Danaliel avait profité un maximum du moment de proximité qu'il avait partagé avec Leann, mais les évènements s'étant produit il y a de cela quelques jours l'avaient réellement décidé à agir. Prétextant un petit voyage en couple pour ne pas effrayer la louve, il décida de l’emmener dans les bois. Il culpabilisait de lui avoir ainsi mentit, mais c'était pour son bien, si elle voulait vraiment pouvoir se défendre elle devait maîtriser sa bête et ça sous n'importe quel conditions. Le loup avait lui même mené ce qui au départ ressemblait à une charmante promenade, ne portant sur lui qu'un sac, et des vêtements déchirés. Il avait essayé de convaincre Leann de ne pas trop se charger, bien que d'après Danaliel elle n'était pas ce genre de femme il valait mieux prévoir un certain nombre de chose. Le temps était gris, la pluie n'était pas encore tombée mais ça n'allait sûrement pas tarder, pourtant le visage de l'ancien Sdf était confiant. Mains dans les poches il attendait la louve appuyé contre un arbre. Dans dix minutes elle serait en retard, ce qui en soit n'avait pas d'importance, mais ça rassurerait le lycan de voir sa compagne arriver à temps. Cigarette au bec il fumait lentement, laissant ses esprits s'en aller vadrouiller au loin, son plan était calculé, il ne pouvait pas se planter. La forêt s'étendait derrière lui et son arbre, pleine de vie, de recoins sombre, et de pièges naturels que le loup adorait.
C'est là dedans qu'il comptait perdre la louve, il soupçonnait que son manque de contrôle avec sa bête était du au fait qu'elle n'avait jamais été assez proche de la nature. Peut être que si ses deux personnalités parvenaient à s'éveiller ensemble en cet endroit elle pourrait répondre à autre chose que la peur. En repensant au fait que sa louve ne se transformait que sous le coup de la peur il eu un frisson, elle s'était faite agresser, et pourtant elle ne lui avait pas dis s'être transformée en quoi que ce soit. N'avait-elle pas eu peur ce soir là ? N'avait-elle pas pressentit quelque chose? Peut être s'était-elle rassurée en se disant être proche de la boite, attendant qu'il vienne tenir sa promesse. C'était très peu probable, ils ne s'étaient pas vue depuis un long moment ce soir là, comment aurait-elle pu se rassurer avec une telle idée? Peut être s'était-elle transformée sans en parler au loup, mais dans ce cas pourquoi ? Il laissa un épais nuage de fumée s'échapper de ses lèvres, soupirant dans le même souffle. Il espérait que la pluie tarderait à ce manifester, c'était un début d'après midi tranquille, et si il se mettait à pleuvoir Leann voudrait sûrement rentrer. Hors ils n'allaient pas rentrer avant un bon moment. Ils avaient un programme chargé, elle allait devoir apprendre à chasser, survivre, et se battre seule. Bien sûre il ne serait jamais loin au début pour l'aider, mais bien vite le loup comptait lui apprendre certaines règles, certains fais qui lui semblait obligatoire naturel. Déjà, lui montrer que tout ce qui vient de la nature n'était pas forcément bon pour elle, histoire qu'elle évite de manger des herbes ou des fruits mortels pour eux. Bon ils étaient très très rare dans la région pour les lycans, mais il fallait tout de même faire attention.
Il restait encore dix minutes d'après la montre écrasée à ses pieds, bien qu'il sache que cette valeur n'était pas fiable vue que ça faisait bien une heure qu'il se rassurait en se disant qu'il ne restait plus que dix minutes. Mais l'idée qu'elle ait pu déjà se perdre, ou tout simplement ne pas trouver le lieu du rendez-vous, l'agaçait dans le fond. Il écrasé un énième mégot de cigarette sur le cadrant fissuré, puis décida de quitter son arbre pour s'avancer vers le chemin qui menait à la ville. Elle n'avait qu'à suivre ce dernier pour le trouver, alors il restait deux solutions. Soit elle s'était arrêtée trop tôt, soit ils s'étaient loupés et dans ce cas les choses allaient se compliquer. Essayant d'utiliser son odorat pour la retrouver, il entendit le ciel gronder lâchant une importante trombe de pluie. L'eau était un liquide vitale qui avait le don de n'arriver qu'au moment ou on en a pas le besoin. Quand vous êtes trop alcoholiser et que vous voulez dessécher vôtre gorge il n'y a jamais d'eau, quand vous voulez prendre un médoc il y a toujours une coupure d'eau, quand vous voulez vous douchez l'eau à déjà été pompée, quand vous avez simplement soif un beau jour d'été elle n'est jamais là. En revanche quand vous aimeriez passer un bon moment dehors l'eau est partout, quand vous voulez un bon jus de fruit il n'y a plus que de l'eau, quand vous voulez retrouvez une louve avec vôtre odorat dans une forêt il y a de l'eau! Danaliel laissant un sourire jaune déformer son visage, insulta destin et son amie la vie avant de retourner trempé sous son arbre attendant patiemment Leann. N'ayant pas de téléphone portable n'en voyant avant ce jour pas l'utilité, il était obligé d'attendre sans bouger. Espérant que la louve n'allait pas lui poser un lapin ...
Intérieurement il songeait au fait qu'il s'apprêtait peut être à détruire leur couple, ce bois, cette vie, cette nature allait peut être lui arracher Leann. Si elle n'était pas capable de réussir quoi que ce soit la première fois ce n'était pas grave, mais si elle décidait de laisser tomber en route, ou bien de simplement traiter le lycan de dingue comment devait-il réagir. Elle aurait sûrement raison, mais comment la faire sortir d'une forêt dans laquelle il comptait bien la perdre. L’emmenant dans un endroit ou même l'odorat n'allait pas pouvoir l'aider, du moins il espérait que les parfums des fruits, et fleurs allaient avoir le même effet sur elle que sur lui. Mais le problème numéro un ne quittait pas facilement l'esprit du loup qui essayant de se rassurer, s'alluma une nouvelle cigarette sous la pluie, lâchant quelques mots:
-Faudra vraiment que je consulte médecin d'ici quelques jours ...
Le temps passé en compagnie de Danaliel s’était écoulé beaucoup trop vite aux yeux de Leann. Mais c’était généralement ce qu’il arrive quand on apprécie un moment, un instant, le contact d’une personne. Le temps a tendance à avancer plus vite, comme pour vous jouer un mauvais tour. Vous obligeant ainsi à profiter davantage de ce moment, ce qui n’était pas plus mal dans un sens. Mais dans le fond, cette perception du temps était totalement psychologique, c’était évident que l’horloge n’avançait pas plus vite pour vous priver de bon temps. La louve l’avait laissé s’en aller, avec une pointe de regret au fond du coeur, mais il lui avait dit qu’ils se reverraient. Il devait simplement régler quelques petites affaires avant, elle avait donc accepté cette situation sans protester. Et puis, même si elle aimait passer du temps en sa compagnie, elle n’était pas le genre de femme à essayer d’être vingt-quatre heures sur vingt-quatre auprès de l’homme qu’elle aimait. Elle savait faire la part des choses et qu’il fallait laisser de l’espace à l’autre. Bien que dans le fond, sentir l’odeur et la présence du loup à ses côtés continuellement aurait été avec plaisir.
Danaliel lui avait demandé de préparer quelques affaires pour leur petit séjour en forêt, il avait également ajouté qu’elle n’avait pas besoin de prendre trop de choses. Cette remarque l’avait faite sourire. Et pour cause : Leann n’était pas le genre de femme à s’encombrer avec des trucs et objets inutiles. Elle ne comprenait pas comment on ne pouvait pas faire un tri entre ce qui était utile ou non. Ne savaient-elles pas s’organiser convenablement ? Elle avait déjà entendu l’excuse du « C’est pour prévoir toutes les situations. » C’était aussi risible que ça ne servait pas à grand chose. Il lui avait dit de prendre le minimum de vêtements et c’est ce qu’elle allait faire. Dans un sac à dos, elle glissa des sous-vêtements de rechange, trois tee-shirts et trois shorts. Effectivement, le loup lui avait dit qu’ils partaient pour une voir deux semaines, et cela allait surement faire peu comme habits de rechange. Mais elle avait dans l’esprit qu’il n’avait pas choisit la forêt comme lieu de vacances pour rien, sinon il aurait très bien pu lui proposer les sources d’eau aux alentours de la ville. Non, elle pensait qu’il avait l’intention de l’obliger à se transformer. Pourquoi pensait-elle une chose pareille ? A cause de son agression passée. Il n’avait pas dû apprécier qu’elle se fasse blesser parce qu’elle n’avait pas su se défendre et/ou se servir de cette partie qui était enfouie en elle. Elle frissonna à cette pensée et elle espérait que ce n’était que des suppositions farfelues.
Finissant son sac, elle sorti de sa chambre et prit la direction de la cuisine. Non pas pour se préparer quelque chose à manger, mais elle se devait de laisser un message à ses colocataires. Pour ne pas qu’ils s’inquiètent de ne pas la voir rentrer pendant plusieurs jours. Elle attrapa un bloc note où elle écrivit qu’elle s’absentait quelques temps en compagnie de Danaliel. Elle s’excusa de ne pas pouvoir leur donner de date précise, mais elle ne le savait pas elle-même. Elle laissa également un peu d’argent à côté de son mot. Pour la part du loyer qui était à sa charge et le reste des bricoles dont ils pourraient avoir besoin. Après tout, ce n’était pas parce qu’elle n’était pas à l’appartement pendant un certain temps, qu’elle devait arrêter de participer aux charges qu’il représentait. Leann sorti ensuite de l’appartement, enfouissant son trousseau de clé au fond de son sac, elle se trouverait bien bête de le perdre en forêt. Elle prit ensuite le chemin que lui avait indiqué Danaliel et il avait bien fait de lui expliquer -même vaguement- comme s’y rendre. Elle n’avait pas encore eu l’occasion d’aller dans ce coin de la ville, préférant plutôt découvrir les recoins de l’Avventura avant ses alentours. Pendant le chemin, elle se surprit à être quelque peu anxieuse. La cause ? Elle n’avait jamais mit les pieds dans une forêt. Enfin si quelques fois lorsqu’elle était encore humaine et en compagnie de son frère, mais c’était des souvenirs bien trop lointains pour qu’elle s’en souvienne parfaitement. Et à vrai dire, elle n’avait pas envie d’y penser. Elle savait que cela allait la rendre triste et elle ne tenait pas à avoir cet air sur le visage en compagnie du loup. Et dans le fond, cela ne lui servirait peut-être à rien d’essayer de se remémorer. Elle supposait que ce qu’elle allait voir, entendre et sentir serait différent de ses souvenirs, elle était maintenant une lycanthrope et ainsi ses sens étaient beaucoup plus développés. La jeune femme s’était si bien perdue dans ses pensées qu’elle n’avait pas fait attention que l’atmosphère s’était chargé en humidité. Ce n’est que lorsqu’elle senti quelques gouttes lui tomber sur le visage qu’elle regarda le ciel et vit que l’averse n’allait pas tarder. Et c’est ce qu’il arriva. Elle se retrouva vite trempée comme une souche, n’ayant pas vraiment pensé à prendre une veste à capuche ou même un parapluie. Et puis, dans le fond, l’eau ne faisait aucun mal. C’était même agréable de sentir ces gouttes d’eau s’écraser sur le visage et couler de tout son long. En tout cas, elle se félicita d’avoir attaché et tressé ses cheveux. Sinon, mouillés, elle n’aurait rien pu en faire.
Elle finit par arriver sur le petit sentier dont Danaliel lui avait parlé, il lui avait parlé d’un arbre sous lequel il allait l’attendre. Elle jeta un coup d’oeil à sa montre et vit qu’elle était encore dans les temps. C’était pas si mal que ça, elle avait réussit à arriver jusqu’à là sans demander son chemin à des passants. Soit, elle avait été plus concentrée qu’ordinairement -ce qui était peu probable-. Soit, le loup lui avait assez bien expliqué la chose pour qu’elle arrive à destination convenablement. Elle finit par l’apercevoir sous le dit arbre. Il avait été plus intelligent qu’elle et s’était abrité le temps que l’averse passe. Elle avait une drôle d’allure à côté de lui. Etant toute mouillée, son tee-shirt et son pantalon lui collant à la peau tel une seconde peau. S’approchant de lui, elle eu le temps de voir quelques mégots de cigarettes joncher le sol. Arrivant enfin à sa hauteur, elle l’embrassa tendrement avant de prendre la parole :
« Bonjour... » Elle fait signe de la tête le sol, pour lui montrer de quoi elle allait parler. « Je t’ai fais attendre longtemps ? »
Elle attrapa ensuite ses cheveux pour les essorés maintenant qu’elle était sous l’arbre. Elle doutait que cela serve à grand chose s’il décidait de s’enfoncer dans la forêt et qu’il se remettait à pleuvoir. Mais, étant ainsi trempés, ses cheveux étaient plus lourds et lui tiraient sur leur racine. Non pas que cette douleur soit insupportable, mais ce n’était pas non plus nécessaire qu’elle reste comme cela si elle pouvait faire autrement.
Danaliel la laissa venir l'embrasser, alors qu'il s'apprêtait à la mener en bateau et lui jouer ce qu'on pouvait nommer "un sale coup". Le loup était content de la voire, ses lèvres caressèrent les siennes un bref instant, mais ce fut suffisant pour le motiver, il ne reviendrait pas sur sa décision. Elle pointa le sol du visage, visant sûrement le cadrant de la montre brisée ainsi que les multiples mégots de cigarettes écrasés. Ses épaules se cambrèrent un, suivit de ses paumes qui pointèrent le ciel, concluant le geste par un bref soupir. Comment lui dire qu'il avait attendu, sans qu'elle ne se mette à culpabiliser pour rien? Lui mentir? Non le principe était idéale face aux autres personnes peuplant cette ville, mais il ne pouvait détourner les faits, et modifier la réalité à Leann. Encore une fois le lycan allait très loin dans sa réflexion, bien plus que nécessaire, mais pour cette raison il décida simplement de ne rien répondre. Souriant tel un enfant, il lui prit délicatement la main avant de l'entraîner dans les bois. Il n'avait toujours pas réussit à dire quoi que ce soit, pas même un bonjour, l'impatience? Le stress? Non il n'était pas inquiet, du moins pas pour lui, la forêt n'était pas un endroit dans lequel il était facilement impressionnable. En revanche le loup n'arrivait pas à savoir comment Leann allait réagir face à elle, seule au beau milieu de nul part elle aurait sûrement beaucoup de mal à s'en remettre. Danaliel allait devoir la jouer fine, la définition de "fin" chez lui était bien sûre beaucoup moins complexe et complète que chez les autres. Pourtant, il était persuadé que son plan allait marcher, que tout allait se passer comme prévu. Laissant la pluie balayer ses idées, il déposa un baiser sur le front de la louve, comme pour se rassurer:
-On va en avoir pour une petite heure de marche, ça ne te dérange pas j'espère ?
Que ça soit le cas ou non, elle répondrait "non" et suivrait le loup. Ça attristait Danaliel de se l'avouer, mais elle était réellement soumise. Mais ils étaient là justement pour l'endurcir, bon elle n'en était pas forcément consciente, mais c'était bel et bien le but de cette promenade. Le loup ne savait pas si Leann supporterait longtemps la pluie, peut être que c'était le détail imprévu dans le plan du loup. Peut être que la pluie allait résigner Leann avant même que l'épreuve ne commence, peut être qu'elle ne supporterait pas le choc cumulé aux éléments qui l'entoureraient. Elle allait sûrement avoir peur, sûrement se sentir abandonnée, mais c'était un mal pour du bien. Un prix à payer pour obtenir quelque chose. Mais encore une fois une question trottait dans l’esprit du monstre, avait-il le droit de changer quelqu'un par amour? Était-ce normale d'essayer de la transformer à ce point? Pourquoi faisait-il cela déjà ? Par amour, oui mais lui avait-elle demandée de réellement changer? N'était-ce pas seulement de la protection que la louve recherchait chez Danaliel ?
Encore une fois l'esprit complètement noyé dans un flot de conflits et de questions il desserra ses lèvres en souriant, essayant de rassurer Leann:
-Tu verras d'ici peu de temps la pluie va s'arrêter. On arrivera dans le coin que j'ai trouvé il y a peu tu devrais adorer. C'est vraiment le coeur de cette forêt, personne ne viendra nous déranger.
Il aimait sentir la main de la louve dans la sienne, pouvoir la garder à proximité de lui encore un instant avant qu'ils ne se séparent pour un bon moment. Ses projets risquaient d'être réellement brutaux, le loup se prenait à douter de ses propres intentions. Allait-il vraiment pouvoir mener cette expérience jusqu'au bout, supporter de voir la louve en détresse, et même sûrement en danger sans intervenir? Danaliel était encore une fois obligé d'admettre sa faiblesse, il n'en savait rien, il ne voulait pas le savoir. Il ferrait ce qu'il pourrait pour elle, et il était conscient que la partie de forêt dans laquelle il l'amenait était loin d'être un simple havre de paix. C'était un coin ou les chasseurs tel que lui aimaient aller, le gibier, et l'espace offrait beaucoup d'actions. Il se prit à sourire en se demandant comment la louve risquait de réagir en le voyant sous sa forme animale ? Allait-elle avoir peur comme beaucoup de gens, allait-elle douter de lui? Se demandant qui de l'homme ou la bête était réellement Danaliel. Cette question, il l'avait pensé, repensé, réfléchit et retourné dans tout les sens plus d'une fois. Se dire que Leann pourrait elle aussi la voire naître en son esprit était étrangement amusant.
Après une heure de balade, ils arrivèrent finalement au coeur d'une étroite clairière. Le ciel s'était finalement dégagé pour un moment, laissant le couple (si on pouvait appeler se duo ainsi) sous les conseils de Danaliel s'installer à l'intérieur. L'humidité de l'endroit ne dérangeait en aucun cas le loup, la nuit n'allait pas tarder à venir, d'ici quelques heures les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. Le parfum des fleurs venant d’éclore effleurait délicatement le nez du loup, qui amusait par les circonstances s'allongea dans l'herbe. Demandant innocemment à Leann:
Le fait que Danaliel ne réponde pas à sa question était en soi une réponse. Leann sourit en coin cependant, se disant qu’il ne lui répondait probablement pas parce que la réponse était positive et qu’il se doutait qu’elle allait culpabiliser de l’avoir fait patienter. Dans le fond, il avait vu juste. Si elle avait su qu’il l’attendait depuis un moment, elle n’aurait pas prit son temps pour venir à sa rencontre, ne cherchant pas à se souvenir visuellement du paysage qu’elle traversait. Elle fut contente qu’il vienne cherche sa main mais elle commençait à se poser des questions. Il n’était pas du genre à garder le silence. Il ne parlait pas non plus pour ne rien dire, mais cette fois-ci, aucun mots ne sortis de sa bouche. Même pas pour la saluer. Même si dans le fond, ça lui importait peu. Mais c’était un détail qu’elle ne pouvait pas ne pas remarquer. A quoi pouvait-il bien penser pour garder le silence de la sorte ? Etait-il préoccuper pour une affaire qu’il avait dû laisser en plan à cause de cette sorti -qui allait durer- en sa compagnie ? Est-ce que ça venait tout simplement d’elle ? Elle allait lui poser la question mais elle se retient en fin de compte. Elle ne pouvait pas la lui poser. Premièrement, parce que ça voudrait dire qu’elle se sentait au centre de ses préoccupations et ce n’était pas réellement le cas. Elle ne se pensait pas être si importante que cela pour que ce soit le cas. Deuxièmement, s’il ne parlait pas, c’était surement pour une bonne raison. Pourquoi allait-elle lui poser des questions pour qu’il prenne la parole, s’il n’en avait pas envie ? Ainsi, elle se mit à marcher à ses côtés sans rien dire, hochant la tête en signe de négation lorsqu’il lui posa la question. Ca ne la dérangeait pas le moins du monde de marcher, que ce soit dans cette forêt et sous la pluie, surtout en sa compagnie. Elle le laissa la guider, prenant le temps de sentir les différentes odeurs qui arrivaient jusqu’à elle. La pluie avait cet étrange pouvoir d’effacer les odeurs mais également de les transformer. L’air lui même n’était pas le même, que ce soit avant, pendant et après une averse. Au début, la louve avait essayé de mémoriser les arbres auprès desquels ils passaient, mais bien vite elle arrêta. Il y en avait trop pour pouvoir se rappeler de tout. Et puis, dans le fond, ça ne lui servirait pas à grand chose. Elle se contenta donc de marcher aux côté du loup, se félicitant au passage d’avoir prit un sac imperméable. Elle se serait trouvée bien maline si toutes ses affaires avaient été mouillées. Enfin, ce n’était qu’un détail.
Quand Danaliel prit -enfin- la parole, elle fut presque étonnée d’entendre le sujet qu’il abordait en premier. Elle sourit en coin quand même, se demandant s’il était en train de se dire qu’elle allait lui faire une remarque sur le temps ? Pensait-il qu’elle allait lui dire qu’elle souhaitait rentrer ? Sous simple prétexte qu’ils étaient tout deux trempés ? Elle n’était pas du genre à se soucier de ce genre de choses mais elle se demanda si elle donnait cette impression. Elle tourna ensuite la tête dans sa direction en l’entendant poursuivre. Dans le fond, c’était parfait. Un coin pour eux deux, où personne ne viendrait les déranger.... Mais pourquoi avoir besoin d’un tel endroit ? Rien que part ce temps, peu de personne devait être sortie. Elle commençait à se demander s’il ne lui cachait pas quelque chose. Mais elle ne lui posa pas la question. Comment aurait-il réagit si elle commençait à lui dire que son comportement était étrange ? Qu’elle avait l’impression qu’il ne lui disait pas tout ? Il ne le prendrait surement pas très bien. Et elle n’avait aucune envie de gâcher ce moment en sa compagnie. Elle lui répondit donc, un léger sourire aux lèvres :
« La pluie ne me dérange pas. Et puis, je suis déjà toute trempée.... J’ai hâte de voir cet endroit dans ce cas. »
Et c’était vrai. S’il lui disait qu’elle allait aimer l’endroit, pourquoi ne le croirait-elle pas ? Elle n’avait aucune raison de douter de lui. Et puis, dans le fond, elle était assez curieuse de savoir ce qu’il lui avait préparé. Ou tout simplement ce qu’il était en train de préparer. Aussi, elle ne chercha pas à dissimuler cette envie de savoir. Peut-être même qu’il lui parlerait plus sur le chemin ? Mais après plusieurs minutes de marche, elle abandonna cette idée voyant qu’il était de nouveau perdu dans ses pensées. La louve le laissa donc tranquille, caressant le dos de sa main à l’aide de son pouce le temps qu’ils étaient en train de marcher. Au cours de leur marche, Leann pu constater que son compagnon avait raison : la pluie avait cessé. C’est à ce même moment qu’ils finirent par arriver à destination. L’endroit était vaste et dégagé, entouré par les arbres. C’est aussi bien qu’étrange. Comment faire pour se retrouver là dedans ? Leann savait qu’elle pourrait ressortir si elle faisait un tour sur elle même. Mais si elle commençait à se balader dans la clairière, comment faire pour rebrousser chemin ? Elle sourit, rassurée par la présence du loup, se disant qu’elle ne craignait rien en restant à ses côtés. Elle le regarda s’allonger sur le sol humide et sourit de plus belle, venant le rejoindre à ses côtés. S’allongeant à son tour, posant sa tête contre son torse.
« C’est très jolie. Mais c’en est presque effrayant aussi. »
A ces mots, la louve se blottie un peu plus contre Danaliel, respirant son odeur pour se réconforter.
Le contacte humide du sol sur son dos était agréable, sans dire non plus rafraîchissant ce dernier mettait le loup de bonne humeur. Expirant un grand coup, il s'imprégna des odeurs dansant autours d'eux, fleurs, fruits, humidité, terre retournée, sèves, écorces, tout un ensemble qui apaisait Danaliel. Il était dans son élément, un sourire soulagé étira ses lèvres sans forcer les traits de son visage. Il devait se reposer un peu avant de passer à l'action, attendre que la nuit arrive, attendre que Leann s'endorme, attendre un résultat, il allait attendre. Chose qu'il n'avait que très rarement fait, les seuls moments où il se rappelait avoir patienté étaient lors de ses chasses. Regarder sa proie courir, puis s'arrêter pour manger, avant de fondre dessus pour lui arracher cette étincelle de vie qui aux yeux du loup n'avait rien de sacré. Non vraiment plus rien de sacrée, la seule chose de précieux à ses yeux était la douce présence de Leann. Il l’aimait, rien au monde n’aurait pu l’en dissuader à cet instant précis. Sa tête posée sur son estomac était aussi une sensation plaisante, le loup ne pu s’empêcher de laisser sa main cueillir la hanche de la louve. Autant profiter d’elle avant qu’il ne s’en sépare malgré lui, c’était pour son bien à elle, pour honorer la promesse qu’ils s’étaient faîtes. Le lycan n’avait plus le droit de reculer, fuir, courir, se décourager pour finalement partir il l’avait trop vécut. Echapper à son monde, aux fantômes, à ce passé qui trop souvent venait le hanter. Combien de fois avait-il repensé à ses parents, combien de fois s’était-il revu déchirer la gorge de sa mère, broyer le corps de son père. Leurs yeux, cette déception qu’il avait lue en eux, cette volonté de refuser le combat contre leur géniture. Il avait été un fils indigne, le Danaliel d’aujourd’hui irait bien défoncer celui d’hier, mais celui de demain n’en serait que plus désespéré.
Il s’endormit, laissant ses yeux se fermer lentement sur l’une des feuilles s’écrasant mollement devant lui. Sa main se referma sur la hanche de la louve, caressant cette dernière dans un délicat geste qui se termina dans un long soupir d’espoir. Un triste rire s’échappa des lèvres de Danaliel avant qu’il ne s’endorme, laissant son esprit partir aux pays des rêves.
Ils étaient une meute, un tout ne formant rien, des bêtes sauvages parcourant le monde, traversant les pleines vertes, et nageant au de là des lacs. Des loups, êtres sauvages pensant maîtriser leur destin, détruisant les obstacles se dressant devant eux, crocs et griffes étaient maîtres. Sagesse rimant avec paresse ils s’en souciaient peu, la force, la haine, le courage, ce tout qui formait la puissance de la meute. Voilà ce qui devinait les rêves de Danaliel, voilà ce qu’il s’apprêtait à abandonner pour Leann. Des hurlements à la mort transcendèrent ses songes, suivit d’une fine caresse. Les yeux d’un loup plongèrent dans les siens, sans raison tout était devenu noir mis à part les deux yeux jaune et sauvage de cette créature. Le lycan ne pouvait pas bouger, reculer était impossible. Une vague de rage mêlée à une haine et un sentiment d’abandon déferla. Le noir se teinta de rouge, les yeux se mirent à briller de mille feux alors que la meute reprenait sa course, s’éloignant dans les ténèbres de ses songes.
C’est dans un sursaut effrayé que le loup se réveilla, Leann étai toujours endormie sur lui, le soleil se couchait derrière la cime des arbres, l’heure pour l’entraînement de Leann était venue. L’illusion d’un agréable séjour entre amoureux allait finalement s’achever. Pour le plus grand soulagement de Danaliel, il allait enfin pouvoir passer à l’acte, ne pas ronger cet os bien trop dur pour ses crocs usés par le remord. Il se dégagea de l’étreinte de la louve avec douceur, un silence pesant régnait au sein de la clairière, la mélodie du secret agressait les tympans du loup. Se levant sans bruits, il déposa une lettre à côté de l’être qu’il aimait tant, déposant au passage sur son front recouvert de cheveux un baiser attentionné. Chuchotant presque pour lui-même :
-Je veillerais sur toi promis, ne m’en veux pas…
Sur ces brèves paroles il s’en alla à pas de loup, laissant machinalement un sourire satisfait aux bords du sadisme déchirer son visage. La lune était presque pleine, elle allait achever son cycle d’ici demain, réveillant naturellement la bête qui se trouverait en Leann. Il marcha pendant pratiquement une moitié d’heure, de là où il était perché sur cet arbre centenaire, il pouvait voir cette magnifique tâche noire qu’était Leann . Même lui qui avait pourtant l’odorat fin n’arrivait pas à la sentir d’ici, alors sil supposait qu’elle non plus ne pourrait le trouver. Le mot qu’il lui avait laissé disait ceci :
« Courage, je reviendrais te chercher dans une semaine, en l’honneur de ma promesse envers toi tu dois apprendre à survivre part tes propre moyens dorénavant. Chasse, tue, transforme toi, devient forte, si la peur est le moteur contrôlant ta bête apprend à la maîtriser. Je ne viendrais pas te chercher, et tu ne pourras pas retrouver ton chemin sans te nourrir. Si d’ici la fin de la semaine tu n’as pas progressée, je viendrais moi-même t’achever … Je t’aime Danaliel. »
La louve avait pensé que Danaliel lui aurait expliqué ce qu’ils étaient venus faire ici, mais comme pendant leur trajet pour venir dans cette clairière, l’homme ne dit pas un mot. C’était presque frustrant de ne rien savoir, de ne pas savoir à quoi s’attendre, ce qu’il avait en tête. Mais Leann ne posa aucune question, elle lui faisait confiance et s’il estimait n’avoir rien à lui dire, alors elle ne chercherait pas à savoir. Même si dans le fond, elle en mourait d’envie. Elle ferma alors les yeux, s’il ne voulait pas parler et simplement rester dans cette position d’accord. Etre à ses côtés même sans échanger de parole satisfaisait la louve. Elle sentit la main du loup se poser sur elle, comme pour la rassurer et lui dire que tout irait bien. Ou peut-être était-ce son esprit qui interprétait ce geste comme bon lui semblait ? Mais cela voulait dire qu’elle avait besoin d’être rassurée alors même qu’elle était dans les bras de celui qu’elle aimait. Et cette pensée la perturbait assez. Pour une raison qu’elle ignorait, elle avait un mauvais pressentiment. Elle sourit en coin en se disant que cela ne venait pas d’elle-même mais plutôt de cette partie qui était tapit en elle. La lycanne ne savait pas si elle devait se réjouir de la sentir essayer de la protéger de la sorte ou s’en méfié. Ses pensées se mirent à vagabonder alors qu’elle se souvenait de ses premières transformations, dans cette cage faite d’argent et ces chaines qui la maintenaient en plus. Cette bête n’avait pas voulu se faire dompter au départ, mais elle avait apprit à se soumettre comme l’avait fait Leann. Et ce pour son bien, pour qu’elle ne soit plus que dans cette cage et qu’elle soit débarrassée de ses chaines. Dans un sens, elle avait agit dans son propre intérêt mais Leann avait pu également sentir cette envie qu’avait sa bête de la protéger. Si elle n’était pas endormit, elle aurait surement soupiré devant ce flot étrange de penser. Cela ne la perturbait pas tant que ça, mais dans le fond, elle pouvait passer pour une parfaitement schizophrène. Avoir deux consciences distinctes dans un même corps, c’était surement comme cela que la science appelait le phénomène. Mais bon, cela devait être le cas pour tous les lycanthropes non ? Chacun d’eux devaient vivre avec une bête tapit au fond d’eux. A son réveil, peut-être que Leann -si elle s’en souvient- demandera à Danaliel de lui parler de cette partie de lui. Peut-être pour la comparer à la sienne. Même si elle savait que sa bête allait certainement être différente de la sienne. Le loup paraissait maitriser ses transformations -du moins c’est ce qu’elle pu voir dans cette ruelle le soir de leur rencontre-, cela voulait-il dire qu’il « communiquait » assez avec sa bête pour qu’ils aient trouvé un terrain d’entente ? Cette fois-ci, même endormit, Leann soupira légèrement. Son esprit était parti bien loin de cette clairière et de cette sensation d’avoir Danaliel à ses côtés et elle ne voulait pas l’oublier. En parlant de sensation, Leann crut sentir qu’on l’embrassait sur le front, délicatement et des mots lui parvinrent à l’esprit. Bien qu’elle ne soit pas entièrement endormit pour pouvoir percevoir ces gestes et paroles, elle était trop endormit pour comprendre que c’était la réalité. C’était peut-être mieux ainsi, elle ne senti donc pas Danaliel s’éloigner d’elle. Elle s’était endormit en toute confiance dans ses bras alors elle n’avait pas eu à rester sur ses gardes. Au lieu de se remettre à penser à des sujets aussi farfelus qu’étranges, la jeune femme fut envelopper d’un voile noir et elle finit par sombrer dans un profond sommeil.
Les paupières de la louve percevaient de la lumière, faible et douce. Le soleil devait donc être en train de se lever. Pourtant, aucun rayon chaud ne venait caresser son visage. Elle ouvrit alors les yeux pour voir la lune qui l’a surplombait, elle la contempla pendant quelques instants avant qu’elle ne s’aperçoive que quelque chose n’allait pas. Ses doigts ne touchèrent que l’herbe qui s’étendait sous elle. Elle ne sentait plus non plus l’odeur de Danaliel à ses côtés. Il ne lui fallut que quelques instants pour se réveiller pleinement. Une boule se forma dans son estomac alors que son regard parcourait l’étendue devant elle, elle commençait doucement à paniquer. Il n’y avait aucune trace du loup. C’est alors que ses doigts effleurèrent un bout de papier semble-t-il. Elle tourna alors la tête dans cette direction pour y découvrir une enveloppe. Elle s’en saisit immédiatement et l’ouvrit. Elle ne connaissait pas l’écriture de l’homme qu’elle aimait, mais étrangement, le papier avait des traces de son odeur. Comme s’il l’avait gardé sur lui pendant un certain temps. Leann commença alors à lire le contenu de la lettre. Dès le premier mot, elle pâlit -si toutefois elle s’était regardée dans une glace pour en attester-. Ce simple mot ne disait rien qui vaille. Mais elle poursuivit sa lecture, elle ne pouvait pas s’arrêter à ce simple « courage ». Peut-être qu’il allait lui donner des explications sur ce qu’il était en train de se passer ? Elle dû relire deux, trois, quatre fois la lettre pour être certaine de ce qu’elle contenait. Mais elle ne comprenait pas pour autant ce qu’il était en train de se passer. Il l’avait emmené ici pour simplement l’abandonner à son sort ? Au milieu de nul part ? Et où la seule chose qui aurait pu l’aider -l’odorat- lui serrait ici obsolète. Il voulait qu’elle chasse ? Mais comment ? Elle n’avait jamais eu à faire une chose pareille, sa bête non plus d’ailleurs. Elle s’était toujours bien tenue, elle n’avait jamais cherché à sentir dans la chair déchirée entre ses dents. A cette pensée, elle su qu’elle avait tord. Sa bête en avait toujours eu envie, derrière ces barreaux d’argent, elle mourait d’envie d’éventrer les hommes qui l’avaient mise là. Leann secoua violemment la tête, elle ne voulait pas voir ce que son esprit voulait lui montrer. Elle se mit la tête entre les genoux et ferma les yeux. Ca ne pouvait être qu’un mauvais rêve. Oui, c’était forcément ça. Comment Danaliel pourrait l’abandonné ainsi ? Et à plus forte raison pour une cause comme celle-ci ? Ne pouvait-il pas tout simplement lui expliquer, lui montrer comment faire ? Pourquoi devait-elle faire ça seule ? Elle ne voulait pas être seule ! Elle se rendit compte -même si elle en avait conscience depuis le début- que ce n’était pas un rêve et qu’il était réellement parti. Mais pourquoi ? Elle serra ses bras autour de ses jambes, elle avait besoin d’être tenue, prise dans des bras et être rassurée... Mais il n’y avait personne. Encore une fois, elle se retrouva seule. Des larmes commencèrent à rouler sur ses joues. Tout ce qu’il lui avait dit était donc faux ? Qu’il la protègerait ? Elle savait qu’il ne pouvait pas être avec elle constamment. Mais il y avait une différence entre ne pas être là dans un moment de danger et l’emmener droit dans un danger. Il l’avait fait en toute connaissance de cause. Mais pourquoi ? Pour devenir plus forte ? Mais elle ne le voulait pas si elle était seule. Elle n’en voyait tout simplement pas l’utilité. S’il voulait qu’elle soit forte, elle le serait pour lui. Elle laissa tomber la lettre -qu’elle n’avait toujours pas lâché- sur l’herbe. Dans le fond, elle se sentait trahit par ce comportement, mais quand ses yeux passèrent sur les dernières mots du loup, sa gorge se serra de nouveau... S’il l’aimait vraiment, pourquoi partait-il ? Pourquoi la laissait-il seule ? Elle ne pouvait pas croire que c’était simplement pour qu’elle apprenne à se maîtriser. Elle ne voulait pas apprendre parce qu’elle avait peur de cette bête en elle. Peur de ce qu’elle pourrait faire si aucuns barreaux en argent ne la retenaient. Et dans le fond, Leann avait presque peur d’aimer ce qui pourrait se passer si elle laisser place à cette partie d’elle. Elle fut parcourut d’un frisson tout le long du corps et la cause était les écrits de Danaliel. « Je viendrais moi-même t’achever.... » Il en serait réellement capable ? La louve ne pouvait pas le croire. S’il lui disait qu’il l’aimait et que c’était vrai, comment pourrait-il la tuer ? Et pourtant, il avait réussit à l’abandonner au milieu de nul part. Elle se laissa alors retomber sur le sol dur et encore humide de la clairière et elle ferma les yeux. Elle ne voulait qu’une chose : quitter cet endroit. Peut-être une deuxième chose : le voir et lui demander des explications. Sa lettre ne l’aidait en rien à comprendre. Pire, c’était simplement un sentiment d’abandon qui l’a submergeait.
Leann finit par s’endormir de nouveau. Elle n’avait pas lutté contre ce sommeil qui semblait arriver alors qu’elle n’arrivait pas à arrêter ses larmes. Elle fit alors un rêve étrange. Elle se retrouvait face à face avec un loup. Non, une louve, qui lui semblait presque familière. Au bout de quelques instants de silence entre elles, Leann comprit enfin qu’il s’agissait de sa bête. Mais au lieu de lire une soif de sang et de destruction dans ses yeux -ce qu’elle avait toujours pensé-, la jeune femme n’y lut que de la compassion et du chagrin. C’était le même qu’elle, comme si elle pouvait comprendre ce qu’elle était en train de vivre. Elle louve commença alors à s’approcher d’elle, d’un pas lent, comme pour ne pas l’effrayer et elle se blottie contre elle. Est-ce qu’elle lui signifiait que oui, elle savait ce qu’elle ressentait ? Dans le fond, c’était logique puisqu’elle vivait à l’intérieur d’elle. Cette pensée qui aurait dû lui faire peur, la rassura étrangement. Après tout, elle n’était pas seule, ni maintenant ni depuis qu’elle avait attrapé le virus de la lycanthropie. Mais elle ne l’avait pas encore comprit. Pourquoi lui avait-il fallut être abandonnée au milieu d’une forêt pour qu’elle en ait conscience. Devait-elle remercier Danaliel pour cela ? Non, pour le moment, elle lui en voulait de lui avoir fait ça. De l’avoir ainsi trompée pour mieux endormir ses craintes et qu’elles ne soient que plus grandes dès son départ. Leann se coucha et se blottie contre la fourrure grise et chaude de sa louve. Elle savait que tout cela n’était qu’un rêve, mais les sensations paraissaient réelles et cela la réconfortait.
Leann se réveilla aux premières lueurs du soleil, Danaliel toujours absent et la lettre toujours près d’elle. Elle n’avait donc pas rêvé et il était réellement parti. Elle prit la lettre et la mit dans son sac, enroulée dans un pull pour ne pas l’abîmer. C’était un comportement étrange quand on pensait à ce qu’il y avait d’écrit sur ce bout de papier, mais elle ne voulait pas le perdre pour autant. Elle se leva et inspira profondément. Il y avait tant de nouvelles odeurs autour d’elle qu’elle sentait la migraine arriver. Elle allait devoir parvenir à toutes les identifier pour qu’elles ne lui agressent plus l’odorat. Elle prit son sac et le déposa dans le creux d’un arbre un peu en hauteur. Elle n’avait pas besoin de le prendre avec elle, elle ne pensait pas quitter la clairière pour le moment. C’était son seul point de référence qu’elle avait. Elle se mit ensuite à marcher entre les arbres, s’arrêtant à chaque nouvelle odeur plus forte. La plus part était de simples fleurs réunit en troupeau. L’image n’était pas vraiment belle mais c’était ce qui venait à l’esprit de Leann alors qu’elle cueillait une de ces fleures. Elle fit cela une grande partie de la journée, jusqu’au couché du soleil à vrai dire. Elle n’avait pas vu le temps passé alors qu’elle arpentait la forêt, ou plutôt un petit périmètre de la forêt. Etrangement, elle n’avait pas trouvé ça ennuyeux. C’était plus instructif qu’elle ne l’aurait cru au départ. Elle finit par retourner à la clairière, elle avait prit grand soin de se rappeler son emplacement, ne voulant pas perdre de vue l’endroit. Elle reprit son sac et retourna à l’endroit qu’elle avait occupé avec Danaliel. La trace de leur corps aplatissant l’herbe n’avait pas disparue. Elle s’assit puis s’allongea et elle se mit à regarder le ciel. Sa couleur était agréable à regarder, bleu pâle avec des traces de rose et de rouge plus au loin, tout cela parsemé de nuage blanc. Elle se surprit à se demander ce que Danaliel faisait à cet instant. Elle soupira en se disant qu’il était probablement au club, s’occupant de papiers et autres obligations. Alors qu’elle... Elle était toujours là. Elle finit par le chasser de ses pensées, cela la rendait simplement triste de penser à lui. Elle ferma ensuite les yeux, elle était étrangement fatiguée, alors qu’elle n’avait fait que marcher et mémoriser différentes odeurs toute la journée. Alors que ses paupières se rejoignaient, elle entendit son ventre gargouiller. Effectivement, elle ne s’était pas nourrit depuis hier matin. Tant pis, elle verrait ce qu’elle ferait demain.
Il n'avait pu l'entendre, ou réellement la voire, ni même sentir par l'odorat ce chagrin qui emplissait le coeur de Leann. Pourtant le loup savait parfaitement ce qu'elle devait subir, ce qui ne fit que laisser un long et douloureux soupir percer le silence dans lequel Danaliel s'était mu. Le soleil s'était finalement levé, le sommeil n'était évidement pas revenu, en même temps il se demandait comment faisait le oiseaux pour dormir à de telles hauteurs. Perché sur son arbre, le dos contre le tronc, les jambes croisées le long d'une épaisse branche, ses yeux scrutaient toujours le même point. Il ne l'avait pas choisit pour rien, la clairière était visible de plein d'endroit différent en cette forêt. Ainsi il était sûre de ne pas louper le départ de Leann, de ne pas la trahir entièrement en la laissant seule. En prenant un peu de recul, le lycan avait l'impression d'être l'un de ses grands malades qui jouaient avec une victime dans un survival. Ce n'était réellement pas quelque chose le rassurant, elle allait sûrement le haïr, le maudire, mettre fin à leur relation et ça il le comprenait avec douleur. Mais au moins il était persuadé d'avoir tenu sa promesse, la rue lui avait prit pas mal de codes, de vie, énormément de biens, non ce n'était pas la rue. C'était lui qui s'était infligé ça seul, Danaliel était malade, rongé par une colère, un sentiment d'auto destruction qui le tuerait. Mais malgré cela, quand il donnait sa parole, rien ne semblait pouvoir l'en défaire.
Le soleil commençait à prendre de la hauteur, la rosée matinale avait marqué les alentours offrant un spectacle merveilleux aux yeux du loup. Mais n'ayant pas réellement le temps de s'en occuper, il décida de simplement descendre sur terre. Grimper en haut d'un arbre était plus aisé qu'en descendre, les appuis n'étaient pas aussi facilement atteignable. La première mission du jour consistait simplement à chasser pour la louve, elle n'arriverait sûrement pas à tuer sa propre proie seule si sa bête n'était pas motivée. L'odeur du sang, la saveur de la chaire fraîche, un met qui aux délicates narines des autres espèces semblaient ignoble paraissait être un luxe indéfinissable pour le loup. Son sac était resté en hauteur, avec ses affaires, bref il était nu au milieu de nul part, le regard blasé cherchant à se transformer sans faire trop de bruit pour ne pas effrayer le gibier environnant. Il priait intérieurement pour que la chasse soit brève. La louve ne l'avait jamais vue sous cette forme, de plus son odeur sous forme animale changeait un peu. Mais bon, la connaissant si il se présentait à elle, Leann n'aurait aucunes difficultés à la reconnaître malgré les poils et la masse musculaire supplémentaire. Un sourire assassin se dessina sur ses lèvres, la bête arrivait finalement à faire surface, prit de convulsion le corps de Danaliel se transforma par étape progressive.
Sa peau noircit lentement, laissant ses crocs et ses griffes sortirent, ses os s'allongèrent dans d'horrible craquement, donnant une bonne tête de plus à Danaliel. Ses muscles se développèrent en un instant, ses yeux devinrent bien plus sombre alors que de court poils noirs commencèrent à naître tout le long de son corps. Il s'obligea à intériorise un hurlement, si il signalait sa présence à Leann l’expérience était terminée, il devait réussir à l'aider sans montrer le moindre signe de son existence. Si elle devait le trouver, ça serait par ses propres moyens. La chasse allait pouvoir commencer, une pointe de frustration défigurait le visage du monstre, chasser pour quelqu'un d'autres n'était vraiment pas dans ses habitudes. Le lycan progressa rapidement dans les bois cherchant une créature suffisamment grosse pour permettre à la louve de se nourrire convenablement. Malheureusement, en pleine journée peu de proies sortaient, préférant attendre le couvert de la nuit pour échapper aux divers prédateurs.
La traque fut longue, pendant que Leann faisait une reconnaissance de son côté, Danaliel lui campait en hauteur attendant le passage d'une harde, ou d'une famille d’animaux, ou même des humains en balade. Mais rien n'arriva, du moins rien n'arriva avant le couché du soleil, une biche égaré s'était avancé insouciante, se baladant comme elle devait passer ses journées à le faire. L'animale était jeune, expliquant sûrement son manque d'attention, ça allait lui être fatale, le sourire du monstre s'étendit un bref instant, puis une fois ce dernier arrivé à son apogée il bondit sur sa proie. Le combat fut bref, un coup de griffes placé au dessus de la nuque, un cri d'agonie, un bref rire sadique s'échappant de la mâchoire du loup la chasse prenait finalement fin.
La créature était petite, mais ça devrait suffire à Leann. Danaliel attrapa le cervidé par la nuque, tenant fermement ce dernier entre ses griffes puis retourna prêt de Leann. Espérant ne pas la réveiller sous cette forme, ce qui risquait tout de même de provoquer une crise cardiaque chez la pauvre louve, il déposa la carcasse encore "prorpe" à un point de la clairière. Il lança un simple regard à la louve, puis retourna se percher en haut de son arbre à des lieux d'ici. Le loup aurait aimé la prendre dans ses bras, l'embrasser en lui disant que rien de tout ça n'était nécessaire. Mais lui comme sa bête savait qu'il ne pouvait se le permettre, grognant doucement instinctivement en laissant une proie longuement chassée ainsi le loup retourna en haut de son arbre. Habillé au claire de Lune, un sandwich qui semblait bien fade à la langue de Danaliel qui dans un ultime soupir s'endormit en terminant son sandwich.
Alors qu’elle était en train de s’endormir, la tête calée au creux qu’avait prit son sac, une odeur familière vient lui chatouiller les narines. Mais elle n’y prêta pas autant attention qu’elle ne l’aurait dû, pensant que c’était là son esprit qui lui jouait des tours. Elle s’était faite à l’idée qu’il ne reviendrait pas, aussi douloureuse que soit cette pensée, elle ne pouvait pas se permettre de penser autrement. Si elle commençait à se dire qu’il allait finir par revenir dans cette clairière pour elle et qu’elle ne faisait que l’attendre, elle savait qu’elle pourrait rester sur place et ne pas bouger. Non, il était hors de question qu’elle agisse ainsi. Premièrement, parce que ça n’aurait servit à rien, elle savait qu’elle avait besoin qu’on s’occupe d’elle souvent -même si ce côté de sa personnalité changeait doucement- mais elle savait également que ça ne servait à rien de chercher de l’aide là où il n’y en avait aucune. Deuxièmement, parce qu’elle ne voulait pas se dire qu’il lui avait simplement joué un mauvais tour et qu’il reviendrait alors que c’était peu probable. Dans un sens, elle aurait pu se montrer plus optimiste et continuer de penser qu’il ne l’avait pas vraiment abandonné. Mais pendant la journée, elle avait également essayé de trouver l’odeur de Danaliel dans les environs et elle n’avait rien trouvé. Elle s’était donc faite une raison. Elle se souvient alors d’une partie de la lettre de l’homme, il disait qu’il viendrait la chercher dans une semaine. Elle n’y avait pas fait plus attention que cela, mais maintenant qu’elle y repensait, c’était assez étrange. Et en même temps, c’en était presque logique aussi. Et toute sa lettre disait la même chose : c’était une sorte de test. Ou quelque chose comme ça. Il voulait qu’elle puisse se débrouiller seule et l’avait donc conduit ici et agit ainsi. Mais même en sachant cela, elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi il agissait ainsi. Pensait-il que c’était plus important qu’elle traverse cette épreuve seule ? Seule avec sa bête ? Elle lui poserait surement la question lorsqu’il reviendrait... S’il revenait vraiment. Elle secoua la tête dans son sommeil, elle n’avait aucune envie de douter de lui, elle voulait continuer de croire en lui et en cette promesse qu’il lui avait faite.
Leann se réveilla alors, presque en sursaut en sentant une forte odeur de sang non loin d’elle. Elle n’avait pas eu l’occasion de sentir beaucoup cette odeur mais au fond d’elle, elle savait la reconnaitre et sa bête salivait à cette odeur. Elle s’assit et regarda autour d’elle, il y avait un parfum étrange qui flottait dans l’air. Ses pensées allèrent aussitôt vers le loup. Etait-il passé par ici ? Si oui, pourquoi ? Pourquoi ne pas être venu à elle ? Elle secoua vivement la tête pour chasser ses pensées. Ce ne devait encore être que le fruit de son imagination et de son envie qu’il revienne. Elle tourna ensuite rapidement la tête dans la direction de l’odeur de sang et elle vit un peu plus loin une masse sur le sol. Elle se leva et s’en approcha lentement. A chacun de ses pas, sa gorge se serrait ainsi que son estomac. Mais ce n’était pas à cause de la peur. C’était un bien différent sentiment qui l’habitait. Elle était excitée de découvrir la plaie qui laissait échapper cette senteur. Elle se surprit à s’imaginer tremper ses doigts dans cette ouverture sanguinolente. Leann se stoppa net à quelques pas de l’animale, une biche. Mais ce n’était pas à cause de cela, c’était à cause de ses pensées barbares qui l’assaillirent. Elle savait qu’elles ne venaient pas d’elle mais de sa bête. Et pourtant, elle n’arrivait pas à les chasser. Elle fixa le corps sans vie du cervidé et resta presque de glace dans ce spectacle. Elle aurait dû être choquée ou apeurée qu’elle se soit faite tué si près d’elle. Et pourtant rien, pas même un sentiment de pitié. Elle reprit sa marche et s’arrêta à quelques centimètres de l’animal, se mettant à genoux près de ce dernier. Elle pouvait maintenant voir qu’elle avait été blessée à la nuque. Une trace bien nette de griffes lacerait sa peau. Elle touchait alors le pelage de l’animal, le sang l’avait même imprégner ici, elle pouvait encore sentir une certaine chaleur émaner de lui. Ca ne faisait donc pas longtemps qu’elle était morte. Mais que penser de tout ça ? Si l’odeur -bien que différente- qu’elle avait sentie était bien celle de Danaliel, cela voulait-il dire que c’était lui qui lui avait apporté ce gibier ? Pour qu’elle puisse se nourrir ? Ou bien, la bête s’était-elle débattue et avait échappé à son prédateur et avait finalement fini par mourir ici ? Et dans les deux cas, que devait-elle faire ? Elle avait faim, son ventre n’arrêtait pas de le lui rappeler mais... Elle n’avait jamais mangé de viande comme ça. Bien sur, elle mangeait de steak cru mais ce n’était pas la même chose. Là, elle allait devoir arracher la chair des os de l’animal à l’aide de ses dents. Pouvait-elle vraiment faire ça ? Sous sa forme humaine ? Elle sentait sa bête lui hurler de la laisser sortir pour qu’elle se nourrisse à sa place. Leann sentait clairement qu’elle voulait y planter ses crocs. Mais elle redoutait cet instant. Et si par la suite, elle prenait plaisir à se nourrir de la sorte ? Elle secoua la tête une nouvelle fois en gardant les yeux rivés sur la plaie de la biche. Le sang avait arrêté de couler mais son odeur était encore pleinement présente, réveillant les instincts de sa bête. Devait-elle finalement la laisser prendre sa place ? Leann fut alors choquée par cette pensée. Elle pensait que cette partie d’elle ne prenait le dessus que lorsqu’elle avait peur. Et pourtant, à cet instant elle n’était pas du tout apeurée et elle voulait sortir. L’odeur du sang et de la mort était-elle un autre vecteur qu’elle n’avait pas encore découvert ? Elle frissonna à cette pensée. Après tout ce qu’elle avait entendu sur les lycanthropes, ça ne l’aurait pas étonnée mais ce qui l’étonnait c’était de faire partie de ce genre de lycans. Elle retira sa main de l’animal sans avoir encore décidé ce qu’elle allait faire. Seule sa conscience lui disait de ne pas commencer à mordre dans la chair de la biche de peur d’en aimer la sensation. De peur de virer comme ce lycan qui l’avait transformé en voulant la tuer parce qu’il aimait la sensation de ses griffes et ses crocs dans la chair. Et si elle devenait un de ces loups ? Elle se mit les mains sur son visage pour se cacher le cadavre et au moment où ses paumes touchèrent sa peau, elle regretta aussi. La main qui avait touché l’animal était recouverte de sang et elle venait de s’en mettre sur une partie de son visage. Elle allait sentir cet odeur jusqu’à ce qu’elle se lave. Pire encore, alors qu’elle éloignait ses mains de son visage, ses yeux fixèrent sa main d’une étrange façon. Une faim qui ne lui appartenait pas monta dans sa gorge et avant qu’elle ne puisse comprendre de quoi il s’agissait, sa langue était déjà en train de lécher le sang. Il était légèrement froid mais ça n’avait pas d’importance, qu’il soit chaud ou froid, c’était un met de qualité. Avant qu’elle ne puisse se dire qu’elle devait arrêter de lécher sa main, cette dernière était déjà propre. Elle ne se souvenait pas d’avoir passer sa langue sur toute la surface de sa main. Elle fut alors parcourut de tremblements mais ça n’avait rien à voir avec de la peur ou du froid. Ne quittant pas sa main des yeux, elle pu voir celle-ci se couvrait de poil gris et ça faisait de même pour le reste de son corps. Elle senti ses os se briser pour prendre d’autre places, ses muscles faisant pareils, s’épaississant par endroit. Elle étouffa ses cris de douleur à chaque craquement d’os, se disant que si le prédateur qui avait tué la biche était encore dans les parages, elle ne voulait pas l’attirer vers elle. Au bout de plusieurs minutes, l’apparence humaine de Leann laissa place à une louve. Celle-ci n’eut pas les mêmes pensées que son alter-ego humaine et poussa un long hurlement. Cela faisait de nombreux mois qu’elle n’avait pas quitté le fond du corps de Leann et ce hurlement sonnait comme un fond de libération. Sans attendre plus que nécessaire, la louve se jeta sur le cadavre -encore chaud, ce n’était pas non plus une charognard- au niveau du cou. Elle s’attaqua ensuite aux cervicales de l’animal, allant chercher sa moelle avec envie. Elle finit ensuite par s’attaquer à l’estomac, arrachant de morceaux de chair sans retenu. La conscience de Leann qui était encore là ne savait pas comment réagir face à ce carnage. Mais elle était perturbée de ne pas se voir choquée et dégoutée. Pire, le goût de cette chair dans la bouche était succulent.
Après avoir mangé suffisamment, la louve s’allongea près du cadavre. Elle avait envie de courir entre les arbres, sentir les feuilles mortes sous ses pattes mais elle avait également conscience que Leann ne s’était pas encore remise de ce petit buffet. La bête décida donc de ne pas rester plus longtemps, fermant les yeux, elle s’endormit en même temps que la jeune femme. Elle dormit toute la nuit, rêvant de sang, de chair et d’os qui étaient en train de se briser. A son réveil, Leann était nue, couverte de sang et toujours à côté de l’animal mort. L’odeur de mort se faisait maintenant nettement sentir et cela n’avait plus rien d’excitant. C’en était presque effrayant. Elle resta cependant sur place, fixant ses mains et la plus part de son corps recouvert de sang séché. Elle se disant qu’elle devait se laver, mais elle n’avait qu’une bouteille d’eau pour tout liquide et il n’avait pas l’air de vouloir pleuvoir immédiatement. Devait-elle se vêtir malgré le sang sur son corps ? Elle jeta un coup d’oeil à ses précédents vêtements et vit qu’ils étaient en lambeaux. Heureusement qu’elle en avait d’autres dans son sac. Alors qu’elle se levait pour aller les chercher, elle finit par s’arrêter devant son sac en se demandant si elle allait réellement s’habiller ou non. S’il n’y avait personne dans cette forêt à des kilomètres -c’était ce qu’avait dit Danaliel-, ça ne servait à rien de salir des fringues. Mais si jamais on la voyait, elle allait passer pour une nudiste doublée d’un monstre avec ce sang qui la couvrait. Elle finit par s’allonger près de son sac, se recroquevillant sur elle même et ferma les yeux. Elle n’était pas fatiguée. Mais elle avait besoin de réfléchir à ce qui s’était passé la nuit dernière. Avec sa bête.
La nuit fut courte au premier hurlement de la louve ses yeux s'ouvrirent, comme si son instinct lui commandait d'aller voir ce qu'il se passait sur place. Secouant la tête plusieurs fois pour s'en dissuader, il essaya de s'endormir de nouveau. L'intérêt d'aller gâcher des jours de préparations pour un simple hurlement ? Aucun! Si elle allait vraiment mal l'hurlement aurait été moins long et plus effrayant. Le repas devait simplement lui convenir, ça risquait d'être amusant le jour ou elle tuerait sa première proie. Un véritable orchestre en perspective. Se surprenant à charrier Leann, il laissa lentement sa main s'étaler sur son visage, il était minable. C'était les seuls mots qui trônaient dans son esprit dérangé, minable en tant que fin dictateur ne manquait pas de le rabaisser, lui montrer par de multiples moyens logique que ce qu'il faisait était stupide. Danaliel était simplement en train de sacrifier le seul être ayant porté un intérêt sincère à sa personne, un intérêt dénaturé de lien familiaux où d'envie. La colère qui germait en lui donnait presque libres accès à sa bête, mais il était têtu et expérimenté, sa bête resterait couchée jusqu'à nouvel ordre. Seul maître de sa destinée et de sa personne il n'allait pas se laisser dicter ses envies par quoi que ce soit. Un sentiment de mépris traversa son âme, comme si la fracture entre lui et la créature sommeillant au fond de lui grandissait. Ironie du sort il essayait justement d'apprendre à Leann de s'unir avec la sienne, si le ridicule pouvait tuer Dan bien que sûrement encore vivant serait gravement blessé. Après avoir longuement songé il trouva le moyen d’apaiser ses esprits, pour finalement fermer de nouveau l'oeil.
La nuit fut courte, trop courte. Pourtant le rêve dont il se rappelait restait bel et bien présent. Son subconscient était un enfoiré simpliste. Le lycan avait marché sur un miroir brisé, tranchant la plat de ses pieds, laissant de ces derniers couler un peu de sang. A chaque fois que le liquide pourpre touchait un bout de verre, l'image se reflétant à l'intérieur était une créature assoiffé de destruction, de rage, une haine à l'état pure. L’expérience ce termina sur une classique chute dans le vide qui étrangement était teinté d'une couleur rouge peu enchantant. Il transpirait part tout les membres, son souffle était rapide saccadé par de bref hélant de lamentation. Le lycan savait au fond de lui que ses cauchemars devenaient de plus en plus oppressant. Savoir si il allait pouvoir contenir le monstre vivant en lui encore longtemps était une question qui le hantait. Car il avait déjà un élément de réponse, une impression un pressentiment qui rongeait son être. Il n'avait pas pu s'empêcher de tuer même en devenant un membre du cercle, était-ce réellement normale ? Avait-il seulement réussit à restreindre sa bête une fois dans sa vie ? Il n'en savait rien dans le fond, il affirmait la contrôler parfaitement, ce qui n'avait jamais été vrai. Autre fois ils marchaient bien ensemble car leur but était commun ... la destruction. Évacuer sur les autres cette frustration de faiblesse, se jouer de leurs stupidités, de leurs simplicités, utilisant cette dernière comme masque pour voiler aux yeux des moins curieux sa vraie nature.
Le soleil s'était levé depuis plus d'une heure maintenant, il marchait lentement dans la forêt à la recherche de quelque chose pouvant l'intéresser. Un peu de nourriture, des traces de proies facile peut être ? En espérant que l'odeur de mort laissée par la charogne qu'il avait apporté à Leann ne fasse pas fuir tout les animaux du secteur. Le lycan écarta une épaisse branche de son chemin, cherchant à gagner une colline puis s'arrêta en plein trajet, ses yeux allèrent droit vers le tronc de l'arbre. Ce dernier avait était sévèrement esquinté, de profondes marques étaient marquées à l'intérieur. N'importe quel prédateur assez gros dans la région aurait pu les faire, mais dans tout les cas ça n'annonçait rien de bon. Si cette chose était encore dans les parages il pourrait très bien s'en prendre à la louve, et si il le faisait rien ne disait qu'elle serait en état de se défendre convenablement. Danaliel soupira un long moment, décidé à traquer ce prédateur, si il était encore dans le coin il le trouverait, si il était partit tant mieux pour lui. Mais une chose était sûre, il n'allait pas dormir souvent cette semaine. Surtout qu'il allait devoir chercher la chose en maintenant un bon écart avec la zone ou la louve pourrait le sentir. Avancer vite, silencieusement, stratégiquement, tout cela allait réellement lui lacérer les nerfs à vif le reste du séjour:
-Moi et mes idées à la con...
La "promenade" dura toute la journée, il tourna en rond pendant des heures sans trouver le prédateur, en revanche il avait la preuve que ce dernier était bel et bien encore dans le coin. Des empreintes de pas jonchaient le sol, de plus une forte odeur d'urine émanait d'arbres ou de bussions peu verdoyant, sans parler des autres marques de griffes. Vue l'odeur qui émanait de chaque indices il ne faisait nul doute pour lui que le monstre était un lycan. En revanche, pourquoi ce dernier restait sous sa forme primaire 24/24? Avait-il perdu le contrôle? Si c'était le cas, un autre problème se posait, si il rencontrait Leann et qu'elle survivait, de toute façon elle ne pouvait pas mourir! Si la louve comprenait ce qu'il lui était arrivée, le traumatisme risquait de l'empêcher de ce lier avec sa bête pour toujours. Danaliel fut soudain prit d'une envie de meurtre, si le lycan était en pleine phase territoriale ce dernier risquait d'être assez agressif ce qui laissait peu de chances à la diplomatie. Le loup en sentant les rayons du soleil s'amenuiser soupira, il avait trop longtemps lâcher Leann du regard l'heure était venue pour retourner à son poste. Le lycan y alla d'un pas pressé, murmurant pour lui même:
-Je sens qu'on va pas jouer trop longtemps finalement ...
Leann était toujours en position fœtale sur le sol de la prairie, les yeux clos. Mais elle n’était plus du tout calme. Sa respiration se faisait rapide et saccadée. La cause ? La « conversation » qu’elle avait eut avec sa bête. Elle était maintenant certaine que cette dernière était comme ce lycan qui l’avait attaqué des années plutôt. Elle voulait elle aussi pouvoir chasser et mettre à mort ses proies, elle voulait de nouveau sentir la chair s’arracher des os à l’aide de ses crocs. Est-ce que c’était un sentiment similaire à tous les lycanthropes ? Elle aurait aimé pouvoir poser la question à Danaliel. Mais la jeune femme ne pouvait pas supporter l’idée que la réponse soit positive. S’il ne s’agissait que d’animaux, elle aurait pu essayer de se raisonner. Mais qu’est-ce qui lui garantissait qu’elle ne s’en prendrait pas à des humains par la suite ? Elle ne voulait pas faire subir ce qu’elle avait vécu à d’autres. C’avait été horrible, tant physiquement que mentalement. Les douleurs avaient mit des semaines à s’estomper. Elle dû se concentrer sur sa respiration pour essayer de se calmer, elle était proche de l’hyperventilation et étant seule au milieu de nul part, ce n’était pas vraiment la meilleure chose à faire. Cette pensée l’aida à reprendre un semblant de respiration normale. Mais chaque fois qu’elle repensait à ce qu’elle réfléchissait précédemment, ça recommençait. Alors, elle fit la seule chose qui -pour elle- pourrait surement mieux la calmer. Elle se releva difficilement et farfouilla dans son sac, trouvant ce fameux pull. Elle le déroula et en sorti le bout de papier. Elle se rallongea et porta la lettre à son nez. L’odeur de Danaliel était encore présente, très peu, mais elle parvenait à la sentir. Surement grâce à son odorat développé. Elle ferma les yeux en reniflant le parfum de l’homme qu’elle aimait. Et elle avait vu juste. Cela l’aidait à reprendre un souffle normal, à apaiser sa panique. Même après l’avoir abandonné, elle avait encore confiance en lui. Etait-ce l’amour qui la rendait aveugle ? Après tout, il y a un dicton qui va dans ce sens... Ou était-ce parce qu’elle était assez perdue pour vouloir se raccrocher à n’importe quoi de réel ? Peut-être. Pour les deux théories. Mais elle s’en fichait un peu dans le fond. S’il parvenait toujours à agir comme ça - à la rassurer- sur elle, pour le moment, elle ne chercherait pas plus loin.
Elle finit par s’assoir et elle laissa son regard parcourir les arbres en face d’elle. Elle ne cherchait rien en particulier, seulement, elle ne voulait pas porter ses yeux sur son corps. Elle sentait sa peau la tirer par endroit à cause du sang qui avait coagulé et elle n’était pas sûre de vouloir revoir ce spectacle. Elle avait honte de ce qu’elle avait fait ? Elle regrettait de s’être nourrit de la sorte ? Ayant laissé sa bête réduire en morceau l’animal ? Elle s’était posé les questions, un nombre incalculable de fois. Et la réponse avait toujours était la même, -dès qu’elle avait arrêté de se mentir- : non. Non, elle n’avait pas honte, elle n’avait pas non plus de remords. Pourquoi être dans cet état dans ce cas ? Parce qu’elle avait aimé ce qui s’était passé, elle avait aimé se voir recouverte de sang. Et c’est ce qui choquait le plus Leann. Quand elle avait été attaqué, son corps aussi avait été recouvert de sang, son propre liquide vital et elle avait été morte de trouille. Aujourd’hui, quand elle y repense -ou du moins qu’elle y repense depuis qu’elle avait laissé plus de place à sa bête- elle aurait simplement voulu lécher ses plaies. Elle était devenue un monstre attirée par le sang ! Non... Elle était un monstre depuis des années déjà, mais ce n’était que maintenant qu’elle voyait réellement qui elle était. Etait-ce le but de Danaliel ? La mettre face à elle-même ? Elle le maudit, l’espace de quelques instants. Elle aurait préféré rester dans l’ignorance totale plutôt que de se voir ainsi, de savoir comment était réellement sa bête. Et elle ne pu s’empêcher de se demander comment la verrait-il, lui ? Serait-il dégouté de voir quel genre de personne elle allait devenir si elle laissait réellement plus de place à cette bête au fond d’elle ? Allait-il l’abandonné ? Elle sourit étrangement à cette pensée. N’était-ce pas ce qu’il avait déjà fait ? En la laissant seule dans cet endroit ? Oui mais... Il allait revenir non ? Il avait parlé d’une semaine. Et que se passerait-il à ce moment, s’il le découvrait ? Qu’allait-elle devenir s’il ne voulait plus la voir ? Elle ferma les yeux pour se changer les idées. Elle n’était pas encore arrivée à ce moment là. A vrai dire, elle ne savait même pas depuis combien de temps elle était ici. Il lui semblait que cela faisait des jours, alors que non.
La journée avançait rapidement, trop rapidement au goût de la louve. Elle n’avait aucune envie de se retrouver de nouveau seule dans le noir -si on mettait de côté le lumière de la lune- avec sa bête. Et surtout, si proche du cadavre de la biche. L’odeur de mort commençait à devenir irritable pour l’odorat de Leann. Elle allait surement devoir changer d’endroit et quitter la clairière. Elle n’aimait pas vraiment cette idée. Ce lieu était son seul point de repaire et elle ne voulait pas se perdre dans la forêt. Elle se mit alors debout, ne se préoccupant plus de sa nudité, elle se mit à marcher, la lettre de Danaliel toujours dans sa main. Elle s’éloigna du cadavre, elle voulait voir jusqu’où l’odeur allait et où elle commençait à être plus supportable. Elle marcha entre les arbres, caressant l’écorce des arbres au passage. Mais elle se stoppa net en sentant une étrange odeur. Elle lui était à la fois familière et totalement inconnue. Qu’est-ce que c’était ? Alors qu’elle voulu se concentrer davantage sur ce parfum, celui-ci devenait moins perceptible. Ca ne la rassurait pas du tout. Et sa bête elle-même était remontée à la surface, elle grognait et montrait les crocs. Leann ne comprit pas pourquoi elle agissait ainsi. Bien sur, elle avait conscience que c’était à cause d’un potentiel danger mais ensuite ? Qu’est-ce que c’était ? Et d’où venait cette odeur ? Elle avait l’impression qu’elle l’entourait. Son sang se glaça dans ses veines. Et si c’était le prédateur qui avait tué la biche ? Et s’il l’avait prise, elle, comme proie ? Sa respiration s’accéléra sous ce flot de question. Elle ne pouvait pas partir en courant, elle savait pertinemment que les chasseurs aimaient prendre en chasse leur gibier. Mais alors ? Rester là et attendre bien sagement ? Leann serra les dents. Elle n’avait aucune envie de se laisser tuer. Et contrairement à l’autre fois dans les rues, il n’y avait personne pour être blessé si elle bougeait. Elle devait donc se battre ? Cette pensée la fit sourire puis rire. Ce n’était en rien un rire heureux, mais c’était plutôt dû à ses nerfs qui commençaient à lâcher. Ca commençait à faire beaucoup de chose en un laps de temps réduit. Abandonnée par l’homme qu’elle aimait, être obligée de se nourrir d’un animal sous forme lupine, se rendre compte que cette bête n’était rien d’autre qu’un monstre et ensuite, elle allait être chassé. La jeune femme en eut assez et elle se laissa tomber sur le sol. Elle n’abandonnait pas l’idée de se battre contre son avenir, elle arrêtait momentanément de se battre contre sa bête. Elle lui ouvrit les portes en grand. Elle voulait sortir ? Qu’elle sorte ! Dans l’état où se trouvait Leann, de toute manière, ça ne pourrait être que mieux. Elle fut alors parcourut de tremblements et s’en suivit les habituels bruits de transformation. Quelques minutes plus tard, l’apparence humaine avait disparut et il ne restait plus que la louve. Il n’y eut aucun hurlement cette fois-ci. L’animal pu alors identifier l’odeur de l’étranger et celle-ci expliquait pourquoi Leann avait eu l’impression qu’elle lui était familière : il s’agissait d’un loup. Mais la louve n’en fut en rien rassurée. Au contraire, elle était à la fois excitée et sur ses gardes.
Après plusieurs longues minutes de silence, du bruit se fit entendre sur la droite de la louve. Cette dernière était de retour dans la clairière et elle ne se préoccupait plus de l’odeur de la charogne. Si elle était revenue ici, c’était parce que c’était un lieu dégagé. Elle pouvait ainsi avoir une vue d’ensemble. Ce comportement devait être dû à la conscience de Leann qui li chuchotait ce qu’elle pensait. La louve le vit alors enfin. Le loup inconnu. Il était plus gros qu’elle et son expression poussa la louve à grogner, se plantant sur ses pattes sans quitter l’ennemi des yeux. Ils restèrent plusieurs longues minutes à s’entre regarder. La louve ne faisait plus aucun mouvement, attendant simplement qu’il bouge pour réagir en conséquence. Et c’est ce qu’il fit, il s’élança sur la louve, toutes crocs dehors. Elle voulu esquiver mais sa mâchoire se referma sur la patte avant de la lycanne mais cette dernière, au lieu de rester sans rien faire, se mit à mordre l’arrière du cou. Sa mâchoire était petite mais ça ne l’empêcha pas de mordre la chair. Il finit par la lâcher mais elle non. Elle ne tenait pas à le lâcher prise. Mais des coups de griffe au niveau de l’estomac eurent raison de sa volonté et elle desserra les crocs. Elle essaya alors de s’éloigner le plus rapidement du loup. Elle allait en fin de compte devoir fuir et espérer être plus rapide.
Alors que Leann s'apprêtait à fuir Danaliel lui venait juste d'arriver dans la clairière du côté de la charogne. Il était retourné d'un pas pressé à son poste d'observation, mais la situation ne lui avait pas vraiment permit de s'installer. Sans attendre un miracle il s'était jeté de son arbre, pour commencer à courir en direction de la clairière laissant une nouvelle fois son côté animal prendre le dessus sur lui. Un sentiment étrange s'était emparé de lui, ses membres tremblaient, il n'était pas sûre de ce qu'il voulait, et de ce qu'il allait faire. Il espérait que sa forme bestiale ne mangerait pas entièrement son être, qu'il épargnerait Leann d'une façon où d'une autre. Moins il se transformait, moins il était sûre de ce qu'il faisait une fois changé, être perturbé dans un moment pareil le désespérait, il était simplement complètement méprisant envers sa propre personne. Le loup avançait une fois dans la zone tendue d'un pas très lent, comme si l'atmosphère de mort compressait son corps, l'empêchant de se jeter sur les deux lycans face à lui. L'un était un mal plutôt gros, l'autre une femelle étrangement petite pour une louve. L'odeur de sang était devenu insupportable, la louve tentait de s'enfuir avec plusieurs blessures sur son corps, un spectacle qui rendait le loup furieux. Dans un dernier moment de raison il murmura pour lui même:
-Je ... suis Danaliel.
Après avoir prononcé la dernière syllabe un hurlement de rage émana de sa gorge, ses griffes étaient prêtes à déchirer, ses crocs à arracher, et ses muscles à briser l'autre lycan. La gravité semblait soudainement moins lourde, l'ambiance aussi, il était désormais chez lui. Mais avant de pouvoir vraiment se battre il devait régler un dernier point, peut être qu'elle avait manquée d'attention, où que l'autre était rapide, mais l'adversaire tenta de frapper la louve. Danaliel n'attendit pas une seule réaction de sa part, chargeant ce dernier il encaissa l'attaque à sa place, mais emmenant le lycan adverse bouler plus loin. La marque des griffes du monstre en face de lui était profondément encrée dans son pelage noire, on pouvait même y voir du sang perler. Son souffle était rapide, sa démarche était sombre, Danaliel était en train de sombre de plus en plus profondément dans une folie bestiale. Chargeant son adversaire de nouveau, il tenta d'en finir saisissant ce dernier par le cou avec sa main droite, il y sentit une légère plaie la louve avait du lui infliger. Le loup hurla de douleur avant de planter ses crocs dans le flancs du patron de la Cage, la lutte continua ainsi plusieurs minutes. Coup de griffes, de crocs, et autres civilités suivirent, Danaliel était simplement couvert de sang, blessé à en crever, alors que son adversaire décida de finalement abandonner le combat, battant en retraite dans la direction des grottes.
Le calme était de retour, mais le flots de rage n'avait toujours pas quitté le lycan qui se relevait uniquement grâce à ça. Ses pattes étaient toutes touchées, son flanc était presque brisé, et une fine balafre parcourait son oeil droit. Il était dans un état miteux, jamais aucun lycan n'avait réussit à le mettre dans un tel état au par avant, jamais aucun combattant n'était arrivé à lui faire subir d'aussi lourd dommage seul. Alors qu'il essayait de quitter la clairière, il se rappela de Leann, il ne pouvait pas encore pourchasser l'autre il devait s'expliquer, s'excuser, où bien accepter la sentence de cette dernière. Elle avait beau être soumise, personne ne resterait avec quelqu'un après de pareils événements. Surtout que même si à l'odeur, et à la déduction il devinait Leann rien n'était sûre, rien si ce n'est ce sentiment de soulagement qui envahit soudainement son corps. La nuit était tombée, lui aussi il ne tenait plus que sur un coude, sous sa forme humaine, nu couvert de sang, et d'un amer gout de défaite dans la bouche.
Il n'avait pas réellement perdu le combat, vue que l'autre était partit, mais il n'avait pas réussit à aider Leann. Au contraire il venait sûrement de la traumatiser à vie, de la dégoûter, de la briser. Dans un certains sens, le lycan savait qu'il était peut être l'un des derniers espoirs de la sauver de cette timidité, ce tempérament trop passif, et tout simplement la maintenir en équilibre. Mais comment? Lui qui n'arrivait même pas à se trouver un travail, comment pourrait-il offrir à Leann quoique ce soit d'équilibré, de nécessaire, de bon? Danaliel avait du mal à rester éveiller, pourtant son œil valide était ouvert, froidement sur cette louve qui d'un coup de crocs pouvait l'achever. Les seuls mots qu'il réussit à sortir furent:
-Achève moi ...
Ses doigts martyrisaient le sol, se plantant dedans, Danaliel répéta cette phrase de plus en plus fort, il alla même jusqu'à verser une larme. Chose qu'il n'avait sûrement jamais fait au par avant, une larme, cette douce eau salée qui nettoya le creux de sa joue. Il voulait mourir, ainsi peut être que par sa mort elle pourrait exorciser ses peurs, ses hontes, ses craintes, tuer un loup plus puissant qu'elle pourrait lui donner de l'assurance. Danaliel n'arrivait plus à réfléchir, tout n'était que douleur, sang, honte, mépris, tout était sombre et horrible. Tout, excepté Leann.
Leann était trop occupée à surveiller son adversaire, tous ses sens étaient rivés sur lui, qu’elle ne senti que trop tard la présence de Danaliel à ses côtés. Elle savait que c’était une grave erreur mais elle n’y avait pas pensé avant. La peur de Leann et l’excitation de la louve faisait qu’elle ne se préoccupait de rien d’autre. Elle avait bien entendu un hurlement, mais elle n’y avait pas fait plus attention que cela, elle commençait à s’en vouloir de ne pas avoir été plus attentive au reste. Mais ce sentiment la quitta rapidement, elle n’avait pas le temps pour ça, pas pour le moment. Elle ne vit que trop tard qu’il s’interposa entre l’attaque du lycan et elle. Si elle avait été dotée de parole à cet instant, elle lui aurait surement dit que ça n’était pas la peine, qu’il n’avait pas besoin de se faire blesser pour elle, qu’elle aurait pu encaisser le coup. Parce qu’elle n’aurait surement pas pu l’esquiver, ou alors seulement en parti. La louve se contenta donc de grogner à l’intention de Danaliel, mais elle était quasiment sûre qu’il n’y ferait pas attention. Il était déjà en train de se battre avec l’autre loup. Les deux dégageaient une sensation étrange, c’était presque palpable : tout deux étaient remplis de rage. Elle ne connaissait rien de l’inconnu alors ça ne la préoccupait pas. Mais Danaliel... Elle ne l’avait jamais vu comme ça. Si elle ne savait pas que c’était lui, elle aurait surement eu peur. Non, elle avait quand même un peu peur. Elle se rendait compte qu’elle ne le connaissait pas assez pour pouvoir savoir qu’une telle colère l’habitait. Mais le moment n’était pas à se faire ce genre de réflexion. Le combat entre les deux loups était toujours en train d’avoir lieu. Elle ne pouvait pas les quitter des yeux, grognant à chaque coup que l’adversaire donnait à Danaliel. Ce dernier saignait beaucoup et ça faisait beaucoup plus peur que son propre comportement. Elle voulait aller l’aider, mais elle ne savait ni se battre seule, ni en groupe. Elle allait surement le gêner en voulant l’aider. Elle pourrait toujours prendre des coups à sa place pour qu’il ait le temps d’attaquer lui ? Elle s’en voulait de ne pas être plus forte, de ne pas avoir cherché à le devenir, de ne pas avoir savoir se battre. Tout cela faisait qu’elle ne pouvait pas venir en aide à celui qu’elle aimait. On disait des lycanthropes qu’ils étaient puissants, qu’ils n’étaient que force brute et elle, elle restait plantée sur ses pattes à les regarder se battre.
Alors qu’elle s’apprêtait à aller rejoindre le combat pour détourner l’attention de l’adversaire, celui-ci battu en retraite. Elle ne savait pas si elle devait s’en réjouir de le voir partir ou se sentir frustrée de n’avoir rien pu faire en fin de compte. La louve s’approcha doucement de Danaliel, mais ce dernier était en train de prendre la même direction que le lycan. Voulait-il continuer le combat ? Alors que l’odeur de son sang remplissait la clairière ?! Il était trop blessé pour continuer de se prendre d’autres coups, il devait soigner ses plaies et rien d’autre. Elle s’était arrêtée alors qu’il avait fait de même et elle le regarda tomber sur le sol, se retenant sur un coude, son corps presque entièrement recouvert de sang. A cette pensée, la louve eut envie de venir le lécher, de goûter le sang de l’homme qu’elle aimait... Elle était vraiment devenue un monstre. La première pensée qu’elle avait eu n’était pas d’aller l’aider en lui servant d’appuie. Non, elle avait purement et simplement eut envie de satisfaire une envie bestiale. La louve s’avança de nouveau près de l’homme, toujours doucement et son cœur se serra quand elle vit la blessure qu’il avait au visage. Elle se posta à côté de lui, près de son torse et elle ne faisait que le regarder, croisant finalement le regard de Danaliel. Elle ne comprit pas pourquoi il réagissait comme ça. Pourquoi il l’a regardait comme ça. Puis, des mots suivirent, prononcés de plus en plus fort. A chaque haussement de ton, la louve reculait d’un pas, même si elle ne voulait pas l’abandonné dans cet état. Son cœur sera de nouveau quand le sens des mots qu’il prononçait parvient à son esprit. Il voulait qu’elle le tue ? Qu’elle tue l’homme qu’elle aimait ? Même si tout ce qui était arrivé était de la faute du loup, pour l’avoir abandonné dans cet endroit, elle ne pouvait pas lui en vouloir en le voyant comme ça. Il était venu pour elle, quand elle avait eut besoin de lui. Comment pouvait-il penser qu’elle puisse le tuer ? Qu’elle puisse mettre à mort un homme blessé et à plus forte raison celui auquel elle tenait ? Elle ne pouvait pas et elle ne voulait pas ! C’était trop facile de demander la mort alors qu’il ne lui avait rien expliqué de pourquoi il lui avait fait ça. Et elle ne voulait pas le perdre bon sang ! Il venait de lui prouver qu’elle pouvait être en sécurité avec lui, qu’il essaierait de la protéger. Il était hors de question qu’elle le tue. Et il aurait beau le lui ordonner, ça ne changerait rien. Elle remarqua alors quelque chose brillé sur sa joue et elle s’approcha de nouveau du loup. Elle était toujours sous sa forme lupine mais c’était Leann qui commandait. Si elle avait eut des mains, elle aurait essuyé cette larme du bout des doigts. Mais n’étant encore qu’un animal, elle fit la seule chose qui était à sa disposition. Elle lécha la goutte d’eau qui perlait sur sa joue. Son coup de langue avait été doux. Et elle continua de le lécher encore un peu, nettoyant son visage du sang qui le recouvrait. Ce n’était plus pour goûter à ce sang qu’elle le faisait, mais elle voulait le réconforter et quel autre moyen elle avait ? A cette question, elle se dit qu’elle pouvait elle aussi reprendre forme humaine. Il ne bougerait pas le temps que le processus s’inverse alors elle pouvait le faire sans crainte de le voir partir. Elle recula alors de quelques pas et commença à reprendre forme humaine. La transformation dura de nouveau plusieurs minutes et au final, elle se retrouva dans le même appareil que Danaliel : nue et couverte de sang. Elle s’avança de nouveau vers elle, à quatre pattes -elle n’avait pas envie de marcher- et elle vient se placer à côté de lui. Sans lui demander son avis, Leann passa son bras droit sous sa nuque et le leva un peu délicatement -ne savant pas où il pourrait avoir mal- et juste assez pour ensuite déposer sa tête dans son giron. Elle caressa ses cheveux, doucement tout en le regardant. Elle prit alors la parole, sa voix lui semblait étrange à ses oreilles. Etait-ce dû au fait qu’elle n’avait pas parlé pendant plusieurs jours ? Ou parce que sa voix était remplie de larme qu’elle voulait contenir ?
« Comment pourrais-je te tuer ? J’ai besoin de toi Dan. Alors ne meurs pas ! Je te l’interdit ! »
Leann avait légèrement haussé le ton pour ses dernières paroles, elles sonnaient même comme un ordre à ses oreilles. Ce qui était étrange venant d’elle. Mais elle était sérieuse, elle ne voulait pas le perdre. Elle ne voulait pas voir un autre homme de sa vie mourir parce qu’elle n’avait pas été assez forte pour se débrouiller seule. D’abord son frère et ensuite Danaliel ? Non ! Ce n’était pas possible ! Elle se pencha alors sur lui, plaçant sa tête sur le torse du loup et arrêta de contenir ses larmes, elle se mit à pleurer silencieusement. Elle murmura alors, plus pour elle-même :
« Je deviendrais forte... Alors ne me laisse pas. »
Il tremblait, aucun de ses membres n'arrivait à répondre à ses souhaits, le sang perlant le long de son épiderme était une sensation désagréable. Son oeil droit lui faisait horriblement mal, il ne voyait plus rien de cet oeil, c'était la première fois qu'il perdait un membre. Ce combat devait être la bataille la plus minable qu'il ait fait, son adversaire n'était pas plus puissant qu'un autre lycan, Danaliel ne savait simplement plus se battre. Sa bête et lui venait de rompre leur pacte, il n'y avait plus rien en lui. Si ce n'est plus de douleur, plus de tristesse un conflit qui le ravageait secondes après secondes. Sa fierté n'était plus, sa confiance était en charpie, il n'était en rien digne de l'attention que la louve lui portait. Quand cette dernière lava son visage à coup de langue il eu envie de mettre lui même fin à ses jours, elle n'avait pas à faire ça, pourquoi ne le laissait-elle pas simplement mourir? Ne se rendait-elle pas compte de la douleur qu'elle lui infligeait? Non, même si c'était le cas Danaliel le méritait. Mourir était trop facile, un moyen de fuir ses responsabilités. Il était pitoyable, la mort était trop d'honneur pour un chien comme lui, il ferma son dernier oeil valide laissant Leann reprendre forme humaine. Quand cette dernière le déplaça il se retint de gémir, son visage exprimant déjà la douleur il n'eu pas la force de le camoufler. Son oeil s'entre ouvrit de nouveau, il regardait un air fade dans le fond de ce dernier la louve, il n'avait même pas la force de parler d'avantage, un simple soupir s'échappa de ses lèvres. Son oeil ne put soutenir le regard de la louve, il s'en alla vers les arbres sur sa gauche.
Ses plaies cicatrisaient lentement, le sang coulait moins, son corps faisait bien son travaille malgré la volonté suicidaire du loup. Alors que Danaliel se sentait partir son corps se raidit aux paroles de Leann. Sa voix avait été d'un timbre qu'il ne lui soupçonnait pas, de plus elle venait de lui ordonner quelque chose. C'était simplement choquant, Danaliel se força à la regarder de nouveau jusqu'à ce qu'elle commence à pleurer silencieusement sur son torse. S'en était trop, il ne pouvait pas la laisser dans cet état, de plus elle devait obtenir se qu'elle exigeait. Il se força malgré la douleur à se redresser, sentant ses blessures s'ouvrirent sous le poids de ses mouvements il y alla plus lentement, mais le résultat fut identique. Le lycan releva délicatement le visage de Leann puis s'allongea à côté d'elle l'attirant contre lui sans dire un mot. Les lèvres au creux de son oreille il laissa quelques mots non sans mal, sortir:
-Je suis désolé d'être aussi ... pitoyable.
Il ne pouvait plus bouger, ses bras entouraient le corps de la louve alors qu'il commençait à sourire. Un sourire dénué d'espoir, de bonheur, un sourire qui tel un ultime phare dans une nuit d'encre cherchait à ramener le loup sur terre. Il passa doucement sa main sur la plaie qu'il avait à l'oeil, elle lui faisait horriblement mal, il sentait même de la fièvre arriver. Qu'allait-il devenir sans son oeil droit ? Devait-il tenter une opération? Non ça serait inutile, il sentait bien que la griffe avait déchiré l'organe, la douleur s'atténuait, la plaie se refermait, une nouvelle ligne s'écrivait sur son corps. Il n'avait encore jamais rien eu au visage, dans le cou oui, mais jamais il ne s'était laissé trop amoché la face. Le dégoût l’envahissait de nouveau ils allaient devoir s'en aller, attendre de reprendre des forces puis partir loin d'ici. Jamais ils ne reviendraient ici sans contraintes, du moins Danaliel en était persuadé à l'instant. Il lécha à son tour le peu de sang qu'avait Leann sur son épaule, un geste se voulant affectif sur le moment, bien qu'il ne savait plus vraiment ce qu'il faisait. Quelques mots franchirent de nouveau la commissure de ses lèvres:
-J'ai ... tellement eu peur qu'il... te tue. La situation m'a complètement échappé, ça n'aurait jamais dû se passer ainsi. Je regrette tellement t'avoir infligé tant de peine pour au final ... ne pas tenir ma promesse encore...
Il bouillait intérieurement, serrait des poings, et sentait monter lui une envie d'hurler sa rage. Pourtant aucun signes de sa bête n'apparut, rien, pas une seule envie de meurtre, pas une image de carnage où de liberté. Peut être qu'elle aussi était honteuse après ce qu'il venait de se passer, où alors elle avait décidée d'abandonner Danaliel. La barrière entre ses deux entités venait peut être de s’ériger définitivement. C'était une idée terrifiante, mais aussi terriblement agréable. Etre libéré de la haine primaire était un présent d'on il n'avait jamais eu idée. Un sentiment de soulagement chassa quelques instant la douleur, il commença à rire doucement, puis littéralement il laissa un rire emplis de démence sortir du plus profond de ses entrailles, il cachait le côté balafré de son visage à Leann, il se calma avant de reprendre:
Plus le temps passait, plus l’odeur de sang de Danaliel devenait insupportable. Non pas qu’il soit désagréable à sentir, elle ne savait même pas si un sang pouvait sentir mauvais, mais parce que cela ne faisait que lui rappeler qu’elle n’avait pas pu l’aider. Il était venu la protéger contre ce lycan et elle n’avait pas pu bouger une patte. Elle s’en voulait de plus en plus, ce qui ne faisait qu’augmenter le flot de ses larmes silencieuses. Comment pouvait-il vouloir protéger une louve comme elle ? Etait-ce vraiment de l’amour ou simplement la promesse qu’il lui avait faite, de la protéger ? Elle serra les dents, en plus d’être faible, voila qu’elle venait douter de lui. Ca aurait plutôt été à elle de se retrouver dans l’état du loup, elle l’aurait davantage mérité. Elle n’avait pas lieu de penser ainsi, ce n’était même pas logique qu’elle pense de la sorte. Pourquoi douter après ce qui venait de se passer ? Elle avait conscience qu’il l’aimait, elle ne pouvait pas le nier mais c’était presque anormal. Non c’était trop beau pour être vrai, mais ça, elle le savait dès le début de leur relation. Elle garda la tête penchée sur le torse de Danaliel alors que son esprit divaguait, elle n’avait aucune envie qu’il la voit comme ça. Il fallait qu’elle se reprenne, elle venait de se promettre de devenir plus forte, pour lui. Elle ne pouvait pas continuer de pleurer, même si pour le moment, elle ne voyait que ça à faire. Ca et rester près de l’homme qu’elle aimait. Elle ne voulait pas le quitter, pas après les paroles qu’il lui avait criés. Serait-il capable de mettre lui même fin à ses jours ? Elle ne voulait pas prendre de risques. Quitte à s’interposer.
Elle le senti alors bouger, il essayait de se redresser. Elle le laissa faire même si elle aurait préféré qu’il reste allonger sur elle. Il souffrait de bouger ainsi, ça se voyait et elle ne supportait pas de le voir ainsi. Leann se figea lorsqu’elle senti la main du loup, elle était étrangement plus chaude que d’habitude et ça ne lui plaisait pas non plus, même sans savoir pourquoi. Elle le laissa lui relever doucement la tête et elle ne pu croiser son regard pour le moment. Elle se sentait trop honteuse de l’avoir laisser se faire autant blesser par sa faute. Elle le laissa s’allonger et elle fut surprise de le sentir l’emmener avec lui, contre lui. Elle se blottie contre lui, sans trop le serrer, de peur de lui faire encore plus mal. Sa tête était au creux de son épaule et elle avait posé une main sur son torse. Elle perçu alors des paroles et il lui fallut quelques instants pour comprendre qu’elles venaient de Danaliel. Elle avait d’abord pensé que c’était ses propres pensées qui lui disaient cela. C’était exactement le mot qui la représentait, elle. Pas lui. Comment pouvait-il être pitoyable alors qu’il s’était battu pour la protéger. Elle garda les yeux ouverts pour éviter à une nouvelle larme de couler. Elle essaya alors de lui répondre, sa voix était basse, si elle parlait plus fort, elle craignait de ne pas arriver à se contrôler et se remette à pleurer. Pitoyable oui. Mais ce n’était pas le bon loup qui devait se sentir ainsi.
« Tu ne l’es pas, Dan. Si tu es dans cet état c’est part ma faute, pas la tienne. Je n’aurais pas dû te laisser te battre seul. Je suis désolée. »
Elle voulait continuer de lui parler, mais elle craignait qu’il ne se rende compte de l’erreur qu’il avait faite en se mettant avec elle. Mais était-ce lui mentir ? Elle sourit tristement en se disant qu’il devait avait conscience de qui elle était, de ce qu’elle était. Mais elle allait changer, elle ne voulait pas le revoir un jour dans cet état si elle pouvait l’éviter. Leann aussi voulait protéger la personne qui comptait le plus pour elle. Elle allait devoir faire des efforts dans pas mal de domaines, mais elle espérait que Danaliel l’aide. Il savait se battre, peut-être qu’il pourrait lui apprendre ? Elle le lui demanderait. Elle senti alors quelque chose d’humide sur son épaule et elle mit quelques secondes à réaliser qu’il s’agissait de la langue du loup. Il léchait à son tour le sang qu’elle avait sur la peau. Cela la rassura de le voir agir ainsi. Elle n’avait donc rien fait d’anormal en le faisant ? Elle ferma les yeux en le laissant faire. Ce n’était que des lèches mais cela était agréable et ça faisait du bien. Elle ne saurait pas dire pourquoi ni en quoi c’était réconfortant, mais ça l’était. Encore un instinct primaire de sa louve ? Aucune importance, c’était le résultat qui importait. Sa gorge et son estomac se serrèrent cependant, à l’écoute des paroles du loup. Elle ne savait pas quoi penser de ces mots. Elle était d’un côté heureuse de l’entendre dire qu’il avait eu peur, aussi étrange cela puisse paraitre. Mais d’un autre côté, il lui avait qu’il avait -normalement- tout planifié. Et elle ne pu s’empêcher de repenser au moment de solitude qu’elle avait vécu quand et depuis qu’il l’avait abandonné dans cette clairière. Elle l’avait oublié à cause des blessures qu’il avait sur tout le corps, mais elle lui en voulait toujours... Un peu. Même en essayant d’alimenter ce sentiment, elle ne parvint pas à être indignée. Elle entendait dans le son de sa voix qu’il était sincère, qu’il regrettait vraiment. Comment pouvait-elle lui en vouloir davantage ? Et puis, il était venu la sauver, sa promesse était intacte. Elle marqua une sorte de pause dans son esprit et un déclique survient. Elle se souvenait vaguement d’une conversation qu’ils avaient eu, il l’a protègerait mais en contre parti, elle devait faire des efforts, pour changer. Et depuis tout ce temps, rien n’avait bougé de son côté. Elle était toujours restée passive à attendre qu’il agisse pour elle. C’était pour cela qu’il s’en voulait ? Il avait voulu la faire agir en l’amenant ici et elle était toujours la même ? Ce n’était pas à lui de s’en vouloir. Elle ne faisait que de le comprendre maintenant. Mais un petit sentiment de rancœur était toujours là. Elle n’arrivait toujours pas à comprendre pourquoi il avait pensé que cette méthode serait mieux qu’une autre. Parce que si le lycan ne s’en était pas prit à lui, elle doutait qu’elle veuille changer, du moins, aussi rapidement. Elle garda les yeux fermés, comme pour rendre moins réel les paroles qu’elle allait lui répondre.
« Mais tu es venu me sauver, tu m’as protégé au péril de ta vie... Merci. » Elle marqua une petite pause, prenant une grande inspiration. Elle voulait lui poser la question, mais en même temps, elle craignait la réponse et sa réaction. « Mais... Pourquoi as-tu ... Pensé que m’abandonné ici... Etait une bonne chose ? Pourquoi ne m’as-tu pas dis ce que je devais faire ? Comment le faire ? J’ai... Dévoré une biche... Sous forme lupine... Et j’ai adoré sentir mes crocs arracher la peau de ses os... Je... Veux devenir plus forte, pour toi... Mais, j’ai peur de devenir un monstre. »
Sa voix s’était étranglée lorsqu’elle parla de la biche et de ce qu’elle avait ressenti. Elle ne s’était toujours pas remise du fait qu’elle avait aimé ce qui s’était passé. Et maintenant, elle craignait qu’il ne la rejeta pour lui avoir dit ça. Non, pour avoir ressenti ça. Elle ne voulait pas qu’il la prenne pour un monstre -même si c’était ce qu’elle était- et qu’il l’abandonne. Mais elle ne pouvait pas non plus lui cacher ça, elle se devait de lui dire. Qu’il sache ce qu’elle ressentait lorsque sa bête était le maître à bord. Pourquoi ? Parce qu’elle espérait qu’il lui dise que c’était normal ou qu’il puisse l’aider à ne plus se sentir mal. Encore une fois, elle comptait sur Danaliel pour l’aider. Mais elle ne voyait comment se débrouiller seule. Elle finirait folle avant de trouver une solution et elle n’avait personne a qui en parler. Elle quitta ses pensées lorsqu’elle l’entendit rire. Elle ne comprit pas la source de cette hilarité, mais elle se doutait que ça n’était pas dirigé vers elle. Leann ne chercha pas à savoir pourquoi il riait ainsi, des fois, ça fait juste du bien. Et elle entendait que ce n’était pas un rire joyeux, donc si ses nerfs avaient besoin de ça pour se remettre, aucun problème. Elle avait aussi rit à cause des évènements qui lui tombaient dessus, elle pouvait donc comprendre. Une fois calmé, elle fut surprise par le sujet qu’il aborda et elle ne su quoi répondre. Magnifique ? C’était vraiment ce qu’il avait dit ? Son cœur s’accéléra dans qu’elle ne sache pourquoi. C’était un compliment non ? Alors pourquoi elle réagissait comme ça ? Elle n’arrivait pas à le savoir mais dans le fond, il ne rejetait pas cette forme. Elle espérait qu’il en soit pareil pour le mental qui allait avec. Elle voulu lui répondre quelque chose, mais elle ne savait pas quoi. Devait-elle le remercier ? Lui retourner le compliment ? Elle l’avait également trouvé magnifique, mais pas que. Il l’avait impressionné et elle se souvint qu’après le moment de crainte de sa louve, elle aussi était attirée par cette forme. Au final, elle ne répondit rien. Même si son esprit allait à d’autres sujets, elle était toujours préoccupée par ce qu’allait lui répondre Danaliel concernant sa déclaration et ses questions. Elle appréhendait de plus en plus d’entendre ses réponses.
"Mais qu'est-ce qu'elle raconte encore comme conneries ?"
Fut la pensée dominante traversant l'esprit du lycan, qu'est ce qu'elle pouvait débiter comme énormités à cet instant précis ? Un flot de rage s'empara de nouveau du lycan, accélérant le processus de destruction intérieur qui s'était enclenché plus tôt. Peut être qu'il aurait du la laisser mourir finalement, peut être qu'elle était un réel poids pour lui. Une louve elle ? Un chien frêle sans avenir plutôt! Une bête que le destin lui avait fourgué dans les pattes! Tiens, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas maudit le destin, cet enfoiré qui l'empêchait de grandir. Où du moins, qui le faisait évoluer à sa façon. Ce qui déplaisait au lycan, Leann n'était rien d'autres qu'une créature faible après réflexion, que pouvait-elle lui apporter si ce n'est d'avantages de blessures? Qu'avait-elle fait pour l'aider? Comment avait-elle réagit en le voyant arriver? Si ce n'est grogner en restant en retrait, elle n'était pas une lycan, et elle ne le serait jamais vraiment. Une moitié de création, une créature sans intérêt qui avait pour but de condamner Dan à ne plus voir que d'un oeil, lui qui voulait gravir les marches d'un pouvoir approchant. Si il avait eu la force de se battre il lui arracherait la tête, le coeur...
"Mais ... qu'est-ce qui m'arrive? C'est Leann que je m'imagine ... non ce n'est pas moi..."
Un bref rire plus discret presque inaudible s'échappa de la commissure de ses lèvres, il avait fermé les yeux trop longtemps. Ce n'est plus lui qui pensait mais bien sa bête, le contrôle reprit, ses idées étaient de nouveaux plus claire. Elle s'excusait de ne pas l'avoir aidé? Elle rigolait? Si elle s'était interposée elle aurait prit un sale coup, elle aurait pu être blessée. Elle aurait gênée Danaliel qui aurait pu ne pas s'en tirer du tout, déjà qu'il avait eu du mal à les écarter tout les deux. Bien sûre que si il était pathétique, pourquoi? Il suffisait qu'elle ouvre les yeux, le lycan pouvait comprendre qu'elle le trouve pathétique mais continue de l'aimer. Lui aussi n'arriverait pas malgré ce fait à ne plus aimer cette louve qui à ses yeux était la seule douceur en ce bas monde. Un cadeau du destin, il n'avait pas renoué de liens avec ce dernier depuis un bon moment d'ailleurs. Il n'avait pas toujours été en bon contact avec lui, mais il devait admettre que pour une fois ce dernier lui offrait une belle chose. Bien qu'elle apportait son lot quotidien d'ennui, il avait cet étrange sentiment. Cette sensation qu'il pourrait lui donner tout ce qu'il voulait, qu'elle le garderait, qu'elle ne le trahirait jamais, un sentiment de confiance, d'abandon totale à cet être.
Soudainement il fut tiré de ses pensées, un flot de questions tambourina à ses oreilles, submergeant l'intégralité de sa réflexion. Il prit le temps de réfléchir posément à chaque question, pourquoi? Comment? Que dire? Il y avait trop de choses, dans son état il lui était tout simplement impossible de répondre quoi que ce soit de claire.Avoir peur de devenir un monstre? Quelle peur ridicule, il réussit à articuler doucement zappant le reste des autres questions, elles auraient leurs réponses en temps et en heure:
-Qui es-tu pour désigner ce qui est un monstre et ce qui n'en est pas un ? Qui de l'homme où la bête est le plus monstrueux ? L'homme et le loup sont des symboles d'adaptations... tout deux sont des monstres, comme tout deux sont intelligent. Craint l'un comme l'autre, et apprend à voir les bons côtés chez l'une comme chez l'autre, tout en craignant les mauvais.
Sa respiration se faisait plus lente, la tête de Leann posée dans le creux de son épaule était tout simplement la chose la plus agréable qu'il ait subit après les coups de langues aujourd'hui. Il n'aimait pas cette sensation, les battements de coeur de la louve étaient rapide, trop rapide à son goût. Le lycan expira un bref instant, ce n'était pas un soupir, mais un moyen d'évacuer une certaine pression qui le comprimait de plus en plus. Allait-il la tuer la prochaine fois qu'il se transformerait? C'était la question qui l'énervait le plus, mais comme pour répondre à sa question, son oeil le lança douloureusement. Il eu un mal de chien, qu'il masqua le mieux possible, c'est à dire plutôt bien. Il était manche pour pas mal de choses, mais savoir cacher ce qu'il ressentait été peu dur, de longues années de pratique en même temps. Un sourire soulagé se dessina sur ses lèvres écorchées, avant qu'il ne lâche lentement:
-Bon, je cicatrise... puis je te ramène à la maison. J'ai des vêtements à la planque normalement si ils ne sont pas tombés....
Danaliel eu envie de se lever, mais son instinct lui commanda de faire autre chose. Son corps bien que blessé, se rapprocha de celui de la louve, ses doigts passèrent le long de son bras, puis comme pour la rassurer ses lèvres eraflant le front de Leann, eurent pour effet de calmer Danaliel.Il était bien ici dans un certain sens, outre la douleur, la tristesse, et l'état mentale de Leann, tout allait bien. Il se maudit intérieurement plusieurs fois en pensant ça, puis dans un ultime soupire lécha les lèvres de Leann. Il allait avoir besoin de son aide pour se lever, c'était un fait...
Danaliel semblait s’être perdu dans ses pensées après qu’elle lui ait posé ses questions et Leann commençait à s’en vouloir de l’avoir fait. Pourquoi n’avait-elle pas tout simplement attendu qu’il lui parle de lui même ? Qu’il lui explique lorsqu’il en aurait eu envie et non pas quand elle le lui demandait ? Pourquoi avait-il fallut qu’elle se montre si curieuse ? Parce qu’elle avait besoin de ces réponses. Elle avait confiance en lui et après cet épisode, cela n’avait pas changé. Elle lui avait donné toute sa confiance depuis ce soir là et elle ne reviendrait pas dessus. Lorsqu’il lui répondit, cela la fit sortir de ses pensées et elle fut étonnée du sujet qu’il préféra aborder. Même si elle était presque soulagée que ce soit celui là. A vrai dire, s’il lui disait que tout irait bien avec sa bête, elle irait mieux. Mais ce ne fut pas exactement ce qu’il lui dit. La lycanne ne comprit pas le sens de ces paroles lorsqu’il les lui dit et elle dû se les repasser dans la tête pour qu’elle puisse y voir plus clair. Elle devait accepter sa bête avec ses bons et mauvais côtés ? Mauvais côtés qui pouvaient se traduire par être attirée par la chair et le sang ? Pourrait-elle faire abstraction de cela et ne prendre que les bons côtés ? Pas d’après Danaliel. Même si cette idée lui faisait peur, elle était cependant rassurée de le savoir là pour elle. Il l’aiderait certainement, elle l’espérait. Mais elle avait également conscience qu’elle ne pourrait pas non plus se reposer totalement sur lui, elle aurait aimé mais elle devait aussi apprendre par elle-même. Y arriverait-elle ? Alors qu’elle fermait les yeux et qu’elle se laissait aller à la sensation du loup contre elle, à son odeur, elle su qu’elle y arriverait. Elle ne baisserait pas les bras jusqu’à ce qu’elle ne soit plus un poids pour lui, mais serait-il assez patient pour rester à ses côtés ? Elle sourit en coin faiblement, elle n’avait aucune raison de douter. Leann voulait être davantage un soutien pour lui et elle ferait ce qui devrait être fait pour cela, même si elle ne savait pas comment s’y prendre. Commencer à laisser plus de place à sa bête ? Que cette partie d’elle si longtemps soumise à l’argent prenne une plus grande place ? Mais pourrait-elle la contrôler ? Leann n’avait pas souvent eu la sensation qu’elle était en guerre avec sa bête, chacune étant soumise à sa manière essayait d’aider l’autre. Peut-être qu’elle pourrait approfondir ce lien ? La louve sourit en coin, même si cette idée était intéressante, elle n’avait aucune idée de comment faire. Elle se rendit alors compte qu’elle avait également gardé le silence un long moment et qu’elle ne lui avait rien répondu. A vrai dire, elle ne savait pas quoi lui répondre mais elle savait que ses paroles ne seront jamais oubliées. Elle lui murmura alors sa réponse, la seule qui lui venait à l’esprit et qui lui indiquait qu’elle l’avait bien écouté.
« Je m’en souviendrais et j’essayerai d’agir en conséquence... Même si j’ignore encore la manière. »
Elle avait reprit le contrôle de sa respiration dès qu’elle s’était laissé submergé par l’odeur de l’homme qu’elle aimait. Une sorte de calmant naturel sur qui elle pouvait compter. Elle restait sans bouger contre lui quand une étrange pensée lui vient à l’esprit. Il avait promit de la protéger et de veiller sur elle mais resterait-il à ses côtés une fois qu’elle ne serait plus un poids ? L’aimerait-il toujours si elle perdait de sa passivité ? Leann s’obligea à chasser ces pensées, elles ne faisaient que la perturber davantage et ce n’était pas le moment pour cela. Danaliel l’aida à se changer les idées lorsqu’il reprit la parole. La ramener à la maison ? En compagnie de ses colocataires et avec son absence ? Une boule se forma au creux de son estomac alors qu’elle sentait ses lèvres effleurer son front et ensuite sa langue glisser sur ses propres lèvres. Elle ne voulait plus être séparée de lui mais est-ce qu’il le prendrait bien ? Peut-être qu’il appréciait sa tranquillité ? Qu’il avait besoin de se retrouver seul et que sa présence lui deviendrait pesante ? Leann ouvrit légèrement les yeux et elle donna un coup de langue tendre à celle du loup avant qu’il ne recule sa tête. Elle sourit en coin en prenant son courage à deux mains et en se disant qu’il ne perdait rien à lui faire part de son idée, de son envie et besoin.
« Je...Accepterais-tu... De, qu’on habite ensemble ? Je comprendrais que tu n’en aies pas envie... Mais je me disais que... »
Leann n’arriva pas à finir sa phrase, elle ne savait même pas réellement ce qu’elle voulait lui dire exactement maintenant qu’elle lui avait fait cette proposition. Elle le lécha sur la joue et se leva en faisant attention à lui. Elle lui chuchota qu’elle revenait. Elle allait simplement chercher son sac qui était un peu plus loin d’eux, dans lequel elle avait des affaires. Même si elle était bien -maintenant- dans cette clairière, blottie contre lui, ces paroles lui avaient donné l’impression que lui voulait rentrer. La louve revient quelques instants après et elle sortie de son sac des vêtements qu’elle revêtit. Elle n’eut aucune gêne à s’habiller à côté de lui et quand se fut fait, elle s’agenouilla à côté de lui et lui toucha le bras, le caressant.
« Je vais t’aider à marcher, prend appuie sur moi... »
Leann n’osait pas le regarder dans les yeux après ce qu’elle lui avait précédemment demander. Elle n’avait pas honte, mais elle se demandait encore comment il allait prendre cette proposition. Elle resta donc près de lui, à attendre qu’il lui dise ce qu’il voulait qu’elle fasse. Elle lui aurait bien proposé d’aller chercher elle-même ses vêtements, mais elle craignait de se perdre même s’il lui disait où ils se trouvaient.
Danaliel ne pouvait pas la laisser faire ce qu'elle commençait, il n'allait pas s'appuyer contre la love pour marcher il en était hors de questions. Quant à sa proposition, bien qu'intéressante il restait de marbre. Il n'avait pas élu dans un domicile particulier depuis des années, son bureau où la rue lui avait parfaitement convenue. De plus, vivre avec elle risquait d'attirer et de centrer leurs problèmes respectif en un seul endroit. Certes à deux ils seraient plus fort pour les affronter, mais pourraient-ils tenir jusqu'à ce que la mort de leur amour les séparent? Il n'en avait aucune idée, peut être avait-il simplement peur de cette proximité. Il aimait son image de loup célibataire, mais maintenant pouvait-il prétendre être ce type de créature? Il aimait quelqu'un, était prêt à sacrifier énormément de choses pour elle, du temps, de l'énergie, du sang. Un long soupir l'aida à remettre ses idées en place, il repoussa gentiment Leann avec la paume de sa main en se levant, lui faisant comprendre par deux hochement de la tête qu'il pouvait se débrouiller seul. La douleur physique et mentale étaient lourdes, mais il n'allait pas laissé les restes de fierté résident au plus profond de cet abîme qu'était son esprit disparaître ainsi. Danaliel refusait simplement d'être assisté, encore plus par l'être qu'il aimait. Les premiers pas en direction de son camp furent dur, mais il réussit à relever le défis, continuant en fixant de ses yeux vide l'horizon zébré de feuilles et d'arbres. Il savait qu'elle le suivait, du moins il espérait que sa conviction soit juste, car si ce n'était pas le cas il doutait de ses forces pour retourner la chercher à la clairière.
Ses muscles étaient douloureux, l'état de son oeil ne faisait qu'empirer au fil des secondes, la douleur amplifiait avec le sang séchant le long de la balafre. Qu'allait-il devenir? Un lycan blessé à vie? Une gêne que l'on ne veut plus voir ? Le Cercle allait sûrement lui reprocher une énième fois son manque de prudence, son comportement immature, le déshonneur qu'il infligeait à son rang. Il était le second lycan de la ville, chargé de protéger la première, la remplacer en cas de coup dure. Mais en avait-il réellement envie? Pouvait-il seulement s'élever et parler au nom de sa race? Il en doutait fortement, rien que cette pensée laissa se dessiner sur son visage blessé un pâle sourire froid. Danaliel était minable, un sombre connard incapable de protéger convenablement l'être qu'il aimait. Ce dernier avait d'ailleurs échappé à la mort de peu par sa faute. Après plusieurs minutes de marche il s'appuya fatigué contre un arbre, essayant de retrouver un souffle correct, son oeil droit toujours enfouit sous sa main. Il n'arrivait pas à regarder Leann, c'était trop dur pour lui, il ne savait même pas si il serait lui même capable de se regarder un jour.
Heureusement le trajet toucha à son terme, un silence pesant s'était installé, par miracle les affaires de Danaliel étaient tombés au pied de l'arbre. Il fut pour lui difficile de s'habiller, tournant le dos à la louve non par pudeur, mais pour cacher la plaie qu'il avait au visage il grinça des dents. Ses mouvements devenaient de plus en plus lourd, de plus en plus douloureux, il n'avait pas la volonté de continuer. Le simple désir n'existait plus, il n'avait même pas la force d'en finir avec lui même. Cela aurait-été plutôt aisé en plus. Un simplement coup de griffes à la gorge et on n'en parlait plus. Une fois son manteau à capuche mis, son pantalon et sa ceinture bouclé, il se laissa tomber à genoux devant le tronc lui faisant face. Ses poings se plantèrent dans le sol, serré avec toute la force dont il disposait à cet instant. Il cachait son visage dans le fond de sa profonde capuche. Il resta ainsi quelques secondes puis lâcha finalement à l'intention de Leann:
-Je veux bien vivre avec toi ... mais laisse moi deux où trois jours pour m'y préparer. Pendant ce temps tu n'auras qu'a choisir le logement je te fais confiance là dessus... Un quartier tranquille de préférence.
Danaliel lâcha une lente mais faible plainte en se levant, se tournant finalement vers elle. Il avait réussit avec un bout de tissus arracher à la va vite sur un autre T-shirt à ce faire un bandeau de fortune. Masquant la plaie dont il avait honte. Son oeil valide n'osait pas croiser le regard de Leann, la douleur qu'il éprouvait était trop présente pour qu'il puisse supporter quoi que ce soit venant d'elle. Les coups de langues, les caresses, s'étaient trop d'honneur pour un être tel que lui. Il ne méritait rien, pas même l'amour de cette louve seule chose qui avait désormais de l'importance à son oeil. Il clopina en direction de la sortie des bois, tendant sa main à celle de Leann, plus par peur de la perdre qu'autre chose, mais en y repensant il préféra la laisser retomber contre sa cuisse. Il n'avait pas le droit de s'assurer qu'elle reste à ses côtés, aucunement le droit de la garder à ses côtés, encore moins de l'influencer. Sa présence était déjà trop d'honneur, il le savait, au fond de lui rien du Danaliel qu'elle avait connue n'existait encore. Le lycan n'était plus qu'une ombre, son corps un reflet du passé, sa haine n'avait même pas de prises sur lui, sombrant dans le néant qu'était devenue son être.
Un fantôme, il avait tellement honte. Il ne put s'empêcher de verser une larme silencieuse en marchant, cette dernière fut sûrement la larme la plus douloureuse qu'il versa de toute sa vie. Il était résigné à rentrer chez lui, dormir pour fuir la réalité, fuir ses responsabilités, fuir son être. Il était dégouttant, pire que ça il était repoussant. Un piètre animale battu à son propre jeu, maudire la mort ne servait à rien pourtant c'est ce qu'il faisait. Pourquoi n'avait-elle pas réussit à s'emparer de sa vie? Elle qui en avait tant fauchée, pourquoi n'arrivait-elle pas, ne voulait-elle pas éteindre l'étincelle qui résidait en Danaliel? Il ne valait plus rien, si ce n'est peut être un cas intéressant pour les scientifiques, voir comment son espèce fait pour régénérer au niveau de l'oeil et autres choses du même genre. Un nouveau soupir sembla brûler ses lèvres...:
-Je te ramène chez toi, où tu veux rentrer seul ? Ne me répond pas "comme tu veux", c'est à toi de décider.
Quoi qu'elle veule il suivrait ce qu'elle demande, il n'était pas en position d'exiger quoi que ce soit.
Le silence de Danaliel après sa proposition, couplée à son refus d’aide firent douter la louve. Elle commençait à se dire qu’elle aurait dû simplement se taire et faire ce qu’il voulait, c’est-à-dire rentrer chacun de leur côté, sans lui faire part de ce qu’elle pensait. Elle fit deux pas en arrière lorsqu’il lui fit comprendre qu’il n’avait pas besoin de son aide, ni pour se lever ni pour marcher. Elle respecterait son choix et elle ne chercha pas à le convaincre. La trouvait-il si faible pour ne pas pouvoir l’aider ? Ou le problème résidait autre part ? Même si elle voulait savoir la réponse, elle ne dit rien et elle se contenta de le regarder se lever, avec difficulté. Elle pouvait largement voir qu’il n’allait pas bien, sa façon de se déplacer n’était pas la même qu’à l’ordinaire mais elle ne fit aucune remarque. Elle n’avait pas l’intention de critiquer sa décision de vouloir se débrouiller seul malgré son état. Peut-être voulait-il se prouver à lui-même qu’il n’était pas si amocher que cela ? Etait-ce donc l’orgueil qui l’avait empêché d’accepter son aide ? Secouant la tête sans discrétion, -pas besoin, elle était dans son dos, il ne pouvait donc pas la voir- elle se dit que ce genre de pensées ne la mèneraient nul part. Il avait ses raisons d’agir ainsi et elle allait les respecter. Leann se contenta donc de le suivre, ni trop près ni trop loin. Elle lui laisser assez d’espace personnel, ne voulant pas lui imposer sa présence plus que nécessaire. Mais elle restait cependant assez près pour lui venir en aide s’il avait besoin -et acceptait- son aide. Elle ne le quittait pas des yeux, regardant son corps en intégralité, chaque courbes passaient sous son regard. Non pas parce qu’il était nu et qu’elle voulait jouer les voyeuses mais parce qu’elle appréciait de le regarder. Elle espérait seulement qu’il n’interprète pas mal son regard s’il le croisait. Elle failli ne pas voir qu’il s’arrêtait et lui aurait presque foncé dedans si elle n’était pas sorti de ses pensées à temps. Elle fit de nouveau deux pas en arrière pour ne pas être trop près de lui et elle le regarda en silence prendre appuie sur l’arbre avant de reprendre la route. La lycanne avait terriblement envie de le serrer contre elle, de le toucher pour se rassurer mais elle s’abstient et garda toujours une petite distance entre eux. C’en devenait presque bizarre. Elle l’aimait et voulait l’aider de façon ou d’une autre mais elle n’osait plus l’approcher de trop près.
Une fois arrivés à l’endroit dont Danaliel avait parlé, elle le regarda, toujours en silence, s’habiller. Elle ne comprenait pas pourquoi il lui tournait toujours le dos. Ca ne pouvait pas être à cause de la gêne de se retrouver nu devant elle, il l’était depuis un moment maintenant. De la honte ? Mais de quoi ? Pensait-il qu’elle puisse porter un jugement sur sa personne ? Ce n’était pas dans ses intentions et elle n’en avait même aucun droit. Le juger n’était pas une option dans leur couple. Leann sortie de ses pensées en le voyant tomber sur le sol et s’approcha rapidement de lui mais s’arrêta à quelques centimètres de son corps. Elle ne savait pas ce qu’elle devait faire. Continuer de le laisser tranquille ? Ou autre chose ? Mais quoi ? Elle n’aimait pas cette situation. Il était venu l’aider et elle ne pouvait rien faire pour lui, elle ne savait pas quoi faire. Ce n’était pas normal, pas juste pour lui. Alors qu’elle commençait -une fois de plus- à s’en vouloir de ce qui s’était passé, il prit la parole. Elle releva la tête, qu’elle avait baissée alors qu’elle était en train de penser, mais elle ne vit que son dos et sa capuche mise. Pourtant, elle avait envie de voir ses yeux, son regard et son expression. Lui disait-il cela simplement pour qu’elle soit contente qu’il accepte ? Mais qu’il n’était pas enchanté à cette idée ? Si c’était le cas, elle accepterait son refus sans insister, après tout, elle n’avait pas le droit de lui imposer ce genre de chose. Alors qu’il se retournait et qu’elle espérait croiser son regard pour avoir des réponses à ses doutes, Danaliel évita soigneusement ses yeux. Elle ne comprenait pas pourquoi il agissait ainsi. Pourquoi il avait peur de lui montrer ce qu’il ressentait, ou même de voir ce qu’elle ressentait ? Une boule se forma dans la gorge de la louve sans qu’elle ne sache pourquoi et comment la faire partir. Elle commençait à avoir peur, mais sans connaitre ni comprendre, la cause de cette réaction. C’est alors qu’il lui tendit la main et un léger sourire s’afficha sur les lèvres de la louve. Il acceptait finalement sa présence et cela lui fit plaisir, encore plus que s’il avait prononcé des mots. Mais elle n’eut pas le temps de prendre cette main, qu’elle retomba déjà et qu’il se remit en marche. Mais cette fois, elle ne resterait pas à l’arrière. Elle fit les quelques pas qui les séparaient et elle vient prendre sa main avec la sienne. Croisant ses doigts à ceux du loup sans croiser son regard. S’il ne voulait pas la regarder en face, elle ne chercherait pas non plus à trouver ses yeux. Leann se mit à marcher à sa hauteur, le laissant dans ses pensées mais elle tourna la tête vers lui lorsqu’il lui posa une question.
« Je ne veux pas rentrer seule. Reste avec moi jusqu’à l’appartement... S’il te plait. »
Reportant son attention sur le chemin devant elle, elle se dit qu’elle n’avait pas répondu à ce qu’il lui avait dit précédemment. Mais à vrai dire, elle ne savait pas ce qu’elle pourrait dire, accepter de faire ce qu’il lui avait dit ? C’était logique et elle se doutait qu’il le savait également. Elle se demandait encore comment elle allait faire pour trouver ça, peut-être qu’elle demanderait de l’aide à Natsume ou même à Miku ? Oui, c’était surement ce qu’elle allait faire. Leann préférait penser à ça plutôt qu’à ce qui venait de se passer depuis ces derniers jours. Elle savait qu’elle devrait y repenser et essayer de trier tout cela mais elle n’avait pas réellement envie de le faire. Elle avait peur de se mettre à douter du loup, elle n’en avait aucune envie. Serrant la main de l’homme qu’elle aimait, elle se rassura en se disant qu’elle ne pourrait arrêter de l’aimer. C’était surement stupide d’être aussi certaine d’elle sur ce point. Mais comment pourrait-elle se lasser de cet homme ? De son odeur et de ce qu’il représentait pour elle ? Ils marchèrent toujours en silence, chacun étant surement perdu dans leurs pensées respectives et ils n’avaient pas l’air de vouloir se parler. Peut-être que Danaliel avait raison et qu’il faudrait également à Leann un peu de temps. A cette idée, la louve secoua légèrement la tête, elle n’avait besoin de rien, seulement du lycan. S’il lui disait que tout irait bien dans le futur, elle le croirait et le suivrait sans hésiter. Arrivé aux abords de la ville, la jeune femme aurait bien ralenti leur allure -bien qu’elle ne soit pas déjà très grande à cause de l’état de Danaliel- mais elle ne fit rien. S’il avait besoin de se retrouver seul, elle ne l’obligerait pas à supporter sa présence. Elle finit par voir au loin l’immeuble dans lequel elle logeait et elle se dit qu’elle irait immédiatement prendre une douche en rentrant. Il lui restait encore du sang séché de la biche et le sien sur son corps. Et c’était une sensation qu’elle voulait chasser. Arrivés au pied du bâtiment, Leann regarda en coin le loup et lui demanda dans un murmure :
« Tu veux monter ? Ou tu souhaite que l’on se quitte ici et maintenant ? »
Elle savait intérieurement qu’il ne resterait pas mais comme pour sa précédente proposition, ça ne lui coûtait presque rien de lui demander. S’il lui répondait qu’il acceptait elle en serait heureuse mais dans le cas contraire, elle n’insisterait pas pour le faire changer d’avis. Elle l’embrassa tendrement et finit par ajouter toujours à voix basse :
« Oublie ça. Je ne vais pas te retenir... Je t’aime Dan... »
Sur ces mots, elle lui lâcha doucement la main et tourna les talons pour pénétrer dans l’immeuble, regrettant de ne pas rester plus longtemps en sa compagnie. Elle avait besoin de sa présence pour effacer ce qui s’était passé dans la clairière mais elle ne lui dirait pas et elle irait se blottir dans son lit pour se réconforter.
Danaliel eut un léger frisson remontant le long de son échine déchiré, la main de Leann sans être indésirable n'était plus prévu au programme. La pression que cette dernière exerça laissèrent les sombres pensées du lyca s'en aller. Si elle tenait vraiment à rester prêt de lui, le loup n'allait as la chasser. Encore une fois il n'en avait pas le droit, elle semblait réellement vouloir être accompagnée c'était donc un devoir qu'i lui tombait sur les épaules. Il aurait bien soupiré, mais c'était aussi une chance, un point positif de savoir qu'elle restait à ses côtés. Pour combien de temps? Oui allait-elle seulement le supporter plus d'une semaine encore? Après tout elle lui proposait peut être toutes ses choses pour se protéger, mettre le lycan dans sa poche jusqu'à ce qu'il s'en aille. Et autant faire en sorte qu'il l'escorte, puis ce qu'il fut bon qu'à ça jusqu'à maintenant. Prendre les coups, les donner, mais ce qu'elle n'avait peut être pas prévue c'est le fait qu'il puisse l'exposer ainsi au danger. Il avait finalement peut être rayé toute ses chances avec la louve, ce qui en soit ne devait pas être considéré comme un mal. Un bref sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire qui aurait fait pleurer un ange tellement il était faux, inexpressif de joie. Reflétant parfaitement Danaliel, un être fait pour hurler mais museler sous un pesant tas de merdes.
Ils avaient beaucoup marché, les blessures de Danaliel imploraient sa pitié, il avait beau être un lycan ce genre de combat ne laissait pas son organisme indifférent. La défaite, la haine, le vie béant dans lequel ils s'engouffraient tous après de brèves apparition. Rien n'allait changer, rien était ce qu'il avait toujours été. Un être sans poids, sans forces, sans autorité. Il n'inspirait aucunement le respect, non, seulement la crainte. Depuis quand ce préoccupait-il du respect que les autres éprouvaient à son égard? On ne sait pas, mais ça faisait partit des choses qu'il ne possédait pas, et qu'il n'obtiendrait jamais. Il effaça le sourire qu'il sentait effrayer sa propre âme, ils étaient arrivés devant chez Leann. Tout ce passa très vite dans son esprit, le baiser, le lâchage de main, la proposition contrée par elle même. Le lycan aurait en d'autres termes essayé de retenir la louve pour lui arracher une ultime embrassade, il aurait même pu la suivre. Mais là, son corps, son âme, son être lui disait de simplement s'en aller, alors qu'elle s'apprêtait à fermer la porte il souffla quelques mots:
-Moi aussi...
Aucune passion aucun amour, il aurait mieux fait de la fermer à cet instant précis. Un vrai con, il tourna le dos au bâtiment puis rentra chez lui l'esprit meurtri, les nerfs à vifs, et cet étrange sentiment de vide qui rongeait de plus en plus le ventre du loup. Pourquoi? Provoquait-il lui même le destin? Avait-il mérité ce qui lui arrivait? Danaliel s'appuya contre un mur dans l'une de ces légendaires ruelles sombres, puis éclata de rire. Personne n'était là pour l'en empêcher, où l'entendre, et même si il y avait eu quelqu'un, à moins d'être téméraire il aurait tourné les talons. Son rire était glaciale, meurtrier, digne des vieux films américains quand les méchants commencent à voir la fin approcher. Il frappa avec une force minable pour quelqu'un de sa race contre un mur, le rire s'arrêta immédiatement après cet acte. Il reprit la route comme si de rien n'était, dégoûté. Bien sûre qu'il méritait ce qui lui arrivait, c'était un meurtrier, un monstre, un tueur, il avait fait plus de crimes qu'il n'avait fait de bonnes actions dans sa vie. Le sang, la chaire était des matières qu'il avait palpés plus que nécessaire.
Un quart d'heures plus tard il arriva à trouver son bureau, il avait fait un tour chez l'épicier du coin. Le soleil ce couchait derrière lui. Ses mains étaient en sang, non il n'avait pas massacré l'épicier. Ce dernier mène encore simplement sa vie sans soucis derrière son stand, vendant à ses clients des produits dont lui seul sait la provenance. Si le lycan avait les mains ensanglantées c'était surtout du à la série de miroirs qu'il avait du affronter, tous accroché en ligne dans son couloir, il n'avait pas supporter son propre reflet. Aucun n'y avait échappé, si des clients où des employés l'avaient vue faire ils avaient très vite du comprendre que l'heure n'était pas à venir le faire chier.
Il s'allongea sur son canapé, s'alluma une cigarette, puis entama sa bouteille de bourbon. Même ce truc n'avait plus le même goût qu'avant !
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par Invité Sam 30 Mar - 14:59