Avventura
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Message par Invité Jeu 30 Aoû - 14:48

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Une journée difficile s'était écoulé et Amarra avait encore eu du travail complexe au Cercle. Son secrétaire l'avait bien aidé mais il en restait encore tant à faire. La jeune femme avait emporté une nouvelle fois des dossiers chez elle et avait travaillé tard. Puis elle était aller prendre sa douche avant de finalement se glisser dans son lit. Une nouvelle fois seule mais l'esprit rempli. Elle eut du mal à s'endormir mais finalement Morphée vint quand même la prendre lentement et le monde onirique s'ouvrit à elle...

Elle courait dans les hautes herbes de la prairie de l'Avventura sous sa forme de louve. Cette louve qui dans le monde réelle déchirait les chaires et buvait le sang des autres était, dans ce rêve aussi en paix qu'on puisse l'être. Elle sentait les brins des plantes lui giflaient le visage et savait que le vent s'engouffrait dans son poil. elle se sentait si bien. Elle découcha alors sur une clairière qu'elle reconnu malgré le temps qui s'était écoulé depuis la dernière fois qu'elle y était venu. Oui l'arbre et la petite rivière. Elle s'avança dans la prairie et se rendit alors compte qu'elle était à nouveau humaine. Elle regarda autour d'elle et se demanda pourquoi elle rêvait de ce lieu. Et surtout pourquoi elle avait repris forme humaine. Elle marcha jusqu'à la rivière et se pencha au dessus d'elle pour se regarder dans l'eau. Son propre reflet la surprit. Elle était redevenu la jeune humaine qu'elle était avant de se faire mordre. Elle posa ses mains sur ses joues et savait qu'elle pleurait de joie. Elle était elle. Plus de pierre, plus de folie en son corps. Plus de monstre. Elle caressa son visage et posa sa main entre ses seins, là où se tenait le joyaux maudit mais rien, il n'y avait plus rien. Elle se mit à rire de soulagement.
Tout était si beau dans ce rêve. Ce lieu lui avait apportait une rencontre si douce auparavant et là encore, même dans ce rêve elle lui apportait un refuge, un lieu de paix où elle pouvait encore croire redevenir celle qu'elle avait été. Elle se mit à danser pieds nu dans l'herbe, une simple robe blanche et fine de tissu comme pour renforcer l'allure du rêve qu'elle faisait. Elle tournait en rond en riant et chantant, pleine de joie. Quand soudain le ciel devint sombre et un pluie de feu traversa le ciel et s'abattit sur la forêt, embrassant les arbres. Le cri de leur écorce lui parvenait et elle courut en leur direction, abandonnant la prairie en paix. Elle arriva près d'une bois à une vitesse impossible réellement mais là était le pouvoir des rêves. Là elle voyait les ombres se tordre au coeur des flammes et elle sentait la souffrance de la forêt. Elle entendit alors un cri et sans hésiter elle plongea dans le coeur des bois en feu.

Message par Invité Jeu 30 Aoû - 17:30

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Il existe en ce monde des choses au delà de l'entendement, des choses que nul ne saurait imaginer, des forces impossible à appréhender. Il existe des beautés que l'oeil ne saurait voir, des mélodies que l'oreille ne saurait entendre, des sensations que le corps ne saurait ressentir, dans un lieu situé entre la vie et la mort, le bien et le mal, la lumière et l'obscurité, où aucune âme ne saurait se rendre.
Quelque part dans ce monde, située non loin d'une ville nommée Avventura, qui connaitrait de nombreux bouleversements, se trouvait une forêt. Au sein de celle-ci existaient des entités, pures énergies oeuvrant pour la Nature, la représentant, veillant à faire pousser, grandir et s'éteindre chaque vie végétale qui s'y trouvait.
De tous les évènements vécus dans la région, le plus grave fut celui de la confrontation entre des formes de vie si puissantes que la ville et ses alentours furent dévastés, forêt incluse.
Mais la Nature connait des évolutions, des mutations. Ainsi, plusieurs mois après l'incident, un esprit décida de sauver ses bois, cependant sa faiblesse, provoquée par le feu qui avait dévoré les arbres l'en empêchait, il chercha donc un humain, à qui il demandrait de l'aide. Il le trouva et le pacte fut conclu. Les deux âmes se sacrifieraient pour donner naissance à un nouvel être.
Ce dont il ne pouvait se douter, c'est qu'à partir de cet instant, les choses ne seraient jamais plus les mêmes. En effet la Nature est neutre de tout avis, de tout but, de toute subjectivité, elle est et c'est tout. En décidant, l'esprit avait changé, évolué, il n'était plus neutre, lors de la fusion de leurs êtres, il perdrait une partie de lui, qui resterait sur place, liée au résultat de l'union.

Cette nuit les deux âmes se liaient pour n'en former plus qu'une. Lors de la naissance, alors qu'une lumière illuminait les bois et que la Nature accouchait d'un être vivant, le monde des songes diffusait la nouvelle aux êtres les plus sensibles.


...


L'histoire des bois se déroulait sous les yeux de la rêveuse, leur naissance, leur évolution, les entités qui sentaient leurs zones s'évanouir dans le néant en proie aux flammes d'Elisabeth, leurs cris, et puis le ciel se couvrit, la pluie éteignit l'enfer et le calme se fit. En regardant au sol, on voyait un chemin qui s'enfonçait dans les bois, les premiers arbres qui longeaient ce petit chemin de terre étaient brûlés, déracinés, les fleurs étaient calcinées, les cendres omniprésentes. Après plusieurs minutes de marche, au centre de la zone morte, se tenait une petite prairie encore verte, illuminée par les rayons du soleil. L'herbe recouvrait le sol, les arbres fremissaient de leurs centaines de feuilles, d'où ruisselaient les gouttes de la pluie, qui désormais était passée. L'endroit était frais et les odeurs des multiples fleurs et des plantes revigorées par l'eau se diffusait. Au milieu de ce havre de paix se tenaient deux personnes, assises l'une en face de l'autre, discutant. À droite un garçon, d'environ vingt-deux ans, vêtu d'un T-shirt blanc et de jeans bleu clair avec une simple paire de basquettes, elles aussi blanches. Ses cheveux mi-longs et noirs tombaient sur sa nuque, ses yeux verts étaient concentrés et il adressait un sourire radieux à l'être en face de lui. Celui-ci n'était pas descriptible, il était une sorte de silhouette humaine d'où émanait un calme et une connaissance millénaire, lui aussi, comme tout le lieu, dégageait quelque chose de frais et d'apaisant. Les deux conversaient tranquillement et ne semblaient pas s'être rendus compte de la présence de la rêveuse qui venait d'arriver, quelques mètres plus loin, derrière un arbre.

Message par Invité Dim 2 Sep - 10:55

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Tout cette peine et cette souffrance qui émanaient des arbres. La nature pouvait-elle donc souffrir à ce point ? Il semblerait bien que oui... en rêve tout du moins... La jeune louve voyait le feu les rongeait comme la maladie dévore l'homme. Elle ne savait que faire pour les sauver quand soudain leur sauveur se fit orage puis pluie. L'eau vint abattre la maladie, soulageant la douleur des gardiens des bois. Mais on voyait encore leur corps déchiquetés et les souillures du feu. Ils avaient été maudit.
Mais au coeur de ce carnage apparut un chemin clair au yeux de la louve faite à nouveau femme. Elle s'avança alors sans crainte, pieds nus vers ce chemin. Quelque chose de bon émanait des bois, comme si la vie revenait peu à peu derrière la mort. Pourtant tout autour d'elle, il n'y avait que ravage et désespoir. Amarra se sentait blessée et coupable de n'avoir pu aider la forêt ce jour là. Mais elle avait du mener son propre combat pour la vie et elle y avait perdu ceux qu'elle aimait mais aurait-elle pas pu faire plus ?
Au fur et à mesure que ses pensées se faisaient dans son esprit et que son raisonnement s’approfondissait, la vie revint sous la forme d'un infime bosquet au coeur du massacre. Les arbres semblaient renaître sur la cendre. Leur corps guérissaient des maux de la forêt. La cendre laissait place à l'herbe, la mousse, les feuilles et les fleurs qui emplissaient l'air de ce parfum si apaisant de la forêt et de la paix au yeux de la louve. La forêt et sa bibliothèque, voilà les deux lieux qui lui offraient ce sentiment de paradis qu'elle cherchait tant.
Elle s'avança donc, pénétrant les quelques arbres avant de voir entre leur ramure, la naissance d'une clairière. La jeune femme fit encore quelques pas puis s'arrêta, éblouit par la vue de deux êtres de lumière. L'un tout de blanc vêtu et l'autre aussi clair et radieux que la jeune fille crut voir là un pur esprit. Mais elle savait qu'il était bien plus. Toute la nature lui rendait hommage et elle la sentait se tendre vers lui comme pour lui rendre grâce. Était-il l'esprit des bois ? Ou le créateur de ses derniers ? Ou leur sauveur ? Elle s'avança encore un peu, quittant le couvert des arbres quand soudain elle sentit le mal en elle hurler et la brûler. Il y avait trop de lumière ici pour que la pierre accepte de poursuivre. La louve sentit son coeur se déchirer. Elle se recula donc, apeurée et souffrante, la main crispé sur sa poitrine, là où la pierre sur son vrai corps se trouvait. Elle regardait encore la scène des deux êtres qui semblait emplis de béatitude et resta immobile, se laissant malgré tout porté par leur aura de paix et d'harmonie qui en émanaient et qui, malgré la distance, abreuvait son âme, lui faisant oublier la douleur et les ténèbres de la pierre.
Mais elle voyait malgré tout un effet de vécu dans cette scène mais elle ne se rappeler pas d'où ça venait. Avait-elle déjà rêver de ça ? Non elle ne le pensait pas mais alors pourquoi éprouvait-elle ce sentiment ? Le jeune garçon tout de blanc lui rappeler vaguement quelqu'un mais qui ? Elle ne le savait mais elle le trouvait néanmoins très beau. Ses cheveux de jais ressortait au coeur de toute cette lumière et l'on pouvait lire le sourire inscrit sur ses lèvres malgré la distance. Oui Amarra aurait bien voulu savoir pourquoi elle était si heureuse d'être là, à cette union entre deux âmes car oui en cette instant elle avait la sensation d'être à un mariage entre la nature et ce garçon si heureux. C'était une chose étrange à n'en pas douter mais elle ne comprenait la raison de cette pensée et la joie qui l'animait en réponse à cette certitude.

Message par Invité Dim 2 Sep - 13:32

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La clairière respirait la sérénité et le soleil resplendissait de milles feux, loin d'accabler par sa chaleur, il était doux et plongeait la zone dans un calme apaisant. Alors que les rayons de l'astre se deversaient, laissant toute sa place à la fraîcheur de la forêt qui était toujours présente, la silhouette se tourna en direction des bois, scrutant à travers les arbres.
Le jeune homme cessa de parler et ainsi ce sanctuaire de vie, cette oasis de paix et de bruits divers, provoqués par les chants des oiseaux, le vent dans les branches des arbres, s'arrêta. La zone était plongée dans le silence, un silence loin d'être lourd mais plutôt semblable à la tranquilité des églises qui leur confère cet aspect divin et mystique que les Hommes connaissent bien. Interloqué, le jeune homme aux cheveux de jais regarda autour de lui, admirant le calme soudain qui avait envahi l'endroit, il regarda ensuite dans la même direction dans laquelle l'être regardait, présentant son visage aux arbres et à la rêveuse.
Après quelques secondes d'observation, le cours des choses reprit, le vent soufflait, caressant le visage des acteurs du rêve et les bruits étaient de retour.

Les deux personnes se regardèrent, dans peu de temps, dans un univers éloigné de celui-ci, une nouvelle personne était sur le point d'exister, elle serait probablemet perdue, enchaînée à des instincts humains et naturels, un nouveau-né était sur le point d'habiter la surface de la Terre.
Le jeune humain reprit la parole le premier, semblant expliquer quelque chose à son interlocuteur, qui se tournait de temps à autre vers les bois, comme pour voir ce qui allait se passer. Une fois l'éclaircissement fait le silence s'installa à nouveau. Le jeune garçon plongea ses yeux vers le ciel, le vent léger dans ses cheveux, alors que l'être restait là, assis, le regardant. À voir son regard il semblait chercher des réponses, là-bas, cachées dans le firmament, entre deux étoiles. Les souvenirs semblaient se succéder dans son esprit, la scène avait des allures de "dernière fois".

L'origine de la pierre semblait empêcher la rêveuse d'accéder à la zone. Certaines choses ne devaient pas se mêler à cet évènement, aucune interaction ne semblait possible, cet endroit était sacré. Mais le temps était illimité dans les rêves et les voyages rapides, tout pouvait se passer. Le jeune homme sembla demander quelque chose à son partenaire, après quelques instants, celui-ci acquiesça, les deux se tournèrent en direction des bois et, le temps d'un battement de cils, le décor changea.


...


La rêveuse se retrouvait assise sur une branche, un livre à la main, le même vent calme soufflait dans la plaine. À côté d'elle une petite rivière au cours lent et relaxant, sur la berge un chevalet était posé, la toile vierge de toute couleur. Le ciel était clair et l'herbe tout aussi verte que dans la forêt. Une plume blanche venant de l'autre côté de la rive, portée par le vent, se posa sur les pages du livre ouvert. Sur la partie opposée du rivage deux grandes ailes opalines posèrent le jeune homme. Symbole de pureté, elles signifiaient à la rêveuse l'état du personnage qui se tenait en face d'elle, sur l'autre berge de ce qui était le styx de ce rêve. Derrière lui se trouvait l'être, posé contre un arbre, les bras croisés.
Le jeune homme s'approcha du bord et dirigea son regard émeraude vers la jeune femme, un sourire aux lèvres.

Message par Invité Jeu 4 Oct - 17:41

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Tout ce rêve ne tournait que pour cet instant comme si rien ne comptait que ceux qui se trouvait dans cette clairière et cette rencontre au point que la jeune louve se demandait si elle rêvait vraiment. Tout semblait si réel, si intense que c'en était presque troublant. Elle ne pouvait s'empêcher de désirer passer le pas, de franchise la barrière pour retrouver cet humain au visage si … pur et l'être qui l'accompagnait.
Oui en cet instant elle aurait voulu redevenir la frêle humaine qui avait parcouru tant de chemin qu'elle s'en était perdue sur la route. Elle avait perdue son humanité et sûrement une partie de son cœur. Beaucoup de regrets, de tristesses étaient aujourd'hui ancrées et elle savait qu'elle les porteraient encore et toujours. C'était sa punition. Pourtant elle la porterait droite et sûre d'elle même si son âme entière hurlait à la corruption. Parfois elle se disait qu'elle méritait la mort pour les crimes qu'elle avait fait. Mais elle ne voulait pas mourir, pas encore même si nombre de fois l'idée l'avait effleuré.
Non.
Elle voulait encore avancer, se battre, apprendre, pleurer, tomber, se fâcher, jouer, rire, protéger, regarder, vivre … aimer. Oui elle voulait encore ressentir et éprouver même si ça faisait mal elle en avait encore envie. Elle voulait encore pouvoir offrir son amour et être aimer en retour. Elle ne voulait pas mourir sans avoir pu à nouveau aimer comme elle avait aimer Thibault. Elle sentit des larmes couler sur ses joues alors qu'elle sentait son désir de vivre éclore en elle. Encore une fois. Elle regardait cette créature de lumière, pleurant comme une enfant perdue qui vient de voir sa mère qu'elle avait cru disparue à jamais dans la foule. Son corps fut secouée sous ses sanglots mais elle ne put détourner le visage malgré sa honte de paraître si faible car elle était trop... émue. Elle ne pouvait pas non plus détourner le regard de peur de perdre ce qu'elle venait de retrouver mais les larmes lui brûlaient les yeux. Elle ferma donc les yeux à contrecœur, levant son visage au ciel, laissant le vent sécher ses larmes quand soudain elle sentit que quelque chose changeait comme quand l'on se sent emporté dans son rêve. Cette sensation de flotter mais aussi d'être pris comme si on plongeait dans de l'eau tiède. Quand elle rouvrit les yeux et se vit assise à une branche, un livre à la main. Sa robe était dans les tons fleuris et l'odeur de l'été flottait encore dans l'air. Un champ de blé doré dansait au doux rythme du vent sous le froissement léger des feuilles de l'arbre où notre jeune libraire se trouvait.
La paix régnait dans ce lieu empli de souvenirs. Amarra ne comprenait pourquoi elle retournait dans cette plaine près de cet arbre alors que cela faisait une éternité qu'elle n'y était pas retournée. Après tout c'est dans la plaine qu'elle avait été transformé en lycane puis maudite alors... Au fond la plaine était l'endroit où elle avait eu les deux moment les plus durs de sa vie. C'est là aussi qu'elle avait perdu celle qu'elle avait aimé comme sa fille. Le regard de la jeune femme se fit douloureux à la pensée de sa petite chérie, sa douce Clémentine quand un léger vent se leva, caressant sa joue et les boucles sombre de la jeune femme qui vit alors une plume immaculé lui caresser la main. Amarra la prit entre ses doigts et la caressa doucement puis leva les yeux et vit alors un ange aussi immaculé et pur qu'on puisse le rêver.
Lentement, la belle quitta sa branche et s'approcha du ruisseau, près, toujours plus près de la douce perfection qui l'hypnotisait comme un chat qui vous fixe. Elle s'arrêta au bord de l'eau, sentant qu'elle ne pourrait aller plus loin pour l'instant et reconnu alors celui qu'elle avait rencontré il y a bien longtemps. Ce jeune peintre avec qui elle avait joué et à qui elle avait montré son pouvoir. Comment se nommait-il déjà ? Aion ? Léon ? Non... ça devait être autre chose de moins commun. Un prénom fort et doux à la fois. Un de ceux que l'on peut hurler ou susurrer au creux d'une oreille. Le vent chanta à nouveau ce prénom et la jeune femme sut qu'elle ne l'oublierait plus. Plus jamais.


« Calions »

Deux syllabes et elle sentit la joie l'envahir. Elle venait de retrouver comme un monceau de son passé par cette rencontre. Elle n'était qu'onirique et pourtant... Elle était si... forte et douce à la fois. Comme son prénom. Amarra eut un sourire en prononçant ce simple prénom. Puis alors qu'elle se rappeler leur rencontre, elle se souvint d'une chose qu'elle n'avait pas fait ou dont elle ne savait plus si elle l'avait fait ou non. Mais bon malgré tout, aujourd'hui et même si ce n'était qu'un rêve,elle voulait l'offrir à cet ange.

« Amarra. »

Elle lui fit un nouveau sourire alors que le vent se levait à nouveau comme pour porter son prénom aux oreilles du jeune homme. Puis lentement la jeune libraire ferma les yeux et se décida que désormais elle ne se laisserait pas dicter par son cauchemars vivant.
Posant les mains sur sa poitrine, elle pencha la tête en arrière et deux ailes jaillirent de son dos, toute deux mêlé de blanc et de noire, contrastent de son esprit rongé par le démon et de son cœur combattant ce dernier. Elle se souvenait comment changer sa forme et puis tout pouvait être si simple en rêve. Il suffisait de le vouloir et de le désirer de tout son cœur pour être exaucé. La jeune femme étendit ses ailes et regarda l'ange en souriant puis soudain tout fondit comme si la terre disparaissait sous eux. Ils tombèrent alors ensemble vers le ciel qui désormais s'étendait à l’infinie autour d'eux. Amarra déploya complètement ses ailes et sentit son corps retrouver ce contact depuis longtemps perdu. Elle avait été oiseau par le passé. Aujourd'hui elle venait de retrouver ce plaisir si simple et cette sensation de liberté, pure, enfantine. Elle se laissa planer, fermant les yeux, laissant le vent jouer avec son corps quand elle sentit la présence du jeune homme. Elle piqua alors vers lui puis passa près de lui, laissant une de ses elle effleurer sa joue, lui jetant un regard en coin, souriante et heureuse.


Spoiler:

Message par Invité Sam 6 Oct - 16:16

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Dans le ciel les nuages semblaient se mouvoir lentement, soumis aux vents qui les poussaient vers le point de naissance de l'astre solaire. Plus bas, mêlées à de simples mots évoqués par les souvenirs, les senteurs des alentours de la plaine étaient portées par de légers courants. Alors que la rêveuse descendait de sa branche, la bise amusée et enfantine jouait avec les cheveux du jeune homme tout en caressant ses plumes avec une douceur dont seules les nymphes, séduites par les nouveautés des bois, étaient capables. Derrière lui, la silhouette impassible semblait de marbre aux choses extérieures qui se produisaient, plongée dans des pensées ou en attente de la naissance du nouvel-être, elle donnait l'impression d'être aussi enracinée que l'arbre sur lequel elle s'appuyait nonchalamment.

Alors que la jeune femme s'approchait du cours, en profondeur les poissons s'amusaient et tournaient dans tous les sens, sautant parfois hors de l'eau, tentant peut-être d'éclabousser les géants qui se tenaient sur les rives opposées. Pendant que les quelques syllabes chevauchaient les effluves pour signifier l'identité des deux êtres en présence, le sourire de l'ange se fit plus posé alors qu'il replongeait lui aussi, comme les poissons qui retournaient dans l'eau après leurs sauts, dans des souvenirs bien éloignés, à l'époque où il avait rencontré la rêveuse. Si peu de temps était passé et pourtant des soupçons d'éternité troublaient sa mémoire, les choses allaient si vite.

Tout en reportant à nouveau son attention vers la jeune femme, il vit que celle-ci s'envolait, elle aussi à présent fournie d'une paire d'ailes dans le dos, aussi clivées que la personne qu'elle était devenue. Le jeune homme se tourna, cherchant du regard l'approbation de l'être qui était son accompagnateur, qui restitua un hochement de tête. Il plia les jambes puis se propulsa à son tour dans le ciel pour rejoindre celle qui deviendrait sa compagne de jeux au milieu des nuages. En route vers les cieux, ses vêtements flottaient sous l'effet de la pression de la gravité qui lui criait qu'elle avait vu des envols plus gracieux et moins vulgaires que le sien, mais l'heure n'était pas à la grâce, le temps était compté et, équipé de son sempiternel sourire il monta plus haut. Toujours propulsé, il vit la jeune femme piquer vers lui pour le chatouiller de ses ailes, il se retourna la regardant joyeusement, puis continua sa route après lui avoir fait signe de le suivre. Il voulait lui faire comprendre que ce rêve ne se résumait pas à l'activité d'un cerveau usé par les soucis et demandeur de bonheur, il voulait lui montrer ce qui s'était passé avant et ce qui allait se produire ensuite, car plus le temps s'écoulait, moins son existence durerait.

Il plongea dans les nuages comme les êtres écaillés quelques instants plus tôt, passant des strates supérieures aux strates inférieures à une vitesse de croisière somme toute assez agréable, tout en tournant sur lui même en vérifiant que la rêveuse le suivait bien, en la gratifiant de ses rires amusés. Et, tout en avancant, il nota dans les cumulus les néphélées, courant aussi vite sur la matière soyeuse des nuages qu'il volait à travers de ces derniers, s'amusant à le mouiller de l'eau contenue dans leurs cruches. Les yeux prosternés devant la beauté des nymphes, il se fit encore une fois, comme lors de son vivant, la remarque que le monde onirique était bien le plus beau refuge de la création. Puis elles regardèrent en avant et, inquiètes de la destination du jeune homme, déposèrent un baiser sur sa joue avant de s'effacer dans le brouillard comme elles y étaient apparues.

Finalement ils arrivaient: la ville d'Avventura, période des trois jours sombres qui arrivaient à leur apogée. À côté d'eux, des ailes noires surgirent du néant, accompagnées de celle qu'elles transportaient: Elisabeth. Volant côté à côte, elle plongea son regard au plus profond de l'âme des deux voyageurs de la plaine. Ici, dans ce monde, elle ne pouvait rien leur faire subir. Il fit volteface puis s'approcha doucement de la rêveuse, alors que son visage effleurait le sien et qu'il la caressait de son regard, ses ailes enveloppant la jeune femme le temps d'un instant, il prit sa main puis l'invita à le suivre. Ils se posèrent sur un des toits de la ville puis lui montra du doigt le spectacle en contrebas. L'humain Calions, dans une marre de sang qui n'était pas le sien, tenait la main d'une personne qui vivait ses derniers instants en tentant de rendre la chaleureuse embrassade de la Mort plus douce. Alors qu'Elisabeth passait à côté d'eux, dans le ciel, attirant le regard de l'homme comme la lumière attire les papillons, un bâtiment s'effondrait sur lui. L'ange regarda doucement la scène, comme pour se souvenir de ces derniers moments. Puis il porta ses yeux vers ceux de la rêveuse, tout en souriant et montrant les deux ailes qui ornaient son dos. Il dirigea ensuite son regard vers la forêt, un nouveau départ l'y attendait, mais il avait encore un peu de temps à passer avec elle. Maintenant elle savait, lui passerait-t-elle aussi un message? donnerait-t-elle un rendez-vous à celui qu'il deviendrait plus tard? pouvait-t-elle deviner les éléments qui galopaient vers un avenir incertain et qui feraient que jamais plus il ne serait entier?

Spoiler:

Message par Invité Lun 8 Oct - 17:24

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Le ciel si vaste, si beau. Le monde lui semblait désormais un vaste jeu et son corps une plume. Elle flottait et virevoltait comme ses oisillon avides de découvrir le monde. Douce insouciance qui ne durerais que le temps d'un rêve, un doux rêve aux côtés de ce peintre qui resurgissait de son passé comme l'on retrouve un objet précieux, un monceau de notre histoire, de notre vie...
Amarra volait près de lui et ils jouaient puis l'ange vint près d'elle et la guida finalement vers la suite du rêve comme avide de partager quelque chose d'important avec elle. Pourtant il riait et savourait les moments passés avec elle. La jeune femme s'en sentait alors que plus rassurée, désireuse de partager la beauté de ce rêve avec lui. Elle riait aussi, le vent lui volant ses rires avec son souffle qui peignait les nuages et les sculptait en des oeuvres éphémères que les rêveurs aimaient à imaginer lapin, tortue, licorne ou même dragon... Mais eux s'enfonçaient dans ses monstres brumeux et humides, auréolant leur cheveux de gouttelettes qui scintillait dans la lumière comme une couronne de joyaux. Amarra ne pouvait que trouver cette ange encore plus beau et irréel. Son visage inondé de joie et de bonheur et elle ne pouvait que ressentir son désir de vivre et avoir à son tour envie de se battre pour retrouver celle qu'elle était.
Soudain l'Avventura apparut, sombre, anéantie et la lycane sentit l'air s'alourdir sous le poids de ses souvenirs et de sa propre honte puis là au coeur des nuages noirs et torturé d'où le feu était tombé apparut celle qui avait failli détruire la ville : Elisabeth. La démone noire semblait cependant l'ombre d'elle même et les fixa. Malgré que la louve se disait qu'elle se trouvait dans un rêve, elle sentit une vague de froid l'envahir mais soudain quelque chose de chaud la toucha et elle détourna ses yeux de l'ombre pour se poser sur des prunelles aux teintes de la forêt. La douceur et la sagesse qu'elle y lut, effacèrent la crainte et la rancoeur de la lycane. Elle aurait voulu continuer à trouver la paix dans son regard mais il lui prit la main et l'invita à avancer. Amarra frémit et le suivit, regrettant presque de perdre le contact de ses yeux si beau.

Après s'être posé sur un toit, le jeune ange lui montra finalement de quoi il en retournait et la raison de ce voyage. Là en contrebas, Amarra reconnu cette fois sans mal le jeune peintre qu'elle avait côtoyé et compris que l'ange et ce dernier ne faisait un mais pas que. Elle revit l'autre créature empreinte de sagesse et sentit que cette chose aussi vivait en cet ange qui la regardait. Étaient-ils tous liés ? Ou plutôt tous réunis en ce seul et unique corps ? Elle plongeait son regard dans le sien est compris que oui. Deux êtres dans un corps pour ne former qu'une seule et même entité.
Amarra le regarda observer la forêt et comprit qu'il avait fait son choix, qu'il avait choisi son chemin. Au fond elle ne connaissait pas cet homme mais elle devait avouer qu'il lui avait toujours plu et même encore aujourd'hui. Elle sera légèrement la main qui était la sienne puis la lâcha avant venir se poser sur sa joue pour amener cette dernier à ses lèvres qui déposèrent un baiser léger. Elle le libéra alors et eut un sourire tandis que ses yeux lui disaient adieu avant de disparaître sous ses paupières. Les plumes furent prises alors dans une tornade d'où apparut une louve, immense et noire au regard d'ambre. Son poil ondulait sous la force de son souffle. Le jeune humain aurait pu la chevauché sans qu'elle ne fut nullement gênée mais le monstre inspirait bien plus la crainte et le respect. Une force bestiale et un instinct farouche et sauvage brillait dans son regard. Ce regard qui se posa sur l'ange comme pour lui montrait que chacun avait une voie et que malheureusement la leur n'était pas la même. L'Ombre s'ébroua chassant l'eau de son poil, l'eau du ciel qu'elle avait parcourut dans ce merveilleux rêve puis leva le museau au ciel et hurla silencieusement avant de bondir du toit après avoir offert un dernier adieu du regard à son ami. Le rêve atteignait sa fin mais ce n'était qu'un rêve et le réveil, lui s'annonçait pleins de promesses et de souvenirs à vifs.


Spoiler:

Message par Invité Mar 9 Oct - 18:48

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Spoiler:

Il secoua ses ailes pour se détendre puis se pencha en avant pour regarder la louve qui était maintenant en bas et s'éloignait rapidement. Le moment arrivait, bientôt il ne serait plus qu'une ombre. Il décida de s'asseoir, jouant de ses jambes dans le vide devant lui.
Que le temps passait vite, les décors changeaient, les gens aussi, tout évoluait à une vitesse vertigineuse, sans laisser aux êtres vivants l'opportunité de s'adapter en douceur. Lentement les années filaient, se mettaient en ligne les unes avec les autres, à l'image des jeunes universitaires lors des remises de diplômes elles étaient toutes bras dessus bras dessous, sachant que les derniers instants d'une ère arrivaient et qu'une autre pointait le bout de son nez, prête à distribuer son lot de problèmes et de joies. Souvenirs douloureux mis à part, même les beaux moments étaient passés, laissant place dans le coeur de l'humain à un vide béant qu'une perspective d'avenir ne pouvait même plus combler. Il avait eu une enfance solitaire, il avait grandi isolé de toute relation sociale saine, il était arrivé dans la ville d'Avventura seul et n'avait fait que quelques rencontres, intenses et pourtant stériles et sans suite. Quel était ce destin qui lui avait été imposé? pourquoi donc celui qui décidait de son avenir avait finalement orienté sa vie dans cette direction? pas de parents, pas d'amis, pas de buts sinon ceux de trouver des réponses vagues sur un passé révolu.

Passant son bras sur ses yeux pour effacer les quelques larmes qui s'étaient mises à couler, il souria tout de même. Sa vie n'avait pris tout son sens qu'après sa mort. Finalement il pouvait être utile, il pouvait faire la différence et aider quelqu'un, il avait trouvé une chose qui justifiait son existence. En liant son âme à celle de cet être des bois, il pouvait sauver la forêt, cette église dans laquelle il avait passé tellement de temps lors de son séjour dans la ville. Celui qui trouverait sa cabane trouverait aussi son trésor. Ses tableaux, ses maigres économies, ses vêtements. Qui sait? peut-être rendrait-il plus service aux gens mort que vivant. Il caressait en tout cas l'espoir que celui qui allait vivre une naissance si particulière soit à la hauteur de ses rêves. Il se releva puis regarda une dernière fois autour de lui. Il avait toujours été seul, il n'avait jamais eu de maison, il n'avait jamais eu de famille et pourtant..

*Et pourtant..alors que ma disparition semble imminente, je me sens heureux.*

Oui. Il était heureux. Finalement peut-être que ces quelques aventures étaient de belles choses, finalement ces personnes rencontrées ne l'oublierait peut-être pas, finalement il avait trouvé sa maison: Avventura. Il déploya ses ailes puis se lâcha dans le ciel, laissant derrière lui, en héritage, sa vie. Alors que les nuages humides embrassaient son corps, son existence était sur le point de s'achever.

...

Le Chat Noir. Dehors la ville dormait paisiblement et le vent était présent bien que discret. Haut dans le ciel, derrière les nuages, la lune resplendissait, éclairant de sa douce lueur les ruelles de l'Avventura. Près des poubelles les chats étaient à la recherche de restes, dans les maisons lointaines on pouvait entendre certains chiens qui aboyaient, rompant le silence béat de la nuit.
Devant la librairie, temple de sagesse et de livres poussiéreux, où l'odeur donnait des airs d'anciens temps, l'enseigne se laissait bercer par les courants.
Dans la chambre d'une jeune femme endormie, les rideaux bougent alors que du balcon une légère brise s'invite au deuxième étage de cet appartement ancien. Debout, près du lit, la silhouette d'un jeune homme qui petit à petit s'efface passe sa main dans ses cheveux aux couleurs sombres, tout en regardant la rêveuse qui dans peu de temps changerait de rêve ou s'éveillerait. Le temps passait si vite. Posant genou à terre, il déposa un baiser protecteur sur le front de l'endormie avant de sussurer à son oreille.

"Au revoir..."

Puis il s'évanouit dans l'obscurité, effaçant à jamais son existence de la surface de la planète.

...

Quelque part dans les profondeurs de la forêt sombre, une lumière surgit du néant, l'énergie qui s'en dégage est inhabituelle, étrange, on y sent toutes les odeurs de la forêt ainsi qu'un sentiment de fraicheur revigorant. Autour de celle-ci, même les arbres semblent frisonner et les quelques plantes encore sur pied se plient sous la force du vent qui sort de cette source lumineuse. Soudain le sol semble bouger. Les cendres des plantes incendiées, l'écorce des arbres décapités par les flammes, les fleurs, l'herbe, plusieurs formes de vie du domaine végétal sont attirées vers la lumière et, sous les yeux affolés des animaux, prennent place autour de celle-ci, la cachant, l'enfermant dans ce qui semble désormais être une poupée faite de plantes, avec feuilles et herbe en guise de chevelure, bois en guise de corps et le reste en guise d'organes et d'os. Et ainsi, le miracle commence. On entend à l'intérieur du mannequin de bois des bruits secs, un cassement, un craquement sourd. Par le plus grand des mystères l'intérieur de la poupée se transforme en squelette humain. Alors que les muscles se forment, le sang, chaud, coule par tous les pores du bois. Celui-ci se ramollit et devient peau. Les feuilles deviennent cheveux. Les craquements s'intensifient pour ensuite cesser, les pores se referment, le sang cesse de couler. La tête relevée, les yeux exhorbités, tournés vers la lune désormais pleine et à genoux, un être humain, adulte se tient à présent, souffrant l'agonie, souffrant l'existence.

"..Ghhh...Ga..Gr..Her..Arrgh...GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA...."

Ainsi était né un nouvel être, les pensées de ce dernier n'étaient que chaos, les sentiments incertains. Il savait qui il était, il savait quel était son but, mais d'autres pensées se mêlaient aux siennes, des pensées qui étaient celles d'un autre. Il tenta de se donner contenance.

*Qui..où..je suis..je...suis?*

Son coeur battait comme milles tambours, ses muscles étaient raides, sa tête bourdonnait. Les pensées parasites finirent par s'estomper et par disparaitre. Le jeune homme, épuisé et souffrant le martyre, perdit conscience et s'effondra, nu, dans une marre de sang. Une fleur venait d'éclore.

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