Cela faisait quelques années déjà que Kain arpentait cette terre, terre qui promettait protection et vie tranquille pour les êtres surnaturels, et la paix aux humains, permettant une vie tranquille aux deux espèces dans la cohabitation, et plus dans certains cas. Seulement cette idylle n'était possible que par le consentement mutuel, et cela était impensable pour certains, qui se firent connaitre en tant que rebelles. Ils firent un coup d'éclat il y a quelques temps, provoquant la mort de centaines d'âmes, humaines et non humaines. Quel gâchis... Ils tuaient autant les êtres qu'ils considèrent comme leur frères, que ceux qu'ils considèrent comme des sacs à viande, des garde-manger. Cet acte chagrina au plus haut point le lycan. La vie à laquelle il aspirait n'était possible nulle part. ce pourquoi il décida d'agir. Voulant montrer que la cohabitation était possible. Et quelle autre endroit pour prouver que la cohabitation était possible que la fête foraine. Cet endroit était le lieu par excellence. Tous se croisaient, sans distinction, ils se parlaient , rigolaient, qu'ils soient vampire, lycanthropes, humains ou autre. Il se décida à y aller à la nuit tombée, car c'est après le crépuscule que la vie est la plus active, tout le monde le sait ici. Il s'habilla d'un jean sobre, agrémenté d'un T-shirt blanc aux manches courtes, laissant voir sa musculature fine mais puissante et opta pour une casquette, qu'il coiffa normalement, visière orientée sur le devant. Il prit son appareil photo, appareil argentique, comme tout photographe digne de ce nom, qu'il accrocha à son cou, avant d partir, sifflotant doucement un air connu de lui seul, fermant la porte de son appartement à clé.
Le trajet lui prit à peu près 15 minutes, son domicile n'était pas très loin du parc, la fraicheur de la nuit lui donnant quelques frissons, mais pas de quoi lui faire rebrousser chemin pour prendre un manteau. Lorsqu'il leva les yeux au ciel, la lune n'était pas présente, mais des myriades d'étoiles étaient visibles, scintillant doucement au dessus de lui. Avec un sourire, il décida de prendre une photo de ce ciel, geste amateur, certes, mais la nuit était belle.
A son arrivée, la fête foraine battait déjà son plein, les forains hurlaient à qui veut l'entendre les mérite de tel ou tel stand, les enfants riaient aux éclats sur les attractions, les adultes souriant en en voyant leur rejetons s'amuser, les ados draguaient , et ce, quelle que soit leur race. Kain sourit doucement devant toute cette activité et se mit au travail, prenant en photo les rejetons sur les manèges, demandant aux couples de se laisser photographier, lesquels se laissaient aller à cette fantaisie avec bon plaisir, s'embrassant plus ou moins spectaculairement sous l'objectif du photographe, les parents se laissant photographier avec leurs enfants dans cette ambiance bon enfant .
Mon rire s'éleva dans l'assemblée, cristallin et aussi léger que mon humeur de moment, car j'étais heureuse, juste heureuse de vivre. Quelques personnes tournèrent la tête, mais la plupart étaient tout comme moi absorbées dans leurs activités. Heureusement d'ailleurs ! J'avais décidé ce soir là de me détendre, et plus encore, de m'amuser. Alors, ce fut direction la fête foraine d'Avventura, que je n'avais jusque là jamais explorer. J'avais donc mis un pantalon que je venais d'acheter, d'un bleu jean normal un peu foncé, avec un haut qui mettait mes yeux en valeur : il était vert clair, ample et léger. Je me sentais bien dans cette tenue, en tout cas bien mieux que dans ces robes aux prix exorbitant que mes parents voulaient absolument que je mette quand j'étais encore sous leur toit. Elles étaient si laides, ces trucs ! Cette tenue légère était bien mieux, bien plus naturelle. Et malgré la fraîcheur de la soirée, je n'avais pas froid car la foule tenait chaud. J'avais soigneusement laissé mon appareil chez moi, ayant trop peur de l'abimer dans cette cohue. Cela faisait déjà une bonne demi heure et j'allais de stand en stand, m'amusant, riant. J'attirais quelques regards, mais je ne m'en rendait même pas compte, je me fichais bien de toute manière de ce que les autres pouvaient penser en cet instant. Je venais de finir une petite partie d'un jeu un peu débile je dois dire, et je m'en lassais déjà. Je me dis alors que je n'avais qu'à aller ailleurs, il y avait tellement a découvrir ! Je me retournais donc, quand mon regard tomba sur un jeune homme en tee-shirt blanc, avec un appareil photo d'assez bonne qualité je dois dire. Oui, j'avais l’œil plutôt critique dans ce domaine. Je l'observais en souriant photographier un couple. Chacun ses modèles, moi je préférais les animaux. Et dire que c'était alors mon métier... Perdue dans mes pensées, je ne vis arriver un homme sur ma gauche qu'au dernier moment. Je l'éviter de justesse en avançant vivement... Et manquais d’atterrir directement dans les bras du jeune photographe. Je reculais d'un pas, pas de trop vu que la foule m'en empêchais. Mes joues s'étaient empourprées légèrement, mais je masquais cela du mieux que je pouvais en souriant, et dis précipitamment : "Je suis désolée, vraiment ! Il y a beaucoup de monde, j'ai du mal à m'y faire et je n'ai pas fait attention. Vraiment désolée !" Je repris mon souffle et me détendis. Je repris une expression de simple bonne humeur, et dis ensuite plus calmement : "Alors, comme ça vous prenez des gens et pleine fête foraine ? Ma foie, chacun ses modèles. Je préfère de loin les animaux, personnellement." Soulagée d'être sur un terrain que je maitrisais parfaitement, j'étais de nouveau totalement calme et moi-même. Un sourire chaleureux emplissait mon visage et faisait briller mes yeux.
La soirée était agréable, le vent faisant doucement voler les cheveux du lycan sous sa casquette alors qu'il prenait les jeunes couples en photo. Une fois un couple humain, un autre mêlant hybride et humain, un autre, plus atypique, mêlant une vampire avec un humain, mais la sensation que le lycan eut en voyant ce couple n'était pas un rapport de prédateur à proie, mais bien d'amour mutuel, l'immortel et le mortel. Pour lui, cette photo fut la plus belle qu'il eut fait de cette soirée, les sentiments qui unissaient les deux êtres était palpable même au travers de l'objectif, et le lycan attendait le rendu sur le papier avec impatience.
Cet exercice était des plus plaisant pour lui, et ceux qu'il photographiait étaient très coopératif. L'ambiance joviale de cet endroit aidant à la décontraction de tous. Le temps passait à une allure folle et les photos fusaient. Le photographe avait rempli une pellicule et en avait entamé une seconde lorsqu'il senti une présence légère a ses côtés, puis une silhouette floue s'interposa entre lui et un couple qu'il allait photographier et rabaissa l'objectif, s'excusant un signe de tête auprès du couple, qui s'en alla en riant doucement, avant de se tourner vers la jeune femme, visiblement une humaine, qu'il détailla du regard. Une silhouette svelte, les yeux couleur de jade, une chevelure d'un châtain clair proche du roux, un visage fin et une peau plus claire. Une fille à la beauté enivrante donc, qui se tenait face à lui, et le lycan ne se rendit compte qu'au bout de quelques secondes qu'il la fixait sans cligner des yeux , se grattant la tête, l'air embarrassé par cette perte de contrôle, avant de sourire doucement à la jeune femme
"Il n'y a pas de mal, puis vous êtes dans une fête foraine, il faut s'habituer à la présence des gens, même si c'est difficile parfois... " Il acquiesça doucement la tête, à sa question et fit un mouvement ample de la main semblant vouloir désigner l'ensemble de la fête foraine" Une fête est l'endroit idéal pour trouver un ant soit peu de bonne humeur non? Les gens se côtoient et s'amusent sans distinction de race, se mêlent entre eux, se montrent, rigolent des mêmes choses, s'amusent des mêmes choses... S'aiment... "
Il eut un petit sourire avant de se tourner vers la jeune femme ses yeux couleur sang posés sur elle
" Ainsi vous êtes photographe vous aussi? Pas dans le même domaine à ce que j'ai pu entendre... Les animaux... Ce sont des modèles intéressants, Qu'est ce que vous leur préférez aux humains? "
Le lycan fut interrompu dans sa discussions par une enfant, visiblement perdue, qui vint lui tirer un pan de son jean. Le lycan baissa la tête pour voir la gamine, tenant contre elle un petit doudou prenant la forme d'un lapin, les larmes au bords des yeux. L'homme mit un genou à terre pour se mettre à la hauteur de l'enfant et lui caressa doucement la joue
"Et bah ma petite qu'est ce qui t'arrive?" L'enfant réprima un sanglot avant de s'approcher de l'oreille du lycan. Au bout de quelques secondes, ce dernier hocha la tête et sourit en la prenant dans ses bras, puis la hissant sur ses épaules- Tu me fais signe lorsque tu les voit hein? " L'enfant acquiesça d'un vigoureux hochement de tête et se mit à scruter aux alentours du haut de son perchoir, avant que l'homme ne se retourne vers sa compagne.
" Parlons un peu en marchant, si ça ne vous ennuie pas... Notre petit colocataire a besoin de faire le tour de la fête si vous voyez ce que je veux dire. "
Le jeune homme me dévisagea un moment, se grattant la tête, tandis que j'attendais simplement, regardant un peu autour de nous. Il m'excusa, puis m'expliqua ce qu'il l'attirait dans cette ambiance. Je suivis son geste jusqu'à la foule, et je remarquais alors que je ne m'étais pas préoccupée de ce "détail". C'était vrai qu'ici, il ne semblait n'y avoir aucune distinction de race... Bien que cet étrange sentiment qui me prenait au ventre dès que je croisais un vampire m’avait pris une fois où deux durant la soirée, sans que je m'y attarde. Je me retournais vers le jeune homme et me rendis compte de son étrange couleur d'yeux, trop proche du sang pour être humain. Il n'était pas vampire non plus cependant. Mais pourtant, la question récurrente en cette ville lorsqu'on fait une rencontre ne me monta pas à l'esprit. Je me fichais de sa race, cela ne changeait rien au moment présent. Il déduisit de ma phrase que j'étais photographe et je hochais la tête pour confirmer. Il me posa alors la question naturelle du "Pourquoi". Mais alors qu'il terminait sa phrase, une petite vint lui parler.
Je souris doucement au comportement du jeune homme envers l'enfant. C'était mignon, tendre et attendrissant. Et cela lui semblait si naturel. D'ailleurs, l'enfant au fond d'elle avait du le sentir et c'était pour cela qu'elle était venue, inconsciemment à lui. Oui, je croyais vraiment à ce genre d'instinct... Je le suivis lorsqu'il commença à marcher, puis me mit à côté de lui. D'un sourire, je lui glissais une remarque avant de répondre à sa question.
"Vous semblez être quelqu'un de bon... Vraiment. Ensuite, pour répondes à votre question, je dirais que... j'ai un certain feeling avec les animaux. Comme une facilité à les approcher. Ils n'ont pas peur de moi et ils semblent m'aimer... Comme une grande famille."
Le dernier morceaux de ma phrase, je l'avais murmuré, si doucement que le jeune homme ne l'avait peut-être pas entendu. J'avais baissé la tête et mon sourire était devenue une expression de sérénité pure. Je n'étais, pour un moment, plus vraiment dans la fête foraine, mais revivais plutôt tous les moments passé avec les animaux. C'était si étrange, ce sentiment d'être comprise par eux... Je relevais la tête et souris de nouveau au jeune homme, revenant sur terre et au présent. Je me rendis alors compte que je ne m'étais même pas présentée :
"Je m’appelle Nariwen, simple humaine ! Ravie de faire votre connaissance."
L'habitude de rajouter mon espèce à ma présentation m'était venue très vite... Continuant à traverser la fête, nous slalomions entre les personnes. Soudain, le visage de la petite, perchée sur les épaules du jeune homme, s'éclaira d'un vif sourire et elle cria que ses parents étaient là. Et ces derniers l'entendirent aussi bien que nous. Leur mine inquiète se transforma alors, devenant joie et soulagement. C'était passionnant de voir des visages changer d'expression. Les deux parents s'approchèrent de nous et nous remercièrent. La petite fit un bisou sur la joue au jeune homme et me sourit, puis le trio, plus uni que jamais, repartit. C'est alors que je repartis dans mes pensées, qui n'étaient pas si sereine, ni si heureuse que les précédentes.
Je me rendais compte que ce sentiment familial ne m'avait jamais vraiment remplie. Mes parents de sang ne l'était pas de cœur, et ma nourrice était... ma nourrice. A vrai dire, la seule comparaison que je pouvais faire en trait avec la famille était les deux chatons que j'avais, et qui auraient pus être mes petits frères. Un léger vide se fit alors en moi, car je me rendais compte que je n'avais jamais ressentis de réelle sécurité au sein d'un groupe que j'aimais plus que tout. Comment était-ce de se sentir aimer et protéger ? Est-ce qu'un jour je me sentirais en sécurité près de personnes comme ça ? Je partis dans mes pensées, oubliant un peu que je n'étais plus seule...
Le jeune homme marchait doucement, la petite sur les épaules, regardant à droite et à gauche si les parents de la petiet étaient présents, lorsque sa compare prit la parole, il eut un léger sourire, le rouge lui montant aux joues lorsqu'elle le complimenta, avant d'acquiescer à ses paroles, il est vrai que lui même avait été attiré par elle, sa part animale sans doute, attirée par l'aura bienveillante qu'elle dégageait, une aura de sereine, agrémentée d'un visage doux, appelant l'aspect le plus paisible des animaux. Il l'avait sentie, et était attiré par cette dernière.
La voix douce résonnait en lui comme un carillon étincelant, le dernier monceau de la phrase parvint a ses oreilles en un souffle, et posa son regard sur elle, une pointe de bonheur traversait cette fin de phrase, il en déduit ça à l'intonation qu'elle avait pris, puis son sourire vint attester ses suppositions. Il allait prendre la parole lorsqu'elle enchaina sur la présentation. Ainsi elle se prénommait Nariwen. Beau prénom pour une belle femme pensa t-il, mais n'eut toujours pas le temps de répliquer. Allons donc... Maintenant c'était la petite qui avait retrouvé ses parents. Le lycan ne parviendrais jamais à en placer une. Il rigola pour lui même à cette réflexion et ébouriffa doucement les cheveux de l'enfant
" Et ne t'éloigne plus de tes parents la p'tiote! T'es un trésors et certains veulent s'emparer de tout les trésors... Fais attention à toi! "
Elle acquiesça et s'en alla, toute guillerette, ses yeux rayonnant de joie, rigolant avec ses parents. Il poussa un léger soupir de bien être à la vue de ce spectacle, les mains sur les hanches. Il aimait voir les gens heureux, quelles que soient leur race. IL se damnerait pour ramener le sourire à un enfant, lui donner la joie de vivre dans l'innocence, lui qui n'a pu le faire. Cela le faisait se sentir mieux, mieux dans sa peau d'être qui fut si longtemps tiré entre deux mondes et jamais à sa place dans aucun des deux, il trouvait peu à peu sa place en ce lieux.
Il se tourna vers l'humaine qui lui tenait compagnie . La voyant dans ses pensées, il eut un petit rire et claqua des doigts devant ses yeux.
" Et bien... Vous êtes bien songeuse pour une humaine, Est-ce ma présence qui préoccupe une si belle jeune femme portant un si joli nom? "
Il sourit doucement avant de prendre la parole à nouveau " Pour ma part, je me nomme Kain. Lycanthrope. " Dit-il, faisant une légère courbette devant la jeune femme, puis se tourna vers la foule, là ou les parents et la jeune fille avaient disparus.
"Merci pour le compliment au fait, et pour tout dire, j'ai moi même été attiré par toi. Pas physiquement je veux dire, mais par ce que tu dégage, tu semble être plus proche des animaux que de tes semblables a ce que mon instinct me dit. Je ne connais pas ton histoire , mais je sens qu'elle n'a pas été rose. "
Alors que je voguais au gré de mes pensées comme on se laisse porté par un courant trop fort pour nous, une paire de doigts claqua devant mes yeux, me faisant réagir immédiate. J'eus un petit mouvement de recul et de désagrément, avant de me rendre compte que c'était le jeune homme sympathique que je venais de rencontrer. Je lui souriais de nouveau, tandis qu'il me posait sa question. "Non non, ne vous inquiétez pas. Rien en vous ne me dérange." D'un revers de pensée, je me décidais à éloigner tous les souvenirs, et a me consacrer uniquement à cette belle soirée. C'est alors que le jeune homme se présenta. Il se dénommait Kain, et était Lycanthrope. Autrement dit loup-garou. Pas étonnant qu'il ne m'ai pas fait le même effet qu'un vampire malgré ses yeux rouges ! Je me rappelais que certains des livres que j'avais parcourus me décrivaient cette espèce comme sanguinaire et dangereuse. Et bien, j'avais devant moi soit l’exception à la règle, soit la preuve que cette information était bel et bien erronée. Je préférais opter pour la deuxième : il fallait vivre d'espoir dans ce petit monde compliqué. Kain me salua élégamment avant de reprendre sa position initiale. Puis il me remercia du compliment, qui était tout à fait sincère de ma part. Ces propos suivant m'interloquèrent d'abord, puis je compris que sa part animale avait parlé pour lui lorsqu'il était avec moi. Ce qui était d'un sens normal lorsque l'on connaissait ma particularité, bien que au fond, je ne la comprennais pas moi-même. Pourquoi m'entendais-je si bien avec les animaux ? Je savais que je parlais aux chats, et que je le comprennais, mais y avait-il plus ? Je commençais à me dire que c'était peut-être là qu'il fallait chercher la vérité. Mais ce n'était pas le moment de faire ça. Je relevais la tête vers Kain et souris, rajoutant dans mon expression un peu de mystères. Devais-je lui parler de ce don à parler aux félins ? Non j'allais le garder pour plus tard. Il fallait pour que je continue la conversation. *Allez Nari', trouve un sujet...*
"Merci du tien, de compliment, sur mon nom comme sur cet étrange attirance. Quand à ma vie, nous dirons que... Elle vient juste de commencer. Tu es à Avventura depuis longtemps ? Je ne t'ai encore jamais vu... Du moins je crois, je ne fais toujours très attention aux gens qui m'entourent, comme tu la vue tout à l'heure. Et tu m'as dit être Lycanthrope ? J'ai de plus en plus l'impression que je ne rencontrerais jamais d'humains ici, pourtant, il y en a plein, non ? Enfin, cela ne me dérange pas, de toute façon."
J'avais parlé plutôt lentement, tout en enchaînant quand même mes phrases. Tout en disant tout cela, je continuais d'observer ce qui se passait atour de nous. L'ambiance était toujours aussi légère, pourtant, j'étais plus sérieuse que quelques instants auparavant. Mais ce n'était pas très grave en soit, je m'étais assez amuser comme ça. Je regardais de nouveau Kain, me plongeant dans ses yeux rouges. Quelque part, sans que je ne m'en rendre compte à se moment là, je lui accordais plus de confiance qu'à quelqu'un que j'aurais rencontre dans les mêmes circonstances. Sa nature y était pour beaucoup...
Le lycan ne put retenir un sourire en l'entendant lui dire qu'il n'était en rien responsable de son élan de nostalgie qui l'avait fait se renfermer dans ses pensées pendant un instant. . Il marchait doucement, les mains dans les poches, son appareil autour du coup, alors qu'elle lui parlait. Ainsi elle ne semblait pas le connaitre, il pouvait lui retourner cet état de fait, il se souviendrais d'une rencontre de cet acabit, ne serais-ce que professionnellement. Il allait doucement en compagnie de la jeune femme, avant de s'arrêter à un stand de friandises, commandant des barres de guimauve au forain, ce dernier faisant un clin d’œil au lycan lorsqu'il aperçut l'humaine à ses côtés. Kain ricana et fit un signe non de la tête avant de tendre l'argent au vendeur et se retourner vers la jeune femme
[i]"Je suis ici depuis que j'ai entendu l'annonce. J'étais à Paris à cette époque. " Il eut un petit sourire à cette évocation, il était vrai qu'il n'était pas violent, mais se battre lui manquait un peu, il n'avait pas encore eu l'occasion de se défouler depuis qu'il était à avventura, et il se sentait rouiller un peu. Il en tendit une à l'humaine, teintée de jaune et de rose, se gardant pour lui une rouge et bleue. Il la suçota doucement avant de voir la jeune femme le regarder et reprit le fil de leur conversation
"Hmmm... C'est vrai que vous n'êtes pas nombreux, avventura est un refuge pour être " paranormaux" à la base, mais les humains sont bien présents. Rien qu'ici, j'en ai rencontré une bonne centaine. Certes, sur le lot de gens que j'ai rencontré à cette foire, ce n'est pas la majorité, mais vous êtes bien présents ici. "
Il regarda la jeune femme, inclinant la tête
"Mais ça m'intrigue quand même... Que fais tu ici? ou vampires, lycans et autres se regroupent. Non pas que vous n'ayez pas votre place ici, bien au contraire. Mais vous êtes censé être les " proies"... Pourquoi est tu ici? "
Le lycan, sourit à mes paroles, puis décida d'acheter des sucreries. Je ne dis rien, j'étais partagée entre le fait d'être gênée qu'il m'en prenne et le fait que j'étais très gourmande. Et oui, même si je n'étais pas épaisse, c'était un de mes petits défauts. D'ailleurs un de ces jours, il faudra que je refasse ma réserve de chocolats... Malgré le fait que je reste discrète, je n'avais pas perdu une miette de l'échange silencieux des deux hommes. Je levais les yeux en l'air, complétement désespérée par le fait qu'ici aussi, on croit toujours que dès que vous trainez avec un gars, vous êtes avec lui. L'idée d'amitié Homme-femme, n'était décidément pas très répandue dans la doxa générale. Kain me précisa qu'il venait de la capitale française, et eut un instant d'absence, où des souvenirs devait lui remonter à l'esprit. C'est à ce moment là que je compris qu'il allait falloir que j'arrête de regarder les gens dans les yeux, que ça allait finir par déranger quelqu'un. Je tournais la tête, puis pris avec un sourire la friandise qu'il me tendait. Je la glissais dans ma bouche, fermant les yeux de délices. J'aimais beaucoup ça.
Kain me dit ensuite que il était vrai qu'il y avait un certain ombre d'humain dans cette ville, mais que la proportion d'être "paranormaux", de sa propre expression", était aussi forte. Je voulais bien le croire, moi qui avait déjà rencontré trois vampires en moins de deux semaines et sans les chercher. C'est alors que le lycanthrope me regarda plus attentivement, penchant la tête, et qu'il me questionna sur ma présence ici. J'eus un grand sourire amusé : à croire que tout le monde trouvait ça bizarre que je sois atterrie ici. Je sortis la friandise de ma bouche et m'humectait la lèvre, pour répondre enfin :
"Je pourrais dire que c'est un hasard, mais j'opterais plutôt pour une histoire de destin. Quand je suis arrivée aux abords de la ville, j'ai eu une drôle d'impression. Je pense sincèrement que ma place est ici. Et même si on me disait que j'allais mourir en restant ici, bah... Je pense que je resterais. J'aime cette ville, vos présences d'êtres paranormaux, mais surtout pleins de puissance, et si passionnants..."
J'avais le regard perdu, mais je pensais réellement ce que j'étais entrain de dire. Je me repris, puis lançais un grand sourire chaleureux à Kain. Nous continuâmes à marcher dans la fête. Soudain, un homme déambulant entre les personnes qui s'écartaient devant lui s'arrêta et me regarda bizarrement. Il empestait le whisky à plein nez :
"Toi ma jolie, je te connais. - Non je ne crois pas, non... - Si si, je m'en souviens bien de toi."
Il s'approcha vivement de moi, bien trop près à mon goût. Je lui attrapais alors le poignets qu'il tendait pour m'attraper et les croisais devant lui. Heureusement qu'il était plein et qu'il n'avait plus aucune force ! Je le regardais ensuite dans les yeux, et je pensais à la réaction du chat devant une intrusion particulièrement dérangeante. Effet immédiat, mon instinct félin et ma langue de chat firent mouche. Un feulement rauque s'échappa de ma gorge, mais assez bas pour que seuls les personnes à proximité, c'est-à-dire, Kain et cet homme, l'entendent. Ce dernier me regarda, apeuré, et partit en courant... Et en tombant aussi. Certains rirent sur son passage, d'autres eurent l'air dégouté. Je soufflais un coup, désespérée par mes congénères. Oui, les êtres paranormaux avaient en moyenne plus de classe que cela. Me rappelant, que j'étais accompagnée, je m'excusais.
"Je suis désolée, je n'aime pas ce genre de personne, ma seconde nature a reppris le dessus."
Le lycan suçottait doucement sa friandise en écoutant l'humaine parler. Ainsi, elle était ici de son plein gré. Ca l'étonnait de plus en plus venant d'une humaine. Même si ce n'était aps conscient pour eux, leur instinct devait leur dire de rester éloigner de cet endroit. Une telle concentration de présdateurs en tout point supérieur aux humain... Mais non. La race humaine devait aussi avoir perdu cet instinct qui leur assurait la survie. Bref, les humains étonnaient toujours le lycan. il regardait sa compagne, pensif à ce qu'elel disait. Destin, place... Certes c'était un coup du destin que quelques personnes se soient manifestées ainsi, créant avventura, Mais une humaine aurait plus sa place parmis ses congénères plutôt qu'au milieu de prédateurs.
Il la regarda, s'attardant sur son visage, paraissant si simple, sans soucis, encore fin de la jeunessse, mais pas naïf, des courbes simples, douces, inspirant la serenité. Il eut un petit sourire avant de reprendre le machouillement (je sais ça ce dit pas mais chut ><) de sa sucrerie, avant que ces yeux ne se braquent sur l'inconnu qui se dirigeait vers eux. Le lycan l'avait repéré de loin, à son odeur imphecte, mais l'avait laisser aller, croyant qu'il ne les importunerait pas. lorsqu'il s'approcha de Nariwen, il ne le uittait pas du regard, un regard fixe, un grondement sourd s'échappant de sa gorge, un roulement continu, lugubre, alors que ses prunelles sanguines ne quittaient pas l'impudent des yeux.
Il s'apprêtait à escorter " gentiment " l'homme, mais Nari s'en chargea seule, un feulement s'échappant d'elle, ce qui surpris le lycan, et ne le cacha aucunement, ouvrant de grands yeux en direction de l'humaine, qui ne semblait pas l'être tant que ca. Une fois l'homme mis en déroute, il se figea devant la demoiselle, les mains sur les hanches.
" Oh j'ai vu bien pire et c'est aps ca qui va me choquer... Quoi que... depuis quand les humains feulent? Je suis pas vieux... mais quand même... Une chose comme ça ca se saurait..." Il sourit à l'humaine avant de se remettre à suçotter le baton de guimauve, ayant totalement oublié l'homme soul, se concentrant sur la jeune femme qui lui faisait face.
Lors de cet accrochage, je ne remarquais pas le grognement sourd de Kain, bien trop absorbée, par l'homme. Mais lui par contre remarqua tout à fait bien que ma réaction n'était pas naturel...Pour une humaine. Kain, devant la façon dont j'avais renvoyé l'homme, fut on-ne-peut-plus surpris. Il me regardais maintenant avec deux grands yeux interloqués. Puis il vint se poster devant moi, les mains sur les hanches. Je perdis quelques centimètres, comme si je me sentais un peu coupable, même si il n'y avait pas du tout de quoi avoir un tel ressentiment. Après tout, je n'avais fait que me défendre, d'une manière normale lorsque l'on me connaissait un peu. Quand il ironisa gentiment sur ce que je venais de faire, je décrochais tout de même un petit sourire timide...
"Je sais, les humains ne feulent pas... mais... Moi, je ne suis pas comme les autres. Pourtant, je te jure que je ne t'ai pas mentis, je suis une pure humaine."
*Malheureusement...* Pensais-je alors. Il était vrai que je ne m'étais jamais vraiment sentie à ma place au sein d'humains. Je préférais tant être entourée d'animaux en tous poils... Surtout les félins, c'était sur, mais les autres me plaisaient bien aussi. Je me sentais enfin comprise, moi-même, libre... Bref, vraiment dans la vie qui me convenait. Bon, ok, je pouvais accorder aux humanoïdes la musique, la danse, le chant et la photographie qui étaient mes autres passions dans la vie. Mais quand même... Les animaux dépassaient tous ça. Je souris avec tendresse, puis avoua finalement au lycan :
"Oui, je parle et je comprend la langue féline... Que veux-tu, chacun sa spécialité : toi tu es à demi-loup, par exemple, et d'autre ne font qu'un avec les éléments."
Je relevais la tête et rendis enfin un grand sourire chaleureux comme j'avais avant. Oui, je n'avais pas à m’inquiéter de quoique se soit, pour l'instant. Après tout, jusqu'à que ce fameux vampire décide de me tuer, j'allais être en paix normalement. Ou alors j'étais peut-être trop optimiste. Je me remis à marcher, en regardant de temps en temps le lycan.
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par Invité Lun 7 Nov - 14:01