| par Invité Mar 9 Oct - 18:48
| - Spoiler:
Je fais juste une petite conclusion pour le fun, pas besoin de modifier. Sinon moi aussi je suis impatient de provoquer la rencontre Il secoua ses ailes pour se détendre puis se pencha en avant pour regarder la louve qui était maintenant en bas et s'éloignait rapidement. Le moment arrivait, bientôt il ne serait plus qu'une ombre. Il décida de s'asseoir, jouant de ses jambes dans le vide devant lui. Que le temps passait vite, les décors changeaient, les gens aussi, tout évoluait à une vitesse vertigineuse, sans laisser aux êtres vivants l'opportunité de s'adapter en douceur. Lentement les années filaient, se mettaient en ligne les unes avec les autres, à l'image des jeunes universitaires lors des remises de diplômes elles étaient toutes bras dessus bras dessous, sachant que les derniers instants d'une ère arrivaient et qu'une autre pointait le bout de son nez, prête à distribuer son lot de problèmes et de joies. Souvenirs douloureux mis à part, même les beaux moments étaient passés, laissant place dans le coeur de l'humain à un vide béant qu'une perspective d'avenir ne pouvait même plus combler. Il avait eu une enfance solitaire, il avait grandi isolé de toute relation sociale saine, il était arrivé dans la ville d'Avventura seul et n'avait fait que quelques rencontres, intenses et pourtant stériles et sans suite. Quel était ce destin qui lui avait été imposé? pourquoi donc celui qui décidait de son avenir avait finalement orienté sa vie dans cette direction? pas de parents, pas d'amis, pas de buts sinon ceux de trouver des réponses vagues sur un passé révolu.
Passant son bras sur ses yeux pour effacer les quelques larmes qui s'étaient mises à couler, il souria tout de même. Sa vie n'avait pris tout son sens qu'après sa mort. Finalement il pouvait être utile, il pouvait faire la différence et aider quelqu'un, il avait trouvé une chose qui justifiait son existence. En liant son âme à celle de cet être des bois, il pouvait sauver la forêt, cette église dans laquelle il avait passé tellement de temps lors de son séjour dans la ville. Celui qui trouverait sa cabane trouverait aussi son trésor. Ses tableaux, ses maigres économies, ses vêtements. Qui sait? peut-être rendrait-il plus service aux gens mort que vivant. Il caressait en tout cas l'espoir que celui qui allait vivre une naissance si particulière soit à la hauteur de ses rêves. Il se releva puis regarda une dernière fois autour de lui. Il avait toujours été seul, il n'avait jamais eu de maison, il n'avait jamais eu de famille et pourtant..
*Et pourtant..alors que ma disparition semble imminente, je me sens heureux.*
Oui. Il était heureux. Finalement peut-être que ces quelques aventures étaient de belles choses, finalement ces personnes rencontrées ne l'oublierait peut-être pas, finalement il avait trouvé sa maison: Avventura. Il déploya ses ailes puis se lâcha dans le ciel, laissant derrière lui, en héritage, sa vie. Alors que les nuages humides embrassaient son corps, son existence était sur le point de s'achever.
... Le Chat Noir. Dehors la ville dormait paisiblement et le vent était présent bien que discret. Haut dans le ciel, derrière les nuages, la lune resplendissait, éclairant de sa douce lueur les ruelles de l'Avventura. Près des poubelles les chats étaient à la recherche de restes, dans les maisons lointaines on pouvait entendre certains chiens qui aboyaient, rompant le silence béat de la nuit. Devant la librairie, temple de sagesse et de livres poussiéreux, où l'odeur donnait des airs d'anciens temps, l'enseigne se laissait bercer par les courants. Dans la chambre d'une jeune femme endormie, les rideaux bougent alors que du balcon une légère brise s'invite au deuxième étage de cet appartement ancien. Debout, près du lit, la silhouette d'un jeune homme qui petit à petit s'efface passe sa main dans ses cheveux aux couleurs sombres, tout en regardant la rêveuse qui dans peu de temps changerait de rêve ou s'éveillerait. Le temps passait si vite. Posant genou à terre, il déposa un baiser protecteur sur le front de l'endormie avant de sussurer à son oreille.
"Au revoir..." Puis il s'évanouit dans l'obscurité, effaçant à jamais son existence de la surface de la planète.
... Quelque part dans les profondeurs de la forêt sombre, une lumière surgit du néant, l'énergie qui s'en dégage est inhabituelle, étrange, on y sent toutes les odeurs de la forêt ainsi qu'un sentiment de fraicheur revigorant. Autour de celle-ci, même les arbres semblent frisonner et les quelques plantes encore sur pied se plient sous la force du vent qui sort de cette source lumineuse. Soudain le sol semble bouger. Les cendres des plantes incendiées, l'écorce des arbres décapités par les flammes, les fleurs, l'herbe, plusieurs formes de vie du domaine végétal sont attirées vers la lumière et, sous les yeux affolés des animaux, prennent place autour de celle-ci, la cachant, l'enfermant dans ce qui semble désormais être une poupée faite de plantes, avec feuilles et herbe en guise de chevelure, bois en guise de corps et le reste en guise d'organes et d'os. Et ainsi, le miracle commence. On entend à l'intérieur du mannequin de bois des bruits secs, un cassement, un craquement sourd. Par le plus grand des mystères l'intérieur de la poupée se transforme en squelette humain. Alors que les muscles se forment, le sang, chaud, coule par tous les pores du bois. Celui-ci se ramollit et devient peau. Les feuilles deviennent cheveux. Les craquements s'intensifient pour ensuite cesser, les pores se referment, le sang cesse de couler. La tête relevée, les yeux exhorbités, tournés vers la lune désormais pleine et à genoux, un être humain, adulte se tient à présent, souffrant l'agonie, souffrant l'existence.
"..Ghhh...Ga..Gr..Her..Arrgh...GRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA...." Ainsi était né un nouvel être, les pensées de ce dernier n'étaient que chaos, les sentiments incertains. Il savait qui il était, il savait quel était son but, mais d'autres pensées se mêlaient aux siennes, des pensées qui étaient celles d'un autre. Il tenta de se donner contenance.
*Qui..où..je suis..je...suis?* Son coeur battait comme milles tambours, ses muscles étaient raides, sa tête bourdonnait. Les pensées parasites finirent par s'estomper et par disparaitre. Le jeune homme, épuisé et souffrant le martyre, perdit conscience et s'effondra, nu, dans une marre de sang. Une fleur venait d'éclore. |
|