Même s’il avait un vague souvenir de ce que pouvait signifier être surpris, le darkness n’était plus en mesure de le démontrer. Au lieu de cela, il avait penché légèrement la tête sur le côté, après avoir constaté ce qui semblait être pour lui, une erreur monumentale de la part du vampire. Protéger les plus faibles aux dépends de sa propre vie ? Cet homme suivait exactement le concept d’idées fondé par le Cercle, mais avec une détermination affligeante. Un soldat peut aisément se faire remplacer par un autre l’instant d’après, mais la mort d’un représentant avait un tout autre impact. Le regard tourné vers la blessure de son ennemi, il avait constaté que le bras de Néro ne semblait plus aussi réceptif. Ainsi Alastor avait frappé fort sans même l’espérer. Son arme menaçait toujours de tirer sur la cible devant lui, à savoir que si le canidé était pour esquiver les balles, c’était Alex qui allait encaisser.
L’homme dépourvu d’émotion n’avait pas répliqué aux dires du représentant. Il prenait le temps de régler un problème plus urgent. De toute manière, Iudas espérait que son adversaire ait réussi lui-même à comprendre qu’il était inutile de discuter sur ce qu’il avait fait mention. Lui ? Dangereux ? Pas comme il le voudrait, mais avec un peu de patience cela pourrait changer très bientôt. Le décourager en massacrant des hommes qui se cache sous son aile ? Jamais cela n’avait été son intention : Il voulait les tuer dès le départ. Cependant la prise d’otages avait semblé la meilleure option pour se tirer d’un combat qu’il n’était pas en mesure d’emporter. Ce soldat avait joué son rôle à la perfection. De par sa faiblesse, il est devenu un bouclier pour le darkness, qui s’en sert pour dissuader le vampire de faire quelque chose de stupide. Mais son petit manège touchait à son terme au moment où cet individu avait décidé de lui foncer tête baissée pour l’arrêter.
Alastor n’avait plus aucune raison d’attendre.
Il savait où frapper et n’aurait pas une deuxième chance de le faire. À son tour, l’être de ténèbres avait bondit vers l’avant en direction de son assaillant, mais s’était décalé de manière à ce que son épaule gauche vint en contacte avec le côté droit du vampire. Néro n’avait pas eu l’occasion de l’attraper, car son bras blessé ne pu faire obstacle à la masse sur lequel il avait rebondit sans trop déséquilibrer Iudas. Aussitôt qu’il avait eu le champs libre, le canon pointé vers sa cible, les tirs avaient commencés et les balles étaient parties se loger dans le corps du soldat, mort peu de temps par la suite. Son compagnon poussa un hurlement à la fois de frayeur et de colère. Le darkness savait que son être tentait de s’alimenter de sentiments négatifs tels que ceux qu’il ressentait chez ce pauvre homme et malgré les risques qu’il pouvait encourir, savait aussi qu’il ne pourrait certainement pas s’en sortir sans cela. Un tel pouvoir pouvait très bien le tuer. Le meurtrier avait donc décider d’assimiler toute la douleur de cette victime pour s’approprier le moyen de sortir. Pour la première fois depuis qu’il était revenu chez les vivants, un sentiment nouveau s’était emparé de lui. En fait, il avait lui-même décidé quel sentiment prendrai le dessus sur sa raison : La peur. Cet homme savait que sous l’effet de la peur, une poussé d’adrénaline lui permettrait de courir plus vite qu’il ne le pourrait en temps normale. De plus, sans une source de lumière pour l’affaiblir, jamais il n’aurait une meilleur occasion pour sortir le plus rapidement possible. Il lui était impossible par contre de prédire les effets de ce pouvoir et le contre-coup par la suite.
Son corps avait froid et tremblait légèrement, son esprit était embrumé et n’arrivait plus à prendre des décisions rationnelles. Mais sa vigilance et ses réflexes avaient atteint un seuil qu’il lui serait impossible dans son état initial et un simple mouvement de la part de l’inconnu devant lui le fit sursauter. La présence du vampire à ses côtés lui glaçait le dos, alors qu’il avait le regard posé sur l’arme pointée vers lui, portée par un homme emplie d’une haine sans limite. L’effet que le darkness attendait s’était enfin manifesté dans sa tête sous forme d’un avertissement.
«
Fuir ! Fuir ! Fuir ! Ils vont me tuer ! Je dois fuir ou je vais mourir ! Je dois partir maintenant ! MAINTENANT !!! »
Les tirs avaient commencés, mais il était trop tard. Personne fut en mesure de suivre des yeux le darkness, alors qu’il avait disparu dans l’un des tunnels...Personne excepté peut-être Néro, qui aurait été en mesure de voir quelque chose de sombre se promener sur les murs.
Une ombre valsait dans la grotte à une incroyable vitesse et dans le plus grand silence. Cette sombre manifestation avait un cœur qui semblait frôler la crise cardiaque au quart de seconde et au moment qu’elle était pour se faire trouver, un froid aussi mordant que le plus cruelle des hivers venait l’avertir du danger. Longuement elle cherchait un moyen de s’échapper de ce labyrinthe, elle avait peur d’y rester coincée, piégée toute sa vie. Après maintes et maintes tentatives...Enfin ! Elle pouvait voir le ciel étoilé au bout du chemin, mais aussi des soldats qui gardait la sortie. Pris de panique, elle avait le choix entre retourné dans la grotte ou bien tenter de foncer sans s’arrêter. Morte de trouille, le cœur sur le point de lâcher, c’est avec une bourrasque de vent derrière qu’elle fila droit vers eux.
Un bruit sourd vint mettre en alerte les éclaireurs, mais jamais ils n’auraient pu s’attendre à un vent si violent en provenance du tunnel, qu’ils n’eurent d’autre choix que de se couvrir le visage. Leurs armes prêtes, ils restèrent vigilants pendant plusieurs minutes, mais plus rien ne s’était produit depuis.
Bien plus loin qu’elle ne l’aurait cru, l’ombre s’était détachée des murs de la caverne pour rejoindre la verdure au sol, au beau milieu des bois. La douleur à sa poitrine (ou du moins ce qu’elle pensait être sa poitrine), était si intense que produire le moindre son lui était impossible. Un corps s’était manifesté à travers elle, tout comme si quelqu’un sortait de sous l’eau pour rejoindre la surface, tandis que sa conscience retournait dans cette enveloppe charnelle. Le corps était si froid que même les vampires en seraient surpris et il tremblait terriblement tandis qu’il n’y avait pas un seul tissu sur sa peau. Alastor s’était recroquevillé sur lui-même, alors qu’il tentait vainement de garder le peu de chaleur qui lui restait et d’énormes nuage blanc sortait d’entre ses lèvres toutes mauves. Son cœur lui faisait atrocement mal, tout comme l’ombre avant lui, il n’arrivait pas à hurler sa douleur. La peur de mourir était toujours présente dans ses yeux et ce qu’il craignait était arrivé. Il n’avait plus de force dans ses membres, qui s’étaient laissés tombés lourdement sur le sol. Son cœur avait cessé de battre et les ténèbres avaient pris possession de sa vue. Plus rien ne subsistait autre que le silence.
La lune était la seule témoin à une mort aussi douloureuse, mais le plus surprenant, c’est qu’elle n’arrivait à produire une ombre sur le corps en question. Celle-ci s’était de nouveau détaché de son possesseur pour se manifestée sous la forme d’un sosie parfait, qui regardait la victime au sol sans démontrer la moindre émotion. Ce n’est que plusieurs instants plus tard que celui-ci poussa un soupir en donnant comme remarque :
« Très impressionnant, mais impose un stress beaucoup trop dangereux pour un corps de mortel. C’était la première et dernière fois que je pourrai l’utiliser à un tel degré de puissance. Au moins, je suis au courant maintenant. » Il se pencha sur le corps sans vie pour remarquer des changements physiques sur tout l’ensemble. « Jamais ma peau fut aussi blanche...Aussi froide que la glace. Un miracle, même pour un darkness, d’avoir pu se rendre aussi loin avant de mourir. Malgré tout, plusieurs veines ont éclatés par-ci et là. Le flux sanguin était devenu trop instable. Que le cœur n’est pas explosé est un véritable mystère. Avec de telles changements si soudains, je doute que le cerveau ait été épargné. Tant que les fonctions principales fonctionne sa vaut la peine de le faire. J’espère seulement ne pas me retrouver légume. Les muscles se sont tellement resserré autour de mes os que ma jambe droite semble disloquée et mon épaule gauche brisé. Cela risque de poser problème. Je peux faire à nouveau battre le cœur, relaxer les tissus musculaires, remettre le cerveau en marche et préserver le corps le temps de le rafistoler, mais je ne peux rien pour les os. Il va me falloir un vrai médecin pour ça. »
Le bruit d’un hélicoptère se faisaient entendre au loin et par simple curiosité il avait jeté un regard en direction de la caverne. Alastor eu une pensée pour ses compagnons peut-être encore là-bas, mais sans plus. Il avait déjà oublié ce que c’était d’avoir peur pour les autres ou même inquiet. Il les reverra s’ils sont encore en vie après cette nuit, sinon il devrai faire affaire avec d’autres. Pour le moment toutefois...
« Trois semaines est nécessaire me réanimer et je ne sais combien de temps pour trouver quelqu’un avec l’équipement médical par la suite. Peut-être que Bran saurait retrouver mon corps avant le Cercle ? Sinon rien ne presse... Je suis patient. »
Il posa l’une de ses mains sur le cadavre gelé, pour ensuite être aspiré à l’intérieur. Les yeux du décédé étaient devenus complétement noir et toutes les veines sur son corps prirent la même couleur. Dorénavant, seul le temps lui faisait obstacle à son réveil et à la continuité de ses projets.