Un croissant bien chaud [Aéris]

Le tintement d’une mélodie brise soudainement le silence bordé par la nuit. Un mouvement brusque sur la cadrant met un terme au vacarme, les chiffres numérique rouge projette dans l’obscurité de la chambre l’heure fatidique de 4 :00 du matin. C’est avec un soupire que je sors de la chaleur de mon lit afin de venir toucher le ciel avec mes mains. La nuit n’a pas été de tout repos avec les drôles de rêves qui s’estompent doucement de mon esprit. Étrangement, Akuma semble silencieux depuis quelques jours, tel un être endormi sa présence me sort un peu de l’esprit.

La routine du matin débute rapidement, douche, habillement, préparation du déjeuner pour ma grand-mère. Aussitôt ce dernier sur la table, j’entends son cadran annoncé son arriver, je file donc rapidement dans la boulangerie qui se trouve sous l’appartement afin d’ouvrir les fours pour les réchauffés. Il n’est pas de tout repos de travaillé dans une boulangerie, il faut se lever avant l’aube pour enfourner le plus rapidement les commandes qui partirons à la première heure du matin.

La chaleur fait son œuvre dans la cuisine et je reprends rapidement la préparation des pains, miches, sablé, croissant, bagel et j’en passe. Ma grand-mère vient me rejoindre peu de temps après la fin de son déjeuner pour m’aider avec les nombreuses tâches.
Le soleil se pointe enfin dans le ciel annonçant l’heure de l’ouverture. Ici à Marok, la ville ne semble jamais dormir, toutefois, nous avons nos clients habituels qui arrivent soit d’un bar ou soit de leur lit. J’ouvre donc les lumières en tournant l’affichette sur la porte désormais déverrouillé. Mes jours se ressemblent tous depuis mon arrivé ici et cela commence un peu à m’ennuyer, je n’ai pas encore d’ami et ne connait pas grand monde, disons que ma grand-mère m’occupe beaucoup et me garde à l’œil.

Le carillon classique de la porte se fait brusquement entendre, annonçant le début de la journée, Les clients défilent et il n’y a pas beaucoup de nouveau visage. Je remplis les présentoirs qui se vident avec des nouvelles pâtisseries ou miche de pain. Depuis quelques mois, nous offrons même un café qui fait fureur chez les personnes âgés qui skate les tables une bonne partie du matin.

Ma grand-mère est devant la caisse, elle rayon comme à son habitude, ce qui me tire un sourire sur les coins des lèvres. Il fait calme ici dans cette boutique, si calme qu’on en oublie ce qui se passe dehors. Appuyé sur la vitrine des brioches au sucre, je regarde un moment l’ambiance qui règne. Ce calme semble avoir réveillé Akuma, je sens en moi une chaleur naitre, un mélange de rage et de folie. Je porte alors une main au niveau de ma poitrine, geste qui ne manque pas au regard de ma grand-mère qui me fait signe de prendre une pause.

Prenant alors un croissant je sortis devant la boulangerie ou se trouve quelques petites tables déserte étrangement à cet heure. Prenant place je ferme les yeux un moment. ‘’Tu en n’as pas mare de cette vie tranquille ? On pourrait aller se promener un peu voir ce qui se passe dans les quartiers sombres. Ou encore, on pourrait aller courir un peu, tu as sauté ton entrainement ce matin. Si tu restes ici, tu vas devenir un arbre, tu sais avec des racines et des feuilles partout sur le visage! Non mais oh je te parle, tu sais quand il est temps de faire quelque chose? QUAND JE LE DIS! Donc bouge, fait quelque chose je m’ennui j’ai besoin de bouger beaucoup plus que cela’’

Voyant que j’ignorais complètement ces propos, je sentis quelque chose me quitter, sentiment d’un vide, sentiment de froid. Cela m’arrivait lorsque sa conscience sortait de moi afin de prendre la forme d’un chat. Chat qui se trouvait nez à nez avec moi. Assit sur la table, il me regardait de ses yeux verts émeraude. Son pelage noir et blanc était lustré et il avait les oreilles sur les coté, signe de son mauvais humeur.

Même s’il savait ce que je pensais, il attendait que je lui parle. Je voulais aussi sortir, je voulais aussi bouger, mais je devais avant tout aider ma grand-mère. Et oui, j’aimais beaucoup passer du temps avec Akuma, mais je souhaitais avoir d’autres amis. Fixant son regard j’eu un petit rire.

‘’Quoi… Akuma ne me regarde pas comme ça, tu sais bien que je dois rester ici pour aider Obaasan… Samedi j’ai congé on sortira faire quelques choses’’


Akuma poussa un miaulement roque signe de désapprobation ce qui me fit rire, je lui caressai la tête et il continua à pousser un son roque de désaccord comme s’il me prévenait qu’il allait me mordre.

Dans la ville d'Avventura, l'arrivée d'une personnalité connue au niveau national et même encore au delà avait secoué la chronique et pour cause. Aéris Castellan, la petite blonde bien connue pour ses pas de danse endiablés ainsi que son tempérament de feu avait décidé de s'y installer pour une durée indéterminée. La demoiselle avait choisi une grande demeure dans le quartier le plus chic de la ville pour pouvoir s’entraîner à loisir sans risquer de tout casser au passage, faute d'espace suffisant.

Eh voilà, dernier carton vidé. Tu aurais quand même pu nous aider un peu plus !

Cette voix qui venait de percer le silence, appartenait à l'agent d'Aéris qui la suivait où qu'elle aille, un grand homme blond qui avait presque atteint la trentaine et qui répondait au nom de Jason.

Oh ça va, j'ai pas arrêter de danser la nuit dernière par ce que MOSSIEUR Jason l'avait décidé, du coup aujourd'hui je profite de mon jour de repos !

Aéris avait répondu du tac au tac avec une moue boudeuse, semblable à celle d'un enfant contrarié après une remarque acerbe mais justifié de ses parents. Elle et son agent passaient souvent leur temps à se chamailler et cela avait souvent abouti par le passé à de grosses disputes, mais jamais Jason ne l'avait laissée tomber et ils finissaient toujours par se réconcilier. Malgré que le blondinet semblait plus âgé qu'Aéris au premier coup d’œil, c'était pourtant elle qui avait tendance à la considérer comme le petit frère qu'elle n'avait jamais eu. Après tout, si Aéris n'était pas née vampire elle serait certainement morte de vieillesse aujourd'hui et elle adorait faire remarquer à son collègue et ami qu’elle était la plus âgée des deux.

Laisse tomber... Je vais devoir y aller, j'ai des rendez vous en attente. Je peux te laisser jusqu'au lendemain sans que tu fasse tout exploser ?

Jason eut à peine le temps de finir sa phrase qu'un OVNI ressemblant étrangement à un coussin entra en collision avec son visage.

Pt'it con ,va ! Laisse moi tranquille et va profiter un peu de ta jeunesse !

Lança Aéris à son agent, simulant une fausse colère qui était vite trahie par un sourire complice envers son assistant qui lui rendit la pareil avant de prendre congé. La vampire était totalement consciente des efforts que faisaient Jason chaque jour pour elle et elle n'aurait jamais pu espérer avoir un meilleur agent que lui pour supporter sa mauvaise humeur à chaque instant.

Bien qu'Aéris avait prévu de passer sa nuit à dormir comme une marmotte, ses sens de créature de la nuit étaient en alerte. Son radio réveil affichait 4 h du matin et la belle se tortillait dans tout les sens avec en prime son estomac qui commençait à gargouiller. Ce n'était pas vraiment la soif de sang qui la maintenait éveillée. Jason, au courant de sa situation vampirique, l'approvisionnait régulièrement avec son propre sang pour que la starlette puisse rester en forme. Non, ce qui occupait l'esprit de la vampire était des images de pains au chocolat et autres croissants dorés et croustillants.

Raaaaah, soyez maudites, délicieuses viennoiseries !!!

Se levant d'un seul bond hors du lit, la blonde délurée décidait de s'habiller en quatrième vitesse pour aller faire le tour de la ville afin de combler son appétit. Ce serait l'occasion de redécouvrir la ville après toutes ces années. Qui plus est, Aéris était nettement plus à l'aise la nuit qu'en journée pour sortir dehors.

Malgré la fraîcheur de la nuit, Aéris était sortie avec sa jupe fétiche, un débardeur noir et une sorte de couverture marron attachée par un nœud autour de son cou pour se protéger des rayons du soleil si d'aventure elle ne rentrait pas avant le lever du jour. Son premier réflexe fut d'abord d'aller voir les boulangeries présentes au quartier Éléonore avant de se rendre compte avec déception qu'elles étaient toutes fermées temporairement pour cause de congés ou de travaux. Telle une ombre dans la nuit, la vampire se mouvait avec agilité et rapidité. Elle n'était pas une grande athlète mais était plutôt douée pour les activités sportives quand elle n'avait pas la flemme.

Se rendant compte qu'elle ne trouverait pas de quoi se sustenter dans le quartier où elle avait emménagée, Aéris se résignait à marcher un peu à l'aveugle en allant instinctivement vers le quartier le plus mal famée de la ville, le quartier Marok. La marche s'était déroulée sans encombre mais lui avait pris pas mal de temps, les premiers rayons du soleil commençaient à apparaître et la blonde dénoua aussitôt sa couverture pour la poser sur sa tête et ses épaules. Contrairement aux mythes et légendes, les vampires n'étaient pas réduits en poussière au moindre petit rayon de soleil mais l'astre n'en restait pas moins dangereux pour eux en cas d'exposition prolongée.

Errant dans le quartier Marok, la demoiselle finissait enfin par trouver une boulangerie ouverte. Malheureusement, elle n'était pas la première et certains clients l'avaient devancée. Prenant son mal en patience, la vampire fixait avec appétit les pains au chocolat trônant fièrement à la vue de tout les clients.

Bonjour...

Dit elle quand son tour fut venue. Afin de ne pas paraître impolie, la vampire enleva la couverture qui dissimulait encore sa tête, ce qui ne manqua pas de faire réagir certains clients qui commençaient déjà à chuchoter entre eux.

« Si je voulais être incognito c'est raté... »

Pensa elle avec une moue fatiguée.

La pause était bien terminée que je devais déjà retourner prendre la caisse. Ma grand-mère m’avait fait un signe discret de la main afin que je vienne la remplacé. Il y avait beaucoup de monde aujourd’hui et elle devait aller faire cuire une seconde fournée. Akuma me suivait en forme de chat, il prit place sur un petit coussin derrière la caisse. Visible par les clients, mais impossible de le touché. Il était une sorte de mascotte pour la boulangerie et ce rôle lui allait bien. Depuis mon arrivé, personne n’avait jamais réussi à toucher Akuma sous forme de chat, car il se dernier n’était pas assez puissant encore pour prendre une vraie forme dans le monde tangible.

La file aujourd’hui allait jusqu’à la porte et les commandes se ressemblait tous les unes après les autres, allant du croissant aux beurres, aux miches de pains. J’avais même la chance de faire quelques cafés et expresso. Une merveille cette machine ! Ma grand-mère revient alors avec une plaque pleine de brioche encore chaude, l’odeur se mélangeait dans l’air avec les autres arômes attirant encore plus de gens. Si on continuait sur cette lancé, nous allons bientôt manquer de fourniture. C’était étrange tout ce monde, comme si les autres boulangeries de la région avaient décidé de rester fermé en cette belle journée.

Akuma redressa alors la tête, les oreilles en alerte, je pouvais sentir son mélange d’émotion. Quelque chose ou quelqu’un le dérangeait étrangement. Sautant en bas de son perchoir, il vient prendre place proche de la caisse enregistreuse. Une jeune femme arriva alors devant moi afin d’être servie à son tour. Retirant alors son capuchon, les murmures se firent entendre dans la boulangerie. Son visage m’était drôlement familier et je senti le poile d’Akuma se dressé sur son corps ‘’Ne la sert pas…’’ Il semblait être encore grognon, mais pourtant c’était la première fois que je voyais cette jeune femme… Du moins, je fixais son visage, complètement perdue dans mes pensées. Akuma pour sa part la fixait avec ses yeux verts de félin remplis de haine. ‘’Ne la sert pas!’’ Il eut un son de grognement qui émergea de son corps ce qui me rappela à l’ordre.

‘’Pardon excusez mon chat il n’est pas …. De bon poile ce matin’’ Je poussai alors Akuma du revers de main et ce dernier monta sur la caisse afin d’être au niveau du visage de la jeune femme, assez loin pour ne pas qu’elle le touche mais assez proche pour lui faire peur, comme s’il allait lui sauter au visage… Chose qui ne pouvait pas vraiment faire.

‘’Donc, euh… On en était… euh’’ j’observais la caisse, je n’avais toujours pas pris la commande de la jeune femme. ‘’Ah oui votre commande!’’ Akuma siffla de nouveau et retourna entre moi et la jeune femme… et déposa une patte sur elle… Je figeai regardent alors la patte posé sur la cliente ‘’Mon chat…vous…touches… Il arrive a vous touchez… Je.. euh’’

Les murmures des gens autours semblaient porté sur le fait qu’elle était une célébrité, mais pour ma part j’étais complètement perdue de voir Akuma réussi à toucher une autre personne que moi. Qui pouvait-elle être et comment Akuma pouvais avoir assez de force…. Est-ce qu’il utilise la force de la jeune femme elle-même. J’avais l’envi de la prendre par la main et l’apporter plus loin…. Akuma eu un drôle de sourire cela ne voulait rien dire de bien…

Malgré toute la foule qui s'agglutinait autour d'elle, l'esprit d'Aéris était captivé par le petit félin qui la fixait avec méfiance en poussant des légers feulements comme pour l'intimider. Celle qui semblait être la propriétaire des lieux délogea aussitôt son animal de là où il était placé mais ce dernier monta sur une caisse pour être à la même hauteur qu'Aéris. Le regard bleu de la jeune vampire se perdait alors dans les yeux verts émeraude du félin grognon. La demoiselle consenti néanmoins à détourner son attention du chat pour répondre à la boulangère qui avait l'air plutôt embêtée par l'attitude de son compagnon à quatre pattes.

Vous en faites pas, j'ai l'habitude des animaux.

Bizarrement tout le monde semblait surpris quand le chat posa sa patte sur Aéris. Même la boulangère commençait à bégayer de surprise en voyant cela.

Bah oui, pourquoi ?

Demanda elle avec un sourcil relevé. Sans que la propriétaire de la boulangerie ait eu le temps de lui expliquer quoi que ce soit, le chat venait de sauter sauvagement au visage de la vampire et lui lacérait le visage pendant qu'Aéris se débattait dans tout les sens, bousculant au passage quelques clients. Arrivant enfin à se défaire de l'étreinte du félin, Aéris le tenait à présent par la peau du cou.

Vilain minou !!

Dit elle simplement au chat tout penaud qui avait un air curieusement expressif pour un simple animal. Les gens commençaient à s'attrouper autour de la danseuse pour voir si elle n'avait pas trop de bobo, notamment une vieille dame qui sorti des pansements de son gros sac pour les tendre à la blonde.

Merci bien.. Il a encore fallu que je m'esquinte.

Elle se décidait enfin à relâcher le petit fauve par terre qui poussa un dernier feulement avant de s'écarter. Sans prêter d'avantage attention à son agresseur poilu, la demoiselle rejeta de nouveau son dévolu sur la jeune boulangère qui semblait attendre sa commande.

Je me présente, je m'appelle Aéris Castellan et je suis nouvelle dans le quartier.

Rien qu'à l'annonce de son nom, les autres clients commençaient à chuchoter entre eux tout en fixant la blonde. Ce nom ne leur était clairement pas inconnu et en quelques secondes la vampire se mit à crouler sous les demandes d’autographe.

Héhé, ce serait avec plaisir mais je vais d'abord passer commande si vous permettez, je suis morte de faim.

Faisant un clin d’œil complice aux autres clients qui la regardaient avec des étoiles dans les yeux, Aéris se décida à dire à ce qu'elle désirait manger avant que les employés perdent patience.

Alors, je voudrais 5 pains au chocolat et 5 croissants s'il vous plaît.

Elle en mangerait sûrement deux et demi pendant la journée et donnerait le reste à Jason pour le remercier de son aide pour l'emménagement. Attendant que la jolie boulangère prenne en compte sa demande, la vampire patientait en fredonnant une chanson.

Depuis ma rencontre avec Akuma, j’avais été la seule à pouvoir lui touché sous la forme de chat. J’avais longtemps discuté avec lui de ce contacte, de ce lien qu’on avait. C’est drôle, en voyant sa petite pattes poilu venir se déposé sur la main de la cliente. Les souvenirs de cette conversation reviennent dans mon esprit. Lorsque je lui avais posé la question, si d’autre personne pouvait le touché, il avait simplement eu un petit sourire avec un drôle de regard. Comme s’il me réservait une surprise ou s’il cachait volontairement la vérité.  

La cliente ne compris pas l’état d’esprit dans lequel je me trouvais au moment même où le chat vient la touché. Est-ce que d’autre personne, le pouvait? Si oui comment et pourquoi. Tant de question et avant même que je ne puisse ouvrir la bouche pour demander à Akuma de reculer, ce dernier bondit de tout son être pour venir lacérer le visage de la cliente. La jeune femme eut un mouvement de recule sous l’impact violent du chat en colère sur son visage qui se donnait à cœur joie. Son mouvement fut intérompu lorsque la femme pris le chat par le coup le tirant rapidement de son visage pour venir me porter le chat. Son visage était recouvert de trace des griffes d’Akuma et fixant le visage de la jeune femme, d’un mouvement presque de panique je pris Akuma pour le garder contre moi, le serrant pour ne pas qu’il s’enfuit. ‘’Tu me fais mal… Je vais manquer d’air… Tu es fâché je le sens’’ Un regard sombre en direction de mon chat ‘’On va en reparler ne te sauve pas très loin’’ Libérant l’animal, ce dernier pris rapidement la fuite sous la table pour disparaitre de la vue de tous et revenir en moi. Je pouvais sentir sa colère.

Les clients avaient eu un mouvement de recule devant cette attaque complètement imprévu, le silence régnait jusqu’au parole de la jeune femme qui commandait comme si rien ne c’était produit. Cela fit revenir les murmures des autres clients.

‘’Je suis terriblement désolé pour ce que Akuma a fait.. Habituellement il ne… je’’ Je passai une main nerveuse dans mes cheveux avant de rectifier ma voix ‘’Donc.. C’est normale que la maison vous offres votre commande… pour dédommagement..’’ Je ne pouvais détourner mes yeux de son visage. ‘’5 pains au chocolat … et 5 croissants, parfait je vous emballe cela’’ sans plus attendre, je mis la précieuse commande dans un sac de papier brun, le tout bien emballé pour ne pas détruire les petits pains au chocolat. Et revient en direction de la cliente, toutefois je fis le tour du comptoir pour venir lui remettre en main propre.

‘’Laissez-moi également vous nettoyez un peu ces griffures sur votre visage, question qu’il n’y est pas d’infection’’ d’une main, je dirigeai la cliente dans l’arrière-boutique. ‘’Encore une fois je suis vraiment désolé de ce qui sait passé… Il n’aime pas vraiment les gens en particulier mais habituellement disons qu’il est… intouchable?’’

Ayant presque, poussé la cliente dans l’arrière-boutique ne lui laissant pas vraiment le choix de partir, je l’observais de la tête aux pieds un moment avant d’aller prendre la trousse de premier soin. ‘’Je me nomme Sayuri au fait, les autres clients semblaient tous vous connaitre, c’est vrai que vous me dites quelque chose mais avec toute cette scène j’ai perdu votre nom pardon, vous êtes une danseuse je me trompe ?’’

Je sentis de nouveau la colère d’Akuma en moi, c’était étrange ces réactions, comme s’il se méfiait de cette jeune femme.

Malgré la déconvenue de tout à l'heure, le visage d'Aéris s'illumina comme une enfant le jour de Noël en entendant que la boulangère lui faisait cadeau des croissants pour le dédommagement.

« Je devrais me faire griffer plus souvent héhé. Les viennoiseries gratuites sont toujours les meilleures. »

Pensa elle avec un brin de malice. A peine le temps de remercier la boulangère, que cette dernière l'embarqua de force dans l'arrière boutique à l’abri des regards. Pendant que la jeune femme lui prodiguait les premiers soins, Aéris souriait avec embarras sans vraiment savoir comment réagir à la situation actuelle.

Oui je m'appelle Aéris et je suis bien danseuse. Vous m'avez peut être déjà vue à la télé haha. Et vous, vous vous appelez comment ?

Après avoir réfléchi à ce que la boulangère lui avait dit tout à l'heure, la vampire repensait au compagnon à quatre pattes de son interlocutrice.

Votre chat s'appelle Akuma ? Il a l'air d'avoir un sacré caractère, mon visage s'en souviendra longtemps.

Aéris fit un petit clin d’œil complice à sa soignante improvisée avant de piocher avec gourmandise dans le petit sachet contenant les précieuses friandises. A peine la demoiselle eut elle croqué dans le pain au chocolat, qu'une multitude de saveurs vinrent chatouiller ses papilles.

Mais c'est trop bon ! Vous êtes douée, j'avais jamais mangé de pain au chocolat aussi savoureux.

Aéris continuait de croquer avidement dans le pain au chocolat et le finit en très peu de temps. Une idée de génie venait de lui traverser l'esprit et elle espérait que la jeune humaine adhérerait à cela.

Çà vous dirait de devenir ma boulangère personnelle ? Je suis prête à vous payer une fortune pour que vous passiez chez moi tout les matins pour me livrer vos viennoiseries !

La vampire commençait à se montrer insistante avec sa proposition mais une fois qu'elle avait quelque chose en tête c'était dur de la faire renoncer.

Le soleil brillait dans le ciel, pénétrant par la vitrine du magasin bondé de gens. L’odeur des muffins et des brioches flottaient partout dans le quartier et attirait les curieux. La boulangerie n’était pas ouverte depuis longtemps et beaucoup de gens ignorait encore son existence.  Ma famille avait toujours eu des boulangeries, mais depuis que ma grand-mère avait quitté le Japon sans vraiment m’expliquer pourquoi, mes parents avaient changé d’orientation. J’étais bien heureuse, malgré mon départ de ma patrie, de revenir dans mes racines. Ne me demander pas si je compte faire ma vie dans cette boulangerie, oh non j’ai beaucoup plus de projet et je tiens également à aider Akuma à réaliser les siens.

Cependant, plus le temps passe, plus je me demande si Akuma joue vraiment franc jeu avec moi. Il me surprend de plus en plus chaque jour comme aujourd’hui. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi la cliente à réussi à toucher l’animal.

La boite de soin sur l’étagère, j’observais un moment le beau visage de la jeune blonde. Les marques laissés par Akuma ne semblait pas profonde et semblait déjà vouloir disparaitre de la chaire blanche. Ce qui me fit pousser un soupir de soulagement. Bien évidemment, l’accusé ne répondrait pas à aucune question sans la présence de son avocat.

Prenant alors un bout de coton avec un peu de produit, je désinfectai doucement les blessures de la jeune femme, surveillent chaque partie de son visage pour m’assurer qu’il n’y avait rien de grave. «Je me nomme Sayuri, enchanté de faire votre connaissance, même si ce n’est pas l’une des meilleurs façon !» Je ne pouvais retenir un petit rire amusé, oui le moment était grave, mais plutôt amusant à la fois.

Les paroles de la cliente me fit rire, je ne pouvais m’empêcher de revoir la scène dans mon esprit, Akuma allait avoir un sacré sermon et une bonne conséquence ! Parfois, j’avais l’impression de devoir jouer le rôle de sa mère, lui qui n’écoutait personne et qui semblait toujours avoir une salle idée derrière la tête. Une fois le visage propre de la jeune femme, je remis le tout dans la boite de soin pour la laisser sur l’étagère. Me tournant alors dans la direction de la blonde je fus surprise par sa demande. «Euh, C’est sûr que nous offrons se service, il est possible de faire livrer une commande chez vous à la même heure» L’idée était intéressante, toutefois je sentie Akuma en désaccord ce qui me fit avoir un petit sourire en coin « Je vais me faire un plaisir de venir moi-même vous livrez chez matin» Bien fais pour toi chaton, j’allais percer à jour ce petit secret que tu ne souhaites pas dire.

Prenant alors une feuille du menu que je donnai à la cliente «Voici tout ce qu’on fait ici, vous avez juste à cocher ce que vous souhaitez dans votre commande et comment vous souhaitez payé en plus de l’heure de livraison» Akuma sortie de moi pour apparaitre à mes pieds, il poussa un petit miaulement qui me fit regarder en bas. «Fait gaffe Akuma si tu lui fais encore mal tu vas dormir sous la pluie» La queue sombre de l’animal frappait l’air autour de lui et il s’éloigna un peu par peur d’avoir un coup de pied, ce qui me fit rire de nouveau. Mes yeux quittèrent le félin pour regarder le visage de la jeune blonde. «Il risque de venir avec moi sur mes livraisons, ce chat est comme mon ombre toujours proche de moi» Cette livraison allait probablement me donner la chance de comprendre pourquoi cette jeune femme, célèbre, arrivait à toucher au démon qu’était Akuma.

Un peu comme une enfant, Aéris ne pouvait se retenir de faire une légère grimace quand le coton imbibé d'alcool venait désinfecter ses plaies. Cela faisait bien longtemps que la vampire n'avait pas été soignée de la sorte par quelqu'un, cela lui rappelait ses souvenirs d'enfance quand sa mère s'occupait d'elle après l'avoir grondée de s'être encore blessée. Plusieurs décennies s'étaient écoulées depuis sa mort et pourtant la douleur de sa perte était encore bien présente malgré les années.

De peur de se mettre à pleurer devant une inconnue, Aéris se força à penser à autre chose en entendant la boulangère répondre à ses questions. Cette femme répondait donc au nom de Sayuri ? Très beau nom qui laissait deviner sans trop de mal ses origines asiatiques. Durant ses tournées à travers le monde, la blonde avait eu l'occasion de se rendre à quelques reprises sur l’île du soleil levant et cela faisait partie de ses plus beaux souvenirs.

Très bien alors ! Je risque de pas mal vous solliciter je suis du genre à avoir un appétit d'ogre au p'tit dej !

S'exclama joyeusement la danseuse tout en essayant de moins se perdre dans ses pensées. Elle était décidément bien rêveuse aujourd'hui. Les rayons du soleil qui passaient à travers la fenêtre avaient tendance à irriter sa peau mais rien de dangereux non plus, elle devrait juste penser à bien se couvrir en repartant.

Avec un regard curieux, la belle vampire s’était mise à lire la feuille que la boulangère venait de lui offrir pour noter ses commandes. Aéris ne pouvait s'empêcher d'être impressionnée par le nombre de choix différents, cette boulangerie avait beau ne pas être spécialement grande, elle avait une variété qui n'avait rien à envier aux autres commerces du quartier. Elle demanda poliment un stylo à la gérante avant de commencer à noter ce qu'elle voulait pour enfin redonner la fiche à Sayuri.

Je voudrais ça, ça, ça et puis aussi ça s'il vous plaît !

Aéris arborait un grand sourire niais qui était totalement en contraste avec son âge très avancé en comparaison des humains. La vampire était loin de se douter qu'une telle demande allait augmenter la charge de travail de la boulangère de manière conséquente mais la commande comprenait également les envies de viennoiseries de Jason et du reste de ses collègues de travail que la danseuse savait très gourmands. La blonde avait beau être égoïste par moment, elle se serait mal vue engloutir une telle quantité de nourriture chaque matin.

Avec tout ça je pense qu'on est bon et oui bien sur n'hésitez pas à venir avec votre chat, je suis pas du genre rancunière donc je n'y verrais pas d'inconvénients.

Dit elle tout en regardant de manière candide le compagnon poilu de la boulangère, qui quant à lui, fixait Aéris d'un œil mauvais tout en gardant une distance de sécurité entre eux. Etant démunie face à un tel rejet, la danseuse haussa simplement les épaules en se disant qu'elle ne s'en ferait jamais un ami. C'était d'ailleurs étrange, d'habitude la blonde délurée s'entendait sans problème avec les animaux mais celui ci dégageait quelque chose qui laissait penser qu'il n'était pas qu'un simple chat ordinaire.