Dans l'antre sombre d'une torturée... ( Pv: Fish)

Down to Gorky Park
Listening to the wind of
change
An August summer night

Soldiers passing by
Listening to the wind of
change...

Prudence hochait la tête en rythme. Autour d'elle, de grands posters sombres semblaient la regarder. Elle laissa rouler sa tête en arrière, laissant les larmes roulant sur ses joues. Scorpions, un groupe dont les paroles lui vrillaient le coeur. Elle tremblait, secouée de violents spasmes.

Did you ever think
That we could be so close,
like brothers
The future's in the air

I can feel it everywhere
Blowing with the wind of
change

Un gémissement s'échappa deses lèvres, alors que le chanteur continuait de chanter. Assise dans son grand fauteuil de cuir noir, son blouson, noir lui aussi, et sa jupe à volants mauve, on ne la voyait que grâce à son collant à rayures jaunes. La tête renversée en arrière, elle laissait les larmes rouler dans ses cheveux, le volume au maximum. Elle tremblait. Dans les rares moments de silence, elle entrevoyait des flashes violents et sanglants qui lui donnaient la nausée. Mais Klaus [Meine] reprenait la parole, et chassait tous ces instants dûs au traumatisme de son enfance. Jamais aucun groupe ne l'avait autant fait vivre que Scorpions.

Down to Gorky Park
Listening to the wind of
change
Take me to the magic of
the moment
On a glory night
Where the children of
tomorrow share their dreams

Where the children of
tomorrow dream away
in the wind of change


A y réfléchir, Prudence n'vait jamais rien connu d'autre que la musique. Elle n'avait jamais vu un film, jamais parlé avec des gens de son âge. Elle lisait parfois, des livres simples, le casque toujours sur les oreilles. Elle n'avait pas entendu le son d'une voix depuis bientôt 10 ans. Les seules personnes avec lesquelles elle parlait étaient ses parents, sa tante Gloria, la soeur de son père, sa cousine Constance, qui elle s'enfermait dans le dessin et la famille de sa mère. Pratiquement toute la ville ignorait son existence, des rumeurs couraient à son sujet. Personne ne savait vraiment si Prudence Memphis existait vraiment, ou si l'union d'un vampire et d'une lycanne n'était qu'une légende.

The wind of change
Blows straight into the
face of time
Like a stormwind that
will ring the freedom bell
For peace of mind

La fin de la chanson ... Quelques secondes de blanc, le temps de la transition entre the Wind of Change et No One Like You . Ce laps de temps suffit à ramener des images immensément désagréables à l'esprit de la jeune fille. Elle se redressa, droite, d'un bond, ses belles boucles blondes volant autour de son visage.

*Du sang... Un tête séparée du corps... Du sang... Un bras couvert de bleus, un regard suppliant ... *

-Noooooooon ! hurle-t-elle. Un cri déchirant. Elle sait que personne ne viendra. Personne ne peut l'aider. Personne ne peut faire cesser ça, cette torture.

Elle tremblait de tous ses membres, les larmes roulaient sur ses joues, alors que les premières notes de No One Like You retentissaient.

Girl, it's been a long time that we've been apart
Much too long for a man who needs love
I miss you since I've been away
Babe, it wasn't easy to leave you alone
It's getting harder each time that I go
If I had the choice, I would stay

Elle se recroquevilla sur le fauteuil en pleurant, ses lèvres articulant les paroles comme un croyant articulerait une prière. Les images s'éloignaient, le vide se faisait à nouveau dans sa tête.

There's no one like you
I can't wait for the nights with you
I imagine the things we'll do
I just wanna be loved by you

No one like you
I can't wait for the nights with you
I imagine the things we'll do
I just wanna be loved by you


Quelqu'un approchait. Elle ne l'entendait certes pas, mais elle le sentait. Néanmoins, elle resta blottie dans le fauteuil, en pleurant.

Girl, there are really no words strong enough
To describe all my longing for love
I don't want my feelings restrained.
Ooh Babe, I just need you like never before
Just imagine you'd come through this door
You'd take all my sorrow away.

Girl, there are really no words strong enough
To describe all my longing for love
I don't want my feelings restrained.
Ooh Babe, I just need you like never before
Just imagine you'd come through this door
You'd take all my sorrow away.

Prudence leva ses yeux brillants de larmes vers l'inconnu qui
s'approchait d'elle. Elle le vit parler, sans entendre d'autre son que
la voix du chanteur. Depuis 8 ans qu'elle n'entendait plus les voix des
gens, elle avait appris à lire sur leurs lèvres, comme un sourd.

-Lady Prudence ?-

There's no one like you
I can't wait for the nights with you
I imagine the things we'll do
I just wanna be loved by you

No one like you
I can't wait for the nights with you
I imagine the things we'll do
I just wanna be loved by you

Il approcha sa main du bouton Off du lecteur de la jeune fille. Elle se mit à paniquer, ses yeux se remplissant à nouveau de larmes.

-Vous n'allez pas bien demoiselle ?- demanda l'homme, les sourcils froncés, en récupérant les larmes qui coulaient des yeux de Prudence.


-Non ! Non !! S'il-vous-plaît, NON ! cria-t-elle.

Des flashes reprirent possession de son esprit, tournoyant devant ses yeux, la coupant du monde extérieur. Elle revoyait la scène de ses cauchemars, comment elle avait arraché la tête de l'homme, comment...
Elle se remit à hurler, pleurant, frappant le fauteuil de toutes ces forces.

*Que ça s'arrête... Arrêtez ça, cette torture, jvous en prie arrêtez ça ! * suppliait-elle. Qui, elle ne le savait même pas. Mais s'il y avait quelqu'un, où que ce soit, pour entendre sa prière, il ne pouvait la laisser ainsi .

Son poing fermé, en venant frapper dans le cuir du siège, heurta le casque, qu'elle avait toujours sur les oreilles, pour atterrir sur son Ipod. Un éclair de lucidité traversa son esprit embrumé; son pouce, tremblant, appuya sur le bouton On. Aussitôt, la chanson reprit, et elle relâcha d'un coup toute la douleur qu'elle ressentait dans un flot de larmes. Elle ne sanglotait plus, et ses lèvres formaient à nouveau les phrases de la chanson .

There's no one like you
I can't wait for the nights with you
I imagine the things we'll do
I just wanna be loved by you.

No one like you
I can't wait for the nights with you
I just imagine the things we'll do
I just wanna be loved by you.
There's no one like you!


Elle leva un regard timide et mouillé sur l'homme qui lui faisait face. Il avait les yeux écarquillés, et semblait gêné, et très surpris. Elle risqua une phrase.

-Que... Que faites-vous là ? Qui êtes-vous ?

C'était lui qui lui avait éteint la musique, réalisa-t-elle. Lui qui lui avait rappelé tant de mauvaises choses!

-Pourquoi avez-vous fait ça ?! qu'est-ce qui vous a pris ?! Êtes vous un sadique, un fou ?! s'énerva-t-elle, en se redressant sur elle-même.

Parler sans entendre sa propre voix était une expérience étrange, mais elle avait appris à doser le volume. Elle ne s'était jamais entendue parler; sinon, elle aurait entendu que sa voix pouvait faire des choses extraordinaires. Elle pouvait chanter tous types de chansons, du blues au rock, de la pop à la variété en passant par le rap et la techno. Elle couvrait plusieurs octaves, pouvant ainsi chanter du Mika et descendre dans des notes facilement 5 octaves en dessous. Et, quand elle parlait, elle avait une voix splendide, mélodieuse et veloutée, une voix à rendre jaloux les oiseaux et pâlir les cantatrices.
Mais elle n'entendait rien de tout cela. Aucune autre voix que celles connues dans le monde. Elle se satisfaisait de ce que faisaient les autres, sans essayer elle-même. D'un autre côté, comment aurait-elle pu savoir qu'elle était douée pour quelque chose; sa vie n'était qu'isolement, sang et dépendance...

You get a shiver in the dark
It's raining in the park but meantime
South of the river you stop and you hold everything
A band is blowing Dixie double four time
You feel alright when you hear that music ring

Prudence sentit la main puissante de l'homme la repousser dans le fauteuil. Encore étourdie par les horreurs qu'elle avait revues, elle tomba lentement sous la pression, toujours en fusillant l'homme. Il soutint son regard, mêlé d'incompréhension, de colère et de surprise, avant de prendre la parole.

-Qui je suis ? J'habite dans la
chambre d'à coté depuis quelques jours maintenant, et je suis comme
toi. Pourquoi j'ai fait ça ? Simplement car tu as commencé à crier
comme une folle alors je suis venu voir ce qu'il se passé !! Et non je
ne suis pas fou c'est toi qui est complètement malade d'écouter la
musique aussi fort et de me gueuler dans les oreilles alors que je suis
entrain de venir voir si tout va bien !!!-

Prudence eut un petit sourire, mi-méprisant mi-dédaigneux pour cet homme qui emménageait chez elle sans la connaître. Il se posait cette question, mais quel Oublié était-il pour ne pas le savoir ? Elle n'écoutait pas la musique "si fort" comme il le disait, elle la faisait pénétrer en elle, elle la vivait. Et lui, il la sortait ainsi de sa bulle ?! Et il s'étonnait en plus de la mettre en colère ?

You step inside but you don't see too many faces
Coming in out of the rain to hear the jazz go down
Competition and other places
About the horns can blowing that sound
Way on down south way on down south London town

Elle vit l'homme chercher quelque chose du regard, sans doute, comme bien d'autres gens avant lui, un quelconque instrument. Il n'en trouverai pas. Elle n'entendait rien d'autre que son casque, et quel intêret à jouer de la musique si on ne s'entend pas? Quelques instants plus tard, il reposa son regard rougeoyant sur la jeune femme pour lui lancer:

-Et on peut savoir pourquoi tu t'es mis à gueuler tout à coup ?-

Elle ricana pour cacher sa gêne et sa crainte vis-à-vis des flashes qui emplissaient son esprit.

-Tu veux dire que tu emménages chez moi sans...

You check out Guitar George he knows all the chords
Mind he's strictly rhythm he doesn't want to make it cry or sing
And then an old guitar is all he can afford
When he gets up under the lights to play his thing

Elle frissonna sous les paroles des Dire Straits, et reprit.

-... sans savoir pourquoi on ne me voit jamais, pourquoi je vis isolée, pourquoi tout le monde ignore mon existence ?!

Elle releva ses longs cheveux blonds et les relâcha pour qu'ils tombent dans son dos, et se redressa face à l'homme qui l'avait "agressée", les yeux brillants de colère et de peine.

- Si vous voulez vraiment savoir, puisque je me doute bien que vous ne me lâcherez pas avant que je vous le dise, des flashes me reviennent de ma première capture...

Son regard se perdit dans le vague tandis que, pour la première fois de sa vie, elle faisait remonter des souvenirs affreux dans son esprit. Ses yeux se remplirent à nouveaux de larmes, mais les images ne restèrent pas longtemps, la musique chassant ces souvenirs affreux. Elle sourit de nouveau à l'homme, bien que toute tremblante.

And Harry doesn't mind if he doesn't make the scene
He's got a daytime job he's doing alright
He can play honky tank like anything
Saving it up for Friday night
With the Sultans with the Sultans of Swing

-Sans la musique, je suis totalement perdue ! Les images reviennent et ... et ...

Elle fondit en larmes, et se blottit dans le fauteuil noir, augmentant le volume de la musique.

-Tu veux dire que tu emménages chez moi sans...

Il regardait la jeune femme en face de lui, elle c'était rebellée, elle venait de se lever devant lui et était entrain de lui parler, Fisher était entrain de plisser les yeux, et la regarder. Il était entrain de l'écouter sans dire un mot, il voulait savoir ce qu'il ne savait pas, ou ce qu'il n'avait pas encore fait.

-... sans savoir pourquoi on ne me voit jamais, pourquoi je vis isolée, pourquoi tout le monde ignore mon existence ?!

Elle venait de se levé pour le toisé du regard. L'Oublié restant assis sur l'accoudoir du fauteuil, il la laissa faire en écoutant la suite. Il en effet il ne savait pas pourquoi elle restait enfermée dans cette chambre, ou plutôt, il ne connaissait pas les réel raison pour qu'elle s'assourdisse à rester comme ça enfermée dans cette chambre prisonnière de la musique.

- Si vous voulez vraiment savoir, puisque je me doute bien que vous ne me lâcherez pas avant que je vous le dise, des flashes me reviennent de ma première capture...

C'était donc ça...des Flashes de sa première chasse. Pensait elle vraiment l'oublier en restant enfermer dans sa chambre à écouter de la musique et à ne penser à rien d'autre quand elle celle-ci s'éteint. Mais qu'était elle entrain de faire, gâcher sa vie part stupidité pur et simple, et renier ce qu'elle est. Tout le monde les appels monstres, Oubliés, créatures immondes et abjectes, et voyant la gamine en face de lui, il se rendait compte qu'elle était entrain de se faire souffrir toute seul.

-Sans la musique, je suis totalement perdue ! Les images reviennent et ... et ...

Elle venait de retomber dans son fauteuil pour pleurer de nouveau. Fisherandrield ne savait pas que faire. Ou plutôt, si il le savait et la rage était entrain de monter dans ses veines. Il devait se calmer mais il ne le pouvait pas, il ne pouvais lui crier toute sa colère sans trouver avant ça les mots à lui dire.

Venant baisser la tête pour regarder la jeune femme entrain de pleurer, il était entrain de réfléchir, comment pouvait il l'aider à sortir de son cauchemar. Un cauchemar c'est quand on est entrain de dormir, de rêver, c'est à ce moment là que les pensées reviennent. Il devait donc la réveiller. Mais comment réveiller une personne comme elle qui n'écoute rien, et qui ne l'entendrais probablement pas si il devait lui parler. Ça y est, il avait trouver. Certainement qu'elle le détesterait après ça, mais c'était la seul solution qu'il avait. Tant pis, il devait au moins essayer.

Venant encore une fois éteindre la musique de Prudence, il voyait parfaitement le regard ahurie qu'elle était entrain de lui jeter comme si il était fou. Comme si il n'avait rien compris à ce qu'elle venait de lui dire. Et pourtant, il avait parfaitement compris, et voyait très bien ce qu'il faisait. Venant la regarder avec les larmes aux yeux, et complètement perdue et déboussolée une nouvelle fois, il viendra lever très lentement la main pour venir l'abattre d'une violente claque sur la joue de l'hybride en venant lui crier d'un ton sec et impérieux.

-REVEILLE TOI !-

L'oreille de la vampire-lycante devant certainement lui siffler maintenant, en plus de cette vive douleur qui lui montait à la joue et à la nuque, alors qu'elle devait certainement se retrouvé avec le visage tournée vers l'un de ses précieux poster, et non plus envers l'homme qui venait de la taper. Elle ne devait plus du tout être entrain de penser à cette soirée morbide. Mais plutôt à essayé de comprendre ce qu'il venait de se passer. Elle venait de se faire gifler part un inconnu. Elle, Lady Memphis, venait de se faire gifler part un inconnu, alors que même ses parents ne l'avait jamais fait depuis des années.

Alors qu'elle devait certainement être encore entrain de se poser des questions de ce qu'il venait de se passer et qu'elle n'entendait plus la musique non plus, mais ça devait être le cadet de ses soucies sur le moment. Elle pu enfin entendre un bruit étrange, un son qu'elle ne connaissait pas. Oui c'était de nouveau la voix de la créature qui avait osé la frapper.


-Vas-tu enfin arrêter de rêver maintenant ?! Crois tu que ce sois en te laissant te morfondre sur ton sort que tu vas oublier ce qu'il c'est passé durant cette nuit ?!! Mais réagis pauvre sotte !!! Penses-tu oublier quelque chose si tu ne cesse que d'y penser !!! Bouges !!! Vis !!! Fait quelque chose de tes journées !!! Créé toi des souvenirs qui effaceront tes cauchemars !!! Mais ne reste pas ici comme une handicapée lobotomisée part ta musique !!!-

Ça pour l'entendre, elle n'avait aucuns moyens de manquer cette voix qui était entrain de lui crier dessus. Enfin non ce n'était pas crier, pas comme le phrase qu'il avait dit. Son ton était haut, il était entrain de la sermonner, il voulait lui remettre les idées en place, et il n'avait pas finit.

-Déteste moi !!! Haïs moi si tu veux !!! Mais bouge ton cul de se fauteuil ou c'est moi qui vais te le faire faire et je serais certainement loin d'être tendre !!!

Il voulait qu'elle réagisse, qu'elle ne se laisse pas faire, peut être même qu'elle se soulève et qu'elle commence à le frapper à son tour. Se faire détester, Fisher en avait pris l'habitude, il était rare de voir du monde apprécier l'hybride. Personne ne comprenait que l'on pouvait avoir besoin de tuer pour se nourrir, que c'étaient des pulsions animal et que l'on avait aucun moyen de se contrôler. C'était dans la nature de ces êtres que tout le monde répugne à voir. Et il devait trouver un moyen de lui faire comprendre ça. Mais pour le moment, il devait surtout trouver un moyen de lui faire oublier ses pensées et sa musique suffisamment longtemps pour lui parler, et lui faire comprendre qu'elle ne devait pas, et ne pouvait pas rester comme ça à ne rien faire et se gâcher la vie.