle aurait aimé lui poser la question mais elle doutait qu’il lui réponde immédiatement. Et puis, il valait mieux qu’il garde ses forces pour lutter contre son organisme, pour éviter qu’il ne le lâche, plutôt que de répondre à des interrogations de la vampire. Lorsqu’il reprit cependant la parole pour lui dire qu’il ne pouvait pas boire son sang, elle laissa retomber son bras sur la poitrine de l’étudiant. Il ne pouvait pas ou ne voulait pas ? Les deux revenaient presqu’au même du point de vue de la vampire. Mais comment pouvait-elle lui reprocher de ne pas avoir confiance en elle et d’agir aveuglément après ce qu’elle venait de faire ? Elle avait été bien naïve de penser ainsi. Elle ferma les yeux quelques instants pour réfléchir. Elle ne le prenait pas vraiment mal qu’il agisse ainsi, à vrai dire, le contraire l’aurait surement beaucoup étonné. Mais alors, pourquoi lui en voulait-elle ? Parce qu’il ne comprenait pas ce qu’elle voulait faire ? Mais pouvait-il simplement le savoir compte tenu du fait qu’elle ne lui ait rien dit ? Pouvait-il savoir que le sang vampirique avait des vertus régénératrice une fois ingérer ? Pensait-il qu’il puisse faire autre chose ? Maria ouvrit alors les yeux pour le dévisager alors que son esprit lui rappelait ce qu’elle avait déjà eu l’occasion de lire dans des livres concernant ceux de sa race. Elle venait de se souvenir d’un passage parlant de la transformation en vampire. Il fallait un échange sanguin entre le vampire et l’individu qui deviendrait -peut-être- un être de la nuit. Etait-ce qu’il redoutait qu’elle ne fasse ? Parce qu’il ne connaissait pas la réellement façon d’être transformer ? Parce qu’elle lui avait proposé dans le courant de la soirée de lui faire subir cela ? C’était une nouvelle raison qui s’ajoutait à son dégoût du liquide qui coulait le long de son poignet. D’accord, elle allait devoir le lui expliquer pour qu’il accepte de boire son sang. Parce que oui, la vampire ne lâcherait pas l’affaire, ne voyant que cela pour lui venir en aide de façon réelle. Mais ne perdrait-elle pas de temps en lui expliquant tout cela ? Elle soupira et pesta en voyant qu’elle voyait juste alors qu’elle jetait un coup d’œil à la serviette qui était à son cou. Elle était en train d’absorber le sang de l’étudiant à défaut de ralentir convenablement son écoulement. Elle passa alors sa main dont le poignet commençait à cicatriser, tenant ainsi Natsume dans le dos et sous les genoux et se leva. Elle lui expliquerait ce qu’elle comptait faire mais elle devait avant tout arrêter de fichus saignement, ou du moins, le stopper davantage que maintenant. Elle se mit alors à marcher dans sa cuisine, pour prendre la direction de ses escaliers et les emprunta. Elle regardait du coin de l’œil l’étudiant qui était surement en train de se demandait ce qu’elle était en train de faire. Surtout qu’elle ne lui donnait pas d’explications à voix hautes. Pas maintenant. Maria longea les chambres pour arriver dans sa salle de bain, endroit où elle déposa doucement le jeune homme sur le sol. Après s’être assuré qu’il ne tombe pas, elle ne savait pas s’il avait encore assez de force pour obliger son corps à se maintenir droit, elle se mit à fouiller dans ses tiroirs. Elle se souvenait d’avoir vu ce qu’elle cherchait quelque part ici, s’étant même fait la réflexion qu’elle devrait jeter tout cela compte tenu de leur inutilité. Mais elle était obligée de reconnaitre que son frère avait eu raison d’avoir cela dans sa demeure. Maria finit donc par trouver ce qu’elle cherchait : des compresses et des bandes. Ca allait être une première pour elle de soigner un humain, mais ça ne devrait probablement pas être si difficile que cela. Elle revient à ses côtés en s’agenouillant de nouveau près de lui. Elle prépara les compresses méthodiquement ainsi que les bandes. Elle savait qu’elle allait devoir agir vite et en douceur pour minimiser la perte de sang supplémentaire de Natsume. Soupirant et fermant les yeux pour se concentrer, elle savait qu’elle allait devoir de nouveau lutter contre son envie de planter ses crocs dans sa chair à la vue de cette dernière à vif. Oui, même après s’être ainsi nourrit, la faim ne reste pas étancher continuellement, il reste toujours des envies de planter ses crocs pour le simple plaisir. Serrant les poings, la vampire consenti à le regarder dans les yeux et lui apprendre ce qu’elle comptait faire :

« Je vais bander ta plaie, ton sang continue de s’y écouler. »

Sur ces mots, Maria prit les compresses d’une main et se saisit de la serviette de l’autre. Elle souleva cette dernière doucement, pour ne pas lui faire de mal mais également pour se contrôler. Elle laissa ensuite retomber la serviette sur le sol, celle-ci, bleu turquoise -on se demande qui la choisie- était maintenant imbibée d’hémoglobine et prenait plutôt une teinte bleu roi. Sans prêter attention à l’étonnement de Natsume en voyant l’objet ainsi, elle posa la compresse -deux exactement- sur la plaie. Elle n’eut pas besoin d’appuie pour qu’elles tiennent, le sang faisant ce travail pour elle. La vampire se saisit ensuite de la bande et commença à faire le tour du cou de l’étudiant avec. Elle se montrait rapide mais douce, ne l’obligeant pas à trop bouger son cou pour suivre ses mouvements. Elle savait que ça ne serait que pour une durée déterminée, il restait encore à savoir laquelle. Elle regarda alors sa main mais elle décida de ne pas y toucher. Pas avec la totalité de ses doigts de cassés. Elle lui ferait probablement plus de mal qu’autre chose et c’était ce qu’elle voulait éviter. Elle s’assit sur le sol, à l’opposé de lui pour pouvoir le regarder. La vampire se retient de se mordre de nouveau le poignet pour le lui tendre. Au vue de sa première réaction, elle allait devoir lui expliquer son intention. Mais elle espérait qu’il se montre moins difficile que dans la cuisine et qu’il finisse par accepter. Surtout qu’elle n’avait toujours pas abandonné l’optique de lui faire avaler par la force s’il persistait à ne pas vouloir. Il lui en voudrait probablement mais qu’importe. Avec le rythme de son cœur aussi faible et la couleur de sa peau aussi pâle, elle se fichait royalement qu’il lui en veuille si ça pouvait le sauver. Ou à défaut, le maintenir en vie.

« Je veux que tu boive mon sang pour que tes blessures se fermes un peu... » Elle lui montre la serviette qui était précédemment sur son cou du bout des doigts. « Tu perds encore trop de sang pour que je t’emmène à l’hôpital immédiatement. »

Oui, Maria avait tout de même l’intention de l’emmener voir un corps médical qui pourrait le remettre sur pied mieux qu’elle ne pourrait le faire. Rien que pour ses phalanges cassées, elle le devait. Et puis, elle n’était pas si inconsciente que ça, il lui faudrait probablement un peu de transfusion de sang et du repos pour s’en remettre. Elle se mordit de nouveau au poignet, toujours le même mais elle ne lui tendit pas immédiatement, se souvenant d’un élément qui lui était venu à l’esprit précédemment. Elle devait le rassurer la dessus et c’est ce qu’elle essaya de faire avec ses paroles :

« Ca ne te transformera pas en vampire. Le sang guérira simplement plus rapidement tes blessures... Alors s’il te plait, boit... Même seulement quelques gorgées. » Elle marqua une nouvelle pause en ajoutant, pour qu’il soit bien conscient que sans cela, ses chances de survies s’amoindrissaient. « Je t’obligerais à boire de force s’il le faut... Alors ne m’oblige pas à en arriver là. »

Sa voix s’était faite autoritaire sans pour autant être froide, il pouvait toujours entendre qu’elle était inquiète à son sujet. Mais elle voulait également qu’il sache qu’elle était sérieuse dans ses paroles. Maria commença alors à approcher son poignet, elle ne l’apporta pas aussi près que la fois dernière et attendit d’avoir son accord pour avancer plus. Evidement, elle n’attendra pas des heures qu’il se décide. Après tout, la vie de l’étudiant était en jeu.

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Message par Invité Jeu 20 Juin - 19:54

Le silence que lui opposa la jeune femme, mit mal à l'aise Natsume. Il comprenait parfaitement que sa réaction eut froissé la vampire. Comment aurait-elle pu comprendre l'attitude du garçon alors même que son visage trahissait son dégoût pour le sang s'échappant du poignet de son interlocutrice ? Elle qui s'en nourrissait quotidiennement depuis plusieurs siècles déjà ? Le fait qu'il la soupçonne secrètement de tenter de le transformer en vampire, autant pour le sauver d'une mort de plus en plus probable au fur et à mesure que les minutes défilaient, que dans une ultime tentative pour le libérer de l'emprise de l'entité, n'était pas non plus une raison suffisante pour justifier son expression à ce moment là. Pourquoi garder son opinion pour lui-même ? Il n'avait pas à se cacher, il avait horreur du sang. Si Maria ne le comprenait pas sur ce point, l'étudiant doutait de pouvoir se faire comprendre d'elle par la suite. Devait-il tenter une explication hasardeuse ? Alors qu'il refusait toujours de lui avouer ouvertement ses craintes ? Parce qu'elle pourrait simplement le prendre comme une marque supplémentaire du manque de confiance qu'il semblait témoigner à son encontre ? Devait-il même se justifier en déclarant qu'il lui faisait confiance malgré son hésitation du moment ? En avait-il seulement besoin après les fois où il lui avait fait don de son sang dans le parc, jouant avec sa propre vie, ou l'autre fois lorsque la jeune femme lui était venue en aide dans la ruelle ? Natsume espérait que son interlocutrice sache à quel point il lui faisait confiance pour se trouver actuellement -même mal en point- chez elle. Car, il n'aurait pas la force de le lui dire... Comme si ses mots venaient seulement de l'atteindre, Maria le souleva, aussi facilement qu'elle l'aurait fait avec un simple objet, ce qui froissa le peu de dignité qu'il restait au garçon, pour l'emmener à l'étage. L'étudiant eut juste le temps de rattraper la serviette appuyée contre son cou pour éviter qu'elle ne tombe au sol. Cela lui rappela que la vampire l'avait mordu à droite, non à l'endroit où se trouvait la serviette, ce qui le motivait à lui demander l'origine de la seconde plaie. Sauf que le silence de son interlocutrice l'empêchait d'ouvrir la bouche. L'aurait-elle lâché brutalement s'il l'avait -probablement- vexée une seconde fois ? Natsume préféra éviter les regards que lui lançait l'intéressée, ne sachant quoi penser et craignant qu'elle ne lise son appréhension dans ses iris couleur rubis. Mais contre toute attente, elle le déposa doucement au sol, dans ce qui était visiblement la salle de bain. Si la jeune femme avait été une humaine, l'étudiant aurait compris ce qu'elle projetait de faire. Oui mais pourquoi n'avoir pas commencé par là au lieu de mordre à pleines dents dans son poignet pour le lui tendre ? Cela ne faisait que renforcer les soupçons qu'avait le garçon. Aurait-elle réellement voulu le transformer en créature de la nuit ? Il s'efforça de chasser ces pensées. Au fond de lui, il était presque soulagé que Maria changea ses plans pour avoir recours à une méthode, disons, plus traditionnelle, méthode qu'elle consentit à lui dire cette fois, tandis qu'il se maintenait tant bien que de mal, assis sur le sol. Il la regarda s'activer à préparer les bandes et les compresses, l'oeil torve, en dépit de l'envie que cette situation cesse. Il en avait assez de l'inquiéter et de se sentir aussi faible. Cependant, évoquer ce détail à Maria ne ferait sans doute que l'accabler davantage en lui rappelant qu'elle en était responsable. Le garçon ne protesta pas quand elle entreprit d'enlever délicatement la serviette pour appliquer les compresses sur la plaie. Un regard en biais en direction de l'objet, lui confirma la véracité des propos de la vampire. Il perdait trop de sang. Sa blessure était-elle aussi grave ? Il aurait d'abord pensé que celle à sa main droite l'aurait davantage préoccupé mais ce n'était plus le cas. Natsume fit de son mieux pour ne pas la gêner dans ses gestes, conscient qu'elle faisait de son mieux pour ne pas lui faire mal, tout en se dépêchant d'arrêter ce flot d'hémoglobine. Il aperçut l'étrange lueur dans les iris sanglants de Maria, comprenant que cette vue lui donnait à nouveau envie de le mordre. Ce que cela lui aurait fait si elle avait à nouveau cédé à l'appel du sang ? Pas grand chose, il aurait accepté de mourir, sans résister. Il lutta pour ne plus penser de la sorte. Son état le faisait pencher vers le défaitisme et la résignation.

« Merci... » souffla t-il du bout des lèvres lorsqu'elle eut terminé de lui bander le cou.

Et maintenant ? Il ne sentait pas mieux pour autant mais avec les deux compresses contre son cou, il devrait arrêter de perdre du sang, plus qu'il n'en avait déjà perdu jusqu'à présent. Restait cependant ses blessures à la main. Il voyait bien que la jeune femme n'osait pas y toucher, pas peur de lui faire encore plus mal certainement. Il devenait évident qu'il lui faudrait se rendre à l'hôpital pour s'y faire soigner. Une transfusion sanguine et un peu de repos au passage ne seraient pas de trop non plus. Mais comment s'y prendre ? Le garçon n'était pas en mesure de se lever et encore moins, de se déplacer seul jusqu'à l'imposant bâtiment blanc. Demander à Maria de l'y conduire ? Oui, il pouvait. Sauf qu'il se voyait mal conclure leurs retrouvailles de la sorte, pas après ce qu'il venait de se passer. Le coup du « merci, au revoir » ? Très peu pour lui. Et puis, il voulait la rassurer à propos de sa morsure. Il ne lui en voulait pas le moins du monde et encore moins qu'elle s'en veuille. Même s'il se doutait que ce serait le cas, quoi qu'il lui dise. Heureusement -ou malheureusement- pour lui, ce fut son interlocutrice qui reprit la parole en premier et loin de rassurer l'étudiant, elle faisait revenir ses craintes au galop. Il n'avait pas envie d'avoir à s'expliquer ou même à boire son sang tout court. Natsume n'osait pas regarder la vampire dans les yeux, se contentant à peine de l'écouter. Si seulement il avait été capable de se lever et de partir. Il l'aurait fait plutôt deux fois qu'une ! Pestant silencieusement contre ce corps qui lui faisait défaut une fois de plus, il fut surpris d'entendre Maria évoquer les effets de son sang sur l'organisme de son protégé. Si bien qu'il releva la tête pour affronter les iris sanglants de cette dernière. Vraiment ? Il n'allait pas se changer en vampire ? Le regard de la jeune femme lui prouva qu'elle ne mentait pas -ou alors elle le faisait très bien- et il se résolut à jeter un coup d'oeil en direction du poignet qu'elle venait de mordre à nouveau. Le garçon se répéta inlassablement qu'elle faisait cela pour son bien, non par sadisme de le voir boire un liquide qu'il avait en horreur. Le passage où elle reconnaissait qu'elle n'hésiterait pas user de la force s'il le fallait, lui indiqua que si cela avait été réellement le cas, Maria était en mesure de mettre son plan à exécution. Raison de plus pour lui faire confiance et accéder à sa requête ? Peut-être... Sentant ses épaules s'affaisser tandis qu'un soupir de résignation montait dans sa gorge, Natsume hocha lentement la tête pour signifier à son interlocutrice qu'il acceptait. Non sans dégoût. Il regarda la vampire combler l'espace qui les séparait encore pour approcher son poignet ensanglanté à la bouche de son protégé. Ce dernier, relevant légèrement la tête pour faire couler plus facilement le sang dans sa gorge, se risqua à prélever une première gorgée. Brève mais intense en sensations. Difficile d'émettre un avis sur le sang vampirique. Celui-ci était affreusement froid mais ce n'était pas surprenant, compte tenu de la température corporelle de ces créatures de la nuit. Pour ce qui était du reste... L'étudiant n'était en rien un expert en hémoglobine, il était donc bien incapable d'affirmer si le sang de la jeune femme était bon ou non. Sous l'oeil attentif de Maria, il se força à en boire deux nouvelles avant de vouloir s'arrêter là. Trois gorgées c'était plus que suffisant non ? Mais ce n'était pas l'avis de l'intéressée, qui passa un bras derrière la tête du garçon pour le contraindre à garder la bouche appuyée contre son poignet, celui-là même qu'elle maintenait fermement contre les lèvres de Natsume. Lorsque ce dernier tenta de les refermer, la vampire n'hésita pas un instant pour lui appliquer sa main libre sur son nez blessé, doucement pour ne pas lui faire mal mais suffisamment pour bloquer le passage de l'oxygène, contraignant le garçon à ouvrir la bouche pour ne pas manquer d'air. Elle l'obligea à boire plusieurs nouvelles gorgées, insensible aux efforts que le concerné menait de front pour se dégager. Il dut se résoudre à boire davantage qu'il ne l'aurait voulu. Quand enfin, elle consentit à le relâcher, l'étudiant eut un mouvement de recul immédiat, toussant bruyamment pour avoir autant lutté contre le liquide s'écoulant dans sa gorge. Il manqua de perdre l'équilibre mais la main libre de la vampire dans son dos l'en empêcha. Cette dernière l'enleva bien vite en revanche, parfaitement consciente que son comportement n'avait pas plu à son protégé.

« Tu avais...dis...quelques gorgées...pas des litres... » cracha t-il quand il eut finalement retrouvé son souffle.

Son regard rubis, bien que désapprobateur, n'était en rien furieux envers la jeune femme. Ce qui était fait, était fait. Après tout, elle avait seulement agi pour son bien à lui, pas pour le plaisir de le voir se débattre en vain contre le sang qui emplissait sa bouche. Il vit clairement les lèvres de son interlocutrice remuer mais n'en saisit pas le sens. Qu'avait-elle dit ? Des excuses ? Il n'entendait rien. Il se sentit soudain fatigué et il sombra presque instantanément quand le voile lui tomba devant les yeux. Le garçon n'eut même pas la conscience de heurter le sol de la salle de bain. C'est tout juste s'il vit la vampire se presser vers lui. Lorsqu'il reprit connaissance, le décors avait de nouveau changé. Il lui semblait reconnaître le plafond de la première pièce qu'il avait visité en venant ici, à savoir le salon. Donc il était allongé, restait à savoir où exactement. Un regard en biais sur les deux côtés, l'informa qu'il se trouvait sur le canapé qu'il avait aperçu dans la pièce, celui-là même sur lequel son interlocutrice avait pris place au début de leur conversation. En parlant de cette dernière, il ne la voyait nulle part. Prudemment, Natsume se redressa, évitant soigneusement d'avoir à appuyer sa main blessée contre le support, bien qu'agréable, du canapé. La tête lui tourna un instant mais cela passa rapidement. Le manque de sang. Il connaissait cette sensation pour l'avoir déjà éprouvée auparavant. Il porta sa main gauche à sa tempe, reprenant peu à peu conscience du monde qui l'entourait. Depuis combien de temps était-il ici ? Avait-il dormi ? Si oui, longtemps ? Il aurait été bien incapable de le dire. A en juger par la lueur filtrant au travers des épais volets de la maison, l'aube approchait doucement mais sûrement. Il devait être aux alentours de 4h ou 5h du matin environ. Peut-être plus. Un faible sourire se dessina sur les lèvres de l'étudiant. Dire qu'il avait passé la nuit dehors. Lui qui prenait ses précautions dès que les ténèbres approchaient, afin d'éviter que la Darkness ne se manifeste. S'en était risible. Il songea un instant à ses colocataires, qui devaient certainement s'inquiéter de ne pas le voir rentrer. Ou alors qui s'en inquiéteraient demain, au réveil, quand elles constateraient que le garçon manquait toujours à l'appel. C'est alors qu'il perçut du mouvement venant de la cuisine. Maria ? Très vite, il en eut la réponse quand la jeune femme pénétra dans la pièce pour s'approcher de lui, en restant toutefois à bonne distance. Par peur qu'il la rejette après ce qu'elle avait fait ? Pendant plusieurs minutes, ni l'un, ni l'autre ne prit la parole, les deux étant mal à l'aise. Finalement, ce fut Natsume qui rompit le silence. Il n'en pouvait plus de ce malaise entre eux, presque pire que le silence pesant qui s'était installé dans la pièce.

« Aurais-tu...De l'eau, s'il te plait ? » osa t-il demandé doucement sans la regarder.

Ouais, pas terrible comme première réplique sensé briser la glace entre les deux interlocuteurs. Mais à défaut de trouver mieux, l'étudiant s'en contenta. Compte tenu de son état, manger quelque chose l'aurait davantage aidé à se remettre sur pied que de l'eau mais il doutait que la jeune femme eut autre chose que du sang en poches chez elle. A supposer qu'elle avait ce genre de chose, vu qu'elle préférait la chasse à la nourriture facile... La vampire s'exécuta sans un mot, ce qui le rassura sur un point. Alors qu'elle allait lui remplir un verre d'eau -celle du robinet convenait parfaitement-, Natsume réfléchit à ce qu'il pourrait lui dire. Tellement de choses lui venaient à l'esprit, qu'il crut ne jamais avoir le temps de faire le tri avant que Maria ne revienne avec le verre. Il la remercia du bout des lèvres quand ce fut le cas et les trempa dans le liquide transparent, plus pour dissiper le goût du sang resté sur son palet que par soif pure et simple. Encore des minutes de gagnées pour trouver quoi dire par la suite. Mais loin de s'en féliciter, le garçon prit son courage à deux mains et se lança, conscient que la vampire attendait probablement un signe de sa part.

« Je ne suis pas fâché si c'est ce que tu redoutes... Tu m'as évité une mort certaine et je t'en remercie... Je ne veux pas que tu... » commença t-il avant de marquer une courte pause, cherchant ses mots. « ...Que tu t'en veuilles ou te reproche quoique ce soit... Ce n'était pas ta faute... Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé pendant le laps de temps où elle était présente mais... Je doute que vous ayez échangé des politesses, je me trompe ? »

Pour la première fois depuis son réveil, il osa relever les yeux pour chercher le regard de son interlocutrice, espérant qu'elle en fasse de même. Il préférait de loin s'adresser à elle en la regardant bien en face, plutôt que d'avoir à marmonner de pauvres explications, les yeux obstinément rivés sur le contenu de son verre. Ceux-ci n'exprimaient rien d'autre qu'un calme impressionnant. Natsume voulait qu'elle comprenne qu'il était sincère lorsqu'il disait ne pas être en colère après elle.

« Je sais ce que tu as fais mais, c'était de sa faute, pas vrai ? Je suis désolé si elle t'a blessée... »

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Message par Invité Ven 21 Juin - 11:10

Une nouvelle fois, Maria eut l’impression que son esprit lui jouait des tours. Depuis combien de temps avait-elle le bras tendu dans la direction de Natsume ? Etait-ce vraiment son imagination ? Ou le temps que mettait l’étudiant à se décider était réellement long ? Elle ne pouvait toujours pas lui en vouloir, malgré ses explications, elle se doutait que ça ne changeait en rien son dégoût du sang. Elle avait secrètement espérer que ça ne se passe pas comme ça, qu’il surmonte simplement ce sentiment de rejet, même si ce n’était que l’espace de quelques instants. Instants pendant lesquels il aurait bu son liquide vital sans se poser de question. En demandait-elle trop à Natsume ? Après ce qui venait de se passer ? Elle eut l’impression de tourner en rond en se disant qu’elle ne pouvait pas lui en vouloir et que s’il lui avouait ne plus avoir confiance en elle, elle accepterait sa décision. Elle fut cependant agréablement surprise de voir son visage bouger pour lui indiquer qu’elle pouvait parcourir la distance qui séparait son poignet de ses lèvres. Elle fut soulagée de ne pas avoir à utiliser la force sur lui pour l’obliger à faire ça. Elle le remercia du regard, de lui faire ainsi confiance. La vampire senti les lèvres de l’étudiant trembler au contact de sa peau. Etait-ce parce qu’elle avait la peau froide ? Ou le contact du liquide rougeâtre sur ses lèvres ? Les deux peut-être. Et encore une fois, comment lui en vouloir ? Il ne s’était pas reculer à ce contact, c’était déjà pas mal non ? Après le premier refus qu’elle avait essuyé. Maria ne le quitta pas des yeux alors qu’elle senti la première gorgée de sang être prélevée. Au vu de comment il déglutit, elle sentait une pointe de culpabilité faire son apparition, mais elle chassa rapidement ce sentiment. Elle savait pourquoi elle faisait ça et savait qu’elle ne pouvait pas agir autrement. S’il avait perdu moins de sang à cause d’elle, si sa plaie n’avait pas continué de couler pendant plusieurs longues minutes sans interruptions, peut-être qu’elle n’aurait pas eu à agir de la sorte. Mais les choses s’étant passée comme elles s’étaient passées, elle ne pouvait pas faire autrement. Elle s’en voulait certes mais elle savait également qu’elle n’aurait pas supporté de le perdre par sa faute et surtout sans avoir essayé cette méthode. Deuxième gorgée de l’étudiant, ce qui signifiait qu’il avait accepté ça et ne le faisait pas simplement pour lui faire plaisir. Troisième gorgée, il était sur la bonne voie. Même si elle n’aimait pas lui faire subir ça, elle était étrange rassurée et contente. Cependant, elle senti les lèvres de Natsume commencer à quitter son poignet. Trois gorgées seulement ? Après le sang qu’il avait perdu ? Pensait-il vraiment que cela soit suffisant ? Le sang vampirique avait de merveilleuses vertus, mais il ne fallait pas pousser non plus, il ne faisait pas de miracle avec si peu de liquide. Avec un regard désapprobateur, Maria passa sa main libre derrière la tête de son protéger. Il ne lui laissait pas le choix, elle l’obligerait à continuer et tant pis s’il le lui reprochait par la suite. Elle n’était plus à un reproche près pour cette soirée. Elle pressa donc doucement le visage de Natsume pour ne pas qu’il quitte son poignet. Elle senti qu’il lui résistait et même en ayant dit qu’elle utiliserait la force, elle ne voulait pas non plus aggraver la situation en insistant trop fermement. La vampire vit alors qu’il essaya de recoller ses lèvres et ainsi fermer sa bouche. Il n’était pas question que ça se passe ainsi. Sa main quitta alors la tête de Natsume pour venir se placer sur son nez, qui serra légèrement. Elle ne toucha pas à sa fracture mais elle parvient à l’empêcher de respirer pour qu’il garde la bouche ouverte. Sadique ? Peut-être. Mais elle n’y prenait pas pour autant du plaisir. Elle le faisait parce que ça devait être fait, point final. Après quelques instants, elle consenti à le lâcher et elle ne fut pas surprise de le voir se reculer aussi vivement. Ca aurait été étonnant qu’il la remercie pour ce qu’elle venait de faire. Quand elle le vit basculer de manière inquiétante, elle le rattrapa pour ne pas qu’il tombe mais elle retira sa main aussitôt qu’il fut stabilisé. Allait-il l’empêcher qu’elle le touche maintenant ? Pour ne pas avoir à répondre à cette question, elle préférait ne pas essayer. Lâche ? En effet. Maria accepta ses paroles sans broncher et eut l’air désolée, ce qu’elle était réellement mais sans pour autant regretter :

« Je sais... Mais tu as perdu trop de sang pour n’avoir besoin que de quelques gorgées. »

Son ton n’était pas froid mais simplement neutre, elle ne savait pas quel autre ton employer. Elle lui fut reconnaissante de ne pas lui montrer qu’il lui en voulait, si ça pouvait attendre qu’il soit réellement sorti d’affaire ce ne serait pas plus mal. Elle vit alors qu’il pencha étrangement, ses paupières se fermèrent et Maria parvient de justesse à le rattraper avant que sa tête ne touche le sol. On allait éviter les commotions cérébrales en plus du reste. Elle le prit comme précédemment, un bras sous ses jambes et l’autre dans son dos et le déplaça. Elle songea un instant à l’emmener dans l’une de ses chambres mais elle se dit qu’il paniquerait peut-être en se réveillant dans un endroit qu’il n’avait pas encore vu. Elle descendit donc les escaliers et vient le déposer doucement sur son canapé. Elle alla chercher une couverture ensuite, pour le couvrir un peu. Elle ne savait pas comment allait réagir son corps et elle préférait qu’il n’ait pas froid, surtout qu’il n’y avait pas de chauffage dans la maison. Elle resta un moment à ses côtés pour s’assurer qu’il n’y avait rien d’inquiétant qui se passait. Elle le regarda dormir et finit par se lever en trouvant la situation étrange et presque dérangeante. La vampire sorti quelques minutes dehors, laissant la porte ouverte pour tendre l’oreille dans la direction de Natsume. Mais elle avait besoin de prendre l’air et non d’être enfermée chez elle. Après plusieurs heures, du moins c’est ce qu’il lui semblait en sentant l’approche de l’aube. Si elle devait le transporter à l’hôpital, elle serait peut-être bloquée là-bas pour la journée. Ce qui n’était pas une idée très réjouissante. Elle rentra et se dirigea vers la cuisine après avoir jeter un œil à Natsume. Il était toujours vivant et il semblait avoir reprit un peu de couleur. Elle entreprit alors de nettoyer le sang qui se trouvait sur le sol de sa cuisine. Ca ne faisait que lui rappeler combien elle avait été faible de ne pas avoir su se contrôler... Et s’en voulait encore ? Et comment ! Elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle avait eu du mal à s’arrêter et qu’elle avait failli le tuer. Pourquoi quelqu’un qui avait dit vouloir le protéger, ce n’était pas très glorieux. Quand elle finit son petit nettoyage, elle décida de retourner dans le salon et rester auprès de lui jusqu’à ce qu’il se réveille. Maria fut alors surprise de le voir assis dans son canapé. Depuis combien de temps était-il réveiller ? Elle s’approcha dans sa direction mais elle finit par s’arrêter à quelques pas de lui. Elle doutait qu’il ait besoin qu’elle s’approche davantage. Ou alors c’était simplement de la peur ? Probable. Ils s’entre-regardèrent, tantôt dans les yeux, tantôt le regard de la vampire se faisait fuyant. Elle aurait pu méditer sur le fait qu’elle était la plus mal à l’aise -quoi que- et que malgré sa force supérieure à Natsume, elle était seule qui avait le moins de courage dans cette situation. Elle arrêta de s’en offusquer et s’en était presque fait une raison. Alors qu’elle était perdue dans ses pensées, l’étudiant prit la parole et elle fut partagée entre l’étonnement et le soulagement. Etonnée parce qu’il prenait la parole pour lui demander un service de ce genre, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser que c’était pour retirer l’arrière goût qu’avait dû laisser son sang. Mais soulagée qu’il lui adresse encore la parole. Bon, en même temps, est-ce qu’il serait réellement parti sans même un regarde en arrière pour Maria ? Même si elle aurait trouvé ça presque normal, elle doutait qu’il puisse agir de la sorte. Elle tourna alors les talons et resta un moment dans la cuisine. Pourquoi ? Parce qu’elle ne savait pas où se trouvait ses verres. C’en était risible mais elle se trouvait simplement pathétique. Vivre dans cette maison depuis des mois et elle n’avait toujours pas ouvert certains des meubles. Elle finit par trouver un verre dans un placard surélevé et tira de l’eau du robinet, ayant pas de ce liquide chez elle. Elle revient dans le salon et lui tendit le verre, presqu’à bout de bras, ne s’approchant toujours pas trop de lui. Elle le regarda boire sans rien dire et sans aucunes pensées, elle se contenta simplement de le regarder. Natsume reprit alors la parole et au son de sa voix elle su qu’il n’allait pas lui demander de lui apporter autre chose, mais bien parler de ce qui s’était passé. Maria eut alors une sévère envie de tourner les talons pour ne pas écouter ce qu’il avait à lui dire. Les yeux de l’étudiant ne montraient aucune animosité à son égard mais elle craignait toujours qu’il lui en veuille. Ce qui serait normal après tout. Cependant, ce ne fut pas ce genre de paroles qu’il prononça mais la vampire ne le regardait pas encore dans les yeux, se contentant d’écouter ses dires. Ce n’est que lorsqu’il lui posa une question, probablement plus rhétorique qu’autre chose, qu’elle daigna porter son regard vers lui. Les prunelles de la jeune femme montraient qu’il avait raison mais qu’elle le regrettait. Les choses se seraient peut-être passées autrement si elle n’avait pas répondu aux provocations d’Elisabeth. Elle le savait et ça ne faisait qu’accentuer la culpabilité qu’elle commençait à nourrir. Elle se plongea dans les iris de Natsume et fut une fois de plus soulagée de ne voir aucune haine dedans. Il était donc sincère en lui disant qu’il ne lui en voulait pas ? Comment pouvait-il être aussi déterminé et naïf en même temps ? Comment pouvait-il mettre tout ce qui s’était passé, seulement sur le dos de l’entité ? Parce que c’était le plus simple ? Probable et Maria devait peut-être jouer la dessus se défaire de toutes responsabilités ? C’est avec un sourire mauvais qu’elle lui répondit :

« Elisabeth a une grande part de responsabilité sur ce qui t’est arrivé, mais j’ai également la mienne... Je n’ai pas su me contrôler en l’ayant devant moi... J’aurai dû faire fi de ces remarques, mais je n’ai pas pu... »

Disant ses mots, la vampire évita soigneusement le regard de l’étudiant. Elle se doutait qu’il avait conscience qu’elle n’était pas fière de ce qu’elle avait fait, alors inutile de le lui montrer à travers ses yeux. A cette pensée, elle se rendit compte qu’elle se cachait de nouveau à Natsume alors qu’elle s’était dit de ne plus le faire. Soupirant intérieurement, elle reporta son attention sur lui, lui laissant à loisir voir ce qui se passait dans l’esprit de Maria. Toutes les émotions qu’elle ressentait à cet instant défilèrent dans ses yeux sans qu’elle ne cherche à éviter cela. Remerciement, culpabilité, colère, honte : il pu ainsi tous les voir sans qu’elle ne se cache. Lorsqu’il reprit la parole, s’excusant à la place de la démone, la vampire ne pu s’empêcher de porter sa main à ses côtes. La blessure était en partie guérit, l’irritation de ses vêtements contre sa plaie avait stoppé, il ne restait qu’une faible douleur, souvenir éphémère de la dernière attaque d’Elisabeth. Elle resta toujours debout, presque trop droite à son goût pour la situation mais elle ne savait pas comment agir autrement. Se maudissant intérieurement, elle se déplaça pour aller s’assoir à son tour sur le canapé, mais en restant à distance de l’étudiant. Elle s’assit comme la fois précédente, les pieds sur le canapé, jambes pliées et la tête sur les genoux. Le bon côté à être ainsi, c’est qu’elle pu laisser divaguer son regard en face d’elle et non plus regarder Natsume.

« Seulement en parti Natsume... Elle n’a fait qu’ouvrir la porte et moi... Je m’y suis engouffrée... Je n’ai pas su oublier la rancœur que j’ai à son égard. Pas plus qu’elle n’a oublié comment il était facile de m’atteindre et de jouer avec moi... Je ne suis pas aussi forte que je veux le faire croire... Et elle l’a comprit dès l’instant que nos regards se sont croisés. »

Elle marqua une pause en se rendant compte qu’avec ses paroles, l’étudiant comprendrait que les deux femmes s’étaient déjà rencontrées, bien avant qu’elle ne soit devenue le parasite de son corps. Allait-elle devoir lui expliquer la cause de sa haine contre l’entité ? S’il lui posait la question, elle ne refuserait pas de lui en parler mais s’il ne demandait rien, elle doutait d’avoir la force de lui expliquer. Changeant radicalement de sujet, elle reprit :

« Nous devrions partir immédiatement pour te conduire à l’hôpital, sinon je serait obligée d’y rester toute la journée... »

*Et je doute que tu apprécie ma présence autant de temps* Pensa-t-elle avec une pointe de regret.

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Ne me tourne pas le dos [PV Maria Xerxes Ishika] (suite) [Terminé]