| par Invité Ven 14 Sep - 21:32
| La surprise le disputait à l'amusement sur le visage d'ange de mon amant à la lecture de mes pensées vis-à-vis du mariage. Mes capacités mentales retrouvées, je lis dans les siennes que le mariage, avant que je le rencontre, n'avait pas franchement de raison d'être ou même de sens. Pour lui, pas de Dieu, pas de Satant, juste ses propres choix. J'étais bien placée pour le comprendre. Avant que je ne sois transformée, le mariage était un rêve de petite fille. Mais quand j'ai appris les règles de mon époque, ça a vite tourné au cauchemar. Après ma transformation, j'avais carrément en horreur toute pensée de mariage, ou même d'amour. Je m'étais noyée dans le libertinage, oui, des amourettes d'un soir, oui, des "plans culs", oui, mais l'amour sincère et vrai, je n'y croyais plus. Je ne voyais que le sang versé de ces hommes. Il n'y avait plus que ça qui me réjouissait. Jusqu'à ce que je rencontre l'homme de ma vie, prêt à m'offrir la sienne en sacrifice, à prendre tous les risques, à mourir. A payer le plus lourd tribut, même pour un vampire, juste pour me combler. J'avais renoué avec mon peu d'humanité restant à son contact, j'avais retrouvé ce rêve oublié de petite fille que de se marier, mais pas par arrangement, par amour. Un amour véritable, entraînant du bonheur. Même si je savais bien qu'être marié ne rendait pas toujours les choses roses. Les querelles, les cups de gueule, les ras-le-bol, je connaissais. Mais ça, c'était sans Néro. Lui, c'était un vampire qui, tout en étant amoureux était indépendant, qui, malgré son attachement presque excessif et démesuré, restait un homme libre, qui appréciait, tout comme moi, de rester seul de temps en temps.
Et ça, c'était l'amour, le vrai, celui qu'on ne trouve qu'une fois dans sa vie, ou parfois à travers la mort. Celui qui nous poussait à donner n'importe quoi pour le sauver. l'indispensable, le vital. L'oxygène. Ce que la plupart des êtres prônaient. Les humains plus que tout. Le mariage était une façon autre que l'acte de chair pour se lier de manière indestructible à l'être qu'on aimait plus que sa propre vie. La surprise pour moi était malgré tout de penser comme une humaine, alors que j'étais vampire, que mon fiancé aussi et qu'on avait une relation loin d'être classique. Après tout, c'était vrai... Dans tous les livres de vampires, que ça passe par Vampire Diaries, Twiligt, True Blood, les couples étaient toujours humain-vampire, mais jamais vampire-vampire, et ça faisait toute l'originalité et la réalité de notre histoire. Car même si on pouvait le penser, nous n'étions pas dans un roman fictif, mais dans une réalité toute autre. Pas de lois, pas de règles autres que celles que l'on s'impose soit même. Libre de ses choix, libre de ses sentiments, libre de profiter de tous les plaisirs sans restriction. En un mot, être vampire.
J'essayais, malgré mes rêves de princesse, de me reconcentrer sur l'entraînement. J'avais commencé à m'entailler la peau. La peau, le bras. Les plaies se multipliaient, mais plus le nombre devenait grand, plus la cicatrisation, même vampirique, ralentissait. Mon corps devint alors un ensemble de coupures nettes ensanglantées. Je regardai Néro se battre avec son esprit pour trouver ce qui lui permettrait de le fermer et d'empêcher que mes plaies deviennent siennes. Il mit un certain temps avant de parvenir à le fermer complètement. Mais sa réaction une fois l'exercice terminé me laissa bouleversée. Il était contrarié, et le fait qu'il m'arrache presque le couteau pour l'envoyer voler plus loin me fit l'effet d'une tornade. D'une voix où planait une légère touche d'humour, je lui répondis:
-Je pourrai mourir pour toi. Ca, ce n'est rien.
La tête entre les mains de Néro, je ne sentis pas que ma propre souffrance, qui commençaient à disparaître en même temps que mes plaies, mais aussi celle de Néro. L'effet ricochet, plus l'énergie qu'il avait du mettre dans l'exercice l'avaient chamboulé intérrieurement. Le corps à corps était peut-être son truc, mais le psychisme le fatiguait énormément, et beaucoup plus vite qu'un combat classique, d'autant que ma force était nettement suppérieure. Je posai délicatement mes lèvres sur les siennes, le corps collé contre le sien, faisant passé dans son corps une onde de chaleur et de tendresse. Avec les efforts qu'il venait de fournir, il l'avait amplement mérité. J'étais consciente de ces exercices étaient très éprouvants, mais s'il voulait fermer son esprit aux autres, y compri à moi, il n'avait pas le choix... Et moi non plus. D'ailleurs, je pensais aussi que malgré le fait que je ne regrette pas le fait de partager mes pensées et mes sentiments avec celui que j'aimais, que si nous venions à nous unir dans le mariage, nous serions plus sereins en ayant chacun notre intimité. Quand j'éloignai mes lèvres, il chuta genoux à terre, poussant un cri. Le courrage dont il fit preuve pour se relever face à moi et me fixer dans les yeux était exemplaire. Il attendait déjà la suite. Ce vampire était incroyable...
-Je sais que c'est très fatiguant pour toi, mais il faudra recommencer fréquemment, pour que tu te renforces et te fatigues moins et moins vite. Mais pour aujourd'hui, je n'ai plus rien à t'apprendre. Par contre, ce qu'on peut faire, c'est essayer de renforcer notre connexion, et par ce biais, augmenter nos pouvoirs de manière mutuelle. Mais ce qui facilite cette connexion, c'est avant tout un contact physique. Tu te ssouviens sans doute que je t'ai pris la main, dans le cimetière, contre le lycan. On va faire pareil cette fois-ci. Si tu es d'accord, bien sûr. |
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